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[RP] Joute de Machecoul, printemps 1463

Roxane.
    [Joute 6 : Roxane contre Tiernvaël.]



Et quand elle se résigne à prendre cette main qui la relève, un ange apparait …
Maryc.
Son sauveur..enfin presque, qui venait recueillir sa fleur fanée avant que le méchant qui l’avait faite chuter la raccompagne pour panser ses plaies.
D’abord se retirer le boitier en fer qui couvrait sa tête libérant son visage de cette prison étouffante
Et ainsi pouvoir prendre un bol d’air avant de répondre à celui qui n’en manquait pas


Je ne vous permets pas de parler ainsi…je vous l’interdis même !

Et de s’appuyer sur Maryc fixant les émeraudes moqueuses " pour qui se prend-il celui- là ?

J'espère que nos lances se recroiseront messire de Kerdren..

Lui tourner le dos cachant la douleur pour qu'il ne jubile plus que le nécessaire
Mathusalem
Il salue l’épouse de l’actuel duc de Bretagne qui prend place non loin de lui, s’inclinant comme le veut l’usage. Le même geste est répété à destination de tous ceux qui gagnent les tribunes. Même avec sa mise à jour minutieuse du bottin mondain breton, certains visages demeurent pour lui inconnus. C’est pourquoi, discrètement, entre deux arrivées, il griffonne des armoiries sur des feuillets pour des recherches ultérieures.


[Joute 1 : Barelius de Harscouët vs Badak de Isthar van Mesmerenberg]

Sur son impressionnante monture couleur jais, le double chevalier de Pleubian et de Salzbourg a fière allure. Sur son coussin, Mathusalem, est lui des plus concentré. Sa Grande première est enfin arrivée. Le premier échange, celui qui permet de jauger l’atmosphère du tournoi, la réactivité du public… et les nerfs du juge.

Il se replace sur son coussin avant de lever la main pour donner le signal du départ.

Prêt !

Un seul échangé, deux lances brisées, l’étalon de jais qui finit sa course seul, rattrapé par des hommes au bout de la lice. Plus de peur que de mal, le double chevalier est déjà debout. La lance du Seigneur de Hanveg a eu raison de son tournoi mais pas de l’homme.


Je déclare vainqueur de cette première joute le Seigneur de Hanveg, Messire Barelius de Harscouët !


[Joute 2 : Gui de Guennec vs Madennig de Walsh-Montfort]

Alors que le vicomte se présente au bord de la piste à l’appel de son nom, l’œil avisé de Mathusalem… pour ne pas dire quelque peu envieux… se porte sur son écu flambant neuf de bonne facture. Il admire le temps que tout se mette en place les armes représentées. Pas le temps néanmoins de s’attarder plus encore. La main se lève, le signal est donné. Le premier échange ne donne pas de vainqueur mais un léger avantage à la jeune baronne qui est la seule à toucher son adversaire et à y briser sa lance en deux. Les montures sont replacées l’une en face de l’autre. Le second signal est donné. Cette fois l’avantage psychologique est pour le vicomte. La joute est disputée, du coin de l’œil, il observe le public. Certains retiennent leur souffle alors qu’il lève sa main pour la troisième et dernière fois. Les deux lances ne résistent pas à la force des deux adversaires. Déséquilibrée, la baronne chute au sol.

Victoire du Vicomte de Ploudalmézeau, Messire Gui de Guennec


[Joute 3 : Meriadoc de Walsh de Serrant vs Hoel de trajan lablanche d'Abancourt]

Il ne fallait pas arriver en retard. Un seul échange. La lance brisée du chevalier de Lezardrev git encore sur le sable alors que son propriétaire est transporté vers les médicastres aux abords de la lice.

Ceux qui comme lui s’intéressaient aux armoiries, à la noblesse bretonne, à tout ce qui touchait l’héraldique connaissaient le vainqueur. Il avait pour l’ancien duc du Rohannais un profond respect. Célèbre héraut breton, voilà qu’il montrait tout son talent pour un autre domaine.

Que la foule acclame le vainqueur de cette 3e joute, Messire Meriadoc de Walsh de Serrant !

Oui sur ce coup là le Mathusalem c’est laissé un chouilla emporté.


[Joute 4 : Meera de Harscouët vs Val. Sainz Trestain]

Le baron est l’un des hommes à suivre sur le tournoi. Des bruis de couloirs qui lui sont parvenus, sa côte chez les parieurs est l’une des meilleures. Demi-finaliste lors du dernier tournoi à Rhuys, il a échoué aux portes de la finale face à celui qui est devenu ensuite le premier champion annuel de la ligue. En face, celle qui prend en charge les âmes bretonnes. Le duel est détonnant et d’autant plus attrayant.

La main du juge se lève, le départ est lancé. Les deux lances explosent. La Dame de Lanvaodez finit dans le sable de la lice. La messe est dite.


Baron de Guerlesquin et Chevalier de Douarnenez, Messire Val. Sainz Trestain se qualifie pour le prochain tour.

Nul doute que sa côte va monter un peu plus encore.


