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[RP] On le sentira pas passer, vous verrez !

Ellya
Ce ne sont qu'une centaine de jours de marche en prévision, après tout..!

Devant le regard consterné de ceux qui allaient goûter à l'expérience du pèlerinage jusqu'à Alexandrie, Ellya continua à plaider sa cause.

Vous reviendrez avec des mollets en béton !
Et riches ! Bon... Peut-être pas riches matériellement si on se fait poutrer en cours de route, mais riches de... Bah, vous en aurez eu plein la vue, quand même, quoi ! C'est pas tout le monde qui pèlerine comme ça.


Elle ne leur avait pas encore parlé de la partie où ils allaient tous se déchausser. Il n'était pas question de déballer toutes les joyeusetés dès le départ.
Elle étala une carte offerte par Antoynette sur la table devant laquelle ils se tenaient tous.




Regardez. J'ai tracé les différents chemins possibles. Impressionnés, hein! Me suis dit qu'on pourrait faire une halte à Marseille, à l'aller, si jamais un bateau part là-bas. Qui ne tente rien n'a rien! Sinon, on bifurquera vers le Royaume de Venise. Il parait que ce ne sont pas des gens faciles, il faudra montrer patte blanche... Ou se cacher. On fera au mieux.
Alors? Alors!

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Watelse
Sa mère, il la connaissait depuis très peu de temps. Pourtant, en l'écoutant déblatérer avec un enthousiasme exagéré les bienfaits des voyages, il ne put que se dire : "ma mère est une illuminée".
Lorsque, entre deux messes, Soeur Ellya leur avait fait part à son père et lui son prochain départ vers Alexandrie, il n'avait pu réprimer son soulagement : elle serait bientôt loin et si le destin le voulait bien , elle crèverait en route.

Cependant, son père, Georges Léonard Watelse ne fut pas de cette avis. Lors d'une discussion animée cette même journée, il imposa à Juste sa vision : suivre Ellya dans son périple et creuser sa tombe à Alexandrie. Et si ce chemin pouvait devenir son chemin de croix, son chemln vers l'Enfer lunaire.... Ricanement sinistre du paternel. Juste-Parfait, lui s'était fait une raison : voir le monde, l'aventure, tout ça tout ça... Seule la proximité d'Ellya le troublait et provoquait chez lui des montées de hargne qu'il peinait à contrôler. Même la jeune Soeur Sybille, qui finalement n'était pas si imbuvable, n'arrivait pas à le divertir.


Mère, votre esprit d'aventure gagne nos coeurs, j'en suis certain, mais... nos orteils nous font souffrir d'avance. Ne devrions-nous pas acheter quelques mulets..?
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Fils du feu Maitre orfèvre Georges L. Watelse et de la nonne Ellya de la Duranxie
Ellya
Mais c'est bien sûr! Des mulets! Qui porterait nos affaires sinon?

Ah que son fils parlait bien. Que son fils semblait intelligent! Elle parviendrait peut-être même à l'aimer, un jour.

Répartissons-nous les achats. Fils, allez nous trouver deux ou trois beaux ânes avec votre...

La Duranxie jeta un regard perplexe à la vieille folle aux cheveux rouges qui accompagnait son fiston où qu'il aille.

... Amie.
Sashah? Je vous laisse nous trouver quelques vêtements. Il paraît qu'il fait très chaud là-bas et très froid en même temps. Bon, je vous avoue que ça semble louche, mais dans le doute.
Gerei? Préparez des documents argumentant que nous sommes gentils et non armés. Si on se fait tuer en cours de route, ce sera de votre faute, d'ailleurs.
Quant à moi, je vais me charger des vivres!


Elle applaudit, toute seule, fière d'elle.

Magnifique! Merveilleux! Retrouvons-nous ici dans trois jours avec tout cela. Que c'est enthousiasmant!
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Sashah
Sashah c'était elle, bah oui bien sur qui d'autre ? Elle était venue pour la toute première réunion de préparation de leur voyage. Avait lancé un "Bonjour tout le monde joyeux" s'était présentée au jeune homme inconnu...

- Sashah de Castelcerf, Dame de Fontandreau, enchantée ou pas, l'avenir nous le dira....


Sourit avec malice et avait regardé la carte avec horreur.

