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La fin des haricots

Alienor_de_sabran
Citation:
Papa,

Il faudra que tu me pardonnes d'avoir fait cela. Dois-je chercher à t'expliquer mes raisons ? Elles ne seront jamais assez bonnes. Je suis seule. Terriblement seule. Alors j'ai décidé d'aller rejoindre ma mère qui doit m'attendre là-haut. Je sais que les gens comme moi ne vont pas au Paradis, mais j'espère que Dieu voudra bien faire une exception. J'espère m'en aller le coeur léger. Je pardonne tout. A toi, de m'avoir délaissé pour la beauté et la fraicheur de Colombe. A Colombe d'avoir éloigné un père de sa fille. A Aimbaud, d'avoir brisé mon cœur d'enfant. A Hersende, Clément, et aux autres aussi, d'avoir placé quelques bâtons dans mes roues à dessein sans doute (même s'ils ne l'avoueront jamais, et ne se l'avoueront sans doute même pas à eux-mêmes). Et aux autres, comme Alix et marraine, et Jeni aussi, à qui je crois ne rien avoir à pardonner tant elles ont été des amies et des soutiens indéfectibles, mais on ne sait jamais, j'ai trop peur qu'elles finissent par se reprocher quelque chose à elles-mêmes. Et j'espère que tous me pardonneront pour ce que j'ai pu leur faire subir tout au long de ma courte vie, et pour ce que je m'apprête à faire. Inutile aussi de me pleurer, je n'ai jamais aimé les larmes et surtout les larmes de crocodile. J'ai la foi, et l'espérance de m'en aller vers un monde meilleur, et j'espère ne pas avoir trop péché parce que celui-là (de péché) va déjà peser assez lourd dans la balance. J'espère que Riri priera un peu pour moi, et Son Éminence Arnault aussi même s'il doit avoir beaucoup trop de choses à faire à Rome pour avoir le temps de penser à la petite marquise de rien que j'étais. Riez, dansez, chantez, et même pissez sur ma tombe si ça vous chante, je suis trop lasse pour me préoccuper de remords ou de regrets, et même si je sais que l'image que je laisserai de moi ne sera pas la meilleure, loin de là, j'espère que tous finiront par repenser à moi avec un peu d'indulgence. Voilà la lettre finale et brouillonne d'une petite cloche de quinze ans qui n'attend déjà plus rien de la vie, cloîtrée dans son château depuis des mois après avoir magistralement foiré tout ce qu'il lui a été donné de toucher au long de sa petite vie. Tiens, j'ai oublié Astana, j'espère qu'elle, elle ne m'oubliera pas. C'est égoïste. De toute façon, c'est pas comme si quelqu'un en avait quelque chose à fiche. Faites grandir l'espoir que je n'ai su avoir, et... Papa, je te souhaite sincèrement d'être heureux avec ta future nouvelle famille, j'aurais été heureuse d'avoir un petit frère, je lui aurais appris à se battre et à devenir un vrai chevalier, celui que je ne serai jamais.

Avec tout mon amour,

Aliénor.


Le lendemain matin, on retrouvera étendue dans son lit la petite vicomtesse déjà froide et raide, tenant fermement dans sa main une petite fiole. Le poison, l'arme des femmes, et sa dernière facétie aura été d'en être finalement une uniquement au jour de sa mort.
Alienor_de_sabran
Pleurez pas les loulous, on se retrouvera un jour ou l'autre !

En attendant, ce topic est ouvert à tous, à vous de réagir comme vous le souhaitez à la mort d'Ali !

Et si vous souhaitez garder le contact, au cas où je vous aurais déjà pas sur skype ou facebook ou les deux, un p'tit MP et on règle ça !
Sabdel
La nouvelle était parvenue jusqu'à elle. La stupeur figea son visage.

Mais nooonnnn!!!!!!!!

Ses pensées s'embrouillèrent.
Quelle malédiction!
Elle vit défiler devant ses yeux le souvenir de Prunille.
Elle imagina l'état de détresse de Mateu.

