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[RP] Petite balade en eau trouble

Ceraphin
[Limousin... T'voir ta gueule à la récré!]


Heureux qui comme Ulysse, fit un beau voyage...
'fin sont beaux les voyages, jusqu'à ce qu'un malandrin vous tombe sur le paletot et vous pique votre réserve de pain.
Un peu déconfit le Ceraphin.
Faut dire, qu'au voyage précédent, celui le menant de Béarn en Périgord, sa première agression avait tourné à son avantage.
Belle surprise que lui avait fait sa bonne étoile, lui permettant de rosser son agresseur reparti bredouille et boiteux.
Ah la belle vie que voilà quant à 13 ans on se sent pousser des ailes tant et si bien qu'on s'autoproclame le terrible Griffon d'Azayes.

Mais quand le vent tourne et que les choses reprennent leur équilibre naturel, balançant sans ménagement aucun l'enfant et son égo dans les bas fossés du chemin... l'amertume vous vient aux lèvres.
Piètrement amoché par cet homme tout de noir vêtu, Ceraphin rumine.
La route sera reprise à jeun jusqu'à la ville la plus proche ou il devra trouver le moyen de gagner de quoi se revigorer mais aussi acheter quelques pains pour finir son voyage jusqu'en Berry.
Car il ne renoncera pas à son objectif même si les certitudes de son invulnérabilité se sont envolées avec ses vivres.

Et il rage et enrage.
Fulminant et pestant, en colère contre le monde entier.
Pourquoi?
Pourquoi devait-il si jeune se retrouver seul sur les chemins à affronter moult dangers?
Ou étaient les protecteurs, les amis, les relations, les compagnons, les... ?
Pourquoi?

Et galvanisé par la colère et le ressentiment, Ceraphin parcourut les vingt lieues restantes jusque Tulle, chassant régulièrement à renfort de cailloux les freux moqueurs qui lui tenaient compagnie.
Le ventre vide, il passa la nuit à l'abri des murs de la ville.
Le lendemain, il alla labourer le champ d'un autochtone contre quelques écus afin de pouvoir s'acheter de quoi manger... ce qu'il ne put faire le soir même puisque sa solde ne serait versée que le lendemain d'alors, selon la coutume.

Trois jours sans manger, le gamin faisait peur à voir.
Pourtant, ce matin, ses écus en poche il ne se précipita pas sur le marché local ni même dans une taverne.
Non, il prit plutôt contact avec le bourgmestre local pour solliciter sa bienveillance: pouvoir avec ses quelques écus, obtenir suffisamment de pains pour finir son voyage sans plus tarder... en échange d'une promesse de remboursement sur son retour.
Et contre toute attente, messer Christisag convint d'un rendez-vous avec lui en taverne municipale pour effectuer cette transaction particulière.
Il n'y avait donc plus qu'à attendre.
Juste attendre que le soir vienne... en oubliant le mieux possible son estomac trop vide qui semblait le happer de l'intérieur tant la douleur devenait cruelle.

Assis dans le coin d'une ruelle, à l'abri des regards et du vent, c'est là qu'il sut... ou du moins qu'il se rappela.
Le pourquoi...
Pourquoi il avait été seul face à ses adversités.
Tout simplement parce que chacun faisait bien ce qu'il entendait, et lui le premier.
Certes il s'était retrouvé seul à voyager mais personne ne l'avait contraint à le faire, finalement.
Non, il l'avait fait parce qu'il l'avait décidé, quitte à affronter les conséquences douloureuses de ses choix.
De la même façon que là, maintenant, il était douloureux d'attendre encore le ventre vide, après plusieurs jours de jeun imposé, la venue du soir pour se rassasier et calmer ses entrailles.
Car attendre signifiait espérer reprendre sa route sans plus tarder, le jour même, et cet objectif le motivait suffisamment pour endurer son estomac, encore un peu.

Ainsi donc plus de rancœur ni de ressentiment.
S'il s'était fait frappé et volé, ce n'était point la faute de ceux qui n'y étaient pas pour le défendre.
Non, personne n'était à maudire ni à blâmer.
Enfin... personne à part cet homme en mantel noir dont il n'oublierait pas le visage de si tôt.
Parce que celui là, s'il l'opportunité lui était offerte de connaitre son identité...
Tout de noir vêtu, avec moustache, barbiche et un accent du Périgord... faudra demander à Césaire voir si ça lui dit quelque chose.
Plus tard.
Une fois qu'il sera parvenu jusqu'aux terres natales, une fois qu'il sera revenu à la maison familiale... y rassurer mère et fratrie, leur dire que tout va pour le mieux pour lui... même si ce n'était pas toujours vrai.

_________________
Bulle
[Dans la nuit du 22 au 23 de septembre de l’an de grâce 1457, ou une date approchante]

Quelque part, sans doute.
Il faut toujours un lieu pour une histoire, sinon ça tient pas debout.
Ici, le lieu n’a pas grande importance. Une rase campagne champenoise parmi d’autres, sur le bord d’un sentier.
Parmi d’autres, parmi d’autres… Vite dit.

