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[RP] Un pour tous, tous pour un.

Medea7

Quand la félicité côtoie la mort.

Le campement fût levé, les regards, les attitudes pendant le rangement trahissent la soirée qu’ils viennent de passer. La rousse est partie chercher des braies, une chemise, elle n’a pas d’armure. Elle n’est pas soldat, elle est juste Noble de Franche-Comté, aimant et défendant sa terre. La flamboyante profite de ces derniers moments de calme. Elle selle Mour, les yeux et la tête encore prise de cette soirée. Elle cherche Valerian des yeux, il n’est pas loin, elle le sait, ils se sont promis de ne point rester loin l’un de l’autre. La rousse caresse sa jument.

Là, tranquille ma belle, nous allons chevaucher, encore.


La rousse sait, la jument sait, ils vont au-devant d’un grand péril. Rejoindre Dôle et se battre au côté de petit noble et grand gueux, tous unis. Elle ne sait pas ce qui va se tramer, elle ne sait pas encore qu’elle n’arrivera jamais à Dôle. La rousse est calme, le corps détendu d’une soirée de volupté. Contraste entre le danger qui l’attend et le bonheur retrouvé. La main sert le licol, le passe à la jument. Accroche la longe.

Là, là, ma douce, je te mettrais ton mord seulement au moment de partir… profite de cette liberté encore un moment.


Elle cherche sa Patronne, son parrain, vérifiant que les denrées soient bien arrimées au convoi. Vérifiant que chaque chose est à la place prévue. La félicité laisse peu à peu place à la concentration, se remettre dans le bain.
Elle s’approche de Valerian, lui passe une douce main dans le dos, et lui dépose un baiser sur l’épaule. Essayant de ne pas le déranger dans son travail.


--- Quelques minutes après---

Les voilà en selle, elle a refusé de monter en charrette, cette fois on a bien voulu lui laisser faire comme elle le voulait. Dague dans sa botte, une autre à la ceinture. Elle est montée. Caressant Mour, elle attendant que le convoi se mette en branle. Un dernier baiser à Valerian et les voilà partis. Ils chevauchent serré, c’étant promis les quatre de veiller les uns sur les autres. Un pour tous, tous pour un. Quelques bribes de conversation, réfléchir à comment on rejoindra l’armée etc etc… mais les conversations laissent vite place au silence. Medea tend sa main pour serrer celle de Valerian un instant, Mour ne bronche pas, elle a l’habitude des frasques de sa maitresse. La rousse à besoin de ce contact avec Valerian. Silence dans cette nuit effrayante. La rousse n’a pas vraiment peur, elle est déterminée, elle veut protéger sa terre, la terre qui aurait dû voir ses jumelles grandir, la têrre qui l’a faite-t-elle qu’elle est aujourd’hui. Secrètement elle espère combattre au côté de son père aussi. Le rendre fière, le voir, et lui montrer que sa fille est redevenue ELLE. La fille droite dans ses chausses, et plus la brigande. Toute à ses pensées la rousse resserre les doigts sur les rennes. Mour sent que sa maitresse pense, cogite, elle renâcle un peu, aimerait bien que celle-ci se concentre, et lâche un peu la bride. C’est que l’envie de galoper est forte. Claquement de langue.

Non Mour, il n’est point l’heure de jouer.


Puis tout s’enchaine. La rousse qui avait le regard perdu sur les oreilles de sa jument ne les voit pas se tourner d’inquiétude. Elle jette un œil à ses compagnons. Elle les aime chacun de façon différentes. L’amour d’une enfant presque, pour Leonin, son parrain, amour d’une presque fille pour une être proche qui a toujours été là pour elle, qui l’a toujours soutenu même dans sa débâcle. Un amour inconditionnel pour sa Patronne. Celle qui fait de sa vie un petit rayon de soleil, Sarah, une amie, une sœur, une mère, un bout de femme jeune mais tellement vieille aussi. Un tout. Medea ne lui dira surement jamais mais elle a une fierté énorme d’être sa secrétaire, et de vivre à ses côtés, c’est une grande femme qui en a vu dans la vie, ces abrutis de Savoyard traites ne l’auront pas tué. Elle est droite dans ses chausses et sait ne pas mélanger politique, et survit d’un pays. La rousse ferme les yeux et regarde le ventre rebondie. Elle frissonne, elle protégera la blonde et son enfant au péril de sa vie ! Puis le regarde se fait changeant en se posant sur le brun. Souffle de vie, il l’appelle sa petite sorcière mais c’est lui le sorcier, il a su effacé les affres du blond, il a su la réconcilier avec le mot amour. Elle qui s’enterrait avec un gentil soldat, juste pour ne plus avoir à souffrir de la passion, aimer avec raison, ne pas s’approcher d’une flamme qui brule trop fort au risque de réduire son cœur déjà bien brulé, en cendre. Mais la rousse est un phoenix à présent, un bel oiseau mythique aux couleurs aussi flamboyantes que sa chevelure, le révélateur ? Ce brun à ses côtés. Elle l’aime oui, ne lui a pas dit, mais il est un fait. Elle creve de peur de le perdre, ces derniers jours furent un abandon des sens et un abandon de ses douleurs les plus profondes. Oh tout n’est pas rose bien sûr, mais elle a confiance, elle retrouve enfin confiance en l’Homme. En Lui. Elle lui sourit doucement, un petit sourire crispée par la situation, mais dans ses yeux il peut voir combien elle l’aime éperdument. Toutes à ses pensées, elle n’a pas vu Mour piaffer, s’inquiéter, n’a pas senti le stress de la jument et n’a pas entendu les bottes de en face.

« Le bruit des bottes est un mauvais réveil »



Et les lanternes sont là, la foule, en face. La foule face à eux est impressionnante, ils ne sont que 4. Deux hommes, deux femmes dont une qui porte la vie. La rousse inspire, la peur l’envahit, mais elle est solide. Le cœur tambourine, elle aggripe son bouclier, regarde Valerian et lui murmure.

Comtois, rends toi, Neni ma foi…
Mais ne meurt pas…


Elle reporte son attention sur les gens faisant face, belliqueux, il y aura affrontement, c’est sur, d’ailleurs leur vitesse est impressionnante, La rousse sort sa pauvre dague de sa botte. Elle ne rendra pas les armes comme ça. Mais elle sait elle n’est point sotte, quatre contre une armée… ça va faire mal. La rousse se prépare. Elle respire, elle maintient Mour, puis elle ferme les yeux, quand il faut y aller. Elle ne fuira pas, de toute façon elle ne peut pas. Elle ressert ses cuisses sur Mour.
On garde la trajectoire ma belle, courage, on en a vu d’autres toutes les deux… allez, allez.

Elle n’a qu’une envie, descendre de sa jument et la laisser partir, la sauver mais elle sait que ça serait allé de façon encore plus certaine au-devant de la mort. Le temps passe, bien trop vite, et voilà les quatre compères devant les soldats de la chienne de Reyne française. La rousse deviendrait presque sanguinaire, mourir d’accord, mais elle en tuera un aussi. Il est hors de question qu’elel meurt pour rien. Elle arme sa dague, comique de situation, j’avoue, Un premier coup lui est porté, elle hurle.

Comtois, rends toi, Nenni ma foi !

Elle veut faire honneur à sa suzeraine et défendre les gens de Villers-la-Combe, de Dôle, la Franche Comte, et plus loin, l’empire. Le deuxième coup arrive. Mour est blessée, elle tombe à terre, Medea manque de se retrouver bloquer sous elle, le sang est déjà ruisselant sur ses jambes. Les plaies sont présentes, mais elle tient debout, elle parvient à porter un coup à une personne face à elle, elle sait qu’elle ne la blessera pas, mais c’est pour le moral, elle n’aura pas que été frappé. Puis, elle ne peut faire le compte des coups. Elle cherche ses amis. Ils sont en mauvaise posture aussi. Les larmes roulent sur les joues de Medea mais le tempérament est de feu, elle ne tombera point comme ça. Et voilà, les épées la transpercent… et si… elle tombe. Elle pousse un dernier râle… Valleorah… allez comprendre vous… puis s’écroule, laissée pour morte.



