Charlotine
Fribourg. Charlotine n'y avait jamais mis les pieds. Elle ne pourrait plus le dire! L'endroit n'était pas trop mal, une sorte de territoire à température ambiante. Pour celle qui était passé du froid moscovite à la chaleur provençale, c'était un assez juste milieu.
Ses premiers pas l'avaient emmenée à la Cathédrale. N'est ce pas la première chose que l'on visite quand on fait du tourisme, les églises et les cathédrales? alors pourquoi déroger à la règle . Moins commun, elle s'était baladée devant des camps militaires avec dedans des gens tout pas beaux, mais pas de bretons ... parce que bon, les bretons, voilà quoi, elle en avait eu sa dose, alors autant changer un peu.
Et puis elle avait côtoyé des gens, charmants eux, mais aux murs et aux langages étranges. Elle y avait découvert l'existence des mouffes et des pouffes, ce qui lui donna l'idée de la création des touffes, mais ça, ils ne le savaient pas encore.
Enfin, cerise sur le gâteau, elle avait découvert que la légende n'en n'était pas une. L'air frais des alpages avait semble t il le même effet sur le cerveau que le chant des cigales à midi dans la garrigue. En gros, ça n'avançait pas plus vite, et d'ailleurs, sans chauvinisme aucun, ça avancait même de travers quand ça ne reculait pas.
En quelques jours, on lui avait fait faire tout et son contraire. Tellement qu'elle cru presque à un bizutage. Mais non, il n'en n'était rien. C'était comme ça par ici et du coup, l'action devenait inaction, et les membres de sa lance commençaient à perdre patience. C'est que c'est surexcité ces gens là quand c'est en manque de sang. Bou diou!
Et elle dans tout ça? ben elle était tellement impressionnée parce qu'elle était en train de vivre qu'elle avait du ma à trouver les mots pour exprimer son désarroi. Elle, la reine de l'organisation - disons ce qui est - avait devant elle un spectacle peu commun au vue du contexte des lieux. Non mais sans déc', elle menait fièrement son groupe, chaque jour .... et alors qu'elle était prête à en découdre avec eux .... tout était remis au lendemain. S'ils croyaient que c'était facile d'aller leur dire "bon ben, aujourd'hui, on fait repos, parce qu'ils nous ont enfermés à clef dans le campement, et qu'ils se sont barrés jusqu'à demain matin!"
C'est donc d'un pas incertain qu'elle arriva vers eux
Les gens, j'ai une information à vous donner. Ce soir, c'est .... soirée bivouac! On a les lieux rien que pour nous, sont tous partis, reviennent que demain. C'est cool hein?! Bon par contre, on est enfermé, on peut plus sortir. Mais vous inquiétez pas hein, j'ai de la laine et des aiguilles, si vous voulez, j'vous apprend à tricoter
Tout était dans l'art de parler aux gens. Si si .... si elle était arrivée en disant "les cons, ils nous ont fait venir pour rien, on se retrouve comme des couillons à rien pouvoir faire" surement qu'ils se seraient mis en colère. Mais là, avec une pointe d'humour - bien cachée certes - ça passerait mieux
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Ses premiers pas l'avaient emmenée à la Cathédrale. N'est ce pas la première chose que l'on visite quand on fait du tourisme, les églises et les cathédrales? alors pourquoi déroger à la règle . Moins commun, elle s'était baladée devant des camps militaires avec dedans des gens tout pas beaux, mais pas de bretons ... parce que bon, les bretons, voilà quoi, elle en avait eu sa dose, alors autant changer un peu.
Et puis elle avait côtoyé des gens, charmants eux, mais aux murs et aux langages étranges. Elle y avait découvert l'existence des mouffes et des pouffes, ce qui lui donna l'idée de la création des touffes, mais ça, ils ne le savaient pas encore.
Enfin, cerise sur le gâteau, elle avait découvert que la légende n'en n'était pas une. L'air frais des alpages avait semble t il le même effet sur le cerveau que le chant des cigales à midi dans la garrigue. En gros, ça n'avançait pas plus vite, et d'ailleurs, sans chauvinisme aucun, ça avancait même de travers quand ça ne reculait pas.
En quelques jours, on lui avait fait faire tout et son contraire. Tellement qu'elle cru presque à un bizutage. Mais non, il n'en n'était rien. C'était comme ça par ici et du coup, l'action devenait inaction, et les membres de sa lance commençaient à perdre patience. C'est que c'est surexcité ces gens là quand c'est en manque de sang. Bou diou!
Et elle dans tout ça? ben elle était tellement impressionnée parce qu'elle était en train de vivre qu'elle avait du ma à trouver les mots pour exprimer son désarroi. Elle, la reine de l'organisation - disons ce qui est - avait devant elle un spectacle peu commun au vue du contexte des lieux. Non mais sans déc', elle menait fièrement son groupe, chaque jour .... et alors qu'elle était prête à en découdre avec eux .... tout était remis au lendemain. S'ils croyaient que c'était facile d'aller leur dire "bon ben, aujourd'hui, on fait repos, parce qu'ils nous ont enfermés à clef dans le campement, et qu'ils se sont barrés jusqu'à demain matin!"
C'est donc d'un pas incertain qu'elle arriva vers eux
Les gens, j'ai une information à vous donner. Ce soir, c'est .... soirée bivouac! On a les lieux rien que pour nous, sont tous partis, reviennent que demain. C'est cool hein?! Bon par contre, on est enfermé, on peut plus sortir. Mais vous inquiétez pas hein, j'ai de la laine et des aiguilles, si vous voulez, j'vous apprend à tricoter
Tout était dans l'art de parler aux gens. Si si .... si elle était arrivée en disant "les cons, ils nous ont fait venir pour rien, on se retrouve comme des couillons à rien pouvoir faire" surement qu'ils se seraient mis en colère. Mais là, avec une pointe d'humour - bien cachée certes - ça passerait mieux
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