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[RP] L'homme: cet anime-mal.

Umbra
Une allure altière sombrement drapée de cape en pieds déambule dans la Capitale. Les bottes claquent avec franchise les pavés parisiens, annonçant la présence voilée sous une large capuche. Une démarche outrancièrement assurée pour une silhouette intégralement dissimulée. La prestance transpire la prétention et chaque pas, parfaitement calculé, marque la rue avec arrogance. La démarche insolente jonche le pavement comme les rois foulent le marbre de leurs châteaux. L’Ombre se fait reine dans son royaume ténébreux. Le ciel revêt son manteau noir, étirant son spectre jusqu’au bout de la nuit. Umbra est dans son élément lorsque le rideau tombe chaque soir et ne manque pas de le faire savoir. Son orgueil se gonfle à l’idée que la nuit, tous les chats sont gris. Quand l’obscurité s’abat sur le monde alors la voilà rassurée, personne ne remarque ses défauts. Il n’y a plus de forts ou de faibles. Les cicatrices s’effacent pour laisser un trou béant où tout et tous disparaissent. Si au pays des aveugles, les borgnes sont rois, alors dans l’empire nocturne, la Noiraude se fait impératrice. Consciente de son pouvoir, elle profite de son emprise pour quelques heures, sachant que la roue tournera lorsque l’astre solaire poindra.

[How long can this keep going on
Combien de temps tout ça peut encore durer
Living your lies
Vivant tes mensonges
You shroud the rape in inocence
Tu envelopes le viol dans l'innocence
After all the sorrow, ho why
Après toute la peine, ho pourquoi]*


Le crépuscule vient à peine de se fondre dans des teintes opaques, son règne aurait pu dès lors commencer. Malheureusement, ses pas, cette soirée là, ne la guident pas vers un sommeil riche et prospère. Non, sa démarche la précipite vers l’aurore, une lanterne rouge pointant à l’horizon. Le regard fardé des ravages d’une insomnie chronique lorgne ce halo rougeoyant qui lui rappelle ses faiblesses quotidiennes. La silhouette se rapproche, perdant peu à peu de sa splendeur, tandis que l’oeillade cernée scrute cette lumière qui l’efface, rêvant de nouvelles victoires, de redorer une gloire passée. Difficilement, elle tente de se convaincre que ce sont ses défaites surtout une en particulier qui la menèrent ici. Qu'une fois, la porte franchit, la page sera tournée, que ses maux s'allégeront afin qu'elle puisse poursuivre son chemin de croix. Peut-être même reprendra-t-elle goût aux plaisirs lorsque l'amertume sera passée? La bouche se tord d’anxiété derrière un haut col et déglutit bruyamment car Ombeline sait que si elle veut la paix de son âme, il lui faudra préparer la guerre de son corps.

[So, one night we'll meet
Alors, une nuite on se rencontrera
I'll be ready to take chance, take a chance
Je serais prête à tenter le coup, tenter le coup
To fight the fear to make it end
Combattre la douleur, la faire s'arrêter
I'll take a chance
Je tenterai le coup]*


Quelques instants plus tard, une jeune femme méconnaissable est accoudée au comptoir. Le visage plongé dans un verre d’alcool fixe son reflet au fond du contenant. Elle, tantôt si fière et hautaine, se terre au coin d’un bar animé. Autour d’elle, clients et courtisans se charment et s’échauffent. Les uns par plaisir, les autres par devoir. La Bâtarde se demande encore ce qu’elle fait ici. Les rires éclatent dans son dos, les feulements font vibrer ses tympans alors que les lèvres de la Corneille ne se décèlent que pour ingurgiter de nouvelles gorgées de vin. Des étoffes chutent, des parcelles de peaux s’exhibent pendant que la mercenaire peine à soutenir la réflexion de sa gueule cassée dans son godet. Un soupir de lassitude perce sa carapace quand le verdict se forme en son intérieur : Ce monde n’est définitivement pas le sien. L’Ombre achève sa dernière lampée, repousse son verre nonchalamment avant de se redresser. Ses talons se tournent en direction des escaliers qu’elle s’imagine déjà dévaler quatre à quatre pour fuir une énième fois. Cependant, comme toujours dans son existence, rien ne se passe comme prévu. Soudainement, la carcasse de la Noiraude se contracte exagérément à la suite d’un choc involontaire. Chair contre chair, tout ce qu’elle déteste.

Oh...Veuillez m’excuser...Je...Je ne regardais pas où j’allais.

Instinctivement, le corps bat en retraite pour préserver un espace vital minimum quand les iris de jais daignent se redresser sombrement sur l’impact . Un homme pour couronner le tout...

* Paroles de "Love and Money" de Dolly

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Dacien2
[Dans sa chambre]

- T’as assez bu
Un dernier pour la route.
- T’auras du mal à offrir service.
Rhoo ca va…..
- Tout ça pour oublier au lieu d’assumer?
Ta gueule…..

Dans le parallèle de la moiteur enivré pour tenter de ne plus y penser oui. Si Dacien prenait encore un verre, la limite des possibilités seraient franchie pour ne paraitre qu’en semi-alcoolique dans le salon de la Maison Haute. Quelques heures avant, la Vipère lui avait reflété le précipice qui le mettait au bord du gouffre tant son corps respirait et transpirait Adryan. La haine de se transformer en conscience instinctive et de garder cette œillade qui lui avait donné l’impression d’être de trop, d’être celui qui ne devait pas pour ne plus vouloir s’immiscer entre eux. Douce douleur que s’était quand la honte et le dégout surgissait de nouveau pour vous pousser à vous délecter de cette ambiance entre deux mondes et de tenter le vide pendant quelques heures. Il lui fallait cela. Deux trois verres en descente vertigineuse dans sa gorge pour que l’alcool puisse parcourir son intérieur des pieds à la tête le plus vite possible et qu’il s’imprègne de son inconscience et de le laisser là, sur ce parallèle.

- Vas bosser, ca te changera les idées.
Et s’il est là?
- Fais ce que tu sais faire le mieux. Evites-le.