Elle lutte la rousse, la vie, la mort… elle ne sait comment elle finira, elle n’entend plus rien, plus les cris des blessés, plus les bruits des lames, plus le cri horrible de sa jument sacrifiée. Elle n’entend plus rien. Les cris de Valerian, Leonin, Sarah, sont lointains… elle meurt.


Si les joueurs suivants veulent rp : vous êtes les bienvenus, en plus de mes 4 acolytes.
05/04/1463 04:09 : Félicitations ! Vous avez débloqué le trophée Chair à canon.
05/04/1463 04:09 : Votre bouclier a été détruit.
05/04/1463 04:09 : Vous avez frappé Claude_kermance. Ce coup ne l'a pas blessé.
05/04/1463 04:09 : Tensa86500 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
05/04/1463 04:09 : Joe7bar vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
05/04/1463 04:09 : Nolweenmonnier vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
05/04/1463 04:09 : Joe7bar vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
05/04/1463 04:09 : Cynanque vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
05/04/1463 04:09 : Antoine_longshanks vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
05/04/1463 04:09 : Saintalban vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
05/04/1463 04:09 : Vous avez été attaqué par l'armée "*Memento Mori*" dirigée par Gwenhwyvar.

_________________
Sarah_elisabeth



La soirée avait été longue et pesante. Ils venaient à peine d'arriver en ville le matin même. Suite à l'accord de la connétable et de la maire de la ville, chacun avait posé ses bagages et installé ses affaires dans son logis. Sarah s'était décidée pour une maison spacieuse proche de la boutique de patisseries qu'elle comptait ouvrir sur Poligny dès que le temps le lui permettrait. Elle était épuisée la blonde par cette chevauchée incessante depuis un bon mois déjà. Le déménagement avait été le point culminant de cela et pourtant, ils ne pourraient pas souffler davantage. La guerre grondait à Dôle et Sarah avait promis d'apporter son concours. Noble impériale, alors qu'on attaquait son pays, comment aurait elle pu rester tapie à fuir la situation quand les terres et les habitants des alentours étaient en danger? Elle n'était pas une lache, bien au contraire. Elle avait donc pris sur elle d'écrire au Franc Comte, bien qu'elle sache qu'il existait des tensions politiques entre eux. La politique pour elle n'était plus une préoccupation. Elle ne servait plus que pour rendre service de manière très terre à terre. Se moquant donc de risquer un camouflet, sa plume courut sur le vélin et le pli partit bien vite à son destinataire.

Citation:
De nous, Sarah de Monmouth, Comtesse de Waldeck, vicomtesse de Doubs et Sellières, 
A vous, Imladris van Ansel, Franc Comte, Comte princier de Katzenelnbogen, Comte de Voiteur et de Clerval, Vicomte de Dampvalley-Saint-Pancras , Seigneur de Charency et des Fins,
 



Votre Grandeur, 


    je sais vos sentiments à notre égard mais en ce jour, la Franche Comté et l'Empire se voient attaqués de la pire des manières. Nous et notre maisnie serons dès demain en la ville de Poligny, ayant rejoint au plus tôt les terres comtois dès que nous avons appris les rumeurs d'approche des troupes françaises et des brigands du Fatum. Nous ne savons que trop que la Reyne de France souhaite faire plier la Franche Comté sous ses bottes et ne pouvons laisser faire telle infamie sans réagir. Nous vous offrons donc notre bras armé ainsi que celui des nôtres pour défendre les terres comtoises et impériales et attendons de savoir si notre présence sera plus utile à Dôle ou Poligny. Nous pouvons également au besoin fournir une aide administrative aux armées et si cela s'avérait nécessaire monter nous même une armée sur nos deniers pour venir prêter concours à celle défendant les remparts de Dôle. Je connais vos réticences politiques envers nous, mais c'est là un pan de ma vie qui n'est plus. Ma lame est à l'Empire et ses provinces et donc à la Franche Comté et à vous en ce jour.



Avec tout notre respect, 


Signé et scellé en ce jour du 3 avril MCDLXIII, 

 



La lettre partie, la réponse ne se fit pas tarder. Le ton de la réponse la surprit très honorablement, et elle se promit de se pencher là dessus plus tard. En attendant les consignes étaient tombées et ils prendraient tous la route pour défendre la capitale. Léonin et Médéa de toute façon, en nobles comtois se devaient à la levée de ban, et elle se doutait que Valérian ne laisserait pas Médéa seule face à ce danger. Cette situation la faisait sourire, attendrie. Ces deux là avaient tout pour se rencontrer, avec les mêmes sensibilités, la même tête de carne à se refuser de l'avouer, ce même grain de folie et cette vie chaotique. Oh, elle avait à peine poussé à la roue, juste collé les deux dans la même charrette sous des prétextes approximatifs durant leur périple des derniers jours. En attendant, les voir ainsi lui faisait du bien, elle dont le coeur subissait ces derniers temps méandres et lassitudes.

D'un soupir, elle chassa les idées qui se bousculaient et fixa la bride de Tempête avant de grimper sur sa monture. Il leur faudrait chevaucher de nuit avec les troupes ennemies qui traînaient aux alentours de Dôle. Médéa et Valérian avaient bien tenté durant la soirée de l'inciter à se reposer dans la charrette plutôt que de chevaucher vu son état de fatigue, mais elle avait balayé l'idée du revers de la main, alors que Léonin lui proposait de la rejoindre sur celle ci. Elle ne voulait pas de ces instants d'intimité, se sentant mal à l'aise ces derniers temps. Elle avait trop de soucis, trop à penser et s'inquiéter et le sommeil la fuyait dès qu'elle s'allongeait. Elle préféra donc monter et cogiter encore et encore pour tenter de trouver un moyen d'infléchir toute cette mascarade orchestrée par une reyne folle qui voulait sa guerre, au point d'en chercher des raisons fallacieuses, de ne pas respecter un grand deuil. Si elle avait seulement su que le caractère blasphématoire des troupes françaises ne prendrait même pas en compte le respect de la période pascale...

C'est alors qu'elle se laissait un peu bercer par le bruit des sabots, se tenant au pommeau de sa selle pour bien se caler, qu'elle entendit soudain un cri dans la nuit "Comtois rends toi! Nenni ma foi!". Relevant son visage rapidement, elle vit Médéa brandir une lame alors qu'une lance de français fonçait vers eux. D'un geste rapide, elle dégaina son épée de son fourreau pour se diriger vers son amie et l'aider de son mieux, tentant de repérer où se trouvaient leurs deux compagnons. Toute tendue vers cet assaut, elle n'eut le temps d’apercevoir une seconde lance en contre bas qui les prenait à revers. Le choc fut brutal quand un des cavaliers vint la propulser hors de sa monture d'un violent coup de bouclier, brisant le sien et faisant rouler son épée dans les fourrés. Chutant rudement, Sarah ne put retenir un cri de douleur et de rage. Mais cela ne suffit pas, et se furent bientôt dix hommes qui vinrent défouler leur rage guerrière sur le corps de la jeune blonde, frappant lourdement de leur épée, la ruant de coups de pied dans les cotes et le dos. L'enfer s'abattit durant des minutes interminables jusqu'à ce qu'ils la laissent pour morte sur le bas coté, riant de leur forfaiture. Les yeux mi clos, le corps tuméfié, des douleurs insupportables irradiant ses entrailles, Sarah n'eut que le temps de reconnaître un des visages parmi ses agresseurs français avant de sombrer dans le néant... Un savoyard, un traître...

_________________

Rector of Imperial Heraldic School - Imperial Marshal of Arms
Valerian
    Tu l'as parcourt cette vie, comme sur un fil, toujours en équilibre, le bien, le mal, l'enfer, le paradis, tu vacilles entre les deux, tu cherches à garder cet équilibre, avancer droit devant, surgit sur ton chemin les tentations et puis surtout l'amour.
    Qu'est-ce que c'est l'amour, est-ce lui qui fait battre le monde, le cœur des hommes ?
    L'amour te rend euphorique, léger et insouciant, mais il donne aussi, l'envie de crever, de t'arracher le cœur que d'endurer la souffrance. Chienne de vie ! Elle ne t'épargne rien, pourquoi n'est-il pas permis de mourir quand la douleur est trop lourde ? Tout simplement parce que c'est la vie ...


