Nattascha
Entrer dans un couvent, chose difficile pour une vagabonde qui avait toujours vécu en dehors de ce quimpliquent les religions.
Et pourtant le choix avait dû être fait.
Sa grossesse qui lépuisait un peu plus chaque jour, quelle vivait presque cachée, sans en parler parce que il paraissait que ça faisait comment disent-ils déjà ? Nounours, zouzours, elle ne savait plus. Et puis navais pas envie de se poser la question. Quils aillent au diable.
La fatigue accumulée sur les chemins depuis lannonce de ce « miracle » lavait, une fois arrivée à Saumur, contrainte à se résoudre.
Se résoudre à mettre sa vie entre des mains qui sauraient prendre soin delle. Des mains qui connaissaient la naissance et sauraient lui apporter laide quelle naurait pu trouver au village. Des yeux qui regardent son ventre et sourient, de mains qui prennent les siennes et lécoutent parler de ses craintes et des joies quelle imagine était elle donc si anormale ?
Ce qui aurait dû être un moment de bonheur dans la vie dune femme sétait retrouvé caché, tu le plus possible pour ne pas déranger, ne pas ressembler, ou sentendre dire quon ressemblait à dautres qui, oui, parfois étaient pathétiques à pondre douze gosses à la semaine
Mais elle ce petit, elle le voulait, la voulait. Laimait déjà. Garçon ou fille cétait une moitié delle, une moitié de son Andalou. Une trace de leur passage ici bas, de ce qui après leur mort, serait ce qui resterait deux.
Quelques affaires quelle avait apportées chez son Autre, furent emballées et retournèrent dans le baluchon qui la suivait depuis si longtemps.
Maigre bagage, quelques souvenirs de villages traversés, lettres échangées durant les mois, les années de baroud de chemin en chemin. Toutes ces choses dont elle aurait besoin pour ne pas oublier qui elle est, au milieu de toutes ces nonnes.
Où était-il ? Elle aurait aimé le voir avant de partir. Lui dire que leurs projets, leurs envies elle ne les oubliait pas. Quelle sortirait un jour de ce couvent. Enfin lespérait elle vivante.
Après tout, tant de femmes meurent en donnant naissance. Lui dire que la mer, elle en avait toujours autant envie. Lui dire quelle laime si fort. Lui dire tout ce quil ne peut ignorer. Mais le lui dire encore une fois.
Elle attendit, longuement, en silence, mains croisées sur son ventre rebondi, assise sur une ébauche de banc accolé à la façade de la maison.
Mais le soir venait, lair fraichissait, et pas dandalou en vue.
Se résoudre, encore une fois, le cur gros, à se redresser sur ses jambes, regretter labsence de feu dans la forge, du bruit du métal quon frappe, et de celui qui le frappe. Pousser jusquà son établi, y déposer un parchemin dans lequel elle lui explique. Quelle a peur. Pour sa vie, pour celle de leur enfant quelle ne connait ni matrone ni médecin au village lui explique quelle a le cur arraché de navoir trouvé dautre solution, mais quelle ne prendra pas le risque de mettre en péril la vie de leur enfant. Lui dire quelle laime de toute son âme. Quil sera avec elle à chaque instant. Quelle lui écrira, que le pigeon blanc à collerette bleue les a suivis, quil lui est, quil lui sera toujours réservé.
Et puis sen aller, après un dernier coup d'oeil à l'endroit où elle n'aura pas eu le temps de laisser son empreinte de future mère. Yeux humides de devoir abandonner déjà ce qui devait être son chez elle, leur abri, leur nid.
Quy trouverait-elle en revenant la question lui faisait peur. Elle ne voulait imaginer de réponse. Elle espérait tant de choses.
Ventre en avant, baluchon sur lépaule, pieds nus parce quelle aime ça, elle chemine jusquà la sortie du village. Elle sait où se trouve le couvent.