Hein ???? C'est si loin ???? Non mais si on va à pied jusque là bas, nous n'aurons plus que des moignons au dessous du genoux !

Effarant ils reviendraient desséchés, ridés, assoiffés, fatigués, fauchés, tannés par le soleil, déprimés, enfin tout ce qui est affreux se finissant par é...

- Vous avez prévu de l'eau ? Et ce désert il ne sera pas trop ensablé j'espère ? Y aller en ânes ? Pourquoi pas à cheval ? Qui portera nos malles de voyages ? Vous avez prévu un éventeur pour nous éventer si le soleil tape de trop ? On dormira dans quelles auberges ? Parce que je comprends que vous vouliez péleriner, mais avec un minimum de confort quand même.

Non mais parce que forcément la Castelcerf elle s'était habituée au grand luxe, à fréquenter des nobles, des princes, un roi et un fils de roi, à posséder une Ile même de Vaches. Tout ça ne l'aidait pas à envisager un pèlerinage à baguenauder sur les routes comme des gueux, le museau plein de poussière et à moitié déguenillée. Ah ça non ! Son père ne l'aurait pas voulu chiffonner et ne ressemblant à rien.


Des vêtements froids et chauds vous dites ? Je prévois une vingtaine de malles par personne, ce sera le minimum à avoir si nous voulons nous changer régulièrement. Je m'en occupe entendu.
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♦ l'Ile aux Vaches ♦
Watelse
Citation:
Sashah de Castelcerf, Dame de Fontandreau,...

Sa mère en connaissait du beau monde! Juste-Parfait Watelse soudainement ne se sentait plus à sa place. Il n'avait jamais vu une grande dame (à part son père travesti en "grande et grosse" matronne) de qualité (là où son père singeait une femme vulgaire).
Oui l'avenir nous apprendrait si le jeune Watelse apprécierait plus la compagnie des femmes que son père. Pour le moment, il ne songeait qu'à appliquer les formules de flatteries que son père lui avait apprises :


Je ne suis certainement pas digne d'être en votre présence, mais mon âme est plein d'espoir d'arriver à vous complaire durant ce long périple.

Puis abaissant la tête faussement humble :

Juste-Parfait Watelse, fils de la révérende Soeur Ellya et de feu le fantastique Maitre Watelse. Je serai votre serviteur sincère jusqu'à Alexandrie et au-delà.


Cependant, il eut moins d'effet que son père autrefois sur la gente féminine car déjà la noble dame s'intéressait plus aux mulets et autres potentiels désagréments du voyage, qu'à lui. Un regard vers son père, qui avait insisté pour assister à la réunion. Toujours affublé d'une robe rouge criard et d'une perruque assortie, le vieil homme n'avait encore pas ouvert le bec. En son fort intérieur, Juste-Parfait oscillait entre l'envie que son père le félicitât de si bien palabrer et le sentiment de soulagement que Georges Léonard Watelse ne se fisse pas remarquer par des grandiloquences habituelles.
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Fils du feu Maitre orfèvre Georges L. Watelse et de la nonne Ellya de la Duranxie
Georges_l_watelse



Georges Léonard Watelse, sous sa perruque de bouclettes rousses, avait la tête un peu ailleurs. Oui, il était l'homme qui avait poussé son fils à accepter le voyage. Oui, il était celui qui égrainait cette envie de vengeance dans le coeur pur de sa progéniture. Oui, il était celui qui voudrait un jour découper sa femme Ellya en morceaux et les transformer en hosties pour que chaque croyant grignote un peu de sa putride chair.

"Feu" Maitre Watelse s'était donc assis à côté de son fils, peu fier de son déguisement : sous les traits de Paondora Nescafet, voyante aussi expérimentée qu'âgée, aux goûts vestimentaire douteux, personne n'avait encore levé la supercherie.

Oui, son esprit était pourtant ailleurs, vers son atelier d'orfèvre qui devait rouvrir ces prochains jours. En partant vers Alexandrie, il espérait que Maitre Firmin, son fidèle apprenti et compagnon devenu Maitre, suffirait à faire tourner boutique. Car sans lui - Maitre Georges Léonard Watelse - l'orfèvrerie ne pouvait que péricliter. Il était le roi du Paon de Gascogne!

