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[RP] Toutes les mauvaises choses ont une fin aussi.

Ellya
Dans le petit cimetière jouxtant Notre-Dame


Plusieurs années plus tôt, ils s'étaient pris comme époux, là. Dans ce cimetière silencieux et ombragé. Le détestable Georges Léonard Watelse avait mis sous son joug la candide Ellya de la Duranxie. Il avait fait beau. Toute sa famille à elle était venu. Lui, il avait dit n'avoir personne dans son entourage. C'était un mensonge. Ellya en avait appris une partie. Le reste lui demeurerait inconnu sans doute à jamais.

Quelques jours plus tôt, le médecin qui veillait sur l'état de santé du quinquagénaire avait appris l'heur... l'horrible nouvelle à la religieuse: l'orfèvre était mort.
Comme de juste, tout avait une fin.




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Chipolata
C'est par un vilain corbeau noir, signe de deuil, transportant une missive d'Ellya, que fut avisée la Saucisse du déces de Georges. La moutarde lui monta immédiatement au nez...

Comment cet "animalembouché" de Wawa avait-il pu se laisser aller à quelque chose de si commun... de si... si banal que la mort...?!!! Quelle déception ! clama t-elle, hors d'elle ! Contre qui allait-elle dorénavant se lancer dans ces joutes verbales si savoureuses dont ce vieux renfrogné avait le secret...?

Elle décida aussitôt d'aller cracher son venin sur la tombe de l'ancêtre sûrement déjà nauséabond, qu'elle adorait, mais jamais elle ne l'avouerait bien sûr, et grimpa dans le coche en jurant qu'il mériterait bien de brûler 7000 ans en enfer pour un tel lâche abandon !

Allez fouette cocher ! à Paris !
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Ellya
Le jour venu...


La Duranxie était arrivée à Paris la veille. Elle aurait pu séjourner dans leur demeure, accolée à la boutique de l'orfèvre, mais son cœur s'était retournée à cette idée. Plus jamais elle ne voulait y mettre les pieds. Elle y avait envoyé quelqu'un pour aller récupérer toutes les toilettes qu'elle y gardait, Georges tenant absolument, quand elle séjournait dans la capitale, à ce qu'elle s'habille en la bourgeoise qu'elle était et non en la bigote qu'il détestait.

Elle avait passé la soirée dans une chambre d'auberge à reluquer les tenues d'un œil circonspect, une coupe à la main emplit d'un vin épais qu'elle s'empressait de remplir avant même qu'il ne soit vide. Son penchant pour la bouteille avait pourtant cessé depuis quelques mois, mais le vice était revenu aussi vite que le quinquagénaire était mort. Elle aurait aimé mettre une tenue provocante, d'un vert pâle à l'allure gaie et paisible pour rappeler au vieillard que ces funérailles étaient jour de fête.

Toutefois, Ellya avait toujours soigné les apparences: tout comme elle avait prétendu durant toutes ces années de mariage qu'elle aimait bien Georges, elle devait prétendre maintenant être affligée par son décès.
Foutu masque d'épouse aimante.

Son dévolu se porta finalement, à la fin de la bouteille, sur une robe d'un pourpre si sombre qu'il flirtait avec le noir.
Elle l'enfila le matin venu, la bouche pâteuse et les tempes dévastées. Sa croix aristotélicienne reposait sur sa gorge que le vieil homme avait toujours trouvé trop plate. Elle avait gardé son alliance; ce serait la dernière occasion de la porter. Aussitôt la cérémonie finie, elle s'en séparerait.
Ses cheveux ayant bien repoussé depuis qu'elle les avait rasés pour se travestir en homme, elle put les tresser comme elle en avait l'habitude dans sa prime jeunesse. Enfin, elle s'aspergea de l'essence de fleur d'oranger qu'elle affectionnait depuis toujours.

Vu la gueule de bois qu'elle se trainait, il lui serait aisé de paraître abattue. Serrant dans sa main l'oraison qu'elle avait fait écrire par un ami de Sashah, un gascon du nom de Gerei, elle prit la direction de Notre-Dame.

