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[RP] Qui a éteind la lumière ?!

--Charlotine.
Les mots raisonnèrent longuement dans sa tête "pour des gens que vous ne connaissiez pas". Elle avait cessé de le faire boire, reprenant le mouchoir mouillé pour lui essuyer le visage. Son geste était lent et elle avait étrangement baissé les yeux, comme gênée. C'est vrai qu'elle ne les connaissez pas, c'est vrai que leur réputation les précéder et que certains ne s'étaient pas cachés venir ici pour réformer la Provence. Au fond d'elle, tout ça était évident, pourtant, elle ne voyait là qu'hommes et femmes faits de chair, d'os et de sang tout comme elle. Des personnes à part entière dont juste les croyances différaient. Et elle n'était pas arrivée à se convaincre que cela méritait le sort qui leur avait été réservé.

Elle releva alors les yeux, un tantinet confuse.


Je ... vous ... vous n'avez pas à me remercier. Je suis quand même en partie responsable de la situation même si par la suite, j'ai revu ma position. Peut être que j'ai fait erreur, mais j'ai suivi ce que mon instinct me disait. J'ai vu des hommes et des femmes qui étaient jugées de manière démesurées et j'ai trouvé cela injuste. Je n'ai pas la prétention de dire que je vaux mieux que d'autres, mais l'injustice est quelque chose qui me rebute, tout comme les manipulations de quelques avides de pouvoir qui n'ont que faire du sort des provençaux du moment qu'ils sont à la tête du comté.

Elle baissa à nouveau les yeux, triturant le mouchoir dans ses mains, histoire de leur faire faire quelque chose.

Et puis, il y a eu votre missive. J'avoue qu'elle ne m'a pas laissé insensible. Je ne me voyais pas partir sans vous voir avant bien que j'aurais préféré que ça ait lieu ailleurs que dans ces maudites geôles.

Sans doute était elle en train de rougir, fait plutôt rare la concernant et elle continua à fixer le mouchoir comme pour éviter à avoir à croiser le regard de Vignolles à cet instant précis
Shirine
Shirine reste longuement interdite devant la scène qui se joue face à elle. Observer une ancienne Comtesse, agenouillée dans la crasse d'une geôle, la tête d'un hérétique sur les genoux... Encore que ce n'est pas ce qui la gêne le plus. Ce qu'elle supporte mal, c'est la leçon que la dite ancienne Comtesse lui donne, agrémenté d'ordres qu'elle a bien du mal à supporter, elle au tempérament si explosif.

Elle offre un regard sombre à Charlotine et peu avant la fin de sa tirade, baisse les yeux sur son frère qui la regarde un léger sourire aux lèvres. Avec son signe de tête, elle comprend qu'il serait inutile de se braquer et de répondre de façon cinglante. Vignolles ne serait pas de son côté. Alors elle serre la mâchoire et garde les lèvres scellées, même si tout bouillonne en elle. Une forme de jalousie, et de possessivité. Même si chacun d'eux n'avait pu offrir à l'autre ce qu'il attendait. Les observer là, tous les deux, renvoyait à Shirine la réalité de ses choix, et c'en devint insupportable.

La rousse préfère se détourner. Elle hèle le garde.


Aidez-la donc à redresser mon ami, et ouvrez-moi la cellule de Rayanha.

Oh il va bien ? Alors qu'il se débrouille. Sans elle !

Shirine attrape son baluchon au sol, sans aucun autre regard pour Vignolles ou Charlotine, puis s'arrête devant la cellule de sa sœur.


Raya ? Tu vas bien ?
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Vignolles
Aidez-la donc à redresser mon ami, et ouvrez-moi la cellule de Rayanha.

Le ton était ferme et ne sachant pas trop quoi faire le garde se rapproche et aide Charlotine à adosser Vignolles contre le mur. Shirine n'ayant pas fait un pas dans la cellule et au vu de son regard n'en avait pas l'intention. Voyant sa soeur repartir il se tourna vers Charlotine qui fuyait son regard. Il attrapa sa main pour l'obliger à le regarder.

Merci pour votre aide, boire m'a fait le plus grand bien j'en avais vraiment besoin car on ne pas dire que le service soit terrible ici...dit-il en souriant.

J'avoue que moi aussi j'aurais aimer vous rencontrer en d'autres lieux, propre, sans cette odeur désagréable et mieux habillé.
Les choses sont ainsi, on ne choisit pas son destin et encore moins ses séjours en geôles.


Fait un signe de la main au garde pour qu'il l'aide à se relever. Sa peine étant purgée il était temps de reprendre le fil de sa vie...

J'ai fait mon temps, j'ai payé ma dette pour ce que l'on me reprochait il est temps de rentrer chez moi en commençant par un bon bain, vous en conviendrait ?
Je sais que vous devez prendre la route sans attendre, j'aurais un jour le plaisir de vous revoir ? j'ai quelques chopes en dette et je compte bien honorer mes dettes !


