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[RP] Les feux de Bel

Charlyelle
les Liens dans le Mai ,
Les Couleurs des Livrées , Renouveau dans le Temps ,
Le Plaisir d’Abondance , En Essences du Fertile ,
Par les Fils au Sommet , Une Ronde est vie d’Anses ,
C’est le Monde d’un Feu , pour le Souffle de l’Hors ,
La Lumière nait Toujours , Quand les Corps vont par Deux ,
A portées d’une Mère , en Semences nait la Flamme



Au début...c'était avant. Au début il y a cette fleur au parfum différent que l'on croise un jour en se baladant. Ensuite arrivent les cycles du temps, des pollens et des essaims, de la ruche et des abeilles, du nectar et du vivant. Et puis c'est le souffle du vent, l'envol des bourdons, la rupture et le vide, l'absence et le manque, la mort peut-être. Mais toujours les fleurs reviennent, et les abeilles avec elle.

Et puis il y a ce vide qui prend soudain toute la place. Je me sens seule. Ce n’est jamais banal d’employer ces quatre mots qui cachent souvent des réalités différentes. Pour moi, à ce moment là, il s’agit d’un sentiment nouveau qui m’obsède et m’inquiète. Je me sens seule parce que quelqu’un me manque. Et je mesure du même coup à quoi peut ressembler une vie amputée. Comment peut-on continuer à se supporter avec cette moitié en moins, avec cette part de nous, extérieure et pourtant indispensable à notre équilibre? Partout des livres ouverts, commencés, abandonnés. Quelques feuilles de papier où j’ai griffonné des mots dérisoires que rien ne rattache. Ils ressemblent à des questions sans réponses, à des réponses insupportables.

L’air est si doux dans le jour finissant. Les pierres renvoient encore la chaleur accumulée.

Je me souviens de sa visite. Nous nous sommes parlés longtemps. Nous nous sommes racontés. Nous racontions ce que nous voulions, ce que nous croyions être racontable à ce moment là de notre histoire. Nous nous racontions et nous nous retenions, et c’est de la Dentelle, avec des fils qui tendent des liens et des vides, qui créent des architectures légères où nos passés se conjuguent et s’inventent. Nous ne nous posions pas de question, n’attendions rien. On s'embrassait du regard, se frôlaient de nots mots. c’est en marchant que naît la trace qui deviendra un chemin. Je trouve que c’est joli comme vision. Nous recréons les silences de notre histoire en devenir. Présent, passé, futur, les temps se mélangent et je me perds dans tout ça.
Non, le miel n’est pas la finalité élaborée d’une vie d’abeille. Il n’est que l’étape au goût sucré qui cache l’amertume des lendemains. Rencontres, quêtes, échanges, dons, abandons et puis…. La vision du monde n’arrive pas à être cyclique pour certains, parce que leur vie d’individu est limitée dans le temps et dans l’espace. Et c’est une désespérance, en même temps que la vraie raison de croire à l’instant qui vient comme étant le meilleur moment pour réaliser nos envies sans arrière-pensées.
J’ai peur de ce qui arrive et je suis en même temps curieuse et impatiente.

La Lune du Passage vient de se terminer. On l'appelle aussi Lune du Corbeau, du Ver, des Semences. Ou même Lune Chaste. Pour laisser place cette nuit, à la Lune du Lièvre. Celle que l'on nomme encore Lune des réjouissances ou Lune des Fleurs. Elle marque la renaissance, le recommencement du cycle estival. C'est une lune propice à tout rituel destiné à raviver la flamme et la passion.

Ces deux derniers jours ont été un brin agités pour moi. D'abord la visite surprise de ma petite Maelysa. Certes, elle a grandi, la gamine devient doucement femme mais c'est un tel bonheur que de l'avoir là, près de moi. Elle connait tout ou presque de ma personne. Confidente des temps passés, elle l'est aussi des temps actuels.
Puis la présence en ville de Judas Gabryel. Et les lettres échangées cette soirée là. Pas moins de trois et je les garde précieusement avec les autres. Mais je n'en dis rien à Seurn. Parce que le Danois n'a rien trouvé de mieux que d'aller encore chercher la provocation. Et je ne veux plus de cela. Alors j'ai décidé de ne pas lui en parler. Et j'ai aussi décidé que je ne voulais plus que le nom de Judas Gabryel me soit évoqué dans l'une de nos conversations. C'est mieux pour lui et c'est mieux pour moi avec ce que nous nous apprêtons à faire en cette nuit de Beltaine qui approche.

