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[RP] Les festivités se terminent toujours par un BAL !

Melissandre_malemort
[Avec Arnarion, avant de se faire entrainer]

- Révérend père, si vous faites cela, je vous enferme dans mon boudoir jusqu'à ce que mort s'en suive. Je vous alimenterais uniquement avec de la tisane à la violette.

Elle rit en regardant Amarante, désolée de s'être trompée sur son nom de famille, et lui adresse une petite grimace en louchant sur Arnarion. Bien sur qu'elle adore son abbé, mais tout de même!

[Avec l'Angevin du diable]


Mélissandre sait danser depuis si longtemps qu'elle ne réfléchie plus à ses pas. Toute son attention se porte sur son importun cavalier et les boucles blondes qui retombent sur son front. Il murmure tout contre son oreille et elle se raidit plus encore, à en attraper un torticolis.

- Rien ne vous obligeait à abandonner votre si jolie cavalière, Monsieur. Soyez assuré que je ne manque point de gentilhomme pour me faire danser, et que pour la plupart, leur compagnie me sera plus agréable que la votre.

Et de noter, sans le laisser voir, qu'il la qualifie de Magnifique. Un changement équivoque dans la bouche d'un homme qui le mois dernier encore la qualifiait de putain obèse, sous des termes à peine moins vulgaires. Elle pivote, tourne sur elle même, glisse sa petite main blanche dans celle de June et le laisse guider leurs pas, renfrognée. Dieu qu'il l'agace! Il est horripilant. Jusque dans son élégance et sa décontraction. Tout en lui semble destiné à lui faire perdre pied. Elle jette un regard alentour, espérant voir Gregoire ou Blanche pour chercher de l'aide, ignorant la voix dans sa tête qui l'encourage à profiter de cette demi trêve, au moins pour quelques instants.
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Davor
Le bal... Le Seigneur de Château-Larcher adorait les joutes, l'ambiance festive de ces événements, mais le bal... Non, s'il y avait bien un aspect des joutes qu'il n'appréciait que très modérément, pour ne pas dire pas du tout, c'était bien le bal. D'ailleurs, il s'arrangeait toujours pour éviter d'y aller, l'esquivant habilement lorsqu'il n'était point accompagné. Mais justement, accompagné il l'était, cette fois. Et essayez de dire à une femme que vous refusez d'aller la faire danser, et vous pouvez toujours vous accrocher par la suite pour qu'elle vous accorde son pardon.

Peut-être aurait-il été préférable qu'il se blesse sérieusement à la jambe lors des combats, pour être ainsi dans l'incapacité de danser. Et personne ne serait assez cruel pour demander à quelqu'un dans cet état de se rendre à un bal où il resterait à l'écart, regardant les nobles présents se donner en spectacle. Tant pis, il allait devoir faire avec. Mais il faudrait qu'il songe, pour la fois d'après, à prévoir une sorte d'accord, ou un pari, afin d'éviter cette corvée du bal.

Tant qu'à y aller, autant être présentable donc. Il n'avait pas 36 tenues différentes pour ce genre d'occasions, contrairement à Lafa et ses innombrables malles. Car en plus d'être un homme, et donc moins attiré par tout ce qui touchait à l'esthétique, il était nettement moins riche que la plupart des nobles présents. Il faudrait donc se contenter d'une tenue sans luxe excessif, aux couleurs de son blason familial, azur et argent. Braies, chainse, chausses, pour le bas, une cotte à manches longues, un surcot, le tout brodé de fils d'or et de soie. Une large ceinture ornée de pierreries à la taille, seul élément véritablement luxueux de sa tenue.

Lafa lui avait indiqué de quelle couleur serait sa propre tenue, mais il n'en savait pas plus et était curieux, voire impatient, de la voir dans une tenue d'apparat, ce qui n'était quasiment jamais arrivé, dans son souvenir. Premier arrivé à l'entrée de la salle, où de nombreuses personnes étaient déjà présentes, sans doute depuis longtemps pour certaines, il n'eut que quelques courtes minutes à attendre la Comtesse. Un large sourire se dessina sur son visage alors qu'il lui tendait son bras pour l'inviter à entrer avec elle.


