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[RP] Félicitations, vous êtes papa ... encore ...

Maryah
Tout s'était passé très vite. Paris, la rencontre avec le Cosaque, l'Avocate et ses idées, le parrainage prévu, l'adoption signée, les retrouvailles avec Percy et la nounou émue au bord des larmes. L'enfant ravi, ses questions sur un futur mariage, ses doutes sur son premier papa ... Et puis les explications concises de Torvar à l'enfant.
Le repas avait été pris rapidement dans la bonne ambiance, les bagages faits, la route prise. Tout cela avait pris du temps, laissant à une bridée silencieuse tout le temps qu'il fallait pour se faire des nœuds au cerveau;

Enfin, ils étaient arrivés à Cheny. Torvar ... noble, y avait quelque chose qui bouillait chez l'Epicée. Elle avait vu de loin le château de Seignelay, et maintenant se posait devant son regard la Seigneurie. Plus humble, mais emprunte des marques de noblesse.
Après ce long voyage, un bain et un repas furent nécessaire au petit Percy, fin excité d'avoir chevauché aux côtés du Seigneur Torvar, et Maryah tint à aller le coucher elle-même, malgré les propositions de la Nounou qui sentait bien qu'un long débat allait arriver entre l'homme du froid et la femme du chaud.

L'enfant au lit, la nourrice veillant sur lui, Maryah avait désormais toute marge de manœuvre. Elle avait tenté d'être à la hauteur du lieu, remettant suite au bain le précieux corsage et l'austère robe noirs. Elle attendait ce moment d'explications depuis si longtemps qu'elle finissait par l'appréhender.
C'est pourtant d'un pas déterminé qu'elle redescendit au salon. Elle porta son regard sur Torvar, le feu l'agitant intérieurement et chercha du regard de quoi calmer son esprit qui s'emberlificotait dans mille questions, penchant tour à tour entre reconnaissance et doute, se demandant constamment si elle avait bien fait, ce qu'il en attendait, comment elle pourrait un jour le remercier à la juste valeur de ses actes, et la méconnaissance des risques encourus par Percy quant aux droits de succession. Elle avait cru défaillir quand il avait cité les autres noms d'enfants. Elle avait même voulu tout annuler, s'imaginant que ce pourrait être prétexte à s'en prendre à son fils ... leur fils. Mais le poids de la sécurité ... Imaginer son fils à l'abri du besoin, en toute circonstance ... hum ...

Se sentant du coup doublement mal à l'aise, elle remplit les deux coupes de Gorsalka, telle une servante du lieu, et en porta une à Torvar, avant de s'appuyer contre le mur attenant à l'âtre. Un œil sur le feu qui l'empêchait de trembler, un œil sur le Cosaque qui lui semblait bien calme, aux vues des circonstances. Elle commença alors à parler :


Nous voilà seuls pour discuter de ... l'Affaire.
Le cosaque était déjà impressionnant, le lieu en rajoutait une couche et le contexte n'en parlons même pas ... . Elle ignorait par où commencer, elle avait tant de choses à dire ! Elle but une longue gorgée de Gorsalka, ne pouvant s'empêcher de grimacer un peu, puis nerveusement, elle posa sa coupe et attrapa le tisonnier, remuant les braises et flammes, pour faire grandir le feu dans l'âtre, à l'image de ce qu'il était en elle.

Torvar ... je te remercie infiniment ... pour ce que tu viens de faire. Offrir une famille et un nom à mon fils, la sécurité et une éducation, c'est bien plus que ce que je pouvais attendre de la vie.
Mais ...

Les mouvements sur le tisonnier se faisaient plus chaotiques, plus secs quand elle se décida enfin à le poser, la pluie d'étincelles retombant dans les flammes. Il fallait qu'elle se calme et qu'elle organise ses pensées .... en fait il fallait tout un tas de choses qu'elle n'était pas en mesure de faire.
Mais je sais pas si tu attends quelque chose en retour ... et si oui, faut me le dire. Et si non, je sais pas comment te remercier. C'est ... c'est tellement inespéré, inattendu et ... conséquent.
Elle se tourna vers lui, ouvrant ses grands yeux noirs, et appuyant sur chaque mot, comme pour les ancrer dans sa petite tête et dans son cœur fondant :

Tu ... tu viens de prendre mon fils pour fils ... Tu ...
Et le tumulte en elle prit le dessus, cette part qui ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter des conséquences de cet acte pour le Cosaque :
... tu te rappelles que je l'ai "conçu" dans un bordel ? Et si ça venait à se savoir ? Que dirait les gens ? Que tu engrosses les catins et répares tes fautes en offrant une place dans ta maisonnée ? Et ... et si ça jetait le déshonneur sur toi ? Et si ta comtesse, duchesse, suzeraine ou j'sais pas quoi décidait qu'c'était un acte déshonorant ? Et si elle te retirait ton titre, tes terres ? Et pis c'est doublement déshonorant ... il est étranger, c'est imparable ! Elle va le voir. Elle va s'demander c'que t'es allé faire dans les royaumes de l'Est ...
Et puis tu n'seras jamais plus un bon parti avec la Marmaille que tu te traines ?


Elle se donna un petit élan en se poussant contre le mur pour se redresser, et ponctua :

Dis-moi Torvar, est-ce que dans tout "ça", tu as pensé une seule fois à toi et à c'qui pourrait t'arriver ?

