Maryah
Une auberge, une chambre, un tonnelet ... et un petit garçon qui dort à poings fermés. Qu'est c'qu'elle aimerait la bridée dormir comme ça, insouciante, légère, au chaud, en confiance ... Mais ce n'est pas le cas.
A la place de ça, elle est devant la cheminée à compter les sous gagnés d'une façon peu aristotélicienne. Le compte y est. L'avancée jusqu'à Arles est assurée. Elle pourra payer les dépenses quotidiennes, louer des chevaux, et entretenir Zéphyr ... elle pourra même acheter quelques livres à Percy sur les marchés de bord de mer. ça ... c'est réglé.
Ce qui par contre ne se règle pas, c'est les émotions. Elle boit une nouvelle coupe, ça aide à avaler le reste. Elle reprend le courrier de l'Italien. Comment a t-elle été aussi sotte pour croire qu'elle comptait ? La première femme rousse aux oubliettes, il rejoint la seconde. Soupir. Gorgée. Elle est lasse, fatiguée d'être elle-même en fait. De toujours vouloir croire à l'impossible. La passion du frisé elle y avait cru. Le fait qu'il vienne aussi. Et enfin, elle avait cru qu'elle restait seule dans son joli cur d'Italien, puisqu'il en voulait à la rousse pour le tournoi, pour avoir risqué sa chair et son sang ... et là ...
Qu'avait-elle été imaginer ? L'une partie, l'autre restait. Et elle ... dernière roue du carrosse.
Elle se frotte le visage devant la réalité ô combien cruelle. Il va retrouver Dae, elle va lui donner un fils. Il sera gaga et elle peut le comprendre. Un enfant, c'est tout c'qu'il y a de plus précieux. Elle a perdu le combat, elle ne fait pas le poids. A trop rêver, elle en avait oublié ses chaines. Nouveau soupir, nouvelle gorgée.
Et puis dans l'histoire arrive Kachi ... et le blond ... Ah elle avait voulu savoir qui était ses compagnons de route, voilà qu'elle savait ; et qu'elle déchantait. Son cur se serra, et malgré tous ses efforts pour se contenir, les petites perles d'eau salée s'échappèrent. C'en était fini. Comme tout finissait tout l'temps, le meilleur comme le pire. Elle imaginait les trois acolytes, en sandwich, en voyage avec les jeux débiles de Niallan. Paillasse après paillasse, fille après fille, aventure après aventure ...
Elle savait déjà à quoi s'en tenir, et compte tenu des papiers qu'elle venait de signer, elle allait faire profil bas vis à vis de Niallan.
Elle avait aimé, elle avait pris plaisir, il était temps de redescendre sur terre. Le simple nom de Dae avait été un coup d'poing en plein ventre, vous savez de celui qui vous coupe le souffle, vous plie en deux, et vous fait rouler au sol alors que vous êtes incapable de reprendre votre souffle et croyez en mourir. Les noms de Kachi et Niallan étaient comme deux énormes coups de poings qui étaient venus percuter le visage de l'Epicée dans un sens et dans l'autre. Il fallait qu'elle arrête de rêver.
Déjà elle avait rêvé de confort et prospérité avec l'oncle, qui avait littéralement disparu pour ses affaires. Et maintenant Diego.
C'était une bonne leçon. L'essentiel c'était son fils. Elle devait se concentrer sur lui et uniquement. Elle avait eu son moment, elle devait se reconcentrer. Sa vie ne changerait pas, celle de Percy était à construire. Pleine d'espoirs, d'aventures et de réussite. Elle se tourna doucement, essuyant ses yeux humides, et regarda la petite bouille, en boule sous les couvertures, le visage doucement illuminé par les flammes. Son cur était là ... il dormait juste à côté. Et il lui donnait tous les courages. Alors elle se leva et attrapa son matériel d'écriture :
L'Italien,
Merci pour ta missive.
Je dois faire court. Icy les plans ont changé, on ne va plus à Marseille. Et on devra rejoindre l'Espagne ou une autre contrée du Sud pour être en paix. Le voyage sera certainement avancé, et je n'ai pas de dates.
Je pense que ça fera trop tard. Je ne voudrais pas que tu descendes pour rien. Ce sera pour après Alexandrie. Tu vas être papa, tu vas pouvoir voir ton nouveau né, peut être même t'en occuper. Les jumeaux se feront à lui. Ne leur dis rien, je ne parlerai pas non plus à Percy. Nul besoin de leur faire de fausse joie.
Profite bien, je t'écrirai quand je pourrai ...
Maryah
Voilà. Magnifique excuse. Changement de plan. Leurs routes allaient se séparer, il le fallait sinon elle en mourrait de chagrin. C'était mieux comme ça. Qu'il fasse sa vie avec sa Rousse ... p'tain de Rousses de M**** ...
Colère. Enervement. Les coupes portées à ses lèvres s'enchainent. Il faut boire pour oublier. Elle avait suffisamment de choses à régler dans le royaume d'au delà des mers.
Le pigeon s'envola à tire d'aile de l'auberge, alors qu'elle rejoignait sa chambre en larmes. Elle retira ses habits de route, et se glissa dans le lit, entourant d'un bras protecteur le petit Percy. Demain serait un autre jour. Demain ...