D’abord, il y a la barque.
Retournée, déglinguée, presque réduite à l’état de carcasse vermoulue, elle ne tient – plus ou moins – en un seul morceau que grâce à un enchevêtrement de bouts de ficelles, de cordes…
Elle est si miteuse, cette barque ! On pourrait simplement la prendre pour un tas de bois pourri non identifié, l’ignorer.
Mais ce serait difficile de passer à côté sans la remarquer.

À cause de l’odeur.
Cette barque, ou plutôt ce qui s’y tapit, dégage des effluves littéralement vomitives. Un cauchemar, une malédiction olfactive…
Cela ne dérange pas les deux formes, l’une de taille moyenne l’autre minuscule, qui se pelotonnent sous la barque.
Forcément ; ce sont elles qui dégagent de pareils miasmes.

Ce soir-là sont passés des voleurs à l’estomac particulièrement bien accroché, ou au nez particulièrement bouché.
Que ce soit l’un ou l’autre, Bulle ne le saura jamais.
Ils étaient deux, un homme et une femme, mais cela non plus elle ne le saura jamais. Tout comme leur visage, leur nom.
Plus tard, elle sera frustrée de ne pas pouvoir filer un coup de latte à un objet quelconque en leur mémoire. Tant pis.
Les voleurs ont passé la tête par le trou le plus grand de la coquille de noix, ils ont fouillé.
Ils ont pris la bourse, plutôt légère, quelques croûtons de pain, une petite échelle qu’un ange avait balancé à Bulle, et le caillou magique. Le caillou magique de Pétro qui se change en sous quand on le lui demande, et qui soigne de la gangrène.
Dommage.

Quand Bulle se réveille le lendemain, il n’y a plus rien de tout cela.
La petite gueuse reste un moment assise face à la barque, un brin hébétée. Flûte alors.
Ils n’ont même pas emporté le Corniaud, ces imbéciles de brigands !
Pour une fois qu’ils avaient l’occasion de faire une bonne action, les marauds… Et ben non.
Le petit bâtard est toujours là, sous la barque, et sa truffe sèche laisse échapper un ronflement d’ivrogne asthmatique.
Bulle fouille dans ce qui lui reste d’affaires, et découvre son outre en peau, celle qu’elle avait rempli de vin avant de partir.
Elle la retourne : vide. Si les voleurs ne sont pas partis avec, c’est qu’un autre voleur l’a trouvée bien avant.


Crétin d’clébard ! Grogne la simple d’esprit en flanquant un coup de pied à Corniaud qui continue de cuver paisiblement.

Puis Bulle rassemble ce qu’il lui reste, l’enfourne dans le semblant de barque et la carpette avinée avec.
Et elle reprend la route, le ventre vide.

Sur son chemin, elle trouve cinq écus sous un rocher.
Le caillou magique n’est plus là pour la garder des maladies, mais sainte Boulasse marche toujours à ses côtés – et à ceux de Corniaud…
Ny.x



[Arrêt sur Images]



Là.


Omnisciente.
Omniprésente.


Au dessus des langueurs monochromes d’un paysage par bribes rougeoyant, Terre nourrie de sang, regorgée au-delà de certaines espérances et pourtant toujours aussi assoiffée.

A ses lèvres imaginaires, éthérées, un sourire.
A contempler ces âmes grouillantes tentant désespérément de nager au dessus du panier. De s’extraire de la nasse de cette plèbe vagissante.
Justement l’oreille sensible attirée par quelques vagissements…


Pauvre petite chose mal née, si promptement éjectée hors du ventre maternel…
L’âme du ventre… de celles qui guerroient à la veille de vêler et qui se détournent aussitôt des fruits de leurs désamours pour mieux aller se vautrer à nouveau dans le stupre et l’ivresse.
De celles qui voudraient être mais ne seraient jamais plus que filles de…



Un souffle, léger, sans bruit et les voiles brumeux s’écartent pour mieux lui laisser voir ses Enfants.

Une Fille qui se fond dans une attitude servile pour mieux se jouer d’eux. A suivre avec autant d’intérêt que de coutume. Sans jamais se lasser de ses facéties, petite guerrière déjà si grande.

Là bas, un capitaine qui n’en finit de se perdre. Les couleurs commencent à se faner tant il a l’air de s’étioler malgré lui, qui se voudrait protecteur d’un ange. Qu’il ne l’entraîne dans sa chute déjà prévisible.

Plus loin encore une Autre qui retourne à ses masques pour mieux s’oublier. Bien loin de la chanson estivale, elle sait le poison lent qui lentement s’insinue, incurable. Tristesse qui se désâme…



Un haussement de sourcil s’il en est. Et un rictus à l’envie décelée, comme un appel au secours de cette âme frénétique. Odeur de désespérance qui se répand jusqu’à ses cieux, aux relents de luxure inavouée.


