[RP] La Chapelle de la foi

Cleeclee.

Le groupe s'en allait, un membre en plus ... Le retour comme l'allée fut emplit de silence, les bouches se taisaient, n'osaient demander, affirmer, insulter. Seuls les regards, épiant et trahissant ce questionnement de certains, cette haine d'autres, tournés vers l'unique objet de leur convoitise. Ennemi et/ou inconnu, tous font peur. Peu de temps plus tard, arrivée à Arles la troupe se sépara, les deux gardes, Sanctus et Clément se dirigèrent vers la taverne du Vesti'bule tenue par Vestale, ils montèrent à l'étage, et entrèrent dans une chambre. Il y avait dans un coin près de la fenêtre, une petite table; des chaises.

Voici là, le seul bureau que je puisse t'offrir.

Il fit signe aux deux gardes de sortir, ceux-ci s'exécuèrent après une légère hésitation, et se postèrent à la porte.
Clément l'invita à s'asseoir, il se retrouvèrent alors face à face. L'interrogatoire, pouvait commencer.

Dis moi, je crois que j'ai quelque chose qui t'appartient.

Il fouilla dans sa besace pour en sortir le morceau de parchemin froissé trouvé quelques temps plus tôt dans la chapelle et le posa au milieu de la table.
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Chancelier du Marquisat de Provence ...
"Tyranniquement" "Gentil"
Un jour là, l'autre ici. Demain chez vous ?

La Chapelle de la foi

Sanctus.

Le lieu du RP est secret mais ouvert à tous ceux qui ont envie de participer de manière cohérente et sans prise de tête. Bon jeu

Entre Arles et Avignon, quelque part dans l'arrière-pays, Sanctus a déniché une vieille chapelle abandonnée depuis belle lurette. Le toit est en partie effondré, mais le lieu est convenable pour y tenir réunion.
Il est venu ici à de nombreuses reprises. Lors d'un de ces voyages, il n'a pu éviter l'armée de Gigagil qui l'a laissé pour mort dans un fossé. Il s'en est sorti et le revoici à nouveau à pied d'oeuvre.
Il pose au sol un petit siège à trois pieds dont l'assise est en cuir et il attend les premiers "témoins" qui auront à coeur de débattre et d'apprendre.
Il a annoncé à qui de droit son intention de tenir le rôle de "lecteur", ce que les Romains nomment "curé".
Certains Provençaux étaient d'abord venus le trouver chez lui en Arles. Au fil des discussions, il est apparu que nombre d'entre eux voulait en savoir plus sur cette nouvelle façon de croire que l'on nomme la Réforme, loin des clichés et mensonges que l'on racontait sur elle.
Il leur avait répondu dans un premier temps en toute simplicité, mais la sécurité n'était pas parfaite dans sa boutique de tisserand. Afin d'éviter des soucis avec la "justice" comtale, avide de mise en procès, il avait décidé que les réunions auraient lieu ailleurs, loin des yeux et des oreilles des chiens de garde du pouvoir. Et cette petite église perdue dans la nature avait été une révélation.
Il était donc là, assis face une nef encore vide, au carrelage de terre cuite recouvert en partie de mousse verte. Il consulta ses notes et attendit patiemment l'arrivée des premiers curieux.

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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Andrew_largs

Andrew avait marché un bon moment. Ne se sentant pas franchement au bon endroit, il avait fait demi tour et avait choisi un autre chemin au dernier embranchement qu'il avait croisé. Malheureusement une fois de plus, ce qu'il voyait ne correspondait pas du tout avec ce qu'il cherchait... Il rebroussa chemin une fois de plus et alors qu'il se demandait si il arriverait un jour, il vit la chapelle qu'il cherchait sur la colline en face de lui. Soulagé, il s'assit quelques instants et bu une petite rasade avant de reprendre son chemin.

Afin de ne pas se perdre un fois de plus, il piqua tout droit, faisant attention de ne pas perdre le toit de la chapelle des yeux. Certes, il était sûr d'arriver mais le confort de la route était loin et chaque buisson semblait se faire un devoir de le griffer ou le fouetter sur son passage.

Enfin, il arriva devant la chapelle. Sanctus y était tranquillement assis, le nez plongé dans quelques feuillets noircis de sa si caractéristique écriture.

Salvé, mon Frère !
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Andrew Largs, Réformeur
Argumentum baculinum

D'autres RP d'Andrew

Sanctus.

Sanctus avait dressé l'oreille. Des bruits à l'extérieur avait attiré son attention. Il devait s'agir de Platon, son chat, qu'il avait amené avec lui ici et qui avait disparu depuis un bon moment, à la recherche de quelques félines au poil roux sans doute. Quand il aperçut l'Ecossais, il se renfrogna un peu, se disant qu'il allait encore une fois devoir supporter le jargon plus ou moins compréhensible de son frère.
il lui rendit son salut.

Salvé Andrew ! Tu as fait bonne route ?
je suis en train de relire un traité sur l'enseignement de l'art des haruspices. Tu veux y jeter un oeil ? Il est en latin, mais pas du classique, de celui qu'on utilise plutôt dans les cuisines. Il y est dit que le foie de veau est sans doute supérieur au foie de mouton pour la lecture de l'avenir et j'y ai découvert une nouvelle façon d'opérer, selon des lignes et des courbes moins évidentes à maîtriser mais prometteuses pour la divination.
Tiens donc...
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Maximin

"Le premier degré d'orgueil est la curiosité" *

Le voyageur avait entendu parler de cette réunion et il s'était dit ... et bien, pourquoi pas après tout ? ... il n'y a pas de mal à se documenter. Était-ce ainsi de la curiosité malsaine ou simplement le besoin de connaître qui se manifestait ?
De nombreuses rumeurs courraient sur le compte des réformés ... au final quasiment autant de rumeurs que sur les romains. Certaines étaient indéniablement vraies et d'autres fausses, dans les deux cas ; trouverait-on quelqu'un qui pourrait un jour trier le bon grain de l'ivraie ? La question demeurait ouverte.

Maximin n'était ni aristotélicien, ni hétérodoxe, ni athée non plus ; peut-être au final était-il un peu de tout cela. Et si certes il avait beaucoup étudié et qu'il connaissait les livres saints, le Dogme et le Droit Canon des romains bien mieux que la plupart des évêques, il ne s'en faisait pas une gloire pour autant. Aujourd'hui, la place était à l'apprentissage, et ainsi, il pénétra dans le lieu.

Deux hommes étaient présents en ce lieu, et il les salua.

Le bon jorn, messieurs.

Simple, net et précis, sans ambages, ni démonstration obséquieuse.

* Saint Bernard : Traité de l'Humilité et de l'orgueil

Sanctus.

Un nouvel arrivant venait d'entrer dans la chapelle. Un inconnu pour Sanctus qui le dévisagea, essayant de mettre un nom sur la visage.
Il le salua de la tête.

Salvé ! Sois le bienvenu en ce lieu. Je suis Thomas Cromwell, mais on m'appelle aussi Sanctus. Cet homme étrange à mes côtés vient d'un lointain pays où les hommes s'habillent comme des femmes. Il se nomme Andrew Largs et on ne comprend pas ce qu'il dit, mais il faut faire semblant et lui donner du "oui" ou du "non" en alternance pour ne pas le fâcher.
Qui es-tu donc ? Tu ressembles à un voyageur égaré.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Meliandulys

Le Capitaine savait que le lieu de reunion, dans l'arrière pays, ne serait pas aisé à trouver et rallier. Et il savait que c'était une précaution vitale à l'heure où les tensions avaient embrasé les cœurs et les âmes de toute la Provence. Il leur fallait être prudent. C'est dans ce soucis de prudence, qu'il s'était vêtu de frusques aux teintes mangées par le temps mais qui avaient jadis été aussi sombres qu'une nuit sans lune. Il avait attendu que l'intensité du soleil se fasse moindre avant de prendre la route.

Il avait opté pour un voyage par quelques chemins détournés et n'avait pas hésité à rallonger significativement et volontairement son périple en s'essayant hors des sentiers battus. La progression en était compliquée, mais d'autant plus discrète. La végétation et le froid, de concert, s'appliquaient le long de la marche, à lui fouetter copieusement le visage.

Il se laissa guider par le soleil mourant jusqu'à ce que les ombres s’allongent pour ne former autour de lui plus qu'une haie d'honneur, sombre et silencieuse. Cette longue marche d'un condamné l'amena à toucher à son but, alors que ses poumons le brulaient de trop se gorger de cet air hivernal aussi pur que cinglant. La vieille bâtisse dont avait parlé le Vieux Lion était face à lui et c'est la poitrine en feu et le corps frissonnant qu'il en passa le seuil.

Trois hommes lui faisaient face. Il s’approcha d'eux en les saluant sobrement d'un... "Salvé..." avant de venir prendre place aux cotés d'Andrew.

Edit orthographe

Andrew_largs

Histoire de pas décevoir Sanctus, Andrew fit mine de bougonner un peu. Après tout, il savait que ce serait Thomas qui serait franchement déçu si il ne réagissait pas de la sorte.
Se tournant vers le premier arrivant, Andrew pris soin de faire attention à sa grammaire française...

Salvé,
Comme dit le monsieur, je viens vraiment de un pays loin. Vous pouve passe son commentaire sur le habit. De toutes le manière, sur certain sujet, il est un peu étroite de l'esprit. Pour d'autres, le majorité, il vaut mille évêques.

Un "salvé" lui fit tourner la tête. Meliandulys venait de se joindre au petit groupe qui se formait.

Salvé, mon frère.
Je est content de te voir ici.

Un ton plus bas, juste à l,attention de Meliandulys.

Fais attention, Sanctus à l'air mal enluné... Tu risque aussi de avoir un description pas très flatteur...
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Andrew Largs, Réformeur
Argumentum baculinum

D'autres RP d'Andrew

Maximin

["Plus les hommes s'éloignent de Dieu, plus ils avancent dans la connaissance des religions."] *

Il était de fait impossible de mettre un nom sur son visage, car l'homme était inconnu dans les Royaumes, il n'avait pas accompli grand chose et de ce fait, n'était pas une personne publique. Il laissait cela aux autres, ayant bien conscience que pour vivre heureux il fallait vivre caché. Pourtant, il en savait bien plus que la plupart des mortels sur les tenants et les aboutissants de pas mal de choses. Mais cela vendrait en son temps et à sa place.