Ses yeux le scrutaient, partagé entre l'amour qu'elle avait pour lui et la colère qu'il faisait naitre en elle en prenant de tels risques. Alors qu'il allait enfin pouvoir prendre la parole, elle reprit :

Regarde autour de toi Torvar ! Tu es Seigneur, tu as ta seigneurie, des terres, et assez de responsabilités pour plusieurs vies ! Tu as ce que tu mérites, tu peux enfin te poser tout en faisant profiter de ta grande Expérience ... et tu as risqué de tout gâcher pour un petit Etranger ! Si ça tourne mal pour toi Cosaque, j'pourrais pas réparer ça ... C'est trop ... trop ... trop ...

Acte I de la petite boule de nerf. Gros soupir. ça faisait du bien de commencer à évacuer tout ce qui lui passait par la tête, et ce sentiment d'Impuissance énorme qui s'insinuait dans ses veines. Qu'elle rate sa vie certes, qu'elle gâche celle du Cosaque, impossible !
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Torvar
Il aurait dû s’en douter, à force c’était qu’il la connaissait l’Epicée. Les retrouvailles avec celui qui désormais devenait son fils, la femme qui s’occupait de lui durant l’absence de sa mère et Maryah… tout cela restait un tableau idyllique qui ne vivrait que quelques heures… le temps de prendre la décision de venir à Cheny afin de faire connaissance avec les terres du cosaque mais aussi pour avoir une explication de gravure avec la belle étrangère. Il savait qu’elle avait du mal à digérer le fait que désormais il était passé de l’autre côté de la barrière mais qui plus est, qu’il lui offre autant sans rien demander. Elle n’était pas folle la guêpe et désirait savoir dans quel piège elle était tombée sauf que de piège, il n’y en avait aucun. Ou si peut être finalement, mais il était en tout bien tout honneur. Torvar s’était toujours promis secrétement de retirer Perceval de la mauvaise influence de son père naturel. Or de question que le gamin grandisse avec pour modèle un être capable d’abandonner sa propre fille de dix ans dans un village paumé sous prétexte qu’une gueuse sentait bon les petites fleurs des champs… l’ignoble paternel avait rangé au loin sa progéniture jusqu’à la laisser crever seule comme un chien, dans une solitude qu’à cet âge il n’était pas permis de connaitre. Et pour le cosaque, Niallan avait par la même occasion perdu tout droit de se considérer comme un Père pour Percy. L’enfant était certes trop petit pour comprendre et le vieux lui laisserait le temps mais un jour ou l’autre il apprendrait la vérité. Et Torvar faisait en sorte qu’à ce moment là, un monde nouveau soit là pour accueillir l’enfant certainement devenu grand et le pousser en avant au lieu de le tirer vers le bas…

Alors durant le trajet, il avait conversé avec l’enfant, lui racontant ce qu’il désirait entendre. La place pour les chevaux, les rênes qui venaient de bien plus au nord et que Matveï lui avait fait parvenir afin de lui rappeler que là-bas c’était encore chez lui, Raspoutine qui avait grandi et devenait un sérieux atout pour la défense du domaine mais aussi les vignes qu’on lui avait confié car sur ses terres fleurissait la vie en de jolies grappes qui donnaient le vin… D’accord, ce n’était pas ce qu’on appelait chez lui un remontant mais ça se dégustait et le cosaque commençait à y prendre plaisir. Et puis il voulait faire bien sur ses vieux jours, être un peu plus comme il faut afin de se racheter de ce sang versé durant des années… Oublier il ne pourrait jamais mais s’offrir une belle âme en vue de sa destination finale ça pourrait se faire s’il y mettait du sien et qu’il faisait les choses biens… Donc la discussion allait bon train sous les œillades noires de la mère supérieure ainsi nommée par Torvar à la place de la belle Epicée vue comment elle s’était affublée et son air maussade qu’elle affichait. Oui bon d’accord… elle avait du mal à digérer mais fallait qu’elle s’y fasse… ça serait bien pour le petit autant que pour elle, encore fallait-il qu’elle entende raison et ça… ce n’était pas une mince affaire….

Au bout d’un voyage qui dura un sacré moment, Cheny montra le bout de son nez. Et Torvar perdu Percy un instant. Les mirettes du gamin se posait partout avant que la langue ne se délie pour l’assaillir de question. Mais Maryah mit fin au bavardage incessant prétextant que le bain devait être donné et du repos prit. Torvar ne la contredit pas sachant que ça n’était pas nécessaire de jeter de l’huile sur le feu. La discussion entre adulte devenait nécessaire et plus vite ils auraient fini, plus vite tout rentrerait dans l’ordre… ou pas !

Accoudé à la cheminée qui crépitait, laissant les flammes réchauffer un peu la grande salle, le cosaque s’était posé là, le regard perdu dans les herbes de chez lui qu’il tentait de mettre dans sa pipe afin d’en embaumer un peu la pièce et de retrouver sa sérénité d’autrefois. Il ne devait pas se braquer et faire en sorte que Maryah comprenne ses arguments sans en faire tout un plat… plus facile à dire qu’à faire aussi, la pipe bourrée, il l’alluma et tira vigoureusement dessus, fermant les yeux pour en apprécier le contenu. Et ce fut la voix de l’Epicée qui parvint jusqu’à lui, le faisant réagir légèrement. Lui tendant une coupe de Gorsalka, Torvar ouvrit définitivement les yeux pour l’accepter puis trinquer avant d’en avaler une simple gorgée. Il posa son godet sur le fronton de la cheminée avant de poser son regard acier sur la brune étrangère tout en la laissant parler. Qu’elle ouvre donc les hostilités, il aurait tôt fait de les circonscrire.


- Ça y est tu as fini ?

Un léger sourire vint à flotter sur les lèvres du cosaque avant de disparaitre aussi vite qu’il était passé. Gardant son sérieux, Torvar prit le temps de tirer sur sa pipe puis la posa à son tour près du godet qui trônait déjà là.