Et puis il y a eu la soirée suivante. Et cette Inconnue en taverne. Auprès de laquelle, je me suis tout de suite sentie à l'aise. Pourquoi, je ne saurai l'expliquer. Cette femme est mon Aînée. Et si physiquement nous n'avons rien de commun, nous avons néanmoins trouvés quelques sujets d'intérêt sur lesquels discuter toutes deux.
Je suis même allée jusqu'à lui confier mon hésitation sur la couleur des rubans que je voulais choisir, me concernant, et dont j'aurai besoin pour cette Nuit de Beltaine. A tel point que l'Inconnue en vînt à me demander, si j'accepterai de célébrer une Double Union en cette nuit de Beltaine. J'ignorais qui était les deux autres personnes concernées, j'avais donc précisé que j'acceptais à la condition que ces personnes sachent bien à quoi elles s'engagent et ce que représente une telle cérémonie.
Le Handfasting. Ou la cérémonie des Mains. Deux personnes pouvaient se promettre l’un à l’autre durant une période de treize lunaisons et un jour et renouveller leurs voeux ou bien si aucune naissance n'est venu couronner cette union, ne pas le faire. Mais il y a aussi la possibilité de la faire cette cérémonie de manière définitive. C'est au choix.

Le seul couic de la soirée fut lorsqu'elle a voulu aider le Danois, qui nous a raconté qu'il venait d'être suivi par un corbeau et qui pensait à une certaine malédiction toujours en cours dans sa famille. Mais Seurn est un être totalement imprévisible. Sans doute quelque chose qui me plait chez lui d'ailleurs. Et l'Inconnue n' a pas eu le temps de placer un mot que le Danois avait déjà avalé ce qui devait à l'origine servir de remède. Une certaine sorte de champignons qui n'avaient pas manqué d'influer sur l'humeur du Blond, déjà assez cyclique en ce moment.

Il était parti en nous claquant la porte au nez.

Mais cela ce n'était rien.

Non. Ce n'était rien. Parce que ce n'est qu'à la fin de la soirée, que celle-ci prit une toute autre dimension pour moi. Lorsque je reconnus ces perles noires que j'avais moi même procurées à Judas Gabryel. Ces perles qui proviennent de mes terres Paternelles.
Je venais de comprendre qui était cette Inconnue. Et elle même avant de quitter les lieux se présenta en précisant qu'il paraissait que l'on se ressemblait.

Sous le choc j'étais donc les heures qui ont suivies. Le Danois avait disparu, j'ignorai où il se trouvait. Et au petit matin, je ne dormais toujours pas. J'en profitais donc pour rassembler dans les sacoches que supportait Orpheus, mon lippizan nombre de choses dont j'allais avoir besoin. Et quelques heures plus tard, c'est sur les ruines du couvent d'Eymet que je me trouvais et j'arpentais les terres à la recherche du lieu idéal que je ne tarde pas à dénicher.
J'avais demandé à mes trois gardes Condottières de venir avec moi. Car j'avais une tâche bien précise à leur faire effectuer au coucher du soleil.
En effet, je voulais absolument respecter la tradition de mes terres des Highlands. Chez moi, les feux de Bel sont allumés avec un instrument très ancien constitué par un axe coupé dans un chêne provenant d'un bois sacré. On pratiquait un trou dans cet axe, dans lequel on insérait un gros crochet issu du même chêne et trois hommes le faisait tourner en tirant une corde afin de libérer des étincelles qui mettait le feu à l'amadou placé sous la pile de bois. Le bois brûlé pour le bûcher de Beltaine provient de neuf arbres différents  déclarés sacrés par la tradition druidique : le sorbier, le chêne, le noisetier, le bouleau, l'aubépine, le surreau, l'if et le génévrier.

Bien évidemment que j'en avais sur moi. Et ce n'était pas tout. Il était temps que je me mettes en oeuvre de tout préparer.

Beltaine marque l'engagement irréversible, définitif, et par là la confiance dans l'avenir et dans la destinée. Beltaine marque une rupture dans l'année.On passe de la saison sombre à la saison claire, lumineuse.C'est aussi un changement de vie avec l'ouverture des activités diurnes : reprise de la chasse, de la guerre, des conquêtes pour les guerriers, début des travaux agraires et champêtres. Les feux sont allumés par les druides et on laisse le bétail passer entre ces feux. Le feu de Beltaine est un feu puissant, sacré et fort. Cette purification par le feu succède à la purification par l'eau d'Imbolc. C'est aussi la saison des amours l'appel à l'union et à la reproduction pour la survie et l'épanouissement des espèces. Sous prétexte de cueillir l'aubépine on envoyait les jeunes gens dans les bois et les prés où ils passaient la nuit en jeux amoureux. On plante également à Beltaine un arbre à feuille caduque, certainement un hêtre qu'on appelle arbre de mai. Il est couronné d'une roue qui symbolise le cercle de l'année et qui est orné de rubans et d'objets. On danse autour pour célébrer le retour définitif de la nature et la fertilité de la terre. Il sera plus tard brulé au solstice d'été pour le feu de la saint-jean.Le feu de Bel à Beltaine est le pendant de la lumière de Lug à Samain. Dans la mythologie celtique, Beltaine est le jour où les dieux prirent pied sur le sol d’Irlande et brûlèrent leurs vaisseaux pour ne pas être tentés de revenir en arrière. Célébration du féminin et du masculin dans leur aspect fécondant.
Dans la tradition de Vivianne, on choisit différents rubans colorés que l'on attache aux arbres le matin de Beltaine.L'arbre de mai représente le phallus mâle et est planté dans la terre mère, tandis que les rubans représentent l'utérus de la femme. Des fleurs sont mises dans des paniers et laissés sur le seuil des personnes trop âgées ou malades pour venir assister à la fête de Beltaine. De cette façon tout le monde pouvait participer aux joies des festivités du printemps naissant.

