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[RP] Arrivée, retrouvailles, coucheries et accouchement

Soraya.
La passion, le désir, les mains de Théognis sur son corps, la réalisation d'un rêve inavoué et puis, plus rien...

Seule dans la chambre du comte, haletante, défaite, sa peau brûlant encore des caresses de son amant, Soraya restait immobile...

Cette femme, ses paroles, l'absence.. Etait-ce Aristote qui avait décidé d'intervenir pour empêcher ces deux être d'assouvir leurs désirs? à moitié nue, le froid ramena la baronne à la raison. Le silence était insupportable, tout comme le départ de Théognis...

So se leva et s'habilla lentement, comme assommée par les paroles que cette femme lui avait lancées... Peut-être avait elle raison... Baissant les yeux, elle soupira... Théognis...

Se promenant quelques instant encore dans la chambre, elle remarqua le peu de mobilier. Juste le nécessaire. Un lit, un secrétaire, une malle.. Elle s'approcha de cette dernière et en sortit une chemise. Le parfum de Théognis lui fit l'effet d'une brulure en son coeur mais elle ne pouvait partir et l'oublier complètement. Elle ne retrouverait peut-être jamais ce désir intense ni cette passion, aussi emporterait-elle un peu de cet homme avec elle...

La chemise serrée contre sa poitrine, elle allait quitter la pièce, l'auberge, le village pour se retirer à Ciel mais elle s'arrêta sur le pas de la porte avant de faire marche arrière... Il y avait là l'épée de Théognis... L'épée qui lui servirait d'arme au duel... So eut un instant la folle idée de la prendre, l'obligeant ainsi à venir à elle pour la récuperer...

Etait-elle naïve à se point? Souriant doucement, elle se contenta de passer sa main sur le fourreau de la lame avant d'y attacher à sa garde un carré de soie brodée, sentant le jasmin...

Le coeur lourd et l'âme sombre, elle sortit de la chambre, cacha son visage dans la capuche de sa cape et sortit de l'auberge pour rejoindre son cheval à l'écurie et s'en aller...

Dans un fracas de sabot sur le pavé de la ville, Soraya quitta Chalon sans se retourner, ses yeux emplit de larmes...

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Theognis
Evidemment, Ardath n'écoutait aucun de ses conseils. Le Comte pensa que le ressentiment de la fleur d'échafaud brouillait sa raison: elle était prête à mettre la vie de son amie en danger pour une gifle!
Les narines brûlantes de rage, Théo écuma.


Tirer le bébé par les cheveux? Mais tu es complètement idiote, ma pauvre! Tu vas rester plantée là, les mains sur les hanches, en regardant le bébé venir? Allez, surveille plutôt cette bassine jusqu'à ce que l'eau soit chaude. Chaude, hein, pas brûlante, il ne s'agit pas de le cuire!

Théo essaya de reprendre son calme en se tournant vers Aara.

Dame, voulez-vous faire ceci, et vous enduire les mains de cette huile? Elle a des vertus antiseptiques. Vous aiderez ainsi le bébé à bien sortir. Moi, j'ai les mains trop grosses.

Rapide coup d'oeil vers la mère haletante.

Et je ne crois pas que la maman serait d'accord....
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Aarnizhwalki
- Tenez, vous lui ferez boire, c'est pour faciliter l'accouchement.

La mixture douteuse tremble dans le verre. Couleur de vin – Pourquoi du vin ? Bah. Ecouter d’abord.
L’homme doute, un soupçon de cela tintinnabule dans ses consignes. Il faudra faire avec.
... pas le choix ...

Au fond, les instructions sont logiques. Sauf le vin, peut-être, qui l'inquiète, et l'échange méfiant. A peine caresse-t-elle l'idée de faire sortir Theognis, qui a donné ce qu'il pouvait, que soudain :


- Dame, voulez-vous faire ceci, et vous enduire les mains de cette huile? Elle a des vertus antiseptiques. Vous aiderez ainsi le bébé à bien sortir.

Lâche la drogue vineuse on ne sait où – Ardath s’oppose, question réglée. Le verre posé est un poids de moins.
Quitte le chevet de Kerowynn. Attrape le flacon d’huile, en coule sur ses doigts, abondamment.
Une anxiété enfantine voudrait que le sieur baron reste proche, qu'il supervise ses gestes, c'est lui qui… – un regard la convainc que cette sécurité est vaine, et même pas souhaitable.
… Je ne veux pas qu'il me voit comme çà! …

Un signe du menton : qu'il retourne donc à sa cheminée.
Ardath est près de Kerowynn.
… on s'en occupe …


Et puis, tu sauras bien venir, toi, pas vrai ?
Dernière pensée, suppliante, derrière les gestes sûrs. Il ne faut pas que les choses se passent mal.
Kerowynn
Elle entend Ardath gronder. Lui défendre implicitement le recours à la potion magique. Cà tombe bien, de toute façon...

