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[RP Fermé] Vienne la nuit, sonne l’heure… (*)

--_le_portier
(*) Apollinaire, Le pont Mirabeau







La nuit tombait doucement sur les toits parisiens, enveloppant la ville d’une obscurité encore translucide, gagnant de l’ombre dans l’atténuation du brouhaha qui, lentement, inexorablement deviendrait sourdine. Paris ne dormait jamais il était vrai, mais il était une heure où les bonnes gens s’engourdissaient, laissant les rues de la capitale à ses arpenteurs nocturnes : travailleurs noctambules, jeunesse dorée en quête de fragrances neuves, ivrognes amoureux, joueurs invétérées, amateurs des fumoirs, malfrats rasant les murs… Fabian aimait ce moment où la ville changeait de visage, la trouvant alors accordée au parfum unique de l’Aphrodite et de ses deux maisons, de ses deux clientèles.
Perché sur les quelques marches menant à la porte de l’élégante bâtisse, le portier, savamment apprêté par les multiples courtisanes de la maison, contempla la petite cour pavée par laquelle arriveraient les clients, un instant maitre des lieux, avant d’allumer la petite lanterne finement ouvragée qui projetait de délicats éclats lumières au travers de ses dessins.

Le portier referma la porte derrière lui dans un sourire pour se tenir derrière le panneau , et les uns après les autres au fur et à mesure des heures s’égrenant , fit rentrer les clients venant profiter des bienfaits de l’Aphrodite, ne laissant filtrer les rires du salon qu’à la faveur d’une porte ouverte sur la nuit, entêtant chant de sirènes pour tous les voyageurs qui venaient faire escale dans le salon luxuriant de la Maison haute

Si seulement il s’était douté de ce qui se passerait dans les instants à venir, Fabian aurait certainement choisi d’être de repos ce jour-là pour assister à l’intégralité des évènements qui secoueraient le bordel.

Maltea
Des silhouettes se faufilèrent martelant de leur pas les pavés de la cour. Quatre femmes dont le visage était caché mais dont on percevait la voix, dont deux avec un accent plus prononcés que les autres. Pas besoin de tendre l'oreille pour entendre des rires étouffés mais aussi des jérémiades au fort accent du sud de l'Italie, qui maudissait une des femmes pour son idée saugrenue.
Ce n'était pas un endroit pour elles.... ça pas besoin de le dire, mais la curiosité poussait à bien des choses..... enfin plutôt la jalousie dans ce cas, mais le réel motif de leur présence avait été soigneusement tu par l'instigatrice de ce projet. Le motif principal invoqué pour cette sortie nocturne entre femmes était l'ennui, et comme elle ne pouvait sortir sans accompagnement dans ce genre d'endroit, il était logique qu'elle entraine à sa suite ses vassales préférées? A force de lamentations, de menace et bien d'autres, la jeune femme avait donc réussi à les trainer jusqu'à Paris.
Et puis il ne fallait pas mourir idiote! Elles auraient ainsi l'occasion de mettre un décor sur un mot.
Bon d'accord, elle n'en menait pas large, ne sachant ce qu'elle y trouverait, comment elle réagirait, mais le fait de faire quelque chose de répréhensible, la motivait. Si son époux apprenait cette sortie, c'était une femme morte... quoique ce n'était pas certain, après tout, il finissait toujours par lui passer tous ses caprices et ses bêtises, alors une de plus ou de moins, il ne verrait pas la différence!
La jeune femme s'arrêta net à quelques pas de la porte avant de se retourner sur ses compagnes....


Hum que doit on faire? Frapper? Stella, à toi l'honneur, après tout, tu es la plus âgée!

C'est sur ces mots qu'elle poussa en avant la blonde sicilienne, la laissant se dépêtrer, punition pour avoir râlé tout le long du chemin!

Et ne te dégonfles pas, on a pas fait tout ce chemin pour rien!

Nouvelle poussée dans le dos de la cousine alors qu'elle n'avait qu'une seule envie, fuir. Mais comment avouer aux filles qu'en fait, elle n'était plus sure que ce soit une si bonne idée que ça? Et si elles rencontraient des gens connus dans cet établissement? Elles auraient l'air fin tiens!
Décidément, la duchesse aurait mieux fait de réfléchir avant plutôt qu'une fois arrivée à destination, mais c'était du Maltea tout craché ça! Rhooo et puis, elle trouverait bien une excuse quant à sa présence en ce lieu de perdition et de luxure, c'était dans ses cordes après tout, et puis qui de son entourage oserait se rendre dans un endroit pareil? Personne, elle en était quasi certaine.

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Stella_di_favara
Non, non et non, la Sicilienne s'insurge, accuse et ne veux pas. Que diable ferait elle dans un bordel?
Elle avait argumenté, expliqué le pourquoi du comment du refus...Et c'est ligoté au porte bagages de la voiture Ducale que la Sicilienne fît le trajet jusqu'à Paris .
Pas faute de s'être accroché à chaque poignée de portes, pas faute de s'être littéralement jeté aux guêtres de sa Suzy jolie...Mais ce que Malt veux...Dieu ne le sait même pas encore qu'elle l'a déjà.

