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[RP] Un pour tous, tous pour un.

Uranciel
Un ange passe ..... enfin une heure ou deux quoi.

Pour ne pas aggraver la situation et l'état des blessés, la charrette avance lentement, Uranciel grimpé à l'arrière, ne quitte pas la main de son blessé, vérifiant tout de même l'état des deux autres.
Il ne savait guère où il allait d'ailleurs, n'avait pas repris le chemin du village .... mais il avait entendu Hermance parler d'un domaine, d'une dame blanche ... mais bon, il ne s'en souciait guère.
Le seul à ne pas avoir repris une fois connaissance, c'était Valerian, surement à cause de la blessure à la tête, mais cela devenait inquiétant.

Lorsque le convoi s’arrêta enfin, ce fut devant une magnifique demeure, un domaine en effet, d'où accoururent des serviteurs.
Il cru d'abord que ses serviteurs appartenait au frère Vissac puisque après tout, Hermance avait été dépêché sur place, mais il compris rapidement que tous se désolait de leur maitresse.

La femme avec son enfant était donc la maitresse de ses lieux. Les femmes se mirent à pleurer, cacophonie infernale, et, n'en pouvant plus, il hurla
.

OHHHHHHHHH Les pleurs, il sera temps de nous les jouer plus tard!
Votre maitresse a besoin de soin, pas de vos jérémiades, il faut les monter dans leur chambre.


Parce que ça va bien cinq minutes, mais ce n'étaient pas elle qui l'avait découvert ... Uranciel en avait encore des frissons dans le corps.
Les hommes d'Hermance l'aidèrent de nouveau, guidé par le personnel, et ils installèrent la blonde dans ses appartements, serrant toujours son enfant dans ses bras. Lorsqu'elle reviendrait à elle, il faudrait qu'elle ne soit pas seule, et il ordonna à une femme d'un certains age de la veiller, une jouvencelle ne servirait à rien.
C'est qu'il reprenait du poil de la bête notre jeunot, c'est surtout qu'il se sentait investit d'une mission, après tout, ils étaient ses blessés, et surement des proches du brun qui agonisait toujours.
Puis ce fut au tour de la rouquine, qu'on plaça dans une chambre, une jeune fille se portant volontaire pour la veiller.
Enfin, il se fit guider jusqu'au appartement de Valerian, il était fébrile, il découvrait un autre morceau de sa vie....
Il s'assura qu'il était bien installé, et chassa tout le monde, prétextant devoir le soigner.
Bien sur il le soignerait, mais il ne supporterait pas qu'un autre que lui le veille. Il demanda de l'eau chaude et un linge à une servante, et lorsqu'elle revint, l'homme est nu sous ses draps, et Uranciel attendait assis sur une chaise.
Il la remercia d'un geste, et tout en douceur, nettoya les plaies du jeune homme, le lava entièrement, et pu enfin examiner sa tempe ensanglantée.

La blessure n'était pas profonde, et son évanouissement prolongé venait de là. Uranciel le pansa, et le recouvrit d'une couverture, l'ayant laissé nu, ne connaissant pas la maisonnée.

Puis vint le temps de l'attente, long, trop long pour le jeune homme, qui caressait la chevelure brune, tenait la main de l'homme, priant le Très Haut qu'il revienne enfin à lui.
Il fini par s'endormir, assis sur la chaise, la tête sur le lit, tenant la main de cet homme qui avait changé son existence.

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Leonin


Le temps passait, c'était long, trop long mais en même temps si court. Le temps n'était finalement qu'une notion bien vague, un sentiment si indéfinissable, difficile à exprimer. Oui, il existait des montres, des horloges, le mouvement du soleil, tout ce genre de choses qui permettaient de mesurer, quantifier, définir le temps qui passe. Mais Léonin, sous ce cheval mort, refroidissant petit à petit alors que la nature faisait son œuvre que la mort s'était bien installée dans ce corps immense qui écrasait le pauvre Vicomte. Il était toujours dans un état second, il n'avait toujours si peu mal.

Mais, depuis quelque teps, quelques minutes, quelques secondes peut-être, il passait d'un état à un autre, sortant de sa léthargie et au loin, si loin, il entendait des voix, des bruits. Est-ce qu'on le cherchait, est-ce que c'était quelqu'un pour venir le chercher là dessous, sous ce cheval mort. Il ouvrit les yeux, avait mal partout, si mal et il ne pouvait bouger que les yeux. Sa première vue, des branchages, un genêt qui le cachait à la vue de tous. Reprenant enfin ses esprits, il tourna un peu la tête. Mais voila, plus aucun bruit que ceux de la forêt, des animaux invisibles, des hommes qui passaient sur le chemin pas loin, mais aucun qui ne s'inquiétait de ce cheval mort. Ce n'était pas si étonnant que ça, une bataille avait eu lieu et la guerre n'était pas si loin, alors un cadavre de cheval ou pas, ce n'était pas bien grave.

Pourtant, dans ces moment si difficiles ou là vie est si dure, où la nourriture arrive à manquer, une carcasse de cheval est une source sûre de viande pour nourrir une famille pendant plusieurs semaines. Léonin, ne pouvait toujours pas bouger hormis la tête ou le regard, s'affaiblissait de minute en minute. Il lui semblait rêver, ou être en plein délire, il entendait à nouveau des voix qui se rapprochaient, qui parlaient de ce cheval. Il ne comprenait pas tout, il ne pouvait pas tout entendre, il ne savaient pas ce qu'ils faisaient quand il perdit connaissance à nouveau, juste avant d'avoir compris quelques mots :

"Mais ... Franc-Comtois ... Mal en point ... Chez nous ... Soigner"
Puis à nouveau ce fut le trou noir.