Arrivée dans le petit cimetière ombragé, elle alla se poster devant la tombe de Blanche. De Safranne. La première épouse de son défunt mari. La seule qu'il avait aimé. Celle à cause de qui elle avait reçu, elle, tant de coups. Elle faisait vraiment une fleur à Georges en l'enterrant là.

Les lèvres pincées, elle attendit Mère Eloin et les invités qui auraient eu le courage de faire le trajet jusqu'à Paris.

Cette nouvelle journée de simulacres pouvait commencer.

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Beatrice
    Quand maman m'avait parlé du Paon, j'avais imaginé un homme grand et beau. Maman avait dit qu'il était le meilleur bijoutier de Paris alors pour moi, cet homme était un héros. Je venais aux funérailles d'un héros et je me disais qu'il y aurait plein de monde et que je rencontrerais peut-être le prince charmant parce que les gens forcément allaient venir aussi avec leurs enfants, comme maman et moi.

    Maman avait trouvé élégant de rendre hommage à Watelse en portant une plume de paon sur notre chapeau. Sur le mien, cela avait été très laid parce que mon chapeau était trop petit alors on avait recoupé la plume de façon à ne laisser voir que la plus belle partie, celle où il y a plein de couleurs bleues et vertes. Comme ça, c'était beau. J'aimais bien.

    J'étais contente de sortir avec maman, d'habitude, elle emmenait plutôt les garçons mais cette fois-ci, c'était moi et j'étais fière ! Quoique en entrant dans le cimetière, je me sentis soudain beaucoup moins gaie. Il y avait là plein de gens morts, ça me foutait la frousse ! Mes frères me faisaient peur parfois en me racontant des histoires de morts qui sortent de leur tombe.
    Maman me tira un peu et je la suivis.
Sashah

    « Quand on voit ce que les pigeons ont fait sur ce banc,
    il faut remercier Dieu de n'avoir pas donné d'ailes aux vaches. »*


Un pigeon de mauvais augure était venu s'abimer dans ses fenêtre à meneaux. Vieux et à moitié déplumé, il était à l'image du pli qu'il apportait. De caractère cependant bien trempé, quand elle avait voulu le délivrer de son message, il s'était oublié dans sa main. Une grimace de dégout plus tard, secouant sa main pour retiré la fiente fraiche, elle lui avait collé une pichenette dans le bec du bout de l'index et récupérer ce qui lui était destiné. Rebelle jusqu'au bout, il lui pinça le doigt.

Quand elle lut l'énoncé, elle regarda l'oiseau à deux fois. Un air de Watelse flottait presque dans son regard de volatile. Cependant la nouvelle l'attrista, même si elle se souvenait plus de la canne de l'homme et de son caractère de chien. Il avait fini par être attachant sous ses grands airs de mâle écorché aux propos désagréables.

Elle soupira, son amie Soeur Ellya était donc veuve et ça lui ficha un coup. Ce royaume serait plus peuplé bientôt de veuves que de femmes comblées. Elle se rendrait à Paris, elle serait à ses côtés.



    « La mort est un manque de savoir-vivre. »*


Elle ne connaissait pas vraiment la capitale et s'y perdit aisément. Les auberges étaient combles, les caniveaux sales et puants et elle ne sut quoi porter pour l'enterrement. Quelque chose de sobre mais très foncé. Les vêtements noirs coutaient une fortune et elle opta pour une robe verte sombre. Elle attacha ses cheveux en un chignon distingué et affronta les ruelles surpeuplées et les rues encombrées qui menaient à Notre Dame. Elle espérait ne pas se perdre à nouveau et arrivée à l'heure à la cérémonie.

*Extrait de les murs se marrent
*D'Alphonse Alais

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♦ l'Ile aux Vaches ♦
Della
Elle aussi portait une plume de Paon accrochée dans sa coiffure.
Cela passerait sans doute pour une bizarrerie aux yeux de certains mais elle s'en fichait pas mal, des autres !