[Joute 5 : Malycia Rodenbach vs Elektra d'Acoma]

La femme lui semble nerveuse. Une qu’il ne faut sans doute pas chercher se dit-il mentalement. Ceci dit pour jouter il faut des nerfs et ils ne semblaient pas lui faire défaut. La seconde dame n’est pas en reste. Unique opposition féminine de ce tour. Loin des affaires de broderies. L’échange est tout aussi engagé et rude que n’importe lequel autre. Ni l’une, ni l’autre, elles n’ont flanché. La comtesse brise sa lance mais celle de la vicomtesse explose en bien plus de morceaux, déséquilibrant son adversaire qui finit au sol.

Victoire de la Vicomtesse de Mur de Bretagne et de Renaix, Dame Malycia Rodenbach !


[Joute 6 : Roxane de Kermeur vs de Kerdren]

L’homme aux collants verts. Mathusalem est presque certain qu’en cherchant un peu dans les tribunes, il tomberait nez à nez avec son fan club tout de vert vêtu forcément. Il faut dire que l’homme sait donner le change. Il le regarde parader, le sourire digne d’un tableau de grand maitre. Pour un peu il arracherait un sourire au vieil homme. Mais place au tournoi ! La main se lève encore une fois.

La voilà, celle que ses groupies attendaient presque désespérément… la première lance brisée de l’homme aux collants verts sur un tournoi de la ligue ! Les exclamations montent des tribunes alors qu’il annonce le vainqueur.


Le vicomte aux collants verts du Vannetais, Messire Tiernvaël de Kerdren , accède à la phase finale du tournoi !


[Joute 7 : Tuatha dé Danann vs Emericbr]

Visiblement l’homme est bien plus que le champion de la baronne de Kerbrozh. Le sourire est intérieur quand il observe l’étoffe nouée sur la lance. C’était ça aussi les tournois. Des dames qui joutaient et d’autres qui offraient leur soutient en tribune tout en tremblant quand les chevaux partent au galop. De temps à autre, il était possible d’en apercevoir qui ne tenait pas et détournait le regard.

Là aussi, pour finir ce tour éliminatoire, l’échange est bref mais intense. Lui brise sa lance, elle l’explose le faisant chuter. Terrible fin pour celui qui n’a pas démérité sous les yeux de sa douce.


Dernier qualifié pour la phase finale ou plutôt dernière qualifiée la Baronne de Quemper-Guezennec, Dame Tuatha dé Danann. Ne vous éloignez pas trop… nous reprendrons d’ici peu avec le premier tour de la phase éliminatoire. Que les jouteurs se préparent !

La main plonge dans un sac dans lequel il a déjà enfui le nom des jouteurs qui se trouvent en phase finale.

[b]Le programme du premier tour de la phase finale est le suivant :


Les noms s’égrainent à mesure qu’ils sortent du sac.

  • Joute 1 : Sa Magnificence Lemerco, Marquis de Dol croisera la lance de Messire Meriadoc de Walsh de Serrant, Ancien Duc du Rohannais

  • Joute 2 : Le Vicomte du Vannetais, Tiernvaël de Kerdren croisera la route du Seigneur de Hanveg, Messire Barelius de Harscouët,

  • Joute 3 : Messire Mike de Nauériels, Vicomte de Pleubian et Vicomte Impérial de Pongau joutera face à Sa Grâce Ellesya de la Louveterie Arduilet, Duchesse d'Amboise et de Luynes, Comtesse de Cagli, Vicomtesse de Montbazon et Baronne de Vouvray

  • Joute 4 : Le parrain du tournoi et vainqueur du tournoi de Rhuys, Sa Grâce Equemont du Salar, Duc de Bretagne, baron de Machecoul et chevalier de l'ordre de Kaledvoulc’h se trouvera face à Messire Gui de Guennec, Vicomte de Ploudalmézeau

  • Joute 5 : Messire Dacien Laclemanus Julius de Chenot, Chevalier Impérial de Speyer et Seigneur de Roure se trouvera en lice face à Dame Malycia Rodenbach, Vicomtesse de Mur de Bretagne et de Renaix

  • Joute 6 : Tuatha dé Danann, Baronne de Quemper-Guezennec rencontrera Sa Grandeur Gwenc'hlañ Bleizhmorgan, Comte de Morlaix

  • Joute 7 : Messire Val. Sainz Trestain dict ftn_Andenmarv, Baron de Guerlesquin et Chevalier de Douarnenez sera opposé à Dame Roxanne de Montfort-Laval, Baronne de Langolen et Chevalier Honorifique de l'Ordre des Trente

  • Joute 8 : Sa Grandeur Bahia de Ménéac, Comte du Léon, Baron de Ménéac et champion 1462 de l'ordre de Kaledvoulc’h se trouvera, pour une revanche de la demi finale du tournoi de Rhuys, face à Sa Grace Anastriana de Walsh-Montfort, Main du Grand Duché de Bretagne, Duchesse du Rohannais, Grand commandeur des Pennher Ar Lug et chevalier de Tregoat


N’oubliez pas de visiter les boutiques qui se sont installes autour de la lice mais surtout n’oubliez pas de revenir soutenir vos champions ![/b]

Lui aussi s’éclipse quelques instants pour trouver de quoi se désaltérer.
Equemont
[Du haut de son fauteuil]

Le joutes s’enchaînaient. Equemont était encore méditatif quant à la réponse de sa dame. Etait-il donc si mauvais époux. Il avait pris la remarque au premier degré, ayant souvent du mal à gérer les subtilités lorsqu'elles remettaient en cause sa propre affectivité.