N'ai pas soif. Buvez-en, si vous voulez.. Moi.. j'en veux pas.


Faire entrer un liquide dans son corps lui semble aberrant. Houleuse, déjà bien trop liquide. Piégée par la douleur qui revient sans cesse, sans s'apprivoiser.

Et le comte de traiter l'indigne d'idiote. Cette fois ci, çà déchire sa bulle. Theo récrimine, tempête. C'est bien de lui, çà... diluer la peur dans l'agressivité. Un coup d'œil à Ardath. Fermée. Il y aura du vilain.

Theo... Si on lui avait dit un jour qu'il serait là quand elle mettrait bas! Elle regrette. S'en fiche. Il ne devrait pas y être. Elle ne le chassera plus. Le mal est fait.

Elle doit mettre un peu d'ordre. Acide, entre deux gémissements, elle lance :

-Dites? Vous voulez pas vous battre ailleurs? Le p'tit va pas vouloir sortir, vu l'ambiance!

Des gestes surs.. Aara s'active. Se reposer sur elle, du regard s'assurer que l'amie sera assez solide. Que l'évanescente, encore une fois, a retroussé les manches. Elle lui a toujours fait confiance. Cette fois encore, elle va mieux, de se savoir entre ses mains.


Et du coup, elle se reconcentre, se recentre, seule d'un coup. Personne ne respire vraiment bien. Kerowynn, elle, va aller jusqu'à effacer de son esprit la chambre.

Respirer..pousser. Respirer..pousser.. Ne pas hurler. Hurler quand même!

Grhaaaaahaaa Veux pas, veux pas, veux pas!

La voilà qui se débat, voudrait se relever, s'applique à rester couchée. Pousser.. dehors! Que çà s'arrête!

Et puis, le corps, un dernier soubresaut, une détente énorme. Elle n'a plus mal. Le bébé..il a du y arriver. Elle se laisse aller, reprends possession de ses extrémités. Réintègre les lieux, a déjà oublié comment çà a pu être.

Elle plie la nuque, yeux brouillés, émue d'un sentiment fier. Elle veut le voir.

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N'est rien et espère bien le rester. Libre habitante d'un village charmant, voyageuse par moment. En quête.
Aarnizhwalki
Et l’enfant crie. Normal, paraît-il. A ceci près que le son lui déchire la peau, et s'en va résonner jusque dans sa propre poitrine – quoique cela encore puisse être normal.

Soutenir la tête à peine plus grosse que le poing, resserrer le drap autour du petit être, pas trop, peur de le briser, peur qu’il crie plus fort, et que ce soit de douleur.
A-t-il mal, au fait ? Comment savoir ?

L’eau doit être tiède – mais en levant les yeux, elle croise le regard de Kerowynn.
Essuie le visage du bébé, d’un coin de linge.
L’eau attendra.

Attire doucement le petit paquet blanc contre sa poitrine. Moitié terrifiée : il pourrait se passer quelque chose encore, il pourrait s'être passé quelque chose qu'elle n'aurait pas vu… Moitié incrédule : il crie si fort, tout a été été si simple, et il est… là.
Murmure quelque chose d’inaudible aux oreilles de l’enfant.

Quelques pas précautionneux, puis le dépose dans les bras de Kerowynn. Arrange un coin de drap, une mèche de cheveux, un oreiller…
Enfin, se laisse couler au sol, bras croisés sur le sommier.

Répit.
Assez pour ne pas se rappeler le baron. Assez pour trembler un peu.
Mais surtout, garder l’esprit clair, le temps qu’il faudra pour finir les choses. Ensuite, ensuite… La nuit sera mauvaise, peuplée de possibles moins heureux ; mais elle n'y songe pas encore.
Yeux fixés sur la mère et l'enfant.
Theognis
C'est un coup de câlin dans une nuit d'orages. Le feu crépite dans la cheminée, éclairant les draps tachés de sang. Le visage de Kerowynn brille d'un sourire serein dans l'ombre.

