Torvar
Le sommeil nétait pas au rendez-vous. Pourtant il aurait dû mais le cosaque était songeur
bien trop de choses, trop de ressentiments, trop de non-dit, trop de « rien à foutre » qui véhiculaient au milieu de cette soi-disant guerre et dont, au final, on ne savait rien
ça commençait à entamer lattitude placide que Torvar avait toujours eu
alors au petit matin, en rentrant dans sa chambre déserte, il prit la peine dallumer sa pipe qui trônait sur le bureau puis attendit que lodeur enivrante le ramène à des sentiments meilleurs afin de prendre la plume et de faire une réponse digne de ce nom à LEpicée.
Maryah,
Ça y est, tu as fini de cracher tes inepties ?
Je te remercie de « tolérer » ma noblesse mais je te ferais la remarque suivante cest que si ça te dérange tant que ça, tu peux toujours te carrer lidée ou je pense, ça ne changera rien à ce que je suis. Je te lai expliqué, je suis et je resterais un chef mais toi tu te focalises sur un titre, je vais finir par croire que tu catalogues les gens par ce quils représentent et non ce quils sont au fond deux-mêmes ça me dérange cette façon de penser et je me dis quavec ce genre de ressentiments, Percy va vite être pris entre deux feux ce qui ne laidera pas à grandir Alors un petit conseil de derrière les fagots, tourne sept fois la langue dans la bouche avant de parler et réfléchis un peu aux mots que tu craches le mal se fait dabord avec ce genre de poison qui bien souvent est vite irrécupérable !
Maintenant oui je suis à la guerre, oui je suis en train de défendre mon duché aux côtés de personnes volontaires qui ont à cur de penser que lempire peut mettre un pied chez nous par nos frontières. Ça devrait pourtant te faire plaisir que lon damne le pion à lempire après tout ce quils ont osé te faire là-bas mais peut être que tu préfères ces sauvages à des gens comme moi, qui portons titre et couronne ? Tu es si versatile par moment que je me demande toujours comment je nen viens pas à tétrangler lorsque je te croise !
Ceci étant, tu apprendras tout de même que je suis à moins dune journée de cheval de Percy, que si il y a quoi que ce soit, je serais prévenu, que jai fais venir des gens de mon clan afin dassurer sa protection, quils ont ordre de mourir plutôt que de se le faire enlever donc de quoi as-tu peur au juste ? Que je sois un mécréant, que je sois un si mauvais père que tu regrettes la décision que tu as prise en me le confiant ?
Perceval mange à sa fin, il fait ses corvées comme tout homme responsable, il monte à cheval et apprend lart du tir à larc et sans doute que mon cousin Drobomir lui apprend quelques passes à lépée ou que Lubim lentraîne dans de drôles daventures que seuls des petits gars peuvent sinventer je nai rien laissé au hasard Maryah, surtout pas. Je ne veux pas quil arrive quelque chose à Percy. Tu le sais aussi bien que moi jai perdu assez denfants pour savoir que chaque fois, malgré ce que lon peut penser, cest un peu de soi qui meurt alors ne viens pas me reprocher de faire ce que je dois faire. Et puis Percy doit se débrouiller aussi sans moi. Jai des nouvelles qui me parviennent chaque jour, un rapport écrit donc je pourrais te donner la copie si tu le souhaites. Il faut quil grandisse en apprenant à faire confiance à ceux qui lentourent mais aussi à sen remettre parfois à des gens qui lui veulent du bien et je tassure que mon cousin et son fils le traiteront vraiment comme un cosaque à part entière.
Quant à moi, je nai pas lintention de mourir. Doù te vient cette idée ?
Jai été malade il est vrai, ma main et mon bras sen sont ressentis mais la crise est passée. Et cela ne mempêche pas de tenir une épée le cas échéant ou bien de tattraper par les cheveux et de te glisser dans mon lit si tes pas te conduisent à nouveau à Cheny. Et si cela te dérange tant que ça que lon ne soit pas marier, je peux toujours demander à Matveï de nous unir bon daccord, cela ne sera pas un mariage reconnu mais au moins tu auras un statut officiel dans mon clan et Percy aussi en tant quaîné des garçons, tout lui revient de droit Maryah. Si je venais à disparaître, Perceval serait en droit de réclamer la direction du clan cosaque à Matveï. Bon les anciens sy opposerait sans aucun doute mais il pourrait le faire cest ainsi nos choix sont faits, tu le sais très bien. On ne peut plus revenir en arrière.
