Sedka
Pourquoi elles bougonnent toujours nos poules dis? Elles sont pas heureuses avec nous? Ça existe des poules pimpantes tu crois?
Eh bien si.. sauf qu'on ne les voit jamais sourire.. tu penses bien.. avec leur bec, sinon on verrait leurs dents!
Puis ce fut la débandade. Maggie, bras tendus devant elle, courait derrière les poules qui tentaient d'échapper à l'agresseur en voletant, laissant échapper quelques plumes. Le tout sans cesser de parler. C'était magistral.
Je fus prise d'une crise de rire sans précédent, m'arrachant même quelques larmes.
Une fois le calme revenu, Maggie rapporta fièrement sa récolte. Je passai une main dans ses boucles brunes désordonnées par la course folle, y retirant une petite plume duveteuse qui s'y était accrochée. Je secouai la tête en tentant d'étouffer mes rires.
Bé quoi?! Toutes les méthodes sont bonnes non? J'ai l'uf qu'il nous manquait!
Oui, Maggie, toutes les méthodes sont bonnes du moment que tu puisses récuperer l'oeuf sans te faire piquer par le bec pointu de la pondeuse!
La gamine se tourna vers les pondeuses multidentées et donc potentiellement assassines avec méfiance. Vaut mieux les garder à l'oeil dans ce cas! pensa-t-elle.
Tenant les oeufs dans ma paume, les phalanges à peine repliées pour ne pas les briser, je retournai dans notre demeure où nous allions , enfin, démarrer la confection de la pâte à crêpes.
Nous en étions là quand un homme vêtu de noir se présente au portillon.
Tant de tintamarre aura couvert le bruit des sabots puis des bottes pour que je ne l'entende arriver. Un peu surprise par l'apparition soudaine, je plisse les paupières. Mon premier réflexe est de ramener Maggie derrière moi. Désarmée, je n'ai que, pour seul moyen de défense, de pauvres oeufs que je tiens toujours en ma dextre.
« Madame Sève de Rouen un pli pour vous de son Altesse Impérial Seth de Sparte, je dois vous le remettre en privé et rester à vos côtés jusquà ce que vous donniez une réponse. »
Un sourire de voleur aux dents, il lui tend le bras vide, montrant la porte de la maisonnée.
« Faites-moi entrer à la fraicheur, lenfant attendra dehors. »
Le faire entrer... les hommes ne doutent de rien. Il ne me fallut que quelques secondes pour analyser la situation. Je souris, désarmante, du moins je l'éspèrais. M'agenouillant devant Maggie, je lui pris les mains et la fixant sans ciller je lui prononçai ces quelques mots, d'une voix qui se voulait sans doute plus aiguë que je ne l'aurais souhaité, trahissant un léger mal-être.
Ma puce, tu vas rentrer rejoindre Hildegarde dans la maison. J'arrive...
Et de lui faire faire demi tour dans l'instant en la prenant par les épaules, et de la pousser doucement vers la porte Puis me relevant , je me tournai vers le lascar. Comme si j'étais femme à laisser rentrer n'importe qui chez moi...
Tout messager de Sparte que vous puissiez être, je n'ai pas d'ordre à recevoir de vous. Partant de ce principe c'est donc ici que je vais vous recevoir et si l'envie m'en prend, il est POSSIBLE que je vous reçoive en ma demeure. En attendant, vous pouvez avancer et attendre sa ge ment que j'ai fini de lire la missive.
Tendant la main, je m'empare alors de la missive cachetée. Je brise le sceau, déroule le parchemin et le parcours en fronçant les sourcils. Clair, net et précis. Sethesque, et si ce mot n'existe pas , je l'invente ex abrupto. Le regard s'accroche sur ses pattes de mouche, la peur laisse place à l'émotion.
Bien... Regardez moi à présent. Vous vous désarmez dans ce jardin. Quand ce sera fait, je vous laisserai entrer, vous prendrez place sur un banc et y resterez jusqu'à ce que j'ai fini. Je vais lui répondre de suite puisque vous attendez cela pour repartir.
Le parchemin serré entre les phalanges, je fais demi tour, entre dans la maison. Les émeraudes balayant la pièce. Maggie avait parfaitement compris et s'était réfugiée dans la pièce attenante où Hidelgarde était rangée.
