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[RP] Un fol équipage.

Sedka
Nevers

La guerre était loin, le fol équipage que nous étions, avait repris l'habitude d'écumer les routes sans but apparent. Logiquement, nous aurions dû nous installer à Polignac. Mais la logique des fois... un oiseau ne reste jamais très longtemps dans une cage, aussi dorée fut elle.
Pour l'heure, nous avons dressé les tentes à la lisière d'un petit bois qui surplombe une colline avec vue imprenable et panoramique.
Le campement est encore calme à cette heure. Maggie dort d'un sommeil du juste, j'ai pris soin de remonter sa couverture sur ses frêles épaules avant de quitter la tente. J'aime la regarder dormir. Enfant espiègle et pleine de vie, tornade de bonne humeur mais si paisible lorsque ses paupières sont au repos.
J'écarte doucement les pans d'ouverture de notre abris et le soleil levant m'éblouit un instant. Mes paupières se plissent, ma main se porte au front, formant une visière et me protégeant de l'éclat , certes encore timide mais néanmoins présent, de l'astre solaire.
J'entends de légers ronflements mais je ne saurais dire s'il s'agit de Julie ou de Jo. Je suis sûre de ne pas être seule et ce concerto me rassure.

Je me dirige alors vers le centre de vie, le brasier d'hier n'est plus qu'un tas de cendres grises mais en y cherchant un peu , j'y repère un morceau de charbon incandescent. Je l'active et bientôt je peux y installer la marmite et faire chauffer de l'eau dans laquelle je jetterai quelques herbes.
Mes phalanges s’emmêlent dans mes ébènes, je les entortille pour les ramasser en un chignon serré, retenu par un ruban soyeux.
Ma tisane fumante dans une main, je m'assieds au pied d'un vieux chêne à l'écorce rapeuse, profitant alors du calme et de la douceur de l'aube.
Mes émeraudes se perdent sur la campagne environnante. Cette fois le printemps est bien là, avec même quelques prémices d'un été qui s’annonce radieux. Les blés sont encore verts et parsemés de coquelicots qui forment un tapis bicolore. puis s'intercale le mauve des champs de lin, le tout délimité par des haies d' arbustes où les oiseaux préparent leur nichée. Bientôt, j'entendrai piailler les petits et cela me fera sourire. Plus loin sur l'horizon j'aperçois le clocher de l'église de la ville de Nevers.
Je m'y rendrai plus tard dans la journée. Il nous faudra du pain et de la viande séchée si le marché est correctement achalandé.
Et puis, j'ai envie de voir du monde, j'aime parler avec les gens, j'aime les écouter et j'aime la bière ou le vin. Soit, je ne suis plus diplomate, soit, ma vie ne fut que désolation ce dernier mois mais ce n'était pas la première fois. La fin est inéluctable mais en attendant je me laisserai envahir par le frisson et l'envie de vivre pleinement.
Nous sommes quatre, cherchant puis trouvant l'équilibre. Il nous est difficile à présent de laisser quelqu'un s’immiscer dans le groupe tant nous sommes soudés. Bien des épreuves nous avons traversées, bien des éclats de rire sont venus entrecouper ces périodes sombres.
Mais je ne changerai ce quatuor pour rien au monde, ni pour un titre, ni pour une terre, ni pour une fonction et encore moins pour un homme. De toute façon, il semblerait que je sois suffisamment insupportable pour faire fuir ces derniers ou alors c'est juste qui je prends la poudre d'escampette quand je les vois s'approcher d'un peu près.
Mon coeur est pris, je n'y changerai rien, peut être que j'aime sans rien vouloir en retour, peut être que je n'attends plus rien de l'Autre.

Mais là, je suis bien décidée à prendre la vie comme elle vient, ne plus tergiverser, palabrer. Et j'ai quelques idées qui m'étirent les lippes.

La vie est belle.. oui... vivons passionnément.

C'est avec le sourire aux lèvres que je me relève, m'étire mollement, pose ma tasse au coin du feu, ramassant ma besace et la portant à l'épaule, je prends le direction du village.
Marguerite.villon

Recroquevillée en position fœtale, ses petits poings joints et nichés au creux de son cou, Maggie achevait sa nuit, la bouche entrouverte, le souffle léger. Sommeil sans doute trop paisible ou alors défaillant, la jeune fille n’avait étonnamment pas été réveillée par les mouvements de sa protectrice plus tôt en esquive. Toujours somnolente, dans un geste naturel qu’elle répétait à moult reprises chaque nuit, son petit bras menus se tendit une fois de plus mais vainement cette fois, vers une Sedka évanouie dans la nature depuis déjà un moment. C’est mirettes closes de paresse que sa main, à tâtons, insista avec plus d’ardeur sans pour autant trouver ce corps réconfortant qu’elle espérait tant.


La gamine se redressa aussitôt afin de constater l’Absence de Sedka de ses yeux endormis mais non moins paniqués. Maggie avait le sentiment d’abandon trop aisé, sans doute dû à ceux subis en très bas âge ; mais comme tout enfant, un sourire, un mot ou une présence suffisait à la rassurer, surtout celle d’un des comparses du groupe qui constituait depuis ces derniers mois, sa seule et unique famille.