J'avais laissé un vélin écrit à la hâte, sur le comptoir de l'Auberge des Cavaliers Illuminés pour le Danois, lui indiquant où je me trouvais. J'avais également répondu à une autre missive que j'avais eu la surprise de recevoir.


The Witch's Sabbat - Beltane

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Soren
Malade! Cette pourriture végétale m'avait rendu malade, renvoyant à l'expéditeur smorrebrød, bière de Ste-Illinda et canard périgourdin. J'ai eu l'impression que mes tripes s'étaient révulsées dans mon corps et que je n'aurais de cesse de me vider jusqu'à ce que la mort m'emporte. Cela avait duré du petit matin jusqu'au début de la soirée. Les spasmes avaient alors commençaient à s'espacer pour finir par s'estomper totalement. Vidé! De ce que j'avais mangé, de toute mes forces, de mes idées noires aussi. Le corbeau n'était plus qu'un volatile diaphane qui coassait faiblement dans mon esprit.

    "Sais-tu que la vie est le cauchemar de ceux qui la rêve ?"*

- Ferme là!

Étendu sur cette liseuse qu'on avait eu la bienveillance d'installer dans mon bureau a la procure du Périgord-Angoumois, les yeux fixés sur une fissure du plafond du bureau n'ayant même pas la force de suivre le vol d'une mouche noire qui cherchait sa pitance, le visage blême, la bouche entr'ouverte à la recherche d'une goulée d'air : telle était l'image que je donnais du blond danois. Une image pitoyable, celle d'un homme qui croit aux signes du destin et qui ne sait si celui-là est funeste ou bienveillant.

J’ai observé un escargot qui rampait le long d’un rasoir... C’est mon rêve... C’est mon cauchemar... Ramper, glisser le long du fil de la lame d’un rasoir et survivre.*

    "Tu parles tout haut. Quelqu'un pourrait t'entendre..."

- Ferme là!

    "... et se demander si le procureur du Périgord-Angoumois n'est pas complètement fou."

C'était inutile de lui répondre. A chaque fois que je lui donnerai la répartie, il devrait quelque chose à ajouter. Lui avait tout son temps. Il me l'avait déjà dit. Il me survivra. Lorsque j'irai rejoindre les autres damnés, là-bas sur la Lune, lui viendrait tourmenter un autre Eriksen. C'est sa mission, sa destinée. Sauf que j'irai à l'encontre de ses projets. Ma soeur veut se faire religieuse. Mon oncle est vieux désormais. L'une comme l'autre n'auront pas de descendance. J'aurais ta peau pourriture! Sans quelqu'un à tourmenter, tu vas finir par te consumer toi aussi, disparaître à ton tour dans les limbes de l'enfer éternel. Alors à ce moment et juste à ce moment, j'accepterais de boire une chope de Marie-Clarence avec toi, quelque part dans une cave de la Lune.

    "Tu vas échouer. Comme tout ce que tu entreprends dans ta vie. Et tu échoueras encore dans ta mort..."

Une odeur de vomi et de sueur flottait dans l'air. Le cuir collait à ma peau et dégageait des odeurs nauséabondes. J'avais chaud, j'avais froid. J'étais parfois pris de frissons au point d'en claquer des dents. Dehors, les gouttes d'une pluie de printemps venait terminer leur course contre le carreau de la fenêtre. La fissure au plafond suintait elle aussi. Une flaque d'eau s'était formée entre le bureau et la liseuse et chaque plic résonnait dans mon esprit, se transformait en un ploc assourdissant qui m'empêchait de me lever. Et dire qu'hier soir, après avoir avalé cette saloperie, j'étais si bien : j'étais assis sur le trône du Périgord-Angoumois. A mes pieds, une volée de corbeaux coassaient mon nom d'un air triomphant...Seurn! ...Seurn!...Seurn! Une fontaine de bière coulait à la portée de ma main. Il suffisait que je tende le bras pour m'abreuver jusqu'à plus soif. Sur le devant de la scène, ils étaient tous là, tête baissée devant moi, en guise d'hommage : Jehan, ma mère, mon oncle, Niels, Erick, Shame et Arthanagor. A mon côté, dans son fourreau de cuir, j'avais retrouvé mon épée. J'étais mu par un sentiment de puissance. Je savais qu'elle ne me ferait pas défaut si je devais trancher la tête d'un adversaire. Mon bras ne tremblerait pas, j'en avais la certitude. Sur ma gauche, une nuée de jeunes filles à peine nubile, toutes désireuses de s'offrir à moi dans la couche comtale. Moi, j'avais le pouvoir de leur refuser ce qu'elle quémandait. Orgueil démesuré. Folie du pouvoir. Douce folie du pouvoir. J'avais le sentiment que rien ne pourrait m'arriver. Le trône s'élevait et je survolais des contrées verdoyantes parsemées de moutons, de vachet et de cochons. Là-bas, les blés étaient murs pour la moisson et le rivière foisonnait de truites arc-en-ciel.Un corbeau venait se poser sur mon épaule et il me murmurait tous les secrets les plus intimes des habitants du comté. Au fond de la scène, le bifrost étalait toutes ses couleurs éclatantes et une nuée d'anges passaient dans le ciel. Je planais littéralement sur un monde qui m'appartenait et lorsque je reprenais contact avec le sol, c'était pour me lover dans les bras d'une brune me distillant de torrides paroles en gaélique au creux de l'oreille. Le bien-être avait passé. Il avait fait place à la laideur de la réalité crue. Il me restait un jour avant de me marier...pour un an et un jour.


