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[RP] Dessine moi un mouflon...

Ettore_scola


Un jour, si il vient à avoir le temps, il écrira une fable, une gentille comptine sur la capacité des Hommes à se représenter les choses, à ne pas voir la réalité tout simplement parce qu'elle ne correspond pas à l'image qu'ils ont fantasmé.

Et puis il se l'appliquerai à lui-même aussi, parce que charité bien ordonnée commence par la poutre qu'on à dans l’œil du verre à moitié vide, du lendemain qu'il ne faut pas faire si on n'amasse pas mousse tant qu'on l'a pas tué.
Ainsi s'achevait la parenthèse psycho-thérapeutique d'Ettore, qui avait poussé jusqu'au bout sa capacité d'analyse sur lui même.

N'empêche, le résultat était là.
Après des années de voyages, de vagabondage, de projets inachevés, d'oreilles qui traînent et d'yeux qui louchent, il avait décidé d'arrêter là les frais.
La vie ne mettrait pas d'elle même sur son chemin une occasion exceptionnelle de faire son nom sans un minimum de régularité et de continuité.
En gros, arrête de bouger partout, pose toi dans un endroit, et apprend à l'apprécier.

C'est ainsi par le plus grand hasard des routes, et d'une biture monumentale qui lui avait coûté ses habits, son or, une cicatrice de plus, et des amis en moins, qu'il avait atterrit en Limousin...
Pas le choix des rois.... semble tout moisi le patelin...

Ettore était comme un chat qui cherche un coin pour s'endormir..
On renifle un peu, on fait le tour, on se fait un petit coup les griffes, et si on prend pas de pied aux fesses, on s'installe.
La bonne couette confortable, moelleuse et parfumée en question était la belle ville de Limoges, capitale il faut le dire extraordinaire d'un comté qui sait cacher ses plus précieux atouts, ses charmes invisibles, et sa population particulière.

Alors bien sûr au début rien ne va, le mouflon n'est pas dessiné comme on le voudrait, il a pas de corne, il a des oreilles de lapins, il a des pieds de cochons, y a des réformés qui viennent s'y installer, tout ça tout ça quoi..; Mais avec les heures et les jours, on se dit que finalement, Limoges est un tonneau dans lequel le mouflon peut être modelé à convenance, même si y'a quand même des réformés qui viennent s'y installer.
C'est donc tout guilleret, ce qui est loin d'être son habitude, qu'Ettore s'installe dans la capitale, ravi de tant de rencontres, de tant de bonne humeur et de tant de possibilités.
Chemin faisant, il sera fier de pouvoir apporter sa modeste pierre à la pérennité de la charmante bourgade, même si pour le moment son seul fait de bravoure reste de pouvoir payer des coups en taverne, et à ne systématiquement pas reconnaître les membres du conseil comtal.

Mais ils sont pas contrariant dans le coin...
Ils sont gentils...
Et puis ils sont patients...
Et ça tombe bien parce qu'avec l'Ettore, de la patience, il en faut.

C'est donc une matinée tout à fait comme une autre qui se profile quand le nouvel arrivant décide de boire sa bière du matin en taverne, avant de se rendre à la mine.
De bonne heure déjà, le lieu de rencontre et de partage (comme disent ceux qui n'assument pas le fait de se pinter à 8h du mat') raisonnait déjà de mots et de cris, et c'est avec un grand sourire qu'Ettore pousse la porte.


_________________
Vera.
    [Il m'avait raconté qu'il avait reçu un coup de foudre ce qui expliquait ceci et cela...]

    Comme d'habitude les plus belles et moches histoires débutent dans une taverne dans ces Royaumes. A croire que pour vivre il fallait boire, avec le DiCésarini s'il y avait une chose qu'on avait compris c'était ça.

    De prime abord, Ettore débarquait de Tulle déjà ça fait un point commun supplémentaire avec moi, il venait à Limoges cherchant sans doute l'effervescence de la vie, chose qui est quasiment impossible à trouver à Tulle. Juste en pleine période électorale , je le trouvais bavard pour un va-nu-pied en apparence et très curieux. La paranoïa se cultive aisément quand on est dans la politique, il posa un tas de questions sur les institutions , la vie dans le comté, du pourquoi et comment que je n'avais pas lancé de débat en place publique. Le vieux était en train de me gonfler. Comme si je n'avais que ça à faire de débattre en place publique quand je le fais déjà assez en taverne et au conseil, puis à quoi bon chercher le débat si je suis seule, je vais rapidement me faire chier. C'était ainsi, j'étais moi , je n'étais pas une adepte des longues polémiques , même si de temps en temps je pouvais me faire plaisir à en lancer. J'étais ce jour là en taverne, pour me distraire, me détendre ( en réalité le monde doit vraiment penser que je ne fais que ça ! hinhin). Il ne s'était présenté qu'à moitié , son sens de la rhétorique me titilla l'esprit alors pour lui faire clouer le bec je m'étais tentée à la stratégie de routine, si je lui demande de m'épouser il va la fermer sa gueule et vite fait, il va oublier la politique et la vie du comté, et on va se remettre à boire et à causer chiffon.