Les sabots indiquaient souvent comment le jouteur aborderait son adversaire. Il arrivait à sentir le résultat rien qu'en les observant. Il émit une moue en voyant Émeric chuter. Il avait espéré que le vieil homme puisse aller un peu plus loin. Puis c'est un sourire presque gêné qui s'inscrivit sur ses lèvres lorsque son cousin alla proposer son aide à Roxane de Kermeur. A la dernière joute il se pencha vers son écuyer.


- « Allons nous préparer. »

Puis à la baronne de Machecoul.

- « Je vais me faire tuer, vous serez débarrassée de moi, ainsi. »

Ainsi donc, il se rendit à sa tente et se fit adouber par Hans d'Aubrais, avec grand soin pour éviter qu'une partie de sa complexe armure ne se détache. Il fallait que chaque boucle soit bien liée. Gui de Guennec serait son adversaire. C'était plus un nom qu'autre chose, il n'avait jamais vraiment eu à parler avec lui.

- « Aide-moi à monter en selle, Hans. »
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Tiernvael.de.kerdren
      « Les chevaux et les poètes doivent être nourris, non engraissés. »
                Charles IX


      [19 avril 1463. Joute 2 : Tiernvaël de Kerdren vs Barelius de Harscouët]



    Le collanté se faisait encore frictionner les muscles avant le combat afin de pouvoir en exiger le maximum lorsque les nouvelles arrivèrent.
    Il fallait poursuivre l'effort pour ne pas faire jubiler la Kermeur à son tour.
    Un gars du Vannetais avait écouté précisément le déroulement de la séquence suivante et alla de suite en informer son vicomte qui ne l'entendit que d'une oreille distraite.
    Il faut dire que le jeune homme appréciait ces moments où il pouvait se vider du stress accumulé par ses dernières prouesses.
    Quand le masseur eut fini, Tiernvaël se laissa faire mettre l'armure qu'il espérait ne pas utiliser.
    Le sourire aux lèvres, il songeait qu'on l'habillait telle une mariée en son jour de gloire et que tous les yeux seraient sur lui.
    D'ailleurs, c'était peu ou prou ce qui se passait non ? A ceci près que c'était lui qui exécutait l'action que tout le monde attendait plutôt qu'un "non" au sein d'une chapelle.


    Un instant plus tard, il montait Miaou, son fidèle cheval à tout faire. Et nouvellement à gagner.
    Flattant l'encolure pour montrer qu'il était fier de lui, le garçon le fit entamer la route jusqu'à la lice.
    Rien de bien long et déjà il apparaissait sur le sable saluant à nouveau la foule comme à l'accoutumée.
    Petit tête-à-tête particulier avec celle-ci, il ne fallait pas l'oublier si jamais elle pouvait se faire artisan de la gloire.
    A nouveau, on lui remit une lance, son heaume dont il vissa la visière devant ses yeux.
    Tout se passait plus vite, comme par une habitude mécanique. Le collanté ne sentit même pas son cheval le pousser en avant.
    Seul comptait le choc qui fut cette fois ridicule, un
    « POC » sonore et la lance poussa son adversaire assez pour qu'il s'écrase alors que la lance glissait de ses mains pour ne pas se briser.
    Pourquoi cela ne s'était-il pas passé au tour précédent ?
    Quoiqu'elle n'aurait sans doute pas apprécié que ça soit si facile pour le Kerdren. On comprenait.
    Deuxième victoire et avec élégance plutôt qu'avec brutalité, il leva le bras pour reprendre rendez-vous.
    L'après-midi donc.

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Mike.de.naueriels
    jouter, quelle plaisir c'est de jouter. Il n'avait jamais été un grand féru de ce genre d’événement synonyme de devoir pavaner pour sa gloire personnelle. Comme si c'était encore d'actualité de foncer lance baisser sur les ennemis avec les techniques de guerre moderne, ça n'en n'avait plus aucune.

    Azincourt en fut témoin et bien d'autres batailles du siècles.

    Ainsi, "le moine", en référence à son substerfuge des précédentes joutes bretonnes fut de nouveau présent mais nullement déguisé, le Nauériels était bel et bien là en personne.

    Après une belle ballade à travers la campagne de Retz avec sa drogue du moment, il était arriver sans encombre sur le lieux du Tournois, la terre de l'actuel duc de Bretagne, la baronnie de Machecoul.