Le roi des Paons ne prêtait guère attention à la femelitude qui emplissait les lieux. Il snoba purement et simplement la Dame de Castelcerf, et préféra singer dans l'ombre les mimiques de sa femme. Cela était bien plus gratifiant pour le coeur du vieil homme.

Cependant, son coeur ne put s'empêcher de rosir de plaisir et la Paondora virile bomba le torse de fierté quand son fils déblatéra les platitudes qu'il lui avait enseignée pour faire se pâmer les dindes. Oui, Juste-Parfait serait son digne fiston! Oui, fils, fais leur avaler des louanges peu sincères à leur étouffer le gosier à ces femelles déplumées!

Mais comme d'habitude, Georges Léonard Watelse ne pouvait pas être parmi la foule sans se faire remarquer et souhaitant par dessus tout créer le chaos dans cette assemblée trop calme et pieuse à son goût. Aussi, prit il un air possédé et inspiré par quelques obscures esprits, et, se portant le dos de sa main au front, joua à fond son rôle de voyante. Se levant d'une poussée :


Ahhhhh que vois-je? Ô esprits et saints, parlez à Paondora...

Et changeant sa voix, plus pointue encore que d'habitude, la crapule continua :

Chargé de vingt mules, et deux chevaux, hommes et homelettes partirent au lointain. L'une d'elles tomba sur son arrière train, une autre attrapera boutons et poils sous les aisselles, que vois-je? que VOIS-JE? Ouuiiii, j'entends les esprits : une autre affamée mangera la crotte de son destrier, une pieuse perdra ses cheveux, une pélerine perdra un doigt en voulant nourrir Soeur Ellya... ô, et Soeur Ellya va mourir en chemin!

Et de terminer, imperturbable, fier comme un paon de sa mascarade et de la peur qu'il voulait susciter:


Soulagement certain : aux hommes il n'arrivera rien!


A cette dernière prédiction, il feint de tomber dans les pommes.
Ellya
Heu... Sashah... Comment vous dire...

Au-delà de la forme, elle manqua de temps pour annoncer à la Gasconne qu'un pèlerinage, c'était un chemin de croix et qu'il ne devait pas se faire dans le confort: Juste la prit de court. Quand il ouvrait la bouche, son coeur se serrait toujours. Ses mots étaient doux, mais ils respiraient quelque chose dont elle ne trouvait ni le nom ni l'origine. Elle n'était pas à l'aise en sa présence, et peu heureuse, au demeurant, à l'idée de partager autant de jours à ses côtés.
Mais il fallait faire bonne figure. Encore et toujours.

Elle s'apprêtait à reprendre la parole pour rediriger la discussion vers Alexandrie quand la vieille folle de son fils se mit à psalmodier comme la Pythie des païens. D'abord, Ellya se contenta d'un regard courroucé: que la charlatan aille débiter ses mensonges ailleurs! Pourtant, à la fin du court monologue, elle était devenue pâle. Blanche comme la mort. "Ellya va mourir en chemin".
Son clair regard se posa sur la femme à perruque.

Comment savait-elle?

Car la Cistercienne ne craignait pas qu'on lui prédise sa mort: elle était convaincue que c'était impossible.
Mais là... Ellya comptait mourir. Allait mourir. Elle le savait et, hormis Sibylle et Antoynette, n'en avait parlé à personne, de cette falaise du haut de laquelle elle comptait se jeter pour entrevoir le Créateur et, s'Il le voulait, renaître.
Elle ne pouvait toutefois pas avoir inventé une telle chose, la Paondora.

Cela ne pouvait signifier qu'une chose: elle était habituée par le Sans Nom, car seuls les possédés savaient ces choses du futur et du passé.

Ellya se signa, ne faisant pas même mine d'aider à relever la vieille.
Une démone dans leurs rangs?
Qu'à cela ne tienne! Elle avait vu faire un exorciste, une fois. Elle n'aurait qu'à appliquer les mêmes méthodes durant le pèlerinage... Ou presque.

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Sashah
Sashah pencha la tête sur le côté à l'écoute de Soeur Ellya, quand le presque homme Juste-Parfait se montra divin. Il serait un bel homme à n'en pas douter. Il avait hérité des traits fins de sa mère, et non des traits disgracieux de son père. Surement était-il pourvu d'un héritage physique d'un aïeul bien fait. Elle lui sourit, il s'essayait à la flatterie avec brio.