L’éviter….Mouais. Il s’en chargeait assez bien. Même de poser ses verdures sur Lui devenait un supplice. L’Arrogant s’effaçait lentement, chaque jour l’un après l’autre, pour rester en retrait du reste du monde qui pavanait devant les clients et clientes afin d’offrir les meilleurs services autant pour la clientèle que pour la renommée du Lupanar. Se cueillir du tronc où il s’entourait pour attraper les branches et le hisser vers le haut chaque soir devenait de plus en plus délicat. Chaque verre prit en solitaire dans sa chambre lui donnait cette force de pouvoir le faire et tous les soirs, le verre de plus s’additionnait et laissait son corps s’imbiber tel un alcoolique imprégné qu’il devenait. Il avala une orange pour tenter de faire passer cette haleine ambrée. Les commandes auprès d’Edgar paraissait de plus en plus rapprochées et prenaient de l’ampleur au point de se délester d’une dizaine de pourcentage de la somme à payer pour renflouer ses poches. Tout simplement un chantage que le Blond s’était permit de mettre en place et Dacien n’avait pas eu d’autre chose que de s’y plier pour éviter qu’il ébruite quoi que ce soit aux écoutilles du Comptable. Petit Con.
Le miroir. Doux reflet du Salaud dont il se sentait si proche quand l’étincelle de se préparer pour la virée quotidienne se pointa et le ramena un instant à la réalité d’offrir ses services à cette Maison.


[Au salon, après percussion]

Quelques mètres encore pour atteindre le comptoir et commander un cidre pour cette nuit afin de demeurer les pieds sur terre pour quelques heures. Le Brun observa, comme à son habitude, l’ambiance de la soirée qui paraissait suave et chaude. Tous ces gens riaient et se délectaient de la sensation frénétique de la luxure et son esprit s’arrêta net de divaguer quand une femme le percuta. Ses mains se posèrent par réflexe sur chacune de ses épaules. Un effleur de la rattraper vu comment elle lui était rentrée dedans.

Oh…Veuillez m’excuser…Je…Je ne regardais pas où j’allais.

Sans blague. Cheveux noirs, amples et ondulés qui cachaient légèrement son visage. Une mèche grise sur le devant que l’on ne pouvait qu’apercevoir au milieu de ces ébènes. Une commissure s’étirant en entendant l’excuse hésitante et de laisser ses yeux noirs remonter jusqu’à son minois. Une femme aux cheveux noirs, vêtue de noir du haut vers le bas. Le sombre extérieur relatait-il le sombre de l’intérieur….La surprise de découvrir une cicatrice à l’arcade qui rendait son regard cadavérique avec ce nez bizarre accentuant ce sentiment d’impression de ne pas être là au bon moment quand il se trouvait en face d’elle.

Je vous en prie.

Le faux-fuyant amena la politesse naturellement. Dacien sentait le charisme à double tranchant de la jeune femme alors que le visage était ternis par la poussière avalée sûrement par les marches quotidiennes. Une âme peut-être perdue un tant soit peu devant ses funèbres blêmes. Ses dextres descendirent de ses épaules quand l’une d’elle pointa le bar et de l’inviter à le rejoindre.

Que prendrez-vous?

Sans savoir vraiment pourquoi, quelque chose lui donnait l’emprunte de ne pas la laisser fuir le Bordel tout de suite.

Umbra
Putain, lâche-moi.

Le corps féminin se crispe sous l’emprise du jeune homme. Au bout des bras ballants, le poing s’arme lentement. L’esprit focalise sur les mains entourant ses épaules et les perçoit comme un étau menaçant. La nervosité marque alors les traits de la Brisée alors que le regard d’encre fouille distraitement le visage masculin.

Que prendrez-vous?

La carcasse relâche la tension lorsque le contact se rompt. Les iris de jais suivent la gestuelle avec une certaine méfiance. Un temps de réflexion s’impose pour la Noiraude. Quelques secondes pour se décider avant que le silence ne devienne réellement gênant. Continuer dans sa lancée pour finalement stagner encore et toujours ou rebrousser chemin et prendre son courage à deux mains...


Un verre de vin rouge.

Se frayant un chemin jusqu’au bar, la contrariété brouille les pensées d’Umbra. La présence à ses côtés ne l’enchante guère. Elle sait qu’il ne lui veut aucun bien, peut-être juste la dépouiller de ses écus en lui faisant miroiter monts et merveilles. Le charme ne fonctionne pas avec elle , la vérité est bien plus cruelle et plus moche. La mercenaire en a conscience, en a déjà fait les frais. Pourquoi vouloir marcher au jeu si on sait qu’il est truqué ? L’interrogation taraude la Bâtarde s’accoudant au comptoir. Seul l’espoir d’y gagner au change la fait prendre place. Perdre une bataille pour sortir victorieux d’une guerre. Ça peut s’essayer. Ça doit se tenter. Une oeillade en coin lorgne la sortie dissimulée derrière la foule.

Lance-toi Ombeline, c’est à toi de commencer.

Alors...vous travaillez ici, messire... ?

La question reste en suspend, invitant l’interlocuteur à se présenter de lui-même. Réceptionnant le verre souhaité, la dextre le porte aux lèvres mauves avec nonchalance. L’envie de trinquer ne l’effleure pas une seconde et sans attendre la réponse déjà connue, la voix éraillée ajoute :

Ajoutez donc les boissons à ma facture.

Un sourire narquois fend la gueule cassée, le regard charbonneux guettant discrètement la réaction du courtisan.
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Dacien2
Ses émeraudes fixèrent doucement le comportement de la jeune femme. Contrastant était-il quand la nervosité se voyait et se pressentait devant la volonté de rester en cet endroit alors que tout criait bizarrement de s’immiscer vers la sortie qui ne se trouvait qu’à quelques pas derrière eux. Et pourtant, doux antagonisme de stagner avec lui au comptoir, de demander un verre de vin rouge, quand son corps laissait tressaillir l’appartenance à cette fébrilité d’abandon de l’endroit.
Le marbre fut atteint pour s’y accouder et Dacien interpella Adélaïde pour servir ce fameux vin rouge, doux au palais et le cidre demandé dans la foulée. Tout en elle était contradictoire, presque déstabilisant quand l’Ebène l’interrogea sur sa fonction ici et éventuellement ce nom qui le désignait lui et personne d’autre. Servis dans la même foulée, le Courtisan s’offrit le luxe de faire descendre une gorgée pommée et légèrement pétillante dans son gosier avant de répondre…


Dacien suffira. Un sourire en coin. En effet, j’exerce ici.

A l’accoutumée, l’on ne s’indignait pas de demander exactement le désir du client ou de la cliente lorsque celui-ci était perceptible en un seul coup d’œil. Cependant, le reflet de la dissonance amenait à ne pas distiller ces quelques mots de suite, étant donné la dureté de la demande face à ce pouvoir d’en interdire la première syllabe. Qu’y avait-il de tellement damné pour désirer évincer sa réelle présence…

Dacien n’avait point pour habitude de laisser ses clients ou clientes régler pour lui les boissons. En bon employé qu’il était, avec la galanterie accordée avec ce réflexe quotidien, un signe à la Barmaid d’inscrire la somme sur sa note. Un sourire franc envers la Noiraude qui osa se dessiner devant la réticence qu’elle laissait transpirer.