    - Hé. Ettore. Vous m'épousez ?

    - Vous êtes vielle et desséchée.

    Gloups. Du mal à encaisser la réponse en plus celle-ci a été dit en public. Le temps que ça arrive à mon cerveau, puis que mon égo qui dort le trois quart du temps se mette à brailler.

    - HAN! GOUJAT!

    Dingue comme un homme peut vous faire passer du mode euphorique à la pure dépression. Voir les idées suicidaires ou bien la Folie.

    Quelle raclure. A court d'imagination, je refoule ma "vexation" et je classe rapidement le vieux dans la case "à moucher" dès que j'en ai la possibilité. Le temps que je me remette de mes émotions, des râteaux j'en avais eu tellement dans la vie que je ne les comptais plus, mais la classe d'Ettore avec son "vielle" m'avait laissé sans voix.

    Résultat. Nous en revenons à la politique, sujet qui peut fâcher autant que celui du mariage. De fil en aiguille nous faisons "plus ample connaissance", monsieur apprend que je suis commissaire au commerce tout de suite j'ai le droit à des excuses en tant que conseillère comtale. Comme si le fait que je sois conseillère et qu'il s'excuse effacera l'affront là, il avait dit que j'étais vielle le mal était fait. Pas avec quelques courbettes et sourire que "la blessure" se pansera, pour couronner le tout il annonce son nom: DiCésarini. Tout de suite ça sonne comme un complot , je répète c'est la période électorale, dans la têtes des gens il y avait deux listes en lice et jusqu'au dernier jour des élections on pouvait avoir quelques surprises, le suspens. Puis faut pas croire, Ettore avait le faciès de quelqu'un qui faisait dans le complot.

    Avec une Victoire plus que perplexe et sur sa garde , la dame de Lagarde était du genre presque maternelle en cette période importante pour le comté. La transition du pouvoir, j'étais sous étroite surveillance, mes paroles devaient être mesurées, mes gestes aussi. Il ne s'agissait pas de copiner avec DiCésarini en sachant qu'il y avait une espèce de guerre sous marine , la "guerre froide" , la guerre des gangs ou des clans je dirai de manière plutôt objectif, Des Charmilles , Malemort et on associait celle qu'on surnommera l'Exquise DiCésarini fatalement à l'illustre famille royale du coup c'était un sacré boxon. L'Ettore on le prend avec des pincettes et on ne lui accorde pas la confiance, déjà qu'il ne veut pas non plus la donner. C'est qu'il a du vécu et qu'au fil du temps il démontrera qu'il est un cocktail de sagesse, de conneries aussi à lui seul, avec pour couronner le tout un égo surdimensionné et une vision de la femme qui lui a rapidement collée un nouveau surnom : Le Misogyne.

    L'idée même de la menace du mariage devenait un danger et pour ma tronche et pour la sienne. Pour arbitres de ces joutes infernales avec lui : le gratin "actif" de Limoges , les piliers de comptoir qui témoignaient d'une relation instable.

    Pour seule fixation j'avais : "si tout allait mal dans ce bas monde c'était forcément la faute à Ettore."Une nouvelle bête noire. L'insulte :" espèce d'italien" était précieuse , rien de tel pour courroucer un : vieux mouflon corse.

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Ettore_scola
Le temps avait passé.
De longs jours qui s'étaient enchainés, et l'Ettore était toujours à Limoges, apprenant à apprécier toujours un peu plus les habitants réguliers comme les voyageurs de passage qui trouvaient en cette ville une rare animation.
Mais c'était une ville de principe, avec des femmes de principes.
Tout plein de principes.
Une montagne de principe.
A la base, Ettore en avait un, de principe, c'était de donner systématiquement une raison différente quand on lui demandait ce qui lui était arrivé pour avoir une moitié de visage en compote.
Mais depuis quelques temps il en avait un deuxième, beaucoup plus savoureux que le premier, et qui avait l'avantage d'être aussi plus rigolo.
Il se faisait fort, il se faisait l'obligation de sortir chaque jour une nouveauté qui ferait enrager Vera.
C'était une occupation de tout les instants, mais la Comtesse avait ce caractère si particulier qu'il n'était pas besoin de la pousser bien fort pour qu'elle fasse des loopings.
En ce matin donc, après avoir réfléchis une partie de la nuit sur son plan du lendemain, il arriva tout guilleret en taverne et trouva la Comtesse en plein travaux.