Sabdel avait le coeur serré. En devenant sa vassale, elle lui avait promis assistance. Même au delà de sa fonction de Marquise dans son esprit. Elle n'avait pas compris qu'Aliénor était aussi mal. L'impertinence qui servait de carapace à la jeune de Sabran lui avait empêché de voir clair, de deviner l'inimaginable.

Elle se laissa tomber sur une chaise et se recroquevilla sur elle-même, l'image d'Aliénor flottant devant ses yeux.
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Francuski
chef chef el'marquise l'est morte !!!

Frim est morte ?

naaan l'aute !

Hersende ?!

naaan l'jeunette, bin joli. Al'nor. a'cqui parait l'ont r'trouvé morte dans s'lit, avec ed'poison d'in s'main.

Ah ben mince. Mettre fin à ces jours si jeune. Enfin elle a pas été gâté par la vie cette petite. Ne pas avoir de mère. Ne pas avoir de famille finalement.

ET de se dire que finalement comme il l'avait toujours pensé, qu'elle aurait du rester à sa place et pas vouloir se voir trop grande en prenant la place de Marquise. Et vu le résultat, ça n'avait pas du aider. Mais ça ses ouvriers n'auraient pas compris alors inutile de le dire à haute voix

Enfin bref, la pause est terminée, au boulot vous autres.
Ledzeppelin
Elle était venue avec joie en Provence et en repartait avec de la peine au coeur. Alienor avait été retrouvée morte par sa volonté.

Elle se fit forcément plein de remords. Et si ? ..... Et si elle ne lui avait pas écrit cette lettre lui demandant de se présenter comme Marquise, la propulsant trop vite à une place à laquelle elle n'était pas préparée. Qu'avait-elle fait ?

Elle n'était pas proche d'elle, loin de là mais dans le moment ou ils étaient, la jeune fille brillait comme une étoile et lui semblait l'idéal de la Provence : jeune belle, entreprenante .... Oui la jeune fille représentait ce qu'elle espérait pour la Provence. Mais la tache était dure pour elle ... Elle fit de son mieux en tout cas, mais elle n'avait pas pu l'aider, vivant trop loin et Alienor s'était surement épuisée. Elle se souvient de la naissance de la petite lors de son dernier mandat, sa mère mourut juste après, obérant dès le début la vie de l'enfant.

En montant sur son bateau elle se retourna tristement :

Adieu pitchoune ! Sois heureuse !

arf ... un 4ème avatar ? enfin ceux que je connais du moinsˆˆ Bon jeu et merci pour les moments de jeu partagés.

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Yueel_arystote
Guyenne, mars 1453, sur les routes

...

Il fallait qu'il s'arrête un instant. Il ne pouvait plus avancer, il avait besoin de boire. Oui boire des litres de vin...

Arystote fit signe à ses compagnons de route.

- Nous passerons la nuit à Cahors.

Michel, venait de lui apporter la nouvelle de Fréjus. Aliénor avait mis fin à ses jours. Il avait promis qu'il serait toujours là pour elle, pour la mémoire de Prunille... Il avait échoué. Tous deux avaient perdu leurs mère trop tôt. Tous deux avaient été des enfants malheureux.

Retenant des larmes peu viriles, il se tourna vers la charrette qui contenait les futs de vin qu'il ramenait en Provence.

- Ouvrez-en un ! Vite !, ordonna t-il comme si un ton impérieux l'aidait à se donner contenance.

Il se plongerait dans l'ivresse toute la nuit...
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Hersende
Hersende avait appris la fin désespérée de celle qu'elle avait longtemps considérée comme une peste, puis qui avait suscité en elle de grands espoirs quand elle était de venue Marquise.

Hélas, ceux-ci avaient vite été déçus : la jeune Aliénor, comme Arystote quand il était devenu Comte, s'était chargée trop tôt de responsabilités qu'elle ne pouvait assumer. Aussi avait-elle vite pris le large et était retombée dans la futilité de son âge.
La prise de conscience tardive de son échec l'avait conduite au désespoir... et elle n'avait trouvé que cette solution pour y échapper de manière définitive.