La note est pour moi Dame…?

Chacun son tour. L’Arrogant n’avait pas hésité, comme chaque soir à divulguer son nom. A elle à présent d’en faire de même. Il était courtois, laissant cette barrière que la jeune femme mettait volontairement entre eux pour savoir parfaitement ce qui l’amenait et poussait à rester alors que son corps criait le contraire. Dacien ne savait ce qu’il avait pu se passer dans son passé pour lui donner cette rétractation furtive avec cette envie de détenir éventuellement les réponses à ses questions.

Umbra
Le verre se hisse mécaniquement jusqu’à la bouche pincée. Automate aux pièces manquantes laissé à l’abandon dont les rouages commencent à rouiller. L’alcool huile la matière grise, soulageant le grippage de la machine corporelle. Depuis combien de temps la Noiraude vit-elle en sous régime ? Trop de temps pour pouvoir en mesurer les ravages à l’oeil nu. L’interrogation du courtisan lui détachent enfin les lèvres du godet en main. Les hématites se posent sur le brun. Brève latence avant que la voix s’enraille :

Umbra. Simplement.

L’attention quitte l’homme pour voguer dans la salle. Dans le regard se mêle alors incertitude et curiosité. Les yeux glissent d’un baiser volé à un sourire charmeur. Des murmures explicites, des oeillades équivoques et des caresses superficielles. Triste apparat que revêt ce petit monde sous le poids des écus sonnants et trébuchants. Ombeline se questionne sur le prix de ce faux-semblant alors que l’intérêt revient sur Dacien, plus troublé qu’au départ. L’hésitation tord les lippes angoissées, la gêne teintant les iris de jais. Achevant son demi verre restant pour se donner un pseudo aplomb, la Bâtarde reprend avec plus de confiance :

Avant de vous faire perdre temps et moi, argent, j’aimerai jouer cartes sur table avec vous...

La dextre repousse sur le comptoir le contenant désormais vide. Réprimant difficilement un soupir, le dépit finit par s’échapper par les traits du visage usé.

Je n’ai aucune idée de ce que je fais ici. A vrai dire, je ne sais pas pourquoi je suis montée. Je suppose que vous allez m'éclairer, n’est ce pas ?

Les obsidiennes interrogent les pupilles interlocutrices avant que le sous-entendu ne se rompt d’un vague geste de la main libre, balayant la salle derrière eux.

Que viennent chercher les gens ici lieu ? Combien sont-ils prêt à payer pour tout ça ?

Etre instable, ne sachant à quoi se tenir, elle ploie légèrement. Le buste s’avance vers celui de l’homme comme elle a remarqué faire dans son dos. Le mouvement s’articule plus en gage de défi que de confession et l’intonation ne s’affaisse à son tour :

Que pourriez-vous me vendre ce soir ?

Le paradoxe perdure quand le faciès de la mercenaire transpire plus de crainte que les propos misent sur une intimidation insolente.
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Dacien2
Le désordre semblait s’emparer de la Brune qui se trouvait à ses côtés. Non pas qu’il prendrait des gants cependant, Dacien pèserait éventuellement ses mots quand il faudrait lui offrir réponse. Alors qu’à l’accoutumée, son impertinence transpirait de tout son être, cette fois, il était étrange de remarquer ce calme posé pour laisser à la cliente débarquée tranquillement et d’émaner l’ébauche de sa demande. Encore fallait-il savoir ce qu’elle désirait vraiment lorsque l’on remarquait son appréhension en ce lieu. On avançait. Son nom fut prononcé. En même temps quelle était l’importance de le savoir ou non puisque rien ne prodiguait jamais que les victimes revenaient sur les lieux de leurs crimes luxurieux. Dans ses jais se ressentait cet embarras se glissant jusqu’aux bout de ses doigts. Dacien aurait pu faire un geste pour lui offrir une aisance certaine quand un mystérieux voile venait l’empêcher de l’entrevoir pour la laisser s’en débarrasser elle-même.

Je ne perd jamais mon temps dit-il d’un ton calme, mais abattez vos cartes et j’y poserai les miennes.

La surprise d’abord de l’entendre émaner l’inconnu de sa présence en ce lieu. Pourtant, l’Aphrodite était renommée pour sa débauche noble, pour ses courtisans galants et ses murs gardant ses secrets inavouables à quiconque. Comment ne pouvait-elle pas connaitre cet endroit quand son nom ne se prononçait même plus dans la rue presque par peur de devoir être surpris dans ce Lupanar. L’Arrogant fit descendre une gorgée pommée dans son gosier et de l’observer posément en émettant un sourire en coin.

Donc, vous m’incombez la charge de vous apprendre qu’ici c’est un Bordel?

Les mots furent lâchés. Il fallait appeler un chat, un chat. Il ne pouvait lui cacher la réelle fonction de l’endroit.

Seriez-vous passée par hasard dans le coin? Vous avez vu de la lumière et vous êtes entrée pour vous poser quelques minutes?

Dacien fut surpris de toutes ses questions. Malheureusement pour elle, son arrogance légendaire revenait vite au galop.

Un établissement possédant une lanterne rouge est un établissement particulier Umbra.

Sa commissure s’accentua doucement, non pas par moquerie mais de découvrir que certains encore ne pouvaient connaitre la réelle utilité d’un Bordel. Son regard se dégagea sur la clientèle et ses collègues présents dans le salon et offrant autant du bon temps pour certains que leurs meilleurs attraits pour d’autres.

Les gens viennent chercher ici le plaisir, le désir qu’ils n’éprouvent pas ailleurs, la concupiscence et la jouissance d’avoir eu ce qu’ils cherchaient en réalité. Ils cherchent à s’évader quelques heures.

Impavide, Dacien enchainait les mots au rythme d’un métronome.

Ils paient à la hauteur de la prestation chère Dame.

Un sourire léger se montrant quand il sentait la réticence de la jeune femme. Son visage, caché par quelques mèches tombant au devant, l’Arrogant ne voyait plus les cicatrices extérieures mais plutôt celles de l’intérieur qui semblaient lui crier le déni de voir ce qui se profilait chaque nuit ici. Elle devait bien savoir sans pour autant s’en rendre compte ou alors, préférait-elle fermer les yeux sur ce qu’elle visualisait.

Que pourriez-vous me vendre ce soir?

La question fut posée. Honnête, franche, avec cette désinvolture apparente et cette contradiction venant dicter le savoir qu’elle souhaitait entreprendre mais qu’elle connaissait déjà. Le Courtisan baissa un instant son minois, soupira légèrement et de relever ses émeraudes pour oser les plonger dans ses jais et de ne voir qu’une femme brune simplement apeurée de se retrouver dans ce lieu quand ses pas l’y ont poussé.