Je me dirige vers mon bureau, en sors un parchemin et m'installe confortablement pour concocter ma réponse. Je suis fébrile tandis que les mots se couchent sur le vélin. La gorge est nouée et la plume , comprimée entre le pouce et l'index, tremble un peu.
Le messager entre enfin, m'interrompant dans cet exercice. Je tourne la tête pour l'observer un instant. Puis je reprends l'écriture.
Seth,
Qu'il est bon de te lire, même si ce ne sont que quelques lignes, et que le ton est plus solennel que je ne le voudrais.
Je me porte comme un charme, Maggie aussi , je te remercie de prendre de nos nouvelles. Cela me va droit au cur, tu t'en doutes.
Comment se passe ta vie de château? Je n'ai aucune crainte, tu as dû t'adapter sans délai.
Je vais t'épargner la fastidieuse théorie sur les différentes lunes qui ont pu passer depuis notre dernière rencontre et la réponse à ta question se trouve dans le petit écrin de velours pourpre que je joins à cette missive.
Je suis sûre que tu vas comprendre le message.
Nous nous reverrons bientôt pour peu que tu veuilles constater le résultat par toi même. Il est des choses qui ne restent pas invisibles éternellement.
je t'embrasse et n'oublie rien.
La plume est déposée. Tandis que l'encre sèche, je me lève et me dirige vers le panier posé sur la table. Mes phalanges s'enfoncent alors au milieu des petites billes de bois brunes qui roulent entre mes doigts dans un bruit léger, un sourire laconique au messager qui attend patiemment.J'en saisi une et retournant à mon bureau, la glisse dans le petit écrin prévu à cet effet. Les cordons sont serrés, le parchemin est roulé. Et pour être sûre que personne ne puisse lire avant Seth le contenu de la missive, j'appose un cachet de cire sur les rubans en les collant sur le rouleau. Les deux deviennent alors inséparables.
Je me poste devant le messager, lui tendant l'ensemble.
Je vous remercie de bien vouloir remettre ceci à votre...maît.. à Seth. En mains propres et à nul autre. Vous désirez boire quelque chose avant de partir?
Je souris. La Noisette est dans l'écrin.
Eh bien si.. sauf qu'on ne les voit jamais sourire.. tu penses bien.. avec leur bec, sinon on verrait leurs dents!
Puis ce fut la débandade. Maggie, bras tendus devant elle, courait derrière les poules qui tentaient d'échapper à l'agresseur en voletant, laissant échapper quelques plumes. Le tout sans cesser de parler. C'était magistral.
Je fus prise d'une crise de rire sans précédent, m'arrachant même quelques larmes.
Une fois le calme revenu, Maggie rapporta fièrement sa récolte. Je passai une main dans ses boucles brunes désordonnées par la course folle, y retirant une petite plume duveteuse qui s'y était accrochée. Je secouai la tête en tentant d'étouffer mes rires.
Bé quoi?! Toutes les méthodes sont bonnes non? J'ai l'uf qu'il nous manquait!
Oui, Maggie, toutes les méthodes sont bonnes du moment que tu puisses récuperer l'oeuf sans te faire piquer par le bec pointu de la pondeuse!
La gamine se tourna vers les pondeuses multidentées et donc potentiellement assassines avec méfiance. Vaut mieux les garder à l'oeil dans ce cas! pensa-t-elle.
Tenant les oeufs dans ma paume, les phalanges à peine repliées pour ne pas les briser, je retournai dans notre demeure où nous allions , enfin, démarrer la confection de la pâte à crêpes.
Nous en étions là quand un homme vêtu de noir se présente au portillon.
Tant de tintamarre aura couvert le bruit des sabots puis des bottes pour que je ne l'entende arriver. Un peu surprise par l'apparition soudaine, je plisse les paupières. Mon premier réflexe est de ramener Maggie derrière moi. Désarmée, je n'ai que, pour seul moyen de défense, de pauvres oeufs que je tiens toujours en ma dextre.
« Madame Sève de Rouen un pli pour vous de son Altesse Impérial Seth de Sparte, je dois vous le remettre en privé et rester à vos côtés jusquà ce que vous donniez une réponse. »
Un sourire de voleur aux dents, il lui tend le bras vide, montrant la porte de la maisonnée.