Les yeux ronds comme des soucoupes, Théo fixe la petite chose précieusement emmaillotée par Aarnizhwalki, et les bras qui dépassent, allumettes de chair et de sang, rétablissent le silence mieux qu'un garde champêtre au tambour. L'enfant vient de naître, le temps des puériles disputes est terminée.
Le Comte s'approche du lit, sa main se pose sur le sommier, elle le soutient, car ses jambes tremblent, et ses yeux se mouillent, un peu.Il est si grand, si balourd, il est si petit, si minusculement tendre, et elle est si forte, si courageuse.
Aara dégage une mèche de ses cheveux, il lui embrasse avec affection le front perlé de sueur. Théo avait grand effroi qu'elle ne meurt en mettant l'enfant en couches! Mais son amie a survécu, déjouant son pessimisme. Il note dans un coin de son esprit chamboulé l'effet bénéfique du lait de chèvre.
L'air aussi idiot que possible, le Comte balbutie:


Vraiment je te félicite....Comment vas-tu l'appeler, ce....cet enfant?

Moment de doute. Il n'a pas fait attention. Il en paraît plus stupide que jamais. C'est une fille ou un garçon?
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Ardath
A côté du lit à regarder les crispations de douleur de sa marraine puis son soulagement. Maintenant qu'elle tient son gamin dans ses bras elle ne peut plus l'aider, ou plutôt son rôle viendra bien plus tard. C'est à Ker' de décider de comment elle va l'élever cette chose braillarde et fragile.

Le ton est léger malgré la trop proche présence du Comte, elle se force, il ne restera pas là toute la nuit et l'hirondelle a mieux à faire qu'arbitrer leur différent.


C'est une fille ou un garçon ?

Elle attend la réponse, patiente sans en espérer une plus que l'autre, elle se dit que dans tous les cas elle aura quelque chose à lui apprendre et que les ennuis pleuvront. Se dit qu'il vaut mieux que ce soit le souhait de sa mère qui soit exaucé.

Je vais aller chercher mes affaires à La Chopine Joyeuse, ça ne te vaudra rien de rester ici toute seule. Comme ça tu pourras dormir un peu s'il a décidé de pleurer, je pourrai me lever à ta place.

Cette naissance la soulage du poids de l'auberge, elle n'a plus aucune envie d'y remettre un pied, cet enfant tombe à point nommé, ou pas puisque sans lui la dispute aurait été remise à plus tard. A cette pensée la vagabonde hausse les épaules, il n'y est pour rien, de Nozeroy et elle sont les seuls responsables.

Personne n'a songé à ramener de l'eau pour que sa marraine puisse nettoyer son enfant alors elle en ramène une bassine, l'eau est tiède si elle avait été brûlante il aurait été tentant de la faire refroidir en la jetant sur Théognis mais sa marraine aurait sûrement trouvé à y redire. La cuvette posée près du lit et sa main sur le mur elle s'assure que tout va bien.


Je vais y aller, vous allez pouvoir vous passer de moi quelques minutes là je pense.
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Anima Vagus
Libre vagabonde et Fleur d'échafaud
Kerowynn
Aussi fière qu'une poule qui aurait pondu son oeuf, Kerowynn contemple son œuvre. Elle tremble de cet état d'émerveillement, quand elle pose la main sur son bébé. Elle l'appelle, le nomme, le cajole.

Petite chose, bébé, bébé. Petit cœur. Maman est là.... Oh, oui..maman est là.

Le bébé parsème les appels de sa mère, de quelques bruits. vagissements, respiration. Elle n'entend plus que çà.

Elle vit!

Ce miracle la.. de la vie qu'elle vient de donner, elle ne s'en remet pas. Rouge, confuse, perle aux yeux. Divine fatigue, apaisée. Cà l'envahit, d'une évidence si flagrante, qu'elle ne saurait la dire, ni même la penser clairement. Son bébé. Un bébé. Un humain. Qu'elle a fait, elle.

Elle prend à témoin le public de ce prodige


Regardez.. Elle est belle, non?

Un choc la parcourt. Vital besoin de protéger qui s'arrime dans son ventre. Une image de Persan enflamme un malaise qu'elle ne veut pas laisser exister. L'amant, le père. Sa fille.. qu'il ne verra jamais. Sa bouche s'ourle d'amertume, facilement chassée, pour cette fois.

Alors, elle rit, ose un doigt contre la joue fripée

C'est une fille, voyons Ardath! Une fille! Et elle s'appelle Cinabre! Tu ne trouves pas que çà lui va bien, Cinabre, Theo?