    C'était ainsi qu'il glissa sa main sur la sienne, en signe de reconfort avec la période qu'elle affrontait, ses tourments, et d'un sourire rapidement effacé quand l'annonce fut faite.

    - Et bien, ma chère Sya, nous allons jouter l'un contre l'autre. Ainsi, tu l'auras ton duel souhaité depuis si longtemps.

    A vrai dire ça ne l'enchantait pas vraiment, il la savait experte dans la domaine et qu'elle participait à de nombreuses joutes en France, des joutes souvent fort bien organisée d'ailleurs mais le seul problème résidait dans le fait qu'il refusait le plus souvent de ne plus jouter avec ses couleurs bretonnes. Plusieurs hérauts de France en avait fait les frais, désormais, c'était de l'histoire ancienne.

    - Tu viens, on va allez sous notre tente ?


    La tente avait été dressé entre temps par la Mesnie du Nauériels et de la Louveterie. Ces deux mesnies s'entendait fort bien, déjà, c'était un très bon point. Sincèrement, puis vu que le tante était dressé, pourquoi ne pas passer du bon temps afin de fatiguer l'adversaire avant la joute....

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Barelius
[19 avril 1463. Joute 2 : Tiernvaël de Kerdren vs Barelius de Harscouët]

Moins de chance cette fois, son adversaire prit l'avantage sur la touche avec une joute parfaite.

Un bris de lance et une chute, il ne se qualifie donc pas pour le tour suivant.


Toutes mes félicitations Tiernvael.
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Ellesya_de_la_louveterie
~ Éliminatoires : tribunes ~

Elle avait accueilli Mike d’un sourire léger mais vite distrait par le spectacle des éliminatoires. C’est qu’elle aimait les tournois, l’Errante, fille du premier Maistre de la Ligue de Joutes de France. Hautes comme trois pommes, c’était à elle qu’il revenait alors de piocher les petits écus de bois armoriés que sa génitrice préparait avant les tournois qu’elle arbitrait. A chaque fois, elle avait eu le droit de les conserver, avivant ainsi son goût pour l’héraldisme, passion familiale. Lorsqu’elle était devenue adulte, tous ces écussons avaient été remis à son neveu, Gaïlen, avec le reste des jouets qu’elle avait partagé avec son défunt frère. Lui en était resté, à elle, le goût des joutes, de leur ambiance, de leurs campements bigarrés, bruyants et odorants. Cette violence teintée de courtoisie qui la changeait des vrais champs de bataille. Elle applaudit chaque prestation bien qu’elle regretta l’élimination de Badak. Elle suivit avec curiosité celle du chevalier Hoel, qu’elle avait vaincu plus tôt dans l’année alors qu’il concourrait pour la duchesse des Flandres, ce qu’elle précisa à son compagnon. Finalement, les noms égrainés ne lui étaient pas inconnus en majorité, entre des rencontres en Empire ou des connaissances communes. Lui restait à s’enquérir des liens d’amitié, de respect ou d’animosité que le maistre de Pongau avait avec chacun. Toujours curieuse.

Au terme, le programme des duels suivants fut annoncé. La main sur la sienne la sortit de ses réflexions. D’abord surprise du coup du sort qui les ferait s’affronter, son sourire s’éclaira alors que celui de son compagnon s’estompait. D’un hochement du chef, elle agréa à sa proposition, sachant que ce serait d’autres luttes qui allaient se jouer en préliminaires. Ce qu’il ignorait, c’est qu’elle joutait mieux lorsqu’elle était de belle humeur…
Sa main se logea dans la sienne, tout en s’éloignant des tribunes.


L’enjeu était aussi plaisant que l’idée du duel en lui-même. Il faudrait en trouver un autre, l’ancien est totalement dépassé…

Ils n’en étaient plus à chevaucher nus, en effet. La preuve en était Neven qui devait animer le campement de leurs mesnies à cette heure.


~ Avant le premier tour : Pleubian & Amboise ~

L’heure approchait. Aussi fut-il temps de s’adonner à d’autres affrontements. Moins licencieux. Assise sur l’esponde de la couche, Sya tressait ses cheveux, songeuse. Les deuils et ses blessures de l’année écoulée, associés à l’ivresse post-débauche qu’il savait si bien lui instiller dans ses veines, la poussèrent à proposer avec un sérieux relatif un pari.


Si tu me bats, tu pourras faire publier les bans.

Elle se pencha pour poser ses lèvres sur son épaule, puis fut rapidement sur ses pieds afin d’éviter tout risque d’être ré-attirée dans les draps.
Déjà, elle passait une chemise de laine fine et entamait la compression de sa poitrine au moyen d’une large bande, tout en enjoignant à une meschine d’aller chercher son écuyer.
Le regard gris bleuté revint ensuite se poser sur le vicomte.


Et si je gagne ?
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OR de la Licorne et Séminaire de Tours
Hans_d_aubrais
Hans accompagne Equemont jusqu'à ça tente. Ce sera bientôt le tour du Salar et il doit se préparer. L'écuyer avait passé une bonne partie de la nuit à nettoyer l'armure et à vérifier qu'aucune imperfection ne soit présente. Il est fier du résultat et son maître le semble aussi car celui-ci n'a fait aucune remarque. Si l'armure présentait un défaut, Hans est convaincu qu'il aurait eu droit à une belle remontrance.