Je ne vend rien. J’offre….

La réponse fut donnée.

….Et je pourrais vous offrir une nuit inoubliable sans conteste. Cet échappatoire que vous cherchez pour vous trouver ici.

D’une gorgée pour finir son verre.

A vous par la suite, de laisser ce que vous souhaitez après que je vous ai offert plaisir.

A elle de savoir ce qu’elle voulait réellement. Non, on ne venait jamais à l’Aphrodite par hasard. Et la question se posa sans gêne.

Alors? Restez-vous pour connaitre la suite? Ou vous préférez quitter l’endroit sans savoir vraiment….


Umbra
A la lueur d’arrogance s’illumine l’orgueil. D’une intonation fade où se teinte simplement l’insolence et le mépris, l’oeillade charbonneuse toise l’interlocuteur. Il la sous-estime grandement et peut-être pire encore, se joue t-il de cette faiblesse apparente. En tout cas, le brun a belle et bien rien compris à ses sous-entendus, sûrement est-ce lui, le dupe dans cette histoire. Pour la peine, l’Ombre ne s’usera pas à répéter, l'écoutant distraitement dans sa lancée.

Les hématites se braquent dans le regard de celui qu’elle juge dès lors prétentieux. L’attention vrille sur les lippes narquoises. Ah, il se moque... Il ne faut pas plus que le discours du Courtisan pour condamner les hommes. Tous les mêmes. Peu pour la faire revenir au naturel et sous les cicatrices se dévoilent la mercenaire. Sous ses airs d’effarouchée, ce n’est pas une ingénue s’étant piquée avec une aiguille. Ce n’est pas non plus la malchanceuse qui manque d’orientation. C’est une jeune femme, victime de la pire plaie de ce monde : l’Homme, de sa jalousie, de sa tyrannie, de sa violence, de sa concupiscence. De tous ses maux, la Noiraude en a trop vu, trop entendu et trop vécu pour se faire discrète et alarmée quand les prédateurs rôdent dans ses parages. Sentent-ils le mal être constant de leurs proies ? Certainement à voir la réaction de Dacien.

Alors? Restez-vous pour connaitre la suite? Ou vous préférez quitter l’endroit sans savoir vraiment….

Les iris se ternissent pour dévisager gravement le visage masculin. Il y a dans ses traits quelque chose qui la répugne, dans sa voix, un je-ne-sais-quoi qui l’irrite, dans sa prestance, tout ce qu’elle exècre. Il est parfait. La gueule cassée se brise d’un rictus et la silhouette s’étire afin de quitter son siège, prête à le suivre.


Nous devrions passer à autre chose, en effet... Peut-être garder une bouteille sous la main au besoin ?

L’Arrogant l’a convaincu, Ombeline doit en finir ce soir avec ce démon.
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Dacien2
Ses lèvres se contorsionnèrent et ses ébènes devinrent ternes à tendre l’oreille pour recevoir les mots sans détour du Courtisan. Il l’observa un instant sans comprendre ce changement subjectif de comportement de la cliente.

Alors que la fébrilité se dégageait de son être de se retrouver ici sans savoir vraiment pourquoi, voilà qu’Umbra déploya une autre facette, un peu noire, immensément abattue dont il ne pouvait capter le mal tant il était dispersé. L’Ebène cherchait assurément l’éclat qui ombrageait cette douleur qui transpirait au-delà d’elle sans pour autant être sûre de pouvoir le trouver. Que fallait-il comprendre à cet instant précis quand ce fut elle qui brigua l’embarcation de sa personne auprès de Dacien.
Passer à autre chose…Chaque soir, cela se dessinait dans son esprit avec ce goût ambré qui stagnait dans sa bouche pour mieux s’offrir aux clients et clientes passant par la case Plaisir. Quoi de mieux, à bien y penser, de cacher ses maux en essayant d’apaiser ceux des autres. La possession de cette tribulation en ne se privant pas de verdurer sa silhouette, Dacien resta dans le retrait de ne pas envahir son espace pour mieux lui laisser entretenir cette distance entre eux. La regarder se lever pour l’inviter à passer à autre chose. Son enfer se résumait en un seul nom. Adryan. Le sien, quel était-il?

Savoir ne serait pas de bonne augure quand on sentait le mépris que la Noiraude n’avait aucune difficulté à mettre en place. Le Brun ne savait encore de quoi il en retournait et sûrement qu’il ne souhaitait pas l’apprendre pour ne pas lui tourner le dos quand la nécessité de continuer lui faisait avouer de passer à autre chose.


Je n’ai point pour habitude d’emmener boisson dans l’alcôve mais si vous y tenez…

A sa demande, une bouteille de vin rouge fut prise. Galant, courtois, avec cette arrogance quelque peu malsaine à certains instants, emprunte indiscutable faisant parti de son être tout entier, Dacien tendit le bras à la jeune femme pour lui offrir l’accompagnement jusqu’à l’Initiée. Aucun mot ne sortit de ses lèvres durant le trajet, alors que Umbra détenait cet éloignement sans se détacher de son bras. La brusquerie ne pouvait se faire à ses dépens quand l’Ebène se souciait d’accorder une proximité furtive de pouvoir la conduire jusqu’à la pièce éclairée par des bougies, aux attraits fins et respectueux de la première fois.

Dacien avait cette impression d’être indésirable et passage obligatoire à une reformation de soi en même temps. Les jais de la jeune femme restaient ternes, lui laissant le champ libre pour s’imposer sans pour autant l’y inviter. Tout ceci était troublant. Cependant, la nécessité d’entrevoir ce qui pouvait se cacher derrière ce mal pour décupler autant de distance entre eux se ressentait. Peut-être aurait-il les liens retenant cette éraflure pour les délayer et de lui enlever cette souffrance trop profonde.


Nous sommes arrivés, lui dit-il d’un ton posé en déclenchant ce cliquetis, ouvrant la porte et l’invitant à franchir le seuil. Le battant fut refermé derrière lui délicatement. Le vin se posa sur un trépied non loin de l’entrée. Quelques pas vers elle. Ses mains s’emparèrent de ses épaules sans aucune contrainte, avec le bien fondé de paraitre agréable, pour déployer cette cape lourde qui ressemblait plus à une vieille couverture vu l’état afin de la mettre à l’aise. Il posa la lourdeur sur l’un des fauteuils, regardant de la tête aux pieds la Noiraude pour s’apercevoir que la tenue était d’une masculinité noire. Ses jades vinrent rejoindre ses noirs lentement avant de ne pouvoir glisser doucement.

Désirez-vous un verre pour vous délasser?

Seulement quelques mots pour couper l’atmosphère qui se ressentit pesante d’un seul coup.