Lui, petit français dans ses valeurs, dans son honneur, sillonne ce chemin Poligny-Dôle, en pleine nuit, comptant sur la trêve dominicale et Pascale, pour rejoindre ceux qui se battent.
Saleté d'Empire, voilà ses dires, l'annonce de quitter le Bourbonnais-Auvergne pour cette contrée de sauvage ! Une punition, une condamnation, une damnation, n'est-ce pas ainsi qu'il avait pris la nouvelle ? Le mariage de son frère avec cette rousse Impériale lui ôtait toute une part de sa vie, quitter la France et s'installer en terre hostile. Il ne connaissait rien de ces gens, seuls les rumeurs, les, '' on dit ''. Le cœur hostile, la rage au ventre, il avait suivi, non sans râler, non sans vociférer !
À se brouiller avec les siens, à jurer la perte de ceux dont on entend le nom partout ! Sparte ! Ces chiens ! La haine aveugle ! Elle obstrue tout raisonnement ...

Aveugle et sourd, son cœur fermé, le destin s'en est mêlé, mettant sur son chemin un et puis l'autre, Sparte ! Sparte ! Aucune chance, coups bas, rien n'a été épargné pour ce nom qu'il exècre de tous les pores de sa chair ! Le premier fut renversé, balayé, pulvérisé ! Le deuxième, lui, fut le coup porté, celui qui déstabilise, celui qui renverse. Haïr ce nom devient une seconde peau, comme le besoin de respirer, une raison d'exister. Chienne de vie ! Donneuse de leçons ! Elle n'épargne rien, ni personne ! Mais le destin s'acharne quand l'homme reste aveugle.

Saleté de peste de blonde ! Main tendue, un sourire, les mots font mouche !
Une noble Impériale, il n'aime pas ces gens, pourquoi en serait-il différent d'elle ?
Sarah Elisabeth, une tornade blonde, un brin de malice, d'audace, de dérision et surtout énormément de compréhension. Elle, elle est des femmes qui guérissent les cœurs les plus aveugles, elle ôte un à un vos doutes, vos préjugés, elle donne sans conteste et vous accepte tel que vous êtes.
Elle est arbitre, conseiller, et demeure loyale, laissant deux intendants s'affronter, mettre le feu au domaine, et elle, elle demeure sereine et à l'écoute.
Et dans ce muscle qui ne bat plus que pour permettre de vivre, elle trouve sa place, elle s'insinue et elle demeure.

Un Français, trois nobles Impériaux, chevauchent dans la nuit, ils vont vers une mort certaine, conscient du danger, il compte sur ce jour Dominical pour arriver à bon port.
Rejoindre ceux qui défendent depuis plusieurs jours déjà, porter leur aide, leur soutien, lui, le Royaliste, comique est ce destin qui l'entraine à porter son aide à ceux qu'il y a peu, il méprisait.
L'homme est maître de son libre-arbitre, quand une raison est faussée pour lever les armes, il a le choix de baisser la tête comme un chien et d'obéir ou de se dresser et choisir son camp écouté ce que sa raison et son cœur lui dicte !
La haine n'est plus, les préjugés abolis, la vie a fait justice en son cœur, à côté de lui, ses amis, une blonde pour qui il donnerait sa vie, un homme qui boit plus vite que son ombre et Medea, les couleurs chatoyantes de l'automne.
Petit bout de femme téméraire qui a rendu à l'artiste sa palette de couleurs
.
Medea7






La chute est lourde
Et la rousse devient sourde,
Les yeux se ferment
Et les bruit s’éteignent

Après le vacarme
Qu’on fait les armes
La scène se plonge dans un silence
Et les esprits luttent contre la démence.


Medea, se retrouve complétement abasourdie, un temps la douleur fût atroce, à demander qu’on vous achève, puis l’esprit fait son œuvre, coupant le lien entre le corps et lui, plomb de sauvegarde.
La rousse doucement, tombe dans les lymbes, luttant sur un nuage blanc, elle plane.




La douleur n’est plus ressentie
Seulement des petits picotis
Comme le bec d’un oiseau
Sur le roseau.

L’âme divague
Le sang sort par vague
Antagonisme entre corps et esprit
Douceur, barbarie.

Medea ne lutte pas,
Elle n’est plus là,
Medea ne veut pas
Elle n’est plus là.

Un cri, un cri qui ne s’entends pas
La rousse lutte, elle ne veut pas
Elle lutte pour rester parmi eux
Elle ne veut pas rejoindre les cieux.

Tourbillon de vie repasse dans sa tête
Tout le fil, les douleurs, les joies, les fêtes
Tout même ce que l’amnésie avait tarie
En cette instant, elle le revie.

Coup au cœur,
Coup au corps,
Non, il n’est pas l’heure,
Elle veut vivre encore
.


Mais reste à savoir, si le très haut la renverra. Les plaies ne sont pas forcément très intense, mais fort bien placé. Une hanche ouverte qui ruissèle, un genou qui devra se remettre, pas de casse, non, mais des entorses multiples.




Une main gonflée,
La même main sur un mur projetée
Cette fois ce n’est pas la colère
Mais bel est bien la guerre.
Le fil déjà tissé
Le fil est repassé
Petit à petit se déroule
Tandis que le sang coule.

La terre absorbe la substance
Tandis que Médéa réfute la sentence.


Etendue là sur la terre, sur l’herbe, la rousse n’a plus de prise avec la vie. Elle danse, l’esprit danse, cette petite danse que le corps ne peut plus suivre, ne peut plus canaliser. Le film de sa vie repasse, et les souvenirs ressortent. Si l’amnésie de son conscient était bien là, les images étaient toujours dans un coin. Elle revoit tous les moments de son histoire. Elle ne s’en rappellera pas au réveil. Mais tout y passe, le passé, avant la mort d’Yde, la suite. Puis le film se termine sur cette soirée, magique, l’imaginaire le retransmets avec autant de beauté que la réalité, pas besoin de surjouer tout était déjà parfait. Medea glisse dans une lente torpeur. Elle n’entend pas qu’à côté, ses compagnons sont aussi à terre. Elle n’entend pas le cri de Valerian, et ceux de Sarah. Elle ne voit plus, elle ne sait plus.

De longues minutes passent. Et la douleur revient, la rousse redescend au conscient. Les oreilles bourdonnent. Elle est incapable d’ouvrir les yeux, elle flotte encore un peu, mais elle entend les bruits autours. Les râles, les pas de gens. Elle a peur, serait-ce l’armée revenue finir son travail. Elle voudrait hurler mais aucun son ne sort de sa bouche. Elle est là, consciente, dans un corps semblant mort, seule la poitrine se soulevant doucement et un poux, renseigneront les soignants, s’il y en a, sur le fait qu’elle vit.

Lutte, encore, pour revenir. Elle ne veut pas mourir, pas maintenant qu’elle peut être heureuse. Elle ne veut pas mourir, si lui vit encore. Si il est mort, il sera temps de sauter d’un pont… ou de se noyer dans le port, mais savoir, savoir avant de prendre une décision.

Retombant dans le néant, un moment. Une voix se lève.

Maman ?
Emma ? Tia ?
Oui, oui, c’est nous, nous allons bien ne t’en fait pas.
Mes chéris, mes anges.

Les larmes coulent, les larmes roulent. Elle n’a pas fait le deuil des puces, et forcément en ce moment comateux, ça remonte.




Maman, ce n’est pas ton moment
Maman retourne à ta vie
Maman, il y a ton amant
Maman, il y a la maisnie.