Cette manière de saluer ne lui était pas inconnue, propre à la vocation spirituelle de ces gens ; il entreprit donc de répondre sur cette même ligne de conduite.

Salvé à toi, Thomas Cromwell dict Sanctus ; ainsi qu'à toi Andrew Largs, homme des "highlands".

Un troisème individu se joignit à eux, un militaire sans doute. Pas besoin d'être grand érudit pour remarquer ces détails qui ne trompaient pas : le port, les armes, la tenue et surtout, la manière de choisir sa place une fois entré. Il le salua aussi puis répondit à celui qui avait prit la parole en premier mais en se tournant également vers l'homme en kilt.

Fort bien donc, je prend bonne note des conseils. Je connais de nom ce pays où l'on fabrique ce breuvage au goût de tourbe et dont la couleur varie selon son âge. Il m'est arrivé d'en goûter quelques fois ; j'ai idée que des personnes ayant poussé la fabrication d'une boisson à ce stade ne peuvent plus être des barbares. Quant à l'esprit ... au final, tout dépend de qui l'on a en face de soi, certains apprécient et d'autre pas, c'est une question de goût ... on y revient toujours.

Sinon, enchanté de faire connaissance, je me nomme Maximin ; voyageur, sans conteste ; égaré, je ne le crois pas ... en me contentant de simplement mettre un pied devant l'autre, il m'est toujours facile de reculer sur le même sentier ...

... à moins évidemment d'avoir une dague dans le dos, mais cela n'était pas le cas ici.

*Emil Michel Cioran

Sanctus.

Sanctus salua Melian qui venait d'entrer. L'inconnu venait de parler. Il fallait en savoir plus.

Maximin... ton nom ne me dit rien. Es-tu venu en paix en ce lieu ou es-tu l'avant-garde du Lièvre ? Cette chapelle est un abri pour nous réformés, dans une Provence qui nous interdit de tout. Nous sommes des persécutés, mais comme il est écrit dans un livre connu d'un petit nombre seulement, le Liber Leonis : "Hâtez-vous vers le martyr afin d’atteindre un Paradis aussi large que le ciel et la terre, préparé pour ceux qui ont cru dans les Paroles du Très Haut et des Trois Messagers. Telle est la grâce de Dieu qu'Il donne à qui Il veut."

Mais parle-nous donc Maximin et explique-nous ta présence ici.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Vignolles

Elle lui avait posé beaucoup de questions sur sa religion, ses convictions et voulait en apprendre d'avantage alors il décida de la convier en ce lieu que Sanctus lui avait parlé et ou chacun pourrait discuter librement sans crainte d'être juger.

Entre Arles et Avignon, qu'il avait dit...quelque part dans l'arrière-pays...bah oui sur la carte qu'il m'avait donné cela semblait simple mais dans ses bois, taillis et ronces c'était bien plus dur...des heures qu'ils marchaient tous les deux pour trouver cette bâtisse...une vieille chapelle abandonnée...

quelques heures plus tard...après quelques poses pour discuter de son voyage retour, les voilà enfin arrivés au lieu précis que le Primus lui avait indiqué.

Nous voilà arrivé ! c'est ici regarde j'aperçoit mes frères la bas.

Désignant le groupe d'hommes au loin, ils s'approchèrent. Mélian lui fit signe de la main, le bougre l'avait vu arriver de loin.

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Charlotine

Comme si elle n'avait pas eu assez de son voyage, elle avait encore du marcher ... mais cette fois ci, en bonne compagnie. Oh, pas que son escorte ne fut pas sympathique, mais ... là, c'était différent. Et donc oui, de fait, bien plus agréable.

Bref, le moment était quand même sérieux. Il lui avait proposé de l'accompagner à une réunion organisée par Sanctus pour qu'elle puisse continuer sa période d'apprentissage. Et nul doute que ce serait plus attrayant que la bibliothèque de Genève, où elle avait été bien reçue mais où elle avait manqué de s'endormir sur le livre des vertus originels ... qu'ils disaient

Nous voilà arrivé ! c'est ici regarde j'aperçoit mes frères la bas.

Elle n'eut pas de mal à en reconnaitre certains. Elle se demandait quand même comment elle serait reçue, elle, qui, il y a encore quelques semaines avaient été de ceux qui voulaient les chasser. Même si des choses avaient changé depuis, elle resta un peu honteuse et n'en menait donc pas large.

Tu es sur que ça ne gêne pas que je sois venue?
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Sanctus.

Cela n'arrêtait pas de défiler. Sanctus qui avait cherché un certain isolement, relatif, voici ses espoirs déçus. Cette chapelle devenait un des endroits les plus courus de Provence. Charlotine venait d'apparaître aux côtés de Vignolles. Elle n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu. Il n'était pas surpris de sa présence car on l'avait prévenu que la femme était passé par Genève chez le vieux grigou pour consulter quelques livres.
Il la salua, comme il l'avait fait pour les autres.

Salvé Vignolles ! Je vois que tu nous amènes belle compagnie ! Une femme qui a fit parlé d'elle en Provence, aussi fugace qu'une étoile filante. mais on s'en souvient encore !
Entre Charlotine. Ici nous sommes entre frères et soeurs et nous mettrons en oeuvre une des premières règles de la communauté : le tutoiement. Seule Très Haut est au-dessus de nous. Sur cette terre, rien de nous distingue les uns des autres. Un squelette de noble ressemble à celui d'un gueux.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Maximin

["Dès l'instant où vous aurez foi en vous-même, vous saurez comment vivre."]*

Le leader semblait éprouver de la méfiance ... quoi de plus normal, après tout. Max faillit lui répondre : "Ô Vous qui avez cru ! Craignez de l’Unique et croyez en Ses Messagers pour qu'Il vous accorde deux parts de Sa miséricorde, et qu'Il vous assigne une Lumière à l'aide de laquelle vous marcherez, et qu'Il vous pardonne, car l’Unique est magnanime." ... il était trop tôt pour cela.

De fait, il est normal que mon nom ne te dise rien, Sanctus. Pour tout te dire, je ne me souviens pas avoir mis un pied en Provence, en Empire ou en France avant que je n'arrive à Marseille depuis les côtes orientales mais il se peut que ma mémoire me fasse défaut, sur certains points.
Pour le reste ...

Il écarta légèrement les bras, levant les paumes vers le haut.

... tu pourras constater que je ne dispose d'aucune arme autre que la parole et l'esprit, car les mots et les idées son bien plus puissants que le fer des lames ... l'on peut bien tuer un homme mais pas les idées qu'il véhicule. Quant à être d'une avant-garde, ce n'est pas le cas, je ne suis affilié à aucune cause, religion, noblesse ni employeur ...
Maintenant, libre à toi de me croire ou non, chacun étant libre de penser ce qu'il veut, au final.

Le néo-provençal regarda cette chapelle délabrée, et son architecture trouva écho dans les tréfonds de son esprit ... les quatre éléments ... l'éther ... tout était bien confus pour lui.

Me voici donc pour vous écouter ou vous entendre, ce sera selon ; étudier, si tu veux et peut-être tenter de comprendre ... mais aussi trier le "bon" grain de l'ivraie, les rumeurs que l'on crie et les vérités que l'on murmure ... Je suis un homme de savoir et non une personne de pouvoir.
Voilà, ce que je suis venu chercher.

Il ne releva pas pour l'heure cette phrase le Liber Leonis - chaque chose viendrait avec son temps.
D'autres encore arrivèrent, et comme pour celui qui étaient venus avant eux, il les salua.

* Goethe

Vignolles

Le groupe était en pleine conversation, Sanctus fit une courte pose pour les inviter à les rejoindre ce qui donna sa réponse à Charlotine quand à savoir si sa présence ici dérangeait.

Un homme inconnu qui était assit lui fit signe également de la tête, Vignolles salua tout le groupe.

Il redressa un vieux banc poussiéreux qui semblait encore de bonne facture malgrés les années. Il ne pu s'empêcher de regarder le travail de bonne qualité effectuer par le charpentier, sans doute une déformation du métier.
Après avoir essuyé le plus gros de la poussière il l'installa auprès du groupe tout en proposant à Charlotine de s'installer pour écouter le Primus.

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--Petit_alex

Le jeune Alexandre, du haut de ses dix ans, traînait souvent dans les rues de la ville d'Arles. Il avait vu plusieurs personnes partir en direction de la forêt. Il les avait suivis jusqu'à la chapelle. Il escaladait une façade du bâtiment et observait la scène par un vitrail cassé. Il reconnut chaque homme présent et la femme. Il écoutait leur parole et comprit qu'ils parlaient de religion.

--Le_veilleur

Il était de garde depuis la veille. Sanctus lui avait donné pour consigne de surveiller les alentours de la chapelle, chose qu'il savait faire avec sérieux et aptitude. Sa vie dans les bois lui permettait de tout savoir de la forêt.
Il avait vu le garçon s'approcher lentement de l'église. Il l'avait laissé faire, histoire de voir s'il était une avant-garde ou un curieux isolé. S'étant assuré qu'il était seul, il vint doucement vers lui, comme pour le surprendre.
Arrivé à quelques mètres, il sortit sa sica et dit d'une voix autoritaire :

Dis donc petit, soit tu entres, soit tu déguerpis, mais tu ne restes pas là entre deux eaux !

--Petit_alex

Surpris par l'homme qui venait derrière lui, Alexandre prit ses jambes à son cou et se précipita dans la forêt. Il courait plus vite que jamais en direction d'Arles.

Charlotine

Charlotine fut vite rassurée. Avant même que Vignolles puisse lui répondre, elle fut gentiment accueillie par Sanctus.