Réveil mais la première vision n'était pas le ciel couvert par un genêt fleurissant. Non, c'était le plafond d'un pauvre chaumière et alors qu'il sortait de sa léthargie, qu'il regardait, il vit un couple et de jeunes enfants. Tous s'occupaient de lui, le soignaient tant bien que mal.

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_hermance_
L'acier qui nous mutile du satin !
Nos blessures inutiles au lointain
Nous ferons de nos grilles des chemins
Nous changerons nos villes en jardins


Il avançait lentement son esprit fermé aux cris de douleurs et d'agonies qui les entourait. Il marchait désormais près de la tête du cheval, le guidant au garrot ainsi il évitait mieux les embûches. Parfois il devait hausser la voix pour éviter qu'on ne monte de force dans la chariote. Il avait des personnes à ramener d'abord, il verrait plus tard de revenir en chercher d'autres, mais pour l'heure ça suffisait.

Il jetait de temps en temps un regard aux blessés, le cadet lui restait endormit ainsi que la jeune femme blonde qui serrait la masse sanguinolente sur son sein . Une lueur de désespoir traversa son regard, puis il se crispa aux gémissements délirants de la rousse. Ses paroles étaient incompréhensibles......

Après un temps qui lui parut une éternité le triste convoi fit son entrée dans le domaine de " La Dame Blanche " et une horde de valets et servantes se précipitèrent vers eux. Avant qu'il n'ai réagit Uranciel les avait calmés, le bougre il ne s’embarrassait pas de paroles inutiles. En d'autres circonstances il en aurait rit. Il se dirigea vers les blessés et ordonna à ses deux hommes d'armes pour que chaque blessé soit conduit dans ses appartements. Il s'assura que chacun était bien pris en main et suivit quant à lui la rousse. Pendant qu'on la transportait il la rassurait avec une douceur emprise de fermeté. Il ne fallait pas qu'elle bouge, elle avait perdu assez de sang et un geste un peu brusque aurait pu ranimer ses blessures.
Il suivit ceux qui la portaient avec précaution le long des couloirs et s'assura que l'on l'installait sans dommage sur sa couche.

Il se retira afin de laisser les personnes charger de lui prodiguer des soins s'affairer pendant qu'il allait donner des ordres afin que ses acolytes repartent chercher les blessés et recherchent quelques renseignements sur d'autres membres de ma mesnie qui manquaient à l'appel. Quand ce fut fait il remonta prendre des nouvelles des blessés, le cadet était sous la surveillance du médecin, la maistresse des lieu avait une matrone à son chevet et on attendait que les deux reprennent conscience. Il demanda à être averti au plus vite quand cela se produirait. Il regagna les appartements de la rousse afin dans un premier temps envoyer une missive au Vissac.
Installé au bureau il prit un vélin vierge et commença à écrire.





A son SAI Jason Ludgarès de Vissac

Monseigneur

J'ai retrouvé vostre frère ainsi que deux de ses amies dont la maistresse des lieux. Tous les trois sont en vie et ramenés au domaine de "La Dame Blanche" où des soins leur sont donnés.

Je ne manquerait pas de vous avertir de la suite des évènements

Respectueusement

Hermance


Il remit le courrier afin qu'il soit porté sans retard à Bourg, puis il s'approcha de la jeune femme étendue. Son teint était livide, les lèvres pâles mais plus aucune traces de sang sur la peau qui avait été soigneusement lavée. Des gouttes de sueur perlaient son front où des mèches auburn venaient se coller. Il les écarta délicatement, puis trempa un linge dans la cuvette d'eau placé à ses coté et lui en tamponna le front. Elle délirait et avait de la fièvre. Il était là, impuissant inconnu mais enragé devant cette souffrance qu'une dame ne devrait connaitre. Folie que celles des hommes qui se croyaient puissants à pourfendre femmes et enfants pour assouvir de sombres vengeances. Qu'avait elle fait si ce n'est protéger son amie pour mériter d'être étendue là.
La longue attente de l'amélioration commença

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Medea7
Le temps du trajet, le temps de voir qu’ils étaient vivant, de constater que Parain manquait à l’appel, la rousse retourna bien vite dans un sommeil troublé, à mi-chemin entre la conscience et son opposé. Elle senti qu’on la transportait. Elle entendit des cris, ce qui l’a fit sursauter de peur, il va lui falloir du calme à la sauvageonne. Elle ne comprend pas ce qui se passe, trop dans les vapes, elle a juste peur, peur que ça recommence, peur qu’on leur cogne dessus encore. Elle sait qu’elle est avec un soigneur et une équipe, ainsi qu’avec un homme doux dans les gestes, vu comme il a su la porter. Mais elle a peur, peur d’une énième embuscade. Donc chaque bruit qui lui parvient est sujet à crispation. Jusqu’au moment où elle n’entend plus que la calme assourdissant de sa chambre. Elle sent le linge sur sa peau, quelqu’un la nettoie. Ce quelqu’un si il est attentif au souffle de la rousse pourrait entendre qu’elle demande des nouvelles de Sarah, de Léonin, de Valerian. Mais vite la parole se fait imprécise, la sueur perle sur son corps. Et la rousse sombre dans un cauchemard sans fin. Elle murmure.