Tout en discutant sur la destination de Charlotine, son convoi...son escorte...son cheval ou bien de son épée et de son maniement il la regarde, il regarde son visage afin de ne pas en oublier un trait.
Il sait qu'il ne va pas la revoir pendant des semaines voir des mois et cette idée ne lui plait guère.
Celle qui à son arrivée était au plus haut rang du comté et qui voulait sa perte. Il aurait tout fait pour l'oublier il y à peu et maintenant elle allait lui manquer...

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--Charlotine.
Elle avait plongé son regard dans le sien au moment où il lui avait prit les mains, et elle lui sourit à son tour. Il est vrai que le voir dans d'autres lieux et ... propre de préférence ... aurait été bien plus agréable, bien qu'elle ne regrettait pas pour autant de se trouver là avec lui à ce moment précis.

Elle laissa le garde l'aider à se relever. Elle savait que c'était le moment où il allait reprendre le cours de sa vie, en Arles, alors même qu'elle allait prendre la route.


j'aurais un jour le plaisir de vous revoir ?

Son estomac se noua quand il lui posa la question. Il y a peu, alors qu'elle avait prit sa décision de laisser la Provence pour un temps, elle lui aurait répondu un "peut être", ou un "je ne sais pas". Mais maintenant, elle n'était plus sure de vouloir faire un voyage aussi long dans le temps et elle savait qu'elle allait revenir. Aussi, avec un sourire qui s'était légèrement crispé, elle lui répondit par l'affirmative.

Je l’espère! Je ne part que quelques temps, pour me changer un peu les idées. Et quand je reviendrais, je serais la plus heureuse si vous êtes enclin à me revoir. Et puis, je vous donnerais des nouvelles, si vous le voulez bien sur.

Voilà bien ce qu'elle n'aimait pas, et ce qu'elle avait tenté, des années durant, d'éviter. Le moment où l'on espère quelque chose tout en se disant que l'on se trompe peut être et que ce désir n'est pas partagé. Mais ici, c'était un peu comme si elle se trouvait au pied du mur et qu'elle ne pouvait fuir cette réalité.

Et comme si ça ne suffisait pas, le clocher raisonna, rappelant qu'il était l'heure de rejoindre ses compagnons de route.


Vous allez à présent pouvoir rentrer. Faites bien attention à vous, la Provence vous considère comme un ennemi, je crains ce que les autorités pourraient envisager pour vous nuire.

Elle remit referma sa cape et remonta sa capuche puis fit quelques pas vers la sortie. Moment d'hésitation. Elle partait sans lui laisser un seul souvenir, et sans même n'en emporter un avec elle, si ce n'est le souvenir de son regard et de son sourire. Sans compter que les "au revoir" n'étaient pas sa spécialité. Pourtant, elle en avait envie, l'envie de ne pas partir comme ça, comme une étrangère qu'elle espérait ne plus être totalement pour lui. Alors elle se ravisa, et revint près de lui pour lui donner un baiser.

Et ni une ni deux, elle avait quitté la cellule, sans doute quelques larmes aux yeux, bien cachées.
Rayanha
L'ex Illustre était partie, la laissant à nouveau seule dans son cachot.
Si seulement elle n'avait pas laissé ses rats à Genève! Ils auraient été heureux ici, dans leur élément.
Des murmures venants de la cellule voisine, celle de son frère, comblait le silence lourd des geôles Arlésiennes.
Bientôt sa peine serait terminée. Sa Naile serait-elle revenue avant sa sortie? Elle l'espérait.
Alors perdue dans ses pensées, assise sur sa paillasse mouillée une voix arriva devant sa porte.


Raya ? Tu vas bien ?

La sicaire se leva d'un bond et couru vers sa sœur.

Shirine! C'que j'suis contente de te voir! GAAAAARDE! Dépèche toi doudiou!!


Et le garde, dépité de n'avoir plus aucunes autorité dans cette prison, s'exécute en grommelant.
A peine la porte ouverte, Raya se jette dans les bras de sa frangine malgré que cette dernière soit plutôt du genre physiquement distante et peut-être légèrement allergique à certaine marque d'affection.


Je vais bien merci. J'ai hâte de sortir! Et j'aurais besoin d'une bonne chope un fois dehors! Je pourrais compter sur toi pour m'accompagner hein?
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Shirine
Rayanha atterrit dans ses bras sans crier gare, faisant reculer Shirine d'un pas, qui la laisse pourtant faire. Un peu bouche bée, ne s'attendant pas à cette démonstration de tendresse. Tous savent bien que la rouquine n'est pas une sentimentale, encore moins tactile, la tendresse la mettant mal à l'aise. Simplement parce que ça lui est étranger, qu'elle n'y à jamais eu le droit, et qu'elle s'est persuadée que ce n'est pas pour elle.

Dans un premier temps, elle reste immobile, les bras le long du corps tandis que sa soeur lui parle. Elle se dit alors que parfois, pour faire plaisir à ceux qui comptent, il est important de mettre ce que l'on exècre de côté et de faire un effort.

Elle abandonne son baluchon et passe ses mains dans le dos de Rayanha. Elle esquisse un sourire tendre.


Quand tu seras sortie, on ira se saouler jusqu'à être obligées de rentrer à quatre pattes...

S'il y a bien un truc auquel Shirine n'est pas allergique, c'est l'alcool...
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