Ma foy...Arrivée à bon port, la Sicilienne n'en démordait pas...oh non, elle psalmodiait, crachait comme un chat, murmurant divers jurons en Sicilien.
Bien camouflée sous sa cape à capuche, brodée des armoiries de Brienne...
Elle qui pensait entrer dans cet enfer de débauche incognito...L'aurait mieux fait de changer de cape,voir même de parents pour le coup.

Citation:
Hum que doit on faire? Frapper? Stella, à toi l'honneur, après tout, tu es la plus âgée!
Et ne te dégonfles pas, on a pas fait tout ce chemin pour rien!


Et la Sicilienne de se retrouver propulsée au devant de la scène...Mais bon sang elle a pas de texte ni de remerciements.
Elle tourne son regard vers la trouillarde aux râteaux, et la fustige au passage.Puis un sourire en coin se dessine doucement...Oui l'insulaire vient tout juste de trouver sa vengeance...

Son regard de jade se pose alors sur ce qui lui semble être le gardien des portes de la damnation, se racle doucement la gorge...Oui blasphémer ça enroue l'organe.
Puis sur un ton courtois et presque enjôleur s'adresse à se dernier.


Bonsoir à vous, Nous venons ici avec la Duchesse de Brienne, car voyez vous il lui arrive une chose fort fâcheuse. Ma bien aimée Garsce de Brienne a égarée sa chaise de jardin...Et je ne sais pour quelle raison...Elle y est très attachée...Après avoir fouillé toute la Champagne, nos indices nous mènent ici.
Auriez vous l'amabilité de nous laisser vérifier si son tabouret de jardin se trouve ici lieu?
C'est qu'on s'attache vite à son petit mobilier...


Et vlan! Voilà le tout bien emballé et bien vengé...La Sicilienne jubile intérieurement qu'elle en fait une danse de la victoire.
Se tournant vers sa Duduche Hommnivore , sourire aux lèvres, ajoutant


Si ma Suze veux bien se donner le mal d'avancer un peu...

Et d'accompagner le geste à sa parole






Yunab
Une crinière brune qui dénote quelque peu avec les longs cheveux blonds de ses compagnes pour cette soirée pour le moins inhabituelle.

Des trois, elle avait certainement dut être la moins difficile a convaincre, pas qu'elle soit familière de ce genre d'établissement, loin de là. A dire vrai, ce serait une première pour elle aussi mais la curiosité avait prit les devant.

Elle avait fait de gros yeux ronds lorsque sa suzeraine avait évoquer cette petite sortie entre fille, surprise et quelque peu inquiète.

Surprise...car ce n'était pas vraiment un lieu pour deux femmes enceinte, même si plus rien ne devait l'étonnée venant de Maltea.

Inquiète...tout simplement parce que cela faisait des mois qu'aucun homme n'avait poser ses mains sur elle et qu'elle se demandais comment allait finir cette soirée.
Elle pouvait mentir aux autres en affirmant que celà ne lui manquait pas mais intérieurement, il en était tout autre.

D'un regard amusé, elle les observait alors qu'elles venaient juste de s'aretter devant la porte d'entrée.aucune d'elles n'en menait large et la brune s'imaginait déjà les voir se mettre a courir a toutes allure dans le sens opposer avant que le portier ne leur ouvre la porte.

Elle ré-atterrit sur terre quand ce dernier fit son apparition, se mordant la langue afin de ne pas partir dans un fou rire aux paroles de Stella...pour l'incognito c'était rater!

--_le_portier


Fabian avait un beau métier, il en était conscient, et même si parfois les nuits étaient longues à devoir sans cesse courber l’échine en souriant sans pour autant perdre en vigilance, il arrivait aussi parfois que la porte du bordel recèle de drôles de surprises qui vous faisaient passer le temps plus vite que d’autres.

Bonsoir à vous, Nous venons ici avec la Duchesse de Brienne, car voyez vous il lui arrive une chose fort fâcheuse

Visiblement les donzelles n’avaient jamais mis un pied dans un lupanar car c’était bien le dernier endroit au monde où l’n vous demandait votre identité. Certains venaient même masqués… le regard glissa sur la fameuse Duchesse tandis qu’un sourire venait chatouiller ses lèvres.

Ma bien aimée Garsce de Brienne a égarée sa chaise de jardin...Et je ne sais pour quelle raison...Elle y est très attachée...Après avoir fouillé toute la Champagne, nos indices nous mènent ici.
Auriez-vous l'amabilité de nous laisser vérifier si son tabouret de jardin se trouve ici lieu?
C'est qu'on s'attache vite à son petit mobilier...


Le regard du portier se rattacha à la pulpeuse blonde, délaissant le visage de la précédente en l’écoutant, d’abord poliment, pensant à ces amusements qu’avaient les gens de la haute auxquels il ne comprendrait jamais rien, jusqu’à ce que les sous-entendus fleurissant ne lui grattent la tête.
Tabouret n'était pas le nom de famille le plus commun de Paris et l'allusion lui resta, têtue
Venaient-elles voir le comptable ?

Les yeux glissèrent de la brune encore silencieuse, à la retranchée pour finir sur la bavarde.