Quant à ta robe, je pense que dès que jaurais un instant après cette fichue guerre qui est plus pour les nerfs quautre chose, jentrainerais Percy à Paris pour quil puisse choisir non je ferais mieux nous irons tous les trois chez une couturière de renom et il pourra choisir ce qui lui fait plaisir pour te faire plaisir ce ne sont là que des biens matériels et il ne faut pas lui enlever ses rêves denfants . Mes contrats dantan mont assez rapportés pour que je puisse lui permettre de se servir à sa guise. Toi il y a longtemps que jai renoncé à toffrir de puiser dans mes coffres, ton orgueil mal placé fait que tu refuseras, pourtant tu sais que tu peux faire ce que tu veux quand je tai dis que Cheny était aussi pour toi, que tu pouvais y venir quand tu le souhaitais, ce nétait pas des paroles en lair malgré tout ce que tu peux dire sur moi et ma noblesse et si demain je perds ce que jai là-bas, il me reste encore tant de choses je suis riche de bien plus quun titre de noblesse Maryah, je suis riche de mes expériences, de mes rencontres et de mes actions et je reprendrais du service sil faut entretenir la flamme et faire que Percy ne manque de rien ni toi dailleurs si un jour tu arrives à mettre un peu de ta fierté de côté !
Ceci étant, je ne mourrais pas et je ne vous abandonnerais pas.
Reviens le constater par toi-même au lieu de partir à lautre bout de ce fichu pays encore une fois Percy sera heureux de te retrouver et moi aussi. Et je ne tembêterais pas si je suis à la guerre au moins tu profiteras de notre fils Réfléchis-y sérieusement.
Je tembrasse Maryah et je te joins quelque chose dont tu pourras disposer comme tu le sens garde-le si cela te plait ou débarrasse ten si cela peut te faire plaisir, je nai rien à redire, tu en disposes, cest à toi
Le cosaque avait fait venir son coursier, lui avait remis un coffret en bois qu'il devait remettre en mains propres accompagné de la missive. A lui de trouver Maryah mais il savait très bien que revenir sans avoir fait son travail serait synonyme de mort donc il inclina la tête puis se précipita sur son cheval afin de ne pas perdre de temps. Torvar, lui, alla s'installer devant la fenêtre grande ouverte, scrutant ainsi l'horizon.
Maryah,
Ça y est, tu as fini de cracher tes inepties ?
Je te remercie de « tolérer » ma noblesse mais je te ferais la remarque suivante cest que si ça te dérange tant que ça, tu peux toujours te carrer lidée ou je pense, ça ne changera rien à ce que je suis. Je te lai expliqué, je suis et je resterais un chef mais toi tu te focalises sur un titre, je vais finir par croire que tu catalogues les gens par ce quils représentent et non ce quils sont au fond deux-mêmes ça me dérange cette façon de penser et je me dis quavec ce genre de ressentiments, Percy va vite être pris entre deux feux ce qui ne laidera pas à grandir Alors un petit conseil de derrière les fagots, tourne sept fois la langue dans la bouche avant de parler et réfléchis un peu aux mots que tu craches le mal se fait dabord avec ce genre de poison qui bien souvent est vite irrécupérable !
Maintenant oui je suis à la guerre, oui je suis en train de défendre mon duché aux côtés de personnes volontaires qui ont à cur de penser que lempire peut mettre un pied chez nous par nos frontières. Ça devrait pourtant te faire plaisir que lon damne le pion à lempire après tout ce quils ont osé te faire là-bas mais peut être que tu préfères ces sauvages à des gens comme moi, qui portons titre et couronne ? Tu es si versatile par moment que je me demande toujours comment je nen viens pas à tétrangler lorsque je te croise !
Ceci étant, tu apprendras tout de même que je suis à moins dune journée de cheval de Percy, que si il y a quoi que ce soit, je serais prévenu, que jai fais venir des gens de mon clan afin dassurer sa protection, quils ont ordre de mourir plutôt que de se le faire enlever donc de quoi as-tu peur au juste ? Que je sois un mécréant, que je sois un si mauvais père que tu regrettes la décision que tu as prise en me le confiant ?