Umbra
Prenant fébrilement appui sur le bras de Dacien en guise de courtoisie, l'Ombre se laisse mener dans ces couloirs inconnus. A les observer déambuler, on peut comparer leur démarche à celle d'un condamné vu l'allure de la jeune femme. C'est à se demander qui des deux est là de son plein gré. Le mutisme de la Noiraude révèle tant son anxiété que son avidité. A leur passage, les iris de jais scrutent les portes closes et instinctivement, les oreilles se dressent à l'affût du moindre bruit. Cependant, rien ne l'alerte dans leur courte traversée. Aucun son ne l'interpelle si ce n'est quelques éclats de rire perçant le vacarme délaissé.

L'huis se referme dans le dos d'Umbra avec la soudaine et désagréable sensation d'être prise au piège. Le regard s'écarquille légèrement pour détailler la pièce alors que le Courtisan la libère de son cache-misère. Tandis qu'il la jauge sans réelle discrétion, l'oeillade sombre fuit dans la chambre. Fidèle à l'Aphrodite, les lieux transpirent le luxe et la volupté du sol au plafond. Pour autant, si tout le revêtement se veut fastueux, rien n'indique la luxure de l'endroit. Au contraire, le mobilier se voudrait presque timide et chaste. La mercenaire répond vaguement d'un mouvement de tête à l'interrogation du brun, l'attention happée par le décor. La Sombre se traîne nonchalamment dans les recoins de la pièce. Défaut du métier ou curiosité personnelle? Le corps féminin finit par s'échouer sur un fauteuil en attendant que l'homme la rejoigne. Les hématites distraits papillonnent de droite à gauche, se recentrent sur Dacien quand ce dernier s'approche.


Comment se nomme cette chambre?

Dans ce genre d'impasse, tout est bon à s'attarder sur les futilités. Tout est prétexte à perdre encore un peu de temps. Assez pour gagner le répit de l'alcool sillonnant les veines marbrées, dénouant les méninges figées et libérant les sens prisonniers. Une latence de quelques gorgées avant de se laisser submerger, de se noyer.
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Dacien2
Le verre de rouge à la main, Dacien s’approcha de la Noireaude pour lui tendre la coupe quand celle-ci se précipita sur l’insignifiance de la pièce. Un sourcil se levant. Assise dans un des fauteuils, l’Arrogant ne put s’empêcher de penser que l’affaire allait être compliqué pour ce soir. Il avait patience certes mais, il n’en restait pas moins que l’on ne venait pas au Lupanar pour admirer l’intérieur des alcôves. Si Umbra désirait discuter, pourquoi ne pas rester dans le salon? Quelque chose lui échappait. Une connaissance, un détail quand il essayait de se montrer raisonnable. Une commissure s’étirant dans un silence implacable et de lui répondre l’Initiée tout simplement.

Le seul moment où il se sentait vraiment lui et où plus rien de malsain ne venait s’incruster dans son esprit était bel et bien celui-ci. Ce moment où vous alliez offrir vos services pour quelques écus. Ce moment où vous étiez important pendant quelques heures pour la personne vous accompagnant dans cette soif d’achèvement. Ce moment où vous meniez vous-même la danse pour l’imposer à l’autre en se souciant de faire plaisir, d’offrir le meilleur. Mais là, une certaine réticence se ressentait, ce qui rendait Dacien fébrile. Pourtant, il ne put s’en empêcher. La coupe reprise de sa main, sa dextre tombant dans la sienne et de lui assigner la levée de son corps auprès de lui. Si la Dame en Noir n’avait pas idée dans quoi elle s’était engouffrée, elle le comprendrait à ses dépens.

Le Courtisan aiguisa son regard pour déployer cette lueur envieuse de lui concéder le meilleur, comme pour toute cliente, et d’avancer sa dextre doucement pour l’apposer à son cou afin de la faire glisser dans ses ébènes avec la simplicité qui se devait. Ses phalanges tombèrent sur sa nuque avec ce nuage de douceur qui lui appartenait et de rejoindre le devant de son buste pour délasser les liens maintenant son gilet en place. Ses verdures ne quittèrent pas ses noires pour se quérir du moindre signe qui pourrait l’influencer à stopper quelconque geste et de faire longer une phalange le long de la couture de la chemise qui se trouvait auprès de ses seins. Sa commissure s’étira de nouveau. Ses lèvres s’approchèrent lentement de son cou quand l’Arrogant eut fini de dégager les quelques mèches et de les déposer à même la peau délicatement, laissant un filet humide se déposer pour remonter jusqu’à l’écoutille et d’y délester chaleureusement.

Il va falloir vous débarrasser de cela aussi, j’en ai bien peur…..

En effet, les tissus commençaient à devenir de trop. Il fallait s’en séparer. Le Brun avait débuté de l’effiler. La question de continuer faisant son apparition, il préféra lui laisser le choix de le faire ou non, sentant ce pic incessant de vouloir battre en retraite alors qu’elle se forçait à rester. Ses dextres se mirent de part et d’autre du tissu recouvrant son buste afin de le sortir de ses braies et de le lever pour apposer ses phalanges sur sa peau gracile avec cette finesse courtisane qu’il mettait en œuvre. Ses doigts remontèrent dans le dos, rapprochant son corps du sien et d’imposer ses lèvres dans son cou une nouvelle fois avec entrain. Ne pas lui laisser trop le temps de réfléchir et de faire monter en elle la sensation d’un désir soudain.

Umbra
[I want your drama
Je veux ta tragédie
The touch of your hand
Le toucher de ta main
I want your leather dirty kiss in the scene
Je veux ton baiser sale et de cuir sur scène]*


L'Ombre s'est assez jouée de la patience de Dacien. A tel point que ce ne sont plus les éclairs du désir qui les lient maintenant mais , les foudres de la frustration. L'attraction et la curiosité se muent déjà en une sourde lassitude. Les préliminaires ont-ils trop duré? Le plaisir de se découvrir s'est-il déjà perdu? La carcasse se redresse à l'intimation, la distraction ou plutôt la provocation touche à son terme. L’évitement est amusant quelques minutes, à s'éterniser, on appelle cela une fugue.

Au premier contact, le brun se veut doux. Il l'effleure du bout des doigts comme si elle n'était qu'une fleur fragile. Les iris de jais noyés dans les émeraudes du courtisan le toisent désagréablement. S'il savait simplement qu'elle n'était qu'une mauvaise herbe, surement lui arracherait-il des soupirs avec plus de fermeté. Derrière les traits implacables de la Noiraude, il y a la peur de souffrir une énième fois mais plus présent, il y a la rage de vaincre ces mauvais souvenirs. Sont-ce ses pensées et l'idée d'un avenir moins pesant qui l'éveille soudainement ou plus présentement, le contact des lippes masculines dans son cou qui la réveille?