Qu’il est doux et savoureux de les sonder en ces heures troubles. Alors qu’en dépit de quelques soubresauts une Rose n’en continue pas moins de se mourir en des lieux agonisants.

Qu’il est doux et savoureux de savoir qu’ils sont tous siens.
Quoi qu’ils fassent ils viendront la nourrir de leurs souffles.
Qu’ils rendent l’âme aujourd’hui, la semaine suivante et à l’an nouveau,
Qu’ils succombent dans les larmes et le sang ou à l’ombre des murs d’un couvent sordide,

Qu’importe le temps et la manière…


Ils reviendront tous dans son giron.


A Elle.
Lafrith
[ dans la nuit du 26 Novembre 1457]

La vie est dure parfois , aussi dure que du nougat


Laf était parti au sortir de la taverne où il avait passé un moment en compagnie de ses amis . . Il avait passé la poterne de Montelimar et sitôt la première colline franchie , il avait respiré à pleins poumons l'air embaumé de la Provence . L'odeur du thym et de la lavande le fit rêver d'un bon lapin grillé aux herbes et à sa douce Biscuit toute parfumée sortant du bain . Il se régalait de tout gibier à poil .

Le pays lui plaisait , il aimait par dessus tout le soleil et , tout en marchant d'un bon pas , il recherchait quelques coins ombragés et discrets pour se reposer et y accueillir peut- être les voyageurs égarés et leur jouer quelques airs joyeux . Lui -même et ses amis pratiquaient et s'adonnaient à ces rêveries champêtres . Il en était d'ailleurs le chef d'orchestre et sourit en pensant que leur quatuor avait risqué de devenir un symphonique pour aller jouer au bal donné par les mairies.

S'il attendait que Biscuit , Hax et Meli-melo le rejoignent , il savait le groupe de Sing , Pier et Blond à quarante lieues devant . La Main Noire était en maraude et il ne ferait pas bon les croiser .

La petite rivière s'écoulait tranquille et profitant de l'arrêt glou-glou pi-pi , il sortit sa carte et calcula être environ à dix lieues du croisement de la route d'Uzès et de celle remontant d'Avignon . Il pensa que si son Ombre , sa Biscuit qui aimait tant le chocolat n'avait eut droit ces jours- çi qu'à du nougat , elle serait toute contente qu'il l'amene danser sur le pont d'Avignon . Il reprit la route et arriva enfin à ce fameux carrefour où il avait déjà fait ses gammes . De hauts buissons de vigne sauvage faisaient une cache idéale et une ombre fraîche . Il se coupa de grande brassée d'herbes sèches et alla se reposer et attendre ses amis
Biscuit
La petite halte à Montélimar avait laissé un vague goût amer et finalement un peu fade à Biscuit. Certes, elle avait pu (re)trouver leur ami Méli-Mélo, et échanger ensemble quelques verres avec Lafrith, son compagnon de chemin et de coeur. Mais ils n'avaient pas vu leur ami Haxnibal, et puis, Biscuit trouva le comportement de quelques personnes rencontrées en taverne des plus... surfaits. En observant les allers-retours des uns et des autres, Biscuit se dit qu'elle donnait peut-être parfois dans le romantique, tandis que Laf donnait plutôt dans l’emportement, mais au moins, elle était fière de l'avoir comme compagnon : c’était un personnage entier, et Biscuit ne manquait pas de lui donner régulièrement du fil à retordre. Mais il savait aussi avoir le cœur sur la main, et elle ne manquait pas de le couvrir alors de toutes les attentions dont elle était capable… « l’amour vache entre deux jeunes amoureux » comme avait dit Méli… c’est du moins ce que Biscuit avait cru entendre…

Plus tard dans la journée, alors que Laf était déjà en route (il avait eu ouïe dire d'un match de soule un peu plus loin et ne voulait rater ça pour rien au monde), et que Méli était censé rester en taverne ou autre auberge afin de festoyer avec ses amis, Biscuit prit sa besace et commença à prendre le chemin en direction du point de rendez-vous, seule, ne voyant pas Hax non plus pointer le bout de son nez. Ils devaient se retrouver tous quatre en un lieu discret et tenu secret, afin de s’adonner à leur petite activité à la fois préférée et frauduleuse, parfois lucrative, mais plus souvent infructueuse. Mais qu’importe ! Ils voyaient du Royaume, parcouraient les chemins à la découverte de nouveaux horizons, tout en rêvant de devenir des virtuoses de la rapine...