Madame la Comtesse est ravissante, c'est un honneur pour moi que de l'avoir à mon bras.
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June
Elle danse bien, la Malemort, mieux que certaines anciennes connaissances haut placées dans la diplomatie. Hélas, on ne peut pas avoir tout, à la fois le verbe et le geste, aussi les pardonne-t-il. L'éducation de la haute société parle en chacun de ses mouvements gracieux. Et lui, aimant la danse autant que le pouvoir, aime la sentir tressaillir quand il lui parle, à croire qu'elle sursaute à chaque fois qu'il s'approche d'un peu trop près. La réponse qu'elle lui donne ne répond pas au principal mystère, il l'interroge donc de nouveau, curieux.

"Si vous le dites, Votre Altesse." Clairement, il n'en a rien à foutre qu'elle peut se trouver un autre partenaire de guinche. N'importe qui voudrait danser avec la Princesse, pas pour sa beauté ni pour celle de sa toilette, mais pour le prestige que ça peut donner à un jeune nobliot en manque de connaissances dans le milieu. Lui, s'il veut, il peut en avoir aussi, des donzelles, mais ce sera pour les trousser après. Après tout, elles en rêvent toutes. Enfin, il croit. Bref, revenons à nos moutons. Ou plutôt à notre Princesse et son partenaire particulier. "Mais je m'interroge tout de même, vous me pardonnerez, sur ces yeux noirs que vous avez dardé sur elle. Serait-ce de la jalousie ? Allez, avouez."

Jalouse d'une femme moins célèbre, moins noble, moins somptueuse qu'elle ? Jalouse d'un couple qu'elle aimerait vivre ? Ou jalouse de ne point être le premier centre d'attention d'un grand blond que personne d'autre ne regardait, ou presque ?

Décidément, les femmes étaient d'un compliqué.

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Melissandre_malemort
Mélissandre lève sur June un regard absolument surprit. Et un rien honteux, probablement... Que peut elle lui répondre? Qu'elle éprouve de la jalousie? Probablement. Mais rien n'inconvenant, aucune possessivité malséante. Un simple trouble, un incompréhension. Quand on était habituellement la cible des coureurs de dot, il était aussi agaçant qu'inhabituel de se voir traité comme une simple femme. Comme une créature que l'on repoussait au rythme de ses humeurs.

Une Malemort naissait, grandissait et vivait sous les regards. On les admirait, on les détestait, mais jamais on ne restait indifférent. Et jamais encore, des cuisinières de Segur aux nourrices de Limoges en passant par les nobliots Parisiens, n'avaient jamais refusé quoi que ce soit à la dernière née royale. Jamais.

Le souvenir encore cuisant de leur dernière discussion allume dans les prunelles noirs Malemort un feu rageur qui lui donne un rien de courage.


- Jalouse? Vous péchez par orgueil. Incrédule plutôt. Que fait elle, cette "Sega", qui la rende digne de votre amitié? N'avez vous point rejeté la mienne? Pourquoi diable n'écoutez vous jamais rien? Je vous deteste!

Dans la colère, la princesse s'enflamme, ses pommettes rosissent, ses yeux s'illuminent, ses petites mains blanches tremblent. June a ce don de lui faire perdre son calme d'un sourire charmeur. Pour l'heure, elle est à deux doigts de le gifler pour son culot. Ou de l'entrainer dehors pour lui hurler dessus. Ou de lui enfoncer une pomme dans le bec pour le faire taire. Dans cet ordre là, oui.
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June
Il la traitait effectivement comme une simple femme, pas plus attirante qu'une autre par son nom ou son blason. Cela devait lui changer un peu l'existence, à la Malemort, qu'on ne la considère pas comme les autres. Cela devait même lui pimenter un peu la vie, que diable ! Elle ne se rendait vraiment pas compte de tout le bonheur et l'unicité d'être que June Sidjéno lui offrait. Ah, ça y est, elle réagit enfin. Elle relève la tête, le regarde, les yeux dans les yeux. Il aurait pu croire qu'elle s'était endormie dans ses bras tellement son regard s'était de nouveau éteint. Mais voilà, chassez le naturel... Elle rosit, en devient presque belle. Les yeux bleus de June suivent les moindres mouvements de son visage poudré.

