Neolonie
Mortagne, ça nous gagne!!
Pas d'Alençon, mais pas de prison, le pire est derrière nous.
Pourtant, toujours pas de nain à l'horizon, encore qu'il serait à l'horizon, on l'verrait pas des masses, à confondre peut être avec un vieux rocher tout moussu
Les jours passent, la brune est de plus en plus grommelante, Micka m'a dit que c'est parce qu'elle ne supportait pas d'être loin de sa frangine.
Il a d'ailleurs profité pour m'balancer une pique, insinuant que moi j'fais pas tant d'histoires lorsque j'suis loin de lui. En quoi il a pas tort, mais on est comme on est hein!
Qu'il ne se plaigne pas, j'l'ai laissé entrer dans ma bulle et surtout y demeurer.
Bref, parlant de famille, j'ai reçu des nouvelles de mon oncle, c'lui qui s'est rappelé à moi comme un cureton à ses bonnes uvres, ou les bonnes uvres à un cureton, j'sais plus trop.
Donc du coup, les pigeons s'échangent contre les corbeaux et autres volatiles quelques peu exotiques, on prend c'qu'on a sous la main.
Sa dernière missive m'laisse songeuse, adossée à un mur humide dans une taverne sombre. Quand j'sais pas trop comment réagir, j'bois.
Ca a plusieurs intérêts: faire passer l'temps, remplir l'estomac aussi bien qu'un quignon tout sec, s'débarrasser de la sonnaille récupérée en minant, ça allège les poches, bien pratique quand faut courir
J'suis donc en train de réfléchir à c'que j'vais faire demain, tellement profondément que j'en suis à la limite du sommeil. Surtout que la piquette est vicieuse, du genre à vous coller un vieux coup d'mou sans prévenir.
La porte s'est ouverte sur un machin puant et boitant qui a choisi un autre coin sombre pour se vautrer.
J'ai pas trop fait attention au départ, notant certes la petitesse de la taille, mais encore plus celle de l'esprit.
Des pas intéressants, j'en ai croisé des masses, mais des comme lui, j'avoue, c'est plutôt rare.
C'est ce qui a fait que j'ai refusé de le reconnaitre comme celui après qui on courait.
Nan mais quand on voit le déchet, on s'dit que même si les villageois sont pas tous doués de chandelle au grenier, l'premier clampin du coin refuserait malgré tout de voter pour lui! Du coup, ça semble complètement improbable qu'il ait pu embarquer les coffres de Saumur celui-là.
Après une p'tite heure à s'faire des amabilités, du genre "Tu pues", "Va crever", "J'adore emmerder", "T'es tellement moche que ta mère a pris peur en t'voyant" et autres douceurs, je suis pas fâchée de le voir passer la porte.
C'est que c'est fatiguant de garder de la répartie face à quelqu'un qu'on méprise, surtout pour moi, qui préfère habituellement le calme.
Bon, j'ai reconnu ma boulette quand j'ai vu débarquer dans l'ordre frangin, rousse et brune, dire que je l'avais à portée de main et que j'ai rien fait!
En même temps, vu la rage des frangines, autant leur laisser leur trophée, sont comme des chiens enragés, s'raient capable d'mordre pour pas partager.
Et j'trouverai très con d'mourir pour ça.
Vautrée contre mon mur, j'les regarde se retrouver toutes les deux, j'remarque aussi les regards du frangin, j'me dis que j'en ai loupé un paquet, d'choses, pendant que j'hésitais à rester en vie.
J'ai même pas profité de l'outre de vin de Saumur, j'me ramollis.
Autant aller m'coucher, z'ont pas b'soin de moi pour mettre un conseil de guerre en place.
Qu'elles s'amusent à en faire de la bouillie, tant que j'peux récupérer un peu d'écus.
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Pas d'Alençon, mais pas de prison, le pire est derrière nous.
Pourtant, toujours pas de nain à l'horizon, encore qu'il serait à l'horizon, on l'verrait pas des masses, à confondre peut être avec un vieux rocher tout moussu
Les jours passent, la brune est de plus en plus grommelante, Micka m'a dit que c'est parce qu'elle ne supportait pas d'être loin de sa frangine.
Il a d'ailleurs profité pour m'balancer une pique, insinuant que moi j'fais pas tant d'histoires lorsque j'suis loin de lui. En quoi il a pas tort, mais on est comme on est hein!
Qu'il ne se plaigne pas, j'l'ai laissé entrer dans ma bulle et surtout y demeurer.
Bref, parlant de famille, j'ai reçu des nouvelles de mon oncle, c'lui qui s'est rappelé à moi comme un cureton à ses bonnes uvres, ou les bonnes uvres à un cureton, j'sais plus trop.
Donc du coup, les pigeons s'échangent contre les corbeaux et autres volatiles quelques peu exotiques, on prend c'qu'on a sous la main.
Sa dernière missive m'laisse songeuse, adossée à un mur humide dans une taverne sombre. Quand j'sais pas trop comment réagir, j'bois.
Ca a plusieurs intérêts: faire passer l'temps, remplir l'estomac aussi bien qu'un quignon tout sec, s'débarrasser de la sonnaille récupérée en minant, ça allège les poches, bien pratique quand faut courir
J'suis donc en train de réfléchir à c'que j'vais faire demain, tellement profondément que j'en suis à la limite du sommeil. Surtout que la piquette est vicieuse, du genre à vous coller un vieux coup d'mou sans prévenir.
La porte s'est ouverte sur un machin puant et boitant qui a choisi un autre coin sombre pour se vautrer.
J'ai pas trop fait attention au départ, notant certes la petitesse de la taille, mais encore plus celle de l'esprit.
Des pas intéressants, j'en ai croisé des masses, mais des comme lui, j'avoue, c'est plutôt rare.
C'est ce qui a fait que j'ai refusé de le reconnaitre comme celui après qui on courait.
Nan mais quand on voit le déchet, on s'dit que même si les villageois sont pas tous doués de chandelle au grenier, l'premier clampin du coin refuserait malgré tout de voter pour lui! Du coup, ça semble complètement improbable qu'il ait pu embarquer les coffres de Saumur celui-là.
Après une p'tite heure à s'faire des amabilités, du genre "Tu pues", "Va crever", "J'adore emmerder", "T'es tellement moche que ta mère a pris peur en t'voyant" et autres douceurs, je suis pas fâchée de le voir passer la porte.
C'est que c'est fatiguant de garder de la répartie face à quelqu'un qu'on méprise, surtout pour moi, qui préfère habituellement le calme.
Bon, j'ai reconnu ma boulette quand j'ai vu débarquer dans l'ordre frangin, rousse et brune, dire que je l'avais à portée de main et que j'ai rien fait!
En même temps, vu la rage des frangines, autant leur laisser leur trophée, sont comme des chiens enragés, s'raient capable d'mordre pour pas partager.
Et j'trouverai très con d'mourir pour ça.
Vautrée contre mon mur, j'les regarde se retrouver toutes les deux, j'remarque aussi les regards du frangin, j'me dis que j'en ai loupé un paquet, d'choses, pendant que j'hésitais à rester en vie.
J'ai même pas profité de l'outre de vin de Saumur, j'me ramollis.
Autant aller m'coucher, z'ont pas b'soin de moi pour mettre un conseil de guerre en place.
Qu'elles s'amusent à en faire de la bouillie, tant que j'peux récupérer un peu d'écus.
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