Un calin à ses filles, et la rousse replonge dans la réalité. La réalité horrible, douloureuse. Etendue sur cette tranche d’herbe, de sang. Elle est là et ne repartira pas. Elle ne peut toujours pas bougé, toujours pas crier, toujours pas parler. Les yeux fermés, elle sent la boue frotter contre son nez. Le visage est tiré, gonflé, tuméfié. Elle ne peut bouger pour respirer de façon plus à l’aise. Elle prie, oui, la rousse se mets à prier, elle a reçu le baptême il y a fort longtemps, autant que ça lui serve.
Un credo, une prière, une chanson… elle prie qu’on vienne les secourir.

_________________
Leonin
https://youtu.be/k1-TrAvp_xs




Léonin n'avait pas peur de partir à la guerre, de se lancer dans la bataille. C'était bizarre, étonnant, mais jamais il n'avait réellement senti cette peur. Pour quelle raison ? Il ne saurait trop le dire. Peut-être parce qu'arrivé à son âge on a déjà bien vécu, vu et fait tant et tant de choses ? Non. Même jeune il n'avait pas peur. Peut-être parce qu'il s'était toujours sorti plus ou moins indemne de chaque bataille menée ? C'était peut-être une des raisons oui. Mais voila, aujourd'hui, bizarrement, il avait comme un pressentiment, quelque chose qui le retenait. Voila pourquoi ce samedi-soir là, il avait bu, voila pourquoi cette séparation entre Aicelina et lui, là-bas, à Annecy, avait été aussi émouvante. C'était surprenant, tellement hors de propos, qu'il n'en avait même pas fait attention.

Et ce soir, alors qu'il était parti le premier de la taverne, qu'il était revenu pour embrasser sa petite femme chérie qui portait en elle la vie, il était reparti après avoir bu un peu. Cette bataille, cette nuit serait comme aucune autre. Non, il partait sa sa plus fidèle compagne, sans son plus fidèle ami. La première était restée brisée à Sellières, il n'avait pas encore eu le temps de la reforger à nouveau : c'était Joyeuse, sa fidèle épée dite bâtarde, mais qui n'en avait que le nom. Forgée dans du précieux acier de Damas dont la famille Monmouth détenait le secret, qui rendait cet acier plus résistant que tout autre, plus léger, plus beau, mais malheureusement pas encore indestructible. Son fidèle compagnon ? C'était son cheval, son entier qui lui aussi commençait à prendre de l'âge et le blond avait préféré le reléguer dans une retraite qu'il avait bien méritée. Il l'avait troqué contre un autre entier, plus jeune, plus fougueux, peut-être trop fougueux.

Ce voyage de Poligny à Dole, cette route au travers de cette forêt, Léonin l'avait fait tant et tant de fois qu'il en connaissait presque chaque caillou, chaque buisson, chaque arbre qui bordait le chemin. Dole était face à eux, au loin, derrière cette colline, de l'autre côté du Doubs qui coulait tranquillement sous le remparts de la ville. D'ailleurs, Léonin s'était toujours étonné de voir que la capitale était Dole plutôt que Besançon, plus facile à défendre. Il y pensait, s'imaginait comment défendre plus simplement cette ville, il rêvassait, sans rien dire, jetant toutefois un coup d’œil à droite et à gauche pour regarder ses compagnons de route et bientôt d'infortune. Ils se lançaient tous vers leur destin, mais aucun d'entre eux et surtout pas Léonin se doutaient de ce qu'ils les attendait.

La Loue à peine traversée, ils ne sont plus qu'à quelques instants de la ville de Dole. Léonin commence d'ailleurs à deviner les contours de la ville. Mais quelque chose le dérange, ils sont trop à découvert et à la portée de la moindre lance ennemie. Alors même qu'il commence à s'en rendre compte déjà un cri, ce fameux cri de ralliement Franc-Comtois qu'il répète à tue-tête : "Comtois rends-toi ! Nenni ma foi !" et il sort son arme improvisée pour se défendre. Avantage, il est à cheval, les ennemis, à pied. Il regarde derrière lui se défend tant bien que mal, sentant une certaine humidité sur une botte. C'est du sang Français qui coule. Il ne sera pas dit qu'il se laissera faire sans combattre. Mais voila, ses compagnons sont débordés, Sarah a disparu, il la cherche, essaie de savoir où elle se trouve, commence à avoir peur.

Faiblesse fatale pour le vieux soldat qu'il est. Un coup, il reste fermement sur son cheval, le lançant en direction du dernier lieu où il a vu Sarah et ses amis. Sa vue se brouille, il n'y voit plus très clair se trompe, leur tourne le dos au lieu de reculer pour les rejoindre. Il ne sait plus ce qu'il se passe, il ne sait plus combien ils sont en face. Ils sont si nombreux, son cheval trébuche, il sent un violent coup à l'épaule qui le pousse en arrière. Une lance de joute ? Non, pire, une flèche ? Non, encore pire, un carreau d'arbalète. Il est projeté en arrière et tombe, son cheval sur lui. Il ne peut apercevoir que quelques visage ici ou là, celui d'une femme brune qu'il avait connue il y a si longtemps qui le frappent. Il n'a même plus la force de se défendre, il a tant de mal à respirer.

Une voix si loin, peut-être rêvée, sûrement imaginée, qui dit quelque chose comme : "Laissez-le, il a son compte celui-là, on va s'occuper des autres".
Oui, Léonin à son compte, sous ce cheval agonisant qui l'écrase et le cache de la vue. Sous lui, autour de lui un buisson, personne ne peut le voir, Léonin est si loin qu'il ne peut même plus bouger un seul muscle. Non, il n'a pas mal, plus aucune douleur, plus aucune sensation, juste une vague vision devant lui. Dans le groupe qui l'a attaqué un visage revient sans cesse, cette femme, il l'a connue, mais où ?

Puis, sans même s'en rendre compte c'est un trou noir.

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Sarah_elisabeth
Une fée s'envole...


Douleur, poignard qui réveille des limbes plus surement que tout autre. Au milieu du champ de bataille où plus un bruit ne s'entend que quelques gémissements épars et le bruit de l'armée au loin, un hurlement de douleur et d'effroi déchire la nuit. Une femme, une mère qui sait, qui sent et qui tremble du triste théatre qui se joue au plus profond de ses entrailles. Il est trop tôt, il est trop tard, il n'est en tous les cas pas l'instant et pourtant...

Pourtant au creux de ses chairs, Sarah sent les houles de ces tensions, ces crampes universelles qui s'éveillent au sein de chaque femme quand la délivrance est proche. Entre chacune, elle respire et elle prie, les larmes coulant sur ses joues, pas encore, pas un autre... Elle a déjà donné deux enfants morts nés à cet Empire, elle a déjà senti la vie la quitter trop tôt pour deux petits anges innocents intoxiqués en elle par les fumées de l'incendie du palais de Strasbourg. Le souvenir remonte et les prières se taisent. Elle sait qu'il est trop tard, qu'elle ne peut plus lutter contre la nature car déjà ses jambes s'humidifient de l'eau de vie et de mort qui la quitte. Alors en sanglots lourds, seule à même le sol, elle se tend vers cette petite fée et lui parle en douceur, dans la nuit.

- N'est pas peur, maman est là... Tout va bien se passer, je serai là tout au long de ta vie, même si elle n'est que d'une seconde, même si elle est éphémère... N'est pas peur, mon ange, ma petite fée...

Et la Nature implacable fait son oeuvre, et le temps passe immuable et implacable. La douleur est la seule chose qui la retient encore à la conscience, elle veut être là, elle veut de ces quelques secondes avec sa fille, alors malgré ses cotes brisées qui la font hurler dans l'obscurité, elle lutte la blonde, jusqu'à la délivrance, jusqu'à ce que cette petite poupée, si fine, si minuscule vienne à la vie, pour la cueillir dans ses bras rougis de leurs sangs mélés, jusqu'à plonger son regard dans les paupières qui s'ouvrent un instant sur un abime azuré, un simple échange, une éternité, une seconde...

Et puis les paupières se referment, le froid de la nuit les reprend et le cri qui retentit soudain n'a plus rien d'humain, n'a plus rien de palpable, c'est l'appel primal d'horreur d'une mère qui s'effondre, sa vie morte entre ses bras, qu'elle berce, sous le choc, roulée en boule dans les obscures ailes qui se referment sur elles.