Cela prend du temps car Hans est obligé de vérifier que toute les boucles soient bien liées et que chaque pièces de l'armure soient placées correctement pour ne pas gêner les mouvements du duc. Après ce travail de longue haleine, l'écuyer aide Equemont à monter Marchegai, son cheval. Hans ne peut s'empêcher de se demander comment des personnes pouvaient bouger avec autant d'attirails sur eux. Il conduit ensuite le cheval jusqu'à l'entrée de la lice et porte enfin au Salar l'écu.


-Faite attention à vous monseigneur.

Plus qu'à attendre le début de cette joute.
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Guigoux
[Le 18.]

Non, il n'a pas trouvé son filleul. Peut-être ferait-il le tour des tentes une fois son élimination actée.

[Le lendemain du 18, le 19 donc. Puisque le narrateur, lui, suit l'ordre indiqué en page 1. Joute 4.]

Don fit irruption, tôt le matin, dans la tente du jeune homme sans aucune discrétion.

- Ce sera contre Machecoul lui même.

Gui en fut surpris. Il était en train de se recueillir, assis en tailleur sur son lit. Il ne pensait à rien d'autre qu'à la joute.

- Ne pourrais-tu pas être moins... Violent?
- Je t'ai acheté un peu d'eau, de Guennec.
- Merci Don. Poses la sur la table, je te prie.
- Sinon, t'es prêt quand?
- Quand tu m'auras aidé, avec Erwan.
- On t'attend.


D'un geste de la main, Gui fit sortir Don, le temps qu'il fasse ses étirements et une dernière prière avant l'affrontement. Peu après, il s'est présenté à Don et Erwan pour être préparé. Aucun mot n'a été prononcé par personne, même si Gui sentait que Don se retenait fortement de parler. Quand le vicomte fut paré, quelques mots furent prononcés.

- J'ai besoin d'eau Don. S'il te plaît.
- A vos ordres, monseigneur.
- Oh, ça va hein.
- Très bien merci.


Don lui servit l'eau qu'il avait acheté et en donna au vicomte qui se saisit de la bolée et en bu une gorgée. Il y avait un arrière goût particulier.

- Elle vient d'où cette eau?
- Un vendeur, près de la tribune.
- Mouais... Elle est pas bonne.


Ceci dit, elle avait au moins le mérite de lui donner l'impression d'être plus fort. Il s'assit sur son fauteuil en attendant l'heure donnée. Étrangement, le vicomte repensa à sa dernière partie d'échec. Celle où Don l'avait mise échec en dix sept coups. Oui. Gui était une bille aux échecs. Il n'avait aucune technique, ni aucune stratégie. Il était évident que Gui n'était pas un stratège. Il ne tira aucune conclusion hâtive pour la prochaine joute. Juste qu'il devait se concentrer plus intensément et mener sa joute avec plus de précision que la veille. Don revint le chercher.

- Tu es prêt?
- Oui.
- T'es pas bavard.
- C'est pas le but, Don.


Devant la froideur de son employé, le mercenaire se tut et accompagna le vicomte sur son cheval, comme la veille. Ils arrivèrent en lice. Il fit un tour de lice, comme la veille et salua son adversaire, comme la veille.

Changement dans la narration.

De Guennec, casaque argentée, armes sur l'écu, lance blanche et bleue est à notre droite. Il s'agit de sa seconde joute dans ce tournoi. On sait tous... On sait tous qu'il n'a pas été en grrrraaaaaande réussite lors de la première joute! MAIS! MAIS! PEUT-ÊTRE! Peut-être va-t-il mieux réussir ce tour-ci! POURTANT! A ma gauche se tient un sérieux prétendant au titre de ces joutes! Le baron de Machecoul lui même! Inutile de le présenter. Mais attendez! Attendez! Les deux jouteurs finissent de préparer et ça y est! ÇA Y EST! ILS S’ÉLANCENT!

La-course-des-deux-jouteurs-semble-parfaite-tout-se-passe-vite-les-jouteurs-s'arrivent-dessus-et... OH! MONSTRUEUX! C'EST MONSTRUEUX! Machecoul arrive à toucher Ploudalmézeau! Ploudalmézeau ne chute pas! C'est FANTASTIQUE! ET! ET! Ça annonce une seconde manche!

De Guennec à gauche. Salar à droite. Le signal est donné. Les chevaux s'élancent sous l'impulsion de leur cavalier! Les lances tombent jusqu'à... DE GUENNEC TOUCHE LE PREMIER! MAIS IL TOMBE! IL TOMBE! DE GUENNEC EST ÉLIMINÉ! C'est SENSATIONNEL!.... Il bouge! Il n'est pas mort! Tout est bien! Acclamons ensemble le vainqueur!


Le narrateur se calme.