* Toutes les citations proviennent d'Apocalypse Now de Francis Ford Coppola.

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Charlyelle
Certains pensent que le monde finira dans les flammes
D'autres dans la glace.
Le désir ayant embrasé mon âme,
Je suis de ceux qui penchent pour les flammes.
Mais s'il fallait que deux fois je trépasse
Je crois en connaître assez sur la haine
Pour savoir que dans ce domaine
La glace serait tout aussi souveraine et efficace.


Twilight chapitre 3 librement inspiré de - Robert Frost -"fire and ice".



Je venais de délester l'une des sacoches que portait Orpheus et je ne manquais pas de lui caresser les naseaux avant de me retourner d'un bloc vers mes Condottières.

"- Angeli, attrappe et allumez les brasiers que vous venez de préparer ! "

Dans un même temps je lui lançais d'un geste vif, le crochet et la corde qui aideraient à embraser les feux.

C'était une journée ensoleillée, mais sur ces terres en ruines et hautes dans le ciel, le vent soufflait avec une brutalité insupportable. Ses grondements dans la carcasse du cloître étaient ceux d’un fauve dérangé dans son repas. Je me dis qu'il faudrait que je fasse abattre les pans de mur délabrés pour en faire ériger de nouveaux.
La clairière dans laquelle je me trouvais était bordée d'épais buissons d'aubépine. Munie de mes tissus de rubans satinés, je commençais à les nouer de manière méthodique sur les buissons et les branches d'un jeune hêtre qui se trouvait à grandir là.

Et je me mis en oeuvre de cueillir l'aubépine. Je me servais ensuite des branches fleuries pour tracer un cercle au sol. Et ce faisant je laissais ma voix s'élever dans les lieux en un chant évocateur de cette nuit si spéciale.


" - Hommes et femmes ont honoré les dieux,
Ils ont accueilli l’énergie de l’amour en eux,
Hommes et femmes ont passé entre les feux,
Esprit de fête, cœur réjouis et visages radieux,
Hommes et femmes ont dansé avec l’esprit des lieux,
Ils ont laissé couler la vie entre la terre et les cieux.

Beltaine, Amour et Vie !
Beltaine, Sexe et envies !

Sang et sève à l’unisson,
Pour que s’élève dans les chœurs
Du vivant la chanson
Pour que s’épanouisse dans les cœurs
De la vie la pulsion

Beltaine, Masculin et Féminin en harmonie
Beltaine, Sexualité de tout ce qui vit

Chantez, Dansez !
Buvez, riez !
Laissez jouer en vous la flamme,
Libérez de vos vies la trame,
Pour un temps de souffle tourbillonnant,
Pour un espace de jeux insouciants…

Bel, Belenos, Belisama !
Kernunnos et Aliya !
Esus des bois profonds,
Airmid aux doigts féconds,
Tailtiu au regard veillant sur les frontières,
Honneur aux Dieux puissants et aux Déesses altières !

Chants des hommes et offrandes sur la Terre,
Chants des femmes et offrandes à la Mer,
Chants des Êtres pour une Vie pleine et entière,
Chants des cœurs païens et des âmes fières !"


Cette nuit de Beltaine serait flamboyante !
Je continuais ainsi durant plusieurs heures la préparation de l'endroit. Le lieu se colorait de rubans et tout autour du cercle, je disposais des offrandes. Fleurs, fruits. biscuits.

Sur le tertre, le jour commençait à baisser et une douce brume m'enveloppait. Chor’l s’est endormi profondément, sevré de lumière. La glace persiste. La terre est toujours en repos, cependant se réchauffe lentement, alors que Belenos croit de jour en jour. Le serpent, lui, se love sous les racines du bouleau. Le blaireau gratte le sol et hume l’air sauvage ,puis s’enfonce dans la nuit demi-lunaire avec ses frères. La roue tourne.
Le printemps est en germe.