Partez, sauvez…
Nenni ma foi…


Elle revit le combat. Et elle lutte contre cette armée française qui vient de lui tomber dessus. Une main se pose sur son front, contact au prise avec le présent. La rousse se calme un peu, juste une litanie de mots incensés entre quelques rales de douleur. Elle demande à ce qu’on lui amène les jumelles aussi, ce qui ne risque pas de se faire, les corps étant on ne sait où dans la nature. Puis reviennent ces scènes d’horreur, entrecoupées des scènes de joie de la veille au soir, les scènes de la première avec Valerian, film bordélique des méandres de la rousse. Puis elle lutte, ne pas rester dans cet état, avoir des nouvelles des autres. La rousse luttait, elle sentait que son front était refroidit doucement de temps en temps. Revenir, revenir et voir un visage, demander des nouvelles.
La rousse fini par ouvrir les yeux, un regard voilé, fatiguée, marqué de la douleur que le corps peut ressentir. Son flanc lui fait vivre le martyr, ça elle connait, elle avait la même plaie il y a fort longtemps, mais son genou, elle n’avait jamais connu cette douleur sourde de la grosse entorse. De toute façon tout le corps est meurtris et roué de coup.
Son regarde cherche à se fixer, chercher à faire la mise au point, elle ouvre, elle ferme, rouvre. Puis elle voit un homme. Elle déglutit. Et murmure.


Mmmerci… nouvelles ? Autres ?

Réconfort de ne pas se réveiller seule , la fièvre toujours présente. La rousse grelotte et pourtant elle ne sent pas le froid. Elle se fiche de son état, les autres, toujours, encore.
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Valerian
    On a le choix de ses plaisirs, pas celui de ses souffrances.
    On dirait plutôt que les souffrances nous choisissent,
    elles connaissent nos faiblesses et le terrain de jeux de nos illusions.
    Pierre Filion


Il détestait la vie, accumuler les coups durs, les coups du sort, endurer la souffrance. Était-ce une raison pour ne pas lutter ? Abandonner, renoncer, se laisser emporter, la mort semble si belle, si douce finalement, le corps n'est qu'une dépouille inerte et vide, plus de douleurs, plus de souffrances, si facile ...
L'oubli, le cœur bat si lentement, comme un chuchotement, un murmure, une mélodie lointaine, douce et harmonieuse, une berceuse peut être, ralentissant peu à peu jusqu'à ce que le sommeil des justes l'étreigne.
Cesser de lutter, baisser les bras, il les revoit tous tomber, un à un, les joies, les peines, successions sans fin, le choix, dilemme, n'est-il pas fatigué de devoir choisir éternellement ?
Tout peut s'arrêter, oui s'arrêter .. S'envoler, s'évader vers d'autres horizons, sans retour de cette destination.


    Si la vie donne mille et une raison de détester,
    le cœur lui donne une seule bonne raison d'aimer.

    Source inconnue.


Un souffle de vie imperceptible, quelques râles ensanglantés, trace d'un souffle de vie, le corps est soulevé, manipulé à multiples reprises, les voix, les présences, l'agitation, à mille lieux de là, la conscience refuse obstinément tout signe extérieure, elle reste calfeutrée dans ce cocon d'ouate brumeuse. Elle rompt tout lien, entêtée, elle ne supporte plus le mal engendré sur les membres.
Combat de la conscience et du cœur, en totale opposition, l'un veut poursuivre la route, l'autre refuse !
Pourquoi continuer ? Plus rien à endurer, toutes douleurs annihilées à jamais, on est bien ici, on le sera encore plus sous peu, cesse de battre, fait silence, tais-toi sacré muscle de vie vide de sens !
Elle se fait capricieuse, exigeante, insolente face à l'instrument battant la mesure.
L'organe gronde en réponse, je suis l'instrument de biens des tourments, mais au delà de ceux-ci, il demeure un sentiment bien plus fort que mille souffrances ... L'Amour .. tu en connais l'onde, la vibration, effluve des sens, au nom de celui-ci jamais je ne renonce !
Le duel se poursuit bien après l'aube, chacun trouvant à rétorquer, cœur, conscience, ou se cache la raison, est-elle l'arbitre ? Le juge ? Elle est cette petite voix qui résonne ... '' Écoute, sent, ressent ''.
Les doigts remuent légèrement contre la source de chaleur, sensation réconfortante, les paupières s'agitent, combattent, se soulèvent, tremblantes, l'iris vacillant. Le souffle libère un mot salvateur.


Où ..

La cage thoracique se libère de l'oppression, le sang circule à nouveau dans les veines, la vie reprend son droit. Le visage se tourne, les pupilles se dilatent sur la pièce familière et cette présence inconnue, tête brune reposant sur le lit.

Les autres ..

La voix peine à prendre un timbre suffisamment fort et distinct, la bouche trop sèche, pas l'ombre d'une goutte de salive.
Sont ils sauvés ? Sont ils tous vivants ? Qui est ce jeune homme à son chevet ?
Si, seulement, il pouvait se réveiller, relever la tête, répondre à ses questions et surtout comprendre d'où lui provient cette sensation étrange de le connaître.

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Valerian
    " Liberté, liberté chérie, - Combats avec tes défenseurs ! "
    Claude Joseph Rouget de Lisle


L'esprit est fourbe parfois, en cette convalescence, il l'a entraîné vers des songes lointain, confus, diffus, vers la clarté d'un regard azuré, seul capable à lui prodiguer l'apaisement nécessaire quand la douleur trop vive le ramenait à la conscience, sombrant à nouveau dans ce rêve réconfortant.
L'amour berce, soulage, répare et apaise les tourments, même quand cet amour ne fut que l'élucubration d'un esprit fantasque.
Un repère nécessaire pour sortir de l'ombre de l’inconscience, alité depuis des jours, les nouvelles ne sont pas bonnes, la guerre se poursuit.
Sarah et Medea sont vivantes, Léo toujours porté disparu, les angoisses, les craintes, les tourments, ils les affrontent ensembles !
On a essayé de les enterrer en oubliant qu'ils étaient des graines.

