Soren
Il y a les aristotéliciens et les réformés. Il y a ceux qui préfèrent le rouge et d'autres qui ne jurent que par le vert. Il y a les maréchaux et il y a les brigands, les conformistes et ceux qui aiment les chemins de travers. Il y a ceux qui préfèrent suivre et ceux qui ne savent que diriger. Il faut de tout pour faire un monde. Si l'on était toujours d'accord sur tout, nul doute que la vie serait bien ennuyeuse, aussi stimulante que celle d'un végétal. En ce qui me concerne, il ne faut pas s'attendre à ce que je fasse quelque chose pour la seule raison que ceux qui m'ont précédé le font ainsi...mais ne croyez pas non plus qu'il me faille toujours tout faire différent des autres par simple plaisir de me démarquer. Tenez! Badinons un peu si vous le voulez. Imaginons une nuit de noces par exemple. Comment croyez-vous que j'ai vécu ma nuit de noces? Pour ceux qui se posent la question, je ne l'ai vécu ni avec une aristotélicienne, ni avec une réformée. Elle, elle préfère le druidisme. Je portais un pantalon rouge et il y avait des liserets verts sur sa robe. Je suis un ex-maréchal et elle une ex-brigande. Elle sait être conformiste quand il le faut, je marche à côté du sentier au besoin. Elle dirige mais j'aime la suivre, surtout en voyage. Intérêt purement masculin ici. Si vous êtes une femme, vous ne pouvez comprendre. D'habitude, les jeunes mariés ont hâte de se retrouver dans les bras l'un de l'autre, de s'adonner pleinement aux plaisirs de la chair sans aucune retenue. D'habitude... Voilà un mot qui me motive à aller voir ailleurs. Alors, cette nuit de noces...
Imaginez une pièce sombre éclairée seulement par quatre chandelles posées en carré sur le sol. Les rideaux sont tirés. Ils ne laissent entrer ni les reflets de la lune, ni le regard des curieux avides de s'adonner à un voyeurisme nauséabond. Les couvertures du lit n'ont pas été défaites. Les draps sont impeccables pliés. Le travail de la femme de chambre n'a pas été saccagé par des élans passionnés. Je suis assis dans un fauteuil de taffetas rouge, le pied dextre appuyé sur le genou la cuisse senestre. Un godet de Uisge Beatha à la main que je fais lentement tourner entre mes doigts, je l'observe sans mot dire: elle, celle que je viens à peine d'épouser. Pendant que je vais préparer un plateau des délices en bas, je lui demande de se déshabiller et de passer cette robe de nuit dont elle m'a déjà parlé et qui, selon ses dires, est plus affriolante encore que celle qu'elle portait le soir où elle est venue me retrouver en taverne alors qu'elle n'avait pas sommeil. Lorsque je suis revenu dans la chambre nuptiale, elle a pris place dans un fauteuil identique au mien. Elle respire le désir. Elle est une véritable ode à l'indécence. Il me faut rassembler toute ma volonté pour ne pas répondre à ses provocations et satisfaire mon instinct bestial de mâle. Pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque. Je prends tout mon temps, déposant mon plateau recouvert d'un linge ocre près de mon fauteuil et m'approche d'elle en soutenant son regard dans lequel scintillent des perles de désir. Je ne dis rien. Mes yeux parlent pour moi, effleurant chaque courbe de son anatomie, chaque creux, chaque vallon qui se dessinaient sous cette robe à l'odeur de soufre. Dans mes mains, mes doigts s'entortillent dans des foulards de lin écrus. Ses jambes croisées mettent en valeur ses pieds nus dont l'une des chevilles est rehaussée de deux fins bracelets, l'un orné de perles noires et l'autre de rubis...Le noir et le rouge. Un signe du destin sans doute.
- Si tu as rêvé ta nuit de noces auparavant, oublie. Ce soir, je te mets au défi.
Un premier foulard vient s'enrouler autour de son poignet, le liant ainsi à l'accoudoir du fauteuil.
- Le but? Exacerber les envies de l'autre, le rendre totalement fou de désir jusqu'à lui faire perdre le contrôle...
Le claquement des bottes rompt le silence des lieux. Contournant le fauteuil sans la perdre un instant des yeux, mon regard avide caresse cette nuque qui se dévoile à peine sous la cascade de cheveux bruns.
- ...Et cela, sans jamais le toucher, sans lui prodiguer la moindre caresse, le moindre effleurement...
...Ce que d'ailleurs, je ne me prive pas de faire lorsque son poignet senestre vient à son tour de perdre sa liberté. Le tissu crisse contre le bois. Un noeud. Un deuxième. Il me reste une barrure en mains quand je passe dans son dos, me penchant vers elle à la hauteur de son esgourde. Le souffle de mes paroles murmurées s'enroule sur lui-même pour venir former un rouleau qui parcourt les vallons de son corps de son cou jusqu'à la source de son décolleté.
- Et lui est...pour tes yeux. Privée de mouvement, privée du toucher...du goût...
Au fur et à mesure que s'égrènent les mots, sa liberté s'étiole. Son regard, si dangereux pour moi vient d'être rendu inoffensif. Le prédateur tourne autour de sa proie, chacun de ses pas se répercutant en un faible écho dans cette chambre des "Cavaliers Illuminés" de Bergerac. Mais quand on chasse, on sait tous que proie et prédateur sont des rôles qui peuvent aisément s'interchanger.
- ...de la vue. Il ne te reste que l'odorat et surtout l'ouïe. Voilà mes armes... et les tiennes également. Demande-moi de te délivrer...et tu perds! Si je viens prendre possession de ton corps...d'une façon ou d'une autre...je perds! Les règles sont simples non?