Elle a mal aux tripes, sent comme un retour aux nausées de son début de grossesse. Les jambes se font lourdes, le pas se traine. Mais une force invisible la pousse dans le dos pour la forcer à avancer, une petite voix lui souffle quelle na pas dautre solution, quil faut y aller.
Une halte, quelques minutes, au bord du chemin pour laisser échapper les larmes quelle retient depuis quelle a franchi la limite de leur chez eux. Pathétique vagabonde, baluchon sur le dos, en train de chialer sur une vie quelle nimaginait pas ainsi.
Le cousin à qui elle aurait tant aimé raconter ses pérégrinations, Mal quelle avait tant hâte de revoir tellement de souvenirs à se remémorer, à sraconter, dont ils auraient pu rire, lcolosse et léventuelle petite rixe quils auraient pu jouer histoire de pourquoi ça nallait jamais dans le sens de ce quelle espérait ?
Alors elle arrive devant le couvent. De la pierre. Elle qui laime tant la trouve froide en cet instant. Quelques mètres encore et elle pourra frapper à la grande porte.
Et toujours cette petite voix qui lui susurre quil faut y aller avancer
Tout est calme, très calme trop calme. Immense. Une nouvelle peur lui étreint les entrailles. Elle ne sait même pas comment on vit là dedans. Elle ne sait pas ce qui lattend. Elle sait une chose rien ici ne ressemblera à ce dont elle avait pu rêver.
Mais elle y trouvera laide dont elle aura besoin lorsque la descendance andalouse aura décidé de pointer le bout de son nez. Elle trouvera le calme, dont elle a tant besoin. Elle y trouvera peut être le sommeil. Peut être des yeux qui ne la jugeront pas. Elle ignore encore ce quelle va y trouver vraiment. Mais elle doit penser à son enfant quelle na pas épargné jusque maintenant, entre cavalcades et autres... choses.
Cest pour ça quelle est là. Pour rien dautre
Quelques pas encore et elle se trouve devant une porte immense.
Elle regarde quelques instants derrière elle, vers le chemin qui la amenée ici baisse la tête, soupire accablée, et frappe
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Et pourtant le choix avait dû être fait.
Sa grossesse qui lépuisait un peu plus chaque jour, quelle vivait presque cachée, sans en parler parce que il paraissait que ça faisait comment disent-ils déjà ? Nounours, zouzours, elle ne savait plus. Et puis navais pas envie de se poser la question. Quils aillent au diable.
La fatigue accumulée sur les chemins depuis lannonce de ce « miracle » lavait, une fois arrivée à Saumur, contrainte à se résoudre.
Se résoudre à mettre sa vie entre des mains qui sauraient prendre soin delle. Des mains qui connaissaient la naissance et sauraient lui apporter laide quelle naurait pu trouver au village. Des yeux qui regardent son ventre et sourient, de mains qui prennent les siennes et lécoutent parler de ses craintes et des joies quelle imagine était elle donc si anormale ?
Ce qui aurait dû être un moment de bonheur dans la vie dune femme sétait retrouvé caché, tu le plus possible pour ne pas déranger, ne pas ressembler, ou sentendre dire quon ressemblait à dautres qui, oui, parfois étaient pathétiques à pondre douze gosses à la semaine
Mais elle ce petit, elle le voulait, la voulait. Laimait déjà. Garçon ou fille cétait une moitié delle, une moitié de son Andalou. Une trace de leur passage ici bas, de ce qui après leur mort, serait ce qui resterait deux.
Quelques affaires quelle avait apportées chez son Autre, furent emballées et retournèrent dans le baluchon qui la suivait depuis si longtemps.
Maigre bagage, quelques souvenirs de villages traversés, lettres échangées durant les mois, les années de baroud de chemin en chemin. Toutes ces choses dont elle aurait besoin pour ne pas oublier qui elle est, au milieu de toutes ces nonnes.
Où était-il ? Elle aurait aimé le voir avant de partir. Lui dire que leurs projets, leurs envies elle ne les oubliait pas. Quelle sortirait un jour de ce couvent. Enfin lespérait elle vivante.