-Mesdames, si vos pas vous ont mené jusqu’ici, il ne vous coute de rien de pousser plus loin vos investigations…

Il se décala pour les laisser passer, leur désignant le salon où la soirée battait déjà son plein, égrainant au travers des causeuses, une quinzaine de personnes savamment apprêtées, des rires et des fumées odorantes fleuries dans lesquelles on retrouvait jusqu’au pavot.


- La maison ne manque de rien, surtout pas de mobilier, glissa-t-il en refermant une fois qu’elles furent toutes entrées. Permettez que je vous débarrasse avant que vous ne rejoignez le lieu du crime, rajouta-t-il en tendant un bras pour recevoir mantels et capelines avant qu’elles ne s’aventurent plus avant dans le bordel.
Maltea
Blanche, verte, rouge, la blonde duchesse passa par toutes les couleurs de l'arc en ciel.... enfin presque. Ca pour une entrée c'était réussi. Mais quelle idée aussi d'avoir fait passer Stella devant!
Un grognement en réponse au sourire illuminant le visage de la sicilienne ainsi qu'à sa proposition.... non sans un coup de coude bien placé pour l'intimer de se taire, avant de s'adresser au portier....


Ne l'écoutez point, elle a un peu forcé sur la bouteille pour se donner courage afin d'affronter la route.
Aucune recherche de mobilier, j'ai ce qu'il faut donc aucun souci pour que l'on reparte avec un de ceux ci sous le bras afin de décorer mes demeures.... au pire, si quelque chose nous plait, nous demanderons le nom du menuisier vous ayant fourni....


Regard franc plongeant dans celui du portier, afin d'appuyer son discours.... lui faire croire qu'il s'agissait réellement de mobilier était primordial. Fichue cousine à la noix, se pouvait il qu'elle puisse lire en elle comme dans un livre ouvert? Elle n'avait pas souvenir de lui avoir présenté leur voyage sous cet angle, ceci dit, elle savait fort bien qu'elle avait du mal à oublier le déserteur, donc....

Petit signe de tête à l'annonce du portier, pour sur qu'elles allaient rentrer, juste pour avoir le plaisir de mettre aussi mal à l'aise la Stella qu'elle avait réussi à la mettre en mentionnant Alphonse!
Non mais quel toupet elle avait eu tout de même!
Alors qu'il se poussait afin de les laisser pénétrer dans les lieux, le regard de la blonde s'égara ici et là.... l'atmosphère était loin de ce qu'elle avait pu connaitre en compagnie de Simonetta. Il était vrai que cette dernière était itinérante.
Petit froncement de sourcils alors qu'il proposait de prendre les capes.... elle n'avait pas pensé à ce détail.... tant pis, elle rentrerait le ventre! Après tout, elle comptait bien s'amuser ce soir, et une femme enceinte, n'attirait guère, quoique.... son regard se fit amusé en repensant à l'écossais... la bonne époque. Et puis sa grossesse n'était pas très avancée, on distinguait à peine son petit ventre... même si elle ne voyait que ça. Il faut dire qu'elle n'était pas du tout portée sur la maternité, qu'elle détestait cela, elle avait l'impression de devenir difforme et puis elle qui aimait, que dis-je, qui adorait son corps qu'elle trouvait sublime, rien de plus horripilant que de ressembler à une bonbonne!
D'un geste gracieux, elle détacha sa cape et la posa sur le bras tendu du portier lui adressant un sourire, montrant l'exemple aux autres. C'est d'une main ferme qu'elle lissa sa robe d'un noir profond et réajusta son collier – cadeau d'un ancien amant- sur son décolleté, remettant au passage, en place sa chevelure. S'il y avait bien une chose qui ne changeait pas, c'était son gout pour le noir, au grand dam de son entourage.


Quand il faut y aller, il faut y aller! Prêtes les filles? Je suis sure que cette nuit va être mémorable et je ne veux pas vous entendre raler!

En disant ces mots, son regard se posa sur Aliénor et Stella, enfin surtout sur Stella.... elle se demandait d'ailleurs si cette dernière allait recommencer le même cirque qu'au manoir, c'est à dire se tenir à toutes les poignées de portes qu'elle rencontrerait sur son chemin.... Une idée lui vint et elle s'adressa de nouveau au portier.

Dites moi mon brave, avez vous des poireaux en ce lieu? Ma cousine est un peu comme les ânes, il lui faut une carotte pour avancer et elle est portée sur les poireaux.... ne me demandez point pourquoi, c'est ainsi, et je me dis que si des poireaux pouvaient lui être fournis, la soirée serait des plus agréables pour nous tous.

C'était au tour de la blonde duchesse d'adresser un sourire magnifique à sa cousine d'un air de dire, tiens ma belle, petite vengeance pour le tabouret, tu l'as bien méritée.
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Stella_di_favara
Non mais c'est pas possible! A peine prononce t'on le mot de Duchesse que soudain on s'exprime presque dans le vent...Bon c'est vrai , le brave n'est pas payé pour écouter les délires de bonnes femmes mais tout de même!
M'enfin, dans le fond ce petit stratège fonctionne et le portier s'offre même de récupérer les atours anonymes...du moins on y croit fort.

A dire vrai à ce moment même c'est plutôt la réponse de sa Suzy joli qui l'inquiète. Et le coup de coude ne se fait pas attendre. L'insulaire habituée avait déjà prévue le coup. C'est la plus jeune des deux qui morflera promis.