Et cette nuit, une princesse Escote des Balkans et le descendant d'un Barbare Danois se soumettront aux cycles. Les pupilles d'argent rondes comme la lune et les fjords sauvages du Nord ne feront plus qu'un. Pour un an et un jour.

Une éternité à venir.

Et si le Danois avait fait l'exploit de faire fondre l'Iceberg que je suis, il n'en restait pas moins un homme extrêmement dangereux. Parce qu'il est issu de ce peuple que je hais et qu'il porte un nom qui selon lui est empli d'une fatalité que je partagerai donc avec lui dans quelques heures.

Mais ce danger là n'est rien face à celui que représente mon propre Paternel. Et si cette union porte le symbole de ce lien d'amour si fort que nous nous portons Søren et moi, je n'en oublie pas moins que c'est une victoire que je m'apprête à remporter face au Vladimissime. Je ne peux que laisser mon esprit jubiler à la pensée de la rage qui va l'accabler lorsqu'il apprendra que je me suis mariée. Mais pas avec le Sauvage qu'il me destine.

Je n'attends plus que le beau Danois maintenant. En espérant que vu les évènements de la veille, il sera présent au rendez-vous. Parce que je ne sais nullement comment il a passé sa nuit dernière après avoir ingurgité les champignons que lui avait donné Anaon.

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Soren
Le risque? Quel risque? Celui du mariage? C'est simple. Cela s'appelle la monotonie, l'ennui, le sentiment que certaines choses vous sont dues parce qu'un jour vous avez dit oui, le fait de croire que désormais vous pouvez poser des gestes ou prendre des décisions qui ne vous étaient pas permises dans le passé. Voilà où est le risque. Le mariage tue les sentiments quand il marque une transition de ce genre. En réalité, il ne doit être que la continuité des choses, une fête. Et puis, il y a parfois la candeur qui vient fourrer son nez là où elle ne devrait pas: celle de croire qu'un amour est éternel. Pensez à ça et vous avez toutes les chances pour qu'il se termine brutalement et rapidement votre mariage. Alors quoi? Pourquoi je me marie? Oui, vous avez raison, j'aurais pu m'en passer et vivre très bien ma relation avec l'escote du Valahia. Mais voilà, pour elle, cela revêt une importance primordiale dans ses relations d'amour-haine avec son père...entre autre. Et puis, elle a su passer outre mes appréhensions en proposant ce mariage temporaire pour un an et un jour. De un, cela veut dire qu'elle ne croit à un amour éternel. De deux, cela implique qu'elle a conscience que tout est toujours à bâtir, à gagner, que rien n'est acquis car si cela arrive...Nous savons l'un comme l'autre que tout prendra fin. Pas de renouvellement, un retour à la case d'avant cette nuit pour mieux se ressourcer. Prends ça comme je le prends Charlyelle Ileana MacAlayg...Un défi! Celui de se surprendre chaque jour! Celui de se séduire! Celui de passer outre mes défauts, tous mes défauts... et ils sont bien plus nombreux que mes "qualités". Tu vas épouser un danois, un représentant de ce peuple que tu hais tant. Pire, tu vas épouser un Eriksen. Tu vas affronter le courroux de ton père pour lui avoir désobéi traçant ainsi un chemin parallèle au mien, à celui qui m'a mené à ne plus pouvoir mettre les pieds dans mon pays. Tu vas faire tout cela parce que tu le veux...et que je suis assez fou pour me faire ton complice.

- Bonsoir Charlyelle Ileana MacAlayg. Comme tu le vois, j'ai répondu présent à ton invitation.

Pourtant, ces derniers jours, ce mariage était devenu important pour moi aussi. Ça, ça me dépasse. Je ne comprends pas. Ça ne me ressemble pas. Que je l'accepte soit. Que je l'attende avec impatience? Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond en moi...et ça n'est pas dû à ces foutus champignons! Si jamais un jour je retrouve cette voyageuse qui me les a recommandés, je lui dirais en face ma façon de penser! Mais si ce ne sont pas ces champignons, alors qui? "Connais-toi toi même"...Ouais! Plus facile à dire qu'à faire!

Il parait que dans un mariage traditionnel, on embrasse la mariée une fois les voeux prononcés. Sauf que moi, les habitudes...Le bras s'enroule autour de sa taille, rapprochant les corps l'un contre l'autre. Les lèvres se joignent, les yeux se ferment. Te rappelles-tu ce que je t'ai dit Charlyelle il y a quelques mois? Je veux tout! Je prends tout! Avant, pendant et après le mariage!


- Ces foutus herbes m'ont fait passer une nuit...hallucinante...et une journée exécrable! A quelle saveur as-tu prévu que nous dégustions celle qui s'en vient?