- Maman est là, mon ange, ma fée, mon Opale... Tu verras, tout ira bien... Ton frère et ta soeur sont là haut déjà.... Vous allez jouer ensemble... Ils veilleront sur toi... Dis leur que je les aime.. Je vous aime... Tellement... Je vous rejoindrai, bientôt... Je vous aime...

La nuit s'étend, la vie continue, la vie vient de s'arrêter pourtant en cet instant, et une part de la blonde vient de mourir en cette seconde... Rien ne sera plus pareil, plus rien...
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Rector of Imperial Heraldic School - Imperial Marshal of Arms
Valerian

    À pas menus, menus,
    Le bel automne est revenu
    Dans le brouillard, sans qu'on s'en doute,
    Il est venu par la grand'route
    Habillé d'or et de carmin.
    Et tout le long de son chemin,
    Le vent bondit, les pommes roulent,
    Il pleut des noix, les feuilles croulent.
    Ne l'avez-vous pas reconnu ?
    Le bel automne est revenu.

    Raymond RICHARD


Elle ressemble à l'automne, ses cheveux en cascade dégringolent dans le creux de ses reins, ressemblent aux feuilles des arbres qui tourbillonnent et virevoltent sous la brise fraîche qui annonce l'hiver. Elle possède ses couleurs, sa douceur, ses surprises, au détour du chemin, tout attire le regard à l'automne, tout se voit, comme cette branche qui se dépouille tout à coup et finit dans le cou. Elle tourbillonne, tourbillonne, tourbillonne et tombe la feuille d'automne.

Medea !

Cri du cœur, mot silencieux que ses lèvres n'ont pas la force de souffler, la douleur le réanime, perfide, froide et tenace, elle colle au corps, s'en délecte, rompt l'esprit, surgit sournoise, plus vivace encore. Les paupières tremblent, se soulèvent péniblement, l'iris cherche à discerner, l'ouïe se tend, perçoit des vibrations, l'incompréhension règne. Il ne discerne pas les sanglots, les râles, encore moins les mots. Le chaos fait rage, la raison cherche son chemin dans ce dédale de méandres, c'est inscrit en lui, là, quelque part, le drame, l'abomination, le corps refuse obstinément de bouger.
Il sait pourtant ! Oui, il sait ! Jamais, il n'oubliera ! C'est inscrit dans sa chair, dans son sang, dans ses veines et son cœur. Ce cœur à l'agonie de ne pouvoir aider celles qui peut être se meurent.


Sarah ... Medea

S'efface le visage de deux jeune femmes.

Je ne suis parti, je suis là, toujours, à jamais dans ton cœur.
Je t'attendais, je savais que tu viendrais, toi et moi à jamais.
Tu t'en souviens ?
Ensemble, on est plus fort !
Ensemble contre le monde !
Jason ? Où es-tu ?

L'ange blond disparaît, quelle est cette ombre funeste qui rôde ?

Je sais que c'est toi ..
Viens prendre ma vie de ton souffle.
Emmène-moi, je veux mourir maintenant.
Tu m'as souillé, éviscéré, noirci.
Viens, embrasse-moi de tes lèvres fatalistes.
Inscris-moi sur ta liste.
Ange de la mort.

Fuis ! Fuis ! Encore et toujours, ne te retourne pas, telle est ta destinée.
L'esprit est retord, il se joue de sa raison. L'éclat de lumière jaillit, si petit, si doux, si innocent, Ombeline. Son rire enfantin, sa petite voix mutine, le fruit de l'amour.


Serre-moi, serre-moi fort.
N'aie pas peur.
Pourquoi je suis tout sale ?
Je devrais être grondé ?
Je vais être triste si tu me grondes.
Viens, viens me faire un câlin.

La mort étend son manteau noir dans l'obscurité de cette nuit macabre, emportant avec elle, des âmes innocentes. Gisant, voyageant entre le conscient et l'inconscient, dans ce labyrinthe de confusion, il ne demeure que quelques notes de bonheur, un leurre, dans lequel trouve refuge, un corps meurtri.
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--Uranciel.r
Dans une guerre, il n'y a ni bon, ni mauvais coté, il y a des morts et des blessés.

Ce que pense Uranciel, c'est qu'il n'y a que des décisions de nobles et des luttes de pouvoirs.
Cela et aussi le fait que dans ses guerres se sont toujours les gueux qui prennent en premier.
Et malheureusement pour lui, il a beau être un gueux, il n'a pas le droit d'aller guerroyer .... pas assez musclé ....
Pourtant il a 17 ans, grand, élancé, et d'avoir parcouru le royaume l'a rendu endurant ; mais oui, il ne possède, ni armure, ni épée ... alors on l'a cantonné au secours et le voila promu brancardier.
Parfois, il maudit ceux qui prennent les décisions à sa place, parce que lui aussi voudrait se battre et défendre les siens.
Le problème, c'est qu'il n'a plus de sien ... mais parfois, surtout lorsqu'il entend les cris, la douleur et le choc des épées, alors durant ses instants, il n'envie plus du tout les autres.

Chaque matin, à l'aube, il fait partie d'une équipe, secourir les blessés, quelque soit son camp, car avec tout le sang il est souvent trop dur de le reconnaitre.
Cette nuit là, il avait entendu des chevaux, des cris, d'hommes et de femmes, pris au piège, hurlant, tentant de sauver le reste de leurs vies.
La lutte avait du être rude pour les entendre aussi fort, cris de rage, de franc comtois qu'on aurait pas, mais que les français avaient eut ...
Finalement les cris s'étaient tus, et Uranciel s'était assoupi, endormi, le bien heureux qui était à l'abri derrière de lourdes murailles.

Au petit matin, on l'appelle,
"c'est l'heure de relever nos morts .... ceux qui sont tombés pour nous sauver"
Alors Uranciel y va, lui à qui on refuse le droit de prendre une arme, sort espérant qu'on ne va pas leur tendre un piège à eux aussi.
C'est dimanche, mais .... mais la trève n'a pas été respecté, alors rien ne dit qu'elle le soit encore.
Le problème des forets, c'est qu'il y a des arbres et des buissons partout, et qu'au petit matin, le soleil n'a pas encore percé l'épaisseur des branches.
Alors Uranciel cherche, il est sur qu'il y a plusieurs personnes à sauver. Bien sur il n'est pas le seul dans ses recherches, il entend les voix autour de lui qui appelle.
Lui se tait; et tente d'écouter, un bruit de feuilles, un rale, le moindre signe. Il trouve un cheval blessé, le jarot entaillé, et serre les dents, car ils vont devoir mettre fin à ses jours. Pauvre bête qui n'avait rien demandé.
Mais qui dit cheval dit cavalier, et donc peut être un blessé. Plié en deux, le jeune homme scrute le sol, et suit les traces de combat.
Il imagine tout à fait la scène, les arbres sont marqués par le fer, blessés eux aussi par cette nuit tragique .... au loin il aperçoit enfin une masse, qui n'est pas un buisson.
Le brun court, soudain le coeur serré, allez savoir pourquoi. Il se précipite sur le corps qui git inanimé.

Ne pas criez pour avertir avant d'être sur qu'il vit, tourner lentement le corps sur le dos, poser l'oreille sur la bouche ouverte pour soit entendre, soit sentir le souffle de vie, telle est la consigne.
Il tourne le corps meurtri, ensanglanté, et reste ainsi à regarder le corps. L'horreur lui sert la gorge, parce que ce corps est couvert de plaies, profondes, des blessures faites dans le but de tuer.
Le visage est plein de sang, Uranciel devra le nettoyer avant de vérifier s'il est en vie, c'est qu'il n'a pas envie d'avoir le sien plein de sang également. Vu l'état de la chemise de l'homme, en déchirer un morceau ne sera pas pire.
Le brun passe le morceau de linge sur le visage, et le scrute .... soudain il se fige, son coeur qui rate un coup lui confirme ce que sa tête lui disait également.


Si seulement tu ouvrais les yeux ...