Ainsi donc, on vit arriver au cimetière deux plumes de paon portée à des étages différents par deux femelles comme les appelait le défunt venant de Bourgogne. Oui, elles avaient fait le chemin pour l'évènement. Bon, il est vrai que Della devait aussi se rendre auprès des Hérauts et qu'en rentrant à la maison, elle plierait le genou devant le Duc d'Orléans. Tout cela se ficelait finalement plutôt bien. Mais...il y a fort à parier que même si tout cela n'avait pas eu lieu, elle serait venue aux funérailles de Watelse. Elle lui devait bien ça, au vieux Wawa. Elle lui avait quand même brisé sa canne, un jour ! Ce souvenir lui était cher et précieux, il la faisait toujours sourire quand elle y pensait. Mais aujourd'hui, elle avait plutôt le coeur triste. Ils étaient devenus amis au fil de leurs rencontres, des amis particuliers certainement mais amis quand même.

Elle sentit bien la réticence de sa fille à entrer dans le cimetière, c'était normal. Elle lui serra la main un peu plus fort, pour l'encourager et elle la précéda d'un pas jusqu'au moment où elles se trouvèrent toutes deux devant Ellya.


Mère Ellya...Bonjour. Je vous présente mes condoléances. Je suis désolée pour vous et pour votre époux.
Oh bien sûr, Della savait bien que le couple ne s'entendait pas, elle ignorait ce qu'il se passait entre eux, bien entendu, ignorait les vraies souffrances d'Ellya mais la mésentente, ça, elle le savait. Pour autant, elle savait aussi ce que c'était de perdre son époux.
Elle posa une main sur le bras d'Ellya, dans un geste qu'elle voulait réconfortant.
Et puis, pour ne pas appesantir sur le décès du Paon, elle enchaîna en parlant de Béatrice qu'elle poussa un peu plus devant elle.

Vous vous souvenez de ma fille ? Elle m'accompagnait à Sainte Illinda.
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Sibylle.
La route avait été faite depuis Sainte Illinda. L'abbé et la jeune fille étaient enfin arrivée en la capitale. Sibylle était toute excitée. Paris... Elle qui rêvait d'aventures et qui n'avait jamais mis le nez hors du monastère se retrouvait à traverser THE place to be! Elle avait assommé l'abbé pendant tout le voyage, s'était émerveillée sur les bourgeons en fleurs, sur les villes merveilleuses qu'ils traversaient, sur la beauté du ciel, sur la fraîcheur des matinées, les auberges qu'ils fréquentaient toutes aussi pittoresques mais finissant de combler la jeune donzelle. La capitale en vue, Sibylle était devenue intenable, elle posait mille questions au pauvre abbé qui tantôt répondait, tantôt la laissait caqueter comme une poule de basse-cour.

Mon Père, vous pensez que nous verrons la Reyne? Et où logerons-nous? C'est vrai que nous allons voir Notre-Dame? Il paraît que c'est une immense église bien plus grande que notre église à nous, c'est vrai? Et Mère Ellya, vous pensez qu'elle sera heureuse de nous revoir? Et vous connaissiez ce Watelse? Elle ne m'en a jamais parlé. Vous pensez que moi aussi, si un jour j'ai un mari, je n'en parlerai jamais? Mais est-ce qu'elle l'aimait? Et vous pensez que c'est qu'elle nous préfère, c'est pour ça que nous elle vit souvent près de nous? Il paraît qu'il faisait des bijoux. Vous en avez vus? Oh j'aimerais tellement avoir des bijoux! et des belles robes!

Elle lissa le plis de sa grossière robe de laine, songeuse, finissant par se taire. Qu'était donc la vie en dehors des murs du monastère?

Le coche s'immobilisa et elle descendit du carrosse telle une furie, tournant sur elle-même, contemplant le ciel, les bâtiments, tout ce qui était alentours, s'émerveillant d'un rien.


Oh comme c'est beau! Oh comme c'est grand! Passait-elle son temps à répéter.