Bonjour Sanctus. Ravie de voir que tu te portes bien. Les nouvelles rapportées par ton guérisseur n'était pas bonnes, je m'inquiétais que l'immonde ait eu raison de toi. Mais je vois que tu es coriace.

Petit coup d’œil à Vignolles

Mais apparemment, c'est un trait commun à beaucoup d'entre vous.

Elle leur sourit et ne manqua pas de saluer les autres présents. Puis, à l'invitation du charpentier qui semblait préoccupé par la nouvelle vie d'un vieux banc, elle s'assit à ses côtés en attendant le début.
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--Le_veilleur

Le huguenot regarda le gamin détaler comme s'il avait l'inquisition aux trousses. Il décida d'entrer dans la chapelle pour faire son rapport sans saluer les gens présents car il était de nature bougonne et sans éducation. Il était de petite taille, trapus, le visage caré et marqué d'une balafre sur la bouche qui lui créait un petit rictus inquiétant malgré lui.

Sanctus ! Je viens de surprendre un morveux qui n'a pas demandé son reste. Je continue la veille.

Il n'attendit pas la réponse, fit demi-tour et retourna à l'extérieur, non sans avoir craché en passant le seuil.

Sanctus.

Sanctus inclina la tête vers l'homme qui venait d'entrer en signe de remerciement.

Nous allons maintenant nous asseoir. Les retardataires sont les bienvenus, mais nous n'allons pas passer notre temps à nous saluer les uns les autres.

Il y avait encore quelques chaises en état dans l'église. Les autres étaient rongées par l'humidité et en décomposition plus ou moins avancée. Le toit en partie effondré avait laissé passer la pluie provençale, rare mais violente parfois.
Toujours installé sur son trépied, Sanctus sortit délicatement de sa besace un objet enfermé dans un linge précieux de couleur pourpre. Il l'ouvrit avec beaucoup de délicatesse et découvrit ce qui ressemblait à un fragment d'os d'assez grande taille.

Mes amis, voici un omoplate d'animal, très ancien, dans lequel quelques phrases ont été gravées. C'est de l'arabe, de celui qu'on parle dans le Hedjaz, loin vers l'orient. Certains ici le connaissent.

Il montra à l'assemblée l'objet en question.

Cet os était en possession du Lion de Juda, la secte qui a été dissoute il y a deux mois maintenant. Je ne vais pas vous lire tout ce qui est écrit car je vais m'en tenir au plus important.
Il est inscrit ici un Logion de Christos, c'est à dire une des 21 sentences prononcées par le prophète de son vivant. Si vous alliez à Rome, vous pourriez les lire tous à l'exception du 17 qui est curieusement illisible. Le voici !

Citation:

Logion 17 : À ceux de ses disciples qui s'interrogeaient sur la perfection de la société des Hommes, il leur disait : "Autant la plaine est une montagne plate, autant les Hommes entre eux doivent-ils être de même hauteur".

Il est inutile de dire qu'à cette lecture, on comprend mieux pourquoi le pouvoir romain a tenté par tous les moyens de faire disparaître cette phrase. Nul ne peut commander aux autres en matière de foi. Nous sommes tous égaux devant le Très Haut. Le clergé romain a été conçu pour asservir, pas pour guider et éveiller. Nous en aurons bientôt la preuve avec le nouveau conseil de Provence qui s'est réuni et qui a reconnu Gwenn comme comtesse.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Charlotine

Il était l'heure de rentrer dans le vif de sujet. A la vision de l'os, elle se demanda si elle était venue assister à un cours d'anatomie, mais il n'en était rien.

Elle écouta de manière très attentionnée les paroles de Sanctus. Elles étaient en totale corrélation avec ce qu'elle avait pu lire ces dernières semaines - ce qui en soit était logique - et cela venait finalement confirmer ce qu'elle pensait déjà.

Mais plus que toute idéologie religieuse, c'est sa dernière phrase qui l'interpella. En l'entendant, un frisson lui traversa le corps. Elle lui rappelait que le conflit était loin d'être fini et que la Provence n'était pas à l'abri de voir du sang couler en ses terres.

Il n'y avait aucun doute sur le camp qu'elle choisirait à ce moment là, mais elle ne cessait de penser à ceux de ses amis, qu'elle devrait peut être affronter tout ça parce que les gens refusaient d'admettre qu'il y avait une place pour tous en ce monde. C'est donc la mine fermée qu'elle continua d'écouter le discours du réformé.
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Andrew_largs

Le logion 17, Andrew le connaissait. Il lui avait déjà été montré et avait eut le temps de réfléchir sur sa signification. Dès lors, il comprenait très bien la volonté de Rome d'en nier l'existence car c'était tout l'édifice qui avait été bâti sur la non-existence de ces quelques mots, qui était remis en question. L'extension qu'avait fait Sanctus quant à la politique provençale était aussi intéressante.

Pourtant Andrew se posait une question : le logion 17 remettait en cause le pouvoir temporel que Rome c'était octroyé, cela était très clair. Mais, pris au sens strict, il réfutait aussi l'autorité des rois, des empereurs, des ducs, ... et des comtes. On était loin de la Réforme, mais il semblait que la lecture s’orienterait déjà sur ce chemin...
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Andrew Largs, Réformeur
Argumentum baculinum

D'autres RP d'Andrew

Maximin

Maximin considéra l'objet et l'examina attentivement.
Pour lui qui avait appris et maîtrisé la langue arabe à la Grande Bibliothèque d'Alexandrie, le texte réffétait bien ce que Sanctus leur disait ; mais rapidement le pragmatique s'interrogea.

Je vois mais ... permets-moi ces questions.
N'y vois bien sûr aucun manque de respect de ma part envers l'assemblée ci-présente ou la religion réformée, mais quelle certitude a-t-on de l'authenticité de cet objet-relique ?

Et si aucune authenticité réelle ne peut être établie, alors n'est-ce pas une simple "oeuvre d'art" qui a été créée afin de servir une cause, ce qui permet au final d'extrapoler ce que l'on souhaite ?

Le désert, il l'avait vu, il avait posé ses pieds sur se sable brûlant, ressenti le souffle brûlant des vents lorsque e zoleil était au zénith et la froideur absolue des nuits passées à la belle étoile ; sa peau se souvenait encore des tempêtes de sable qui découvraient parfois un objet ou l'autre, un cadavre vieux de mille ans dont on pouvait prélever un os et le graver par la suite.

Sanctus.

Sanctus reprend avec précaution l'objet, le regarde avec attention, relève la tête vers Maximin, puis il dépose l'os dans le tissu pourpre et l'entoure avec soin. Il replace le tout dans sa besace.

Maximin... je ne peux certifier de l'authenticité de l'objet, bien entendu, mais il est là d'abord pour montrer qu'il faut se méfier des écrits et qu'on peut y mettre ce qu'on veut. Rome a tissé et défait les textes pour servir ses seuls intérêts. On raconte que c'est sur l'ordre d'un empereur du nom de Constantin que cela fut fait il y a fort fort longtemps. Il s'agissait alors de mettre en adéquation le pouvoir spirituel et le temporel, en créant une hiérarchie parmi les hommes qui aurait été voulue par le Très Haut en personne. Tout a été figé à cette époque pour que rien ne puisse être contesté. Il est admirable de constater que dans toute l'aristotélité, une seule région reproduit le schéma de ce souverain : la Provence. On y trouve un marquis qui est aussi cardinal et qui impose au peuple les volontés de Rome. Et l'Inquisition fait et défait les rois !
Mais je m'éloigne un peu... pardonne-moi.
Dans la religion réformée, le Très haut se manifeste aux individus par le Verbe et le Rêve. Si certains ont besoin d'écrits pour asseoir leur foi, grand bien leur fasse.
Pour ma part, le Messager ailé m'est apparu, jadis. Si tel n'avait pas été le cas, je ne serais pas là, mais bien tranquille à regarder pousser mes poireaux et à tâter le cul de mes vaches ou d'une jolie rousse.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Maximin

["Si les prêtres s'étaient contentés de dire : Adorez un Dieu et soyez justes, il n'y aurait jamais eu d'incrédules ni de guerres de religion."]*

L'explorateur acquiesça.

Fort bien, je te remercie pour ces précisions. Je partage ton avis quant aux écrits, pourtant, ne dit-on pas que les paroles s'envolent et les écrits restent ? Vaste programme, n'est-ce pas.
J'irais plus loin que toi dans le raisonnement : toute religion tisse les textes qui l'arrange le mieux.

Vous partagez avec Rome le Dogme Originel, la Vita d'Aristote et la Vita de Christos. En cela les textes sont communs - cela n'est pas remis en cause.
Vous avez en outre les écrits d'Averroès, je ne les remettrai pas en cause non plus.
Vous partagez aussi tous deux les 20 Logions établis de Christos, avec une différence sur le 17ème.

Rome a son Droit-Canon, ses règles ; vous avez le Liber Leonis et les "52 postulats". Des textes écrits par les humains pour les humains, des règles, des interprétations, au final, ne représentent-ils pas simplement les souhaits de ceux qui ont mis les choses en place.

Quant au Marquis, enfin, il a été légitimement élu par le peuple, il me semble. Dès lors ... je ne vois où est le soucis. Qu'il soit cardinal est une autre chose. Je ne suis pas un spécialiste des lois provençales, mais si il y avait illégitimité quant à ce cumul particulier, j'imagine bien que l'on en aurait entendu parler.
Et l'inquisition romaine ... elle n'a que le pouvoir d'exclure une personne de la communauté des aristotéliciens. Pour avoir écouté les rumeurs, l'ancien roi de France n'était-il pas excommunié ? Cela ne l'a pas empêché de régner pendant plus de 6 mois.

Enfin, sans vouloir te contredire, je prétendrais davantage que la hiérarchie de l'Eglise a été voulue par Christos, lorsqu'il nomma ses apôtres les episkopoï, tandis que le prophète garderait la tête de l'Eglise. Je ne pense pas que le Dieu ou Déos veuille une réelle hiérarchie, il souhaite simplement que les humains lui rendent la grâce qui lui est due, en vivant de manière correcte sans doute. Je ne peux croire qu'il s'agisse d'un être qui s'amuse à voir Sa création s'entre-déchirer ... en Son nom, qui plus est.