- Pourquoi cherches-tu la petite bête Maryah ? Ne crois-tu pas que ton fils ne mérite pas une vie meilleure ? Te crois-tu le droit de lui refuser sous prétexte que ça peut m’apporter des ennuis ?

Cette fois, ce fut un éclat de rire moqueur qui retentit dans la pièce et tout en farfouillant dans l’escarcelle de sa ceinture, le cosaque en sortit une poignée d’herbes séchées qu’il jeta dans l’âtre avant qu’elle ne s’embrase et vienne relancer la flambée, dégageant cette forte odeur qu’il appréciait. Se tournant vers Maryah, il fit un pas avec lenteur puis deux et se posta devant elle, les mais sur les épaules de la jeune femme.

- Percy est né dans un bordel et alors ? Tu es obligée de le chanter sur tous les toits ? Non bien évidemment et si ça dérange quelqu’un ça n’est pas mon cas. J’ai assez traîné mes guêtres dans ce genre d’endroit pour savoir qu’il y a peut être un rejeton qui m’appartient quelque part… ou pas… Et je ne vais pas fermer les yeux sous prétexte que je suis devenu seigneur. Ton fils, notre fils désormais, n’est pas né dans un beau lieu mais ça n’empêche pas d’en faire quelqu’un de bien et ça il y a droit. Je ne te demande aucune contrepartie, juste que tu le laisses devenir un homme bien…

Ce n’était pas trop demandé se pensa Torvar. Il avait toujours aimé Percy et vouloir le meilleur pour ce petit bonhomme ne relevait pas de l’utopie, non ça jamais. Les doigts du cosaque remontèrent dans le cou de Maryah pour s’y nicher, lui caressant la nuque qu’il sentit tendu à l’extrême.

- Je suis seigneur aujourd’hui, hier j’étais saigneur et demain peut être tout autre…. Je peux tout perdre sur un coup de tête mais qui s’en soucie Maryah ? Toi, moi le petit, les autres ? je ne crois pas intéresser suffisamment de monde pour qu’on me fasse la leçon et puis à mon âge franchement, ça ne serait pas très utile… je suis seigneur de guerre dans mon pays, je suis seigneur de terre ici. La vie change, la vie evolue, la vie est ce que nous en faisons. Si demain je redeviens personne alors Percy aura profité mais il sera toujours mon fils et recevra tous les enseignements dont je pourrais lui faire profiter. De ça, rien ni personne ne me détournera !

D’ordinaire peu bavard, ce soir, il avait décidé de se laisser une chance d’expliquer… expliquer les choses telles qu’il les voyait et qu’elles seraient… coûte que coûte…

- Mes autres enfants n’ont rien à redire, juste à fermer leur bouche. Ils ne décident en rien, ils n’ont aucun statut privilégié… ce sont tous des bâtards alors ils auront ce que je voudrais bien leur laisser par testament. Et personne n’ira bouffer dans le râtelier de l’autre, de ça j’y veillerais. Les cosaques seront là pour y veiller… Certains doivent venir et entrer à mon service et si tu le désires, j’en attacherais un au service de Percy afin qu’il devienne son ombre… si cela peut te rassurer…

Le regard de Torvar sur Maryah était honnête, confiant, désireux qu’elle comprenne et se range à son avis… c’était là la meilleure solution pour tout le monde. Il la mettrait à l’abri du besoin elle aussi mais ça c’était une autre histoire qu’elle n’apprendrait que le moment venu, pour l’instant, la discussion concernait Percy.
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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, je ne mords pas.
Maryah
Le Cosaque, diplomate ... elle aurait vraiment tout vu avec lui ! Le regard franc et fixe, sa présence calme et tranquillisante, ses arguments justes et justifiés ... Il est son démon tourmenteur. Elle le regarde venir à elle, comme il le fait si bien avec les chevaux effrayés. Elle l'écoute rire et jeter d'un revers de main ses doutes à la rue. Elle respire les volutes de fumées qui s'échappent de la fumée et commence à se détendre. Elle ne sait jamais sur quel pied danser avec lui, mais ce qui est sûr à cet instant, c'est qu'il assume pleinement la lourde responsabilité et l'engagement qu'il vient de prendre envers son enfant ... leur enfant.

Cette dernière idée l'emporte loin dans ses réflexions. Et si au lieu de s'enfuir loin du bordel sur le cheval de Peyrac, et d'accoucher non loin du parvis de la cathédrale de Troyes, elle avait rencontré le Cosaque ... Un mercenaire en vaut un autre non ? Peut être que lui il aurait vu que l'enfant était viable, peut être qu'ils auraient pu vivre ensemble. Alors ils se seraient aimés, et jamais elle n'aurait été séparée de son fils ...
Et si ... et si ... et non. Rien de tout ça ne s'est passé. Le scénario catastrophe a pris le dessus. Sauf que voilà ... aujourd'hui, elle est là, dans la Seigneurie de Cheny, face au Cosaque, rassurant et serviable à souhait. Ils sont les meilleurs ennemis des royaumes, mais ils ont un enfant ensemble. Elle ne peut s'empêcher de lever son regard infiniment reconnaissant sur Lui. Elle pose chaleureusement ses ébènes dans son regard acier. Le mercenaire est devenu sauveur, il fera un excellent père.

Elle ne peut s'empêcher de frissonner en sentant ses longs doigts jouer sur sa nuque gracile, et murmure à peine, transportée par l'ambiance confortable de la pièce :


Moi aussi je veux qu'il devienne un homme bien ...

