Umbra
Une allure altière sombrement drapée de cape en pieds déambule dans la Capitale. Les bottes claquent avec franchise les pavés parisiens, annonçant la présence voilée sous une large capuche. Une démarche outrancièrement assurée pour une silhouette intégralement dissimulée. La prestance transpire la prétention et chaque pas, parfaitement calculé, marque la rue avec arrogance. La démarche insolente jonche le pavement comme les rois foulent le marbre de leurs châteaux. LOmbre se fait reine dans son royaume ténébreux. Le ciel revêt son manteau noir, étirant son spectre jusquau bout de la nuit. Umbra est dans son élément lorsque le rideau tombe chaque soir et ne manque pas de le faire savoir. Son orgueil se gonfle à lidée que la nuit, tous les chats sont gris. Quand lobscurité sabat sur le monde alors la voilà rassurée, personne ne remarque ses défauts. Il ny a plus de forts ou de faibles. Les cicatrices seffacent pour laisser un trou béant où tout et tous disparaissent. Si au pays des aveugles, les borgnes sont rois, alors dans lempire nocturne, la Noiraude se fait impératrice. Consciente de son pouvoir, elle profite de son emprise pour quelques heures, sachant que la roue tournera lorsque lastre solaire poindra.
[How long can this keep going on
Combien de temps tout ça peut encore durer
Living your lies
Vivant tes mensonges
You shroud the rape in inocence
Tu envelopes le viol dans l'innocence
After all the sorrow, ho why
Après toute la peine, ho pourquoi]*
Le crépuscule vient à peine de se fondre dans des teintes opaques, son règne aurait pu dès lors commencer. Malheureusement, ses pas, cette soirée là, ne la guident pas vers un sommeil riche et prospère. Non, sa démarche la précipite vers laurore, une lanterne rouge pointant à lhorizon. Le regard fardé des ravages dune insomnie chronique lorgne ce halo rougeoyant qui lui rappelle ses faiblesses quotidiennes. La silhouette se rapproche, perdant peu à peu de sa splendeur, tandis que loeillade cernée scrute cette lumière qui lefface, rêvant de nouvelles victoires, de redorer une gloire passée. Difficilement, elle tente de se convaincre que ce sont ses défaites surtout une en particulier qui la menèrent ici. Qu'une fois, la porte franchit, la page sera tournée, que ses maux s'allégeront afin qu'elle puisse poursuivre son chemin de croix. Peut-être même reprendra-t-elle goût aux plaisirs lorsque l'amertume sera passée? La bouche se tord danxiété derrière un haut col et déglutit bruyamment car Ombeline sait que si elle veut la paix de son âme, il lui faudra préparer la guerre de son corps.
[So, one night we'll meet
Alors, une nuite on se rencontrera
I'll be ready to take chance, take a chance
Je serais prête à tenter le coup, tenter le coup
To fight the fear to make it end
Combattre la douleur, la faire s'arrêter
I'll take a chance
Je tenterai le coup]*
Quelques instants plus tard, une jeune femme méconnaissable est accoudée au comptoir. Le visage plongé dans un verre dalcool fixe son reflet au fond du contenant. Elle, tantôt si fière et hautaine, se terre au coin dun bar animé. Autour delle, clients et courtisans se charment et séchauffent. Les uns par plaisir, les autres par devoir. La Bâtarde se demande encore ce quelle fait ici. Les rires éclatent dans son dos, les feulements font vibrer ses tympans alors que les lèvres de la Corneille ne se décèlent que pour ingurgiter de nouvelles gorgées de vin. Des étoffes chutent, des parcelles de peaux sexhibent pendant que la mercenaire peine à soutenir la réflexion de sa gueule cassée dans son godet. Un soupir de lassitude perce sa carapace quand le verdict se forme en son intérieur : Ce monde nest définitivement pas le sien. LOmbre achève sa dernière lampée, repousse son verre nonchalamment avant de se redresser. Ses talons se tournent en direction des escaliers quelle simagine déjà dévaler quatre à quatre pour fuir une énième fois. Cependant, comme toujours dans son existence, rien ne se passe comme prévu. Soudainement, la carcasse de la Noiraude se contracte exagérément à la suite dun choc involontaire. Chair contre chair, tout ce quelle déteste.
