Watelse
Il voulait voir Sybille, il devait voir Sybille. Il voulait lui confier tout : sa foi spinoziste, le machiavélisme dont son père et lui faisaient preuve, l'ordre paternel de ne plus s'approcher d'elle, et même la fausse identité de la Paondora. Tout il souhaitait tout lui dire. Seulement, la loyauté qu'il éprouvait envers son père lui coupait la langue. Et la distance froide que sa mère s'escrimait à mettre entre eux ravivait la flamme de la colère et l'engageait sur la pente de la vengeance. Parler à Sybille le calmerait sans nul doute, mais elle se trouvait rarement seule : tantôt à cuisiner avec Dame Sashah, tantôt à couper du bois avec l'homme nommé Gerei,... Ce n'était pas les activités qui manquaient, ni les compagnons de voyage avec qui échanger. IL avait même tenté en pleine nuit de faire faux bond aux ronflements de la Paondora en quittant la tente pour s'infiltrer dans celle de la jeune nonne. Il s'était alors trouvé nez à nez avec Ellya qui veillait auprès du feu... Il avait prétexté une envie pressante d'uriner contre un arbre. Sa mère l'avait tout bonnement ignoré.
Le voilà de nouveau sur les routes, des coupures recouvrant ses pieds meurtris par les cailloux. Devant lui, Sybille jamais ne se plaignait, alors que lui, Juste-Parfait, pestait intérieurement contre cette épopée de fou-furieux d'Aristote.
Psssst, siffla t'il pour attirer l'attention de la nonne.
Un coup d'oeil en arrière pour s'assurer que son père ne voyait rien de son manège, sa perruque rouge lui tombant régulièrement sur les yeux.
Pssst Soeur Sybille, il faut que je vous parle....
Au-devant sa mère finissait de s'égosiller, et les oreilles de Juste-Parfait, ainsi que celles de tous les saints, s'en félicitaient. Il réalisa soudaint que, après Dame Sashah, puis Sybille, ce serait à lui de chanter. Ne connaissant aucun cantique, il devrait improviser.
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Fils du feu Maitre orfèvre Georges L. Watelse et de la nonne Ellya de la Duranxie
Le voilà de nouveau sur les routes, des coupures recouvrant ses pieds meurtris par les cailloux. Devant lui, Sybille jamais ne se plaignait, alors que lui, Juste-Parfait, pestait intérieurement contre cette épopée de fou-furieux d'Aristote.
Psssst, siffla t'il pour attirer l'attention de la nonne.
Un coup d'oeil en arrière pour s'assurer que son père ne voyait rien de son manège, sa perruque rouge lui tombant régulièrement sur les yeux.
Pssst Soeur Sybille, il faut que je vous parle....
Au-devant sa mère finissait de s'égosiller, et les oreilles de Juste-Parfait, ainsi que celles de tous les saints, s'en félicitaient. Il réalisa soudaint que, après Dame Sashah, puis Sybille, ce serait à lui de chanter. Ne connaissant aucun cantique, il devrait improviser.
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Fils du feu Maitre orfèvre Georges L. Watelse et de la nonne Ellya de la Duranxie