Sedka? Bah zut, l’est déjà debout!? SEDKA?!

Rejetant la couverture d’un geste bourru puisque gênant ses mouvements, Maggie se leva prestement et sortie en trombe de la tente.

SEDKA?!

Rien ! Le néant! Enfin, non, les ronflements habituels mais bon, point de Sedka câline aux alentours! Esquissant une petite moue de déception, elle scruta un moment l’environnement immédiat, cherchant du regard la crinière d’ébène. L’angoisse naissante de cette séparation imposée s’apprêtant à jaillir définitivement en elle, muant la moue initiale en une grimace de panique bien sentie, quand tout à coup, l’odeur matinale coutumière d’herbes vint lui titiller les narines, dissipant au passage le brouillard qui lui voilait jusque là, les yeux. Elle remarqua enfin le feu bien pétillant et la tasse reposant à proximité du feu. Retroussant légèrement de sa petite menotte, la nuisette jusqu’à ses mollets, elle approcha pour poser le revers de sa main sur la tasse encore tiède.

-Hm.. elle ne doit pas être bien loin… c’est encore chaud!

Tel un coup de vent, elle s’empara d’une peau à l’intérieur de la tente, la posa sur ses épaules et empruntant le petit chemin menant au village, courut à grandes enjambées – enfin, enjambées de demi-portion de 7 ans bien sûr, aux trousses de Sedka avec toute la subtilité qu’on lui connait, agitant par moment les bras

SEDKAAAAAAAAAA!!!!! SedKAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaAAAAAAAAAA!!! Bé! ATTENDS-MOI!!!!! J'SUIS LÀAAA, J'SUIS RÉVEILLÉE!!!
_________________
Sedka
J'avais parcouru dix coudées tout au plus quand je l'ai entendue hurler. Pas la petite voix du "Sedka tu me fais un câlin? Sedka je peux avoir un bisou?Je peux finir ta chope...? ". Non. La petite voix fluette de l’espiègle Maggie s'était transformée en un beuglement tonitruant qui me faisait vibrer les tympans. Mon coeur fait une embardée.

SEDKAAAAAAAAAA!!!!!
SedKAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaAAAAAAAAAA!!! Bé! ATTENDS-MOI!!!!! J'SUIS LÀAAA, J'SUIS RÉVEILLÉE!!!


Je stoppe net mon avancée et me retourne. Je suis rassurée de la découvrir ainsi, au bout du chemin.Petit corps de princesse qui court, enroulé dans ma peau d'ours qui traîne sur le sol. Ses petits bras s'agitent en tous sens lui conférant un air fantomatique.
La voyant ainsi je ne peux retenir un éclat de rire.

Je pose un genou au sol et mes bras s'ouvrent pour l’accueillir, cocon protecteur où elle aime se réfugier. Elle avait su réveiller en moi , l'instinct maternel, protecteur et aimant. Et pourtant, c'était loin d'être gagné. Les demandes en mariage, comme les souhaits de progéniture m'avaient toujours fait fuir. Comme un refus de serment, d'engagement, un attachement à perpétuité. Mais le puceron avait su m'apprivoiser, me séduire et faire fondre les barrières que j'avais soigneusement érigées.
Et depuis cette nuit d'automne où j'étais devenue sa protectrice, nous étions inséparables.


MAGGIIIIIE !!!! Je suis LAAAAAAAAA !!
.. et je lève les yeux au ciel.

Et ne crie pas!! tu vas réveiller les loups, les hiboux.. et les deux ours qui ronflent à faire sonner les cloches de la cathédrale de Reims!

C'est surtout que les hurlements m'effrayent...

Je l'attends. Qu'elle vienne blottir son petit corps tiède, qu'elle tende sa joue pour le baiser du matin et comme un rituel, je lui ébourifferai sa tignasse brune, elle se pendra à mon cou pour que je la traine, ou posera ses petons sur mes chausses, ses petits bras accrochés à ma taille et je devrai marcher ainsi jusqu'au campement où je lui préparai sa tisane, ou un lait de chèvre tiède et miellé, dans la joie et la bonne humeur. L'insouciance de l'enfance contre les turpitudes de la vie.

Le marché attendra...
Marguerite.villon

Le faciès troublé de la gamine s’apaisa quelque peu en apercevant Sedka un peu plus loin sur le chemin, s’apprêtant à l’accueillir comme à l’habitude, à hauteur de petite fille, genou posé au sol ; aussi la petite redoubla-t-elle l’ardeur de sa course.
Trouver Sedka n’était que la première phase de la mission qu’elle s’était fixée; demeurait encore se sentir entourée de ses bras pour que le calme s’ancre définitivement en elle.


Se faisant une joie de l’avoir retrouvée rapidement, Maggie ne soupçonna aucunement le fou rire provoqué chez sa protectrice par le spectacle grotesque qu’elle offrait tant par son accoutrement que par ses simagrées. Au final, elle n’y voyait qu’un sourire bienveillant et c’était bien là, tout ce dont elle avait besoin!