Citation:
Ne l'écoutez point, elle a un peu forcé sur la bouteille pour se donner courage afin d'affronter la route.
Aucune recherche de mobilier, j'ai ce qu'il faut donc aucun souci pour que l'on reparte avec un de ceux ci sous le bras afin de décorer mes demeures.... au pire, si quelque chose nous plait, nous demanderons le nom du menuisier vous ayant fourni....


La Sicilienne de prendre son air le plus outré...Et de lancer un regard plein de malice à sa cousine. A malin, malin et demi...ou qui vivra verra.
La blonde cousine ne rétorque pas...Non le meilleur est à venir et la Sicilienne intérieurement se frotte les mains.
Pour l'heure fallait suivre sa Duche,une fois Malty débarrassé de son cache misère, l'insulaire toise le portier.
Va quand même pas lui faire les poches...C'est elle qui Charogne d'habitude ça serait un comble tout de même. Un regard vers Yu, puis quasiment à reculons elle entre et retire sa cape.
Cape qu'elle tend gentiment au portier, laissant apparaître son armure complète.
Foy de Stella aucun homme ne touchera une once de peau de sa personne.
Sa main se faufile dans sa frange trop longue mais qu'elle ne veux pas couper. Essayant de garder un minimum de féminité.

Un rapide regard circulaire....qu'elle veux déjà fuir aussi vite que l'armure le lui permet. Comme si elle ne pouvait pas attendre dans la chariote ducale...
Un haussement métallique d'épaule, puis elle s'avance de quelques pas, faisant place à Yu et sa demie d'amour.

C'est là à ce moment même que la Suzeraine prit sa vengeance. Sans crier garde, sans prévenir...


Citation:
Dites moi mon brave, avez vous des poireaux en ce lieu? Ma cousine est un peu comme les ânes, il lui faut une carotte pour avancer et elle est portée sur les poireaux.... ne me demandez point pourquoi, c'est ainsi, et je me dis que si des poireaux pouvaient lui être fournis, la soirée serait des plus agréables pour nous tous.


L'insulaire piquée au vif répond du tac au tac...

Oui mais moi je connais toujours la provenance de ce qui est ingéré...Et oui je me laverai la bouche au savon c'est promis!

Là tout de suite elle voudrait courir, rentrer en Champagne, se cacher à Charbogne...Arf non ben non elle a les clefs...Se planquer dans un terrier et hiberner jusqu'à l'an prochain...Mais non pas potib l'armure ne rentrera pas.
Un regard vers sa cousine, celui qui dit : Tu me fera fouetter à Brienne mais pas ce soir , ce soir j'ai cours de défense.
Et d'attendre patiemment que la sentence ne tombe...
Maltea
Et un regard ahuri qui se pose sur la cousine à trois quart folle.... une armure..... c'était donc cela le bruit depuis l’hôtel Saint-Paul! Mais elle était insortable la blonde sicilienne! Après toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, c'était le rouge qui s'était fixé sur les joues ducales.... quelle honte.... une armure! La duchesse regrettait quant à elle de ne point avoir un heaume afin de s'y cacher le visage. Jamais elle n'aurait du la prendre avec elle, oh que non, c'était néanmoins bon à savoir pour la prochaine, si tant est qu'il y ait une prochaine fois, et là il était clair qu'il n'y en aurait jamais, du moins pas à cet endroit, parce que pour la discrétion c'était raté, et pour cela on pouvait remercier Stella di Favara!
Trop déstabilisée, la duchesse ne broncha pas, mais il n'en fut pas de même pour l'attaque à peine voilée, dont sa cousine la gratifia.... la vache, elle avait osé faire allusion à l'enfant et à l'identité de son géniteur, chose dont elle n'était pas certaine du tout.... pas de sa faute si quelques jours après avoir partagé la couche de son époux, elle avait succombé après de longs mois de cache-cache au charme ravageur de son garde non plus!
Son sang ne fit qu'un tour, deux allusions à Alphonse, s'en était trop pour elle!


Ca je n'en suis pas sure, après tout, ton machin mainois là, il allait voir ailleurs, donc tu as surement du ingérer des choses pas très nettes, sans parler du blondinet pleurnicheur que tu as décidé de chevaucher et qui... beurk! C'est plus du savon qu'il va te falloir, je te le dis!

Et se rendre compte qu'on en a trop dit.... ne pas regarder Stella, ne pas regarder Abeline, par contre tenter de trouver une branche à laquelle se raccrocher en regardant Aliénor....

Je crois qu'il vaudrait mieux y aller, avant de continuer à dire des bêtises non? L'ambiance à l'air d'être plaisante....

Petit raclement de gorge, mais quelle idée stupide d'être venue ici, tout ça pour satisfaire une curiosité morbide et surtout de statuer sur le niveau de son espion! Enfin l'optique était plutôt de récupérer son ego volé par un mécréant déserteur, mais bon....
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Alienor_vastel
Mais que diable allait-elle faire dans cette chébèque ?! C'était en substance la pensée de la troisième des blondes, et la plus jeune des quatre jeunes femmes. Question purement rhétorique au demeurant, puisqu'elle savait ce qu'elle faisait là. Pas eu le choix ! La duchesse avait décidé d'une petite virée avec ses vassales, et ces dernières n'avaient eu d'autre possibilité que d'obtempérer.
Non sans râler, pour ce qui concernait Aliénor qui en cela avait fait écho, le temps du trajet, à la sicilienne cousine. Avant de devenir silencieuse une fois arrêtées devant la porte fermée de leur destination finale. Elle s'était alors appuyée contre le mur, en retrait, laissant ses compagnes s'inquiéter de leur introduction dans le lieu.