Il a gagné, car elle a perdu... Son calme. Et lui le gardait, comme toujours, de la façon la plus énervante possible. Un léger rictus amusé se dessine sur ses lèvres. Il l'écoute avec ce même sourire tout au long de sa tirade. Il laisse un instant la musique se glisser entre les mots, et reprend.


"Allons, allons, apaisez-vous donc... Vous allez vous faire remarquer, ce serait dommage de le faire en de si mauvais termes." Le sourire s'agrandit à cette perspective amusante de l'imaginer en train de se ridiculiser pour un pauvre Seigneur, chose qu'elle détesterait. "Sega est ma sœur, enfin, presque. Mais les histoires personnelles d'un petit noble ne vous intéressent point, n'est-ce pas ? Elle est tout à fait digne de mon amitié, elle, par exemple, n'agresse pas mes partenaires de danse du regard, voyez."

Il fait tourner leur couple pour qu'elle puisse apercevoir Sega, qui les regarde avec un sourire amusé. La blonde se permet même de faire un signe de la main à la Princesse, comme pour la saluer.

"Vous vous posez tant de questions, mais suis-je moi-même digne de votre propre amitié ? Et voyez, je vous écoute présentement... Alors parlez, au lieu de me détester. Cela sera bien moins stérile."

Sa présence ne se fait plus agressive, il fait redescendre la pression rien que par son attitude, et un sourire, cette fois sincère, vient habiller ses lèvres en direction de Mélissandre. Il sent les petites mains qui tremblent, et serre ses doigts un peu plus fort, d'une façon plus rassurante qu'autre chose. Si elle voulait aller s'expliquer dehors, il la suivrait. Si elle décidait de mettre fin à cette danse, il se plierai à la décision princière. Mais il savait bien qu'elle voulait avoir les réponses à toutes ses questions, il connaissait la curiosité de la demoiselle, vilain défaut. A cette pensée, il sourit de nouveau.
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Melissandre_malemort
Mélissandre réalise qu'elle frise l'esclandre et baisse légèrement la voix. Par dieu qu'il l'enerve! Et pire encore lorsqu'il a le culot d'avoir raison. La princesse pose sur Sega un regard qui, pour l'occasion, a le bon gout de se teinter d'un rien d'humilité.

Elle sent l'étreinte de June se resserrer, ses longs doigts capturer les siens, et son coeur se serre douloureusement dans sa poitrine. A quoi joue t'il, par dieu? Pourquoi se montrer charmant, quand il aspirait il y a peu encore à la voir disparaître de la circulation? Les lèvres roses se pincent légèrement.


- J'ignorais que vous jouissiez d'une "amie" aussi protectrice. Néanmoins, au vu de vos manières, je gage qu'il est préférable qu'on veille sur vos jours. Pensez à la poster aux portes de vos chambres, à l'avenir.

Un trait d'humour, léger, pour balayer sa colère maintenant presque apaisé. Pourquoi s'amuse t'il ainsi d'elle? Lui parler? Mais de quoi? De son quotidien de princesse riche et gâtée, de ses robes, de ses poulaines? Rien de ce qui pourrait provenir de Mélissandre ne saurait trouver grâce aux yeux d'un angevin. Elle soutient son regard avant de murmurer :

- Avez vous usé de l'onguent que je vous ai laissé? Si vous me répondez que oui, je pense que j'aurais au moins une raison pour vous apprécier. Dans le cas contraire, sachez, Monsieur Sidjéno, que j'ai pour habitude d'aimer quiconque a le courage de ses opinions. Quand bien même cela inclurait de m'écorcher vive et de m'utiliser comme abat jour.
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June
Ignorant la remarque sur Sega, sujet qu'il préféra laisser au placard, il s'intéressa davantage au conseil de la laisser sur le pas de sa porte de chambrée. Amusé par la perspective, il sourit à Mélissandre.

"Avez-vous l'intention de venir m'assassiner en mon propre hôtel ? C'est d'un excitant."