Maintenant, une gamine qui s'avèrerait le moindrement réfléchie et posée aurait sans doute réfréné légèrement son emballement arrivée à proximité de Sedka, mais point Maggie ! Le tourbillon espiègle que constituait la jeune fille, fort de son élan, percuta sans ménagement la protectrice forçant ainsi la capitulation de la peau d’ours mal menée, qui alla choir sur la route de terre battue. La petite, guère davantage perturbée par l’impact que par la perte soudaine de la peau d'ours, ricanait tout en nouant ses petits bras autour du cou de Sedka.

Aux paroles de sa protectrice, la gamine roula des yeux


-LES LOUPS ET LES HIBOUS?! Même pas peur! Môa j’ai peur que des lacs… Et pis les ours.. .il serait bien le moment qu’ils sortent de leur tanière de toute façon! Il fait si beau!

Reprenant un air plus grave

-Et puis tente pas d’esquiver! T’allais où comme ça sans môa?!

Maggie frotta le bout de son nez sur celui de Sedka puis lui fit la bise matinale sans pour autant relâcher son étreinte comme si elle voulait s’assurer qu’elle ne pourrait disparaître à nouveau à son insu.

-J’aime pas quand tu t’enfuies ainsi! Je suis ta protectrice môa! J’ai promis de veiller sur tôa!

La mini-protectrice de pacotille aimait bien pavaner avec cette lubie qui lui permettait accessoirement de se dire forte et courageuse à quiconque voulait bien prêter l’oreille et qui sait.. peut-être que cela lui permettait d’y croire, elle-même un court instant.
Quelques secondes de gros yeux et de sourcils froncés à l’intention de sa rebelle Sedka pour fin de crédibilité momentanée puis, un sourire se fendit sur son minois aussi mielleux que le lait de chèvre qu’elle s’apprêtait à quémander d’une voix... non moins mielleuse!

-On retourne au campement dis? Tu pourrais me faire mon lait chaud…

Laissant papillonner ses paupières dans une ultime tentative de douce manipulation assumée

-Et pis, on pourrait forcer les deux ours à se réveiller! ajouta-t-elle dans un murmure, l’air espiègle et satisfaite de son plaidoyer béton!
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Julie
Le campement avait été monté tard dans la nuit, la seule chose qui l'avait intéressée à ce moment était de retirer ses bottes et s'allonger à même la banquette recouverte de peaux épaisses dans la roulotte car il était hors de question qu'elle dorme sous tente. Depuis quelques jours Julie suivait le convoi machinalement, la tête ailleurs bien plus distraite encore qu'à l'accoutumée et lorsqu'elle avait cette moue renfrognée personne n'osait la contrarier ce qui n'était pas pour lui déplaire.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux ce matin là à la lueur d'un rayon de soleil qui filtrait à l'intérieur du cocon de bois la jeune femme se demandait où ils étaient quand le souvenir d'avoir entendu Nevers lui revint. Des souvenirs elle en avait à foison et particulièrement à Nevers.

Elle se redressa secouant ses boucles emmêlées tout en baillant pour poser les pieds au sol tout en humant l'air ambiant. Rien ! ni la bonne odeur de miche croustillante, ni celle d'une tisane au miel. Julie poussa la porte de la roulotte scrutant les alentours à la recherche de Seve et de Maggie mais surtout de son petit déjeuner sans lequel la journée s'annoncerait morose et ronchonne.

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Sedka
Langres

Quelques jours plus tard...

L'ébène est dans une colère noire. De celles qui opacifient ses pensées, qui la rendent aveugle et sourde. Instinct de protection, elle remet sa carapace et s'enfonce dans les limbes entre coeur et raison.
C'est au creux de la forêt jouxtant le campement qu 'elle a trouvé refuge pour déverser ses larmes et sa colère. Debout, l'échine contre l'écorce épaisse d'un vieux chêne, les phalanges blanchies de serrer les poings, elle libère ses maux...

Il n'est pas choix plus difficile que celui d'abandonner une bataille. De rendre les armes, de les déposer et de dire ... "je me rends" ...
Mais personne ne dirige ma vie. Et si certains ont réussi c'est uniquement par la ruse et la fourberie. Après la guerre, j'ai dit plus jamais...

Ce fut la dispute de trop avec Ju, désaccords latents depuis plusieurs semaines, la Fauve se cachait en léchant ses blessures.
J'avais tout mis en œuvre mais il est des cicatrices qui suppurent, qui gangrènent et vous entrainent inéluctablement vers des abysses desquelles on ne revient jamais. Et pour sauver un corps, il faut parfois amputer le membre. Le constat est amer mais je refuse de plonger, je me connais trop bien pour savoir que la brunette m'entrainera dans sa chute.
Rarement je n'ai été aussi égoïste qu'en ce jour.
Je l'avais écoutée. Chaque phrase prononcée avait trouvé contre argument mais l’entêtée qu'elle était se refusait à plier. Notre amitié a volé en éclats. Et aimer, c'est aussi cela, ne pas retenir l'oiseau qui veut s'envoler. La liberté est précieuse, je ne l'oublie pas.