Après tout, cela ne lui faisait ni chaud ni froid qu'elles y soient acceptées ou non. Maltea s'ennuyait, avait-elle affirmé pour justifier cette sortie. Stella était célibataire, du moins officiellement, Aliénor n'abordait pas le sujet avec elle. Quant à Abeline, son couple battait de l'aile, et c'était un euphémisme à dire ça.
A tout prendre, la blondinette était la mieux lotie de ses amies, son fiancé ne manquait pas à réchauffer son lit et ce n'était pas son corps alourdi par une grossesse dont le terme se rapprochait qui le dissuadait de lui prouver ses sentiments nuit après jour.

Les pervenches posées sur l'huis qui s'était ouvert, Aliénor observait la discussion entre les blondes et celui qui semblait être le portier. Pariant intérieurement sur le résultat de ces échanges... les fera entrer, ne les fera pas entrer ?
Ce fut la première option, et après un regard vers Abeline, la jeune fille se décida finalement à quitter le mur qui lui servait de soutien pour pénétrer à la suite de Stella, dégrafant dans le même temps la fibule fermant la cape qui glissa le long de ses épaules, dévoilant ses formes épanouies de femme enceinte.

Et c'est en maugréant à l'intention de la Duchesse qu'elle confia son vêtement à l'homme.


J'râle si j'veux d'abord ! Quant à être mémorable... une nuit mémorable, c'est dans les bras d'un certain brun, et tu es en train de me la faire rater avec tes lubies !

Quelques pas encore et elle se trouva à portée de la blonde sicilienne, haussant les sourcils de surprise devant sa tenue dévoilée avant de hocher la tête en signe d'appréciation.

Jolie tenue, et joli travail, faudra que tu me donnes l'adresse de ton forgeron, c'est un artiste ! 'Fin pas de suite, c'est pas urgent, mais après la naissance du pépin, quand je pourrai à nouveau enfiler un truc comme ça.

Un sourire, et le regard se fit circulaire et curieux à n'en pas faire attention à la répartie maleatesque, observant la pièce désignée par le portier avant de revenir vers l'homme à qui elle demanda

En fait, moi je suis intéressée par le mobilier. Vous devez bien avoir quelque part un canapé où je pourrai m'allonger pendant que ces dames s'amusent ? C'est pas bon de veiller dans mon état, s'agirait pas de hâter la délivrance pour cause de fatigue.

Quand on vous dit qu'elle ne se sent pas concernée.
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[présence fortement réduite les we]
--_le_portier



Et ça papotait, ça prenait l’entrée pour un causoir et ça s’envoyait avec une acidité bien sentie quelques piques qui sous le couvert d’un langage de sous-entendus révélait beaucoup par son intonation. Le pauvre Fabian resta muet quelques instants, débordé par trois blondes et une brune quand il était sûr de battre sans problème trois types au couteau en même temps..
Son regard glissa sur l’armure découverte de la bavarde, qui, splendide, faisait l’air de rien, et resta une seconde muet de surprise, jetant un regard dans la pièce et y discernant la silhouette du comptable au fond en train de discuter avec l’herboriste et vit là l’opportunité d’éclater de rire s’envoler prestement. Le comptable était certes toujours aimable avec les gardes de l’Aphrodite et payait rubis sur l’ongle les prestations fournies mais ne plaisantait ni avec le respect ni avec la politesse dus aux clients du bordel. Il déglutit donc, le pauvre portier, mordillant l’intérieur d’une joue pour éviter de succomber, récupérant la cape qu’elle lui tendait.


-Dame, nous avons l’habitude de répondre à toutes les demandes qui sont faites, ou presque… Il me semble qu’un poireau soit encore dans nos attributions si jamais cela s’avérait nécessaire, assura-t-il à Maltea en la débarrassant, notant l’arrondi à peine perceptible du ventre quand la quatrième l’affichait jusqu’aux dents…

Mais qu’est-ce que c’est que ces grosses tarées ? se demanda le portier en n’osant même pas regarder la brune, craignant qu’elle n’affiche sous sa cape une panoplie encore plus extravagante que la grossesse ou l’armure. Depuis quand venait on au bordel grosse ou ceinturée de métal des pieds à la tête ?
Affichant un sourire frôlant l’amusement, le portier prit poliment le bras d’Aliénor pour lui faire faire quelques pas jusqu’à l’entrée du bordel, lui désignant à proximité , une large causeuse et quelques fauteuils encore vides à à peine quelques pas du bar :


-Vous devriez pouvoir trouver de quoi vous allonger ici Dame. Il vous suffit d’un geste pour faire venir la soubrette jusqu’à vous et d’un sourire pour avoir un peu de compagnie, selon vos envies…

Puis, se tournant vers les autres, les invitant à définitivement mettre un pied dans le bordel et souhaitant s’en débarrasser pour aller se marrer le plus vite possible tout son saoul en toute discrétion :