Contrairement à ce qu'on pouvait penser de June, il jouissait d'un panel absolument impressionnant de sujets de conversation, allant du tissu idéal pour une paire de poulaines de fête à la météorologie, en passant par la manière de cuisiner les têtes de veaux, si ce n'était pas encore politique, diplomatie, religion, héraldique, médecine, parentalité et tout le reste. Le quotidien de princesse gâtée, ses toilettes et ses chausses passeraient pour des sujets de conversation banals. Le berrichon, très cultivé, avait presque réponse à tout. Et s'il ne l'avait pas, il s'arrangeait toujours pour magouiller un truc qui avait l'air vrai. On a la classe ou on ne l'a pas, que voulez-vous. Que lui dit-elle ? L'onguent ? Ha, oui, le truc qui pue qu'elle lui avait filé. Il y avait touché un peu, l'étalant sur sa brûlure un matin de grande folie. Restait à lui montrer le résultat.

"Je l'ai utilisé, oui. Et si vous voulez en voir le résultat, nous pouvons sortir quelques instants à l'abri des yeux d'ici..." Il lui lance un regard provocateur, charmeur, attirant, presque amusant à voir tellement il est exagéré. Après tout, un peu d'humour ne fait pas de mal. Et il sait qu'elle serait capable de relever le défi de le suivre dans la nuit toulousaine. "Aimez-moi donc, Votre Altesse, puissiez-vous vous plaire dans ce sentiment. Quant à l'atelier décoration, je vous assure que vous feriez un très mauvais abat-jour."

Et même pas il faisait la blague en disant qu'elle n'était de toute façon pas une lumière. Non, cette fois, June Sidjéno avait un autre objectif : la reconquête.
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Melissandre_malemort
- Pourquoi me défier, Sidjéno, quand vous savez pertinemment que je suis capable de bien pire que de vous suivre hors de la tente au beau milieu de la nuit? Vous êtes d'une inconvenance...

Mélissandre fini par sourire, toutes fossettes dehors, et dodeline légèrement de la tête, profitant d'un pas pour jeter un œil alentour et s'assurer de la bonne continuation de la soirée. Il était surprenant de voir qu'un homme qu'elle pensait gauche et sauvage se révélait un cavalier émérite. Nul pied écrasé, nul pas loupé, nul bousculade. Pas même le plaisir de lui faire un croche pied pour la voir s'étaler misérablement au milieu de la piste.

Adressant un regard amicale à sa voisine de danse, elle reporte son attention sur June et lui décoche un regard oblique malicieux.


- Il parait pourtant que nous autre Malemort jouissons d'un grain de peau admirable. Notre maitrise des soins à base de plante sans doute.

Et de redevenir un peu plus sérieuse, le front barré par une jolie petite ride.

- A quoi jouez vous, June? Vous me houspillez pour me voir fuir, et vous venez ensuite à ma rencontre. Vous aurais je manqué?
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June
Voilà, elle était en confiance. S'il avait été d'un naturel ombrageux, il aurait pu l'attirer dehors pour mieux la saigner et l'accrocher sur une porte. Paraît que quand on fait ça avec une vermine, ça éloigne le mauvais œil. Seulement, il était June, seulement June, et si l'animosité qu'il avait profondément enfouie n'était pas totalement partie, en lui naissait un sentiment mystérieux, impétueux, à l'égard de la demoiselle Malemort. Enfin, sauf si elle continuait de l'appeler par son nom de famille. Pas qu'il le détestait ni qu'il voulait absolument qu'on lui file un titre pour lui causer, mais c'était là d'un désagréable assez peu convenable. Aussi fronça-t-il légèrement les sourcils.

"Bien sûr que vous faites bien pire. Par exemple, vous m'appelez par mon nom de famille, ce qui est hautement inconvenant, malgré la petitesse de mon rang."

Il ne prit même pas la peine de râler de cette erreur qu'elle avait faite. Il fit semblant d'écouter la suite, se foutant bien du grain de peau des descendants de Nebisa et de leur toilette quotidienne respective. Abat-jour ou pas, elle pourrait tout à fait décorer son salon, c'était dit. Ou sa chambre, nue sur le plumard, tiens. Il aimait beaucoup cette vision, sans en faire transparaître une miette sur ses traits. Jusqu'à ce qu'il ressorte de ses pensées, en entendant son junesque prénom.

"Ha, ça y est, vous m'appelez par mon prénom. Cela veut dire que vous m'aimez ? Vous avez mis le temps." Un sourire amusé. Il tourna la tête vers l'orchestre, qui déjà jouait la dernière mesure de la danse. C'était passé trop vite. Ou pas assez, c'était selon. Se penchant vers elle pour le dernier pas de danse, il lui chuchota tout près de l'oreille, murmurant presque inaudiblement.