Je sens ma colère monter, m'envahir. Je sens mon sang quitter mon visage, une perle de sueur couler le long de ma tempe, suivre délicatement la courbe de ma mâchoire serrée et mourir en mon cou, mon coeur tambouriner, ma gorge emprisonne alors les mots. De l'air..de l'air...Je ferme les paupières un instant pour tenter de faire le vide, laisser mes pensées s'envoler sans chercher à les retenir mais il est trop tard. Le noir envahit le blanc.
Puis ce fut le silence, pesant.. rare.

Mes pas me mènent en direction de cette forêt. Je ne sais pas ce que j'y cherche. L'odeur des sous bois, l'obscurité.. le cocon protecteur de la voûte que forment les branches entremêlées. Tout est calme. Et je me sens sereine tout à coup. Comme le vent a balayé les nuages, mon esprit recouvre ses pleines capacités.
Et j'ai envie de Le voir tout à coup. Mes pensées ont filé vers Lui. J'ai envie de me réfugier dans l'enceinte de Ses bras. Pourquoi Lui?
Je regagne le campement. Les émeraudes cherchent Maggie. Elle joue non loin de la roulotte.


Maggie...

La brunette lève les yeux et me sourit. Je m'agenouille comme je le fais à chaque fois que je lui parle sérieusement et mes lèvres se glissent à son lobe. Je lui murmure quelques mots pour la rassurer. Ne pas la regarder, pour échapper au regard inquisiteur de l'enfant.

Deux dodos...sois sage...


Je prépare Oriane, la botte se pose à l'étrier. Dans un élan, mon corps se propulse sur la selle, je la talonne et pars dans un nuage de poussière...
Edellia
A Troyes on est plus que deux

Seule avec une gamine de 7 ans .... qu'elle connaissait à peine . C'était bien gentil ça mais si Ede était à l'aise avec les enfants cela se saurait . Enfin la petite n'y pouvait rien , Ede aurait une discussion sérieuse avec Sedka , dés qu'elle l'aura retrouvé ... en attendant elle faisait comme elle pouvait pour occuper la petite et la faire rire

Maggie n'était pas désagréable , même plutôt rigolote et Ede avait eu l'idée géniale d'organiser une chasse à la cerise sauvage ... cerises qu'elles s'étaient empressées de manger Maggie se barbouillant allègrement le visage avec leur jus bien rouge , organisant un concours de cracher de noyaux , s'ornant les oreilles des plus rouges , le tout en papotant .

La petite curieuse posait 100 questions à la seconde , " et pourquoi ?" ... " et comment ?" ... " et quand ? " ....
Quand elle vit la blonde posait sa fronde à côté d'elle évidement les questions fusèrent

" Ede c'est quoi ça ?
- Une fronde
Ede c'est la tienne ?"
-Oui elle est à moi
A quoi ca sert ?
A se défendre
Tu m'apprendras dis ?
si tu veux ... mais on va faire le plein de munitions alors ... ne crache plus les noyaux des cérises on va les faire sécher et on s en servira pour ton entrainement ... sinon avec des pierres on va finir par blesser quelqu'un ... "


et tant pis si Sedka n'allait pas aimer ça .... les absents ont toujours tort ...
Marguerite.villon

Le moment qu’elle avait redouté de manière aléatoire et sporadique depuis ces dernières semaines semblait se concrétiser. Une crainte tapie au creux de son ventre et dont les effluves finissaient par gagner son cœur et son esprit lorsqu’elle osait y penser. Une crainte insondable qui se matérialisait, au grand damne de la gamine.


Ces derniers mois, plusieurs personnes s’étaient jointes au groupe et l’avaient quitté sans grande cérémonie, ni même d’éclats de voix. Certaines avaient pris la peine de faire leurs adieux, d’autres non.

Quelques mois après le début de leur périple, moment ou Sedka avait pris Maggie sous son aile, il y avait eu Liz mais assez tôt dans cette vie auprès de Sedka, Liz fut remplacée par la présence de Julie et de Joris. Tous deux n’ayant jamais vraiment faits faux bond de manière soutenue – sauf pour tomber momentanément de la charrette, Maggie avait évidemment cru qu’ils étaient comme une famille rafistolée oui, mais bien soudée que rien ne pourrait séparer.

Si l’espoir fait vivre, il peut également anéantir. La jeune fille pouvait s’épancher sur une quasi noyade, un malotru l’ayant traumatisé en taverne, un Jo enquiquineur ou une Ju rabat-joie, mais l’abandon définitif, l’abandon irréparable, celui pour lequel une impuissance nous submerge, celui-là, était un sujet, un événement pour lequel elle ne possédait ni la maturité ni les mots adéquats pour espérer ventiler.