Perceval mange à sa fin, il fait ses corvées comme tout homme responsable, il monte à cheval et apprend lart du tir à larc et sans doute que mon cousin Drobomir lui apprend quelques passes à lépée ou que Lubim lentraîne dans de drôles daventures que seuls des petits gars peuvent sinventer je nai rien laissé au hasard Maryah, surtout pas. Je ne veux pas quil arrive quelque chose à Percy. Tu le sais aussi bien que moi jai perdu assez denfants pour savoir que chaque fois, malgré ce que lon peut penser, cest un peu de soi qui meurt alors ne viens pas me reprocher de faire ce que je dois faire. Et puis Percy doit se débrouiller aussi sans moi. Jai des nouvelles qui me parviennent chaque jour, un rapport écrit donc je pourrais te donner la copie si tu le souhaites. Il faut quil grandisse en apprenant à faire confiance à ceux qui lentourent mais aussi à sen remettre parfois à des gens qui lui veulent du bien et je tassure que mon cousin et son fils le traiteront vraiment comme un cosaque à part entière.
Quant à moi, je nai pas lintention de mourir. Doù te vient cette idée ?
Jai été malade il est vrai, ma main et mon bras sen sont ressentis mais la crise est passée. Et cela ne mempêche pas de tenir une épée le cas échéant ou bien de tattraper par les cheveux et de te glisser dans mon lit si tes pas te conduisent à nouveau à Cheny. Et si cela te dérange tant que ça que lon ne soit pas marier, je peux toujours demander à Matveï de nous unir bon daccord, cela ne sera pas un mariage reconnu mais au moins tu auras un statut officiel dans mon clan et Percy aussi en tant quaîné des garçons, tout lui revient de droit Maryah. Si je venais à disparaître, Perceval serait en droit de réclamer la direction du clan cosaque à Matveï. Bon les anciens sy opposerait sans aucun doute mais il pourrait le faire cest ainsi nos choix sont faits, tu le sais très bien. On ne peut plus revenir en arrière.
Quant à ta robe, je pense que dès que jaurais un instant après cette fichue guerre qui est plus pour les nerfs quautre chose, jentrainerais Percy à Paris pour quil puisse choisir non je ferais mieux nous irons tous les trois chez une couturière de renom et il pourra choisir ce qui lui fait plaisir pour te faire plaisir ce ne sont là que des biens matériels et il ne faut pas lui enlever ses rêves denfants . Mes contrats dantan mont assez rapportés pour que je puisse lui permettre de se servir à sa guise. Toi il y a longtemps que jai renoncé à toffrir de puiser dans mes coffres, ton orgueil mal placé fait que tu refuseras, pourtant tu sais que tu peux faire ce que tu veux quand je tai dis que Cheny était aussi pour toi, que tu pouvais y venir quand tu le souhaitais, ce nétait pas des paroles en lair malgré tout ce que tu peux dire sur moi et ma noblesse et si demain je perds ce que jai là-bas, il me reste encore tant de choses je suis riche de bien plus quun titre de noblesse Maryah, je suis riche de mes expériences, de mes rencontres et de mes actions et je reprendrais du service sil faut entretenir la flamme et faire que Percy ne manque de rien ni toi dailleurs si un jour tu arrives à mettre un peu de ta fierté de côté !
Ceci étant, je ne mourrais pas et je ne vous abandonnerais pas.
Reviens le constater par toi-même au lieu de partir à lautre bout de ce fichu pays encore une fois Percy sera heureux de te retrouver et moi aussi. Et je ne tembêterais pas si je suis à la guerre au moins tu profiteras de notre fils Réfléchis-y sérieusement.
Je tembrasse Maryah et je te joins quelque chose dont tu pourras disposer comme tu le sens garde-le si cela te plait ou débarrasse ten si cela peut te faire plaisir, je nai rien à redire, tu en disposes, cest à toi
Le cosaque avait fait venir son coursier, lui avait remis un coffret en bois qu'il devait remettre en mains propres accompagné de la missive. A lui de trouver Maryah mais il savait très bien que revenir sans avoir fait son travail serait synonyme de mort donc il inclina la tête puis se précipita sur son cheval afin de ne pas perdre de temps. Torvar, lui, alla s'installer devant la fenêtre grande ouverte, scrutant ainsi l'horizon.