"Une danse n'aura, hélas !, pas suffit pour que je puisse répondre à votre question... Je m'en vais au dehors, prendre un peu l'air, quelques pas plus loin. Vous savez donc où me trouver..."

Gardant son air malicieux, il s'inclina devant elle et lui fit un élégant baise-main, puis alla récupérer une coupette d'un breuvage qu'il avait aimé lors du banquet. C'est qu'il faisait soif. Un regard à Sega, qui se fit oublier avec lui dans la nuit, lorsqu'il quitta l'endroit des danses.
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Carensa.


Sortant de son buisson, la rousse jugea qu'il était l'heure pour elle de se retirer.

Les mondanités décidément, ça n'était pas son truc ou alors elle ne savait pas se contenter de faire la potiche et de sourire bêtement au gens..Non le terrain de lice avait ça de vibrant, il sentait l'odeur de la sueur, du cheval, de la terre et du sang parfois.

Elle était venue ici, faisant l'effort de se vêtir correctement, espérant y croiser son frère et Victoire et puis finalement c'est à une pièce de la Comédia del Arte qu'elle assistait, les uns et les autres s'autorisant des grimaces de salutations qui se voulaient polies mais qui n'étaient qu'un trompe l'oeil..pitoyable..

Elle se dirigea vers la sortie, déposant au passage ses verres sur la table et quitta les lieux sans plus tarder.

Sa nouvelle noblesse avait ses limites...

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Bannière en cours de passage au marbre
Philippe.de.cetzes
La vie en Société et à toute époque est faite de trompe l'oeil oui. Pleines d'apparences convenues, de jeu de théâtre, de mise en scène, de masques, de quiproquo, de revirement, de dénouement comique ou tragique. Parfois, toutes ces choses se confondent avec une réalité et alors le masque courtois se fond avec un visage sincère. La marque d'affection fusionne avec un jeu de main, avec une révérence spontanée et irréfléchie. Que l'on soit un grand sensible ou non, on ne pouvait être que frappé au coeur par ces instants de vérités qui balayaient le récit que l'on avait élaboré pour soi, en un instant, et qui bouleversait la pièce que l'on s'était sincèrement promise de jouer. N'était-ce pas ce qui venait de se produire là et qui faisait chavirer le jeune Prince dans une réalité qu'il n'avait pas anticipé et qui ouvrait devant lui un gouffre dans lequel il faudrait plonger, tant les conséquences et les perspectives lui étaient inconnus. Mais quel charmant gouffre dans lequel il doit être doux de pénétrer pour y découvrir, à tâtons, les merveilles qu'il pouvait recéler. Dangereux aussi lui paraissait l'entreprise. Plus que la guerre dans laquelle on plonge sans retenue, avec violence et fracas. Où l'on ne prend pas le temps de découvrir les charmes de l'adversaire que l'on pénètre séance tenante de sa lance pour en percer la chair. Là, le jeu était différent. L'enjeu aussi peut-être car il semblait au Prince qu'il y avait plus à perdre, comme à gagner. Et que la défaite serait plus cruelle comme la victoire plus douce, plus glorieuse et plus durable. A ceci près qu'à jouer on se brûle les doigts, qu'on se noue le ventre et l'esprit, qu'on se gèle les pieds, qu'on se mouille la chemise et que l'on se perd des nuits entières en réflexions sur des conjectures improbables. Mais qu'était-il donc allé faire dans cette tour aux airs de galère ! Oui ! Mais... quelle autre galère pouvait les mener sur de tels rivages au rythme martelé de la cadence d'un coeur qui bat. Avait-on vu si belle galère sur les eaux tumultueuses parvenir à faire si belle révérence ? Il ne semblait pas qu'un tel spectacle par les Dieux aient pu être contemplé. Et Philippe s'en trouva bien troublé, répondant tant bien que mal d'un signe maladroit du chef, la main dans le vide comme pour se retenir à un objet imaginaire, l'autre se posant sur sa bouche pour y retenir une exclamation devant la beauté du geste. Pouvait-on se sentir perdu au milieu d'une salle de bal peuplée par la fine fleur de la noblesse de France ? Vraisemblablement oui. Il sombrait totalement dans ce gouffre qui ne pouvait être que celui du bout du monde, là où les marins téméraires se perdent à jamais. Il aurait voulu pouvoir articuler une phrase digne d'elle. Et il avait essayé d'en penser une bien tournée. S'heurtèrent dans sa caboche des propos tel que "Ma Dame, vous êtes ce soir l'astre de ma Maison et votre présence illumine ce lieu. Puissiez-vous encore longtemps faire briller par votre présence notre demeure." ou encore "Votre beauté n'a d'égal que votre charme", mais tout lui semblait banal, insignifiant, sans intérêt. Des poncifs que l'on distribue sans esprit. "Vous êtes la Reine des Astres". Pas mieux. Peut-être vrai, mais pas mieux. Le silence fut donc sa réponse, en sus du mouvement de tête. Mieux valait ne rien dire plutôt qu'une banalité. Elle ne méritait pas une platitude, elle qui voguait au sommet de la vague de la noblesse de France. Il ne lui restait plus qu'à se retirer pour honorer ses devoirs d'hôte et peut-être, déjà, pour réfléchir à la première lettre qu'il lui adresserait.
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Joutes équestres & verbales de Lévis. 20 avril
Melissandre_malemort
Mélissandre lâche un léger grondement agacé lorsque June s'éloigne et retourne auprès de son petit groupe, glissant une main délicate dans le coude de Blanche.