Elle laisse ses mains qui pourraient l'étrangler ou lui briser la nuque en quelques secondes, détendre les tensions de son cou et la dureté de ses frêles épaules. Elle est consciente qu'elle va devoir réellement lui faire confiance désormais, pour les choix les plus importants, les plus essentiels pour Percy. Elle tente de repousser la fatigue, et l'état de bien être qui l'envahit, avant de reprendre :

Je ... je voudrais juste qu'il connaisse un bout de mon histoire ... du côté d'Alexandrie. Je voudrais qu'il sache ... comme pour la Provence. Et ... à notre retour, je te le confierai ; je m'en remettrai à tes choix pour que son éducation soit la meilleure possible.

Elle sait que ce sera terrible pour elle, mais elle sait aussi qu'un garçon ne doit pas grandir dans les jupons de sa mère. Elle se doute aussi qu'elle sera incapable de faire son éducation guerrière ... et encore moins sentimentale. Le confronter à la souffrance, que ce soit en étant blessé physiquement, ou sentimentalement, reste une notion qu'elle ne peut absolument pas accepter. Elle fera ce qui est bien pour lui, et désormais elle ne sera plus seule à agir dans son intérêt.
Elle sourit d'autant plus aux dernières paroles du Cosaque ; un des siens attachés à la sécurité de Percy, voilà qui la comble et finit de la convaincre.
L'acte II n'aura pas lieu. Ou pas là. Pas maintenant. Plus tard quand elle sera moins fatiguée, moins paumée, moins partagée, déchirée ...


Cela me rassurerait, oui. J'ai testé la fidélité et la fiabilité des hommes de ton Clan. Je t'ai testé toi ... Et nous voilà heureux parents d'un Chevalier du célèbre ordre des Dragons ...

Petit sourire en coin, alors que le regard de Torvar commence à la perturber un peu trop. C'est elle qui s'approche cette fois-ci. Rien d'osé, elle se souvient encore du dernier départ de chez Torvar, après l'épisode Eliance. Elle pose son front contre son torse, et passe ses bras autour de sa taille, l'enlaçant doucement, murmurant à plusieurs reprises :

Merci Torvar ... merci ... merci ... merci ...
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Torvar
Il l’écoute avec attention parce qu’il sait Maryah sensible lorsque cela concerne Percy. Il est son petit bout d’homme et rien ne pourra lui enlever ça même si les premières années de leur vie commune leur furent arrachées… Torvar sait que l’Epicée fait de son mieux pour rattraper ces instants même si, bien évidemment, rien ne se rattrape dans la vie. il faut aller de l’avant et en déclarant Perceval comme son fils, c’est ce qu’il essaie de l’encourager à faire.

Le cosaque a deviné depuis longtemps la difficulté qui est celle de Maryah a élevé seule son fils. A plusieurs reprises, il a essayé de l’aider mais n’étant pas le meilleur diplomate du monde, il a vite lui-même compromis ses chances de dialogue avec Maryah. A chaque fois, cela s’était terminé dans les cris et la séparation… du coup, aujourd’hui, Torvar se bridait pour laisser parler son cœur en plus de sa raison. Ce petit garçon, il l’aimait autant que s’il était son propre fils et cela ne changerait rien. Matveï l’avait lui-même accepté alors ce n’était pas pour radier de sa vie cet enfant, oh que non. Donc aujourd’hui, il semblait être convaincant car sous ses doigts il sentait la jeune femme se détendre alors les mouvements circulaires se firent avec plus d’insistance, de précision.


- Tu ne peux pas faire abstraction de ton passé, je le sais… c’est comme si on me demandait de renier mon clan et mes origines donc apprends-lui… montre-lui d’où tu viens mais reste vigilante Maryah. Il est encore jeune et peu ne pas tout comprendre, il ne faut pas lui en vouloir pour autant… on lui apprendra plus tard avec les mots qu’il saura saisir… Tout ne se fait pas en une nuit sinon ça serait trop simple…

Torvar venait à lui sourire parce qu’il était confiant en l’avenir de Percy même si Maryah lui annonçait déjà un autre départ. Se retenant de soupirer, il attira la jeune femme contre lui et déposa ses lèvres sur le haut de sa tête.

- Promets-moi de m’écrire, de me tenir au courant de tout ce qu’il se passera dans vos vies. Et s’il y a danger, tu me le fais savoir. Je ne veux pas me dire que tu as couru des risques et que je n’ai rien pu faire… tu sais que je ne serais pas des plus compréhensifs dans ce cas-là…

Oh oui elle savait comment il était quand il se sentait impuissant ou mis à l’écart et forcément cela viendrait à faire monter le ton entre eux… Et tandis que les doigts du cosaque s’aventuraient dans le dos de Maryah, il continua.

- Je ne cherche pas à minimiser ton rôle Maryah. Tu es et restera sa mère à tout jamais. On ne peut pas enlever ça à aucune femme… aussi je veux te proposer de venir ici, quand tu le souhaites… Tu auras toujours ta place dans la vie de Percy et dans cette demeure. Pas besoin d’invitation, pas besoin de raisons… Il a besoin de toi et il aura toujours besoin de toi et mes choix sont les tiens Maryah… son éducation doit se faire d’un commun accord même si, pour tout ce qui est chevalier, je pense que je m’en sortirais mieux que toi…

Un léger rire se répercuta entre les murs de la grande pièce. Parce qu’il n’était pas certain de savoir ce qu’était réellement un chevalier lui qui n’était qu’un guerrier cosaque et ancien mercenaire… son code de l’honneur était certainement bien différent de celui de son pays d’adoption… Enfin, il ferait appel à ses connaissances pour ça… Mais pour l’heure… ses bras se resserrèrent autour de la taille de l’Epicée puis soudainement, son bras passa sous les genoux de la jeune femme tandis que l’autre venait autour de ses épaules et qu’il la faisait basculer dans le creux de ses bras.