Votre Grâce, mes respects du matin, puisse le Tout Puissant vous soutenir dans votre tâche, et me soutenir moi aussi, qui ai la lourde obligation de vous supporter.

Vous avez fait tantôt la vexante réflexion de ma misogynie, il va sans dire que je m'insurge profondément à l'écoute de telles sornettes.
Je suis révulsé par des mots si dur à mon égards, qui plus est quand ils sont parfaitement faux.

En effet, je suis un fervent défenseur de la cause féministe, comme vous semblez naïvement l'ignorer, et j'en veux pour preuve la rédaction d'un traité sur le féminisme, qui comprend un certains nombre de codes et de réflexions ayant pour but la sauvegarde de nos amies les femmes.


[i]Sortant une feuille volante de sa poche.


Alors pour le moment c'est un brouillon, hein, mais je vais le recopier au propre après...
Et puis je viens juste de commencer, donc y a que les trois premiers articles, mais vous allez voir, ça donne déjà bien le ton
Alors...

Article 1: Il est formellement et absolument INTERDIT de torturer ou de mener à la mort une femme qui n'a rien fait.
Article 2: Seront interdit les mariages des femmes de moins de 3 ans, même avec le consentement de leurs pères.
Article 3 : Si ses qualités sont reconnues par l'ensemble des mâles d'une même famille, une femme pourra, en son nom propre, prendre part à une discutions de salon sans avoir à lever la mains avant..


Repliant le papier, le DiCésarini lance un regard satisfait à la Comtesse.

Eh bien? ça vous la coupe hein? Pensiez pas que je puisse être capable de tant d'ouverture d'esprit, d'initiative, de bienveillance.
Alors oui je sais pour le moment, ce ne sont là que des mots sur du papier, mais qui sait un jour, si les mentalités viennent à changer, ca sera peut être un peu grâce à moi...


Bon normalement, avec ça, il devrait réussir à tenir jusqu'au soir, vera ne s’arrêtera certainement pas de crier de sitôt,et il pourra ainsi réfléchir à sa pique du lendemain..
C'est que ça fait du travail quand même, quand on y pense...

De toute façon, si l'angoisse de la page blanche devait lui tomber dessus, il avait toujours en manche le césame, le joker absolu, le truc qui marche à tout les coups:les relations humaines.

Discussion à éviter quand on veut passer une après midi tranquille avec la Comtesse, Ettore se faisait un malin plaisir à ressortir le sujet aux moment les plus inattendus afin de faire bouillir la jeune vera pendant de longues heures.
Le problème étant qu'elle était très prolixe sur ce thème, et que les deux ne tombaient jamais d'accord.

Il était de bon ton pour véra de penser que l'homme était bon, que le ciel était bleu, que les oiseaux gazouillaient et que les dames n'avaient jamais de gastro.
Et potentiellement, une fois de temps en temps, l'on pouvait se faire trahir, mais qu'il ne fallait pas s'en formaliser, que cela pouvait arriver et qu'il n'était nulle raison d'en faire une généralité.
Le DiCésarini, de son côté, pensait voir l'Homme comme il était vraiment, à savoir un traître en puissance, un salaud dégueulasse qui ne pensait qu'à son intérêt propre, et qui n'hésitait pas à changer de crèmerie dès que le vent commençait à tourner.
Et potentiellement une fois de temps en temps l'on pouvait tomber sur des gens de valeur, et il était envisageable de leurs accorder un brin de confiance.

C'est pas la même culture.
Mais pour le coup ce mélange des genres avait un côté savoureux, et de plus en plus le vieil Ettore ressentait du respect et de la sympathie pour la Comtesse.
Enfin jusqu'à la prochaine engueulade, quoi..

_________________
Vera.
    [Le misogyne n'assume jamais qu'il en est un, il serait peut-être capable de se travestir et de parler au nom de la Femme pour brouiller les pistes.]

    C'est dans une taverne que la scène se passe (encore). Qui a dit que les charges et responsabilités pouvaient vous empêcher de garder un train de vie "habituel"? J'avais l'avantage d'aimer la foule , le brouhaha m'inspirait. Quoi de mieux qu'être à l'écoute de sa populace et bien souvent c'est dans les tavernes que nous avons l'écho de la satisfaction ou le mécontentement d'un peuple. Après quelques verres les langues se déliaient et avec un peu de chance je pouvais discuter de tout comme de rien. Discussion sans issue qui a pour rôle que de faire passer le temps et de me distraire quand j'en ai besoin , puis des discussions plus sérieuses qui aboutissent souvent à quelques décisions importantes. Les gens pouvaient être choqués de voir quelques fonctionnaires du comté s'affairaient dans les tavernes, mais c'était aussi un luxe que les conseillers comtaux n'avaient pas tous. Nous avions des yeux et des oreilles dans chacune des villes et nous ne voulions pas laisser la capitale sans "piliers " de comptoir entre autre.