Les coups bas de la vie viennent de partout, les guerres internes sont parfois aussi infectes et venimeuses que celles qui oppressent tout un peuple.
Ils sont soudés envers et contre tout, dès l'amélioration de leur état de santé, en compagnie de la rousse, ils rejoignent l'armée, laissant leur suzeraine à Poligny.
Le cœur lourd d'être séparé de la blonde pour la première fois, il ne dira mot, n'en montrera rien.
Intégré l'armée, se tenir prêt pour cette terre qu'il y a peu il détestait et qui à conquis son cœur, son âme, cette terre qui l'a adopté en son sein et pour laquelle il a et laissera encore couler son sang.
Nul besoin d'honneur, de reconnaissance, ce n'est plus un devoir ou même une obligation, la Franche-Comté est sa demeure, en elle, elle porte se qu'il a de plus cher.

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Uranciel
Un rêve ... après tout ce n'était peut être que cela. Mais un rêve étrange, mélant l'amour le plus fort, et la tristesse la plus sombre.
Rester à ses cotés le veiller jour et nuit, prendre soin de lui, attendre qu'il puisse enfin ouvrir les yeux ... revoir ses émeraudes une dernière fois, être sur qu'il soit vivant.

Bien sur ses yeux maintenant le hantait, l'accompagnait sur la route, comme une étoile qui guide ses pas, son coeur pleins de regrets.
Une fois sa tache accomplie, et l'assurance qu'il avait que le brun s'en sortirait, alors Uran était parti ... à quoi bon se torturer le coeur, il était sur que l'homme qu'il avait veillé ne le reconnaitrait pas, ne le regarderait pas comme lui le regardait .... la guerre faisant rage de nouveau, d'autres aurait besoin de lui, mais pourtant en quittant cet endroit, il laissait une partie de son coeur, son coeur tout entier au bord d'un lit de convalescent aux yeux d'un vert profond.

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Valerian
    La philosophie et l'amour se réservent des combats dans des sphères invisibles.
    Mais la guerre et le sexe sont un seul corps-à-corps.

    Albert Sanchez Pinol


Le silence est retombé autour du feu de camp, les ordres sont tombés, ils savent pourquoi ils sont là, les regards échangés ne trahissent rien, pas d'émois, pas de craintes, ils ont cette foi tenace en leur tripe, en leur âme et conscience.
Les armes sont briquées, affûtées, un cérémonial solennel, occupé à leurs tâches, concentrées, les dernières pensées vers les leurs, une dernière missive à faire parvenir.





Sarah Elisabeth, ma Suzeraine, mon amie, mon pilier,
Les ordres nous parviennent confus, mais nous nous approchons inexorablement de l'affrontement. Mon sang comme tant d'autres a déjà coulé pour la Franche Comté, ce soir, je suis prêt à nouveau à venger le sort atroce qui fut le tien, ainsi qu'à défendre cette terre que j'ai appris à connaitre et aimer à travers toi.
Si, le destin décide de ne pas m'épargner, prend soin de la petite sorcière, de toi. Je te sais assez forte pour être présente pour elle.
Je suis et resterais toujours un anonyme, sauf à vos yeux, et, il n'y a rien qui ai plus de valeur pour moi.
Ce n'est pas un Adieu, on se retrouvera toujours, peut être ailleurs, mais ensemble à jamais !
Je prie pour que cette lettre te parvienne.
Merci pour tous ces instants précieux.
Valerian



    On en vit comme en meurt .. avant que sonne l'heure ...
    Richard Cocciante


La lettre est roulée précieusement et envoyé sans attendre, ses émeraudes suivent dans l'obscurité le pigeon qui s'envole en direction de son village, jusqu'à ne plus le distinguer.
Une dernière soirée, peut-être, jamais il ne l'aurait imaginé ainsi, pas de derniers corps à corps pour les combattants, il y en aura, mais aucun de plaisants.
Un sourire au souvenir étire ses lèvres, ce rêve étrange et tenace, il s'imagine ce que cela aurait été, si, ce fut réel. Tant de portes définitivement fermées, une à une, effaçant tout souvenir douloureux, oublier les rancunes, les ombres du passé.
Sa convalescence lui avait apporté la paix intérieure, une trêve nécessaire pour avancer, se tourner vers l'avenir.
L'ombre, elle-même, s'était définitivement évanouie, il le réalisait à présent, bien trop tard malheureusement.

Le fataliste n'aurait plus jamais d'emprise sur lui, un autre souvenir le hantait à présent, ce regard d'un bleu aussi clair que les mers du sud.
Un regard empreint dans sa mémoire, s'il n'est que rêve, il le reverra sans fin, si, par contre, il est réel, il n'est pas homme à renoncer, la clarté viendra, il se souviendra et ce jour-là, rien ne l'arrêtera si ce brun existe, il le retrouvera, c'est une certitude.
Peut-être en vain, mais il en aura le cœur net.
Ils se lèvent d'un seul homme, il cherche la rousse, s'assure qu'elle est non loin de lui, un sourire rassurant échangé, elle reste à ses côtés, toujours présente, la petite sorcière veille autant que lui sur elle.
Marcher côte à côte vers une aube incertaine, les destins sont scellés, une nouvelle fois.

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Uranciel
Ses pas l'avaient porté loin du domaine loin de tout, mais toujours près de ses souvenirs. Ou peut être avait il décidé de sauver la folie des hommes.
Il avait découvert une voie, celle de soigner les blessés; il avait étudié, perfectionné ses connaissances auprès de vieilles femme rencontrées au hasard des chemins, mais les armés l'encerclaient, enfin pas lui personnellement, mais il ne pouvait aller plus loin sans se faire tuer.
Il n'avait ni amis, ni ennemis, il ne voyait que des corps d'innocents envoyé à la boucherie .... ici ou ailleurs ils auraient besoin de lui. Il ne voulait prendre part au conflit, il était né dans le royaume, mais avait adopté la franche comté comme patrie.

