Koios
- [Dans la nuit de lundi à mardi.]
"On peut voyager non pour se fuir, chose impossible, mais pour se trouver." J. Grenier
-Donc cette capitale Languedocienne ne vous manquera pas messire Koios ? Je me souviens que nous étions venus il y a quoi... Quelques moi tout juste. Vous vous souvenez juste avant le changement d'année !
-Ah tu te tais Venance... Tu n'as pas compris depuis le temps que je n'aime pas cette ville... Je fais que râler dès que j'y suis, ou alors les gens de là bas ne me plaisent pas. Non mais attends, tu as vu la populace dans les tavernes ? Si encore c'était du monde agréable, et des gens avec qui on pourrait parler convenablement ca irait. Or là, c'est carrément le contraire... Peut être quelques personnes font exception à la règle. Tu sais mon fidèle domestique, je peux les compter sur les doigts de ma main.
- Koios laissa dessiner un sourire agréable sur son visage, ses épaules et tout son corps suivaient les pas lents et lourds de son cheval. Le chevaucheur était habillé d'une tenue de voyage, simple mais redoutable. Elle avait par quelques occasion déjà prouvé au Baron qu'il fallait voyager léger sur soit. Une chemise simple, avec un gilet et une fourrure pour le haut du corps, et des braies ainsi qu'une paire de bottes en cuir faisaient bien l'affaire. La cape et autres babioles étaient bien rangées dans l'imposante charrette juste derrière lui, dirigée par son fidèle domestique, Venance. Qui, ne se débrouillait pas si mal que ça avec tout les biens de l'Albizzi. Il avait plutôt intérêt, même si Koios était un homme dont la patience fait partie de lui même... Elle avait des limites quand même.
Il avait tout plaqué pour les rejoindre dans leur voyage. En effet, Koios était parti en douce de son poste dans l'armée, vidé et nettoyé expressément sa propriété Limousine pour partir loin de ce Comté. Il avait besoin de se retrouver, de revenir au bon temps comme à l'époque. Ne plus se prendre la tête avec des histoires de femmes ou même autres choses. Marre d'avoir en face de soit toujours les même personnes, qui sont là depuis des lustres. L'Albizzi avait besoin de se retrouver, de tout reprendre depuis le début, et Elisa était arrivée pile poil au bon moment pour le sauver. Oui nous parlons de sauvetage. Il y'en avait eu un il y a quelques mois... Mais sans nouvelles de sa chère Anne, Koios avait du serrer la ceinture et passer à autre chose... Dommage pour lui, il aimait bien cette relation très spéciale qu'ils avaient tissé ensemble. Elle avait laissé des marques dans l'esprit du Seigneur. Et ça, Koios le savait, il voulait se le cacher mais la vérité remonte à chaque fois qu'il pense ou qu'il attrape son épée. La couleur vermeille avait sur lui un effet très spécial, ca le rendais tout... Bref. Tout cela est encore trop tôt pour s'avancer sur le sujet.
-Attention messire ! La...
- Koios releva la tête prit de panique sous la voix alarmante de son domestique, et se prit de plein fouet une branche qui dépassait du petit chemin de terre. Elle tapa en plein sur son front et, sans qu'il puisse descendre de sa monture afin d'ôter un ongle à son domestique, il tomba dans les vapes. Mais pourquoi il avait crié aussi fort ? Prit dans ses pensées les plus profondes, le Baron avait eu un temps d'inattention plutôt long et n'avait pas vu ce qui arrivait en plein sur lui. Heureusement, il chevauchait lentement et n'avait pas été éjecté du cheval.
-Est-ce que vous allez bien ? Messire ! Dites moi que tout va bien. Combien j'ai de doigts ?
-Vieille peau. Tes doigts je vais te les couper et te les faire mettre en pâté. Aie... Mais... Pourquoi tu as crié aussi fort ? La branche serait passée au dessus de la tête si tu avais rien dit, double idiot couplé de taupe.
-Ah euh... Peut être. Mais je ne pouvais risquer de ne rien faire.
- Dans un grognement profond il se releva du sol, là ou Venance l'avait déposé pour qu'il reprenne ses esprits, d'un geste puissant de la main il repoussa son domestique qui voulait l'aider à se relever. Koios le regarda un moment, et lui tira une flèche du regard... Perçante et unique, elle était très claire. Fais pas le malin. Après s'être frotté le front et après avoir vidé sa gourde sur son visage barbu il secoua la tête. En forçant sur ses yeux, il vit au loin les autres membres du groupe qui venaient par ici. Koios fit signe à son esclave préféré de tout ranger bien proprement et rapidement. L'Albizzi dessina un sourire très très compliqué et dit doucement, en regardant autour de lui afin d'apercevoir la branche défectueuse de Mère nature.
-Ah vous voilà ! Bah justement nous faisions une pause... Hum. Cela vous tente de vous arrêter tous quelques minutes ?
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