Pour conclure, Sanctus, et par rapport à tout cela : je citerai le Logion 15 : A des hommes qui se battaient, Christos a dit : " Mais vous allez vous aimer les uns les autres, au nom de Dieu !"
Au final n'est-ce pas ce que font les aristotéliciens et les réformés ? ... se battre ? Qui a tord, qui a raison ? ... Un seul, les deux ... ou aucun ?

Il se tût - enfin ! Discussion intéressante, si il en était.
En toute finalité, le blond était ravi d'avoir poussé la porte de cette vieille église.

Moi aussi, j'ai rêvé, mais tout est encore trop flou dans mon esprit ; pour l'heure, je n'ai pas encore compris ce que l'On attend de moi. C'est probablement une épreuve, mais j'ignore laquelle. Je tâtonne donc, j'explore, je tente de trouver des réponses.

Mais ... parles-moi, parles-nous du Messager Ailé, s'il te plaît.

* Voltaire

Sanctus.

Maximin,... tes paroles sont parfois intrigantes pour moi. Que tu aies entendu parler des "52" d'Izaac le Vieux est naturel. Ces maximes sont facilement accessibles. Mais que tu parles du "Liber Leonis" ou "Livre du Lion" me pousse à m'interroger. Comment connais-tu son existence qui n'est accessible qu'à une poignée d'initiés ?
D'autre part, je te rejoins tout à fait sur un point : les textes religieux ont été créés pour servir les intérêts de ceux qui les utilisent.
Pour illustrer mon propos, je prendrai l'exemple de ceux dont tu parles, à savoir les écrits qui forment le dogme aristotélicien romain. Il y a maintenant deux ans ou trois, les sicaires du Lion ont mené une opération singulière à Rome et sont parvenus après bien des efforts et des dangers sous le choeur de la basilique Saint Titus à Rome. Et ils y ont découvert des documents édifiants prouvant que des passages entiers des "Vitae" de Christos" avaient été transformées, sans doute à l'époque de cet empereur Constantin dont j'ai évoqué le nom.
Ce qu'il ressort de tout cela ? Aucun des prophètes n'a un jour annoncé qu'il fallait un intermédiaire entre Dieu et les Hommes pour croire en Lui. La foi est un acte personnel et non commandé par une tierce personne. De même l'existence des sacrements n'est que poudre aux yeux. Comment un prêtre pourrait-il s'arroger le pouvoir du Très Haut ?
Chaque jour des hommes et des femmes comprennent ces vérités et choisissent d'arborer la croix poissonnée.

Il fouille à nouveau dans sa besace et en sort un petit objet en métal qu'il tend à l'homme en face de lui.

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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Charlotine

Il était fascinant pour Charlotine de voir combien certains arguments avancés par les réformés en général, et Sanctus en ce moment, étaient d'une logique implacable.

Il y avait quand même bien des choses qui restaient sans réponse dans son esprit et elle n'osa pas interrompre les échanges entre Sanctus et l'homme qu'elle ne connaissait pas, notamment parce qu'il l'interrogeait sur le messager ailé et que ça faisait parti de ses questions

Ensuite parce qu'ils en arrivèrent à évoquer le "liber léonis", et qu'avec l'indigestion de textes qu'elle avait fait en peu de temps, elle se demandait à quoi celui ci faisait référence, puisqu'elle n'avait pas souvenir de l'avoir eu entre les mains.

Et enfin, parce qu'elle se dit qu'à côté, sa toute première question, relative à la hiérarchie au sein de la communauté des réformés, risquerait tout simplement de la ridiculiser devant ce public de connaisseurs.

Aussi, garda t elle encore le silence et essaya t elle d'obtenir bribes de réponses au travers de leurs échanges
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Andrew_largs

Déos Lui-même avait inspiré les textes sacrés. C'était donc une hérésie sans nom que de dire qu'ils avaient été crée afin de servir les intérêts de qui que ce soit autre que ceux du Trés Haut. Que certains textes aient été savamment remaniés par Rome, cela était un fait, pas juste une idée ou une hypothèse plausible.

Mais, pour avoir vu côte à côte les deux versions du Livre des Vertus, le livre original traduit du grec et de l’hébreu ainsi que la version latine modifiée pour les besoins de Rome, il n'y avait aucun doute. Alors pourquoi cette conversation stérile ? Pourquoi laisser ceux qui n'avaient pas encore été touché par la Lumière dans leur erreur ? Dans ce combat, il ne pouvait y avoir de milieu. Lorsqu'il était possible d'entendre enfin la Vraie Parole, réfuter Ses vérités par des questionnements sans fin ni cohérence était une insulte à la face du Très Haut. Et cela appelait des actes concrets...

Andrew se leva donc. Il en avait assez entendu et préférait s'éloigner un peu. En passant devant celui qui c'était nommé Maximin, il lui lança un regard noir et cracha à ses pieds.

Reste donc dans ton ignorance et continu de blasphème. Déos jugera toi le temps venu !

Sans attendre de réponse, Andrew alla rejoindre celui qui veillait. Il était peut être taciturne et grognon mais au moins son silence valait infiniment plus que ce qu'il venait d'entendre.
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Andrew Largs, Réformeur
Argumentum baculinum

D'autres RP d'Andrew

Maximin

Le blond leva un sourcil aux paroles de Sanctus.

Mais ... c'est toi-même qui a mentionné ce Livre, ou Liber, à mon entrée en ces lieux, lorsque tu me parlas des persécutions.
Je ne pourrais réellement prétendre en savoir davantage sinon extrapoler qu'il s'agit d'écrits assez récents.

Si ce que tu me dis est vrai concernant ces documents édifiants, cela voudrait donc dire que ces faits se sont produits il y a plus de mille ans.
Tout le monde a aujourd'hui oublié les réelles raisons de ceux qui ont fait cela, si ils l'ont fait. Peut-on réellement tenir pour responsables ceux qui le suivent, puisqu'ils ignorent en tout état de fait ces choses.

Je partage également le fait que les humains n'ont pas forcément besoin d'intermédiaire pour croire au Très-Haut.
Personnellement, et stricto sensu, je ne vois pas le rôle des prêtres comme des personnes s'arrogeant le pouvoir du Très-Haut, je les verrais plutôt comme un frère ou une soeur aînée expliquant aux plus jeunes ce qu'il ou elle a compris.
Toi-même, je gage que tu sois très versé en théologie réformée, et de ce fait, tu guides ceux qui sont "ignorants" des choses religieuses.
En quelque sorte ... des personnes qui ouvrent la voie.

Maintenant ... les prêtres ne sont que des humains, imparfaits, il y en a des bons et de mauvais, comme partout, j'en suis conscient.
Certains ne sont intéressés que par le pouvoir et les privilèges, c'est incontestable. D'autres sont réellement convaincus d'agir pour le mieux et sont réellement de bonnes personnes.
A-t-on légitimement le droit de tous les mettre dans le même sac ?
Il en va de même pour les Réformés et les sicaires, si j'ai bien compris.

Voyant que le lecteur lui tendait un objet, il ouvrit la paume de sa main.

Je te remercie pour ce geste, et j'en prends bonne note. Même si aujourd'hui j'ai encore beaucoup d'interrogations.

Le dénomé Andrew Largs intervint alors d'une manière fort déplacée.
Maximin lui sourit, un peu ironique.

Voici donc où est la tolérance de la Réforme que tu défends. Belle mentalité que voilà ... as-tu déjà oublié la phrase gravée sur cet os ?
Tu me donnes à l'instant le juste exemple de ce que tout le monde vous reproche.
Une personne ordinaire prendrait cette croix que Sanctus vient de m'offrir, te la jettrais en pleine figure en t'invectivant des plus basses insultes et partirait ensuite en claquant la porte, tout à fait convaincu de l'image d'un fanatique aveuglé.

Mais vois-tu, si la bêtise peut être l'apanage de tout un chacun, j'ai dépassé depuis bien longtemps les futilités liées à celle-ci sans pour autant prétendre être meilleur que les autres ...

Puis il se tourna vers les autres.

J'ai bien conscience que mes questions dérangent ce qui est établi et accepté par beaucoup. Chaque personne est différente quand bien même beaucoup se ressemblent ; idem qu'en toute chose, il y a des invariables et des évolutions.
Maintenant, si vous en avez assez de ma présence, je ne voudrais pas troubler davantage.

Sanctus.

Marquant un temps d'arrêt...

Je t'aurais parlé du Liber Leonis ? Moi ?

Il se dit soudain qu'il fallait qu'il prenne rapidement la décision de changer d'herbe à pipe car celle en provenance d'Ifriquiya avait tendance à lui faire perdre la mémoire.

Si tu le dis...
Tu évoques les curés comme des guides. Sache que nous avons leur équivalent chez les réformés que nous nommons les Lecteurs. Mais à la différence des premiers, ils ne donnent aucun sacrement ! Et je considère l'humble curé de village comme quelqu'un de bien. C'est lorsque ce personnage décide de grimper dans la hiérarchie que tout se corrompt et se flétrit. Adieu les belles paroles et les nobles pensées. L'Eglise romaine est la porte ouverte à la corruption, au népotisme et à la soif de pouvoir.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Charlotine

Et puis zut, elle n'allait pas laisser une poignée d'hommes, dont certains commençaient à être tendus d'ailleurs, l'impressionner.

Puisque que tu parles de ça, j'aurais une question si tu le permets.

Je m'interroge sur la hiérarchie au sein de la communauté des réformés. tu parles des lecteurs, comme l'équivalent de nos curés. Mais je suppose qu'il n'y a pas qu'eux? D'ailleurs toi, j'entends souvent qu'on t'appelle "Primus". Je supposais que c'était en lien avec ton rang dans la communauté, mais peut être que je me trompe

Oui, une question bien terre à terre, elle en était consciente.
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Sanctus.

Sanctus leva un sourcil lorsque Charlotine intervint. Il se rappela le temps où il l'affrontait en joutes verbales sur la gargotte, alors qu'elle était encore comtesse. Deos était vraiment facétieux pour tisser ainsi les chemins, faire et défaire les destins.