Elle allait lui répondre quand une femme qu'elle n'avait pas vu de prime abord se mit à sortir des stupidité aussi conséquentes que son gros nez. Elle avait tressaillit à l'éclat de voix, se disant qu'elle devait être insignifiante pour qu'elle ne la vit pas en arrivant. A présent qu'elle posait les yeux sur la créature aux cheveux d'un rouge profond, elle ne voyait plus qu'elle.

Une actrice ? Non les acteurs étaient meilleurs comédiens ! Une voyante ? Elle ne croyait guère à ses simagrées qui n'avaient pour but qu'effrayer les pigeons qui payaient pour savoir ce qu'Aristote lui même ne savait pas. Un chaperon ? Oui c'était surement le chaperon du fils. Elles sont toujours vieilles filles, laides et ont le coeur aussi secs que des figues séchées.

Et à mesure qu'elle pensait, elle mesura l'ampleur des horreurs dites.


Chargé de vingt mules, et deux chevaux, hommes et homelettes partirent au lointain. L'une d'elles tomba sur son arrière train, une autre attrapera boutons et poils sous les aisselles, que vois-je? que VOIS-JE? Ouuiiii, j'entends les esprits : une autre affamée mangera la crotte de son destrier, une pieuse perdra ses cheveux, une pélerine perdra un doigt en voulant nourrir Soeur Ellya... ô, et Soeur Ellya va mourir en chemin!

Bon celle qui tombe sur le fessard c'était elle, les poils et boutons bah facile c'est la chaperonne, une anesse mangera les excréments d'une de ses copine, la chaperonne paumera sa perruque et un doigt, restait la mort de Soeur Ellya !

Ce ne fut pas un geste de bonté qui colla une baffe à la perruque rouge, mais plutôt l'insinuation de la mort de celle qu'elle admirait depuis des années, Ellya ! Et la gifle sonna flasque sur le visage de "La Guigne". Penchée au dessus de la perruquée elle la faisait revenir à elle :


- Eh Oh Ma Dame, revenez à vous ! Vous avez eu un accès de fièvre je crois. Vous souffrez surement de la perte de féminité dont souffre les vieilles femmes. Ca leur donne des bouffées de chaleur telles qu'elles en délirent et empoisonnent. Vous allez mieux ?[/i]
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♦ l'Ile aux Vaches ♦
Watelse
La main sur les yeux, Juste-Parfait n'osait plus regarder le spectacle qui s'offrait devant tous les futurs pèlerins. Pourquoi...? Mais pourquoi? Pourquoi fallait-il que son père se mette sans cesse en spectacle? Ne devaient-ils pas faire profil bas jusqu'à ce qu'il puisse faire payer Ellya?
Les yeux ronds d'effroi Juste-Parfait nota qu'une des jambes non épilées de son paternel dépassait des jupons. D'un saut, il écarte la Castelcerf et s'interpose :


Dame, n'approchez plus, cette dame a un jour bu une fiole qui la fait délirer de sorte qu'elle parle parfois aux Saints hommes et femmes qui nous surplombent. Cependant, elle peut se débattre et détériorer votre jolie faciès par un joli coup de son poing...


A cet instant, Juste-Parfait avait une réelle envie de corriger le visage de son père. Dans quelle périlleuse situation les mettait-il tout deux.

... et parfois il.. elle vomit. Damoiselle Paondora pourrait tacher vos atours et que serait ce pèlerinage si nous devions nous passer de la vue de cette robe si flatteuse à votre silhouette...

Non, vraiment, son père méritait une baffe. Plus les minutes passaient et plus il lui semblait que ce pèlerinage était une erreur. Sa mère l'ayant lâchement abandonné à la naissance à d'inconnus spinozistes, valait elle finalement qu'il lui sacrifia une seule pensée - fut t'elle mauvaise - et ses efforts de vengeance?


... Mère, peut-être devrions-nous reporter cette aventure à .. la Saint-Glinglin, étant données ces funestes prédictions.

Si son père voulait achever son épouse, il pourrait tout aussi bien l'écharper dans le Royaume de France.
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Fils du feu Maitre orfèvre Georges L. Watelse et de la nonne Ellya de la Duranxie
Gerei
Gerei écoutait les différents échanges le visage éclairé par un grand sourire.

