Gawin_derohan
Préambule
L'histoire qui suit est une petite intrigue concoctée pour une amie, mais qui peut tout à fait s'enrichir des réactions de tout le monde. Je vous demande simplement de respecter le roll-play de chacun, de bien écouter les autres avant de réagir, et de coller à l'histoire sans partir dans des boucles irrécupérables.
Bon jeu!
------------------------------------------------------------------------------------------------------
L'histoire qui suit est une petite intrigue concoctée pour une amie, mais qui peut tout à fait s'enrichir des réactions de tout le monde. Je vous demande simplement de respecter le roll-play de chacun, de bien écouter les autres avant de réagir, et de coller à l'histoire sans partir dans des boucles irrécupérables.
Bon jeu!
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Devant le dispensaire
Voilà, nous y sommes
Les deux voyageurs se tenaient devant l'immense façade en pierre du dispensaire de la ville, une bâtisse massive taillée au cordeau, aux murs percée de large fenêtres romanes sans fioriture, et coiffée d'un clocher arborant la croix aristotélicienne. Le porche central béant semblait accueillir les éclopés et les infirmes à bras ouverts.
Sentant un silence dubitatif derrière son dos, Gawin se retourna lentement. Il avait la stature de ces gens de la campagne. Un habit sans âge, élimé et rapiécé de toute part et des bottes poussiéreuse usées jusqu'à l'os par le mauvais chemin. Des bras de forgeron plantés sur de larges épaules formés à la cognée, et des jambes robustes façonnées par les travaux des champs. Un visage rude, marqué par le labeur et la douleur des temps, mais qui brillait de cette chaleur paysanne, de cette générosité des gens de la terre.
Dame Juliette restait immobile, une main sous le menton et l'autre autour de la taille, une moue dubitative aux lèvres.
Gawin hésita un instant car il savait le caractère bien trempé de la jeune femme, qu'on ne maniait pas comme un épagneul breton. Il dévisagea quelques instants celle qu'il escortait depuis plusieurs jours depuis Castillon. A la suite d'une rupture amère et douloureuse, elle avait voulu s'éloigner de la ville, sans but précis, pour prendre un peu le large et laver le voile. Les routes étant devenues aussi dangereuses que les escortes rares, Gawin avait accepté de partir avec elle, au nom de leur ancienne complicité dans la garde territoriale, en mémoire de leur ronde nocturnes et bavardes. De surcroit, Dame Juliette était souffrante, sans vouloir se l'avouer. Une vilaine fièvre s'accrochait à elle comme un linceul de ronces. Gawin s'était donc décidé à sortir de sa forge, de son antre de suie et d'étincelles où il travaillait sans relâche pour le compte de la mairie. Ils avaient quitté Castillon précipitamment, avec un maigre balluchon sur l'épaule, et depuis ils arpentaient les routes de France, laissant au hasard le soin de tracer leur chemin, et à la providence le choix de leur destin.
Dame Juliette sa voix était douce et paternelle votre état ne s'améliore pas et mes pauvres tisanes vous font autant d'effet qu'un emplâtre sur une béquille. C'est la providence qui met ce dispensaire sur votre route. Allez vous lui tourner le dos?
La place grouillait de marchands, de badauds, d'homme en armes, de bêtes résignées et de cris tapageurs, mais tandis qu'il attendait un réponse qui ne venait pas, deux évènements anodins attirèrent fugacement son attention. Là-bas, un petit homme ramassé s'éloignaient d'eux à reculons, bousculant les passants et manquant plusieurs fois de tomber. Ses yeux écarquillés semblaient les dévisager. Et de l'autre côté, un attroupement se formait vivement autour d'un jeune homme allongé par terre et dont on ne voyait déjà plus que les semelles de bottes.
_________________
"Si tout travail mérite salaire, il faut une prime à l'accouchement" (anonyme)
"La vieillesse, c'est encore le meilleur moyen de ne pas mourir jeune" (extrait de la Fée Carabine, D.Pennac)