Il n'y a pas de témoin, pas d'ami, pas de famille. Ni la sienne, ni la mienne. Il y a elle et moi. Ce lieu, c'est le sien. C'est son choix et je m'y plie volontiers. Je ne sais ce qui m'attend excepté que c'est elle qui dirige tout et que ce soir, c'est elle qui me ligote, qui nous ligote. Le reste, c'est soirée découverte pour moi! L'étau de mes bras se desserre et je fais quelques pas autour d'elle, mon regard alternant entre sa silhouette et les lieux environnants. Dans le ciel, la lune est bien visible. Sous peu, elle sera pleine. Dans les branches, Les rubans volètent au gré du vent. Il n'y a pas de bruit ou presque: le vent dans les branches qui se garnissent de feuilles, un hibou qui se demande ce que nous faisons là à perturber sa sérénité, le vague grondement lointain d'un cours d'eau. Alors comme ça, cela ressemble à ça un mariage druidique?

- Pas de regret, pas d'hésitation. Je suis à toi..au propre comme au figuré!
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Charlyelle
La lune éclairait maintenant les arbustes d''aubépines. Leur parfum emplissait l'air de leur odeur entêtante, et je savourai ce moment. Dans le ciel, les étoiles offraient leur spectacle qui m'attirait, comme toujours. Quelques nuages noirs voilaient la lueur d'un mince croissant lunaire.
J'entendis des pas lourds, puis je distinguais une haute silhouette.


- Ces foutus herbes m'ont fait passer une nuit...hallucinante...et une journée exécrable! A quelle saveur as-tu prévu que nous dégustions celle qui s'en vient?

" - Ce sont des champignons qu'Anaon t'a donné. Pas des herbes."

Il venait d'arriver. Son odeur me caresse les narines. Elle évoque le bois, le cuir et la fumée. Et ce soir je vais l'épouser. Une fois passé mes premières réticences face à ce Danois, j'ai découvert que sous ses épaisseurs complexes, la personnalité de cet homme revête de nombreuses surprises.
Seurn peut être colérique et lunatique. Il peut se comporter de manière brusque et agressive. Ces traits sont les corollaires obligés de l'homme du Nord qu'il est. Et de sa virilité affirmée.
Mais je me suis aperçue que sous sa force, tout au fond de lui, existe la personne la plus douce, la plus gentille et la plus aimante que j'ai jamais rencontrée. Je sais que son amour est inconditionnel et sincère.
Je sais aussi qu'il est habité par une certaine noirceur et que de là vient le plus grand danger pour moi.

Je lui prends la main et l'entraîne avec moi dans le cercle bordé d'aubépines et de treillis.

En liant symboliquement nos mains, nous allons tisser ensemble notre union. Nous seuls seront à présent capables de nouer et de dénouer le fil de notre destin et de notre union.Comme nos mains sont jointes, ainsi nos vies se tiennent, se caressent et se soutiennent.

- Es tu prêt Seurn pour la cérémonie ?"
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Soren_eriksen
Pourquoi? Pourquoi moi, Søren MacFadyen Eriksen dans ma version préférée ou Hakon Eriksen IV dans ma version officielle, suis-je là, devant elle, prêt à me marier pour un an et un jour. Tout pourtant me pousse à fuir les mariages. Il y a d'abord eu cette tentative forcée par mon oncle du côté de Helsingør. Il avait arrangé tous les détails sans même m'impliquer. J'avais appris la nouvelle le jour où la famille de la mariée s'était rendue au castel pour les célébrations. Imprudent de la part de celui qui a tout organisé? Non. Personne ne s'insurge face à la volonté de Lars Eriksen. Personne n'a même l'idée de se lever contre lui et il en est ainsi depuis plusieurs générations de Eriksen. Personne....sauf un fol! Ça m'a valu un passage dans ses prisons infectes, celles qui sont submergées parfois par les crues du printemps. Il voulait ainsi me montrer qui était le maître, me faire plier. Il a échoué et moi aussi. Pas de mariage, pas de renforcement des liens entre seigneurs ...mais plus de Danemark pour moi. Ce fut le début d'un long exil qui ne s'achèvera qu'à ma mort.

Et puis, entre les lambeaux délétères de ma mémoire résident quelques souvenirs nouveaux: j'ai appris à ma grande stupéfaction que je m'étais marié, ici, en Périgord avec une écossaise. On n'échappe pas à son destin: le mariage n'avait duré que quelques semaines. Il faut dire qu'il avait pris racine dans une écuelle de sang. Si vous voulez un mariage solide, ne tuez jamais la meilleure amie de votre future épouse quelques jours avant la cérémonie. Ça n'est pas de bonne augure même si vous abstenir ne vous donnera aucune garantie.

Ce soir, c'est une autre écossaise que je vais épouser. Pour un an et un jour...cette clause qui me fait croire que cette fois, ça peut être différent. Et puis pour ceux qui aiment la précision, elle n'a qu'une moitié de sang écossais, celui de sa mère. Peut-être que cela facilitera les choses...celles que l'on appelle "relations entre époux". Un an et un jour...Ce mariage, c'est un peu comme une course à obstacle : ne pas trébucher malgré les écueils que l'on vous mettra sur la route et faire en sorte que le suspense s'installe jusqu'à la ligne d'arrivée. Toujours se sentir sur la corde raide. Aucune certitude. Dévorer les lieues jour après jour parce que c'est ça...ou mourir.