- Et bien votre Altesse ma soeur. Quelle jolie danse vous avez faite avec le prince Philippe. C'est fou comme il a grandit. Il a un certain charme. La prestance de sa Majesté.

Et d'ajouter à voix basse, avec toute la douce complicité qui, depuis toujours, la lie à sa soeur.

- Est ce vrai, ce que notre neveu à dit, tout à l'heure? Es tu éprise?

Mélissandre regarde sa soeur, les yeux brillants d'un espoir fou. Comme il serait beau de voir la douce, la sage, la délicate Blanche répondre aux sirènes de la passion! Elle méritait d'être aimée plus qu'aucune autre. Depuis toujours habituée à protéger sa famille et à revêtir le rôle écrasant de cheffe de famille, l'héritière s'oubliait. Il était temps, sans nul doute, de la soulager de toute cette pression pour lui offrir enfin le droit de vivre pour elle.

Découvrant du coin de l’œil que June sort de la tente, la Malemort pince les lèvres et indique d'un signe du menton à ses suivantes de l'attendre dehors. Elle rejoindra l'Angevin en effet, mais dûment escortée et chaperonnée, au risque de finir éventrée sous un arbre et la tête planté au dessus de sa cheminée. Il fallait connaitre leur histoire pour juger de leur conversation, sans nul doute. Un mépris qui, peu à peu, se teintait d'une once de respect. Qui deviendrait une amitié, peut-être. Peut-être pas. Mélissandre lâche un soupir agacé.

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Christabella
Un bal, ça, elle ne raterait pas! Elle avait emporté une belle robe pour l'occasion, de brocart et de soie blanche et rouge. La couronne sur ses cheveux blonds, il ne manquait que quelques bijoux ornés de rubis. Il y avait sa pratique de la danse à parfaire... l'occasion idéale!



Une fois prête, - ce qui avait prit un peu de temps -, elle se mit en quête du bal, se dirigeant vers la musique. Il était là, l'attendant, petit sourire aux lèvres. La blondissime s'avança vers son cawallier, lui prenant chastement le bras.


Êtes vous prêt pour ma deuxième leçon de danse, chancelier? J'espère que vous avez le bras fort si jamais je chute, je compte sur vous.
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-> Par ici les jolies bannières ^^
Hersent
Le bal, elle ne pouvait pas ne pas s'y rendre, même seule: elle était membre du jury pour les joutes verbales et devait faire honneur à l'hôte des lieux qui avait fait de ces festivités un événement des plus éclatants. Il devenait chaque jour évident que ces Joutes resteraient dans les annales et que la Cour du Prince était une Cour à l'avenir prometteur où nobles élégants, amateurs de bons mots et de belles choses, côtoieraient les artistes en vue du moment et ceux en devenir.