-Je vous souhaite une très bonne soirée Mesdames… en espérant que le mobilier soit à votre gout,
glissa-t-il à l’attention de Maltea avant de s’esquiver, lui désignant d’un hochement de tête le mur en face d’elle où à une vingtaine de mètres, Alphonse déployait son élégante silhouette.
Alphonse_tabouret
Septembre avait raccourci les longues journées officiellement estivales mais étrangement, ne changeait en rien vraiment, le rythme confiné lié à l’Aphrodite. Entre les murs du bordel, tout était inversé, étirant les nocturnes jusqu’à leur faire prendre le gout du soleil, et l’on ne rejoignait son lit qu’à la faveur d’une aube ne pouvant plus cacher aux yeux du monde l’adultère ou le vice. Le sommeil des employés de la maison dépendait au final des bonnes mœurs et des règles affiliées à leur violation, équilibre précaire entre le bien pensé et l’exultation de la frustration qu’il engendrait. Le monde était un tout ou chacun avait sa place, c’était finalement ce que lui avaient enseigné les bordels que le comptable avait eu l’occasion de fréquenter, éternellement ému par cet univers qui l’avait vu grandir loin des exigences absurdes auxquelles on avait cherché à le plier durant dix-sept ans et si l’Aphrodite possédait le parfum unique du devoir, il portait aussi les stigmates de cette vérité douce-amère.

Alphonse s’était vu enchainer à ces murs depuis quelques mois maintenant et le chat en avait été écrasé les premiers temps, dépassé par les responsabilités pour lesquelles il n’avait jamais eu d’aspirations mais auxquelles, par la plus laid des hasards, il avait été préparé toute sa vie. Ca n’était finalement pas les comptes de la parfumerie familiale qu’il tenait à la chandelle de son bureau, mais ceux d’un bordel, trouvant une étrange satisfaction à ce que les chiffres restent simplement ce qu’ils étaient, qu’importait à quoi ils étaient affiliés, immuables quantités, pures, et saines, quel que soit l’étau qui vous prenait la tête.
A la faveur de la nuit, il avait délaissé son bureau quelques instants, rituel immuable où le comptable prenait le temps d’un tour en salle, de jauger l’ambiance, saluer qui devait l’être, apparition courtoise s’éternisant rarement, étrangement plus à l’aise à l’ombre de la maison basse et de son bureau malgré l’ampleur de ses vices, laissant aux courtisans le bordel comme terrain de jeux la plus part du temps, et s’il allongeait rarement la promenade au-delà de la poignée de minutes quand il n’avait rien à faire, ce soir-là, l’Ortie avait réussi à l’alpaguer avant qu’il n’emprunte les escalier menant à son antre.

Appuyé au mur, écoutant, attentif et concerné, l’inquiétude concernant cette livraison qui n’arrivait pas quand la commande faite devait être exécutée pour la fin de semaine et nécessitait un certain temps de préparation, le chat additionnait entre ses tempes les actions à entreprendre, tournant imperceptiblement le museau vers l’entrée en percevant le mouvement qui y était fait. En temps normal, repu de la seule vision des clients qui venaient se réjouir parmi eux, son attention n’était jamais déviée plus d’un instant, mais le hasard n’aime que les facéties les plus cruelles et jeta sa première salve à la face du brun sous la forme de la silhouette ronde d’Aliénor au bras du portier, jurant avec le milieu, immergeant un instant l’Aphrodite au profit de la Champagne et des nuits de garde faites au château sous le commandement de jeune femme. Lentement les onyx dévièrent sur la blonde silhouette qui pointait à ses côtés et son âme tout entière se recroquevilla sur elle avant de le bruler jusqu’à la gorge.
Maltea était là.
Derrière elle, il dénombrait encore deux autres visages joliment dessinés qu’il avait eu le loisir d’entrapercevoir au château de Brienne mais rien à cet instant ci n’aurait su le dévier de l’italienne, sauf peut-être, le ventre discret qui bombait le tissu de sa robe.
Figé, un instant pétrifié, le chat resta les onyx braqués sur la divine blonde, son parfum revenant immédiatement écorner ses tempes d’un bien-être et d’une colère tempétueuse, ses doigts fourmillant au souvenir aussi brusque que vif de sa peau et de la rage qui le traversait à chacune de ses lettres, seule capable de plonger Alphonse dans un courroux lapidaire.

Sans qu’il ne comprenne pourquoi, la petite déesse à cheval avait su écorcher ce que personne n’avait jamais réussi à entamer chez lui. L’orgueil, son précieux orgueil de félin avait été mis à mal par une constatation puérile mais qui l’avait transi jusqu’à la moelle et laissé pantelant d’une aigreur terrible. Il n’était rien… Qu’un garde, qu’une ombre dont on ne savait rien si ce n’était qu’il plaisait à la maitresse de maison et si cela n’avait jamais dérangé le chat de n’être qu’un détail dans un tableau, il s’était senti exaspéré de n’avoir auprès de Maltea, aucune légitimité.
Partir, revenir plus fort, par la grande porte, et ne se fondre à la nuit que par choix et plus par devoir… voilà ce qui avait tiraillé sottement le comptable et l’avait poussé à partir, sans plus de préambule, agonisant, vers d’autres cieux et d’autres bras : une virilité mal placée.