Biscuit marchait et profitait du silence de la nuit lorsqu'elle entendit Méli l'interpellant et courant derrière elle pour la rattraper. La fête était annulée, et surtout... il ne savait plus où était le lieu de rendez-vous. Biscuit se demanda s'il n'avait pas trouvé quelque boisson qui lui aurait fait oublier que la fête était annulée... Quoi qu'il en soit, ils entreprirent de rendre leur petit voyage enjoué, et décidèrent de faire la course pour rejoindre Laf. Ils déployèrent moult raisonnements, diverses stratégies toutes aussi sournoises que vaines, dans l'unique espoir d'être vainqueur. Biscuit essaya de soudoyer Méli en lui proposant de bons gâteaux collants. Méli tenta, quant à lui, de s'en prendre à l'intégrité corporelle de Biscuit, se prenant tout à coup pour un carnassier. Ils finirent tant bien que mal par trouver un compromis, le féroce félin qui sommeillait en Méli se transforma l'espace de la nuit en docile et domestique félin, en échange de quoi, les mollets de Biscuit restèrent intacts pour cette fois. Biscuit accepta alors volontiers de montrer le chemin à Méli jusqu’au lieu de rendez-vous...

Ils ne retrouvèrent Laf qu'au petit matin, facilement d’ailleurs, tant ses ronflements s’entendaient à 10 lieues au moins à la ronde. Sans doute avait-il passé une bien joyeuse nuit...
Cymoril
[Quelque part, dans un duché boisé...]


De la route…
Encore.
Toujours…
Elle avait laissé derrière elle les portes d’une ville où chaque jour passé lui avait fait l’effet d’une éternité d’emprisonnement. Une ville fantôme, hostile.
Un cheval d’occasion acquis pour peu, préférant emprunter les routes existantes. Les évènements des mois précédents l’avaient poussée à la limite de sa résistance physique… Quant à ce qui bataillait dans son crâne…
Les pistes toutes tracées avaient un côté sécurisant pour le coup. Reposant. Inutile de s’épuiser plus à gravir des collines ou à traverser des rivières boueuses. Le temps des efforts violents et désespérés arriverait toujours bien assez tôt.

Certes, il eut été plus sage d’éviter cette région parsemée d’autant d’armées que de villes, et le spectacle d’une petite chose filant à travers la campagne comme si elle avait une meute de loups aux basques pouvait fort bien éveiller la suspicion des habitants de quelques hameaux isolés et risquait d’inciter un paysan inquiet pour ses poules à rapporter l’incident aux autorités en place. Ce qui lui serait à coup sûr fatal.
Durant cette longue fuite en avant, elle avait tout loisir ? de réfléchir aux montagnes d’angoisses et craintes qui l’oppressaient.
Le silence environnant ne faisait qu’accroître cette immensité de froide solitude, le triste chant des rares oiseaux de passage renforçant sa peur de l’avenir.

Surtout depuis sa brève rencontre avec l’Arzock quelques jours avant le départ, ayant bien vite débouché sur un désaccord profond. Sans appel. Les mots qu’il s’était permis à l’encontre du père de l’enfant qu’elle portait… A peu de chose près les mêmes que ceux que le petit écuyer avait prononcé lors de leur dernière conversation à la Rochelle, l’idée de l’enfant en moins évidemment… Ceux pour lesquels elle lui avait promis la mort s’il venait à recroiser sa route. L’Arzock qu’elle avait engagé comme garde du corps avant l’épisode malencontreux du Berry s’était peut-être imaginé pouvoir lui prodiguer un autre genre de protection, occuper une autre fonction que celle pour laquelle elle l’aurait payé. A dire vrai, elle n’en savait rien et préférait ne pas savoir.
Aussi avait-elle repris la route seule. Chose à laquelle la fourmi est habituée. Effrayée. Ce qui est déjà plus inhabituel.

Elle qui avait déjà eu tant de mal à accepter de grandir, d’être femme et non plus une gentille fille…Voilà qu’elle se devait de faire face à une nouvelle réalité qu’elle s’était évertuée pourtant à occulter ces derniers mois, esprit et corps ne faisant qu’un dans la négation totale.
Si dans un premier temps elle était redevenue cette enfant prête à succomber à la panique, elle avait cependant fini par se faire à l’idée. Puisqu’elle n’avait guère le choix. Certes elle aurait pu tenter de mettre fin aux jours de ce poison qui grandissait en elle, lui pompait presque toutes ses forces… Mais comment aurait-elle pu… Il était une part de lui, une part du meilleur d’eux. A mesure que le temps avançait et que lentement l’enfant prenait enfin en elle la place qui lui revenait, elle s’épuisait sans rien dire.