Un nom qu'ils avaient choisi ensemble, lui rappelle la voix qui ne cesse de réussir à percer sa conscience.

Heureuse, elle est assez forte pour la faire taire, avec cette énergie rageuse qu'elle sait parfois déployer. Elle enveloppe Theo d'un regard chaleureux, l'invite à s'approcher un peu plus, qu'il puisse voir le visage du nouveau né, gisant ahuri, au creux de son bras. Elle ne se souvient plus, Kerowynn, s'il faut ou non déjà dire le nom. Ni s'il faut ou non qu'elle conjure quelque mal. Ça lui est égal. Rien de mal ne peut arriver maintenant. A Aara, qui semble prier, elle adresse un sourire radieux.


Oh..Merci, Ardath. Oui, çà va aller.


Quelque chose la soucie, à propos de l'Indigne, sans qu'elle puisse démêler quoi. Elle échoue à fixer sa pensée sur elle. Bousculée, elle se contente de la regarder sortir, avec comme le regret de ne pas pouvoir la retenir.

Ardath lui a apporté de l'eau, Kerowynn en revient donc à çà, ride de perplexité sur son front. Qu'il faille le laver est une chose..comment faire, une autre. Elle hésite, regarde Theo, puis Aara, pui Theo, puis Aara.


Heu.. il faut faire quelque chose?

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N'est rien et espère bien le rester. Libre habitante d'un village charmant, voyageuse par moment. En quête.
Aarnizhwalki
Un regard pour Ardath qui s’en va, un salut.

Cinabre.
Cinabre.
Joli son.
Oui, elle s’y fera.


- Heu.. il faut faire quelque chose?

Aara se relève, plus lente, plus calme aussi. La gaieté de la jeune mère a empli la pièce jusqu’aux murs ; au point que le corps n’a plus la place de trembler.
L'inquiétude surnage, jamais complètement diluée, mais lointaine et contenue.
S’en avise en se penchant pour attraper un linge.


- Quelque chose comme laver la demoiselle.

Suit des yeux le tracé sur le front de Kerowynn, sourit en réponse, frôle son bras. Pour le coup, ‘doit pas être bien compliqué.
Offre à Kerowynn de l'aider à se redresser. Au reste, le bassin est à portée, et ses mains aussi, déjà en train, au cas où il en faudrait plus que la moyenne.


- Je vous aide ? Ou vous préférez…
Theognis
Cinabre....Une enfant porphyrogénète? Théo, assis sur le lit, en contemplation, sourit. Il sait qu'elle aime ses couleurs. Il hoche la tête:

C'est un très joli prénom. Tu as fort bien choisi.

Il rit de la voir si belle avec sa fille. Il est submergé de sentiments puissants, lesquels vont de la surprise à la joie la plus intense. Il ne pense pas à ses minces chances de survie, ni au père absent. Il les regarde, la mère berçant la fille, heureuses il est heureux. Le bonheur veut que l'on ne se pose pas trop de questions. Une larme roule le long de sa joue, et il ne songe même pas à la chasser, pris par l'émotion du moment.
Kerowynn veut donner le premier bain à son enfant. Lui ignore ces choses-là, s'il saisit le principe, il ne sait pas comment faire.
Puis le cas d'Ardath le tracasse. Il aimerait bien la retrouver, lui expliquer. Il sait surtout qu'elle a matière à se venger.
Il se lève. Laisse la place à Aara.


Je vais te préparer un bon bouillon de légumes. Ca te fortifiera.

Il sourit encore, avant de sortir, et là son sourire se transforme en froncements de sourcils. Il descend l'escalier de la petite maison, espère retrouver Ardath en bas. Sinon.....Sinon de grands malheurs sont à prévoir.
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Ardath
La voilà encore en train de courir dans les rues, si quelqu'un a passé la soirée à la fenêtre elle a du le faire bien dire. Elle se presse parce qu'elle a hâte de vider la chopine joyeuse de tout ce qui lui appartient, parce que sa marraine, même si elle affiche un sourire béat aura besoin d'Aara et elle, mais surtout parce qu'elle se doute que Théognis ne va pas passer la nuit chez Kerowynn et qu'elle n'a aucune envie de le recroiser ce soir.

C'est ça qui explique sa course dans les escaliers de bois, les clients se plaindront sûrement demain au patron de cette personne sans gène qui les a réveillés au beau milieu de la nuit, les affaires jetées en toute hâte dans les fontes et le cheval tiré de sa stalle, sellé, harnaché sans une caresse rassurante.