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Yunab
Des yeux qui s'agrandissent comme des soucoupes en découvrant l'armure de Stella qui était rester dissimulée jusque là.
bon sang! entre deux femmes enceintes et maintenant ça, c'était la cerise sur le gâteau ou plutôt comment être sure de ne pas passer inaperçues!

Elle porta un instant son regard sur la cape qui attendait patiemment a son bras que le portier l'en débarrasse avant d’examiner la robe rouge qui mettait joliment ses formes en valeurs.
Non mais sérieusement quelle idée de porter une armure dans ce genre d'endroit!

Elle sourit a Alienor, laissant celle-ci passer a son tour avec de la chance en restant un peu en retrait, elle se fonderait un peu plus dans les lieux... rester en retrait mais peut être pas assez pour ne pas entendre les paroles de sa suzeraine.
C'était bien connu on entendait toujours quand il ne le fallait pas.


Citation:
sans parler du blondinet pleurnicheur que tu as décidé de chevaucher et qui... beurk! C'est plus du savon qu'il va te falloir, je te le dis!


Blondinet pleurnicheur?
avait-elle bien entendu?

Ses mirettes essayent un instant de croiser celles de Maltea qui les évites soigneusement et il ne lui en faut pas plus pour confirmer l'identité du blondinet en question et de faire quelques pas pour arriver a la hauteur de stella


Non...ne me dis pas que tu t'envoie en l'air avec l'abrutis qui me sert encore d'époux?

Elle hésitait encore entre être prise de colère ou de fou rire.
Ce même blond qui quelques jours plus tôt lui disait encore qu'il ne pourrais jamais en aimer d'autre comme elle? qu'elle lui manquait? alors que ce dernier se tapait Stella.
Non, elle ne l'aimait plus c'était un fait mais il aurait tout de même put avoir la décence d'aller se chercher une maîtresse ailleurs que dans son entourage!

il vaudrait mieux que personne ne soit dans les parages la prochaine fois qu'elle le croiserait!

Après s'être enfin débarrasser de sa cape et saluer aimablement le portier, elle n'attendit pas la réponse de stella et dépassa le petit groupe , observant les lieux a la recherche du bar.

excusez-moi, j'ai besoin d'un verre...en faite, plutôt d'une bouteille je crois!
Maltea
Quelques mots glissés par le portier, réveilla le malaise de la Brienne. Malgré la sonnette d'alarme qui s'était déclenchée en cet instant, elle ne put s'empêcher de suivre du regard le geste de la tête.
Elle n'eut aucun mal à reconnaitre le mobilier visé par le portier... ainsi donc ce dernier était loin d'être idiot, c'était vraiment pas de chance pour elle! Ses émeraude accrochèrent la silhouette, se remémorant la moindre parcelle de peau, les moindres courbes qu'elle aurait pu parcourir les yeux fermés....et dans un geste de protection, la jeune femme posa une main sur son ventre alors qu'elle esquissait un mouvement de recul tel un animal pris au piège. Elle avait l'impression que les battements de son coeur s'entendaient à des lieues à la ronde et que ses tempes allaient exploser. Idiote qu'elle était! Pourtant si elle était là ce soir, c'était pour ça, pour vérifier de ses yeux, les informations données par l'espion qu'elle avait mis sur les traces d'Alphonse depuis sa fuite de Brienne, qui lui avait dit qu'il fréquentait cet endroit. Elle ne s'était pas imaginée ce que le revoir provoquerait en elle ce torrent de sensations contradictoires... rage, haine, désir, l'envie de se blottir contre lui tout simplement comme une pauvre femme naïve... ce qui la mettait d'autant plus en colère et surtout l'envie de fuir loin de cet endroit, surtout loin de lui, afin de ne pas lui donner le plaisir et la satisfaction de savoir meurtri son orgueil démesuré de par sa faute.
Oui, elle ne pouvait plus se cacher la vérité, elle avait des sentiments pour lui et c'est ce qui la dérangeait le plus, elle, la femme réputée sans coeur! Enfin d'après son époux, elle en avait un, mais pas au bon endroit... enfin c'est ce qu'il lui avait soufflé lors d'une soirée en taverne, alors qu'elle s'amusait à le charmer afin de le détourner de sa fiancée, chose qu'elle avait réussi à faire aisément, cela va sans dire... sa première erreur en quelque sorte et tout ça pour une vengeance qui n'avait pas lieu d'être... Et oui, elle n'avait pas oublié que la fiancée en question, quelques années plus tôt, avait eu l'audace de coucher avec son amant. Oui Maltea pouvait se partager entre plusieurs hommes, mais il était interdit à ceux-ci d'en faire de même. Ce fut une jubilation pour elle, lorsque Cedmisc quitta Bel .... jubilation de courte durée, mais quelque part, Sa Garce n'avait que ce qu'elle méritait!
La jeune prit une profonde respiration et détourna le regard d'Alphonse, faisant comme si elle ne le connaissait pas. Elle avait confirmation, elle pouvait partir maintenant, si ce n'est qu'une idée germa dans sa petite tête. Puisqu'elle était là, autant joindre l'utile à l'agréable après tout. Pénétrant dans le salon, son regard en fit le tour, évitant soigneusement le fameux mur. Se trouver une proie, voilà ce qui l'aiderait grandement à se retrouver, et à lui prouver comme elle lui avait écrit, mensonge éhonté parmi tant d'autres destiné à le blesser, qu'il avait été remplacé rapidement après son départ et qu'il n'était rien à ses yeux.
Par contre, y avait un souci, c'est que jamais elle n'avait fréquenté un endroit comme celui-ci et elle ne savait pas comment il fallait procéder.... elle sentait venir la migraine, fichue soirée, fichue idée, fichue Maltea di Favara!
Avisant un fauteuil, elle se faufila jusqu'à celui-ci et s'y installa, tentant de ne pas laisser son esprit vagabonder dans ses souvenirs récents afin de résister à la tentation la plus dangereuse qui soit....