- Je pense qu’on n’a pas à s’en faire pour ce jeune chevalier mais en ce qui te concerne… si on continue à parler, tu vas tomber comme une masse aussi je préconise une mise au lit et comme la gouvernante dort dans la chambre de Percy, je ne voudrais pas qu’on réveille cette vieille chouette donc je te propose mon lit !
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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, je ne mords pas.
Maryah
Elle se laissait bercer, voire même hypnotiser, par les paroles sages du Cosaque. Sa voix la rassurait tout autant que la caresse prolongée dans le dos. Elle savait depuis le premier jour que c'était un faiseur de miracles, c'était juste dommage que lui ne le sache pas. Tant de choses qu'il l'avait aidé à faire, de pas à engager, qu'elle n'aurait pas fait sans lui. Dire qu'elle l'avait laissé aux soins de la blonde, alors même qu'elle allait récupérer son fils ; et qu'à présent, c'était lui qui se portait garant pour son fils. Il aurait pu leur en vouloir à mort, et pourtant, le froid et rigide Cosaque était là à leur offrir tout ce qu'il avait pu acquérir, à force de luttes de combats et de dénégation envers lui même.

Le clan, la famille, il avait ça qui coulait dans ses veines, comme elle. Avant qu'on décime son propre clan sur le port de Majapahit. Leurs peuplades n'étaient pas si éloignées que ça, ni dans l'espace, ni dans les mœurs. Les hommes étaient aussi fiers et droits chez elle, moins bagarreurs pour sûrs, suffisait de voir l'oncle Chu. Mais le gardien du clan, du foyer, le protecteur, le défenseur juste des causes perdues ... A cette pensée, ses mains se serrèrent sur la chemise de Torvar. Par Déos, ce qu'elle avait envie de l'étreindre là ! De le garder rien que pour elle, de le prier de lui insuffler ce sentiment de force et de sécurité qui lui manquait si souvent, sous ses fausses apparences d'assurance et son air de défiance.

Alors qu'elle luttait contre elle-même et sa partie femme fragile, il ne trouva pas mieux que d'apposer ses lèvres sur ses cheveux, ce qui, une fois de plus la fit frissonner. " des plus compréhensifs " ... la tournure la fit sourire. Elle revit passer les instants de colère du cosaque, et ceux ci avaient été nombreux. Elle en souriait à présent, mais plus d'une fois, il lui avait vraiment fait peur. De la première fois où il s'était mis en colère de la voir envahir son terrain à lui, sa tente, et qu'elle n'avait pas voulu en sortir ; à la fois où ils s'étaient retrouvés au hasard des routes après qu'elle l'ai abandonné malade ; à celle aussi où elle l'avait drogué pour attirer ses faveurs ; et encore cette fois où elle l'avait trainé au milieu de gens qu'il avait tous envie de tuer ; et puis aussi quand elle avait menti à Matveï ... oh et encore au début, quand elle avait tenté de détourner Vorobei ... et mouarf ... pas la peine de compter, ou de chercher, ils avaient un passé des plus mouvementés, chaotiques, colériques ...
Pourtant, force lui était de constater que ça n'empêchait pas les sentiments. Tous leurs conflits naissaient de la frustration. Y avait comme une force qui les attirait l'un vers l'autre, et les repoussait en même temps.

C'était la première fois, que parlant de s'éloigner, ils n'envoyaient pas tout voler.


Je te promets d'écrire ... C'est ton fils ... tu auras des nouvelles ... Mais si je prends des risques, ils seront calculés ... tu ne seras jamais responsable de ça ... quoiqu'il m'arrive ...

Repensant à la Vendetta qu'elle voulait mener en Alexandrie et dans le désert où on l'avait faite esclave, elle voulait absolument qu'il sache que si elle devait mourir ou être à nouveau enchainée, il ne serait Jamais responsable de son Sort. Elle avait fait son choix, en son âme et conscience, et s'était confiée au Pique et à sa blonde, qui n'y avaient vu aucun inconvénient. Une tuerie parmi d'autres, qui avait un sens.
Levant son regard sur celui de l'homme, argenté et acéré, elle préféra vite fait détourner le regard, sachant qu'il pesait ses mots et voyant à sa détermination qu'il ne reviendrait pas dessus. Mieux valait qu'il ignore tout de ses plans.
Mieux valait qu'elle s'en sorte vivante. Il avait déjà perdu tant de femmes et d'enfants. Jusqu'à quelle douleur peut-on survivre ? Mourir de chagrin, d'impuissance, n'était il qu'une expression ? Toujours est-il qu'il ne méritait pas ça.
Froid, distant, mais elle avait compris de leurs étreintes passionnées et de leurs matins tendres, qu'il n'était pas si intouchable, si inatteignable, si ... indifférent qu'il pouvait le montrer. Et s'en défendre. Peut-être n'était-ce qu'une évidente façon de sauvegarder le petit bout de cœur qu'on ne lui avait pas brûlé, déchiqueté, arraché ?


... aussi je veux te proposer de venir ici, quand tu le souhaites… Tu auras toujours ta place dans la vie de Percy et dans cette demeure. Pas besoin d’invitation, pas besoin de raisons… Il a besoin de toi et il aura toujours besoin de toi et mes choix sont les tiens Maryah…

Le visage de l'Epicée enfouit dans le cou du Cosaque ne lui permit pas de voir le doute qui traversa son regard à cet instant. Etait-il en train de lui offrir un refuge, à elle ? Etait-il en train de ... enfin comme chez l'Avocate, lui proposer de ... l'adopter ? de la ... faire sienne ? ... de lui donner un foyer ? ... une place de pupille ? ou de servante ? ou de ... quelques statuts qui lui auraient permis de façon convenable d'avoir sa place à la Seigneurie ... Non, non, elle devait se faire des idées.
Cela avait déjà été si compliqué au Haras, alors qu'ils n'étaient qu'entre homme et femme ; alors icy, entre vagabonde et Seigneur, c'était même pas la peine d'y penser.
Mais c'était adorable de le proposer. Et de l'entendre réaffirmer qu'il n'avait aucune volonté à séparer le fils de la mère.