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A la place de ça, elle est devant la cheminée à compter les sous gagnés d'une façon peu aristotélicienne. Le compte y est. L'avancée jusqu'à Arles est assurée. Elle pourra payer les dépenses quotidiennes, louer des chevaux, et entretenir Zéphyr ... elle pourra même acheter quelques livres à Percy sur les marchés de bord de mer. ça ... c'est réglé.
Ce qui par contre ne se règle pas, c'est les émotions. Elle boit une nouvelle coupe, ça aide à avaler le reste. Elle reprend le courrier de l'Italien. Comment a t-elle été aussi sotte pour croire qu'elle comptait ? La première femme rousse aux oubliettes, il rejoint la seconde. Soupir. Gorgée. Elle est lasse, fatiguée d'être elle-même en fait. De toujours vouloir croire à l'impossible. La passion du frisé elle y avait cru. Le fait qu'il vienne aussi. Et enfin, elle avait cru qu'elle restait seule dans son joli cur d'Italien, puisqu'il en voulait à la rousse pour le tournoi, pour avoir risqué sa chair et son sang ... et là ...
Qu'avait-elle été imaginer ? L'une partie, l'autre restait. Et elle ... dernière roue du carrosse.
Elle se frotte le visage devant la réalité ô combien cruelle. Il va retrouver Dae, elle va lui donner un fils. Il sera gaga et elle peut le comprendre. Un enfant, c'est tout c'qu'il y a de plus précieux. Elle a perdu le combat, elle ne fait pas le poids. A trop rêver, elle en avait oublié ses chaines. Nouveau soupir, nouvelle gorgée.
Et puis dans l'histoire arrive Kachi ... et le blond ... Ah elle avait voulu savoir qui était ses compagnons de route, voilà qu'elle savait ; et qu'elle déchantait. Son cur se serra, et malgré tous ses efforts pour se contenir, les petites perles d'eau salée s'échappèrent. C'en était fini. Comme tout finissait tout l'temps, le meilleur comme le pire. Elle imaginait les trois acolytes, en sandwich, en voyage avec les jeux débiles de Niallan. Paillasse après paillasse, fille après fille, aventure après aventure ...
Elle savait déjà à quoi s'en tenir, et compte tenu des papiers qu'elle venait de signer, elle allait faire profil bas vis à vis de Niallan.
Elle avait aimé, elle avait pris plaisir, il était temps de redescendre sur terre. Le simple nom de Dae avait été un coup d'poing en plein ventre, vous savez de celui qui vous coupe le souffle, vous plie en deux, et vous fait rouler au sol alors que vous êtes incapable de reprendre votre souffle et croyez en mourir. Les noms de Kachi et Niallan étaient comme deux énormes coups de poings qui étaient venus percuter le visage de l'Epicée dans un sens et dans l'autre. Il fallait qu'elle arrête de rêver.
Déjà elle avait rêvé de confort et prospérité avec l'oncle, qui avait littéralement disparu pour ses affaires. Et maintenant Diego.
C'était une bonne leçon. L'essentiel c'était son fils. Elle devait se concentrer sur lui et uniquement. Elle avait eu son moment, elle devait se reconcentrer. Sa vie ne changerait pas, celle de Percy était à construire. Pleine d'espoirs, d'aventures et de réussite. Elle se tourna doucement, essuyant ses yeux humides, et regarda la petite bouille, en boule sous les couvertures, le visage doucement illuminé par les flammes. Son cur était là ... il dormait juste à côté. Et il lui donnait tous les courages. Alors elle se leva et attrapa son matériel d'écriture :
L'Italien,
Merci pour ta missive.
Je dois faire court. Icy les plans ont changé, on ne va plus à Marseille. Et on devra rejoindre l'Espagne ou une autre contrée du Sud pour être en paix. Le voyage sera certainement avancé, et je n'ai pas de dates.
Je pense que ça fera trop tard. Je ne voudrais pas que tu descendes pour rien. Ce sera pour après Alexandrie. Tu vas être papa, tu vas pouvoir voir ton nouveau né, peut être même t'en occuper. Les jumeaux se feront à lui. Ne leur dis rien, je ne parlerai pas non plus à Percy. Nul besoin de leur faire de fausse joie.
Profite bien, je t'écrirai quand je pourrai ...
Maryah
Voilà. Magnifique excuse. Changement de plan. Leurs routes allaient se séparer, il le fallait sinon elle en mourrait de chagrin. C'était mieux comme ça. Qu'il fasse sa vie avec sa Rousse ... p'tain de Rousses de M**** ...
Colère. Enervement. Les coupes portées à ses lèvres s'enchainent. Il faut boire pour oublier. Elle avait suffisamment de choses à régler dans le royaume d'au delà des mers.
Le pigeon s'envola à tire d'aile de l'auberge, alors qu'elle rejoignait sa chambre en larmes. Elle retira ses habits de route, et se glissa dans le lit, entourant d'un bras protecteur le petit Percy. Demain serait un autre jour. Demain ...
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