Troublé, il caresse le visage de l'homme de la main, se penche en retenant son souffle, priant le Très Haut qu'il soit encore en vie .... heureusement il l'est, et Uranciel pousse un long soupir de soulagement.
Il prend quelques secondes encore pour savourer avant de devoir signaler cet homme aux autres, le temps pour les souvenirs de revenir, et d'enflammer le coeur et le corps du jeune homme.
Parce que l'homme allongé aux portes de la mort, il le connait déjà ; ils se sont croisés un soir en taverne, une nuit inoubliable pour le brun.


LAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA Il est vivant!!!!

Et d'attendre, écouter les pas qui se rapprochent. Il est un peu comme hors du temps, et tente de reprendre contenance. Il secoue la tête, revient à la réalité, cachant son trouble en toussotant.
Mais les souvenirs le submerge par vague, ses mains, sa voix ... et tout le reste. Le destin lui jouait un drôle de tour, mais pour cette fois il n'allait pas s'enfuir en courant, non.
Il redressa la tête, s'agenouilla, et continua de scruter l'homme espérant qu'il le regarde enfin, découvrant ses émeraudes dans lequel il ne pourrait que plonger.
Il ne comptait surement pas le quitter, pas encore, du moins en espérant que lui se souvienne.
_hermance_
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...

Ici chacun sait ce qu´il veut, ce qu´il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Sifflez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute...
(ANNA MARLY)


[Bourg Duché de Savoie ]


Le Vissac avait reçu une lettre venant de Franche Comté. La ville de Dôle avait été attaquée par une armée royaliste. Sous couvert de venir en délégation pour les funérailles de l'Impératrice une armée avait frappé dès potron-minet au moment où les esprits sont moins vifs et que la fatigue de la nuit à veiller se fait sentir. La ville s'était réveillé sous les bruits des lances et les cris mêlés aux sabots des chevaux.
La bataille était inégale, les francs comtois ne s'attendant point à une telle traîtrise avaient laissé peu d'hommes sous les remparts pour ne pas provoquer la délégation royale. En quelques heures les pieds des remparts n'étaient que désolation et mort. à perte de vue des cadavres disloqués par des lances et des épées dressées comme autant de croix dans un cimetière. La terre qui en ce début de printemps se réveillait à la vie était rouge de sang comme au temps anciens où les l'on sacrifiait le bétail. Les cris sourds des blessés résonnaient dans le silence de ce dimanche pascal jour de résurrection transformé en jour funeste pour l'Empire déjà en deuil.
Son frère avait été porté disparut comme d'autres, mais lui le français royaliste était tombé sous les coups de la France.

Il pâlit à la lecture du parchemin et sa main se crispa, la rage le fit pâlir. Il était bloqué en Savoie mais devait savoir ce qu'il en était de Valérian et de ceux qui comme lui avaient quitté la Savoie quelques jours plus tôt. Il fit venir Hermance son homme de confiance. Il lui expliqua qu'il devait sur l'heure se rendre à Dôle avec une chariote de ravitaillement mais aussi de tout ce qui serait nécessaire aux soins des blessés. Il prendrait avec lui deux hommes d'armes pour sa sécurité durant le voyage et ne reviendrait que quand on aurait plus besoin de lui. Il devrait trouver son frère et ses amis et lui rendre compte de leur état.

L'homme acquiesça et après avoir préparé le nécessaire se mit en route, il ne prit aucun repos, se relayant avec ses compagnons de route pour dormir quelques heures et quelques jours plus tard ils arrivèrent en vue de Dôle.



[Dôle Duché de Franche Comté]

C'est une vision d'apocalypse qui les fouette en pleine face dans les premières lueur de l'aube. La brume se lève et une odeur de mort causée par les chairs putrides qui les prend à la gorge. Malgré son âge et pour avoir accompagné son maistre sur moult champs de bataille, Hermance ouvre des yeux d' effroi devant un tel spectacle. Il tombe à genou et se signe remerciant le Très Haut que le Vissac soit absent et ne puisse voir cela.

Puis il se releva et se dirigea vers ce qui lui sembla être un officier impérial et lui expliqua le pourquoi de sa présence. L'homme à la barbe de plusieurs jours, les trais mangés par des traînées de sang séchés., lui indiqua qu'il pouvait aider à porter les corps des blessés au domaine "Les Dames Blanches" qui se trouvait plus loin au pied de la colline après les bois.
Ils amenèrent la chariote et commença le ballet des aller et retour pour transporter les blessés avec le plus de précautions possibles. Hermance se demandait si il trouverait le frère de son maître et surtout s'il était encore de ce monde.....

Voilà des heures qu'il transportaient des corps mutilés, certains à l'agonie, d'autres silencieux, comme endormis ou semblants morts. L'odeur est insoutenable et il a des hauts le coeur devant autant de souffrances et de désespoir.
Soudain un cri qui, un homme lui fait signe


Il amène la chariote près de lui, et son regard se pose sur le blessé, il est blessé et semble endormi, mort peut être. Il se penche pour écouter son souffle quand soudain il s'arrête sur les traits du blessé, il le reconnait. Le jeune Vissac qu'il croyait parmi les vivant là bas, se trouvait là allongé à demi mourant. Il fit signe au deux hommes qui l'accompagnaient.

Occupez vous de lui avec précautions et faites en sorte qu'une fois au domaine il soit pris en charge par les meilleurs médicastres. Il s'agit du jeune frère de nostre maistre.

Il regarde l'homme les ayant prévenue

Messire accompagnez nous, mon maistre quand il saura vostre nom sera enclin à vous remercier d'avoir retrouvé son frère et lui avoir permit d'être secourut
Je suis Hermance, l'homme de confiance de son Altesse Jason de Vissac, frère du blessé Valérian de Vissac
Uranciel.
Enfin les secours arrivent. Un homme, ni noble ni gueux, surement au service d'un personnage important vu les vêtements qu'il porte, est le premier sur les lieux.
Il se penche à son tour examine le blessé inconscient, et une sorte de rage envahi Uranciel, il ne supporte pas qu'un autre homme se penche sur lui, prenne les choses en main; mais il est trop jeune pour dire quoique se soit, et surtout l'homme à terre à besoin de soin.
Hermance, puisque c'est son nom se fige lui aussi, à reconnu l'homme pour étant le frère de son maitre, et Uranciel est soulagé, son brun sera surement bien traité. Les ordres commencent à fuser, et l'homme de main semble se soucier du bien être de l'homme inanimé, et il n'y a que cela qui importe à Uranciel.


Faites attention il a perdu beaucoup de sang!! Quand je suis arrivé son visage était couvert de sang, il est touché à l'épaule au flanc et à la cuisse, et il a reçu un coup sur la tête sa chevelure est toute poisseuse. déplacez le avec douceur surtout!

Il tient la tête de Valerian avec précaution, ne le lâche pas d'une seconde, le reste lui est égal en fait, il ne se retourne vers l'homme de main que lorsqu'il est sur que le brun est bien installé dans la charrette. il enlève même son mantel pour en faire un oreiller et le positionner sous la tête de Valerian. Il n'est pas descendu de la charrette d'ailleurs mais il écoute le serviteur des Vissac.
Ce nom..... bien sur qu'il connait son nom, plus encore d'ailleurs, mais ça ne regarde pas cet homme venu le secourir, son titre? il ne lui a pas servi à grand chose. Finalement, il n'y a pas que les gueux qui tombent en premier ....


Je suis Uranciel, et je ne comptais pas l'abandonner, c'est mon blessé, je vais prendre soin de lui et le soigner.

Il ne laisse même pas le temps à l'homme de main de le contredire qu'il s'assoit et prend la main de Valerian, ce contact le fait frissonner, la main est froide, mais l'homme est vivant et il se charge de le réchauffer.

Laissez tomber la récompense, je n'en ai pas besoin, simplement le fait de le savoir en vie me suffit.

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_hermance_
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre!

Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie
Combats avec tes défenseurs!
Sous nos drapeaux, que la victoire
Accoure à tes mâles accents
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire! ( Claude Joseph Rouget de Lisle)




[Sous les remparts de Dôle en Franche Comté]

Il écouta l'homme d'une oreille distraite. Il voulait qu'on prenne soin du blessé, le prenait il pour un manant sans aucune manière. Son maistre lui trancherait la tête sans aucun regret si par malheur il venait à ne point garantir le confort du cadet des Vissac. Mais à quoi bon rajouter quoi que se soit, il ne le connaissait point et se souciait pour l'heure de se qu'il désirait comme de sa première paire de braies. Il s'occupa avec les deux comparses burgiens à installer le brun inconscient du mieux qu'ils le pouvaient.
Il avait fait recouvrir le fond de la chariote d'un lit de foin qui était déjà souillé du sang de certains corps déjà déposés quelques temps au par-avant à l'infirmerie de campagne qui se trouvait à l'abris du domaine. Le cadet fut étendu dans sa couche de fortune, la tête touchant presque le talon d'un de ses compagnons d'infortune dont les râles d'agonie emplissaient l'air. Le français saute à son tour dans la carriole et s'installe près du cadet prenant sa main. Voilà une bonne chose, ainsi il ne l'aurait point dans les jambes, il espérait juste qu'il n'allait pas tourner de l’œil, si les valides devaient être secourus il n'était pas sorti de l'auberge.


Nous allons en prendre soin soyez sans crainte. Etes vous médicastre ou infirmier pour vouloir lui procurer ainsi des soins ?

Voilà autre chose, il voulait le soigner, il était hors de question de confier le cadet à un néophyte qui pourrait l'envoyer de vie à trépas en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Mais il n'allait pas passer son temps en tergiversations stériles, il jeta un regard sur l'homme allongé et sauta sur le siège afin de se mettre en route. Il guida les bêtes afin qu'elles évites les ornières pour ne point faire souffrir les blessés plus que nécessaire. C'est à pas d'hommes qu'il se dirigea vers le domaine, les mains crispées sur les rennes et le regard à l'affût de la route devant eux.
Uranciel.


Le jeune homme n'écoute déjà plus, trop occupé à vérifier que les plaies ne saignent pas de nouveau conséquence de son transportage dans la charrette.
Non tout à l'air d'aller, même si le brun n'a pas bougé, son coeur bat toujours, lentement, avec difficulté, mais il bat, ce qui est le plus important.
Le sang, il en a l'habitude, pour avoir aider durant les derniers jours.
Son premier mort, il s'en souviendra toujours tout comme les cris des hommes qui découvrent qu'on a du leur couper une jambe.


Oui, je fais partie de l'équipe de secours du village depuis que les combat font rage. Des blessés, j'en ai vu défiler malheureusement.
Pourquoi l'êtes vous vous même?


C'est qu'il commencait à lui chauffer les oreilles le vieil homme de main. Le jeune homme est fougueux, indomptable et surtout vif à réagir.
Respirez, reprendre son calme, rien n'est important pour l'instant, la vie des personnes était en jeu.
La charrette se met enfin en branle, lentement pour ne pas trop bousculer les blessés. Installé ainsi, il surplombe la route, et remarque rapidement un amas qu'il n'avait pas vu au départ.
Il regarde le brun, se mord la lèvre, hésite quelques instants .... puis saute au bas de la charrette, et va vérifier ce qu'il redoute.
Ce qu'il trouve est pire même que ce qu'il aurait pu imaginer, et si les corps et les blessés ne lui font pas peur, ce spectacle lui le révolte.

La femme et prostrée, en sang aussi, blessé bien sur, mais ce n'est pas ce sang qui le révolte, c'est plutot que le sang s'écoule de sous son jupon. Bien sur il en a vu des femmes violentées par des soudars, mais c'est pire.
Avec toute la douceur qu'il peut avoir, il s'agenouille près de la femme, pose sa main sur son bras, on dirait qu'elle parle, ou qu'elle divague, mais l'enfant est bien mort lui.


Madame? Ma Dame? Nous allons prendre soin de vous ....

Il est troublé, bouleversé par cette mère et cet enfant, et il sait bien qu'il ne peut pas les séparer, pas encore, même s'il va devoir le faire. Il se relève, revient vers la charette qui s'est arrêté et prévient les hommes qui accompagne Hermance.
Ils les guident, leur demande de ne pas les séparer. L'un deux la porte, fluette femme, et ils retournent à la charrette.
Le voila avec deux "patients", car autant il ne peut se détacher de Valerian, autant la detresse de cette femme l'a touché, fouillé les tripes et fait monter sa rage contre les soldats.

Il croise le regard d'Hermance et des deux hommes.


Je crois qu'elle était avec Valerian, vous la connaissez? Ils sont peut être plusieurs ...

Il retourne auprès de la femme, la seule encore consciente, pose sa main sur ses cheveux, les caresses et lui parle avec douceur.

Ma dame, ma dame, combien estiez vous? nous avions trouvé Valerian et vous même, y'a t'il une autre personne a trouver?



Sarah_elisabeth
Le temps semble s'étirer et la blonde berce son ange. Combien de temps est elle restée ainsi? Elle se refuse pourtant à laisser le sommeil la prendre, elle doit veiller sur son trésor. Elle ne doit laisser personne lui prendre, personne lui faire du mal, alors elle la berce, longuement, en un état second, en lui chantonnant des berceuses, inconsciente de ce qui l'entoure. Pourtant les alentours sont effrayants. Valérian un peu plus loin git au sol alors qu'à quelques mètres la tâche écarlate laissée par la chevelure de Médéa se détache dans la nuit. Seul Léonin est hors de vue, au loin, inaccessible et invisible aux regards des gens. Mais pour le moment, Sarah n'est pas en état de songer et durant les heures qui filent, elle veille et berce, berce et veille.

"Ferme tes jolis yeux
Car les heures sont brèves
Au pays merveilleux
Au doux pays des rêves
Ferme tes jolis yeux
Car tout n'est que mensonge
Le bonheur est un songe
Ferme tes jolis yeux "*



Le chant se répète inlassablement jusqu'à ce que soudain un homme s'approche et pose la main sur son bras. Son premier réflexe est un recul de terreur. Mais l'homme semble patient et calme et malgré le regard perdu et un peu fou qu'elle pose sur lui, il semble garder sa mesure. Une main glisse le long de sa jambe et vient serrer le pommeau du poignard dissimulé à sa cuisse pourtant, surveillant chacun de ses mouvements, louve défendant sa progéniture qui n'est plus. L'homme pourtant se relève et lui tourne le dos en toute confiance. Il n'est donc pas français. Sarah l'observe à travers le rideau de ses cheveux mélés et collés par le sang et la poussière. Il se dirige vers une carriole où un homme repose déjà : Valérian! Un gémissement s'échappe des lèvres de la blonde et son regard fouille alentour, paniqué. Déjà un homme s'approche et la soulève ppour la porter auprès du jeune homme. Elle ne songe même plus à lutter, serrant sa petite fée contre elle. Tout ce qu'elle parvient à faire c'est de fouiller les lieux du regard et quand le premier homme revient et lui demande combien ils étaient elle pousse un cri et montre une tache écarlate dans la nuit.

- Là bas, Médéa!

La voix est enrouée, cassée, mais sans ambages. Son amie est au sol et ne bouge plus, pourvu qu'elle vive. Pas d'autres morts, pas cette nuit, où Sarah ne s'en remettra pas. Une main se résout d'ailleurs à quitter son ange pour tatonner jusqu'au poignet de Valérian. Le coeur bat, il vit, Sarah soupire de soulagement. Son regard part de nouveau à l'affut des lieux alentours, mais aucune trace de Léonin.

- Mon époux... Il n'est plus là...

Les derniers mots se cassent dans sa gorge, sensation d'abandon et de terreur. Où a t'il disparu, comment assumer pour leur enfant, pourquoi n'est il pas auprès d'elle. En elle, une corde se brise et l'obscurité l'assaille. Epuisée Sarah se laisse aller contre le bord de la charette, ne tenant plus que pour s'assurer que l'on secourt leur amie et s'assurer qu'elle vit.


