Charlotine
Genève. La taverne Républicaine
Une après midi helvète, comme je les aime. Tranquille, installée à une table de la taverne, je suis plongée dans mes parchemins, plume à la main. Je me suis prise de passion pour les études en théologie et j'ai beaucoup de mal à m'en détacher. Même quand nous partons en balade, il faut que j'apporte avec moi certains cours pour ne pas perdre la moindre occasion d'apprendre. Une tisane à la main, je souffle sur la vapeur qui s'échappe et je regarde la fumée faire des dessins étranges dans le vide.
Je souris. Je suis bien. Aurais je définitivement trouvé terre de sérénité? J'ose le croire. Tout y est réuni pour que je sois comblée de bonheur nonobstant les contrariétés de la vie de tout les jours que l'on a vite fait de balayer du revers de la main. Non, vraiment, mes journées sont riches, mes nuits sont douces et mon entourage ... hors du commun. Inconsciemment, je touche mon bras, il est encore entouré du bandage permettant la cicatrisation de la marque qui vient de m'unir définitivement à eux.
Et mon passé dans tout ça? oublié, enfoui au plus profond de mon âme. Oublié cette vie à la limite de la luxure et de la débauche, oublié ces hommes qui se sont confiés à moi sans savoir à qui ils avaient à faire, oublié ce sang qui a coulé sur mes mains, oublié Sergeï. Plus de cauchemars, plus de coup dil dans mon dos pour voir si une âme indésirable ne se trouve pas derrière. C'est un peu comme si en changeant de route, tout ça était resté sur le bas côté, ou même tombé dans le fossé.
Je ne gardais que le positif. Les moments heureux en famille, le sourire de Métanie, la douce sensation du tissu que je transportais avec mon père ou encore la bonne odeur des aromates quand ma mère cuisinait. Même si tout ça était loin, très loin même, j'avais l'impression que mes sens avaient tout garder en mémoire. Même la perte de tous ces êtres chers n'était plus un fardeau à porter. Je savais maintenant qu'ils étaient partis selon la volonté de Déos et qu'il aurait décidé de leur sort. J'étais même persuadée que ma petite sur ne pouvait être montée qu'au jardin des délices. Elle était un ange, un ange dont le corps avait été souillé, mais dont l'âme était restée pure jusqu'à la dernière seconde.
Je bois une gorgée de tisane. Oui, je suis bien.
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Une après midi helvète, comme je les aime. Tranquille, installée à une table de la taverne, je suis plongée dans mes parchemins, plume à la main. Je me suis prise de passion pour les études en théologie et j'ai beaucoup de mal à m'en détacher. Même quand nous partons en balade, il faut que j'apporte avec moi certains cours pour ne pas perdre la moindre occasion d'apprendre. Une tisane à la main, je souffle sur la vapeur qui s'échappe et je regarde la fumée faire des dessins étranges dans le vide.
Je souris. Je suis bien. Aurais je définitivement trouvé terre de sérénité? J'ose le croire. Tout y est réuni pour que je sois comblée de bonheur nonobstant les contrariétés de la vie de tout les jours que l'on a vite fait de balayer du revers de la main. Non, vraiment, mes journées sont riches, mes nuits sont douces et mon entourage ... hors du commun. Inconsciemment, je touche mon bras, il est encore entouré du bandage permettant la cicatrisation de la marque qui vient de m'unir définitivement à eux.
Et mon passé dans tout ça? oublié, enfoui au plus profond de mon âme. Oublié cette vie à la limite de la luxure et de la débauche, oublié ces hommes qui se sont confiés à moi sans savoir à qui ils avaient à faire, oublié ce sang qui a coulé sur mes mains, oublié Sergeï. Plus de cauchemars, plus de coup dil dans mon dos pour voir si une âme indésirable ne se trouve pas derrière. C'est un peu comme si en changeant de route, tout ça était resté sur le bas côté, ou même tombé dans le fossé.
Je ne gardais que le positif. Les moments heureux en famille, le sourire de Métanie, la douce sensation du tissu que je transportais avec mon père ou encore la bonne odeur des aromates quand ma mère cuisinait. Même si tout ça était loin, très loin même, j'avais l'impression que mes sens avaient tout garder en mémoire. Même la perte de tous ces êtres chers n'était plus un fardeau à porter. Je savais maintenant qu'ils étaient partis selon la volonté de Déos et qu'il aurait décidé de leur sort. J'étais même persuadée que ma petite sur ne pouvait être montée qu'au jardin des délices. Elle était un ange, un ange dont le corps avait été souillé, mais dont l'âme était restée pure jusqu'à la dernière seconde.
Je bois une gorgée de tisane. Oui, je suis bien.
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