Sur le chemin du retour elle songe à l'enfant. Cinabre … Elle n'a aucune idée de où l'hirondelle a pu aller pêcher ça sinon dans un vieux livre écrit par un moine à l'esprit torturé, ça lui ressemblerait bien oui. Elle doit bien être la seule des quatre à ne pas sourire de façon irréfléchie, ce n'est pas le sien d'enfant, tout simplement, et elle n'arrive pas à s'y attacher instantanément comme les autres, quelle chance a-t-il de devenir adulte ?

Le balancement régulier du pas d'Infortune l'a avancée, quelque part vers la gauche elle entend le clapotis régulier de la Saône et en face d'elle il y a la vilaine silhouette du Comte. Malgré toute sa rancoeur elle ne peut s'empêcher de rire, pas un rire léger, juste un rire, ça lui rappelle une autre situation. Dommage qu'elle soit sur Infortune, elle aurait pu se hisser sur le parapet pour lui faire comprendre. Une autre fois …

Elle ferme déjà ses oreilles, la vengeance est trop belle pour qu'elle se laisse convaincre que ce n'était qu'une erreur qu'il regrette déjà.

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Anima Vagus
Libre vagabonde et Fleur d'échafaud
Theognis
Déçu, il constate qu'elle est partie. Il se dit qu'elle va revenir. Peut-être est-elle allée puiser de l'eau? Non, le tonnelet est plein. A manger? Le cellier est plutôt bien garni. Du bois? De nombreuses bûches jonchent le sol. Théo se pince la lèvre inférieure. Alors il la verra demain. Il se rassure en se disant qu'elle ne peut être aussi inconséquente.
Tout en réflechissant, il sort un beau gros chou du placard. Il a l'air frais. Parfait. Une bonne soupe au chou, il n'y a rien de meilleur. Mais il n'y a pas de lard. Théo fronce le nez. Une soupe au chou sans un morceau de lard, c'est Lancelot sans son cheval. Le déshonneur de la cuisine.
Alors il allume le feu, accroche la marmite pleine d'eau salée, et met son manteau. Il sait qu'en son auberge, dans la réserve, un beau morceau de lard l'attend. Il sort de la maison, le froid humide lui pique le nez, aussi il se dépêche et marche à pas rapides.
Dans les rues désertes de Chalon, il entend le hennissement d'un cheval. Il aperçoit bientôt son cavalier. Une silhouette un peu frêle, qui semble observer la rivière qui coule en contrebas. Théo s'approchant, il cherche à mieux la distinguer....


Ardath! Te voilà! Moi qui te cherchais....Mais dis-moi, que fais-tu en selle à cette heure tardive?

Le ton est un peu forcé, enjoué. Au fond de lui, il n'est pas mécontent de l'avoir baffée. Elle le méritait amplement, pense-t-il. Mais il sait que la diablesse est susceptible, et leur dispute dans la chambre à accoucher (facile je sais) lui a révélé toute sa rancune. Il doit ménager la teigne.

Tu es passée à l'auberge? Tu as vu Soraya?
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Ardath
Le ton se veut enjoué, il faut dire qu'ils sont plutôt bons menteurs tous les deux, peut-être que ce n'est qu'une invitation à continuer la dispute, se lancer des atrocités sous couvert d'énoncer des banalités les nobles savent le faire. La gueuse aussi, faut bien pouvoir leur répondre aux blasonnés, l'Anjou lui aura au moins appris ça et puis, Ciel qu'il est petit quand elle est juchée sur Infortune. La question est stupide, comme s'il n'avait pas entendu qu'elle passerait la nuit chez Kerowynn …

D'un ton au moins aussi léger et faux que celui du Comte elle lui répond.


Je vais cueillir des champignons messire le Comte, ma grand-mère disait qu'ils se montraient plus facilement sous la Lune.

La deuxième phrase n'est pas dénuée d'intérêt, elle pourrait lui dire que oui qu'il se fasse une joie de la retrouver pour tomber sur le lit froid de la baronne mais ça l'empêcherait de voir sa réaction. Elle se dit qu'elle ne risque rien là-haut, un coup de talon et le cheval partira et puis faudrait qu'il est le bras sacrément long pour pouvoir lui en allonger une d'en bas. Un bras long au sens propre, elle ne doute pas non plus qu'il l'a au sens figuré.

Son cheval n'est plus à l'auberge en tout cas, ça vaut sûrement mieux pour elle. J'suis sure que c'est pas une mauvaise fille, juste une gamine un peu perdue avec trop de temps libre.