De Guennec, au sol, bouge mais ne parvint pas à se redresser de sa propre initiative. Il avait l'atroce impression de s'étouffer. Il essaya de bouger ses bras. Tout réagissait à la perfection. Don vint à ses côtés et s'agenouilla à côté de lui. Erwan arriva quelques secondes plus tard.

- Ah! J'ai cru que j'avais perdu mon travail!
- Aides moi à enlever le heaume, au lieu de dire des bêtises.
- T'as fait un vol, mon gars... Majestueux!
- Je suis pas mort! Je suis juste mal tombé!


Ses deux membres du personnel l'aidèrent à se relever. Il salua la tribune d'un bras. Il pouvait marcher seul. Il défit son chignon pour laisser dégringoler ses cheveux sur la cuirasse et s'en vint ramasser son écu. Il se porta à la hauteur du vainqueur.

- Votre grâce. Je vais bien, ne vous en faites pas. Permettez moi de vous remercier pour ces joutes qui me plaisent. Ce fut un honneur de jouter contre vous et qu'Aristote vous protège. Pourrez vous saluer votre épouse de ma part, s'il vous plait?

Il s'inclina très légèrement et accompagna le geste d'une petite révérence. Puis il s'en retourna à son pavillon, accompagné de Don et Erwan. Une fois décarapaçonné, il se fit une nouvelle toilette et s'en vint au milieu des pavillons.

- Mon filleul joute quand?
- En 5. Il a jouté pendant ton tour.
- Bon. Va le trouver et viens me chercher.


Et Don partit accomplir sa mission.
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Equemont
Croyez-le ou non, une grande partie de la précision de la course tenait à un petit geste de précision qui consistait simplement à viser sa course, juste avant de baisser sa visière. Du moins le duc de Bretagne était convaincu de cette technique, basée tout autant sur l’expérience que sur la superstition. Du haut de Marchegai, il remercia d’un regard Hans, son écuyer et se fit donner son écu. Il fallait le lier à son bras gauche, sur ses manchons. Pour une fois, il portait le plein écu herminé, les armes de la glorieuse Bretagne. Qui oserait entacher la peinture de son écu ?

Les sabots foulèrent la lice dans un rythme régulier pour aller se place à son départ. Il salua du chef le vieillard qui faisait office de héraut, puis observa son adversaire. Il était clinquant, à n’en pas douter, il saurait lui infliger un coup qui pourrait être fatal, ou au moins préjudiciable. Pour sa part, Equemont ne portait que deux éléments de métal précieux, ses deux étriers, signifiant sa chevalerie, seule véritable fierté de sa vie, après sa femme et ses enfants. En parlant de ça, il jeta un regard vers la tribune pour essayer de distinguer son épouse, mais sa vue déclinante ne lui permettait plus de distinguer les visages et les personnes. Il fit un sourire, dans le doute.


- « Hans. »

Cette simple appellation donnait l’ordre. Donne-moi ma lance. Il fallait la tenir fermement malgré le poids, mais en démarrant la course lance levée. Abaissée, elle était trop lourde. De la main gauche, après avoir fait un dernier calcul de trajectoire, il baissa sa visière, malgré le poids de l’écu. Le signal fut donné et Equemont claqua de la langue pour lancer Marchegai. La foulée était bonne, un galop intérieur précis. Il laissa sa lance descendre jusqu’à la hauteur de l’écu adverse. Et le bois se rompit. Il était encore en selle et ne semblait avoir rien reçu. Une lance brisée. Il faudrait un deuxième passage.

- « Hans. »

La difficulté des courses qui n’étaient pas la première, c’était ce conditionnement de la lice entre deux petites fentes laissées par la visière. Enfin mieux valait ça que de perdre un œil ou la vie. Encore une course, sur le même modèle, mais cette fois, il sentit l’impact le reculer en fond de selle, il durcit son dos et son bras très fortement. Sa lance se rompit encore. Arrivé en bout de lice, il se retourna et constata que le vicomte était à terre.

- « Hans. »

Cette fois, il lui donna le reste de lance qu’il avait en main et défit les liens qui l’attachaient à son écu. Une fois la visière levée, il salua de loin la tribune. Il n’était pas mort dans cette joute, il avait menti à sa femme, ce serait peut-être pour la prochaine. Il vit de Guennec s’approcher.

- « Vicomte, merci pour cette joute. Vous êtes un bon adversaire. »

L’homme évoqua Lanceline. Equemont ne put déguiser une forme d’étonnement. Il ne savait pas qu’il la connaissait. Curieux. Il tirerait cela au clair.

- « Cela lui sera transmis. Reposez-vous bien. »

A son écuyer.

- « Retournons maintenant à notre tente.. »
_________________
Erwann.de.naueriels


    Le tout nouvel escuyer de la mesnie de Naueriels s'était présenté, avant d'aller aider à l'installation de la tente du Ritter Mike. Il ne ménageait pas sa peine, et sur le mat mats d'entrée, il hisse une drisse avec les couleurs du Chevalier de Pleubian.