Un voyage bien trop long, une issue incertaine, des morts probables, il n'en fallait pas plus pour ravir Gerei.
C'était exactement le genre d'aventures où il aimait mettre les pieds.

Partir avec Sashah était une chose évidente et simple. Sa compagnie lui était toujours agréable.

Ellya, il ne la connaissait que peu. S'il avait eu quelques difficultés au début avec ce besoin incessant qu'elle a de parler, mais il avait fini par trouver une solution en la laisser parler seule. Il faisait comme s'il ne l'entendait pas. Attitude qu'il reconnaissait être très lâche, mais l'auto-critique lui étant indolore, il n'en avait cure.

Quant au deux inconnus, il était en phase d'observation.
Il les étudiait suivant ses critères.

Le fils était en age de se battre, mais surtout encore en age d'être battu. L'étrange femme quant à elle était plus mystérieuse et demandait une analyse plus poussée.

Bien que Gerei ait toujours eu un faible pour les rousses, celle là le laissait de marbre. Son age et son physique ingrat n'avait rien à voir avec cela. Il avait l'habitude de sentir chez les femmes un petit quelque chose qui là n'était pas où n'était plus.

Vint la prédiction. Mais comme toujours cela restait compliqué, sans queue ni tête et si cela parlait clairement de la mort d'Ellya, Gerei n'en fut aucunement affecté.
Non pas qu'il n'aimait pas sœur Ellya, mais comme la plupart des gens du royaume, il pensait d'abord à lui et comme la rousse avait été également très clair sur l'avenir des hommes de l'expédition, il n'avait rien à craindre.

Quand le fils émis l'hypothèse de reporter le voyage, il ne put se retenir.


Reporter cette aventure, mais vous n'y pensez pas. Soeur Ellya nous bassine depuis des mois avec. Même Sashah s'y est mis et ne parle plus que de ça. Tout est prêt et nous resterions là à attendre quoi? Qu'aristote débarque en personne avec deux petites ailes dans le dos comme un gros moustique pour nous y conduire par la main ?

Non, l'avenir n'a rien à voir avec le présent. Il n'y a qu'a rester dans le présent et on aura pas de soucis.


Moyennement convaincu de son explication. Gerei préféra se replonger dans ses papiers à la recherche de ses modèles de laisser-passer.
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Sashah
Elle s'était poussée, pas vraiment le choix, le jeune Watelse voulant s'occuper de la matrone. Il fallait dire qu'après son explication, elle retint une grimace et céda sa place avec grâce, ne se faisant pas prier. Mais les propos du fils concernant l'annulation du voyage la déconcerta.

Devait on croire "La Guigne Rouge" affalée qui semblait ne pas vouloir se relever de sa posture avachie ? Elle allait surement leur porter la poisse, à coup sur. Mais devait on remettre le pèlerinage en question pour autant ?

Les propos de Gerei lui donnèrent un air de carpe sortie des eaux. Elle ouvrit la bouche, la referma, la ré-ouvrit l'index en l'air, puis la referma résignée.


Même Sashah s'y est mis et ne parle plus que de ça.

Mais euh ! Nooonnn pas que de ça ? Si ? Elle ne parlait que de ça ? Elle sentit le rouge lui monter aux joues, voilà qu'elle rabâchait donc, quelle horreur. Bon comparer Aristote à un moustique n'allait pas plaire à soeur Ellya.

Puis la déduction qu'il fit la laissa perplexe :


Non, l'avenir n'a rien à voir avec le présent. Il n'y a qu'a rester dans le présent et on aura pas de soucis.


Que répondre à ça ? Rien bien évidemment mais c'était du Gerei aussi !

Comme si c'était important, elle trouva bon d'ajouter :


- Ah au fait Sire Moustache viendra et je suppose que Roger aussi non ?

Oui non mais.... parce que tout le monde savait qu'un pèlerinage sans chat ni cochon n'en serait forcément pas un !