Vrai qu'elle ne lui en veut pas à Soraya, elle n'écrira probablement pas à son père pour l'avertir de ce qui se trame, elle lui fera porter à elle un courrier pour s'excuser du ton employé et la mettre en garde, pour la suite, advienne que pourra.

Elle tourne la tête vers l'homme, hausse un sourcil interrogateur, a-t-elle la permission de partir ou va-t-il la retenir encore pour lui faire la conversation ? C'est que la nuit n'est pas terminée, la vengeance ne sera pas un plat mangé froid cette fois-ci.

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Anima Vagus
Libre vagabonde et Fleur d'échafaud
Kerowynn
L'odeur qui flotte évoque un abattoir. Et ce n'est qu'une chambrée d'accouchée.

Un premier bain, qu'elle s'efforce de donner. Présumer de ses forces, c'est sa spécialité. Elle se rend compte, quand elle bouge, que çà ne sera pas aussi simple que de le vouloir.

Une demande muette à Aara y a suffit, heureusement. Son bras s'allège, la tête humide quitte son creux. Kerowynn souffle. L'absence de mots lui fait du bien.

Le sang qui imbibe les draps est le sien, elle s'en rend compte en le voyant. Une insidieuse peur commence à conquérir son espace. Elle n'a pas eu le temps avant. Sans doute que c'est normal, d'avoir peur à posteriori. Quelques contractions reviennent la cueillir. Troublée, elle se demande d'abord s'il pourrait y en avoir un autre. Mais non, ce n'est que du sang, autre chose.. la secondine!

Sa vue se brouille. L'odeur. Ce sang. Trop clair sur les draps. Impression de se vider un peu trop. Visions d'enterrements. Tant et tant de femmes, exsangues parce que jamais le corps ne s'est refermé.

Dans le flou de la peur vibrante, elle voit les mains si fines s'activer à nettoyer. Cà la rassure, et elle se laisse glisser le long d'une pente tentante.

Perdre conscience.

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N'est rien et espère bien le rester. Libre habitante d'un village charmant, voyageuse par moment. En quête.
Aarnizhwalki
Le bébé est calme, que l’eau baigne.

Un sentiment d’étrangeté saisit Aara. Le monde a pris des teintes par trop polies, comme en ont les gravures, comme on rêve parfois ; il lui semble ne plus tenir au réel que par le bras, celui qui soutient l’enfant, d’une gaucherie adroite ; entre la tiédeur de l’eau sale et du petit corps décrassé. Deux chaleurs apaisantes.


Allez savoir, alors, pourquoi elle termine si vite le bain de la petite fille. Le fait est qu'elle la sèche, la prend contre elle, entame un pas vers le lit de la jeune mère, et…

Quelque chose éclate au creux de la poitrine, juste là, une poche de poison qui se répand et brûle.
Pâle, les yeux fermés, comme feuille s’incline en plein automne…
Kerowynn, souffle-t-elle, et son murmure la rappelle à la raison. L'accouchée dort seulement, ou bien a besoin d’aide.

D’un revers de main, l’eau chute en glapissant sur le plancher, et la bassine est vide. Installe à l’intérieur l’enfant emmaillotée – s'assure qu'elle ne risquera rien, avec un genre de prière dans les yeux.
Alors se précipite au chevet délaissé. S'en mordrait bien les doigts, si elle n'en avait besoin : elle cherche un souffle sur les lèvres de Kerowynn.

Par bonheur, elle le trouve, égal et pacifique.
Autre vague, mais de soulagement, qui l’ébranle un peu plus.
D’aucuns racontent qu’elles sont légions à une jamais voir le lendemain… Aara respire mal.


Immobile, d'abord. Puis une rafale.

De l’air. De l’air. Et des draps propres – c’est qu’on va en manquer.
S’active en gestes torrentiels pour engloutir la peur, la tenir à distance, la chasser de la chambre… La pousser par la fenêtre, qu’elle ouvre : changer d’air, oui, changer l’air, c’est ce qu’il faut, toujours.
Un reste têtu de bon sens lui fait vite refermer l’auvent – trop froid.
Regardant sans cesse vers la petite qui produit des suçotements tranquilles.


Lorsque le lit est enfin blanc, Kerowynn redressée, lorsque les draps souillés sont jetés sur le seuil, alors seulement le vent se calme.
Quelques longues minutes, et il n’y paraîtra plus. Mais elle ne quitte pas la droite de Kerowynn, juste au cas où.
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