Leandra.
Je me surprends à aimer danser, il faut dire que le Prince est un bon partenaire de danse, chaque pas calculé, chaque appui précieux pour ma main. Le tissu de ma robe bruisse doucement accompagnant mes pas, inclinaison de la tête, puis légère inclinaison du buste, on séloigne et on se rapproche, les regards se croisent parfois, les doigts se frôlent avant délever ou dabaisser la main et
ouch ! Douleur intensive zébrant mon corps, remontant du gros orteil directement au cur qui se vrille intensément. Je me mords la lèvre en réprimant un gémissement plaintif, les émeraudes larmoyantes plantées dans son regard et la main imprimant une légère pression dans la sienne. Je tente de faire bonne figure, et continue les pas de danse alors quheureusement la douleur sestompe laissant quand même encore son empreinte dans mon cur qui sétait resserré sous la douleur. Pardonner sa maladresse
Non mais
mais
Humpf. Il a de la chance dêtre Prince sinon je lui en aurais donné de la maladresse. Comme la fois où il samusait à me perturber alors que je rédigeais le registre des joutes, ou quand il dessinait sur un parchemin destiné à laffichage samusant à rectifier des blasons en les agrémentant de têtes de gargouilles ! Ou alors quand il entrait dans le bureau quil mavait cédé, comme une bourrasque en criant « Les joutes ! Les joutes », ou « Donnez-moi le prochain affichage ! », « Faites-voir votre registre ! » ou « On simpatiente ma Dame ! ». Un vrai tyran, et il mavait faite esclave chouchoutée à coup de miel qui parfois poissait les parchemins, ainsi que du divin Gaillac, sans oublier la salle des bains exclusivement réservée pour ma détente personnelle. Impitoyablement gentil voir parfois adorable, et pourtant je ne puis lui en faire le reproche et cest dun sourire que je lui réponds. Je vous pardonne de mavoir fait souffrir plus quil nest acceptable, Votre Altesse.
_________________
_________________