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♦ l'Ile aux Vaches ♦
Georges_l_watelse




De l'air! De l'air! Le Watelse s'évente comme une diablesse qui aurait ses bouffée de chaleur. Penché au-dessus de lui, son fils qui disait des sotises. Retarder le départ vers Alexandrie?! Serait-il possible que son fils ait peu de jugeote? Sans voyage comment perdre Ellya en cours de route au détour d'un chemin? Comment la noyer dans quelconque mer? Comment la pousser à bas de son baudet pour qu'elle se fracasse le crane contre les cailloux? Comment la vendre à un marchand d'Alexandrie contre deux chameaux (la nonne n'en valait même pas trois, le Maitre s'était renseigné)?

Oooooooh... Ma tête.....


Mais déjà vivement il se relève, sa grande moumoute rouge toujours en place et ses épaules larges égayées de dentelettes vermillonnes. Sa Personne se devait de soutenir le seul mâle de l'assemblée dans sa démarche pieuse. Il donne discrètement un coup du bout de sa canne sur le pied de son fils en guise de réprimande et claironne d'une voix désagréable aux tympans :


Je plussoie, je plussoie... Paondora Nescafet plussoie ce messire qui parle bien et qui a l'allure bien virile! Le futur reste le futur et sera ce que nous en ferons. Et une destinée funeste est toujours une destinée.

Regardant de côté la nonnette toujours muette :


Après tout, tout le monde ici bas doit mourir, n'est-ce pas, Mère Ellya? Parfois de mort naturelle, et parfois avec un petit coup de pouce du "destin"... Oui, tous nous devons mourir. Et seuls les phoenix et les paons ont droit de renaitre!

Quand partons nous? C'est que Dame Sasha parle bien : j'ai taaaaaant de fanfreluches à mettre dans mon coffre pour le voyage. En ça, nous nous ressemblons toute,s nous autres, élégantes pintades! Hahahaha
Sibylle.
Ce voyage était une folle équipée, la jeune Sibylle en était enchantée. Son objectif principal était la sécurité des pèlerins et surtout de sa chère et vénérable Mère. Son deuxième objectif, la bouffe!! Ils n'allaient pas manger des cailloux sur la route, non mais!

Elle rejoint donc la fine épuipe, en retard et avec consternation elle écouta les divagations de l'affreuse Paondoura, elle finit de glousser, lançant une œillade à Juste.


Hum.. pardon pour mon retard... J'ai fais le nécessaire pour les vivres, nous aurons de quoi nous sustenter un petit bout de temps, le déjeuner nous calera l'estomac et le souper sera frugal. Comme Mère Ellya nous l'a souvent répéter, se coucher sans avoir fait bombance permet à l'âme de mieux s'élever. Ah! et j'ai pris des herbes en cas de blessures, et... pour les "visions" de Dame Nescafette. Je vous montrerai Juste, pour lui administrer, si elle nous fait des visions toutes les heures nous ne sommes pas sortis de la chapelle!

Elle regarda alors Gerei, le saluant d'un signe de tête et s'adressa à Sashah qu'elle ne connaissait pas.

Bonjour je suis Soeur Sibylle, notre Mère Vénérable m'a beaucoup parlé de vous, je suis ravie que vous soyez du voyage avec nous! Plus on est de fous, plus on rit.

Alors qu'elle se penchait sur la carte, elle regarda sa Mère, l'air contrite.

Il faudra nous méfier en Italie, j'ai entendu dire que quelques conflits faisaient rage et plus loin à l'est, un groupe de brigands influents fait des ravages.

Elle pointait les zones dangereuses sur la carte offerte par son amie.

Mère, vous avez des nouvelles d'Antoynette?

Elle se pencha discrètement vers Juste et en profita pour lui murmurer quelques mots à l'oreille.


Vous devriez dire à votre amie de n'emporter que le strict nécessaire, même les pintades doivent se contenter de peu lorsqu'elles voyagent...

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Watelse
Son père en faisait des tonnes. Quoi de nouveau? Pendant que sa tentative de retarder le voyage prenait l'eau, Juste battit en retraite en retrouvant le coin le plus éloigné de la salle. C'est là que Soeur Sybille le rejoignit. Un signe de tête et la voilà lui parlant de médications pour la "Paondora". Si seulement elle savait que la grosse folle était on ne peut plus sain d'esprit et de corps. Elle passait même brillante dans une autre vie, une vie plus masculine.
Citation:

Je vous montrerai Juste, pour lui administrer, si elle nous fait des visions toutes les heures nous ne sommes pas sortis de la chapelle!