    Il y avait bien des fidèles au poste, des gens plutôt matinaux et bien des touristes enviaient cette particularité de Limoges vivante du matin au soir. Peu assumaient leur dépendance à l'alcool ou même à la simple compagnie de certains, Limoges sentait la "joie de vivre", mais on pouvait y retrouver des choses communes , les ragots, les disputes de voisinage , les scandales, histoire de coeur et autre incompatibilité d'humeur. Limoges n'était pas un paradis terrestre , c'était une ville de caractère et chaque jour était nouveau avec quelques ressemblances et comme par hasard il y avait des disputes sur des sujets différents mais curieusement avec toujours les mêmes personnes. J'avais perdue toute objectivité, tout ce que j'avais c'était le regard perplexe des autres ou même l'agacement. C'est qu'il y a du monde qu'aime la paix. Les disputes et les bagarres faisaient fuir. J'étais de celle qui fuyait la baston, en revanche pour la joute verbale je n'étais pas loin.

    Voir venir Ettore c'est comme dormir profondément, sans se soucier du lendemain et avoir cette incertitude que la journée sera bonne ou mauvaise. Il était devenu "ma météo de l'humeur", j'étais connue pour être fragile, trop sensible disait-on. Je me protégeais à ma manière en évitant parfois de faire plus ample connaissance avec les "nouveaux" ou "étrangers" tout cela dans le but d'éviter "l'attachement". La trouille de la trahison, les jetons de la déception et le pire : la perte par la mort ou bien le fameux abandon. Bien fâcheux d'avoir de loin l'impression d'être un animal de compagnie à choyer , les caresses en moins , le tactile ce n'est pas mon truc, mais la présence et "l'affection" à distance. Il y avait aussi une autre manière de m'apprivoiser , ne pas avoir sa langue dans sa poche , être plus perché que moi, avoir le sens de la répartie d'une part , me tenir en haleine savoir m'embrouiller sans trop de méchanceté car le dérapage hélas je ne le maîtrise pas du tout. De nature plutôt calme à l'origine , le temps et les expériences de la vie m'avaient rendu plus impulsive par moment. Je pouvais avoir contrôle sur bien des choses , par contre côté émotion c'était chaotique, malgré un tas d'efforts j'avais la triste impression que c'était de pire en pire et j'avoue que mon entourage présent ne m'aidait pas du tout.

    Le corse avait trouvé ma faiblesse et moi étant aveuglée par l'ignorance je tombais dans le piège et cela chaque jour. Je le voyais venir, avec avec appréhension. Qu'allait-il dire ou faire ? Il était imprévisible et son imagination était plutôt fertile. La seule prière que je faisais, "pitié pas de politique" de si bon matin, le prochain qui me demande quelles sont les nouvelles sans développer et être précis aura le droit aux nouvelles familiales des Von Bretzel (Papy a perdu deux chicots, Taty Hortense a toujours ses problèmes d'incontinence, le cousin Jean Claude il a perdu sa femme Marie-Antoinette paix à son âme, j'ai perdu mon coq , mon sein gauche m'fait mal je ne sais pas si c'est pas mon coeur qui s'emballe , le prix de la carotte a encore augmenté zut, et je vous parle pas du navet !). J'étais prête ce matin là à sortir ces réponses toutes faites au DiCésarin, qui la veille n'avait pas manqué de me faire sortir de mes gonds (encore).

    Il était là avec son air complètement euphorique, attendant sans doute que je lui fasse perdre sa joie en le rendant comme qu'il dit "chafouin". Il va me jouer quoi ce matin le Misogyne , il va se mettre à chanter ? J'ai déjà mal au crane rien qu'à y penser.