* Ferme tes yeux - berceuse
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Rector of Imperial Heraldic School - Imperial Marshal of Arms
_hermance_
Vous voyez le monde. Vous le voyez comme moi. Ce n'est qu'un champ de bataille. Des cavaliers noirs partout. Un bruit d'épées au fond des âmes. Eh bien, ça n'a aucune importance. Je suis passé devant un étang. Il était couvert de lentilles d'eau — ça oui, c'était important. Nous massacrons toute la douceur de la vie et elle revient encore plus abondante. La guerre n'a rien d'énigmatique — mais l'oiseau que j'ai vu s'enfuir dans le sous-bois, volant entre les troncs serrés, m'a ébloui. J'essaie de vous dire une chose si petite que je crains de la blesser en la disant. Il y a des papillons dont on ne peut effleurer les ailes sans qu'elles cassent comme du verre. L'oiseau allait entre les arbres comme un serviteur glissant entre les colonnes d'un palais.

(L'homme-joie
[ Christian Bobin ])





Il dut stopper la carriole car le jeune Uranciel venait de repérer une femme gémissant dans une marre de sang. Il ne prit pas le temps de lui dire que le cadet était bien plus important pour l'heure. Son maître avait bien préciser qu'il devait aider tout le monde et il ne faillirait pas comme toujours.
Il s'approcha donc et vint à son tour s'agenouiller et jeta un oeil inquiet sur la blessée. Corps informe disloqué par l'acharnement des barbares . La guerre n'a pas de limite dans l'atrocité de ses affrontements et laisse derrière elle simplement la souffrance et la mort. Que ceux qui la déclarent du fond de leurs bureaux se déplacent icelieu leur donnerait peut être à réfléchir à deux fois avant de la faire. Il en sera toujours des mêmes qui souffriront dans leur chair pour satisfaire la folie des grands.

Le corps devant lui baigne dans une mare de sang noir, le sang de la honte. Voler la vie qui s'éveille est la plus atroce des choses que l'on puisse imaginer. Pauvre innocence qui n'aspirait qu'au bonheur. Mais le temps n'est point à juger, cela viendra plus tard quand les chiens seront dévorés par les loups enfin et qu'ils se repaîtrons de leurs coeurs palpitants abandonnés par la raison. On a blessé l'Aigle mais il n'est pas mort déjà d'autres se lèvent pour venir le secourir et la terre ne sera jamais assez vaste pour cacher les armées de la honte.

Un regard inquiet à son compagnon désigné dans cette lourde tâche de secours, puis vers la femme qui fut blonde, mais dont les mèches en batailles n'avaient plus que la couleur du courage, un rouge poisseux. D'un signe de la main il indiqua aux deux hommes de main de prendre la blessée et de l'installer près du cadet avec précautions.


Surtout ne la bousculez pas, couchez la comme vous le feriez avec une nouvelle épousée au soir de ses noces.

Puis il suivit du regard le lieux qu'elle leur indiquait en un souffle. Une autre se trouvait quelque part. Fleur piétinée au lieu d'avoir été cueillie pour en préserver la beauté. Une grimace marqua sa face quand il se leva pour aller chercher. Il avançait lentement prenant garde de ne point marcher sur un membre arraché, vision d'horreur, odeur fétide qui vous prend à la gorge et manque de vous faire défaillir à chaque pas. Soudain elle est là. Comme l'on marque un lieu en y plantant un pieu, son flanc est transpercé d'une bâtarde dressée vers le ciel et figée dans son flanc, une dague brisée au coté, crucifiée sur cette terre qu'elle a tenté de défendre en vain.


Elle est lààà

Un cri qui s'échappe de sa gorge pour les prévenir avant de se pencher vers elle. Le souffle court s'échappe de ses lèvres où un filet de sang trace un sillon jusque dans le cou. Elle a le teint cireur de ceux que la mort vient chercher en catimini. Il déplace doucement une mèche qui lui mange le visage et elle râle dans sa semi inconscience.

Ne bougez point Ma Dame, nous allons nous occuper de vous.

La chariote arrive menée à la main par l'un des gardes et déjà ils s'affairent à la coucher avec les autres. Il se redresse avec difficulté, en moins d'une heure il a vieillit et son corps lui fait mal empli de cette rage sourde qu'ont les vivants devant la mort qui rôde, amante perfide et égoïste. L'oeil noir sans un mot il reprend sa place et les rennes à la main reprend sa lente marche vers le domaine, priant le Très Haut de garder en vie ceux qui sont allongés derrière lui et dont les râles guide leur avancée.
Medea7
Conscience, inconscience. L’aube se lève après une nuit sous le signe de l’alternance.
Le froid glace la rousse. Elle n’a toujours pas réussi. Les heures s’égrènent. La rousse entend comme des tic tacs, musique distincte, claire, qui semble la mener tout droit vers la mort. La rousse ne ressent même plus la douleur. Elle ne sent plus l’épée qui lui déchire le flanc. Pile dans la cicatrice déjà ancienne… qui avait mis tant de temps à se refermer. Elle n’a plus la force de rien, elle est là, essaie d’ouvrir les yeux. Rien ne se passe. Dans sa tête le vide fait parfois apparition après la lutte, après l’abattement. Succession de sentiments qui ne peuvent pas être exprimés. La peur, la douleur, l’envie d’y rester afin que tout ceci cesse, puis l’envie de vivre, comme une idée fixe, la survie, encore et toujours. Quand elle peut aligner des mots claires dans sa tête, elle prie, elle prie pour Sarah , Leo et Valerian. Elle prie pour qu’on ne lui retire pas les heures de bonheurs qu’elle a connu avant de rencontrer les chiens de François.
Elle combat la rousse, elle sait que si elle se laisse aller, elle va y rester. Elle ne veut pas mourir avant d’avoir pu dire tout ce qu’elle pense à Valerian. Tout ce qu’elle a ressenti ces dernières heures.

Elle lutte, elle ne ressent même plus le froid. Elle entend du bruit autour, des cris, des pleurs. Elle n’arrive pas à savoir qui est qui, qui fait quoi. Elle entend une charrette, s’approcher, puis repartir, la rousse voudrait crier, je suis là, venez me chercher… abattement suprême en entendant le « convoi » repartir. Puis une voix féminine qui crie, La rousse croit reconnaitre Sarah, mais alors une Sarah qui revient de loin, fantomatique même dans son cri. Son prénom est énoncé. Soulagement, la rousse est soulagée, elle a été retrouvé, on va la sauver.

La rousse retombe dans le coma. Elle n’a plus la force d’essayer de comprendre ce qu’il se passe. Elle est sortie des Lymbes par un cri. Il est là, il l’a trouvé.
Puis elle sent une chaleur sur son visage mortuaire. Quelqu’un. Elle essaie de revenir au conscient, essaie d’ouvrir les yeux, rien à faire. Elle lutte la rousse, elle se bat. Elle se bat pour une chose, savoir s’il vit. Obsession perfide. Un son sort de sa bouge, un râle. Une larme roule le long de sa joue, premier contact humain après cette nuit de cruauté. Elle ne peut remercier, mais elle est soulagée d’être trouvée. Elle ouvre les yeux et regarde l’homme, elle ne voit rien, l’aube est pale, et la vision est troublée. Elle ne voit qu’il voile. Elle s’affole et tente de bouger. Douleur qui revient, lui vrillant particulièrement le flanc et le genou. Le mince bout de bastarde planté dans son coté la torture doucement. La voix de l’homme la calme, l’adjoint à ne point bouger, de toute façon ses efforts restent lettre morte, elle n’arrive pas à bouger. Le premier mouvement qu’elle réussit à faire c’est pour se mordre la lèvre afin de ne pas crier lorsqu’il l’allonge avec les autres. Un râle, puis des mots… murmurés, expirés.


Vous…vous êtes en vie ? Qui… qui est…

Elle ne peut finir sa phrase. Elle déglutit, goût de sang.

Val ? Sarah ?

Elle ne voit rien, la vision troublée par la douleur. Elle ne peut les voir.
Des gouttes de sueur perlent sur le front de la rousse, la fiévre fait son œuvre… et la revoilà repartie dans le délire.

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