Oh...Veuillez mexcuser...Je...Je ne regardais pas où jallais.
Instinctivement, le corps bat en retraite pour préserver un espace vital minimum quand les iris de jais daignent se redresser sombrement sur limpact . Un homme pour couronner le tout...
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[How long can this keep going on
Combien de temps tout ça peut encore durer
Living your lies
Vivant tes mensonges
You shroud the rape in inocence
Tu envelopes le viol dans l'innocence
After all the sorrow, ho why
Après toute la peine, ho pourquoi]*
Le crépuscule vient à peine de se fondre dans des teintes opaques, son règne aurait pu dès lors commencer. Malheureusement, ses pas, cette soirée là, ne la guident pas vers un sommeil riche et prospère. Non, sa démarche la précipite vers laurore, une lanterne rouge pointant à lhorizon. Le regard fardé des ravages dune insomnie chronique lorgne ce halo rougeoyant qui lui rappelle ses faiblesses quotidiennes. La silhouette se rapproche, perdant peu à peu de sa splendeur, tandis que loeillade cernée scrute cette lumière qui lefface, rêvant de nouvelles victoires, de redorer une gloire passée. Difficilement, elle tente de se convaincre que ce sont ses défaites surtout une en particulier qui la menèrent ici. Qu'une fois, la porte franchit, la page sera tournée, que ses maux s'allégeront afin qu'elle puisse poursuivre son chemin de croix. Peut-être même reprendra-t-elle goût aux plaisirs lorsque l'amertume sera passée? La bouche se tord danxiété derrière un haut col et déglutit bruyamment car Ombeline sait que si elle veut la paix de son âme, il lui faudra préparer la guerre de son corps.
[So, one night we'll meet
Alors, une nuite on se rencontrera
I'll be ready to take chance, take a chance
Je serais prête à tenter le coup, tenter le coup
To fight the fear to make it end
Combattre la douleur, la faire s'arrêter
I'll take a chance
Je tenterai le coup]*
Quelques instants plus tard, une jeune femme méconnaissable est accoudée au comptoir. Le visage plongé dans un verre dalcool fixe son reflet au fond du contenant. Elle, tantôt si fière et hautaine, se terre au coin dun bar animé. Autour delle, clients et courtisans se charment et séchauffent. Les uns par plaisir, les autres par devoir. La Bâtarde se demande encore ce quelle fait ici. Les rires éclatent dans son dos, les feulements font vibrer ses tympans alors que les lèvres de la Corneille ne se décèlent que pour ingurgiter de nouvelles gorgées de vin. Des étoffes chutent, des parcelles de peaux sexhibent pendant que la mercenaire peine à soutenir la réflexion de sa gueule cassée dans son godet. Un soupir de lassitude perce sa carapace quand le verdict se forme en son intérieur : Ce monde nest définitivement pas le sien. LOmbre achève sa dernière lampée, repousse son verre nonchalamment avant de se redresser. Ses talons se tournent en direction des escaliers quelle simagine déjà dévaler quatre à quatre pour fuir une énième fois. Cependant, comme toujours dans son existence, rien ne se passe comme prévu. Soudainement, la carcasse de la Noiraude se contracte exagérément à la suite dun choc involontaire. Chair contre chair, tout ce quelle déteste.
Oh...Veuillez mexcuser...Je...Je ne regardais pas où jallais.
Instinctivement, le corps bat en retraite pour préserver un espace vital minimum quand les iris de jais daignent se redresser sombrement sur limpact . Un homme pour couronner le tout...
* Paroles de "Love and Money" de Dolly
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