    Allait-il mettre à nouveau son égo en déroute ? Je souris bêtement à l'idée. Plus franche que moi on meurt , je n'avais pas caché mes pensées. Monsieur avait mauvaise langue, il avait titillé "l'honneur" d'une Jeanne et d'un Sérance en inventant une rumeur bien salace. Le Sérance qui s'était forgé une réputation de Prédateur libidineux avait réussi à se détacher de ses envies de luxure pour refaire le portrait de l'Ettore en lice, une méthode plutôt viril et habituel dans ce bas monde pour régler les problèmes d'égo ou d'honneur. Je pensais que le DiCésarini allait accepter , mais visiblement la brutalité n'était pas son truc surtout pas avec un homme, lui c'était plutôt les joues des gonzesses qui l'attirait. Le macho aimait bien distribuer des mandales à ses nièces pour la forme, genre le mâle de la famille il commande tout. Sauf que quand on a une Anne Gray dans l'arbre généalogique‎ qui est plus "virile" qu'un homme , qu'a plus de poigne et de courage qu'un bataillon à elle seule, ça casse le mythe et la légende même l’existence du principe de base de la famille DiCésarini où il a été dit que "l'Homme était roi". Il n'avait donc pas hésité à faire sa pleureuse devant la dite nièce, se plaignant d'un mal de dos du à son age et avait inventé quelques mensonges honteux qui pouvaient motiver l'Exquise (Anne) à aller en lice à sa place pour dégommer du Sérance.

    J'étais indignée, exaspérée, vrai que j'ai tendance à idéaliser l'homme, plus il est âgé plus je me dis qu'il est mûr, sage, courageux , intègre aussi. Ma candeur était une réelle ennemie à mon esprit, je tombais toujours de haut face à la réalité. L'Homme de par sa nature était traitre, menteur, et pleutre, j'avais une dent contre le mâle là tout simplement par ce que j'avais l'impression qu'il n'y en avait plus. J'étais entourée de jeunes pubères , de vieux, des aigris, des excités de la vie mais pas courageux pour un sous, bon à pendre la langue dans tous les sens du terme possible. J'étais effarée et le Ettore il était bien encré dans cette catégorie :" vieux inutile, fourbe, menteur, manipulateur , pleutre et le comble un misogyne de première. Pour descendre les femmes il n'était jamais loin.

    Cette aptitude qu'il avait de déclarer la guerre ouverte, de provoquer sans relâche. Il me poussait à bout et quand il arrivait à me réveiller à entendre toute l'expression de mes sentiments à son égard et ma vision des choses , monsieur décidait qu'il en avait assez du sujet de la conversation qu'il voulait à passer à autre chose. " Véra, vous en êtes encore là?" . M'ordonner de cesser sur le champ, à la recherche de l’obéissance. Le DiCésarini avait décrété que c'était le maître du jeu , il voulait me voler cela, mon unique plaisir. Quand je cherche à le comprendre il me suggère de ne pas trop "l'analyser" , que je n'en ai pas le droit. Alors pourquoi diable passait-il son temps à me jauger, me juger, à tenter de me décrypter, lui en avait le droit, pour objectif "je suis un DiCésarini, je dois analyser vos gestes , vos paroles pour pouvoir vous manipuler, vous maîtriser." Euh. J'hallucinais. Ah quoi bon? C'est moi qui tire les ficelles, la marionnettiste c'est moi, pas que j'aime manipuler, mais par contre maîtriser j'aime ça. Avoir le contrôle, convaincue qu'il n'arriverait à rien avec moi, bien naïve que je suis. Lui, fier comme un coq, il tissait sa toile autour de moi avec fourberie et intelligence, j'étais piégée et aveuglée par la rage. " Véra ne soyez pas désobligeante, Véra ne soyez pas insultante, comtesse ne soyez pas grossière".

    Je le salue donc d'un signe de la tête, jouant de ma plume. On démarre tôt avec les piques.


    -Ettore. Si on veut faire dans le protocolaire, Votre Grandeur s'il vous plaît.


    Je réprime un sourire.

    -Navrée que vous deviez me supporter. Je sais que le poids de mon humeur est lourd sur vos larges épaules de pleutre. Mais bon, vous me cherchez des poux. Je ne vais pas rester stoïque, ce n'est pas dans ma nature. J'assume mes propos, vous êtes et resterez un misogyne, acceptez donc ce qualificatif qui vous sied bien, à moins que vous ayez une préférence pour : Bourses Molles Madame?


    Je lève la tête au ciel un instant, riant de bon cœur. Je reprends mon sérieux et le fixe du regard, entame l'écoute attentive de ses propos, arquant un sourcil de temps en temps, affichant une moue dubitative. Amusée par ses propos.
    "Son parfaitement faux" est un mensonge. Je campe sur ma position, je ne dis que la vérité vrai moi.


    -Un fervent défenseur de la cause féminine. Voyez vous mon cher Ettore, cela ne m'étonne guère, après tout n'êtes vous pas une Femme parmi les femmes. Je comprends que Notre condition vous inquiète et que vous ayez à cœur de trouver des solutions pour rendre nos vies meilleurs. Vrai que nous sommes entourées d'hommes fourbes, qui veulent à tout prix s'imposer et imposer par la même occasion leur vision de la vie.


