Umbra
Elle était bien. Pour une fois, oui, elle aurait pu vous lavouer, elle était presque heureuse.
LOmbre avait enchaîné quelques petits contrats médiocres en apparence mais qui lui avait permis de vivre dans une modeste opulence dont elle ne se privait pas. Umbra ne se souvenait plus très bien dans quelle auberge elle résidait tant elle en avait écookiesé ces derniers temps. Toujours à la recherche dune petite annonce douteuse, dun sous-entendu enrichissant qui la poussait à toujours voyager, à repousser les frontières de sa sédentarité. Plus quun avancement dans sa carrière professionnelle, cétait avant tout une fuite personnelle. La Noiraude disparaissait vers lhorizon pour échapper à tout ce qui la hantait.
Elle avait abandonné Paris, délaissé son Mentor, évincé ses responsabilités. Ombeline sétait faite égoïste pour un temps. Ne pensant quà sa propre existence afin de se reconstruire petit à petit. Livresse des sens laidait beaucoup dans cette mascarade mais ce cache-misère avait un prix exorbitant, bien plus que ses mains, si sales soient-elles, ne pouvaient combler. Lappétit sensitif était présent mais les fonds ne répondaient plus pour le moment. Il fallait donc redoubler de ruse pour amadouer les nerfs à vif, bloquer le plus longtemps possible les terminaisons nerveuses avant quelles craquent. Ce nétait quune question de temps. La Bâtarde avait juste besoin de prendre son temps.
La surveille dun fameux jour, la jouvencelle sétait offert le luxe dun baquet dans des bains privatisés. La chaleur délassait chacun de ses muscles noués, dissipant les mauvais songes dans volutes de fumée. La vapeur deau logée dans ses poumons noyait ses tourments, laissant voguer la carcasse en triste état vers des méandres bien plus sereins. Cette bulle de bonheur perdura le temps que leau refroidisse et ce, jusquà ce que la peau frémisse. Quand lépiderme frisonna, la Corneille sortit de sa torpeur pour reprendre le cours de sa vie.
Elle rentrait tout bonnement à lauberge, le coeur allégé par ce moment accalmie quand un coursier la débusqua par un étrange pli. Les hématites lorgnèrent les courbes manuscrites avant que la réflexion ne sengage à fléchir à la proposition...
***
Aujourdhui est un jour particulier. LOmbre a rendez-vous. Pour la peine, elle sest parée dune tenue plus commune que dordinaire. Comme intimé sur le papier, la mercenaire a déposé les armes en signe de paix avant de se rendre sur le lieu de la rencontre. Parait-il que là où elle va, ces dernières ne lui seront daucunes utilités. Les cloches de léglise résonne dans la campagne environnante et Umbra, sur le parvis, jure et maudit intérieurement. Ses phalanges blanchissent dans les sombres pans de jupe revêtu. Est-ce réellement une blague? Celle qui porte le médaillon du Cornu sous son chemisier ne rit pas. Le visage austère se fige devant la croix et les traits se tordent légèrement devant ce symbole renié.
Cependant, Umbra ne fait pas desclandre ni ne souhaite se faire remarquer. Elle salue dun vague sourire le religieux avant de pénétrer dans le lieu saint. Les iris de jais balaient les bancs inoccupés, la messe ayant été récité tantôt, les braves gens, pauvres moutons, sont, à lheure quil lest, occupés à regagner leurs champs. Seuls les plus dévoués demeurent perdus dans leur contemplation. Seuls les plus inavoués se terrent encore ici en ce début daprès-midi.
Lattention se fige sur un dos droit: Buste et cheveux voilés de noir. La Noiraude prend place derrière la silhouette endeuillée puis savance, poings liés vers lautel comme si elle avait pu joindre les mains- vers leffigie du Tout-Puissant.
Il me semble que nous avons des maux à partager.
Et quIl en soit Témoin.
_________________
LOmbre avait enchaîné quelques petits contrats médiocres en apparence mais qui lui avait permis de vivre dans une modeste opulence dont elle ne se privait pas. Umbra ne se souvenait plus très bien dans quelle auberge elle résidait tant elle en avait écookiesé ces derniers temps. Toujours à la recherche dune petite annonce douteuse, dun sous-entendu enrichissant qui la poussait à toujours voyager, à repousser les frontières de sa sédentarité. Plus quun avancement dans sa carrière professionnelle, cétait avant tout une fuite personnelle. La Noiraude disparaissait vers lhorizon pour échapper à tout ce qui la hantait.
Elle avait abandonné Paris, délaissé son Mentor, évincé ses responsabilités. Ombeline sétait faite égoïste pour un temps. Ne pensant quà sa propre existence afin de se reconstruire petit à petit. Livresse des sens laidait beaucoup dans cette mascarade mais ce cache-misère avait un prix exorbitant, bien plus que ses mains, si sales soient-elles, ne pouvaient combler. Lappétit sensitif était présent mais les fonds ne répondaient plus pour le moment. Il fallait donc redoubler de ruse pour amadouer les nerfs à vif, bloquer le plus longtemps possible les terminaisons nerveuses avant quelles craquent. Ce nétait quune question de temps. La Bâtarde avait juste besoin de prendre son temps.
La surveille dun fameux jour, la jouvencelle sétait offert le luxe dun baquet dans des bains privatisés. La chaleur délassait chacun de ses muscles noués, dissipant les mauvais songes dans volutes de fumée. La vapeur deau logée dans ses poumons noyait ses tourments, laissant voguer la carcasse en triste état vers des méandres bien plus sereins. Cette bulle de bonheur perdura le temps que leau refroidisse et ce, jusquà ce que la peau frémisse. Quand lépiderme frisonna, la Corneille sortit de sa torpeur pour reprendre le cours de sa vie.
Elle rentrait tout bonnement à lauberge, le coeur allégé par ce moment accalmie quand un coursier la débusqua par un étrange pli. Les hématites lorgnèrent les courbes manuscrites avant que la réflexion ne sengage à fléchir à la proposition...
***
Aujourdhui est un jour particulier. LOmbre a rendez-vous. Pour la peine, elle sest parée dune tenue plus commune que dordinaire. Comme intimé sur le papier, la mercenaire a déposé les armes en signe de paix avant de se rendre sur le lieu de la rencontre. Parait-il que là où elle va, ces dernières ne lui seront daucunes utilités. Les cloches de léglise résonne dans la campagne environnante et Umbra, sur le parvis, jure et maudit intérieurement. Ses phalanges blanchissent dans les sombres pans de jupe revêtu. Est-ce réellement une blague? Celle qui porte le médaillon du Cornu sous son chemisier ne rit pas. Le visage austère se fige devant la croix et les traits se tordent légèrement devant ce symbole renié.
Cependant, Umbra ne fait pas desclandre ni ne souhaite se faire remarquer. Elle salue dun vague sourire le religieux avant de pénétrer dans le lieu saint. Les iris de jais balaient les bancs inoccupés, la messe ayant été récité tantôt, les braves gens, pauvres moutons, sont, à lheure quil lest, occupés à regagner leurs champs. Seuls les plus dévoués demeurent perdus dans leur contemplation. Seuls les plus inavoués se terrent encore ici en ce début daprès-midi.
Lattention se fige sur un dos droit: Buste et cheveux voilés de noir. La Noiraude prend place derrière la silhouette endeuillée puis savance, poings liés vers lautel comme si elle avait pu joindre les mains- vers leffigie du Tout-Puissant.
Il me semble que nous avons des maux à partager.
Et quIl en soit Témoin.
_________________