Elle avait emporté de nombreuses malles dont celles de sa garde-robe, au grand désespoir de son compagnon. Ce dernier avait accepté de rester pour ces festivités mais n'y participait point. Elle ne pouvait que le comprendre.

Elle avait ses fils, Arthur et Albin, peut-être viendraient-ils lui tenir compagnie? Elle ne serait pas seule s'ils décidaient de ne pas montrer le bout de leurs poulaines, elle connaissait suffisamment de monde pour ne pas rester à faire tapisserie.

Après de longs préparatifs, elle entra dans la salle de bal dans sa tenue de gala:




Elle savait qu'elle ne laisserait pas indifférents les danseurs, en toute modestie. Elle chercha du regard SAR Philippe pour le saluer puis scruta la foule pour dénicher le joyeux clan formé par la Mesnie de Jason, son baron d'amour même s'il vivait en Empire.
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Chevalier du Guet Royal
Blanche_de_malemort
Laissant le soleil de Cetzes s'éloigner sans le quitter du regard, un sourire apaisé sur ses lèvres écarlates, la Princesse oublie tout à fait la conduite de Grégoire, sa disparition et son moment de difficulté durant la danse. Une étrange sensation de manque glisse dans ses veines accompagnée, étrangement, d'un contentement qu'elle ne s'explique pas. Alors qu'elle prend conscience de ne pouvoir admirer la nuque du prince indéfiniment et qu'elle songe à rejoindre Amarante sur son banc, pour se reposer et deviser avec la jeune femme, l'arrivée, prés d'elle de Mélissandre la tire de ses pensées.


Ma chérie, je ne t'avais pas vu ! Je... oui, certes, Son Altesse Royale est un gentilhomme fort honorable et ce fut un honneur d'ouvrir le bal en sa compagnie.


Éprise ? Qui ? Elle ? Comment ? Quand ? Mais non ! Que nenni ! Et puis Grégoire n'est qu'un sot et un agitateur ! Et Mélissandre avait dut être bien proche pour entendre l'incident... l'attention de Blanche ayant été focalisée sur un tout autre point, la chose était largement probable mais cela signifiait que d'autres avaient put saisir les malheureux de son chenapan de neveu... Petit rappel de la nécessité de sévir, à sa façon avant le départ... Mais pour l'heure, non sans rougir, Blanche laisse échapper un rire quelle veut léger.


Le jour ou la moindre vérité sortira des lèvres de notre neveu, nous devrons nous fendre d'un cierge en remerciement à Saint Martial, ma douce.... J'ai eut le plaisir de rencontrer le Prince Philippe, au début des festivités et de gouter à sa conversation... J'ai bon espoir de nouer avec Son Altesse une très respectable amitié telle qu'il est possible entre deux maisons royales parfaitement respectable... J'ai déjà dit "respectable", je crois ? Aucune importance ! J'allais saluer notre cousine Amarante, viens donc avec moi, j'ai grand soif, je l'avoue et besoin de m'assoir quelques instants.


Comment cela, elle si calme, avait parlé avec un débit presque précipité alors que son élocution était, toujours, posé ? Mais non, elle avait juste chaud et soif ... La sagacité était une qualité n'ayant jamais fait défaut à Mélissandre, cependant, qu'il s'agisse de débusquer les dragées cachées dans les appartements de Blanche, durant son enfance, ou d'échapper aux punitions de ses nourrices lorsque ces dernières étaient à deux doigts de perdre patience... Mais, Blanche était sincère, bien sur, elle était incapable de s'éprendre, son cœur était inerte et ce trouble qu'elle éprouvait n'était que l'éveil d'une affinité qu'elle n'avait pas à redouter, elle le savait, elle y croyait, elle en était persuadée... Était elle charmée ? Bien sur, le Prince étant Charmant, mais rien de plus, aucun danger, aucun péril... non... non....

Bon, elle vient cette prune ? Il fait une chaleur à ce bal !

Son bras passé sous celui de sa cadette, la Princesse se dirige vers le banc et la cousine Amarante, cousine à la mode Malemort puisque Blanche ne s'encombrait guère des ramifications généalogiques. La dame, qu'elle avait rencontré à Limoges était apparentée à Argawaen, Argawaen était leur cousin, Amarante était donc de la famille et cousine. Simple et efficace !

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