Ceci étant pensé, elle entendit son rire grave envahir la pièce et se redressa légèrement pour le voir sourire. Généreux, le cosaque en devenait contagieux, quand il laissait une petite bougie illuminer ses traits durcis. Elle passa une main sur sa joue, et pinça doucement celle-ci, amusée par le fait que le Mercenaire jouait désormais dans la Cour des grands. Quelque part, elle se demandait à quel prix il avait obtenu ce titre. Mais elle avait bien trop peur de sa réponse, pour lui poser franchement la question.
Les bras musclés se refermèrent sur elle, l'attirant contre lui et éveillant un mouvement de panique chez Maryah, qui se sentit décoller de terre dans la seconde qui suivit. Elle ne put retenir un petit cri, sous la surprise et la douleur de ses côtes que le bijoutier volé quelques jours plus tôt pour payer les frais d'avocat, s'était plu à cogner, tel un boucher attendrissant d'la viande de vieille vache !


TORVAR !

L'instant d'après, la voilà déjà en train de râler, s'accrochant comme elle peut autour du cou du Cosaque impulsif. Elle ne savait pas sur quel pied danser avec lui, et voilà qu'il l'a fait voler. Combien de fois a t-il pu la faire râler en la soulevant comme une brindille ? Tssss ... allez chercher un peu d'dignité vous au milieu de tout ça !

Rha ... tu vas pas r'commencer hein ... Et là m'dit pas qu'c'est une histoire de coutumes ! Matvei est pas là pour le voir ... Repose-moi ...
C'est que même fatiguée, elle a un peu de toupet. Et toujours autant de voix. La dispute au haras suite au passage d'Eliance, elle n'a toujours pas oublié. L'explication en taverne quand il avait dit ne pas l'aimer, cette toute petite phrase qui l'avait vu trainer les tavernes et coucher avec l'Italien, ça non plus elle n'avait pas oublié. Ce petit battement dans son cœur qui s'emballait à l'allusion du Cosaque, son envie d'être en sécurité dans ses bras, ça non plus elle n'avait pas oublié.
Les mêmes causes entrainent les mêmes effets. Il fallait vraiment qu'elle tienne bon, et qu'elle arrête de lui donner des occasions de la rejeter.

L'Epicée monte sur ses grands chevaux, prend un petit air fier et insolent, insupportable, avant de le regarder et d'envoyer un :


Alors là ... hors de question que j'dorme dans l'lit d'un Seigneur ou d'un Nobliau ... Un banc ou une peau d'vant la cheminée fera très bien l'affaire ...

De toute façon, il fallait bien qu'elle se rende à l'évidence. Entre ses paumes de main et ses genoux écorchés, son ventre tuméfié et la fatigue du voyage, elle ne servirait pas à grand chose ce soir.
Mais cacher tout ça sous une allure de peste, et lui rapp'ler Sa "trahison" en devenant noble, ça faisait tout de suite meilleur genre.
Elle aussi pouvait cacher son attachement envers lui,
Elle avait été à bonne école ...

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Torvar
Le sourcil dressé, la mine amusée, Torvar avait deviné la réaction de l’Épicée bien avant qu’elle se mette à ruer dans les brancards. Il la connaissait par cœur et même plus qu’elle ne pouvait l’imaginer… de la tristesse de son cœur aux confins de sa soif de vengeance à la pudeur qui lui étreignait l’esprit quand il la rejetait… le moindre détail était analysé puis enfermé dans sa boite à souvenirs. Une partie dans son cœur, une partie dans son esprit pour plus tard, quand il se remémorait le passé et comprendrait qu’il était passé à côté de bien des choses… mais pour l’heure il souriait le cosaque de la voir se braquer contre son invitation. Certes elle n’était pas très convenable mais il ne voulait pas la faire passer pour ce qu’elle n’était pas. Mais qu’est-ce qu’elle était d’ailleurs à ses yeux ?

Bonne question qu’il était en train de se poser… et la réponse lui parvint comme une gifle malgré la situation. Maryah était un tout qui faisait partie de sa vie et qu’il ne voulait pas voir s’éloigner. Et ce n’était pas à cause de Perceval mais tout simplement à cause d’elle. Elle était la seule capable de résister aux méandres de la vie du cosaque et de ressurgir des tréfonds pour mieux le faire avancer. Sans elle, il y aurait longtemps qu’il serait reparti dans ses steppes natales mais elle avait su l’intriguer et lui subtiliser une partie de ses pensées pour le retenir sur ce sol français… sous prétexte qu’il devait la surveiller pour son bien à elle… ou tout simplement pour le sien. Mais malgré ce qu’il venait de lui dire, pour lui, il n’y avait pas d’autre place pour elle ailleurs que dans sa famille. Elle en faisait partie et avait même la place d’honneur. Elle lui avait donné un fils et même si depuis il y avait Vlad qui avait montré le bout de son nez, Percy restait l’aîné. Le sien… le leur… et il défendrait cet état de fait jusqu’à son dernier souffle et que personne ne s’avise à dire le contraire ou même à en faire ses choux gras. La colère du cosaque était sanguinaire… au moins les gens étaient prévenus… Posant son regard serein sur Maryah, il finit quand même par lâcher.