Après tout, tant de femmes meurent en donnant naissance. Lui dire que la mer, elle en avait toujours autant envie. Lui dire quelle laime si fort. Lui dire tout ce quil ne peut ignorer. Mais le lui dire encore une fois.
Elle attendit, longuement, en silence, mains croisées sur son ventre rebondi, assise sur une ébauche de banc accolé à la façade de la maison.
Mais le soir venait, lair fraichissait, et pas dandalou en vue.
Se résoudre, encore une fois, le cur gros, à se redresser sur ses jambes, regretter labsence de feu dans la forge, du bruit du métal quon frappe, et de celui qui le frappe. Pousser jusquà son établi, y déposer un parchemin dans lequel elle lui explique. Quelle a peur. Pour sa vie, pour celle de leur enfant quelle ne connait ni matrone ni médecin au village lui explique quelle a le cur arraché de navoir trouvé dautre solution, mais quelle ne prendra pas le risque de mettre en péril la vie de leur enfant. Lui dire quelle laime de toute son âme. Quil sera avec elle à chaque instant. Quelle lui écrira, que le pigeon blanc à collerette bleue les a suivis, quil lui est, quil lui sera toujours réservé.
Et puis sen aller, après un dernier coup d'oeil à l'endroit où elle n'aura pas eu le temps de laisser son empreinte de future mère. Yeux humides de devoir abandonner déjà ce qui devait être son chez elle, leur abri, leur nid.
Quy trouverait-elle en revenant la question lui faisait peur. Elle ne voulait imaginer de réponse. Elle espérait tant de choses.
Ventre en avant, baluchon sur lépaule, pieds nus parce quelle aime ça, elle chemine jusquà la sortie du village. Elle sait où se trouve le couvent.
Elle a mal aux tripes, sent comme un retour aux nausées de son début de grossesse. Les jambes se font lourdes, le pas se traine. Mais une force invisible la pousse dans le dos pour la forcer à avancer, une petite voix lui souffle quelle na pas dautre solution, quil faut y aller.
Une halte, quelques minutes, au bord du chemin pour laisser échapper les larmes quelle retient depuis quelle a franchi la limite de leur chez eux. Pathétique vagabonde, baluchon sur le dos, en train de chialer sur une vie quelle nimaginait pas ainsi.
Le cousin à qui elle aurait tant aimé raconter ses pérégrinations, Mal quelle avait tant hâte de revoir tellement de souvenirs à se remémorer, à sraconter, dont ils auraient pu rire, lcolosse et léventuelle petite rixe quils auraient pu jouer histoire de pourquoi ça nallait jamais dans le sens de ce quelle espérait ?
Alors elle arrive devant le couvent. De la pierre. Elle qui laime tant la trouve froide en cet instant. Quelques mètres encore et elle pourra frapper à la grande porte.
Et toujours cette petite voix qui lui susurre quil faut y aller avancer
Tout est calme, très calme trop calme. Immense. Une nouvelle peur lui étreint les entrailles. Elle ne sait même pas comment on vit là dedans. Elle ne sait pas ce qui lattend. Elle sait une chose rien ici ne ressemblera à ce dont elle avait pu rêver.
Mais elle y trouvera laide dont elle aura besoin lorsque la descendance andalouse aura décidé de pointer le bout de son nez. Elle trouvera le calme, dont elle a tant besoin. Elle y trouvera peut être le sommeil. Peut être des yeux qui ne la jugeront pas. Elle ignore encore ce quelle va y trouver vraiment. Mais elle doit penser à son enfant quelle na pas épargné jusque maintenant, entre cavalcades et autres... choses.
Cest pour ça quelle est là. Pour rien dautre
Quelques pas encore et elle se trouve devant une porte immense.
Elle regarde quelques instants derrière elle, vers le chemin qui la amenée ici baisse la tête, soupire accablée, et frappe
ce post est ouvert à tous et toutes. quelques ames charitables pour m'aider à faire évoluer Natt dans un couvent totalement inconnu seraient les bienvenues.
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