Ils arpentèrent les quelques ruelles qui les conduisaient au coeur de Paris, au pied de Notre-Dame. Sibylle avait les yeux brillants de bonheur. Ils pénétrèrent dans le cimetière, une frisson parcourut l'échine de la jeune fille. Son regard se posa sur sa mère. Elle se retint de se jeter sur elle et réajusta sa robe de laine marron, sa cape qui l'emmitouflait et le voile clair qui couvrait ses cheveux de religieuse. Elle savait comme Ellya aimait la perfection et elle voulait tellement lui plaire.

Son regard se posa alors sur la femme et l'enfant qui se trouvaient auprès d'elle. Une once de jalousie envahit son coeur. De splendides robes, des bijoux... même la petite fille était richement vêtue. Sibylle chassa rapidement ce qui venait de noircir son âme, heureuse pour ces femmes et s'avança vers Ellya, la gorge nouée comme à chaque fois qu'elle la retrouvait.


Ma Mère...

Elle s'inclina en une révérence maladroite, réservant les effusions à plus tard. De la même façon, elle salua la belle dame et la petite fille qui devait avoir quelques années de moins qu'elle.
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Ellya
Soeur Della.

Un sourire poli accompagna ces deux mots. Elle ne se souvenait plus du titre de cette femme et reprit donc, par facilité, les termes qu'elle employait au Prieuré.
Son regard se posa ensuite sur l'enfant.


Oui, oui, tout à fait. Bonjorn.

En vérité, elle ne se rappelait que vaguement de ce brin de femme. Léa? Alice? Elle aurait été bien en peine de se souvenir de son prénom.
Ses yeux accrochèrent alors les deux plumes de paon qui ceignaient leur coiffure. Elle les désigna d'un mouvement du menton.


Voilà un hommage parfait que vous lui rendez.

Georges n'avait toujours juré que par cet animal qu'il qualifiait de majestueux.

Vous avait-il raconté qu'un jour il avait fait venir un mâle et une femelle au Prieuré, dans l'espoir d'en faire un élevage?

C'était aux premiers jours du Rivet. L'orfèvre avait dépensé une fortune pour ces deux bestioles, mais n'avait jamais réussi à les faire s'accoupler. "La faute à la maudite femelle qui ne lui présente que son fondement" grondait-il à qui voulait bien l'écouter.


Il disait qu'il m'en ferait une robe et qu'il s'en ferait un costume.

Elle ne put s'empêcher de rire. Un rire très bref. Sec.

Quoi qu'il en soit, mercé à vous d'être venue.


Il fallait bien qu'une personne de l'assemblée ait apprécié le quinquagénaire.
La Duranxie se retourna alors en entendant la voix de l'enfant du Prieuré. D'un œil sévère, elle jugea sa révérence, encore imparfaite. Elle lui en ferait la remarque à leur retour, probablement.
De cette enfant élevée par les Cisterciens, elle comptait faire la fidèle parfait, l'épouse soumise et adorable qu'elle-même n'avait jamais su être tout à fait.
Ou bien comptait-elle seulement en faire la fille qu'elle n'avait jamais eue?


Sibylle.

Le père Bardieu était non loin derrière elle et Ellya le salua d'un mouvement du chef. Elle l'imaginait encore pris dans un de ses fastidieux calculs pour permettre au Prieuré d'avoir des rations pour l'hiver de 1470. Il prenait toujours de l'avance!
Elle reporta son attention sur la jeune femme, après avoir zieuté dans l'espoir d'apercevoir son oncle, Erasme ou encore Eloin.


Avez-vous fait bon voyage, mon enfant?

Jamais elle ne s'était résolue à l'emmener sur Paris avant, "la ville de tous les vices" comme elle la lui présentait. En attendant la réponse, qu'elle imaginait affirmative, elle eut un pincement au coeur en songeant qu'elle ne verrait pas Juste. L'annonce des funérailles envoyée à ses tuteurs n'arriverait que le lendemain. Ainsi Ellya en avait-elle décidé. Non qu'elle refusait à son fils de voir Georges une dernière fois, mais elle ne souhaitait pas elle-même poser les yeux sur la chair de sa chair. Elle s'était faite à la distance, depuis toutes ces années. C'était mieux ainsi, d'autant qu'elle savait qu'il était élevé dans la foy spinoziste.
Dès lors, comment l'aimer?