Charlotine, la question est intéressante et mérite éclaircissement, en effet. Tout d'abord, il est évident que si nous combattons le clergé romain, c'est à ceux qui en ont la tête que nous nous en prenons. Il est donc tout naturel que parmi nous il n'y ait à l'opposé aucune règle d'autorité. Les Lecteurs réformés forment un clergé à leur manière, mais sont tous égaux. Et il suffit à un fidèle de se déclarer Lecteur pour le devenir. S'il entreprend la démarche, c'est qu'il en ressent le besoin. Il n'y a pas de diplôme à passer comme chez les Romains.
Quant au titre de "primus" que j'arborais naguère, il ne signifie pas que l'un est supérieur aux autres. Il faut comprendre que jadis, le Lion de Juda, quand il existait encore, a eu un jour besoin de se donner un visage et un verbe. Le primus était conçu comme le porte-parole des sicaires, mais il n'en a jamais été le chef. Toutes les décisions sont prises de manière collégiales chez les réformés, ce qui entraîne un joyeux bordel lorsqu'il faut faire la guerre. Et toutes les guerres que les réformés ont entreprises ont été des succès.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Charlotine

Elle opina du chef. Comme quoi, quand on a des réponses à ses questions, les choses paraissent plus claires. Et sur ce point là, elle ne prenait pas trop de risque concernant la véracité de ladite réponse.

Et comme elle était bien partie, elle continua.

D'accord, je vois. Je comprend mieux. J'aurais alors une seconde question.

Tu dis que le messager ailé t'es apparu. Alors il faut me pardonner, j'ai attaqué quelques lectures, mais tu conviendras que les ouvrages sont nombreux, et je suis loin d'avoir terminé. Aussi, à moins de n'avoir laissé échappé quelque passage y faisant référence, je n'ai pas souvenir d'en avoir entendu parlé. Pourrais tu nous en dire un peu plus? Est ce que, entre autre, ce messager n'apparait qu'à une poignée d'élus?
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Vignolles

Vignolles écoutait les paroles de Sanctus, il avait beaucoup lu aussi et à chaque nouvelle personne qui se posait ses mêmes questions il se souvenait se les avoir poser.
Quand il entendit la question sur le messager ailé que lui aussi aurait aimer voir. Il prit la parole devant les personnes présente.

Tu sait Charlotine, moi même je ne m'explique pas cette vision et après avoir chercher dans les textes j'en suis arrivé à me pencher sur la période à laquelle cette vision à bien pu arriver.

En effet le Primus, celui qui est élu, l'est pour une durée...une période...et cette période correspond avec un alignement, on dit qu'à cet instant le Soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest durant chaque équinoxe.

Cela est troublant et la proximité d'autres planètes peut en expliquer peut-être cette apparition...

Un homme dont j'ai lu les écrits dans la grande bibliothèque d'Alexandrie déclare que l'univers est centré sur la Terre, ce Ptolémée dit que notre planète est le centre.

Un certain Purbachius à repris son travail pour le perfectionner et être plus précis mais tout deux en sont arriver à la même conclusion que les astres se déplacent et s'alignent de façons régulières.

Sans doute la, à cet instant précis, Déos par sa grande mansuétude à voulu lui montrer la voie.

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Charlotine

Il y a des moments dans la vie que l'on appelle "Grand moment de solitude". celui là en fut un, sans nul doute.

Disons que sur les deux premières phrases et sur la dernière, sans pousser jusqu'à dire qu'elle buvait ses paroles, elle comprenait à peu près. D'ailleurs, quelque chose l'interpella au sujet du Primus mais elle y reviendrait après, peut être.

Mais alors, à partir du moment où Vignolles rentra dans le détail des planètes et des astres, elle fut totalement perdue, un peu comme quand elle avait lu ça dans le livre de la vie d’Aristote.

Et elle se demanda bien comment elle allait s'en sortir sur ce coup là .... sommes toute légèrement frustrée de ne pas comprendre ce qu'on essayait de lui expliquer.

Tu aurais voulu me perdre dans la discussion que tu n'aurais pu mieux t'y prendre ^^
Donc soit mon esprit est vraiment trop rationnel pour assimiler certaines choses, soit je suis complètement stupide, mais j'avoue qu'une partie de ton intervention me dépasse.

Du coup, j'en arriverais à la synthèse suivante: on ne sait pas le pourquoi du comment de l'arrivée du messager ailé devant les élus mais s'il y est arrivé à ce moment précis c'est que le Très Haut a estimé que c'était le moment?
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Sanctus.

Charlotine... tu vas m'obliger à faire un gros effort de mémoire, mais je vais tenter d'arriver jusqu'au bout, ce qui n'est pas gagné.

Il prend dans sa besace sa pipe, son herbe, son briquet à étoupe, bourre la première avec la seconde et enflamme le tout. Il tire quelques bouffées tout en fermant doucement les yeux, comme pour chercher en lui la concentration suffisante. Sa tête commençait légèrement à tourner, effet pervers de ces plantes séchées dont on ne connaissait pas exactement la provenance. Il prit une profonde inspiration puis il se mit à réciter d'une voix monotone.

Il est écrit dans leKitab al Noor, le Livre de Lumière, ceci dans la partie intitulée la Révélation.
"Ô fidèle ! Je me nomme Averroes.
Je vais relater ici les faits étonnants qui me sont arrivés.

Comme chaque jour, j'étais sous un olivier, dans les environs de Cordoue, pour méditer sur la Raison et la Foi. Le soleil était en train de décliner sur l'horizon.

Soudain, les oiseaux se sont tus, le vent est tombé, le soleil s'est voilé. De lourds nuages se sont assemblés au-dessus de ma tête.
Il régnait un grand silence.
Impressionné, je me suis levé pour m'avancer et regarder le ciel.
C'est alors que des flammes sont apparues parmi les branches de mon arbre.Un feu mais sans fumée. Un feu mais qui ne brûlait pas le bois.

Fasciné, j'ai regardé l'olivier brûler sans se consummer.

Et soudain j'ai vu l'extraordinaire : au travers des flammes se tenait un lion majestueux.
Et l'animal se mit à parler. Une voix gutturale, une voix venue de nulle part.

Je me suis mis à genoux et j'ai levé les bras vers le ciel.
Et le lion s'est adressé à moi. Pour la première fois. Le 20 du mois de mars, très précisemment.

Il m'a dit parler au nom de l'Unique et il m'a commandé de retranscrire le message et de l'annoncer aux Hommes de bonne volonté.
Il était courroucé de voir ce que les infidèles avaient fait de la Foi.
L'Unique m'avait choisi pour reconstruire ce que les Hommes avaient perverti.

Je suis revenu les jours suivants et le même prodige s'est répété.

J'ai écrit ces lignes humblement, avec exactitude et sans tromperie aucune.
Nul ne doit douter ! Celui qui croit sera sauvé !"

Ces paroles sont celle d'Averroes en personne qui nous raconte sa rencontre avec le Messager ailé. Loué soit-il.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Charlotine

Charlotine écouta attentivement. Il est vrai qu'elle n'avait pas encore lu le livre d'Averroes. Tout au plus, elle avait entendu qu'il existait. Les choses commençaient à se clarifier dans sa tête, tout doucement.

Elle était impressionnée par la connaissance des deux hommes. Jamais elle ne serait capable de retenir autant de choses. Ce n'était pourtant pas faut de lire, encore et encore.

Et son esprit ne manquait pas de nouvelles questions.

Merci à vous deux pour ces réponses. Je ne vais pas vous dire que tout est complétement limpide pour moi, mais je commence à me faire une idée.

Je me demande quand même. Le messager ailé apparait toujours sous la forme d'un Lion? c'est de là qu'est venu le nom de votre organisation "le lion de juda"?
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Sanctus.

Charlotine posait des questions et c'était une bonne chose. La foi est pleine d'incertitude et chacun doit pouvoir accéder au bon chemin.

Je ne sais si le Très Haut apparaît sous d'autres formes que celle du Lion. C'est ainsi qu'il est apparu à Averroes, puisque ce dernier nous le décrit. Il m'est apparu une fois, pour m'annoncer une mission que je dois accomplir et ce fut tout. Izaac de Genève, ce vieux fou, raconte que Deos lui parle régulièrement et qu'ils entretiennent une relation discrète et intime. Que dire de plus... je n'ai pas réponse à tout.
Et pour le nom du Messager, c'est ainsi qu'il s'est lui-même nommé, jadis. Juda est un patriarche des temps ancien, fils d'Oane, dont on ne sait presque rien de la vie.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Maximin

Il avait laissé Charlotine parler, ayant eu son temps de parole et monopolisé l'attention un bon moment.
Les questions étaient nombreuses, forcément ; l'on pouvait bien lire des livres ou des parchemins, mais rien ne valait une vraie discussion.

Or donc, tout l'heure tu as parlé de ce "Liber Leonis", qui n'est connue que d'une poignée d'instruits.
Y a-t-il une raison spécifique à cela ? Contient-il quelque secret que ne peut entendre le profane ?

Charlotine

Charlotine esquissa un léger sourire. Elle mentirait si elle disait qu'elle n'avait pas espéré que sa dernière question ouvre sur un peu plus de discussions. Mais elle ne compta pas insister. De toute façon, son dernier échange avec Sanctus sur la question, quand on sait l'annonce qu'il publia quelques temps plus tard, lui laissait un petit arrière gout amer. "C'était de bonne guerre" s'était elle dit le jour où elle en avait eu connaissance. Elle espérait juste que "tous" ne s'étaient pas pour autant joué d'elle. Elle risquerait d'en être un tant soit peu blessée tout de même.

Évacuant toutes ces idées rapides qui lui traversaient l'esprit, elle s'apprêtait à continuer de poser ses questions, mais cela était sans compter l'intervention de Maximin. Elle glissa juste un "merci" à Sanctus, pour ses réponses, et le laissa à présent répondre à un autre
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Maximin

Peu après avoir posé sa question, il prit conscience que sa soif de connaissance avait pris le pas sur la politesse la plus basique de laisser terminer.
Après, n'avait-il pas déjà eu bien des réponses ?