    Je me mordille les lèvres pour ne pas éclater de rire, attendant sa réaction. Si je démarrais en quart de tour, je savais que le DiCésarini était du genre à prendre son temps. Il avait joué la carte de l'indifférence assez longtemps avec moi, puis au final il cédait toujours à la colère légère. J'étais pas de sa famille, je ne risquais pas de me prendre une mandale. Je gardais mes distances ceci-dit, le corse était peut-être pleutre avec la gente masculine justifiant cela comme étant de la sagesse. Un homme qui savait reconnaître sa faiblesse et qui déclinait les invitations aux duels en lice n'était pas pleutre , il tenait juste à sa vie d'après lui. Pas prêt d'aller se faire occire pour "l'honneur". J'en jouais donc pleinement. Je ne manquais pas de lui rappeler sa "lâcheté".

    - J'approuve les deux premiers articles, pour le troisième il me semble Ettore qu'il ne fait que prononcer un peu plus votre misogynie. Je m'en excuse, la forme au conditionnel, le fait qu'elle doit être reconnue par les mâles de sa famille comme ayant les capacités ou non à s'exprimer... Alors, votre bienveillance, votre ouverture d'esprit vous savez où vous pouvez euh ...mmmm

    Je crois avoir été assez insultante pour la matinée, je le laisse se défendre. Peut-être que dans son torchons il a d'autres articles plus tordants. Je m'en voudrai de le couper dans son élan de créativité.


_________________
Ettore_scola
Un Temps de printemps, voilà à quoi on aurait pu vouloir comparer le caractère de l'Ettore.
Un coup tout va bien, après tout va moins bien.
Le ciel est bleu les oiseaux chantent, le vent emporte dans ses bourrasques un parfum chaud et sucré, et l'on est tellement occupé à regarder les fleurs s'ouvrir qu'on ne fait pas attention aux nuages sombres qui se forment au dessus de sa tête.
On ne s'en rend compte qu'au premier coup de foudre...
Et la, on savait pas pourquoi, le tonnerre allait se faire entendre.


Votre Grandeur? mais pourtant vous n'êtes pas si grande... alors que Grâce...

Et pan, ça c'est fait c'est pour moi c'est cadeau, 1-0 pour le DiCésarini.

Il ne savait pas pourquoi il avait été aussi agressif, mais la suite devait lui faire regretter de ne pas l'avoir été plus tôt.

A la guerre comme à la guerre, le temps d'une mise au point s'imposait peut être, et peut être aussi qu il perdrait l'oreille de la comtesse en peu de temps, mais n'était-ce pas le risque à prendre quand on veut juger d'une âme...


Votre Grandeur donc, puisqu'il semble plus important d'être précis que factuel.
Vous semblez bien intéressée par l'état de mes bourses, mais ne vous en déplaise elles ne sont pas de votre ressort, ni de vos primes préoccupations, à moins que réellement le poids des ans ne se fassent sentir de plus en plus intensément dans votre coeur qui lui à gardé toute la candeur de la jeunesse.


Candeur, naïveté, pouvoir, confiance... Dans la famille des mots qui font grimper Véra au plafond, je prend.. tout en fait.. Voila, tout d'un coup comme ça, elle sera pas venue pour rien.

J'ai toujours été fasciné par l'hypocrisie...

ah oui, celui là marche bien aussi, me reste plus qu'à me décider pour savoir si je lui sors le coup de son travail au conseil, ausi. et là, j'aurai plus qu'à hurler belotte, rebelotte et dix de der, quinte flush royale, touché coulé et échec à la comtesse.

...l'hypocrisie, donc, qui consiste à pouvoir pointer du doigts les actions des autres, ce qui permet de faire un écran de fumée devant les siennes propres...
Une gracieuse technique à n'en point douter.
Ainsi vous condamnez ouvertement mon comportement envers Sérance, avant de m'en remercier de façon plus privée pour les avantages que cela vous procure, mais cela ne vous empêche pas de m'insulter tout de même par la suite?
Si j'éprouvai un quelconque intérêt pour vous, votre Grandeur, vous m'en verriez chamboulé, à ne plus savoir qui mérite de se faire appeler *fourbe".

Et vous me parlez de courage?
Souvenez vous de la définition de ce mot qui semble vous échapper autant qu'il vous plait à croire qu'il m'échappe.
Le courage, être courageux, c'est faire ce qui est juste.
Pas ce qui est simple ou confortable
Pas ce qui alimente notre ego ou notre vanité
Pas ce qui est suicidaire, ou encore imbécile.
Pas non plus les actions que l on veut mettre sur le crédit de l'honneur ou de la fierté
Mais ce qui est juste.