« Faites-moi entrer à la fraicheur, lenfant attendra dehors. »
Le faire entrer... les hommes ne doutent de rien. Il ne me fallut que quelques secondes pour analyser la situation. Je souris, désarmante, du moins je l'éspèrais. M'agenouillant devant Maggie, je lui pris les mains et la fixant sans ciller je lui prononçai ces quelques mots, d'une voix qui se voulait sans doute plus aiguë que je ne l'aurais souhaité, trahissant un léger mal-être.
Ma puce, tu vas rentrer rejoindre Hildegarde dans la maison. J'arrive...
Et de lui faire faire demi tour dans l'instant en la prenant par les épaules, et de la pousser doucement vers la porte Puis me relevant , je me tournai vers le lascar. Comme si j'étais femme à laisser rentrer n'importe qui chez moi...
Tout messager de Sparte que vous puissiez être, je n'ai pas d'ordre à recevoir de vous. Partant de ce principe c'est donc ici que je vais vous recevoir et si l'envie m'en prend, il est POSSIBLE que je vous reçoive en ma demeure. En attendant, vous pouvez avancer et attendre sa ge ment que j'ai fini de lire la missive.
Tendant la main, je m'empare alors de la missive cachetée. Je brise le sceau, déroule le parchemin et le parcours en fronçant les sourcils. Clair, net et précis. Sethesque, et si ce mot n'existe pas , je l'invente ex abrupto. Le regard s'accroche sur ses pattes de mouche, la peur laisse place à l'émotion.
Bien... Regardez moi à présent. Vous vous désarmez dans ce jardin. Quand ce sera fait, je vous laisserai entrer, vous prendrez place sur un banc et y resterez jusqu'à ce que j'ai fini. Je vais lui répondre de suite puisque vous attendez cela pour repartir.
Le parchemin serré entre les phalanges, je fais demi tour, entre dans la maison. Les émeraudes balayant la pièce. Maggie avait parfaitement compris et s'était réfugiée dans la pièce attenante où Hidelgarde était rangée.
Je me dirige vers mon bureau, en sors un parchemin et m'installe confortablement pour concocter ma réponse. Je suis fébrile tandis que les mots se couchent sur le vélin. La gorge est nouée et la plume , comprimée entre le pouce et l'index, tremble un peu.
Le messager entre enfin, m'interrompant dans cet exercice. Je tourne la tête pour l'observer un instant. Puis je reprends l'écriture.
Seth,
Qu'il est bon de te lire, même si ce ne sont que quelques lignes, et que le ton est plus solennel que je ne le voudrais.
Je me porte comme un charme, Maggie aussi , je te remercie de prendre de nos nouvelles. Cela me va droit au cur, tu t'en doutes.
Comment se passe ta vie de château? Je n'ai aucune crainte, tu as dû t'adapter sans délai.
Je vais t'épargner la fastidieuse théorie sur les différentes lunes qui ont pu passer depuis notre dernière rencontre et la réponse à ta question se trouve dans le petit écrin de velours pourpre que je joins à cette missive.
Je suis sûre que tu vas comprendre le message.
Nous nous reverrons bientôt pour peu que tu veuilles constater le résultat par toi même. Il est des choses qui ne restent pas invisibles éternellement.
je t'embrasse et n'oublie rien.
La plume est déposée. Tandis que l'encre sèche, je me lève et me dirige vers le panier posé sur la table. Mes phalanges s'enfoncent alors au milieu des petites billes de bois brunes qui roulent entre mes doigts dans un bruit léger, un sourire laconique au messager qui attend patiemment.J'en saisi une et retournant à mon bureau, la glisse dans le petit écrin prévu à cet effet. Les cordons sont serrés, le parchemin est roulé. Et pour être sûre que personne ne puisse lire avant Seth le contenu de la missive, j'appose un cachet de cire sur les rubans en les collant sur le rouleau. Les deux deviennent alors inséparables.
Je me poste devant le messager, lui tendant l'ensemble.
Je vous remercie de bien vouloir remettre ceci à votre...maît.. à Seth. En mains propres et à nul autre. Vous désirez boire quelque chose avant de partir?
Je souris. La Noisette est dans l'écrin.
Ecrit à quatre mains.
Maggie
Sève- Sedka
Maggie
Sève- Sedka