    A l'heure des festivités, la tente était quasiment désertée, installée certes, les coffres du Vicomte rentrés, mais il lui fallait maintenant s'occuper de l'armure.

    Avec application, il sort les pièces une à une, vérifiant la solidité du plastron, des genouillères, et du heaume. Lustrant et nettoyant les gantelets, il est assis pas loin de la tente, sur un billot de bois qui lui fait office de siège.

    Il entend les noms, les cris de la foule, et aimeraient bien aller voir, mais il rebaisse la tête, se concentrant sur l'armure du Chevalier. De nouveau, il lève la tête, pour regarder la lance du Vicomte rayée or et sable *, et esquisse un sourire. Un jour, lui aussi joutera. Pour le moment, il se contente d'observer, d'apprendre.

    Son regard revient sur son travail. Le spectacle, il pourrait le contempler de très près, de l'arène même où se dérouleront les joutes.

    Dans la tente c'était joué une autre sorte de joute, mais de cela, le jeune escuyer ne voulait pas entendre parler, il en serait muet si on l'interrogeait.




* or et sable : jaune et noir, couleurs principales du blason de Mike de Naueriels
Yselda..

    [Joute 4 - Trottinant dans tous les sens]


– Papa ! Papa ! Il est oùùù ?
– Calmez-vous Yselda ! Ne tirez pas ainsi mon bras.

Si j'écoute ma Nounou ? En aucune façon. Je suis bien trop excitée pour cela. Depuis des heures, je ne cesse de rabâcher que je veux aller voir les joutes, et en particulier, voir mon père affronter... Je ne sais pas trop qui. Un messire. Et comme le seul moyen de me calmer, c'est de m'y emmener, ma nourrice a fini par céder.
J'ai revêtu ma robe bleue, la plus jolie. Mes cheveux sont soigneusement attachés en deux petits nattes qui effleurent à peine mes épaules. Dans mon panier, mes deux poupées nous accompagnent.

– Il est où mon Papa ?

La foule est dense, et nous peinons à nous frayer un chemin. Ma nourrice me tient fort la main. Comme j'ai un peu peur au milieu de tous ces gens, j'arrête de courir et me colle contre les jambes de Nounou. Elle en pousse un soupir, je crois qu'elle est soulagée.

– Tenez, votre mère est sur les gradins. Ne voulez-vous pas aller la voir tout de suite ?
– Non, non ! D'abord on regarde Papa et après on va voir Maman !

Et justement, le combat commence. Nounou me prend dans ses bras pour que je vois bien. Je reconnais Papa sur son cheval. Le messire, je ne sais pas qui c'est. Autour de moi les gens crient, ça me fait un peu mal aux oreilles. Tout à coup, les chevaux s'élancent ! Le grand bâton que tient Papa se casse. Ça fait un fracas assourdissant, et je porte les mains à mes oreilles.
Hans donne à Papa un nouveau bâton. Et les chevaux courent. La deuxième lance est cassée, encore, mais cette fois, le messire en face tombe par terre.

– Regardez Yselda, votre père a gagné la joute !
– Mais son bâton est cassé !
– Oui, mais il est resté sur son cheval.

J'applaudis quand même, parce que Papa a gagné. C'est donc officiellement le plus fort. Je le savais déjà, mais maintenant, tout le monde est au courant.
Nounou m'emmène dans les tribunes, retrouver Maman. Lorsque nous arrivons, je suis tentée de courir vers ma mère, mais il y a toute la foule, qui peut me voir. Et je suis censée, quand même, être la plus parfaite petite fille qui soit. Alors j'y vais en marchant, aussi dignement que je le peux.

– Bonjour Maman ! J'ai vu Papa qui a gagné. Je peux rester avec vous ?

Je lui souris gentiment. J'espère qu'en venant, je lui ai fait une bonne surprise.
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Dacien.de.chenot


Joute 5 : Messire Dacien Laclemanus Julius de Chenot, Chevalier Impérial de Speyer et Seigneur de Roure se trouvera en lice face à Dame Malycia Rodenbach, Vicomtesse de Mur de Bretagne et de Renaix

Ainsi donc il allait affronter celle qui avait éliminé Elektra au tour précédant. Sans doute comptait-elle poursuivre sa collection d'Impériaux quand il espérait mettre fin à ses espérances. Fort heureusement, les blessures d'Elektra semblaient d'amour-propre plus que physiques mais il avait beau essayer de la conforter dans l'idée que c'étaient ses premières joutes après une grossesse qui l'avait tenue éloignée des lices, le dépit n'en restait pas moins présent pour le Grand Maistre du prestigieux Ordres Impérial des Lames.

Le panneau d'affichage lui appris que son parrain jouterait dans le même groupe que le sien le privant du plaisir d'une rencontre que le Ténébreux dut remettre.
Il se prépara avec minutie mais un oeil averti aurait souligné qu'il fut rapidement prêt que lorsqu'il s'agissait d'équiper sa compagne non pas que Coligny bâclait son ouvrage mais il était rompu à l'exercice et jugeait inutile de vérifier chaque pièce trois fois comme le faisait le savoyard dés qu'il s'agissait de la sécurité d'Elektra.