Pauvre enfant, dont la vie avait été semée de tragédies... Le pouvoir était bien cruel.
Hersende ne comptait plus les Comtes qu'elle avait vu disparaître ou devenir fous à l'issue de leurs mandats. Les lourdes charges pouvaient broyer les individus fragiles...

Une prière fervente monta de ses lèvres pour l'âme de la défunte, afin qu'elle trouve le repos.
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Hersende de Brotel, Comtesse de Valréas, de Mazan et de Narni, Baronne d'Istres, Dame de Céreste

Le.vieux.mendiant



-Pensées d'un vieux mendiant, accompagnées de celles d'un chancelier mendiant de lumière. -



En ce jour le soleil meurt, en même qu'un autre, plus petit certainement, mais un tout de même.
La dernière tempête ayant déferlée sur Fréjus a fait un mort : Fréjus. Car c'est ainsi que l'on veut qualifier ceux qui détiennent la terre, son nom devient le leur et il semble que le caractère de la seigneurie imprègne le seigneur. Ainsi Fréjus, dans sa robe de sable et son écrin d'eau devait prendre au matin la brume et au soir la clarté. La terre là bas ruisselait tout comme les flots au travers de la main quand ils viennent la fouetter d'un geste léger. Ainsi va et a-t-elle filé, légère, trop douce encore pour le pouvoir et pourtant déjà durcie, en son être. Pouvoir qu'elle avait fuit, plutôt qu'endossé, et qui semblait, alors qu'elle l'avait touché désormais, plus l'inquiéter que la fasciner; la solitude des monarques et l'émancipation au bord du nid l'avait conduit encore plus près de l'infini.


Quelque part, en Touraine, un Chancelier a versé une larme qui lentement a rejoint le flot de celles qu'il verse dans sa petite nuit comme il l'appelle souvent. Il n'a pas le sentiment d'être coupable, d'avoir été foncièrement mauvais, et il suffit de voir ou il en est aujourd'hui pour comprendre qu'il n'a pas cherché à profiter de feue la Marquise. Mais le Chancelier ne peut dire en public ce qu'il pense de tout cela, du désastre d'une vie qu'il n'a pas aidé à réparer, il doit rester avec cet ajout aux regrets et ne sera pas de ceux qui viendront plus au moins l'âme en peine devant le tombeau à peine scellé. Il viendrait, c'est certain, quand la pierre sera devenue plus grisâtre et qu'un léger voile de mousse aura envahi les pieds de la tombe et dans tant d'esprits le souvenir déjà sera disparu. Il paraîtrait bien indélicat que celui qui semble avoir de ceux qui ont poussé l'acte soient de ceux qui pleurent auprès de la famille, cela ferait trop faux même si vrai.


Aujourd'hui une enfant a chuté, en les descendant, dans les escaliers du bonheur; a trébuché sur la pierre ou son nom déjà est marqué déjà gravé dans la continuité de l'histoire du Pays, et du Peuple. Aujourd'hui un père pleure dans l'aube du bonheur de sa couche, son cœur se grave déjà de vers noirs dans l'envol de son unique enfant.


Rendez-vous à Dieu, peut être.


Si Dieu le veut ...
Deux hommes se signent à des milliers de pieds l'un de l'autre. Leur main, de la tête au buste; d'épaule en épaule, reproduit l'éternel geste. Leurs mots inaudibles s'élèvent vers celle qui déjà doit toquer chez Pierre devant les grilles dorées d'un futur paisible.