Cette petite escapade soudaine de Sedka, annoncée dans un simple murmure, ne faisait qu’amplifier son inquiétude. D’autant plus qu’elle la laissait au soin de quasis étrangers ! Maggie savait qu’en moments troubles, Sedka avait besoin de fuir, mais normalement, elle faisait partie du complot d’évasion! Cette fois-ci, pour une raison qu’elle ignorait, elle en avait été exclue et elle se retrouvait là, avec une blondinette rigolote, à se goinfrer de cerises dans le but ultime de devenir une "frondeuse aguerrie" ; apaisant et dissipant ainsi momentanément, la tristesse et l’angoisse de la gamine.

Des cerises et leur liqueur, elle en avait en effet partout : sur sa vêture, sur le visage et fort heureusement puisque le plus important, dans sa bouche! Des bouts de feuilles et de rameaux trônaient éparses dans sa longue chevelure bouclée. Prenant une croquée dans une énième cerise

Ch’est cro bon! Tu crois que Chedka aime les cherises elle auchi?

Crachant le noyau au creux de sa main rose, pour le déposer aussitôt sur l’amas de noyaux déjà récoltés, rougissant ainsi encore davantage le bout de son nez, signe qu’elle n’en n’était pas à son premier noyau recraché! Elle s'amusait, mais l'évocation de sa protectrice fit momentanément naitre une petite moue tristounette sur sa frimousse puis rapidement, comme pour dissiper ses pensées pour Sedka, elle se tourna vers les munitions

Il y en a beaucoup, regarde ! Tu me montres comment on fait à présent?! Ainsi, au retour de Sedka, je pourrai lui montrer comme je suis une bonne frondeuse!


Un sourire revint aussitôt illuminer le minois de la gamine qui aimait bien l'idée de pavaner devant Sedka afin de la rendre fière d'elle.
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Sedka
Me voilà de retour, nonchalante, laissant Oriane avancer au pas. Même elle, elle traîne des sabots. Trois jours que j'étais partie, deux dodos pour Maggie. Quelques heures de repos, quelques heures de trajet, quelques heures dans ses bras et je m'en retourne, comme si de rien n'était. C'est ça ma vie. C'est ça, notre vie. Des chemins qui se croisent, se décroisent.On voit des gens, on ne les voit plus. On les aime, on ne les aime plus, on leur parle, on ne leur parle plus...
Fuir, parfois, pour tenter d'oublier. J'aurai pu penser en partant, qu'à mon retour , Ju serait là. Mais en approchant du campement, il n'y avait plus son cheval, et sans nul doute, plus ses affaires. Il ne restait rien de cette amitié. Le vent de cette tornade avait tout balayé. Étrange tourbillon de sentiments contradictoires qui m'envahissaient.Polychrome d'émotions sur une toile granuleuse.

J'avais envie de tout.. puis de rien.
J'avais envie d'aimer puis je détestais.
J'avais envie de manger et de vomir aussitôt.
J'avais envie de sourire et de pleurer dans l'instant.
J'avais envie d'y croire et perdais tout espoir.
J'avais envie de vivre et de mourir tout autant.
J'avais envie de chaleur et j'avais toujours froid.
J'avais envie de foule et d'être dans une caverne.
J'avais envie d'être là tout autant qu'être ailleurs.
J'avais envie de bonheur mais là, j'étais en manque.
J'avais envie de ses mots, je n'avais que ses silences.
J'avais envie de début mais je n'avais que des fins...


Je me fends d'un sourire en pensant à tout ça et mes émeraudes se perdent sur l'azur éclairé. L'astre divin continue sa course, lui. Et il remet ça chaque jour que Dieu fait. Il en sera de même pour moi. Avancer. Avancer. Avancer. Ne plus se retourner, faire dos au passé, ne plus y penser. Elle est là ma famille, petite brune qui me maintient en vie du haut de ses sept printemps.

Parce que je suis encore assez loin de la roulotte, j’aperçois Maggie et son visage qui me semble ensanglanté. Talonnant ma jument, c'est en trottinant qu'elle parcourt la quelque vingtaine de coudées qui nous séparent. J’étais inconsciente d'avoir laissé Maggie avec deux quasi inconnus. Mon cœur bat à tout rompre lorsque je descends de ma monture et que je les rejoins d'un pas alerte, la main sur le pommeau de l'épée.


Nom de ....

Et d'éclater de rire devant le spectacle...
Marguerite.villon

Le tronc d’un arbre inoffensif lui faisait office de cible improvisée pour son entraînement de frondeuse-aguerrie-en-devenir ; voilà qui était définitivement moins amusant que le front d’un Joris endormi, m’enfin, fallait bien se contenter de ce qui se trouvait sous la main! Sans compter, qu’à chaque fois qu’elle tendait les lanières pour viser cette cible immobile, elle ne pouvait réprimer ce satané réflexe de langue sortie, qu’elle mordait chaque fois, tout en plissant les yeux ; n’aidant pourtant en rien à ses compétences de frondeuse puisque les noyaux allaient inévitablement choir dans l’herbe, sans même effleurer l’arbre moqueur qui continuait de se tenir bien droit devant la jeune fille contrariée.