Le camp l'avait plutôt bien accueillis, on a toujours besoin d'une personne ayant des bases en soin, avait même trouvé un coin pour se poser. Le vagabond s'arrêtait quelques jours, arrêt forcé pour cause de guerre. Il s'installa au coin d'un feu, partagerait une choppe avec ceux qui irait donner leurs vies, et tenterait à leur retour de leur rendre. Il restait toujours en retrait, savait que certains pourraient s'étonner qu'il ne combatte pas.

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Medea7
La vie toujours, sautille, bwoung bwoung

La vie à cela d’étonnant qu’elle prend racine même là où la terre est brûlée. La rousse possède un cœur franc comtois, même si on la croit à l’agonie et mourante, même si les gens osent dire qu’elle fait du chantage au suicide, alors qu’il n’en est rien. Même lorsque par tant de fois bannie et trahie, même lorsque les lames se mettent à fendre son corps, toujours la rousse reste debout. Elle tient bon contre vent et marrés, parfois même son âme vole toute seule lorsque le corps ne peut plus suivre. L’âme combative de la rousse se désolidarise du corps, souvent. Elle fonce, elle danse, elle ne suit pas l’ombre du cœur. Elle sautille et s’impatiente l’air de dire « vite reviens, il faut vivre ensemble à fond ». C’est pour ça que la Flamboyante, toujours telle un Phoenix, finit par renaître et sautiller.
La rousse ne voulut point s’apitoyer longuement sur les blessures, préférant secouer sa blonde amie, sa peste de suzeraine, qui elle avait bien plus grave à digérer. La rousse nourrit une sévère colère envers son parrain. Une colère de celle qui ne passeront que lorsqu’elle le verra devant elle et qu’elle pourra voir que d’une il va bien et de deux pourra lui donner sa façon de penser. Il est vivant il a répondu à l’archevêque. Il est vivant et il ne donne pas signe de vie. La rousse commence à sérieusement perdre patience, tout son entourage lui fait le coup. Son père d’abord qui vit mais joue les ermites, pas de nouvelles, pas d’apparition lors de moments importants de sa vie de fille, et maintenant son parrain. Elle va sérieusement finir par maudire les hommes. Heureusement, il y en a un… pas plus simple que les autres, même vachement plus compliqué, mais qu’elle aime. Elle est comme ça la rousse, elle tombe toujours raide amoureuse de celui qui ne faudrait pas. Et pourtant, une douce musique à son oreille lui dit de s’entêter qu’il en vaut la peine. La blonde, le brun et la rousse, sacré trio. Ensemble toujours, à la vie à la mort.

En l’occurrence, pour le moment, c’est surtout pour la mort. Pour les emmerdes. La pomme se pourrit de l’intérieur d’abord avant de se flétrir de l’extérieur. Mais là-dedans, la chenille trouve son compte. Le trio forme une chenille, forme une chaîne, forme un tout. Ce tout, une fois la galère passée finira grand et fort papillon aux milles couleurs.
Comtois rends toi… nenni ma foi ! Et cela vaut aussi en amitié.

Fidélité contre la lâcheté.

L’entêtée n’a pas réfléchit, les blessures remises, un lien fragile et ténu, amical, retrouvé avec le brun. La rousse répond à son devoir : Elle ira combattre. A main nue encore.
C’est ainsi qu’un soir, en une heure, le paquetage fût préparé, direction le campement de l’armée des Sept.

La rousse est inquiète de laisser sa blonde derrière, après la perte de l’enfant, après les choses qu’elle sait, et sans son futur ex-mari. Seule en somme. Elle espère que son autre suzeraine saura aider la blonde. Elle n’aime pas quand le trio n’est pas formé. Ensemble ils sont forts, séparés, ils leur manque un souffle, une vie, un truc. Vivement que cette foutue guerre finisse, que la Reyne soit à terre et qu’elle comprenne sa démence, qu’ils puissent revenir prés de Sarah.

En attendant la rousse veille sur le brun, elle a à cœur de protéger son joli fessier. Elle apprécie ce moment avec lui, c’est ça aussi la rousse savoir tirer de petit moment de grande victoire et force.
A cheval sur Automne, les lieux défilent rapidement et silencieusement. La pensée de la rousse s’envole un instant vers le meilleur ami de Valerian. Elle sait qu’il est parti, mais elle ne sait pas pourquoi. Elle l’appréciait, bien sûr elle ne savait rien, et ne peut donc comprendre ce qu’elle prend pour une fuite. Mais elle commençait à apprécier le brun. Déjà, c’est l’ami de Valerian, rien que pour cela, il mérite respect et mérite que la rousse s’attèle à l’apprécier. La rousse aime le brun, et aime par procuration, de force, les gens qu’il apprécie. Bon bien sûr, faut pas pousser, si Uranciel était un idiot faquin et benêt, elle n’aurait pu l’apprécier, mais elle avait su savourer leurs échanges en taverne. Légère pointe d’inquiétude sur cette soudaine scission, elle sait que le meilleur ami est important pour le brun.
Elle ne dit rien la rousse, elle reste en retrait, savourant les rares moments que Valerian lui accorde, les discussions et les échanges lui manquaient, elle apprécie donc chacun d’eux. Elle ne sait pas où cela va les mener, elle ne sait pas ce qu’elle doit comprendre. Mais en fait elle s’en fou. Elle vit, elle revit et elle ne cherche pas à penser.
La vie au campement est faite de surprises en surprises, et de réunions tactiques, d’affûtage de lame. De discussions grivoises entre soldat. La rousse se fond dans la masse, enfin elle essaie parce que la vie de soldat n’est vraiment pas ce à quoi elle aspire. Ça serait même un euphémisme. Elle est là parce qu’elle aime sa terre et son pays, et l’empire. Rien de plus. C’est un outil pour défendre ses valeurs.
Heureusement les moments sporadiques, passé avec le brun, l’aide à tenir le cap. Moments rares mais intenses, où les pensées se rejoignent et les corps se trahissent.
La rousse lève souvent la tête, le besoin de savoir à chaque instant où le brun est. Jamais bien loin, mais pourtant tellement séparé. Les regards se croisent, chacun à leur occupation, sourires échangés. Ils sont là, l’un pour l’autre, et l’autre pour l’un.