Il manquerait plus qu'il faille lui faire avaler des potions, à son père. Le vieux Watelse crierait, hurlerait qu'une potion faite par une femme ne pouvait être qu'une décoction de vermine mélangée avec des tripes de porcs. De quoi retourner le ventre de tout homme. A imaginer la scène de son père grimaçant en avalant le remède devant l'oeil compatissant de Soeur Sybille, Juste esquissa un sourire comme il en montrait trop peu.

Alors que Dame Sasha, Sieur Gerei et Soeur Sybille échangeaient des convenances, Mère Ellya - sa mère - ne disait plus rien. Rien du tout. L'excitation du voyage serait-elle altérée par les questions de logistique?

Voilà que Soeur Sybille parlait d'une Antoynette qu'il ne connaissait pas. Certainement une autre Soeur du prieuré. Dieu qu'elles étaient nombreuses et presque toutes aussi muettes que sa mère...

Heureusement Soeur Sybille lui adressait la parole régulièrement depuis son arrivée à Sainte-Illinda. Et sur le ton de connivence qu'elle employait souvent avec lui, elle fit une remarque grinçante au sujet de Paondora à laquelle il répondit sur le ton de la plaisanterie :

Si Damoiselle Paondora et Dame Sashah emmènent toute leur garde-robe, leur dernière malle quittera le sol guyennais quand notre premier pèlerin arrivera à Alexandrie. Une looongue caravane de fandreluches d'Agen à la "terre promise".

Plus sérieusement, il reprit :


Avez-vous besoin d'une aide quelconque pour les préparatifs?

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Fils du feu Maitre orfèvre Georges L. Watelse et de la nonne Ellya de la Duranxie
Ellya
Une possédée parmi nous... Il y a une possédée parmi nous... Ellya ne cessait de ressasser ces quelques mots, n'écoutant que d'une oreille les suggestions de Juste. Les propos de Gerei la firent revenir à la réalité et elle approuva d'un vif hochement de tête: il était hors de question de remettre à plus tard ce long et douloureux pèlerinage! Elle ne put toutefois s'empêcher de tiquer quand Paondora évoqua les paons, cet horrible animal aux couleurs criardes qu'adorait tant son défunt époux. Toutefois, s'il y avait une menace cachée, elle ne l'entendit pas, reportant son attention sur sa pupille.

Oui. Oui. L'Italie. Reprenons dans l'ordre!

Elle se racla la gorge et fit signe à son fils de se taire, d'un mouvement de tête.

Nous partirons lundi à l'aube, avant même que le Soleil ne se lève. Dimanche, après vos prières, vous devrez donc tous finaliser vos préparatifs: sangler les ânes, qui achète les ânes déjà?, ranger les vivres et les vêtements. D'ailleurs, quelqu'un peut penser à prendre de quoi écrire? Il nous faudra aussi une réserve d'eau bénite!

Nous arriverons jeudi à Foix où nous récupèrerons peut-être notre septième pèlerineuse: Antoynette. D'ailleurs, Soheil vient-il?


La Duranxie se tourna vers Sibylle.

Quant à Antoynette, elle aimerait venir, mais ce n'est pas certain. Elle accompagne son ami médecin quelques jours hors du Comté. Nous verrons bien ce qu'il advient.

Ensuite, direction Marseille où nous récupèrerons la fille de Sashah. Je vous invite tous à vous montrer aimables, là-bas: c'est notre unique chance de trouver un navire! Sinon, nous continuerons à pied.

Nous éviterons peut-être l'Italie, en effet. Si nous montons jusqu'en Allemagne, ce sera peut-être l'occasion d'aller visiter l'abbaye qui s'y trouve. J'y songe. Mais il me faut prier encore quelques jours avant de décider.


Un sourire étira ses lèvres. Rien de tel que quelques mots adressés au Créateur pour avoir l'esprit clair et alerte.

Gerei? Êtes-vous prêt à me donner une copie de demandes de laissez-passer? Nous allons devoir en adresser à Toulouse. Je crois que leurs frontières vont se fermer. Prenons les devants, donc!

Elle ajouta, sûre d'elle.

Ce pèlerinage va être mé-mo-rable!

Des questions?

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