Un léger sourire s'esquissa envers la damoiselle ou la dame, il ne savait guère, afin de lui signifier que "promis, après il se tairait" ... enfin, si il n'était pas relancé d'autres questions ...

Charlotine

Charlotine rendit son sourire à Maximin. Il semblait gêné d'être intervenu alors qu'il n'avait vraiment aucune raison de l'être.
Loin d'elle l'idée de monopoliser la discussion. Tout le monde était en droit d'avoir des réponses à ses questions, c'était légitime.
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Sanctus.

Les questions se succédaient les unes après les autres et Sanctus tentait d'y répondre du mieux qu'il pouvait. Exercice périlleux car les effets de son herbe à pipe commençaient à se faire sentir et il parvenait parfois à distinguer à peine la réalité du rêve. Il entendit prononcer les mots "Liber Leonis". Il parla alors d'une voix grave.

Le Livre du Lion est un ouvrage ancien écrit par fra Dolcino. Il fait penser par sa composition et son style au Kitab al Noor. Je ne saurais dire avec exactitude si nous avons là un des derniers textes du prophète Averroes. Mais cet ouvrage est axé sur le combat et la recherche du martyr. Il n'est pas à mettre entre toutes les mains pour cette raison, en particulier entre celles des pisse-froids qui n'ont que le mot tolérance à la bouche.

Il tira une nouvelle bouffée de sa pipe et exhala quelques nuages de fumée. Il se demanda si Deos était un fumeur de pipe. Il regardait les volutes gris...
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Leo...

52. Qu'ils disparaissent donc tous, ces faux prophètes qui disent au peuple : « Paix, paix ! » Malheureusement, il n'y a pas de paix ! »

Salvé frère, j'ai mis du temps à trouver cette chapelle, je me suis perdu en route. Je suis d'abord tombé sur une espèce de meeting, j'ai tourné en rond pendant un moment, j'ai coupé à travers de broussailles, mais maintenant me voici.

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Le proverbe empirique qui dit : "C'est en forgeant qu'on devient forgeron" est un proverbe de vérité, car il est plutôt rare, en effet, qu'en forgeant, un forgeron devienne petit télégraphiste ou mannequin de haute-couture.[ Pierre Dac ]

Charlotine

Charlotine trouvait que Sanctus commençait à avoir une drôle de tête. ça lui rappelait étrangement Izaac et ses interventions assez inattendue lorsqu'elle se trouvait dans la bibliothèque de la compagnie.

C'est à ce moment là que Léo fit son entrée. Elle le salua et ne pu retenir un léger rire à ses propos avant de reprendre son sérieux parce que la question du Lion était revenu sur le tapis, et qu'au delà de la simple évocation de cette organisation, c'est la notion de violence et de combat qui la préoccupait, et par la même occasion, une certaine incompréhension sur cette lutte entre les réformés et Rome ou entre Rome et les réformés, selon de quel côté l'on souhaitait se placer. Elle reprit donc la parole.

Je m'interroge sur quelque chose.

Je ne comprend pas pourquoi les réformés sont ainsi assimilés au "Sans Nom". Est ce à cause de l'existence de l'organisation du Lion? pourtant Rome aussi a ses forces armées et que dire de l'Inquisition qui n'hésite pas à utiliser la violence pour arriver à ses fins.

Et puis, que l'on suive l'une ou l'autre voix, ne sommes nous pas tous des aristotéliciens vénérant le même Dieu au final?
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Leo...

Léo s'assit, sortit une miche de pain, un saucisson entamé, quelques tranches de jambon et une bouteille.

Désolé, c'est tout ce qu'il reste des provisions que j'avais apportées. Mais ne vous gênez pas, tapez dedans.

Et tout en se coupant une tranche de saucisson il continua.

Nous refusons de nous soumettre au Pape, à la Curie, aux curés, alors qu'eux entendent régner sur les âmes.
Nous dénonçons les mensonges de l'Eglise qui a réécrit le livre des vertus pour justifier le fait de s'approprier des pouvoirs qui n'appartiennent qu'à l'Unique et prétendre servir d'intermédiaire entre lui et les hommes.
La vérité lui est insupportable car elle remettrait en cause son pouvoir.

Qui veut noyer son chien dit qu'il a la rage. Pour que la vérité dont nous portons témoignage ne soit pas entendue Rome nous assimile au sans nom pour que tous se détournent de nous sans nous entendre.
Et il en aurait été ainsi que l'organisation du Lion de Juda ait existé ou non.

C'est aussi pour cela que Rome use de violence. Ceux qu'elle n'est pas arrivée à duper par ses mensonges elle les fera taire par le fer et par le feu. C'est cette violence qui est à l'origine du Lion de Juda. Cette organisation a lutté non seulement pour dévoiler les mensonges de l'Eglise par exemple en retrouvant le logion 17, mais aussi pour défendre et protéger les réformés où qu'ils se trouvent. Elle retourne contre elle la violence dont fait preuve l'Eglise.

Sinon je suis bien d'accord avec toi. Que l'on soit Aristotélicien romain ou Aristotélicien réformé, nous sommes tous des Aristotéliciens. D'ailleurs les réformés font la distinction entre d'un côté les Romains qui sont de simples fidèles et ont une foi sincère ou les curés de village proche de leurs ouailles et dévoués à leur communauté, et de l'autre les Evêques et autres membres haut placés du clergé qui eux ont bien conscience de ce qu'ils font et dont l'ambition dévorante les a fait gravir un à un les échelons de l'Eglise afin de gagner en pouvoir et en privilèges.

Léo aurait eu bien des choses à dire encore, mais il était fort occupé à déboucher sa bouteille avec les dents.
Il recracha le bouchon au loin, il n'en aurait plus besoin.
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Le proverbe empirique qui dit : "C'est en forgeant qu'on devient forgeron" est un proverbe de vérité, car il est plutôt rare, en effet, qu'en forgeant, un forgeron devienne petit télégraphiste ou mannequin de haute-couture.[ Pierre Dac ]

Sanctus.

Sanctus écouta avec attention les propos de Leo. Tout cela sonnait fort juste.

Leo a bien parlé. Concernant l'assimilation entre le Lion de Juda et les réformés, la raison en est assez simple.
Le Lion est à l'origine une secte qui a voulu se faire la gardienne de la religion des origines. Elle a été persécutée et c'est pourquoi ses membres ont choisi de riposter par la force et se sont faits sicaires, mais aussi par le verbe et se sont faits Lecteurs.
Ainsi, la foi aristotélicienne originelle a-t-elle survécu aux persécutions de Rome. Et c'est de la secte du Lion qu'elle est à nouveau apparue au grand jour. Les réformés des temps modernes que nous sommes ont donc pour origine le Lion de Juda, même si beaucoup depuis volent de leurs propres ailes et ont oublié cela.
Et devant cette force naissante, l'Eglise romaine a tout fait pour donner une image négative du Lion. Et les simples d'esprit le croient, simplement parce qu'on le leur a dit. Aisni va se monde aujourd'hui. Il y a d'un côté les crédules et de l'autre ceux qui ont ouvert les yeux. Les réformés sont de ce dernier groupe.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Le_botaniste

Le botaniste comme à son habitude était sur les chemins de l'arrière pays Provençal avec sa besace et son bâton, il préférait ce chemin plus rude, plus discret pour rejoindre la citée d'Avignon et vendre sur le marché ses potions, il s'était fait une certaine clientèle depuis quelques mois, il profita de la route pour cueillir diverses plantes pour ses futures potions.

Habituellement il faisait une pause après quelques heures de marche près d'une chapelle abandonnée, il restait cependant très prudents à l'approche du lieu, ayant déjà eu par le passé des mauvaises rencontres. Il entendit des éclats de voix aussitôt il se baissa dans les broussailles sortis son poignard et avança afin de savoir ce que faisait ces personnes ici bien loin de l'animation de la ville et de la route principale.

Il trouva un poste d'observation idéal, face à l'entrée de l'ancien lieu de culte, il put reconnaitre sans le moindre Sanctus, un homme fort connu en Arles comme ses compagnons venus s'installer dans la citée, le second était fortement reconnaissable un homme habillé avec une jupe !

Un autre homme inconnu par le botaniste jeune d'apparence était aussi la, que pouvez t'ils tout préparer ? Il resta attentif et vit deux autres personnes il reconnut l'ex Illustre en personne Charlotine, il était assez friand de la politique Comtale.

Ce rassemblement fut assez étrange pour lui, il vit un homme dehors s'éloigner à la poursuite de quelqu'un il semblait, le botaniste sortit de sa cachette et partir pour Arles.

Sanctus.

En attendant, connaissez-vous le s"52" ? Il s'agit d'une série de sentences au nombre de 52, d'où le nom. Il sourit.
L'auteur se nomme Izaac ; un vieux compagnon de route que j'ai croisé un jour sur un chemin et que j'ai éveillé à la foi. C'est un être admirable, d'une grande culture mais il a un défaut. Il est souvent incohérent et se perd dans des digressions sans fin.
Mais je vais vous en faire la lecture.

Il déroule un parchemin devant lui et s'éclaircit un peu la voix.

Au nom du Très Haut, Amen.

1. Il n’est de Dieu que Dieu.
2. En disant : « croyez en moi », le Très Haut a voulu que la vie entière des fidèles fût l’antichambre du Ciel.
3. Cette parole ne peut pas souffrir des prescriptions d’une Autorité, telles qu'elles sont exigées par le prêtre et le seigneur. Aucune prescription d’Homme n’est légitime.
4. Le Très haut transmet ses commandements par les rêves et par le verbe.
5. C’est pourquoi le vrai croyant doit se défier de ceux qui usurpent la parole divine, et ce jusqu’à l’entrée dans le royaume des cieux.