Qu est ce qui serait juste à accepter ce duel?
La satisfaction de donner à Sérance une victoire simple ou confortable?
La joie d'alimenter son ego ou sa vanité?
LA possibilité de me mettre dans une situation suicidaire et donc imbécile?
Pouvoir me gargariser de quelques blessures et les mettre sur le comte de l'honneur ou de ma fierté?

En fin de compte, toutes ces raisons sont bonnes à un but, fierté, vanité ou autre...
Mais il est une chose à laquelle elle ne répond pas, et c'est bien à la notion de courage.

Vous aimez à parler de tout ces beaux mots, sans même en comprend le sens, c'ets hautement facheux.

Posez vous la question pour vous maintenant, sondez votre âme et vos actions dernières, et soyez suffisamment honnêtes pour vous demander si vous avez fait preuve de courage.

Aventurez vous vers des côtés plus déplaisant, plus sombres, plus risqués des choses et vous pourrez faire une leçon de courage, vous n'en avez pour le moment pas la possibilité, encore moins que de la légitimité.

Quand on voit la façon dont les femmes mènent certaines réflexions, on ne saurait prendre autre position que celle de la légère défiance envers la gente féminine.

Si il vous prend le plaisir d'attiser la colère de Sérance afin de provoquer une joute, ou quoi que ce soit d'autre, prenez de la patience, ou abandonnez vos projets, je ne rentre pas dans ces considérations.

Pour aller plus loin encore, je dirai que la meilleur raison qui me pousse à refuser ce duel, est qu'il vous procurerai une intense satisfaction.
Vous avez bien assez de mâle libidineux qui vous poursuivent de leurs ardeurs, je serai celui qui n'en fera rien. Vous avez bien trop l'habitude de faire la pluie et le beau temps en taverne grâce à vos œillades d'adolescentes, mais vous n'avez pas à faire aux jouvenceaux nés de la dernière pluie que vous avez coutume de fréquenter.
Pour ma part, j'en resterai à mes valeurs familiales, tout en sachant que la vie est un jeu, et que chacun possède ses propres règles, la triche étant un moyen de gagner comme un autre.

Aussi je réitère mon indifférence à votre égard, mes engagements me liant au comté, et pas à la personne qui siège à sa tête, tout du moins jusqu'à ce que je la pense légitime par ses actions autant que par sa façon d'appréhender les événements.
[/b]

Repliant le rouleaux, Ettore tourne le dos à la comtesse avant de s'asseoir un peu plus loin, commandant bière et pain pour une personne


_________________
Vera.
    [Mais pourquoi sont-ils tous aussi méchants?]

    Flagorneur ou incendiaire le Dicésarini, pas trop grande, j'en étais consciente, pas naine non plus. J'attendais donc sa réaction.
    Grâce,Grasse, je lève la tête songeuse, si seulement j'avais été plus grasse, on ne me reprocherait peut-être pas de sauter les repas. D'avoir même tendance à économiser mes sous pour boire et en oublier la nécessité de manger.

    La conversation avait pris une toute autre tournure, loin des taquineries. Une mise au point. Cette expression m'avait toujours fait peur. J'aime m'amuser. Quand il s'agit de faire le point sérieusement et surtout avec le corse, je ne savais jamais à quoi m'attendre. Sur quel terrain allait-il m'attaquer? Il n'a pas avalé le "bourse molle". Enfin monsieur réagit. Un allusion à mes printemps passés , l'estomac qui se noue. C'était peut-être un de mes points faible. Je ne sais pas quoi lui répondre à cette réflexion.

    On passe à l'hypocrisie, je me tais et l'écoute. Les minutes qui suivent sont importantes puisque je prends un cours magistral. Leçon de vie selon DiCésarini.


    - On peut me reprocher bien des choses Ettore. L'hypocrisie n'est pas une de mes qualités. Je condamne votre comportement avec Jeanne et Sérance nuance. Je vous ai remercié et vous remercie encore "des avantages" que ça a pu me procurer. Sérance ne pense plus qu'à vous et à la manière de vous humilier en lice ou ailleurs , pendant ce temps il oublie sa "libido" et moi pas la même occasion.


    J'arque un sourcil à sa manière de détourner le sujet. Pourquoi en revenir sur le sujet "d'intérêt". Cette affaire à mes yeux ne concernait que son vilain ragot qui salissait l'honneur de la jeune Jeanne. Moi j'étais loin de tout cela après tout. Rien de personnel. C'était dans mon caractère de me soucier des autres et quand il s'agissait "d'honneur" j'en faisais toute une affaire. Il l'était fourbe à ce moment là, en avait-il conscience ?