Prêt? Suis-je vraiment prêt? Peut-on même être prêt quand on s'apprête à affronter l'inconnu? La vie est trop courte pour attendre d'être prêt à faire quelque chose avant de passer à l'acte. Alors quand quelque chose en vous vous dit d'y aller, n'hésitez pas. Foncez, gérer et assumez les conséquences quelles qu'elles soient. C'est ce que je fais aujourd'hui et depuis toujours. C'est pourquoi aussi j'avais hâte que cette nuit arrive. Plonger dans l'inconnu, qu'y a t-il de plus excitant?

Les mains jointes, je le sais, seront le symbole de cette union. Ici, il n'y a pas d'église, pas d'autre officiant que celle je prends pour épouse. La nature constitue les seuls témoins de ce qui va se passer cette nuit et la lune, cet astre maudit, offrira son étrange bénédiction. C'est cela, à mes yeux de non initié, l'étrange mariage de Charlyelle Ileana MacAlayg avec Søren MacFadyen Eriksen.


- Guide-moi...
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Charlyelle
Nous voilà dans le Cercle. Le silence était aussi épais que la nuit qui enveloppait la clairière dans laquelle nous nous trouvions. Les feux de Bel rougeoyaient et crachaient des étincelles comme autant de lucioles. Il venait de m'embrasser et je buvais ce feu impalpable à ses lèvres, puis je l'observais. La lueur du feu accusait les traits de son visage et donnait à ses yeux la couleur de l'argent.
Nos mains jointes, la cérémonie pouvait commencer.


" - A Mhàthair nan dùl,
Gum bitheadh ort sìth;
Thoir dìon air ar talamh umhail
An dà chuid fo donas is fo sonas
Cluinnidh sinn do chagar anns an èadhar,
Mac talla do gliocas nan linn"


Et je poursuis, tout en liant nos mains sous les rubans rouges et blancs.

" - Deux personnes peuvent se promettre l'une à l'autre durant une période de un an et un jour. Si aucun enfant ne couronne cette union, les voeux pourront ne pas être renouvellés.
Une union comme telle, unit non seulement deux êtres, mais rassemble deux moitiés d'un cercle. En liant symboliquement nos mains par ces liens, nous tissons ensemble notre union. Et nous seuls seront capables de nouer et dénouer le fil de notre destin et de notre union.
En unissant ainsi nos deux mains dextres et senestres, nous formons le chiffre 8 couché, qui représente le cycle de la lune et celui du soleil, symbole de l'éternité, de l'unité et de l'achèvement.

Comme nos mains sont jointes, ainsi nos vies se tiennent, se caressent et se soutiennent."


Mes embrumées plongent dans son regard et je prononce alors les paroles du rituel de la cérémonie des mains.

" - Søren McFadyen Eriksen,

Voici les mains qui travailleront près de toi pour bâtir un avenir commun.
Voici les mains qui te garderont et te chériront pour toutes tes années sur terre, et qui, avec un simple toucher, te réconforteront comme nulle autre.
Voici les mains qui te tiendront quand la peur ou la tristesse envahira ton âme.
Voici les mains qui enlèveront doucement les larmes de tes yeux, qu'elles soient larmes de tristesse, ou de joie.
Voici les mains qui tiendront et caresseront un jour peut-être, nos enfants, les mains qui aideront et garderont la famille unie.
Voici les mains qui te donneront la force quand tu en auras besoin.
Et voici les mains qui célébreront tes réussites et qui te soutiendront aujourd'hui, demain et dans l'adversité ou le bonheur.
Voici les mains qui lèveront ton menton et caresseront ta joue en soulevant ton visage pour regarder dans tes yeux,
Et enfin, voici les mains qui, que ce soit au sein de cette année, voire même ridées et âgées, continueront de chercher les tiennes, te donnant la même tendresse sous-entendue en un simple toucher."


Au fur et a mesure des paroles prononcées, j'enveloppais les rubans autour de nos poignets. Et je concluais la dernière phrase en nouant le plus fin des rubans rouges autour de son poignet. Je lui tends mon ruban blanc afin qu'il en fasse de même lui aussi tout en prononçant les mêmes paroles que les miennes.

" - A toi Seurn, de prononcer les paroles de la cérémonie des mains et de nouer ce ruban."




(traduction du Gaélique Ecossais)
Oh Mère de toute chose, que la paix soit sur toi.
Veille sur notre humble Terre et fais la prospérer.
Nous entendons vos chuchotements dans l'air
Répercussion de la sagesse des âges

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Soren_eriksen
Pourquoi faut-il que rien ne se passe jamais comme prévu? Qu’il y ait toujours un petit grain de sable dans l’engrenage? Enfin petit...tout est relatif tout de même comme vous pourrez le constater sous peu...