.
Eavan
Au bas des murs d'Arles

Felipe n'était pas dans son état normal. Eavan l'avait vite vu. Ils se connaissaient bien, avec le temps. Une sorte de frère, s'il n'y avait eu la différence de rang. Elle l'avait regardé. Il avait fuit son regard. D'abord il y avait eu la colère. Pourquoi une telle attitude ? Et puis elle avait vu dans son poing serré, un morceau de parchemin froissé. Elle avait ordonné à son valet de parler. Que se passait il ? Aix était tombé ? Avignon ? La Provence ? La Gaelig avait été vulgaire. A mesure que les secondes de silence s'égrainaient, l'inquiétude lui prenait la gorge et les mots qui sortaient perdaient en beauté.
Et puis finalement, alors qu'elle avait prit le salonais au col, percevant l'humidité de son regard, Felipe avait parlé. L'émotion lui coupait la voix aussi, semblait il. Il avait avoué. Son crime.

Eavan l'avait lâché brusquement, pour reculer. Tenter de nier. La chose était impossible ... Non ? Et puis Felipe de déposer le carré de parchemin dans sa main. Et la vicomtesse avait lu la nouvelle.
Du poison ?
Non ...
Aliénor...
Un assassinat déguisé sans doute ?
Soupir.
Non ...
La vérité est toujours plus dure.

La Gaelig avait rejoint sa tente, la machoire crispée et les joues mouillées.

Qu'on ne me dérange pas.

Vicomtessa .. ?

La Provence pourrait brûler que je ne serais pas dérangée Felipe ! Je suis claire !

Eavan rentra dans sa tente. Oscillant entre la rage et la tristesse. Pleurer, prier ... Demander pardon, à Aliénor, au Très Haut, de n'avoir su être là, de l'avoir laissée seule. Demander humblement au Très Haut de réunir la mère et la fille au paradis. Demander pardon à Prunille, aussi ...
Un silence régna plusieurs jours durant au campement.
Un silence pesant.[/u]
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Adrian.
[10 avril 1463 Aix]

Au petit matin, la petite troupe composée du comte de Cassis, du padre breton/provençal, de Justine, leur fille Alizée ainsi que tous leurs animaux de compagnie venait d'arriver à Aix. Combien de mois avaient-ils passé en bordelais, loin des affres de la politique provençale, des luttes éternelles et autres joyeusetés dont le Démon avait appris avec le temps à esquiver.

Après un petit ménage de printemps dans leur chaumière, puis avoir réapprovisionné le Dragon Cuivré, il attendit les clients. Aix était devenue bien calme, un silence morbide semblait régner sur les lieux qu'il avait de plus en plus de mal à reconnaître. A l'entrée pourtant, l'armée à l'oriflamme vert et au doux nom de Mistral continuait de veiller. Rien n'avait vraiment changé, ou plutôt devrait-on dire évoluer mais c'était ainsi avec la Provence.

Soudain, un jeune homme se présenta, un client, une âme qui vive en ces terres ? Le blond sourit béatement, Arystote, pas le prophète, le comte bien sûr venait d'entrer. Des remerciements pour la gestion d'une main de maître du voyage, nul brigand, nulle armée, ni même aucun ralentissement empêcha la petite compagnie de rentrer entière à la maison.

Mais au détour de la conversation, alors qu'Adrian questionnait le jeune comte sur Aliénor, le visage de ce dernier se crispa. "Elle s'est donnée la mort". Au début, il ne voulu y croire, le provençal était même prêt à rigoler, en se jetant dans l'escalier, la mauvaise pensée que voilà mais non le comte était trop sérieux, trop triste. Il n'était pas du genre à faire une aussi mauvaise blague.

Ainsi, il l'avait appris au cours de leur traversée du royaume de France, Adrian avait été si fantomatique, qu'il n'eut l'occasion de boire en soirée avec Arystote, il aurait alors pu savoir...

Après l'acceptation, le questionnement, comment, pourquoi ? Elle n'avait pas été une grande marquise, simplement elle car il ne fallait pas tomber dans le piège de se comparer à l'omnipotente. Il regrettait de n'avoir pas pu l'aider, parti si vite pour changer d'air, il ne la connaissait au final que peu, trop peu en vérité, à son grand regret. Mais ce n'est pas lorsque la faucheuse est passée qu'il faut se mettre à pleurnicher, ainsi la vie en avait décidé.

