Alberto_lautre
Alberto, semi-homme de main en son état, portait à présent une barbe de plusieurs semaines. Semi-homme tout court nous pourrions dire après la remontée propre en ordre qu'il avait du subir de la part de sa patronne de vicomtesse.
Il avait foiré, il l'avait reconnu. Mais ca n'avait pas suffi à Diana qui lui vola dans les plumes dès la fin d'entrevue avec son "contact". La dame en question lui avait fait espérer une nouvelle relation amoureuse stable et prometteuse avec son cousin mais celui-ci en avait finalement décidé autrement.
Les murs de sa chambre d'auberge avaient pu amortir les chocs de tous les objets qui s'étaient auparavant trouvés dans sa main mais pas les vitres. L'une d'elle vola en éclat suite à l'assaut d'un bougeoir. Celui-ci n'avait rien demandé, ni même une assiette en bronze qui passa accidentellement contre la mâchoire de notre pauvre Alberto.
*Les femmes, jamais contente.*
Diana était pourtant une femme calme et réservée. Mais sa faiblesse c'était l'amour. Suite à de terribles changements dans sa vie, elle avait petit à petit éteint la flamme pour se préserver. Mais voilà, lasse de la voir ainsi, son homme de main avait cru bien faire. Quelle n'est pas de plus terrible douleur que celle d'une femme humiliée pour une question sentimentale ? Elle lui avait fait confiance, se laissant à espérer une fin heureuse. Puis soudain tout s'était écroulé. Il fallait donc bien que sa frustration passe sur quelqu'un. Quoi de mieux donc que son homme de main.
VA TE FAIRE VOIR CHEZ LES GRECS !
Ca avait eu le mérite d'être clair.
Aussi Alberto avait précipitamment quitté Bordeaux dans la nuit pour s'y éloigner le plus possible.
S'étant arrêté quelques jours non loin de là, le colosse avait pris le temps de réfléchir.
S'immiscer dans les affaires sentimentales des autres pouvait avoir des conséquences catastrophiques, même en pensant bien faire.
Alberto s'était juré de protéger sa maitresse comme il le faut depuis le jour où il avait accepté le contrat. Aussi se dit-il qu'il lui fallait peut être quelques semaines loin de lui afin de s'en remettre. En attendant il devait trouver quelque chose pour se faire pardonner.
Après plusieurs conseils de voyageurs, il mit le cap vers la ville de Dunkerque en Flandres. La ville n'était peut être pas réputée pour ses faveurs climatiques comme en Provence, mais elle avait d'excellents tisserands. A défaut de faire dans la dentelle, une belle tapisserie serait à la hauteur de son châtiment.
Et puis la Grèce c'est trop loin.