Madeline Si les nuits de Mad étaient blanches, ses jours assombrissaient son humeur.
- Qu'est-ce que tu veux ?
En face d'elle, une paire d'yeux qui imploraient et des "miaous" à n'en plus finir.
- Mais bon sang... Déos... Pourquoi ne les as-tu pas dotés du don de la parole ? Moi je ne sais pas faire la différence entre deux "miaous". Et puis ça miaule tout le temps en plus. Comment je peux savoir ce qu'il veut celui-là ?
En face d'elle, une paire d'yeux incrédules et un "miaou ?" interrogateur.
- Et puis descends de la table pour commencer... Les animaux n'ont rien à faire sur une table. Est-ce que tu vois mon cheval sur la table là ? Non ! Donc... Tu descends.
En face d'elle, une paire d'yeux qui fixent l'énorme cuisse de poulet dans laquelle la Madgnifique plante ses dents. Un filet de salive coule le long des babines du félin.
Plus loin dans un coin de la pièce, Moustache fait la fête à une souris qui lui sert à présent de repas.
Mais le Platon, il reste là, planté devant le dîner de Mad.
Une Mad qui ne comprend pas ou qui... ne veut pas comprendre.
- Tu sais Platon... Inutile de lire cinquante bouquins de philosophie grecque pour savoir qu'un chat chassant chasser ne fait pas chier...
En face d'elle... Zut... où est passée la paire d'yeux ?
En l'air, avec le reste du chat.
En vol plané en direction de la cuisse de poulet.
Les chats s'en tapent le cul des Grecs et de leur philosophie. Pour les chats, un chat ne sachant pas chasser, sait chiper !
La suite ?
Une Mad qui tient une cuisse de poulet dans laquelle la gueule d'un Platon vient de s'y greffer.
Une Mad qui secoue la cuisse de poulet pour décrocher l'intrus.
Un Platon qui tient bon... ça c'est pour la rime.
Une Mad qui fait la sérénade... ça c'est pour la deuxième rime.
Un Moustache qui s'en fout... ça c'est prévisible.
- Moi je sers Déos, les chats ILS SE DEMERDENT !!! Je ne m'appelle pas Cromwell moi !
Une heure plus tard, on peut deviner que flotte dans l'air une question, même si on ne l'entend pas.
- Qu'est-ce que tu veux ?
En face, une paire d'yeux bleus sous un chignon ébouriffé illustre une fabuleuse phrase : "Si les yeux pouvaient tuer, si les yeux pouvaient féconder, les rues seraient pleines de cadavres et de femmes grosses..."
- Ben quoi ? Parle...
En face, une paire d'yeux d'une "Céréale Killer" qui se contente d'un épi de Maïs à grignoter tandis que l'os de ce qui fut un pilon repose sous la patte velue d'un Platon...
Platon ne comprend pas ou... ne veut pas comprendre.
Jusqu'à ce que le silence glacial ne se brise...
- Miaou ?
- ...
- Miaouuuuuuu ?
- TA GUEULE !
Le soir de cette troisième ou quatrième journée, on ne sait plus trop...
Citation:
Mon cher Journal,
Platon 1 / Mad 0
Demain je le mange !
CLAP !
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