Tout était source de questionnement pour elle. Mais personne pour apporter de réponses. Elle allait une nouvelle fois devoir se dépatouiller seule. Si elle n’imaginait pas encore les affres de l’enfantement, elle se projetait pourtant plus loin. Qu’allait-elle faire de cet enfant ? La vie qui est la sienne est tellement inappropriée pour élever progéniture, mais elle ne se voit pas se retirer du monde des vivants comme l’avait fait Mouffette… Tant de questions…Lui trouver un foyer où il pourrait grandir en sécurité serait peut-être la meilleure des solutions, ignorant tout de ce qu’étaient ses parents il pourrait couler des jours heureux… Ou bien encore en faire l’un de ces nombreux nourrissons abandonnés sur le parvis d’une église, laissés aux bons soins des prêtres…
Sa seule certitude était qu’elle ne devait pas reparaître devant Lui dans cet état.

Le matin suivant, soufflait une pluie glaciale. Le vent s’était mis à souffler de plus belle. Les branches des ormes oscillaient comme les membres décharnés de malheureux en train de se noyer. La petite forgeronne scrutait de temps en temps le ciel, espérant y entrevoir l’annonce d’une accalmie, mais aux nuages gris succédaient dans leur course d’autres nuages gris.
Frissonnant dans sa cape, la Fourmi avait dépassé un moulin aux pierres blanchies. Ses ailes gémissaient sous le vent, tournant avec des cris aigus. Fatiguée déjà de seulement deux jours de galop…

Un peu plus désemparée à mesure que les lieues défilaient sous les sabots d’un canasson anonyme, étranger… Au loin des étendards flottant sous les remparts de la ville la firent s’arrêter. Et une furieuse envie de baisser les bras. Vérifiant sans espoir le contenu de ses fontes, désespérément vides de provisions, comme sa bourse… Seuls les sacs de sel qu’elle n’avait réussi à refourguer…
Alors, elle établit un campement de fortune, un feu tremblotant dans une forêt dense où elle s’est mise à l’écart… Remettant la décision au lendemain…
Avec la faim au ventre et Serment qui s’insurge de pareil traitement. Une main fine qui se pose, malgré elle sur cet arrondi et un murmure "Demain"…
Lethe



Une route, ou une autre.
A force l’on ne sait plus très bien. La carte usée ne montre plus de chemin, ne sert que de miroir conciliant à ne renvoyer aucune image, aucun reflet. Et l’on se perd un peu plus, dans les méandres tortueux de la Vie. Pourtant la route invisible est déjà tracée.

Quels que soient nos choix ils nous renverront tous au même Destin, il est écrit, immuable. Qu’on le rejette de toutes nos forces et il se joue de nous. Il s’en fout, il à l’éternité devant lui.
Quelle que soit l’intensité de la flamme qui nous anime, la violence de nos passions, le déchainement de notre colère, l’agitation frénétique ou le renoncement langoureux, rien n’a d’importance. Gens du commun ou auréolé de gloire, au soir de la Vie, alors qu’heure vient de rendre son dernier souffle et que l’on se retourne afin de jeter un ultime regard sur ce que fut notre existence que reste-t-il au final ?

Sont-ce les mots prononcés qui restent gravés en mémoire ? Ou ceux que l’on a pas osé, retenus par la peur d’être rejeté…
Sont-ce plutôt les richesses accumulées qui pèseront au moment du trépas ? Ou celles qu’on a rejeté par fierté trop haut placée…
Peut-être encore cette famille qui nous aura tenu à bout de bras, chaleureusement… Ou celle qui nous a abandonné un jour, au détour d’une sente quand on s’y attendait le moins.

Lorsque le moment du grand saut arrive, qu’est-ce qui fait que certains continuent d’avancer vers le Néant ? Qu’est-ce qui motive et enracine les autres à cette terre souillée et imparfaite ?
Seront-ils meilleurs qu’ils ne l’avaient été auparavant ceux qui s’accrochent à cette existence ? Accompliront-ils rêves inavoués lors d’une seconde chance ?

La mort est un cadeau.
Face à soi-même, aussi nu qu’au premier jour, sans masque mensonger derrière lequel se cacher, il devient alors possible d’extraire et de décortiquer chaque souvenir, chaque sentiment qui nous habite. Là, on peut les embrasser du regard et les laisser se dissoudre lentement. S’en défaire complètement, qu’il n’en reste qu’un souvenir blanc ne soulevant aucune émotion, simple valeur d’expérience.

L’âme se sent plus légère, et qu’elle choisisse ce corps qu’elle connait ou bien qu’elle préfère en investir un autre, moins las, elle pourra repartir, plus forte, mieux armée face aux coups du sort et aux aléas de ce monde où rien ne tourne rond.

La seule chose importante est d’oser.
Oser être.
Oser vivre.
Et rire de tout ce que l’on ne maîtrise. Et reprendre le chemin, si dur soit-il, si seule qu’on se sente…

Avancer, même si l’Ananké se joue de tout d’un simple jet de dés pipés. C’est la Loi universelle, à laquelle tous se plient, la plupart sans s’en apercevoir. Facétieuse Tisseuse… les fils se font et se défont sous ses doigts agiles, en nouant certains par le poids d’un Serment.