_________________
--Adryan
[Derrière le bar]

Astiquant d’une main distraite une bouteille du Sauternes qui, à grand renfort de vélins noircis, d’agacement et d’attente, avait enfin été livrée avec une bonne centaine de ses semblables, le regard gris du nobliau survolait le salon. Oiseau de proie flairant la soirée à venir qui se posait par moment, soudain attendri, sur sa Pâquerette avant de se rembrunir dés que ses anthracites déviaient sur l’interlocuteur. Alors, aussi vite qu’il s’était posé, le regard reprenait son vol, hautain et lointain.

Mais la tranquillité des lieux de ce début de soirée ne tarda pas à être perturbée par les piaillements aigus et agités de voix flutées. Après avoir été envahie d’hommes, l’Aphrodite se tenait prête à être assiégée de femmes.

Se penchant légèrement au dessus du comptoir, le Castillon jeta un œil sur l’arrivage du jour et ses sourcils se dressèrent d’ahurissement. Des femmes ? Oui. Combien ? Il ne prit pas même la peine de les compter tant le spectacle était saugrenu. Il en avait vu des énergumènes passer le seuil du lupanar. Des emplumés, des bariolés, des princes, des domestiques, des encapuchonnés, des tordus, des vauriens, des tueurs, des colosses, des maigrichons, hommes ou femmes, loustics de tous bords, de tous milieux, aux demandes les plus fantaisistes, drôles ou malsaines, mais une femme en armure et une engrossée en goguette, jamais.

Ravalant le fou rire qui menaçait sa gorge, il se redressa, tâchant, comme il le pouvait, de se retrancher derrière l’habituelle impassibilité qu’imposait sa tâche et dans laquelle il se complaisait. Mais une fois n’était coutume et le défit si difficile à relever que les épaules du barman, malgré lui, tressautèrent doucement sous le hoquet d’une hilarité qu’il muselait difficilement.
Fleur_des_pois
[Avec Alphonse, l'homme de la situation]

Inquiète, l'Ortie l'était en cette soirée. La commande qu'elle avait passé depuis quelques semaines n'était toujours arrivée. A la somme mirobolante qu'elle avait déboursé pour se procurer les plantes, Gaia exigeait au moins la livraison en temps et heures.
Quittant son antre parfumée, l'empoisonneuse toqua à la porte du bureau du Patron. Malheureusement inoccupé. Dévalant la volée de marches, Fleur se retrouva bientôt bien loin de sa propre tanière. L'arrivée d'un troupeau de femmes lui était indifférente. Encore des dames du monde venues s'encanailler. Rien de très nouveau.
Passant près du bar, Gaia adressa un large et joyeux sourire à Adryan. Accompagnant cette marque d'affection par un salut de la main. Plus tard, elle irait bien se désaltérer. Mais pour l'heure, elle venait de repérer Alphonse.
Ses petits pieds chaussés de pantoufles de satin sautillèrent jusqu'au comptable. Elle lui agrippa le bras d'une main légère mais ferme.


Patron ! commença-t-elle d'une voix décidée. Faut que je te parle.

Et de sa voix cristalline, Gaia déballa le problème. Le pavot aurait du être livré depuis une semaine déjà. Elle s'était renseignée, le convoi était bien revenu des contrées lointaines où il était parti. C'était l'une des premières choses qu'elle avait fait en intégrant les rangs de l'Aphrodite. Commander du pavot. Bien sûr, la fleur poussait en quelques endroits de France. Cependant, ses vendeurs habituels des Halles n'avaient plus le produit. Aussi avait-elle pris elle-même les devants et avait mandé à ce qu'on lui apporte du pavot de Turquie dès qu'elle avait appris qu'un convoi se dirigeait vers l'Asie méridionale.

Et elle en était là. Depuis bientôt six semaines, Gaia patientait. Que s'était-il passé ? Avait-elle été flouée ? L'avait-on oublié ? Lui avait-on volé son paquetage ? L'homme responsable du voyage lui avait pourtant assuré avoir remis les sacs à un homme chargé d'effectuer les livraisons. Ne pouvait-il pas intervenir, en tant que Patron de l'Aphrodite ? Connaissait-il des moyens plus sûrs pour se procurer le pavot ? Le sort de la somme avancée lui importait peu : la Fée ne manquait pas de moyens. Elle s'inquiétait plus de la précarité des stocks que de l'argent disparu.


Alors, on fait comment ?
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