Jetant une œillade dépitée en direction d’Edellia

Ce n’est pas facile être frondeuse!! T’es bien certaine que ta fronde n’est pas brisée?!

Vaine tentative de sauver son honneur en laissant planer le doute sur l’instrument de malheur avec lequel, elle n’avait visiblement aucune affinité !

En plus, mes doigts ils collent à cause du jus des cerises! J’ai du mal à bien manipuler la fronde!

Eh oui, une excuse de plus pour se préserver puisqu’il y en a rarement de trop! Joignant le geste à la parole, la gamine appuyait ses doigts contre son pouce pour montrer la résistance exercée par la liqueur de cerise à demi séchée. S’accroupissant pour nettoyer ses mains dans l’herbe tendre, elle aperçut enfin, Sedka et son sourire amusé ; laissant s’évanouir aussitôt tous tracas d’orgueil et de fierté

SEDKA!!!!! Sedka!!! Regarde Edellia, elle est de retour!

À peine avait-elle achevée de s’exclamer que l’allégresse et la joie l’avait déjà transportée, avec sa douceur légendaire, vers sa protectrice qui lui avait tant manquée.

Ces retrouvailles étaient différentes des précédentes. Sans doute parce que la fuite l’avait également été ; la petite en ayant été exclue sans trop d’explications. Aussi Maggie n’osa guère exprimer de remontrances à sa fugueuse, déjà parce que trop heureuse de constater qu’elle avait tenue parole, et aussi, parce qu’elle avait réellement eu la frousse de ne plus jamais la revoir. Normalement, quelques minutes, tout au plus quelques heures et elle était rassurée… mais deux dodos....!! Cette attente s’était avérée une éternité pour la gamine. Elle se promettait néanmoins de la bombarder de questions lorsqu’elles seraient seules.

Maggie se contenta d’enlacer Sedka avec force, témoignant ainsi de sa joie de la revoir enfin et nichant sa frimousse tachetée de liqueur de cerises sur la vêture de Sedka.
_________________
Sedka
Quelques jours plus tard...

ROUEN

Ô Rouen... terre d'accueil fut-elle... terre des amours futiles...Ô décéption.. Ô rancoeur... Ô amertume...oh.oh.oh.

Nous avons donc repris la route , comme prévu. L'épisode des cerises avait laissé de jolies taches rouges sur ma chemise, devenues bleues au lavage. Le minois de Maggie, ensanglanté de jus carmin, s'étant quelque peu essuyé sur le tissu. J'en achèterai une autre, ce n est pas si grave.

Pas de campement à monter cette fois puisque c'est dans ma modeste demeure que nous nous sommes installés. Un peu de ménage s'imposait, la poussière ayant pris place, envahissant l'espace, et laissant sa trace blanchâtre sur chaque meuble et jusque dans les moindres recoins.
Ne ménageant pas ses efforts, toute l’équipée vint à bout de la rebelle qui finit logée et dans nos poumons et sur les pavés qui longent l'habitation.
Crise de rire et d'éternuements se succédèrent et même les souris restèrent dans leur trou pour disparaitre provisoirement de notre vue.

C'est avec plaisir que j'allai en taverne le soir de l'installation, y retrouvant quelques anciens, taillant la bavette et prenant des nouvelles de ceux qui étaient partis ou qui se muraient chez eux.

J'avais tant de choses à faire avant mon déménagement. Bien que contrariée par les dernières missives reçues, je me devais de filer à Beaumont, domaine de Davy et Anna- Clara. La santé de la belle était plus que précaire maintenant et je craignais le pire. Pierre avait huit ans, leur fille était encore un bébé. J'hésitais à emmener Maggie avec moi , mais depuis ma fuite vers Dole, elle ne me lâchait plus d'une semelle de peur que je ne reparte sans sommation. Je le sais qu'elle a eu peur de l'abandon, traumatisée depuis sa plus tendre enfance et nous aurons encore de longues conversations à ce sujet. J'essayais d'être concise... c'est une enfant.
Deux jours que je tournais, errais sans parvenir à trouver le sommeil, sans plus d'appétit, j'avais encore perdu quelques livres et dus refaire un trou à ma ceinture de cuir.
Pour me changer les idées, j'avais emmené la princesse voir Ysatis, loup blanc qui fut à mes côtés lors de mon séjour dans cette ville maintenant fantomatique. Nous avions marché dans les bois, j'étais silencieuse comme je peux l'être lorsque j'étais tracassée. Et je l'étais .
Pour de multiples raisons. Le retour aux sources, la vue des anciens, les souvenirs qui s'agrippent, les déchirements, les peines de coeur, mais aussi les rires, les folies .. les boulasses. Toute cette effervescence qui me manquait à présent que ma vie était plus tranquille. J'étais sereine, un peu trop calme à mon goût. La fatigue du voyage sans aucun doute.
Le manque aussi qui me saisissait par moments, qui me serrait les entrailles, comme si j'avais oublié quelque chose quelque part sans que je ne sache quoi. Fugace comme un éclair un soir d'orage, cette sensation disparaissait et j'accrochais un sourire à mes lippes, le coeur presque léger. Je me devais d'être fringante et au final, ce n'était pas si mal.