Serrer les dents, serrer les poings, ne pas renoncer et avancer…

Toujours…
Ny.x




Là.

Omnisciente.
Omniprésente.


Elle écarte d’un revers léger les tourbillons de neige qui obscurcissent le Ciel comme les ténèbres envahissent peu à peu certains Esprits égarés.
Scintillante de l’argent froid, observant avec délice les âmes qui se meuvent, frénétiques, en chevauchées fantastiques et fantasques.
Déchirant le voile cotonneux qui plane au dessus de ses Enfants.


Incertaine sur l’avenir de la fragile, ainsi qu’elle a décidé de la renommer. Du drame qui s’est joué, elle sait que le pire reste à venir. Pauvre petite fille abandonnée aux tourments et aux coups du sort. Il suffirait d’un claquement de doigts pour que tout s’arrête, que le rideau tombe enfin sur la courte scène de son existence.

Là bas un Capitaine continue d’œuvrer, comblant le vide par la Luxure, entre deux combats menés pour la gloire.

Ailleurs son enfant chérie s’est tue. Silencieuse elle arpente des rues désertes attendant son heure. A moins que ce ne fût l’instant qui ne l’attende. Elle si facétieuse…


Plus loin une certaine Capitale n’en finit plus de mourir. Aveuglée par une splendeur passée, et pourtant désertée par les plus Illustres de ses représentants. A ses Princes agonisants il ne reste plus aucun souffle de vie ni à prendre ni à donner.
Rien qu’un silence lourd, et malgré les efforts de débauche fournis par quelques âmes perdues, qui se vautrent dans la fange avec autant de naturel qu’aux porcs convient la soie, rien n’y fera.


Ses Enfants l’amusent à défaut de la contenter pleinement.
Se débattre avec tant d’ardeur, comme si l’inéluctable pouvait être changé…


Ils sont tous...

A Elle.
Ny.x




Là.

Omnisciente.
Omniprésente.
Depuis l’origine jusqu’à la fin des temps.
Eternelle observatrice caressant du regard les âmes qui se meuvent sous l’éther. Scrutatrice en attente, les chants lui semblent plus ternes.
Tant de discordances traversent les cieux et éraillent le firmament, écorchant le voile diaphane des antiques étoiles.

Où sont ses Enfants chéris ?
Où sont les glorieux cavaliers, les impétueuses chansons qui jadis réjouissaient son oreille ?
Ne parviennent que jappements apostèmiques, immondes grincements sans saveur. Echos de batailles vaines et d’ichor ruisselant d’infatués gonflés d’orgueil.

Où sont les voix de l’aube et du crépuscule ?
Elles n’atteignent plus la cime du monde, recouvertes des chaos insipides déversés par des spectres aux timbres nauséeux.
L’infatigable facétieuse reste silencieuse. Usant les lieues jusqu’à la corde. A l’écart des tumultes et des remous.
Serment qui se rapproche à chaque pas un peu plus du tombeau, aux affres d’un Prince abject de relent moribond. Engrenage sépulcral qui s’annonce. Présage de sombres jours à venir. Fragile n’y survivrait.

Enfants à contre courant de l’air du temps.
Auront-ils cet air surpris à l’instant du dernier souffle ? Alors qu’il est le seul dont ils savent pourtant qu’il ne peut être changé dans l’ordre établi des choses. Le cri sera-t-il aussi puissant que le tout premier ? Déchirera-t-il le tissu du monde en retentissant avant de s’éteindre ?

Dés jetés au Destin, prélude d’une trame dont les derniers fils cèdent irrémédiablement.
Palpitations ultimes, Capitale frémissante, masques tombés ou relevés, à l’envie, soumis au gré du vent.

Qu’importe vers à qui leurs passions les enchaînent.
Qu’importe vers où leurs pas les guident.
Qu’importe le Temps.

Ils sont tous…


A Elle.
Cymoril
[Mâcon… Cinq minutes d’arrêt !]

Une ville, encore, de celles où elle avait passé du temps sans mot dire au rythme de sages études quelques semaines auparavant. L’hiver rigoureux l’avait empêchée de profiter des eaux calmes du lac. Qui semble désert en cette heure. Elle s’en assure du moins, que le coin qu’elle a choisi ne recèle pas de pêcheur embusqué derrière un rocher.

Au détour d’un groupe de saules au feuillage tombant, caressant de leurs longs bras feuillus l’onde froide sous un ciel gris et lourd, un recoin à l’abri des regards lui offre la protection nécessaire à sa pudeur. Là, non sans avoir encore une fois balayé l’alentour d’un regard scrutateur elle commence lentement le déballage fourmiesque. Repliant avec soin chacun de ses vêtements. Une fois en chemise, elle s’approche de l’eau, frémissante en dépit du redoux annoncé. Le printemps n’en est qu’à ses balbutiements et peine encore à s’installer.