    -Nous n'avons pas la même définition des valeurs. Je vous l'ai déjà dit ultérieurement. Le courage pour vous c'est faire ce qui est juste. Vous trouvez donc juste de salir la réputation d'une femme et d'un homme, vous avez fait preuve de courage. Félicitations. Ce n'est pas une histoire d'égo, de vanité. C'est dépassé sa peur , affronter les choses de la vie, vous n'affrontez pas grand chose. Vous provoquez des situations, vous êtes intrigant oui et lâche, la lâcheté que je définis donc comme le contraire du courage. Ne me parlez pas de "justesse". De vous à moi, qui est réellement hypocrite ou fourbe.

    Vous n'êtes pas obligé d'y aller à cette lice, mais vous devez avoir la correction de vous excuser des torts que vous avez pu causer avec votre langue de vipère . Reconnaître ses erreurs c'est aussi faire preuve de "Justesse" donc de courage.



    Je soupire légèrement. Encaissant la suite avec difficulté. S'il savait que j'étais en train de m'armer de courage là le misogyne. Oui, par ce qu'il en fallait pour tenir une conversation avec lui.


    - Je n'ai aucun plaisir à attiser la colère du Sérance encore moins la votre, ni celle de personne en réalité.


    "je dirai que la meilleur raison qui me pousse à refuser ce duel, est qu'il vous procurerai une intense satisfaction." Complètement paralysée par cette simple phrase. Avait-il terminé ? J'avais bizarrement cette même envie avec lui, prendre le chemin contraire de tout juste pour le faire réagir , juste pour ne pas lui donner raison, juste pour ne pas le satisfaire. Impossible d'en expliquer la raison, c'était une réaction que j'avais avec lui. Si orgueilleux, si sûr de lui que j'avais tout bonnement décidé qu'à chaque fois que j'en aurai l'occasion je l'emmerderai, par ce que tel était mon plaisir. J'avais sans doute mal calculé le coup, visiblement le DiCésarini avait toujours un coche d'avance et moi, un peu de retard. La suite des propos est encore plus désarmante, révoltante. Le jugement trop sévère est complètement faux. Puis le drame. L'insulte. Me voila décrite comme une femme aguicheuse. J'avais bien des tendances , j'aguichais les hommes en leur demandant de m'épouser sans de ménagement, sans œillades ce qui expliquait d'ailleurs que j'avais dépassé les vingt cinq printemps sans avoir la bague au doigt. Le rappel de cet "attardement" se faisait souvent entendre dans la capitale, j'étais du genre à encourager la jeunesse à se marier tant qu'il était encore temps, comme si j'avais la trouille qu'elle suive mon chemin. Quand je voyais une donzelle avec un damoiseau je m'écriais " mariez vous!".

    De là à me dire que j'étais une séductrice de mâles, pire de jouvenceaux. J'avais eu la bêtise de le demander en mariage oui comme tant d'autres ( la liste se reconnaîtrait ), mais de là à dire que je travaillais à le tenter. La petite cour que j'avais dans son imagination , je ne la désirais pas du tout, je ne voyais pas du tout de quoi il me causait.

    Son indifférence il ne cessait de me la rappeler. La mienne l'avait-il remarquée ? Il avait osé me tourner le dos après m'avoir complètement incendiée. Je suis teigneuse et je le suis, non je ne le laisserai pas sans riposte.


    - Ettore! ....

    Bien orgueilleux. Je vous ai jugé lâche pour ne pas avoir répondu à sa demande. Vous avez la prétention de penser que je veux vous tenter comme tout ces autres , dites moi la liste de mes Fréquentations il faudrait me la communiquer par ce que je ne vois aucunement de quoi vous me parlez! Sachez que je ne cours après personne et que je ne tiens pas du tout à ce qu'on me court après.
    Finalement vous êtes comme tout les hommes. Stupide à souhait , vous mélangez tout. Bien heureuse que vous serviez le comté et pas ma personne DiCésarini, ce n'est pas ce que j'attends de vous et des autres. Puisque moi même je n'oeuvre pas pour ma personne et bien pour le comté. Cette histoire avec Sérance est carrément apolitique. Quand les hommes sauront faire la différence entre les affaires personnelles et les affaires professionnelles , vous me ferez signe!



    La question est d'actualité, début de mandat comtal mouvementé avec le départ d'un soldat qui pensait plus à ses affaires de coeur que le reste, la même chose avec Clémence, puis le retour de Medso qui m'avait bouleversé et présentement lui, le corse. La trahison, la confiance, la naïveté, l'hypocrisie. Il avait été franc et avait déballé toutes ses vérités , sauf que j'étais en droit de contester comme il le faisait si bien lui. Puis cette manie qu'ils avaient de partir en pleine conversation, c'était dément. Tout porte à croire que je vais opter pour la misandrie avec le temps.

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