Dôle approche. Les heures avant le départ furent encore mouvementées.


Quand ça doit péter… ça pète

Longue négociations de deux personnes complètement folles et torturées, arrivant avec leur passé de faille, de douleur, de trahison. Mais explosion toujours. L’amour, la colère, la haine. Passions néfastes mais incontrôlables. La rousse de toute façon n’a jamais contrôlé, elle se laisse porter contre vents et marées, c’est bien pour cela qu’elle finit toujours dans un sale état ou dans des situations complètement rocambolesque… genre, Medea, brigande, c’est quand même un truc de malade.
Heures précieuses, heures tenaces et tendues, et heures de plénitudes, mais il faut y aller. Et main dans la main. Les soldats de l’ombre foncent vers leurs destins. Liés, encore, comme si ils pouvaient lutter contre ça.


Ensemble, encore, main dans la main, le coeur tremblant... vers la fin ?
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Valerian
    Le temps est cher en amour comme en guerre.
    La Fontaine


Cette nuit resterait gravée, tous ces hommes, soldats, nobles, paysans, de Franche-Comté et d'ailleurs, venu s'insurger contre un guerre dont ils ne voulaient pas.
Défendre le maintien de la paix, d'une paix bafoué pour des raisons tout aussi farfelues que l'instigatrice.

Le printemps, signe du renouveau, d'un nouveau cycle de vie, les arbres, les fleurs, la nature entière donne naissance, eux, ils se battent, détruisent pour sauver cette vie qui leur est chère.
Pour cette terre, mais aussi contre l'hérésie et l'abomination perpétrer par des combattants qui n'ont plus rien de digne, n'aimant que la guerre et la destruction, l'orgueil de suivre des ordres, mensonges !

Ils sont assoiffés de sang, de gloire, peu importe la manière tant que leurs noms soient sur toutes les lèvres, la démesure d'une grandeur perfide.
Dole, témoin de nombreux affrontements, sera t'il le dernier, rien n'est moins sur, l'ennemi est trop fier pour s'avouer vaincu pour entendre raison.
La fatigue, les courbatures, le repos ne veut venir, il n'est pas encore temps, les blessés jonchent le sol, les aides sont nécessaires, alors il aide, cela évite de penser.
Ce n'est qu'à la tombée de la nuit, près d'un point d'eau qu'il s'accorde un brin de toilette et de détente. Refusant obstinément de laisser le cours de ses pensées divaguer, simplement profiter de ce court répit.

Ces moments sont rares et précieux, ils prennent un tout autre sens quand la menace rôde tout autour, à se demander si ce sera le dernier.
Dans le plus aride des déserts, les fleurs poussent, dans cette guerre, des liens se sont soudés d'avantage, il y a eut des moments uniques, au cœur de la tourmente, une faible lueur, une chose inattendue se produit, un signe, un espoir, quelque chose en quoi croire.

L'eau ruisselle, lave son corps de toutes traces de sang, sa peau respire la propreté, l'homme qui la rejoint fait de même, ils échangent quelques mots banals, sans s'être accordés vraiment attention, il est soigneur, lui, il ne sait pas très bien ce qu'il est, si ce n'est un défenseur, de l'armée du Général White.
Sous peu, il va rejoindre le point de ralliement et reprendre part à la défense, la petite sorcière à ses côtés, la blonde présente en leur cœur, il prolonge l'instant salvateur, passe ses mains sur son visage, repousse ses boucles brunes un peu trop longues, il ouvre la bouche, cherche à inspirer l'air, le bruit autour de lui s'estompe, consternation, stupéfaction, il se fige, se statufie.

La fatigue lui joue des tours ? Se serait-il endormi ? Songe, réalité ? Ses émeraudes s'accrochent à l'azur, mirage, hallucination, l'esprit en dérouté.
Ce regard .. cette azur .. ce bleu des océans lointains, celui qui l'a accompagné pendant sa convalescence, quand le corps en fièvre délirait, ce même regard est là, lui fait face, il n'ose bouger, de crainte de le voir se dissiper.


Uran ?

Une auberge, une rencontre, une nuit trop courte, l'étranger et ce regard ne sont qu'une même et seule personne.
Les souvenirs s'emboîtent les uns aux autres, plus de doutes, il est réel, il existe.

Il est la lueur dans l'obscurité que l'espoir n'est pas vain.

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Medea7
Pas de combat, la rousse a donc tout son temps pour cogiter et être tranquille, les armes des soldats sont prêtes, les blessés sont pansés. La rousse erre à Dole comme une âme en peine. Elle tourne retourne ratatourne… Et finit par ce bel après-midi de soleil, par se poser dans un champ jouxtant la ville. Un champ en jachère, une année sans culture. Grandes herbes et coquelicots. Elle s’allonge et regarde le ciel. Les yeux grands ouverts, elle fixe les nuages. On pourrait croire le moment propice à la détente, le repos après des jours de tension. Et bien non ! La rousse elle a la colère qui monte comme une vague. Contre qui ? Contre elle. Clairement contre elle, elle se collerait des baffes. La colère sourde d’abord, puis doucement elle prend dans les muscles, dans les entrailles, les viscères et remonte encore et encore.