En rentrant de notre balade forestière, je fus prise d'une envie de crêpes. Rien que d'y penser , j en ai salivé sur tout le trajet de retour. Et de confiture de mûres aussi. Et de cidre. Et de bonne humeur. Et de rire. Et d'être juste bien. Et d'être juste heureuse.

Main dans la main, nos bras se balançaient au rythme de nos pas...

Bon.. Maggie.. On se les fait ces crêpes?

Marguerite.villon

Depuis son retour, si Sedka se montrait plutôt songeuse et avare de mots, Maggie pour sa part, jacassait et jacassait sans relâche, de quoi faire faire une syncope à un moine! Sedka semblait tracassée aussi Maggie meublait le silence en tentant de lui changer les idées et de lui extirper au passage, quelques sourires. Si la petite n’exprimait pas clairement son inquiétude pour elle, son attitude la trahissait néanmoins. Affirmer que Maggie talonnait Sedka de près depuis son escapade serait un euphémisme, elle n’était rien de moins que son ombre ; impossible à semer, même à la nuit tombée !


La proposition d’un festin gourmand tombait à point! Qui oserait rejeter bêtement l’idée de se goinfrer de crêpes?! Certainement pas la puceronne, oh que non! Délaissant momentanément la main de Sedka, la gamine se mit à sautiller tout autour d’elle en tapant des mains d’un enthousiasme débordant

-OUAIS!!!! On va manger des crêpes! On va manger des crêpes!!

Terminant sa mascarade dans un petit gloussement mutin alors qu’elle glissât à nouveau sa menotte dans celle de « sa protégée » jusqu’à leur arrivée à la maisonnette.

Dans cette chaumière, elle s'y sentait bien et en sécurité. Cela lui changeait grandement du confort de fortune qu'impliquaient les voyages. Elle s'imaginait même très bien s'établir pour de bon quelque part avec Sedka, si bien sûr, elle arrivait à tenir en place plus de quelques jours consécutifs!

Prêtant main forte pour sortir tout l’attirail pour la confection des crêpes, la gamine papotait toujours

-T’as vu comme j’ai été courageuse avec ton loup?! J’ai presque pas eu peur! En plus, t’as vu, j’ai réussi à l’amadouer môa aussi! Comme tôa!

C’est qu’elle se croyait, guettant néanmoins furtivement du coin de l'oeil, la réaction de Sedka. Puis posant son regard sur le pot de confiture de mûres

-Dis ma Sedka, la confiture de mûres… sur une blouse… une fois lavée… tu crois que ça fera bleu comme les cerises? Peut-être ça fera davantage violet… ce s’ra joli avec les petits ronds bleus que t'as déjà ... Ça fera ressortir tes yeux moi j’dis !

Maggie afficha un minois tout aussi angélique que le sourire esquissé sur ses sages paroles mais revint rapidement à une préoccupation moins artistique et davantage prioritaire pour le moment: sa panse!

-J’peux mélanger dis?!
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Sedka
L'idée est excellente et l’enthousiasme de Maggie rompt ma mélancolie passagère.

Alors il nous faut de la farine, du lait et des oeufs.

Elle me suit partout. Virvourchant comme seules les mouches savent le faire, du moins en théorie...
Je noue un linge de lin autour de ma taille en l'écoutant me raconter comme elle a été courageuse, émerveillée qu 'elle fut de rencontrer le partenaire silencieux de mes balades en forêt.
Elle sautille , babille, insatiable pipelette qui comble mes silences et mon existence tout entière.

Et elle me suit partout tandis que je pose sur le bois de la table les ingrédients nécessaire à la confection de notre gouter improvisé. Pots de lait, de farine sont disposés, ne manque plus que.. les œufs.


AHHHhhhh... nous allons rendre visite à Gertrude et Germaine!


Mes lippes s'étirent en un sourire qui en dit long et je guette alors la réaction de la puceronne. Mes yeux se plissent, les opales en coin, le minois malicieux.

Ouvrant la porte qui donne sur le jardinet, je pars à la recherche des deux poulettes qui, en échange de quelques épluchures me laissent chaque jour deux oeufs à la coquille ocre tachetée de brun dans des nids de paille que j'ai installé bien à l’abri des intempéries et des renards , belettes et autres carnassiers gourmands, qui voudraient s'en emparer.

Avançant vers le poulailler, je trouve les rouquines qui couvent sans relâche leur perfection du jour.

Alors là... tu vois .. je vais les déranger et elles vont râler!

Joignant le geste à la parole, je glisse ma main sur le plumage roux de la première, lui lissant les plumes. Jumelles d'une même couvée, elles se ressemblent tant que je n'ai jamais su les distinguer. Je les nomme juste par principe et pour amuser Maggie. La poule léthargique,glousse et je laisse mes phalanges descendre le long de ses flancs pour récuperer sous son duvet ventral le trésor tant convoité.