Face à la mort, nous sommes tous égaux, mourir sur le champ de bataille, de vieillesse, autant de façons de mourir le cœur léger. Le suicide, si abrupte, si insidieux n'était pas dans la nature des choses. Ce n'était pas la première, ce ne serait pas la dernière malheureusement.

Ni proche, ni éloigné, Adrian irait se recueillir le moment venu, elle avait croisé son chemin, la moindre des choses était de lui dire au revoir...
_________________
Alix_Ann, incarné par Arystote
A la demande de JD Alix_Ann, je copie ici son rp.


Et la nouvelle de se répandre en Bretagne. D’abord partagée dans les échoppes et les tavernes qu’elle fréquentait peu, terrée dans une auberge à se polir les ongles, encore fatiguée par les blessures induites par le naufrage et la peine d’y avoir vu périr la princesse Ida en face d'elle. Mais les jours passèrent et, comme une envie de pisser, elle se décida un beau matin à sortir à l’extérieur. Si de prime abord, agressée par le soleil, le brouhaha ambiant et tout ces gens elle en fît bien vite abstraction et se mit à flâner de ci de-là autour du château du Gué-de-l’Isle. Quand elle entendit soudain une drôle de rumeur émanant de musiciens de rue.

C’est attirée par cet air de luth qu’elle se laissa guider par son tintement mélodieux.

-« Ah la jolie p’tite marquise ! »

En tendant l’oreille.

-« Ah la jolie p’tite marquise ! Retrouvée morte auprès de sa cigüeee… »

Elle failli manquer un battement, tellement qu’il chantait mal. L’air dégoûté elle commença à s’éloigner.

-« Alienôôôôôôreeeee… »
-« Alienore?! » Calcula t'elle soudain.
-« La p’tite marquîîîsee… » Continuait-il, inébranlable.
-« La p’tite marquise Alienore?! »
-« Mais puisqu’j’vous l’dit ma bon’dame. L’air un peu fâché d’être interrompu

Alienore. Elle suffoquait en pleine place publique, affligée par ce qu’on venait de lui dire.

-« Alienore de Sabran qui fût marquise de provence?»
-« Bah oui enfin ! » Qu’il s’énerva franchement.

Alienore, la micro vicomtesse qui avait autant de coffre et jugeote qu’un guerrier. Cette amie à milles lieux d’Alix, qui n’avait jamais peur de l’ouvrir quand la Montfort était occupée à se faire discrète en tripotant sa jolie robe, qui n’hésitait jamais à la trainer dans des coups foireux qu’elle n’aurait même pas eut l’audace d’imaginer. Elle avait littéralement grandit avec elle dans un Château merveilleux, avant qu'elles se fasse refouler sur les chemins du royaume, abandonnées à elles-mêmes, redoublant d’imagination jusqu’à commettre leur premier larcin. À ses côtés, Alix avait signé ses premières conneries, vécue ses premières nuits blanches à parler de rien (et les premiers matins à se faire littéralement violer les oreilles par cette énergumène), ressenties ses premières ivresses et par dessus tout, ses premiers élans d’amitié.
Si bien qu’elle ne pouvait s’imaginer, après tout ce temps passé à ses côtés vivre sans elle. Elle avec qui partager ses tracas quotidiens, ses réflexions existentielles voire même philosophiques au delà de quelques pintes, elle à qui confier ses petits secrets, et pour lui en confier quelques-uns des siens entre deux ragots.
Et cette douleur lui était à l’instant si pénible…

-« Hey m’demoiselle?! Hého?! Ça va?! »

Elle se redresse et lisse pans de robe pour se donner un peu de contenance. Non, clairement ça n’allait pas.

-« Oh oui oui ! C’est… la chaleur ! »

Dans un sourire, elle dirigea sa main quelque peu tremblante à la recherche de quelques sous qu’elle lui jeta précipitamment, avant d’aller on ne sait où, sûrement s'occuper à se lamenter à l'abri des regards inquisiteurs.
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