Il va falloir vous débarrasser de cela aussi, j’en ai bien peur…..

Les lèvres s'entrouvrent afin de répondre mais ne s'extirpe alors qu'un hoquet de surprise alors que subitement, le corps stoïque vacille dangereusement entre les mains habiles de l'homme, les maigres formes venant se presser contre sa carrure. Un intense frisson lui retrace l'échine tandis qu'elle tente de reprendre pied en resserrant ses phalanges dans le tissu lui recouvrant le dos. La mercenaire semble troublée, le visage penchée près de l'épaule masculine, la chair de son cou en pâture, ses traits paraissent plus souples et accueillants. Est-ce l'ivresse qui la grise autant ou la fougue imposée? Ne plus réfléchir, ne plus analyser. Cependant, tout persiste à être raison de rester sur les gardes, tout demeure barrière au moindre menu plaisir. Une envie s'immisce lentement dans l'esprit alcoolisé, celle de s'abandonner pour une fois. Rien qu'une fois.


Je vais surement fuir encore et encore mais je vous gage de me retenir le plus longtemps possible.

Les mots sonnaient comme une supplique au creux de l'oreille courtisane. Pour appuyer leur teneur, les paupières se ferment un court instant en signe de confiance. Même si l'oeillade brumeuse se rouvre aussitôt, le geste est là. A-t-il seulement conscience de l'ampleur de l'effort? Certainement pas. Se reculant légèrement pour rester à bout de bras du brun, la Corneille se déplume sans grâce et avec beaucoup de pudeur. Dans son regard, on peut lire la crainte d'être raillée mais pire encore, d'être démasquée. A fleur de peau, le cuir aux bras et à l'épaule gauche s'est déjà craquelés en diverses marques et cicatrices. Ne reste de féminin que le galbe de sa poitrine gonflée d'une grossesse inachevée. La dextre de la Bâtarde vient cueillir la poigne masculine et l'invite à se poser sur sa hanche creusée d'un régime draconien. Le regard coule sur les doigts posés sur son épiderme. Il n'est plus question d'affronter ses prunelles clairs dans cette posture.

Surprenez-moi, tonne alors résolument de sa voix éraillée comme un ordre ni plus ni moins.


[You know that I want you
Tu sais que je te veux
And you know that I need you
Et tu sais que j'ai besoin de toi
I want it bad
Je le veux tellement fort

Bad and bad
Tellement fort]*


* Paroles de Bad Romance de Lady Gaga

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Dacien2
Le contraste. Cette sensation de refus avec un forçage presque surhumain de continuer dans la voix entreprise quelques minutes auparavant. L’Ombre venait de changer en une fraction de secondes alors que Dacien prenait le temps d’apposer chaque phalange sur son corps encore vêtu. La finesse de son corps en disait long sur cette femme qui préférait paraitre sûre d’elle, à la limite de l’arrogance comme si elle aurait souhaité lui invoquer la volonté de la fuir pour mieux s’en débarrasser. Pourtant, sa fébrilité de, ne serait-ce que penser à l’acte, avait l’air de lui imposer une retenue incessante. Malgré tout, aucune réticence de le laisser prendre les commandes pour mieux l’emmener à ce qu’elle était venue chercher.

Sans savoir pourquoi, Dacien mettait en œuvre la douceur à chaque geste, avec cette parcimonie d’insolence qui la forçait à rester auprès de lui. La mercenaire ne paraissait plus qu’une femme fragile aiguisé par les douleurs du temps retraçant une vie défaillante en tout point. La requête fut amorcée. L’Arrogant laissa l’émeraude se déployer un instant dans ce noir apparemment frêle et abandonné pour n’instaurer qu’un laisser aller au creux de ses bras alors que cela n’avait pas l’air de coutume chez cette femme. L’effeuillage devenait confusion sans ne comprendre bien pourquoi. Et alors que, jusqu’ici, il se posait la question de cette retenue face aux hommes en général, en la voyant dévêtue, il comprit éventuellement la cause de cette réticence. Il observa avec ce vert, sans offense, sans sourire, sans déployer une once de dégoût la femme devant lui dans toute cette splendeur fiévreuse d’un hasardeux regard écoeurant en découvrant la peau abîmée, déchiquetée par endroit, ce qui aurait pu amener un bafouage dans tout son éclat. Son minois avait changé. Affectif fut-il de ne voir en elle qu’une simple femme alors qu’elle prélevait elle-même cette affliction chez les autres de par son regard noir emprunt à la douleur et les meurtrissures de tout temps. Dacien transforma chaque seconde en minute et chaque minute en heure. Malgré lui, malgré l’enfer qu’il ressentait à chaque instant, il le mit de côté pour ne garder que le meilleur de sa personne et de pouvoir l’offrir à la Noiraude sans aucune contrainte. Toute femme était différente, celle-ci était particulière.

La main féminine vint attirer une de ses dextres et de l’amerrir au creux de cette hanche en baissant ce noir perdu dans ses affres et ses méandres. Ce n’était guère une compassion ou un quelconque désœuvrement de pouvoir satisfaire une mercenaire s’offrant les plaisirs d’une chair courtisane mais plutôt un luxe devant cette carrure sûre d’elle avec les tissus mais tellement fragile une fois dénudée. Et bizarrement, l’insolence disparut pour laisser place à la contemplation d’un corps féminin puisqu’il était ainsi en première instance. L’autre main s’enfila autour de son cou, doucement, rassurant à la fois et de chercher le noir ayant besoin de cette confiance accordée avant l’effeuillage.


Je gage de vous garder le plus longtemps possible…

Dacien n’eut que le temps d’enlever sa chemise quand il entendit un surprenez-moi tombant à ses écoutilles. Il l’attira contre lui, posant son buste contre sa poitrine, entourant ses bras autour d’elle et de laisser tomber ses lippes à son cou avec ferveur. Il n’eut aucun mal à se plaire pour embrasser quelques parcelles de son épiderme en descendant à son épaule et de revenir au devant de son buste en la faisant se pencher en arrière afin de susurrer le bout de ses seins. Et de dévaler encore la pente de son corps pour se rendre à son ventre creusé pour ramener ses mains aux devants de ce corps à lui délacer ses braies délicatement et de lui abaisser avec la lenteur inhabituelle dégagée pour elle.