Elle est conciliante aujourd'hui, elle caquette légèrement mais me laisse voler le fruit de ses efforts. Tenant l'ovale entre le pouce et l'index je le montre fièrement à la princesse qui me fixe de ses petits yeux brillants d'envie.


Hé..hé... regarde! Il est superbe ! tu veux essayer de récuperer le deuxième??
Marguerite.villon
Ah ouais! Les poulettes ronchonneuses!

La gamine sourit largement puis gambada avec emballement dans l'ombre de Sedka jusqu'au poulailler en piaillant elle-même, sans relâche.

Pourquoi elles bougonnent toujours nos poules dis? Elles sont pas heureuses avec nous? Ça existe des poules pimpantes tu crois?

Le poulailler atteint, Maggie observait attentivement la méthode de cueillette de Sedka. Le geste se faisait lent, doux et d'une extrême précaution. Toutes les caractéristiques dont était dépourvue la pauvre gamine. Admirant le butin habilement chapardé, les yeux écarquillés de la gamine étincelaient une fois de plus. Décidément, à Rouen, elle allait de découverte en découverte !

Figée à priori par la proposition inattendue de Sedka, déjà parce qu'elle doutait du lieu où elle avait extirpé l'œuf, mais également parce que l'opération lui semblait fort délicate. Cogitant quelques secondes en observant sa comparse, elle conclut pour elle même bah, jamais Sedka oserait mettre sa main dans le fessard d'une poule ! Il doit sortir d'ailleurs c'est certain ! S'étant enfin rassurée, la petite consenti enfin à tenter le coup!

Ayant malheureusement été distraite par ses tergiversations intérieures, la donzelle semblât avoir tout oublié de l'exemple donné par Sedka, à peine quelques instants plus tôt aussi se rua t-elle avec une énergie un brin trop débordante vers l'autre poule, qui dans un moment de panique, se mit à courir partout alors que la première poule, par panique communicative, finit par faire de même, semant une pagaille pas croyable.

Hey!!! J'veux juste un œuf! Donne-moi ton œuf!!! Donne moi MON œuf jte dis! Germaine!!! ... Gertrude?!

Maggie courait derrière sa poule rebelle, trop néophyte pour réaliser que son trésor ne se trouvait pas DANS la poule.

Sedka !!! Bloque lui le passage-euh!!!! !

À bout de souffle, Maggie capitula au bout d'un moment en s'immobilisant, ne manquant pas de décocher un regard noir à Germaine et Gertrude soudainement plus calmes lorsqu'une petite pestouille leur fiche la paix. Se tournant vers Sedka l'air dépité, elle aperçut l'œuf abandonné dans la paille, exactement là où se trouvait la poule plus tôt.

Haaaan!!!!

Elle alla le cueillir et revint fièrement le porter à Sedka, appréhendant déjà sa consternation, elle s'empressa de se défendre

Bé quoi?! Toutes les méthodes sont bonnes non? J'ai l'œuf qu'il nous manquait! conclut-elle en soufflant sur une plume qui virevoltait dans les airs, entre elles.
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Seth.


Citation:
Sève,

Les jours ont passé depuis la dernière lune, comme promis sur notre couche, je t’envoie ce messager qui attendra réception d’une réponse, si tu daignes me donner de tes nouvelles.

Es-tu enceinte ?

Si c’est le cas, j’en assumerais le fruit, il sera un Sparte et recevra tout autant que mes légitimes héritiers.

Puisse Dieu me pardonner de ne pas savoir te résister.

N’oublie jamais que tu es la seule femme pour qui ma plume tremble.




« Partez tout de suite pour Rouen, je veux qu’elle est cette missive sous les cinq jorns, je ne tolèrerais aucun délai. »

Le fidèle messager, n’en demande pas plus, il sait à qui est destiné ce pli, le Gouape aime parler de Sève à celui-ci, lorsqu’ils sont ivres et qu’ils divulguent leurs secrets devant une table remplie de mets tous plus extravagants les uns que les autres. Eux qui s’entassaient avant dans les roulottes, ou les tavernes les plus sombres, n’ont maintenant que trop de place pour se rouler dans la noblesse et en profitent sans vergogne avant que la réalité ne les rattrape.

Quatre jours passent et l’homme brun portant le noir de son maître, descend de son cheval, meurtrissant la terre de ses bottes, posant son regard bleu nuit sur une plume blanche qui semble s’envoler vers d’autres horizons. Bien que le Gouape ne lui a jamais transmis l’existence d’une enfant en compagnie de la dicte Sauveuse de son Altesse Impérial, le messager est certain d’être devant le bon portillon qui se ferme sur un jardinet. S’approchant de celui-ci, pli scellé en main, il pénètre la propriété privée, et hausse la voix pour les déranger.

« Madame Sève de Rouen un pli pour vous de son Altesse Impérial Seth de Sparte, je dois vous le remettre en privé et rester à vos côtés jusqu’à ce que vous donniez une réponse. »

Un sourire de voleur aux dents, il lui tend le bras vide, montrant la porte de la maisonnée.

« Faites-moi entrer à la fraicheur, l’enfant attendra dehors. »

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