6. Le pape ne peut remettre le salut de sa propre autorité ou par l'autorité des canons.
7. Le pape ne peut se placer comme intermédiaire entre les hommes et Dieu. S’il le fait, il méprise le pouvoir du Très Haut et entraîne les hommes qui le suivent dans son péché.
8. Dieu interdit à l’Homme de s'humilier et s'abaisser devant un prêtre.
9. Les prêtres agissent mal et d'une façon inintelligente.
10. Les dîmes et autres privilèges du clergé sont illégitimes.

11. La mort délie de tout.
12. Une piété incomplète, un amour imparfait donnent nécessairement une grande crainte au mourant. Plus l'amour est petit, plus grande est la terreur.
13. Cette crainte, cette épouvante suffit déjà, sans parler des autres peines, à constituer la peine dans l’Au-delà, car elle approche le plus de l'horreur du désespoir.
14. Il semble qu'entre l'Enfer et le Ciel il y ait la même différence qu'entre le désespoir et la sécurité.
15. Il semble que chez les âmes fidèles, l'Amour doive grandir à mesure que l'horreur diminue.

16. Il ne paraît pas qu'on puisse prouver par la raison et par Aristote que les âmes soient parfaitement assurées de leur béatitude.
17. C'est pourquoi les prédicateurs se trompent quand ils disent que les messages du Pape délivrent l'Homme de toutes les peines et le sauvent.
18. Ainsi ces magnifiques et universelles promesses accordées à tous sans distinction, trompent nécessairement la majeure partie du peuple.
19. Le même pouvoir que le Pape peut avoir, chaque évêque le possède en particulier dans son diocèse, chaque pasteur dans sa paroisse. En le suivant, l’âme se perd.

20. Le Pape ferait bien de ne pas donner aux âmes le pardon en vertu du pouvoir de clefs qu'il n'a pas.
21. Ils prêchent des inventions humaines, ceux qui prétendent qu'aussitôt que l'argent résonne dans leur caisse, l'âme s'envole vers le Ciel. Les dîmes sont donc hautement illégitimes.
22. Ce qui est certain, c'est qu'aussitôt que l'argent résonne, l'avarice et la rapacité grandissent. Quant au suffrage du Ciel, il dépend uniquement de la bonne volonté du Très Haut.

23. Nul n'est certain de la vérité de sa contrition ; encore moins peut-on l'être de l'entière rémission.
24. Il est rare de trouver en ce monde, aujourd’hui, un homme vraiment pénitent.
25. Ils seront éternellement damnés avec ceux qui les enseignent, ceux qui pensent que les raisons d’Aristote seules, leur assurent le salut.

26. On ne saurait trop se garder de ces hommes qui disent Aristote comme le don unique et inestimable de Dieu par lequel l'homme est réconcilié avec lui.
27. Car les Grâces ne s'appliquent par aucune lois établies par les Hommes.
28. Ils prêchent une doctrine périlleuse, ceux qui enseignent que pour le rachat des âmes, la contrition n'est pas nécessaire.
29. Tout fidèle vraiment contrit a droit à la rémission entière de la peine et du péché, même sans le mot du Pape ou de ses serviteurs.

30. Tout vrai fidèle, se doit de se détourner de participer à l’enrichissement de l'Église d’Aristote, par quelques moyens que ce soit.
31. Néanmoins il ne faut pas mépriser celui qui se tourne vers le Très Haut, même tardivement ; car il est une déclaration du pardon de Dieu.
32. C'est une chose extraordinairement difficile, même pour les plus habiles théologiens, d'exalter en même temps devant le peuple la puissance de l’Eglise et la nécessité de la contrition.

33. Il faut enseigner que l'intention du Pape ne saurait être comparée en aucune manière aux Oeuvres de miséricorde.
34. Il faut enseigner que celui qui donne aux pauvres ou prête aux nécessiteux voit s’entrouvrir les portes du Ciel.
35. Car par l'exercice même de la charité, la charité grandit et l'homme devient meilleur.

36. Il faut enseigner que celui qui voyant son prochain dans l'indigence, le délaisse, ne s'achète que l'indignation de Dieu.
37. Il faut enseigner que le devoir est d'appliquer ce qu’il a aux besoins de sa maison plutôt que de le prodiguer à enrichir les clercs et les seigneurs.
38. Il faut enseigner que le croyant ayant plus besoin de prières que d'argent demande, plutôt de ferventes prières que de l'argent.

39. Ce sont des ennemis du Très Haut, ceux qui interdisent la prédication de la parole de Dieu.

40. Les trésors de l'Église ne sont ni suffisamment définis, ni assez connus du peuple.
41. Ces trésors ne sont que des biens temporels ; et loin de distribuer ces biens temporels, les prédicateurs en amassent plutôt.
42. Averroes a dit que le trésor du Très Haut est le très saint Livre de la gloire et de la grâce de Dieu. En cela il a parlé le langage de son époque.
43. Ce trésor est avec raison un objet de haine car par lui les premiers deviennent les derniers.
44. Nous disons sans témérité que les trésors de l’Eglise d’Aristote et de ses serviteurs zélés, doivent avec raison être recherché par le croyant ; car par lui les derniers deviennent les premiers.

45. Maudit soit celui qui parle contre la Vérité Du Très Haut.
46. Mais béni soit celui qui s'inquiète de la licence et des paroles impudentes des prédicateurs de Rome.

47. Dire que la croix ornée des armes d’Aristote est icône du Très Haut, c'est un blasphème. Le Très Haut n’a pas d’image. Il est le Verbe de toute chose.
48. Les croyants qui laissent prononcer de telles paroles devant le peuple en rendront compte.

49. Quelle est cette nouvelle sainteté qui, pour de l'argent, délivre une âme, tandis qu'on refuse de délivrer une autre, par compassion pour ses souffrances, par amour et gratuitement ?
50. Et encore : pourquoi le Pape n'édifie-t-il pas ses basiliques de ses propres deniers, plutôt qu'avec l'argent des pauvres fidèles, puisque ses richesses sont aujourd'hui plus grandes que celles de l'homme le plus opulent ?
51. Encore : ne serait-il pas d'un plus grand avantage, si le Pape les distribuait cent fois par jour et à tout fidèle ?

52. Qu'ils disparaissent donc tous, ces faux prophètes qui disent au peuple : « Paix, paix ! » Malheureusement, il n'y a pas de paix ! »

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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Charlotine

Charlotine avait écouté les interventions successives de Léo et Sanctus.
Voilà qui répondait à ses questions.

Sanctus fit alors la lecture des 52. Elle avait eu la chance qu'on lui en fournisse un exemplaire, mais ces dernières lectures et cette petite "réunion" venait de lui en donner une toute autre dimension.

Se posa alors à elle la question des sacrements. Car sans église, pas de sacrements.

J'aurais une nouvelle question. Si on prend en considération que nous n'avons pas besoin de l’Église pour vivre notre foi, nous n'avons donc pas à suivre le droit canon. Mais alors qu'en est il des sacrements? Le baptême, encore, mais je me pose la question du mariage et des funérailles?
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Leo...

Citation:

7. Le pape ne peut se placer comme intermédiaire entre les hommes et Dieu. S’il le fait, il méprise le pouvoir du Très Haut et entraîne les hommes qui le suivent dans son péché.

Les sacrements sont un moyen pour l'Eglise de se poser comme un intermédiaire obligé entre nous et l'Unique. Elle a ainsi voulu a voulu se rendre indispensable à chaque étape majeure de la vie pour accroître son pouvoir sur les âmes.

Ceux qui prétendent que les mots d'un prêtre peuvent perdre ou sauver un homme au moment où il comparait devant l'Unique affirment en fait que le Pape et ses prêtres lui sont supérieurs et que ce sont eux qui détiennent en fait les clefs du jardin des délices.
Mais quand l'Unique a pesé un homme en sa substance et qu'Il estime que pendant sa vie un homme s'est sauvé ou qu'il s'est perdu, ce ne sont pas quelques tours de passe-passe qui pourront changer Sa décision.
S'il est bon de pleurer les morts, de leur rendre hommage, de rappeler ce que fut leur vie et ce que nous perdons avec eux, l'Unique seul est juge de leur destin.

De même pour le mariage, il est parfaitement légitime qu'un couple déclare son amour à la face du monde et veuille une cérémonie pour marquer un avant et un après. Mais nul besoin qu'un prêtre donne à deux être l'autorisation de s'aimer, un simple témoin suffit.

Là il faut aussi rappeler que ce témoin peut très bien ne pas être un lecteur, que ce soit pour le mariage ou pour l'enterrement. Les lecteurs n'ont pas de pouvoirs particuliers ni aucune autorité. Ils ne sont que de simples mortels qui estiment pouvoir nous aider à interroger les textes religieux. Comme ils les ont étudiés ils peuvent nous donner des pistes que nous sommes libres de suivre ou non.
Comme l'a dit un éminent théologien: les textes ne sont pas là pour nous donner des réponses mais pour nous faire poser des questions.
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Le proverbe empirique qui dit : "C'est en forgeant qu'on devient forgeron" est un proverbe de vérité, car il est plutôt rare, en effet, qu'en forgeant, un forgeron devienne petit télégraphiste ou mannequin de haute-couture.[ Pierre Dac ]

Charlotine

Donc ces cérémonies existent, mais c'est juste qu'elles ne nécessitent pas l'intervention d'une tierce personne pour être considérées comme valides?

ce qui en soit est logique quand on considère qu'il n'y a pas d'intermédiaire entre l'homme et le Très Haut.

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Sanctus.

Sanctus avait laissé parler Leo qui avait été complet.

Charlotine, notre cheval de Bataille est de démontrer que l'Eglise de Rome a usurpé un pouvoir qui n'est pas le sien. Je ne parle pas des curés qui sont de bons bougres mais des évêques et des cardinaux assoiffés de pouvoir. Ces gens-là ont acquis sur les âmes et les corps une domination qui devient sans partage lorsqu'ils sont associés au temporel, comme c'est le cas ici en Provence.
Retiens-donc ceci : le Très haut n'a jamais donné pouvoir à un homme ou à une femme de pouvoir parler en son nom et par conséquent de prononcer des sacrements. Ceux qui disent le contraire sont des menteurs. Ils s'appuient sur des textes qui sont faux et transformés pour les servir.
Il ne peut...