For fanden que Ce texte est long? Et tu veux vraiment que je prononce ces paroles devant toi Charlyelle? Sur le fond ou avec les mêmes formes? Parce que je ne suis pas sur d’avoir retenu ta réplique par coeur: il y avait un éclat étincelant au fond de tes yeux qui perturbait ma concentration. Il y avait et il y a encore ton pieds entre les miens qui me fait frissonner physiquement et qui stimule mon imaginaire. Tes paroles ma presque-épouse, je les ai entendues, je les ai comprises dans leur ensemble. Alors si tu permets, je vais les restituer...mais à ma manière. A mon tour de prendre un ruban, le blanc, celui que tu me tends, de l’enrouler autour de ton poignet, le regard braqué sur ce dernier.


- En cette nuit de Beltaine, moi Seurn MacFadyen Eriksen, fils de Hakon Eriksen troisième du nom et de Brunehilde Ailean MacFadyen, je te prends pour...

For fanden Charlyelle, si ton pieds continue à me caresser ainsi les chevilles, je risque d’avoir du mal à terminer ce serment.

...épouse pour une durée de un an et un jour. Je ne te promets pas de t’aimer et te chérir. Je ne te promets rien excepté que tu vas devoir supporter un sale caractère, ma mauvaise d’humeur, mon intransigeance, mon gout pour les bières de toutes sortes, mes origines danoises et...tout un tas de mauvaises surprises. La seule promesse que je puis faire, c’est de respecter cet engagement que je prends aujourd’hui avec toi...

Un dernier tour et voilà le ruban blanc bien attaché à son poignet. Celui-là Charlyelle, si tu le défais un jour en ma présence ou si tu ne le portes plus, je saurais ce que cela veut dire. Maintenant, il me reste moi aussi un autre lien à fixer: celui qui lie nos deux poignets pour cette nuit.

... ce soir, de ne jamais retirer ce ruban qui orne mon poignet à moins que je ne puisse plus honorer l’esprit de notre union. Je n’ai qu’un souhait: que nous nous retrouvions ici même, dans un an et un jour pour procéder au renouvellement de ces voeux.

Ne me dites pas que cela ressemble à un texte de loi prenant en compte toutes les clauses d’exception. Je dis ce qui me passe par la tête, en toute sincérité. Et puis, comme elle vient de poursuit le mouvement lascivement de son pied contre ma jambe, je crois qu’il est temps que j’arrête de parler parce qu’elle est entrain de me faire perdre totalement la tête.

- Je peux te dire par contre que je t’aime Charlyelle et que...

Les yeux se ferment, la tête s’incline et les lèvres s’approchent des siennes. Embrasser la mariée n’est-il pas le geste le plus naturel qu’il soit en pareille moment?

...ces mains sont celles qui emprisonneront les tiennes par les nuits d’orage.
Ces mains sont l’extrémité de cette perche que tu dois saisir si jamais l’acédie te gagne.
Ces mains sont celles qui porteront les armes contre tous ceux qui te veulent du mal
Ces mains sont celles qui porteront l’eau des montagnes, source de vie, à tes lèvres.
Ces mains sont celles qui bâtiront nôtre demeure commune,
qui écarteront les embuches devant nous
qui t’apporteront le pain quand tu as faim et qui...


For fanden Charlyelle, essaies-tu de mesurer ma propension à garder mon sérieux en glissant la plante de tes pieds nus autour de mes chevilles?

...caresseront les moindres sillons, creux et vallons de ton corps pour faire naître le désir charnel en toi, arracheront de tes lèvres des soupirs de plaisir, prélude à une union bien plus intime encore que tous les baisers dont je veux te couvrir le visage...le cou...la nuque... la naissance de ta gorge et...

Le débit de paroles a subitement ralenti alors que mon esprit se laisse envahir d’une torpeur bien agréable. Les mots deviennent confidences, murmurés au creux de son oreille que mes lèvres pincent dans des gestes plus proches de celui d’un amant que celui d’un complice de chaque instant.[i]

... Je te préviens que si tu continues à laisser ainsi errer lascivement ta cheville autour de la mienne, la nuit de noces commencera bien plus tôt que prévu...surtout que l’arbre qui est derrière nous me....

[i]Un éclat de lucidité perce alors la brume qui enrobe mon esprit. Les bracelets à sa cheville...ses perles..Où sont-elles? Elle ne les enlève jamais même lorsqu’elle vient me rejoindre la nuit dans notre couche. J’ai soudain comme un instant de doute, doute qui grandit lorsque j’entends des bruits de feuilles que l’on écarte derrière Charlyelle. Les yeux se rouvrent, la tête se penche lentement vers le sol comme si je ne voulais pas percevoir la réalité. Non, ce n’est pas la cheville de la Pallikari qui est sagement posée près de mon pied. Celui qui tourne autour de mes jambes depuis tout à l’heure, c’est...un marcassin! Et le bruit derrière nous, c’est.... la mère qui visiblement n’aime pas notre promiscuité d’avec son petit.


- Dis-moi Charlyelle, n’avais-tu pas dit une cérémonie intime? Juste toi et moi? Pas de...témoins?
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