PUTAIN DE BORDEL DE MERDE MEDEA ! T’as pas fini tes conneries !

La colère vient de sortir sous forme d’un cri injurieux. Voilà, le volcan a pris feu et explose. D’où lui vient cette colère ? D’une intense réflexion sur sa vie. La rousse fait le point.
Après avoir failli mourir sous les coups des français, après avoir cru combattre encore et y rester, il est normal de faire un point sur sa vie. Et la rousse, exècre sa vie. Pas toute sa vie non, mais … l’amour. Ce qui, chez la rousse, revient à … la vie.

La rousse se lève et fait les cents pas, en rond dans le champ.


Sérieux ma vieille ! Qu’est-ce que tu fou ! Tu n’as donc aucun amour propre ? Tu es… mieux que cela !? Vivre au crochet, vivre dans l’ombre, vivre juste parce que ton cœur bats pour ces abrutis !

Tu as perdu ta virginité pour une brun qui a su t’amadouer en te promettant mariage, amour éternel et joie… résultat à peine culbutée il s’est tapé une autre et tu t’es retrouvé grosse, seule à assumer une grossesse gémellaire. Tu as parcouru les chemins avec ta sœur, tu es tombé sur une horde de brigands tu as trouvé moyen de t’enticher d’un coureur de jupons blonds… tu as failli en crever, tu as fini en Bretagne avec un brun qui t’a planté deux semaines après… ça tu t’en foutais, tu aimais ton blond, blond qui a refusé que tu sautes de la falaise et tu as pris la route pour le rejoindre, tu es tombé sur un prince fou amoureux mais tu l’as repoussé pour rejoindre le blond. Seule sur les chemins deux jumelles dans un couffin. Tu l’as rejoint, tu y as cru, tu as combattu dans une armé de brigand pour lui, tu as tenu quelques années, cocufiée à tout va, mais tu as tenu. Puis un autre, même histoire… puis les chemins seuls … avec tes filles.

Les souvenirs remontant, la rousse s’énerve encore plus. Franchement, on se demande comment on peut être aussi bête. Puis elle repense aux suivants, Stephazur, fiancé, absent qui l’a délaisse, l’arrivée à Annecy, la rupture… puis… l’intendant, encore une fois tomber amoureuse encore. Si elle pouvait la rousse se retirerait le cœur pour y mettre une simple pompe. La rousse cogne dans l’arbre face à elle, pauvre mains qui prennent encore cher. La rousse ne sent rien, trop occupée à se détester. Elle passe en revue le reste de la ménagerie. Et fini par le dernier en date. Et là, c’est le drame. Elle se rend compte qu’elle est encore en train de faire de la merde ! Amoureuse, raide dingue même, et elle sent bien que ce n’est pas réciproque. Elle reste dans l’ombre à attendre une caresse, comme le plus fidèle des toutous. La rousse lance un dernier poing dans l’arbre. Cette fois la douleur est ressentie. Un aie sort des lippes pulpeuses. Les émeraudes se foncent. C’est fini. Medea n’est plus. La gentille Medea qui attend sagement sa caresse et l’attention, c’est fini. La rousse s’énerve encore un peu, puis la colère redescend pour laisser place à une rousse froide et entêtée.

Aimer oui, En crever non.
L’aimer oui, lui céder non.
Etre dans l’ombre Non.
Ne plus être si con.

Etre à lui Oui.
N’être qu’à Lui oui.
Etre calme Non.
Attendre sagement Non.


La rousse prend la route du campement, un regard à ses mains en sang bien sur. Elle grogne. Elle les planque dans ses braies. Elle arrive là où l’armée est concentrée. Elle passe juste derrière Valerian occupé à se débarbouiller. Son corps manque un battement, comme à chaque fois qu’elle le voit, mais elle sait que s’il la voit avec les mains dans cet état, c’est la dispute assurée. Et puis de toute façon, ils ne sont pas ensemble, ça elle l’a bien compris la rousse. Parfois la rousse a du mal à suivre le fil. Proche, protecteur, mais surtout pas ensemble. La rousse presse le pas pour que le brun ne la voit pas, direction sa tente. En chemin, elle croise le beau brun soigneur qui l’a sorti du champ de bataille l’autre fois et avec qui elle a bien rit en taverne. Elle le salue rapidement, baisse la tête et trace. Une fois dans sa tente elle désinfecté les écorchures. Puis sort de sa besace un baume que Sarah avait glissé dans le sac « secours ». Sarah, le cœur de la rousse se serre en pensant à Son Suzeramie. Pourquoi être parti pour combattre, alors que Sarah est seule sur Poligny. Medea commence à sérieusement regretter. La blonde est un peu la balance de Medea, si elle était là, la rousse pourrait lui parler de cette colére, cette sourde envie de tout envoyé chier. L’envie de prendre la route et de fuir pour se protéger est grande. Il est dur de changer, il est dur de devenir forte et indépendante auprès de la personne qu’on aime. Elle le sait la rousse, d’où une idée tenace… la fuite. Une fois les bandages faits, la rousse se vautre sur les peaux lui servant de couche. Les yeux fixés sur le plafond de la tente. Elle soupire. Non. Elle ne fuira pas, pas cette fois. Non elle ne pleurera pas, pas encore, et oui elle va vivre, rire, avec beaucoup de monde. S’il vient à comprendre qu’elle l’aime, S’il vient à comprendre que la rousse est un écrin exceptionnel, s’il finit par comprendre qu’il va la perdre… tant mieux, sinon, tant pis, ça ne sera pas un drame.
La décision prise, la rousse se lève, direction la taverne. Une bonne choppe pour sceller le pacte. L’aimer, Vivre, et ne pas s’oublier !