Laissez-moi vous débarrasser de ceci…

Quand il leva chacune de ses jambes pour extirper définitivement ce qui entravait la continuité. Allez savoir pourquoi, Dacien se faisait doux et chaleureux, comme l’appel de la bonté qui se réclamait en regardant Umbra se mettant à nue de toute part. Il se releva, ses mains aux abords des cuisses de sa Cliente, caressant ses maigres fesses, remontant dans son dos en faisant décemment couler ses doigts le long de la colonne vertébrale et de revenir sur le devant de son corps pour effleurer sa poitrine et offrir ses lèvres entre ses monts. En cette nuit hivernale, la mercenaire serait femme entre ses mains.

Umbra
L'insolence fait place à l'indolence. Il n'est plus de regards en coin , d’œillades narquoises ou de rictus bordant la commissures des lèvres. Alors que le linceul chute, l'heure du jugement parait passée, ne reste là que la sentence. Doucereuse torture de s'infliger un tel contact. L'Ombre entame donc là sa pénitence afin de retrouver un semblant d'innocence. Les paumes masculines vont et viennent sur le cuir blafard, peut-être la pulpe des doigts tente-elle le braie de ses cicatrices. Non, il préfère s'attarder sur ses courbes sans plus de relief. Le courtisan prend son temps à explorer ce nouveau corps ou plutôt, un énième. Un peu trop à son goût, d'ailleurs.

A la détailler de la sorte, Umbra se demande si le grain de sa peau lui est doux, si ses rondeurs bien que peu opulente, lui sont fermes, la fragrance de son corps lui enivre-elle les sens, embaumant son esprit? Se posant ce genre de questions, la Bâtarde ne peut s'empêcher de se sentir soudainement bête de foire en vente ou pire, à l'abattoir. A cette pensée, son sang vrille dans ses tempes et tous ses muscles se raidissent subitement sous ses mains. Un haut le coeur lui retourne les tripes et instinctivement, voilà que les iris de jais se ferment. Les traits se tordent furtivement d'un léger écoeurement mais tout s'efface lorsque la langueur se mue en ferveur.

Les effleurements agaçants s'affirment pour s'imprimer dans sa chair. Ce qui n'était que caresses limite indécises se précisent avec entrain. Un soupir de soulagement franchit ses lippes mauves. L'étrange impression d'être réelle et palpable la rassure quelque part. Ce n'est plus un fantôme que l'on frôle du bout des doigts. Le corps se cambre, offrant sa poitrine à la bouche du brun. Le bras s'enroule autour de ses épaules dans l'espoir de garder la pression du contact encore quelques minutes. Les silhouettes se pressent également, créant une certaine tension charnelle entre les épidermes. Celui de la Noiraude trésaille timidement, quand une fois, entièrement dénudée, les phalanges courtisanes remontent sur son cuir.

La jambe droite meurtrie d'une balafre mal cautérisée se rabat contre celle de gauche. Seul un léger creux entre ses cuisses dû à sa sous-nutrition demeure contre son gré. Le coeur se met à cogner l'alerte dans tout son être. Les genoux faiblissent et la carcasse tremble fébrilement. Des images ressurgissent avec violence dans son esprit. La panique se lit aisément sur sa gueule cassée. Pauvre d'elle, emprise à ses démons, là voilà qui chancèle, tâchant de battre en retraite. Les yeux légèrement écarquillés dévisage Dacien sans le reconnaitre. Qui est-ce? C'est un homme.

Le corps s'ébroue difficilement, la paume se plaque contre la chemise masculine et le bras s'étire finalement pour réaffirmer l'espace vitale de la mercenaire, ses remparts de sécurité. Les lèvres remuent en une excuse confuse et inaudible avant que la manchote ne coupe court au contact en se dirigeant vers sa coupe de vin tantôt délaissée. Dos à l'homme et à distance raisonnable, la Corneille vide sèchement le contenu de son verre avant de s'en resservir un sans plus attendre. Reprenant un faible aplomb à s'évader dans d'autres gestes et surtout dans l'ivresse, la boiteuse demande avec un trouble marqué.


Déshabillez-vous, je vous prie.

Sans attendre sa réaction, l'Ombre prend place, calice en main, dans le fauteuil. Les jambes croisées avec pudeur, laes épaules courbées pour que le dos ne touche pas le dossier du siège et bien évidemment, dans l'espoir de voiler ses petites poires dressées par l'excitation. Les lèvres viennent quérir à nouveau le carmin âpre et fruité tandis que le sombre regard en profite pour s'aiguiser sur la carrure masculine. L'oeil vif, la bouche pressée contre le rebord du récipient, Umbra observe, cherchant à se repaitre du spectacle. D'un petit signe des doigts sans lâcher l'objet au creux de son poing, elle lui fait signe de s'avancer pour profiter plus encore de l'angle de vue. Ou comment renverser la tendance et se sentir maitre du jeu du haut de son perchoir, la proie mise à nue...
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Dacien2
Dacien sentait cette fébrilité de présence se réengager alors qu’il la croyait disparue au moment où il décida de l’effiler pas à pas, phalange après phalange et de laisser ses doigts parcourir, sans ambages, chaque parcelle de peau. Toutes les nuits lui offraient cette perte de conscience réelle et de laisser de côté ses tourments pour s’abandonner quelques heures dans les bras d’une femme avec cette danse qu’il aimait et à laquelle il mettait un entrain particulier. Pourtant, cette femme allait chercher plus loin que ses coutumes quand les paupières se fermèrent pour échapper à certains mauvais souvenirs. Du moins, voilà ce qu’il ressentait en l’observant d’un vert incertain dans la continuité de la soirée. Paradoxale était-elle de poursuivre l’aventure alors que son corps donnait les impulsions de la négativité.

La Cliente était là, entre ses mains, lui offrant une pause dans son existence grise qui se transformait en noir pour mieux enfoncer cette emprunte célèbre de la Fin. De temps en temps, Dacien y pensait sans vraiment y croire mais, ce soir, tout se défaisait pour s’approprier une femme qui luttait contre des démons. Sa peau avait beau être parsemé de violence, aucune trait ne l’effrayait ni même le dégoutait. Se sentir important pendant ces quelques heures, presque indispensable entre ses bras et de lui démontrer que l’inverse était réel aussi. Il la garderait auprès de lui, le plus longtemps possible, sans vraiment savoir pourquoi alors qu’il lisait dans ces jais la peur d’avancer et de ne plus maitriser les gestes qui pouvaient courir pour abandonner son corps. Ses dextres ne se privèrent aucunement de se promener sur ce corps meurtri mais doux au toucher quand ses lèvres vinrent en quérir la pulpe pour insuffler ce désir recherché. Et quand tout semblait prendre le cours des choses, la main d’Umbra se posa sur son torse encore vêtu et de le repousser, décidant que son espace était trop envahi. L’Arrogant la regarda faire, posé au milieu de la pièce, l’œil affamé de cet éclat d’envie et de ne pas comprendre ce pourquoi de réticence présent encore.