Premier pied dans l’eau et malgré le froid mordant, elle continue d’avancer jusqu’à ce que les vaguelettes viennent chatouiller ses cuisses. Un frisson remonte lentement le long de son dos, jusqu’à la gagner toute entière. Pif en l’air elle scrute le ciel, que les nuages ne cessent d’obscurcir, puis d’un bond plonge dans le lac.
L’eau glacée la pique comme des milliers de dards, elle est électrisée de ce contact si particulier, d’un douloureux plaisir. Epiderme soumis à l’aiguillon du froid, corps qui s’offusque de pareil traitement alors qu’elle s’enfonce plus profondément sous l’eau, s’éloignant de la rive en ondulations aquatiques.

Une dizaine de brasses coulées plus loin, et elle émerge, visage plus coloré que de coutume. A son corps défendant, la jeune femme se laisse porter par l’eau, les yeux fixés sur le ciel et la pluie qui ne demande qu’à tomber. Foutue saison pas fichue de savoir ce qu’elle veut. Tout juste une réaction lorsqu’un poisson l’effleure. Dire qu’il fut un temps où elle se serait amusée à essayer de l’attraper… Le froid commence lentement son œuvre, engourdissant ses extrémités, et elle s’amuse encore à rester sans bouger, ignorant la langueur qui la gagne. Poussant ce stupide défi contre elle-même à son paroxysme, jusqu’à ce que son corps crie pour qu’elle cesse enfin ce jeu idiot et qu’elle reprenne sa nage.

Revenue en bord de lac, elle empoigne des racines de saponaire et s’en frotte vigoureusement la peau. S’amusant un instant de la mousse, et de la galère de se laver en chemise. D’ailleurs celle-ci s’envole en direction de la berge. Dès lors l’action s’accélère. Et les regards inquiets en direction de la rive se font plus présents. Nature qui reprend le dessus, elle se rince en hâte puis sort d’un pas pressé. Rapidement elle s’emballe dans sa cape pour sécher, tordant sa trop longue chevelure pour l’essorer, et rouspétant au vent sur le mal qu’elle va encore avoir à démêler tout ça.

Et la bruine fine qui commence à tomber, myriade d’effets sur la surface du lac, s’étirant à l’infini… Habits propres passés, bure protectrice en dessus, telle une seconde peau, effets sales refourgués en sacoche et le chemin d’une taverne se dessine.
Fin de pause.

_________________
Cymoril
Un sourire, discret en coin de lèvres, se dessine à la vue des couettes dansantes au gré de la brise légère. Un coup d'oeil avisé en direction de la maison à roulettes, et elle songe furtivement que l'équipage réuni pourrait donner lieu à une chanson au titre évocateur de la fourmi et l'escargot. Pour la maison mouvante évidemment.

Hum... Pratique pour s'abriter... Mais ça risque pas de s'embourber avec ce temps à pluie ?

Fourmi a choisi depuis son escapade en Anjou la douce chaleur boisée d'un fût de chêne pour abriter son sommeil agité. Et bien qu'elle s'efforce à conserver certaine allure, la bure sous laquelle elle cache ses formes n'a évidemment pas la prestance ni l'élégance de la tenue d'Harlem. Tout se résumant à une question de choix.

Ce serait ballot de rester coincées ici...

Et confidence pour confidence, j'crois qu'un certain gaillard s'ennuie de moi, à moins qu'il ne veuille tout simplement récupérer son bouclier tout cabossé.


C'est dit sur le ton de la plaisanterie, même si un pli vient froncer son front. A dire vrai, elle s'étonne et s'inquiète de l'intérêt qu'on lui porte, des compliments jetés certainement sous l'effet de l'alcool.

Il pleut...

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Cymoril
Amusante conversation au fil de l'eau. Qui tombe, fine. Et mouille, forcément.

Mais... Il ne saurait être question de bonhomme de toute façon. Ni dedans, ni au dessus, ni derrière, ni où que ce soit...

Elle ne relève pas l'allusion au bouclier. La Fourmi n'est plus aussi candide qu'il y a quelques années, et sait que derrière la plupart des mots et gestes masculins, il y a trop souvent une intention, un but. Les hommes sont chasseurs par nature.

Arrivée à la roulotte, elle se penche, vérifie la solidité des dits essieux, en forgeronne experte.

Bel ouvrage !
Elle devrait tenir la route si on la surcharge pas !


Voilà qui règle de façon définitive la question d'un passager clandestin.

Et pis j'ai toujours mes outils... Et de la matière première aussi. Au cas où...

Pas de roulotte la Fourmi, mais sa maison dans un tonneau qu'elle vide à l'envie. Et une montagne de tissu pour le moelleux.
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Cymoril
Irrémédiablement amusée par les petites manies d'Harlem. Chacune les siennes. Petite chose en équilibre sur un pied puis sur l'autre, qui tangue un peu sur la marche en ôtant les potentiellement délictueuses bottes.