Un enfant tout rougi par l'effort et essoufflé fit soudain irruption dans la salle. Sanctus lui fit signe d'approcher en lui faisant un léger sourire. Le pitchoun, intimidé, s'avança prudemment et murmura quelques mots avec force gestes à l'oreille du primus. Ce dernier hocha la tête.

Je te remercie, garçon. Demain, passe donc chez moi. Je te donnerai à manger et un chapeau tout neuf.

Puis se tournant vers l'assemblée.

Mes amis, on m'apprend que la prévôté envoie quelques hommes pour tenter de nous trouver. Le garçon qui est là les a vu se préparer. Il les a devancés. Nous avons quelques heures devant nous. Nous allons donc devoir nous séparer, mais nous reviendrons ; bientôt. Et celles et ceux qui ont envie d'en savoir plus peuvent toujours venir chez moi en Arles. Ma boutique est toujours ouverte.

Sanctus se leva, rangea ses affaires tranquillement. Il fit un clin d'oeil au garçon qui disparut en courant. Tous sortirent de l'édifice et prirent le chemin du retour. Il faudrait bientôt se séparer et se cacher en attendant la nuit, afin de rentrer sans trop de soucis dans la cité.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Le_botaniste

Le botaniste reçut une réponse rapide du Conseil Comtal, le lieu de rendez-vous fut fixé dans les environs d'Arles, il était fier de pouvoir aider les autorités en ces temps si difficiles.

Arrivé au lieu de rendez-vous, il se présenta et les salua, il les guiderait jusqu'à la chapelle, ils se mirent en route et marchèrent pendant durant des heures dans l'arrière pays, allez t'il tomber nez à nez avec les réformés sur le chemin du retour ? Le botaniste le pensait, malgré la réponse rapide du Conseil à sa missive le soleil n'était plus haut dans le ciel.

Ils étaient enfin arrivés près de la chapelle, il marcha ou plutôt rampa en première position vers son ancien poste d'observation, tout le groupe le rejoignit sans se faire repérer.

Cleeclee.

Chasse à l'homme, ou aux idées ...

Quelques jours auparavant, un curieux personnage avait adressé une doléance au conseil, si tôt celle-ci transmise elle suscita entre les conseillers de nombreux questionnements, doutes et inquiétudes. Pourtant en elle même la tâche semblait simple, et inspecter une malheureuse chapelle qui se révèlerait certainement vide paraissait au Clément une tâche des plus modestes. Ainsi dans un élan de folie douce, il s'était même proposé pour conduire "l'expédition" jusqu'au lieu donné, ce qui n'avait pas pour certains manqué de faire naître un certain étonnement quant à ses habitudes diplomatiques plutôt que guerrières, après tout, celà semblait être à la mode. Ainsi il retrouvait quelques sentiments de commandement, qui ne manquaient de plaire à son esprit comme un assaut de liberté. C'est fièrement sur un cheval dont la robe était sombre et qu'il avait perdu l'habitude de monter, qu'il prit alors le chemin jusqu'au lieu de rendez-vous fixé par le botaniste, ils échangèrent là quelques civilités.

C'est donc vous brave homme, qui nous a informé.
La Provence vous est reconnaissante, et votre requête comme vous pouvez le constater a été prise en considération. Je me présente je suis Clément de Paré, et voici Loghan ainsi que deux agents de la maréchaussée. Pour ce qui est du reste, nous vous suivons.

La petite escouade traversa alors un arrière pays des plus sauvages, dans un calme des plus plats. Sans hommes, sans bêtes ces lieux paraissaient comme abandonnés de toutes vies. Il étaient en route depuis quelques heures déjà quand un modeste édifice s'afficha à l'horizon une ancienne chapelle abandonnée là depuis bien des lustres certainement , l'homme indiqua alors qu'ils étaient arrivés. Après avoir attachés les chevaux à un arbre près gardé par les deux policiers, Loghan, Clément s'approchèrent furtivement en suivant le botaniste, pour arriver jusqu'au sommet d'une petite bute d'ou ils avaient vue sur le pourtour de l'édifice. Aucune agitation ne semblait troubler la quiétude, outre le vent battant par accoups les herbes hautes et les cimes des arbres qui se pliaient ainsi dans un mouvement las.

Je crois que nous sommes venus pour rien ... Allons tout de même regarder l'intérieur, sait-on jamais.

Clément se releva en soupirant, malgrès la casi-certitude de celà, il n'avait cessé de croire à une certaine découverte, il descendit en trotinant l'autre face de la bute arrivant devant la petite chapelle, il en fit un tour rapide, vite rejoint par les deux autres hommes. Il pénétra à l'intérieur quand son oeil fut attiré par un morceau de parchemin blanc, au pied de l'autel. Après s'être frayé un chemin à travers les bancs, et les cassures de vitrail Clément arriva jusqu'à celui-ci, s'agenouilla et le prit entre ses mains :

Citation:

52. Qu'ils disparaissent donc tous, ces faux prophètes qui disent au peuple : « Paix, paix ! » Malheureusement, il n'y a pas de paix !

Tels étaient les mots qui y étaient inscrits. Ces mots, cette preuve.
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Chancelier du Marquisat de Provence ...
"Tyranniquement" "Gentil"
Un jour là, l'autre ici. Demain chez vous ?

Sanctus.

La petite troupe avait quitté la chapelle depuis un bon quart d'heure par un sentier détourné et sanctus avait un doute. Il lui semblait que sa besace était moins volumineuse qu'à l'aller. Il voulut en avoir le coeur net et arrêta sa marche, laissant ses compagnons cheminer devant lui. Il ouvrit le sac et comprit qu'il manquait un ouvrage ; les "52". Il aurait pu le laisser sur place puisque le livre n'avait rien de secret, mais il tenait à l'exemplaire écrit de la main même de ce vieux fou d'Izaac, celui qui racontait à qui voulait l'entendre que le Très Haut lui parlait en direct. Sanctus savait bien au contraire qu'il était en réalité le seul interlocuteur de l'Unique, en particulier lorsqu'il fumait son herbe à pipe.
Il fit signe aux autres qu'ils ne l'attendent pas. Et il retourna sur ses pas, persuadé que les soldats signalés ne devaient pas être déjà sur place.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Cleeclee.

Gibier à procès ...

Clément se lève, pressant dans sa main le petit parchemin trouvé, ce n'était pas les Graal, ni la pierre philosophale. Toutefois il affiche comme un léger sourire, qu'il s'efforce de cacher, il garde en lui une sorte de gloire intérieure, qui n'en est rien. Le sentiment pathétique de la fausse réussite, de l'existence. Il marche, traverse doucement les décombres et enjambent les débris qui jonchent le sol poussièreux. Etrangement le souvenir Charlotinien tiraille son esprit à ce moment. Il continue à avancer se retrouve alors dans la lumière déclinante du soir naissant, et s'approche pour annoncer sa découverte aux deux hommes

Messieurs, j'ai trouvé. Veuillez retrouver vos montures, nous partons.

Il prend alors la tête du petit cortège qui s'apprête à repartir, les deux soldats, s'étaient légèrement assoupis près du vieil arbre dépouillé de son manteau de feuilles. Ces dernières, pour quelques unes, sèches, roulées encore emportées par le vent qui semblait de plus en plus s'acharner. Ils remontent alors tous en selle. Clément regarde une dernière le petit édifice qui semble s'effacer à la cadence des chevaux, bientôt il n'était plus en vue. Sur initiative du même botaniste ils arpentaient un nouveau chemin, plus court et plus tranquile selon les dires du même. Ils n'avaient d'ailleurs pas croisé de vie sur ces terres rendues arides par la saison.

Le soleil rend ses derniers espoirs, ses derniers feux pour le jour présent. Une pierre roule au loin, des pas se font entendre, Loghan fait signe de s'arreter. Ce dernier et Clément s'avancent, et une silhouette apparait, connue, inespérée, il lui dit simplement :

Bonjour, Sanctus.

Ses yeux noirs se posent sur lui ...
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Chancelier du Marquisat de Provence ...
"Tyranniquement" "Gentil"
Un jour là, l'autre ici. Demain chez vous ?

Sanctus.

Sanctus avait avancé prestement sur le chemin. Il saurait bientôt s'il avait eu raison de revenir sur ses pas.
Au dernier détour du sentier, à peine surpris, il se retrouve nez à nez avec Clément qui l'accueille d'un regard noir. Il le toise à son tour, sort de sa besace sa pipe, la bourre d'herbes et allume le tout de son briquet à étoupe. Il tire quelques bouffées, puis décide de parler.

Beau temps n'est-ce pas ? Tu fais prendre l'air à tes hommes ?
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Cleeclee.

Le visage clémentien devient plus clair, il sourit même en voyant Sanctus faire. Il le regarde préparer doucement sa pipe, l'ignorant presque, suit les mouvements de la fumée qui s'en échappe.

Tu ne devrais pas tu sais, c'est pas bon pour ta santé tout çà.
Comme il va bientôt se faire nuit, je crois que tu vas revenir avec nous, on ne voudrait pas que tu te perdes, surtout maintenant que l'on a ce que tu cherchais ...

Il fait signe aux deux agents de descendre afin qu'ils puissent lui mettre les entraves aux poignet.

Traitez le bien.
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Chancelier du Marquisat de Provence ...
"Tyranniquement" "Gentil"
Un jour là, l'autre ici. Demain chez vous ?

Sanctus.

Dans les buissons, tapis parmi les feuillages, un chat observait la scène. Il se demanda ce que tous ces hommes pouvaient faire autour de son maître. Il les regarda partir en groupe, sans violence particulière. Il en déduit aisément que tout ce petit monde rentrait sur Arles et qu'on allait lui préparer une bonne gamelle de viande, de celle qu'on mange les jours de fête. Car pour sûr, ces gens allaient faire un grand repas.
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Le Vieux Lion. Doge de la République Sérénissime de Genève

Cleeclee.

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[RP] La Chapelle de la foi