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Uranciel
Les journées son éreintantes, maintenant que les combats font rage, et les nuits il les passe à attendre, espérer, prier pour que tout cela s’arrête. Il ne souhaite ni vainqueur, ni vaincu, juste que cette boucherie stoppe.
Les hommes qui s'étripent ne le font que parce qu'on leur en donne l'ordre, de la chair à canon qu'Uranciel et d'autres tentent de remettre sur pied.

C'est au cours d'une de ses soirées éreintantes qu'Uranciel décida d'aller piquer une tête, se laver du sang des autres, se laver de la souffrance et de la douleur, mais aussi de sa fatigue.
La rivière était proche, il entendait l'eau ruisseler, d'autres avaient eut la même idée que lui, cherchant un instant d'oubli, de réconfort et de paix.
C'est que cherchait Uran également. La journée secourir les blessés l’empêchait de penser, mais la nuit ses yeux d'un vert profond le tenait éveillé, un regard insondable, mystérieux et doux. Oui Uran vivait avec ce regard, l'entretenait, c'est ce qui le faisait tenir.
Arrivé au bord de la rivière, il ne se posa pas de question, la vie militaire faisait taire la pruderie, il se dévêtu entièrement, il aurait même pu entrer dans l'eau tout habillé histoire de laver ses vêtements en même temps. Il entre jusqu'à la taille dans l'eau, et commence à se laver. Un homme à coté de lui se redresse, remet ses cheveux en arrière en soupirant de bien être, l'eau fait du bien en effet. Le brun allait pour le saluer, lui dire une banalité pour s'excuser de l'importuner ..... son regard, impossible, inoubliable, irréel .... mais pourtant bien là.
Il se pincerait le bras pour ne pas croire à un rêve ... mais il est bien là, sa façon de bouger, de le regarder, sa stupéfaction aussi, la même qui se lit sur le visage d'Uranciel.


Valerian?

Etre sur que c'est bien lui, il voudrait le toucher, retrouver chaque muscle sous sa main, s'assurer que ce n'est pas un rêve ... et si s'en est un, ne pas se réveiller.


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Valerian
    La vie m’avait appris que si l’on n’attend rien tout devient une surprise.
     Douglas Kennedy 


Une soirée semblable aux autres, une de plus, défendre, aider, voilà le rythme de ses journées, le soir, même réflexes que la veille, une routine ennuyeuse, loin de chez lui, loin de la maisnie.
Heureusement la rousse est là, petit éclat de joie dans ce quotidien fade, triste et morne.
Leur relation s'envenime, s'adoucit, se complique, rien de facile entre eux, une sorte d'incompréhension s'est établie.
Des sentiments d'une part, de l'autre une distance, rien de facile, ils s'opposent, se réconcilient, s'éloignent à nouveau.
Même au sein de la guerre, les tourments ne lâchent pas prises.

Il a cessé depuis longtemps de se poser trop de questions sur l'amour et ses aléas, il vit au jour le jour.
Il ne souhaite rien, n'espère rien, rencontre, hasard, il se laisse guider et ce soir, lui prouve qu'il a mille fois raisons.
Face face, ils se sont rapprochés, silencieux, interloqués, l'effet de surprise passé, cohérence et mouvance en accord, il en est à le toucher, attirer tel un aimant.


C'était toi .. toi qui m'a veillé tout ce temps .. jamais, je n'aurais imaginé te revoir .. tu partais pour le sud disais tu ...

Les vas et vient derrière eux, il grimace, s'écarte légèrement, parle d'une voix plus basse, confidence.

Resteras-tu ? Si, oui .. je te rejoindrais demain .. sous ta tente, la mienne où bien ailleurs .. à l'écart

Ils en ont certainement des choses à se raconter, le lieu, l'instant, rien n'est au retrouvaille.
Son regard est suffisamment expressif, pas d'équivoque dans ses intentions de le rejoindre, ni sur le pourquoi.

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Uranciel
Oui, le hasard apporte parfois beaucoup de surprise, parfois bonne, parfois mauvaise ... parfois surprenante, et parfois magnifique.
Il se sont reconnus, Uran lui a avoué l'avoir veillé durant sa convalescence, les raison lui sont propre, et il ne les dévoilera pas. Il est déjà tellement heureux que Valerian se souvienne de lui....


Oui, la mer .... c'est toujours mon envie, mais j'ai été attiré par ... la verdure. il ne pourrait pas avouer que le vert qui l'a attiré, ce sont le vert de ses yeux. Je crois que j'ai bien fait de faire ce choix, ne trouves tu pas?

Il se sont rapprochés, attiré l'un à l'autre comme deux aimants, sans s'en rendre compte, et Uran n'a pas pu s'en empêcher, il a posé sa main sur le bras du brun, être sur qu'il ne rêve pas, que tout ça est bien réel. Ses émeraudes agrippent ses azurs, le les lachent plus, les envoutent. Por lui plus rien n'existe, mais le bruit ramène Valerian à la réalité, s'écartant du jeune homme qui ne peut réprimer un grimacement. Etre si proche et ne pas pouvoir le toucher .... rien de plus frustrant.

Sa voix à son oreille, son souffle sur sa peau, rien pour calmer le soigneur ... une demande, une promesse ...


Oui, je suis là pour aider le camp, je ne vais nul part, et je vais pas t'abandonner pour que tu ailles de nouveau te faire tuer..... puis plus bas en réponse à sa demande, et son regard... laisse moi me détendre et oublier cette journée et retrouvons nous à l'écart ... serais tu seul à vivre sous ta tente?

Toruver un endroit uniquement pour eux, ils avaient beaucoup de chose à se dire, à s'avouer, son regard répond à celui du brun, le soutien, le défi.


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