- C’est quoi cette manie de ne pas vouloir de ma couche ? Je ne suis pas assez bien pour toi c’est ça ? Et sache quand même que je ne veux pas te forcer à être intime avec moi mais simplement à nous reposer. Je pensais que les émotions avaient été assez fortes pour que l’on mérite du repos toi et moi… mais il faut croire que je me suis encore gouré…

S’approchant à nouveau de la jeune femme, Torvar posa ses larges mains sur ses épaules qui lui parurent presque frêle et l’obligea à le regarder.

- La noblesse, ma noblesse n’est rien Maryah… et certainement pas une barrière entre toi et moi… qui crois-tu avoir eu à tes côtés durant ces longs mois ? De qui as-tu partagé la couche durant des semaines ? Ne comprends-tu pas que dans mon pays, les titres n’ont aucun sens… que je suis fils de chef et que je suis moi-même chef et que de ce fait, je suis au même niveau que vos seigneurs, vos ducs ou vos barons… j’ai la responsabilité d’un clan, d'un peuple, mon peuple... de ceux qui vivent et meurent pour moi… Matveï en est peut être le garant à l'heure actuelle mais parce que je l'ai voulu ainsi...

Il ferma les yeux un court instant avant d’inspirer profondément. Jamais il n’avait autant parlé sur les siens que ce soir mais s’il fallait en passer par là…

- Dans mon pays, le monde n’est pas encore pourri par les titres de noblesses mais crois-tu que celui qui est l’équivalent de votre roi ou de votre reine serait à même de faire quelque chose s’il n’avait pas les clans cosaques pour l’y aider ? Si un seul chef refuse de répondre à l’appel de cette personne c’est tout un peuple qui le suivra… alors titré ou pas, j’ai toujours été le même… aujourd’hui cela a pris juste une dimension nouvelle mais Torvar je suis, Torvar je resterais… Dans mes veines coulent le sang des miens et je ne réponds qu’à son appel… Si un jour je devais faire un choix entre ici et là-bas, tu sais très bien que c’est là-bas que j’irais…

Oui là-bas, au milieu des « hommes libres », les cosaques, ses frères et sœurs qui ne reculaient jamais devant l’adversité mais qui jamais ne courbaient l’échine… Et comme si ces paroles avaient ranimés le feu qui couvait en lui, Torvar se redressa fièrement oubliant même jusqu’à la fatigue qui l’avait envahi quelque peu. Abaissant son regard de nouveau sur Maryah, il finit par lui dire.

- Alors ne me fait pas l’affront de refuser de dormir ici et avec moi. Noble ou pas, tu es Maryah, je suis Torvar et ce n’est qu’une couche de plus que l’on partagera… et puis avec ta robe de nonne, je ne risque pas de te dévorer… On peut même dire que tu es parfaite pour que je trouve le sommeil le plus rapidement possible…

Sourire moqueur envoyé à l’intéressé, Torvar alla quand même jusqu’au lit et tapota la peau d’ours qu’un jour elle lui avait mis sur les épaules, ravivant ainsi quelques bribes du passé.
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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, je ne mords pas.
Maryah
Le petit oiseau aux ailes brulées avait donc retrouvé la terre ferme, le Cosaque l'avait reposé délicatement. Elle avait fermé les yeux un instant s'attendant à c'qu'il se vexe du refus et parte en claquant la porte. Que nenni. Il était là, face à elle, doux et sage, et la bridée à chaque seconde sentait sa carapace fondre un peu plus. Ses mâchoires se contractaient spontanément, ses sens s'aiguisaient pour prendre le maximum d'informations possibles ... mais était-ce vraiment nécessaire, puisqu'il était toujours là où elle ne l'attendait pas ?
Leurs regards se croisèrent, et l'Epicée retint son souffle ...


- C’est quoi cette manie de ne pas vouloir de ma couche ? Je ne suis pas assez bien pour toi c’est ça ?

Un frisson la parcourut, et s'amusait à danser sur son échine. Elle le défiait du regard, entendant la voix de Diego lui dire :
" Mais s'il revenait vers toi, s'il voulait de toi, tu le rejoindrais ?"
Elle s'entendait même lui répondre que certainement pas, qu'elle n'était pas une girouette, qu'il avait été trop loin cette fois-ci. Oui, elle s'entendait râler, vociférer s'en défendre. Et pourtant, elle était là, craquant littéralement devant son attitude sincère et posée. C'est Elle bien sûr qui ne le méritait pas. Il suffisait de voir tout c'qu'il y avait autour de lui. Et tout c'qu'elle avait fait par le passé pour l'amadouer. Que n'aurait-elle pas fait ou tenté pour cet homme qu'elle aimait profondément, malgré leur différence et leur mésentente ?
Il ne la forcerait pas, mais ça elle le savait très bien ; le risque n'était pas là. Le danger c'était juste Elle. Qu'elle craque, qu'elle cède, qu'elle goûte à nouveau à ce sentiment de plénitude, de sécurité, de complétude, de sérénité. Qu'elle le regarde avec le cœur au bord des yeux, qu'elle se perde dans son regard acier, glacier.
Non, il ne s'était pas gouré. Il avait vu juste. L'un et l'autre avaient besoin de repos. Et elle savait qu'elle dormirait bien mieux au creux de ses bras, qu'ankylosée et fourbue au coin d'un feu.