- Allons !


D'une pression des cuisses, le destrier caparaçonné avança au bout de la lice et s'élança à l'appel des buccins. Les lances s'abaissèrent. La sienne percuta l'écu adverse mais sans assez de force pour espérer désarçonner son adversaire, la lance vola en éclats. Et d'une !
Atlas fit une volte et aussitôt qu'il eut pris une lance nouvelle il le lança pour un second assaut. Sa vitesse était bonne et son assise parfaite mais il avait en face une rude adversaire rompue au pas d'armes. La seconde lance ne fut pas plus concluante.
La sueur commençait à ruisseler sur son visage troublant la vision déjà limitée par les finies ouvertures du heaume.
Ce passage serait déterminant !
Il repositionna sa lance et une fois encore exigea un effort de sa monture. Sa lance explosa à la touche mais, trop en appui sur l'avant, son pied glissa de l'étrier au moment de la riposte qui vint annuler l'avantage alors qu'il chutait violemment fort heureusement sans blessure.

Il se releva péniblement, souleva sa visière et adressa un geste de salut à son adversaire.
Bretagne 2 - Empire 0. A charge de revanche.


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Myrdinn
Je suis plus silencieux que d'habitude. Limite effacé, discret. Madennig a perdu. Et en plus, elle a perdu face à De Guennec. C'est le genre de nouvelles qui vous plombe le moral pour la journée.

Je supervise mes préposés qui prennent les paris aux quatre coins de la lice en suivant pensivement la suite du spectacle. Et puis finalement, comme le soleil vient après la pluie, Equemont vient après Madennig et se charge de mettre à terre le vassal honni.


Aussitôt j'exulte, en me levant d'un bond, tout hurlant

OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! Vive Sa Grâce le Duc de Bretagne !

Oui je l'aime bien. mais là, il vient carrément de passer au statut d'icone des joutes.

J'en rajoute des tonnes bruyamment histoire que ça ne passe pas inaperçu, surtout du perdant. Et toc le vicomte, dans tes dents !
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Anastriana_bien_vivante
La duchesse du rohannais, bien installée sur Bairdéir, son vieux destrier, fait silence en elle-même et autour d'elle. Elle se concentre sur la lice, et sur le poids de la lance colorée de gueules et d'or, qu'elle tient de la main gauche. Enfin de la "gauche"... De la senestre, comme disent ceux qui s'la pètent un peu. Et dans sa dextre, son écu solidement attaché, lui colle au corps, comme si sa vie en dépendait.
Ce qui n'est pas loin d'être le cas.

Johann, son écuyer qui n'est désormais plus si jeune, et qu'elle va devoir songer à adouber, un de ces quatre matins, la regarde, avec une inquiétude non dissimulée. La duchesse, est trop tendue. Trop anxieuse. Et manque de concentration. Ces derniers temps, beaucoup d'évènements politiques, et familiaux, lui ont laminé le cerveau de dix mille coups de couteau. Résultat, sa tête est en vrac. Autant dire qu'elle ne l'a donc pas à jouter.

Et effectivement, le vide et le silence tant recherchés, ne viennent pas. Le signal est donné. Ana ne déclarera de toute façon pas forfait. Bairdéir s'élance, et comme Ana le sait très bien, c'est là, à ce moment précis, que le vide, se fait. Au moment de l'assaut. Comme lorsqu'elle bataillait, à l'époque où les guerres se faisaient encore. Oubliant les cris, les pleurs, le sang qui giclait, les hennissements des chevaux, les feux de l'artillerie, Ana, n'était plus qu'une arme de guerre en marche.
Et en tournoi, c'est pareil.

Seulement, en face, ce n'est pas n'importe qui. C'est LE champion. Bahia de Meneac, le comte du Leon. C'est pas d'la tarte quoi. Le gars en impose. Il en envoie. Il en... Ha bah oui, il en envoie, dans tous les sens du terme... Car dès que les cavaliers se croisent, dès la première course en lices, la lance de Bahia explose littéralement contre l'écu d'Ana, des morceaux de bois viennent même se ficher dans son avant bras, jusqu'au coude, et la force de l'impact, l'envoie valdinguer au sol. Elle se retourne, comme une crêpe!

Sonnée, la duchesse reste un moment à terre. Les sensations reviennent progressivement, la vue revient, elle releve sa visière, pour respirer, et rester à regarder le ciel... Puis elle bouge ses jambes, bon, ça fonctionne... Les mains... Les bras... Aïe! Les morceaux de bois se sont plantés de sa main, sous son gantelet, jusqu'au coude! Elle est bonne pour se les faire retirer un par un, et de rester le bras en écharpe pendant quelques semaines, de toute évidence...

Elle se redresse finalement, en soupirant, et regarde où se trouve Bairdéir. Il caracole devant la foule, comme un jeune homme. Il semble dire à la foule, qu'il tient mieux au sol, que sa cavalière en selle... L'impudent, il va payer! Une ration fourragère réduite à moitié ce soir!
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