Il n’y avait rien de plus frustrant qu’une cliente décidant du jeu à mettre en place quand elle prit place dans ce fauteuil et de l’entendre demander ce qu’elle aurait pu faire elle-même. Dacien la laissa prendre place dans ce coin où elle semblait reprendre du poil de la bête. Cependant, cela ne resterait pas ainsi. Le maître du jeu ne laisserait cette charge pour rien au monde quand Umbra croyait maintenir les cartes en main. Il s’approcha quand elle fit signe. Il s’approcha du fauteuil, apposant chaque main sur un accoudoir de part et d’autre de son corps, laissant ses émeraudes parcourir ses traits fins, creusés par une mauvaise nutrition certainement et ce grain de peau qui ressortait doucement quand le contact des deux corps s’enchainaient. Et de faire remonter ce vert au noir, plongé son regard dans le sien avec ce sourire en coin qui revenait tel un inconvénient que l’on ne voulait point subir et d’attraper son verre pour le poser sur la console non loin du fauteuil. La main de la Noireaude fut prise quand il se releva pour l’obliger à faire de même et de l’entourer de ses bras par la taille afin qu’elle ne puisse s’échapper. Ses doigts parcoururent chaque centimètre carré de cet épiderme qui semblait piqueté de désir en dévalant l’échine et de se retrouver en premier lieu sur la pulpe de sa fesse pour continuer avec entrain jusqu’à la cuisse et de lui soulever sa jambe pour la lui plaquer contre sa taille. La main posé à son dos vint s’engouffrer dans sa nuque, chaque doigt se perdant dans cette chevelure ébène et d’avoir ce regard avide de plaisir quand l’Arrogant cherchait à la mettre à l’aise pour qu’elle puisse lâcher du lest. Les phalanges caressèrent cette cuisse avec cette ferveur qui se mettait généreusement en place, venant chatouiller doucement la caverne féminine qui n’était qu’au bout de ses doigts. La maintenant contre lui, scrutant chaque mouvement pour apercevoir cette envie de continuer encore pour briser enfin cette glace bien trop présente à son goût, Dacien approcha ses lippes à son oreille et de lui souffler avec sensualité.


Vous devriez le faire vous-même…

Lentement ses lèvres s’égarèrent sur sa peau, léchant son cou puis son épaule pour revenir au devant de son buste et de laisser ses phalanges dessiner le contour de l’entrée caverneuse avec cette délicatesse que la femme entre ses bras lui inspirait.

Je suis sûr que vous vous en sortirez très bien.

Une main pouvait parfaitement défaire un bouton tout seul. Quand on voulait, on pouvait. Et la volonté était bel et bien présente malgré certaines réticences dû à quelques tourments aiguisant parfois ses actes et de retenir tout mouvement pouvant émaner un certain plaisir. Dacien prit sa main, la cala sur son torse à hauteur du premier bouton pendant que ses phalanges ne se pressaient pas pour pénétrer dans son intérieur. Parfaire chaque contour et instaurer cette appétence recherché pour ne plus s’en défaire afin de s’évader quelques heures autant pour elle que pour lui.

Umbra
[Les seules choses dont on espère bien se tirer sont les sales histoires et les beaux draps] -Pensée d'Umbra-

L'Ombre l'a mauvaise, pourquoi se rebelle-t-il ainsi? N'est-il pas payé pour se soumettre aux volontés du monnayant? Si les mercenaires ont conscience de la valeur de l'argent, de la loyauté de l'or alors le courtisan n'est sûrement qu'un brigand sans principe, pensant que tout lui est dû. Bien qu'elle s'est promise intérieurement de ne plus chercher à réfléchir, tergiverser reste actuellement l'unique échappatoire entre les bras masculins. S'articulant sous ses doigts devenus barreaux, l'Oiseau est revenu en cage aussi tôt qu'elle a pris son envol. Si dans les émeraudes du brun se lit la frustration, dans ses propres jais se reflète une sombre colère.

Elle ne déboursera pas un écu pour se faire humilier de la sorte et bien que grondant dans son for intérieur, une autre sensation plus agréable apaise délicatement ses maux. Une insidieuse excitation l'échauffe, dénuant ses muscles nerveux, assouplissant ses hanches. La Bâtarde serait tout bonnement incapable de décrire ce ressenti si confus soit-il dans son esprit embrumé. Un desiderata naissant au creux de ses cuisses, l'irrésistible envie de se laisser envahir par cette chaleur concupiscente, de se noyer dans ce désir ardent jusqu'à s'en consumer. La jambe plaquée contre la cuisse courtisane s'enroule d'elle-même, le bassin se cambrant lascivement vers la source de cette nouvelle tentation. La tension semble redescendue, la Noiraude parait plus calme voir même sereine.

Ses doigts glissent sur les l'étoffe de Dacien, la déboutonnant sans accroche au passage. La paume écarte les tissus pour mettre à jour son torse. Il y a si longtemps qu'elle n'a pas pris de satisfaction à regarder un homme. Les phalanges se pressent sur sa peau ferme, se promènent sensuellement des clavicules à la ceinture. Bientôt le bras vient se perdre dans son dos, resserrer l'étreinte pour que les poitrails s’effleurent. La mercenaire s'abandonne lentement, se déhanchant sous la dextre masculine, elle se régale du contact des épidermes lovés. Le sien frémit à vu d'oeil, ses mamelons se durcissent de délice et bientôt, les lèvres s'entrouvrent pour soupirer d'aise.

La dextre plonge aux creux des reins du courtisan, chute jusqu'à son fessier pour en agripper sensuellement la chair. Le cuir de son propre ventre ainsi que de son pubis s'irritent légèrement à remuer contre les vêtements restant. Ces derniers n'étant alors plus qu'une barrière à retirer, les doigts habiles et précipités se chargent de les faire crouler à terre. Les pupilles brillant d'ivresse se délecte du spectacle, les crocs aiguisés viennent pincer la lippe mauve en une moue conquise. Qu'il semble bon de redécouvrir une once de plaisir.

La tête brune bascule légèrement en arrière, offrant son cou à nouveau avec une soumission presque innée. L'être à fleur de peau, dans une posture plus que suggestive, quémande sans prononcer un mot. La main s'en est allée quérir la virilité mûrissante, cajoler leurs extrêmes fragiles. Malheureusement, à ce contact, l'angoisse ressurgit lentement, l'appréhension va finir par lui gâcher encore cet instant. Elle le sait, elle le sent. Les paupières à demi-closes, à mi-chemin vers une fuite pleine de promesses, se rouvrent et les lèvres remuent, plaintive:


Retenez-moi plus fort...
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