Alors que ses dernières défenses craquaient, et que le cosaque s'immisçait dans les fêlures, il remonta son visage vers lui, d'un simple doigt sous le menton, l'obligeant à le regarder et à se noyer dans ses perles glaciaires. Recadrage en règle, qui lui faisait oublier les mauvais moments et perdre la voix. Elle buvait ses paroles, comme un nectar délicieux dont on se délecte, laissant chaque arôme s'exprimer puissamment avant de reconnaître le suivant.
Elle regarda ses paupières se clore, pour mieux parler des siens. Il avait le sens de l'honneur et du clan, elle ne pouvait qu'apprécier et admirer cela. Elle ne doutait pas qu'il faisait toujours au mieux pour son clan, c'est cet amour même de la famille qui l'avait finalement persuadé de le prendre comme père adoptif de son fils. Elle voulait que Percy partage ces mêmes valeurs ; d'ailleurs, c'était cette même motivation qui l'envoyait tuer les assassins au large du désert.
Percy serait un homme fier, fort et digne. Il aurait la puissance du Dragon et veillerait sur la veuve et l'orphelin. Il n'aurait jamais peur de défendre les causes justes, même si elles semblaient perdues d'avance. Il serait incorruptible et ne flancherait jamais, à l'image du cosaque. Fier et droit, toujours. En toute circonstance. Juste et déterminé. Quoiqu'il lui en coûte.


- Alors ne me fait pas l’affront de refuser de dormir ici et avec moi. Noble ou pas, tu es Maryah, je suis Torvar et ce n’est qu’une couche de plus que l’on partagera… et puis avec ta robe de nonne, je ne risque pas de te dévorer… On peut même dire que tu es parfaite pour que je trouve le sommeil le plus rapidement possible…

Non, elle ne lui ferait pas cet affront. Elle ne leur ferait pas cet affront. Et puis, un petit sourire se dessina sur ses lèvres à la pensée qu'il n'y avait rien de plus normal à ce que papa et maman couchent ensemble.
Sans un mot, incapable de parler suite à l'agitation qui avait lieu en elle, elle le suivit sans rechigner, sans même grogner pour la blague sur sa robe de nonne. Humpf ... pour une fois qu'elle avait essayé d'être chic pour un événement particulier. Pis cette robe bien ajustée, lui tenait merveilleusement bien les côtes. Indispensable pour les jours où ils avaient trotté jusqu'à Cheny.

Elle se préparait quand même à répliquer, quand elle le vit caresser la peau d'Ours. Les souvenirs se bousculèrent au portillon, et bouche bée, elle se sentit rougir pire qu'une débutante. Cette nuit avait été si passionnée que c'était dément de lui rappeler ça, avant l'heure du sommeil.
Elle se détourna de lui rapidement, prétextant le besoin de se rafraîchir, et disparut dans la première pièce d'eau qu'elle trouva. Elle rinça longuement ses mains et lava son visage pour faire disparaître la couleur de ses joues. Elle passa aussi un filet d'eau sur sa nuque, avant de se débarrasser tant bien que mal de sa robe fourreau. Elle regarda son reflet dans la vitre. La longue sous robe blanche ferait l'affaire. Elle regarda autour d'elle, et trouva un long tissu ; les ceintures dont les cosaques se bandaient le ventre. Elle fit la même chose. S'enturbannant comme les orientales, serrant bien pour tenir son ventre et ses côtes.
Elle brossa ses longs cheveux et prit une grande inspiration repensant à ces quelques mots " je suis Torvar et ce n’est qu’une couche de plus que l’on partagera ". Et elle repartit en sens inverse, rejoignant la chambre du Seigneur, seulement éclairée d'une petite bougie près du lit. Vrai ... cette nuit, il serait juste le Torvar qu'elle avait toujours connu.

Il était déjà allongée, et elle lui fit un p'tit sourire en coin avant de lancer :


J'ai r'tiré ma robe de nonne, comme tu dis. J'aurais trop peur qu'tu m'baptises aristotélicienne pendant mon sommeil !

Hâtant le pas, elle se glissa rapidement sous les peaux du grand lit, s'y maintenant toute droite, les deux bras rabattus au dessus le long de son corps, alors que les battements de son cœur s'accéléraient dangereusement. De quoi pouvait bien parler les parents normaux le soir venu ?

Merci encore ... Te voilà papa ... encore. Et euh .... j'suis contente d'être icy. 'fin euh ... pas dans ton lit, mais euh ... chez toi, à Cheny. J'suis sûre qu'à nous deux on va pouvoir faire de grandes choses pour Percy ... Percy de Cheny hé hé ...
J'ai vraiment apprécié tout c'que t'as dit tout à l'heure ; j'pas trouvé un seul truc pour te contrarier t'as vu ? ... J'aime tes principes, tes valeurs, j'suis contente que tu prennes une grande place dans sa vie et pour son éducation ... Môssieu le Père de Percy ... par contre, j'sais pas s'il va t'app'ler père ou papa ou Torvar ou ... Ho pis zut, c'est l'heure de dormir, y s'ra bien assez tôt d'main pour penser à tout ça hum ...


Elle se mordit la lèvre. Elle n'arriverait pas à paraître détachée. Elle tourna le visage vers lui, lui adressant un sourire rempli de reconnaissance, avant d'essayer de rire :

Vrai que c'est pas si terrible de dormir à tes côtés ... Ho pis flûte !

A bas les bonnes manières, l'Epicée se tourna sur le côté et vint se lover tout contre lui, calant sa tête au creux de sa nuque, et posant sa main sur son torse chaud, comme avant .... Remontant à peine une jambe contre la sienne, elle écarquilla grand les yeux, avant de reprendre plus fort :

MAIS ... mais tu es NU ???!!!

Par Déos, cet homme était le Diable incarné ! Il venait de réveiller le volcan enfoui profondément. Soit il était suicidaire, soit il aimait se brûler ...

Torvar ... m'enfin ... Tu dors pas tout seul là ... rhoooo
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