Il ne me reste plus qu'à prendre place dans le fauteuil en face d'elle. Je suis libre de mes mouvements et mes yeux peuvent sans aucune gêne effleurer la moindre partie de son corps que cette robe vient mettre impudiquement en valeur. Oui, je sais: c'est un jeu un handicap et je me suis auto-considéré comme le favori. Tout est en place désormais pour notre nuit de noces.
- Ah! J'oubliais: interdit de te mordre sensuellement les lèvres... Avoue que cela aurait été dommage que je perde dès les premiers instants. Et maintenant, que le jeu commence!
...Un jeu qui en vaut les chandelles non? ...Les quatre que j'ai disposé au sol. Vous vous demandiez si elle est conformiste? Si elle aime appliquer les règles? Les suivre?Attendez de voir ce qui s'est passé par la suite.
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Imaginez une pièce sombre éclairée seulement par quatre chandelles posées en carré sur le sol. Les rideaux sont tirés. Ils ne laissent entrer ni les reflets de la lune, ni le regard des curieux avides de s'adonner à un voyeurisme nauséabond. Les couvertures du lit n'ont pas été défaites. Les draps sont impeccables pliés. Le travail de la femme de chambre n'a pas été saccagé par des élans passionnés. Je suis assis dans un fauteuil de taffetas rouge, le pied dextre appuyé sur le genou la cuisse senestre. Un godet de Uisge Beatha à la main que je fais lentement tourner entre mes doigts, je l'observe sans mot dire: elle, celle que je viens à peine d'épouser. Pendant que je vais préparer un plateau des délices en bas, je lui demande de se déshabiller et de passer cette robe de nuit dont elle m'a déjà parlé et qui, selon ses dires, est plus affriolante encore que celle qu'elle portait le soir où elle est venue me retrouver en taverne alors qu'elle n'avait pas sommeil. Lorsque je suis revenu dans la chambre nuptiale, elle a pris place dans un fauteuil identique au mien. Elle respire le désir. Elle est une véritable ode à l'indécence. Il me faut rassembler toute ma volonté pour ne pas répondre à ses provocations et satisfaire mon instinct bestial de mâle. Pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque. Je prends tout mon temps, déposant mon plateau recouvert d'un linge ocre près de mon fauteuil et m'approche d'elle en soutenant son regard dans lequel scintillent des perles de désir. Je ne dis rien. Mes yeux parlent pour moi, effleurant chaque courbe de son anatomie, chaque creux, chaque vallon qui se dessinaient sous cette robe à l'odeur de soufre. Dans mes mains, mes doigts s'entortillent dans des foulards de lin écrus. Ses jambes croisées mettent en valeur ses pieds nus dont l'une des chevilles est rehaussée de deux fins bracelets, l'un orné de perles noires et l'autre de rubis...Le noir et le rouge. Un signe du destin sans doute.
- Si tu as rêvé ta nuit de noces auparavant, oublie. Ce soir, je te mets au défi.
Un premier foulard vient s'enrouler autour de son poignet, le liant ainsi à l'accoudoir du fauteuil.
- Le but? Exacerber les envies de l'autre, le rendre totalement fou de désir jusqu'à lui faire perdre le contrôle...
Le claquement des bottes rompt le silence des lieux. Contournant le fauteuil sans la perdre un instant des yeux, mon regard avide caresse cette nuque qui se dévoile à peine sous la cascade de cheveux bruns.
- ...Et cela, sans jamais le toucher, sans lui prodiguer la moindre caresse, le moindre effleurement...
...Ce que d'ailleurs, je ne me prive pas de faire lorsque son poignet senestre vient à son tour de perdre sa liberté. Le tissu crisse contre le bois. Un noeud. Un deuxième. Il me reste une barrure en mains quand je passe dans son dos, me penchant vers elle à la hauteur de son esgourde. Le souffle de mes paroles murmurées s'enroule sur lui-même pour venir former un rouleau qui parcourt les vallons de son corps de son cou jusqu'à la source de son décolleté.
- Et lui est...pour tes yeux. Privée de mouvement, privée du toucher...du goût...
Au fur et à mesure que s'égrènent les mots, sa liberté s'étiole. Son regard, si dangereux pour moi vient d'être rendu inoffensif. Le prédateur tourne autour de sa proie, chacun de ses pas se répercutant en un faible écho dans cette chambre des "Cavaliers Illuminés" de Bergerac. Mais quand on chasse, on sait tous que proie et prédateur sont des rôles qui peuvent aisément s'interchanger.
- ...de la vue. Il ne te reste que l'odorat et surtout l'ouïe. Voilà mes armes... et les tiennes également. Demande-moi de te délivrer...et tu perds! Si je viens prendre possession de ton corps...d'une façon ou d'une autre...je perds! Les règles sont simples non?
Il ne me reste plus qu'à prendre place dans le fauteuil en face d'elle. Je suis libre de mes mouvements et mes yeux peuvent sans aucune gêne effleurer la moindre partie de son corps que cette robe vient mettre impudiquement en valeur. Oui, je sais: c'est un jeu un handicap et je me suis auto-considéré comme le favori. Tout est en place désormais pour notre nuit de noces.
- Ah! J'oubliais: interdit de te mordre sensuellement les lèvres... Avoue que cela aurait été dommage que je perde dès les premiers instants. Et maintenant, que le jeu commence!
...Un jeu qui en vaut les chandelles non? ...Les quatre que j'ai disposé au sol. Vous vous demandiez si elle est conformiste? Si elle aime appliquer les règles? Les suivre?Attendez de voir ce qui s'est passé par la suite.
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