Elle découvre l'intérieur de la roulotte. Qui ferait certainement pâlir d'envie nombre de nobles terriens aux hôtels particuliers fades et sans saveur. Sans parler de l'étrange agencement de choses formant un tout harmonieux. Véritable bijou d'architecture intérieure.

Assez loin de l'environnement spartiate de la maison parisienne. Mêmes personnes dans des rôles inversés.


Les miens sont au chaud dans le tonneau...

Ajoute-t-elle en passant devant la vitrine, bottes toujours en main. Et souriant à l'excuse des miettes.

Toujours aussi peu intéressée par les choses du commun.

Taquine-t-elle.
Plantée là dans le décor, admirative du jeu de couleurs ravivé par la chaleur du bois. Décidemment, entre le vitrail et la bure, le quidam penserait tomber dans un lieu saint. Se trompant de si peu...


Et puis les châteaux, c'est si dur à chauffer...

Conclue-t-elle, pragmatique.

Ton frère te voudrait sans douter languissante en haut d'une tour, attendant qu'il rentre pour fêter ses exploits, vivant par procuration. Tsss...

La Fourmi n'a jamais eu ce genre de problème. Fille unique de notables qui avaient eu la bonne idée de lui enseigner suffisamment pour voler de ses propres ailes, et surtout de la laisser partir sans vouloir l'enfermer dans une cage prédéfinie. En terre depuis. Paix à leurs âmes.

Le tonneau a trouvé son coin de place. Non sans une certaine réserve. Pas que l'idée de partager un espace confiné, enfin toujours moins confiné que le fût, la dérange véritablement. Elle sait se faire toute petite. Dérisoire par nature. Juste qu'elle a perdu l'habitude de ce genre de promiscuité. Et elle commence doucement à regretter de n'avoir de quoi s'assurer certaine tranquilité dans son sommeil d'ordinaire agité.

Elle s'enfonce dans le moelleux qui semblait n'attendre qu'elle.

Hum... Du personnel silencieux. Ca, c'est l'avantage des moyens sans les emmerdements de l'étiquette.

Ca a au moins le mérite d'être dit.
Fourmi installée dans la roulotte Tardis...

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Cymoril
Une esquisse de sourire quand Harlem s'étire et baille.

Et pis quitte à avoir un bonhomme autant le choisir soi même...

Un brin d'ironie pour masquer une certain gêne en fond de voix. Comme un voile qui passe, léger en surface beaucoup moins dans les profondeurs.

Mont de Marsan... a toujours eu un relent sulfureux de toute façon. Même si quand j'avais mes entrées au Château, on m'avait reléguée dans un vieux bureau empoussiéré dans une partie inutilisée... Trop, comment dire, pas assez conforme à leur vision du monde. J'voyais trop grand parait. Normal quand on fait ma taille aussi...

Une secousse plus tard, après la mise en route du convoi, et l'idée renforcée que le sommeil ne serait pas au rendez vous. Un oeil avisé vérifie les attaches des babioles qui ballottent à présent. Histoire de s'assurer qu'elle ne va pas prendre un truc sur le coin des antennes.

Tant que ça roule pas... c'est que tout va bien...

Question de perspective tout ça. Et de projection.
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Cymoril
Fourmi, enfoncée, que dis-je, quasiment engloutie par le pouf, en lutte avec la gravité et en guerre contre le sommeil, continuait sa découverte de l'univers harlemien.

Lunette astronomique luisante et cartes du ciel en toile de fond. Un sourire esquissé sur les ouvrages en cours de lecture. Après l'usure des bancs universitaires et des nerfs de la rectrice comtoise.

Impassible quand l'oracle livre soudainement son message. Infaillibles couettes et roulotte s'arrête. Convoi en attente, le temps s'est arrêté sous la lune brillante.


Un petit Non, merci... vient ponctuer la proposition alcoolisée. Au grand dam de beaucoup, la brunette s'obstine religieusement dans l'observance de ses voeux... Justifiant la bure d'une ascèse méthodique. Répondre ou ne pas répondre à la dernière question. Elle y réfléchit quand retentit le coup de tonnerre, énorme dans le silence de la nuit, heurtant les tympans d'un écho rebondissant.

Bombarde à l'horizon. Proche. La dernière croisée avait mis fin aux jours de son canasson dans un magnifique bain de sang. Elle en frémit au souvenir, bien en chair, suée froide glissant sur les vestiges rosés qui décorent son dos. Et ses mains se crispent sur l'assise. Et quand elle demande :


Mais qu'est-ce que c'est...

Il faut comprendre : "Qu'est-ce qui se passe ?" puisque la reconnaissance de l'engin usité est acquise.

Tu crois qu'ils nous ont trouvé ?

Papotib... Les couettes ne se trompent jamais... que la poudre ait pu parler sans que le frémissement du vent ne leur parle, est du domaine de l'impossible. Tout simplement...
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