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Erasme
Le moustachu n'était pas du genre à se formaliser des morts. Chacun aurait la sienne, alors à quoi bon pleurer celle des autres. Peu coutumier de ce genre de rassemblement préférant purement et simplement ignorer ces cérémonies plutôt que de venir exposer un mépris certains pour ces décédés. Il en avait été autrement cette fois-ci pour la seule et bonne raison qu'il avait reçu un courrier d'elle. La rancune ne faisait pas partie de ses défauts et pourtant dieu sait combien il en avait. C'est alors sans réfléchir bien longtemps qu'il prit la décision de s'y rendre. Pas pour l'époux qu'il savait ne jamais avoir été vraiment proche d'Ellya, mais plutôt pour elle, lui dire d'avancer, la revoir une fois encore, peut-être la dernière.

Paris la puante était ainsy donc arrivée sur son chemin après des jours de route. Le sud n'était pas des destinations les plus proches. Il s'était demandé en voiture, très pragmatique, combien de temps un corps pouvait tenir avant de commencer sa putréfaction... L'aurait-il commencé à son arrivée ? Après tout cela importait peu il n'était pas là pour lui. Le cimetière fut trouvé rapidement. Celui de Notre-Dame étant plutôt connu. Descendant de la voiture qui l'avait amené jusqu'ici il essaya d'effacer toute sévérité de son visage, sans grand succès d'ailleurs. Armé de sa canne qui le suivait partout, plus par habitude que réel besoin, il entra dans le cimetière cherchant du regard celle qu'il était venue rencontrer.

Cela ne fut pas bien long puisqu'il la remarqua rapidement debout, droite comme un i le regard fixé sur une tombe accompagné d'autres personnes. Devait-il vraiment intervenir ? Il ne se sentait pas à sa place iceluec et elle semblait déjà fort bien entourée. Une légère respiration et il décida d'y aller quand même. Restant dans son coin derrière les femmes, sans mot dire, il patienta jusqu'à ce que les gens se soient mis un peu à l'écart de la religieuse. Cela fait il s'approcha doucement d'elle dans son dos avant de venir poser une main sur son épaule. Il ne pouvait compatir réellement au trou, quel qu'il soit, qu'il laissait dans sa vie, alors il lui murmura à l'oreille :


— Vous referez votre vie, vous l'avez mérité.

Peut-être était-ce indécent de sa part de prendre les choses de la sorte, et c'est la raison même pour laquelle il préféra prononcer ces quelques mots à voix basses. Aucune considération pour le mort, il pouvait bien aller se faire enterrer six pieds sous terre que cela ne lui importerait plus.
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Eloin
Elle aurait du estre à l'heure, voire mesme un peu en avance, d'après ses calculs. Las ! Il avait fallu que la litière dans laquelle elle voyageait désormais le plus souvent ne perde une roue après avoir franchi une ornière ! Plusieurs heures avaient été nécessaires au chef de sa garde, assisté du soldat qui complétait son escorte, pour remettre la roue et surtout, retrouver le boulon de bois qui permettait au tout de tenir ensemble, et qui avait eu la fichue idée de rouler dans un fossé !

C'est donc avec une demy-journée de retard que l'équipage franchit les portes de Paris, progressant à une allure ralentie par la foule hétéroclite de la cité qui se pressait dans les rues, car, forcément, c'était jour de marché ici et là. L'Hostel Barbette, demeure de sa filleule en la capitale du royaume, devait accueillir son court séjour avant le retour en Limousin. Grasce aux ordres donnés par Elianor, tout fut prêt au moment dit, elle put donc se délasser du voyage en prenant un bon bain, et se vêtir convenablement pour l'office qu'il luy faudrait assurer dans peu de temps.

Accompagnée seulement du chef de sa garde, elle quitta l'Hostel, confortablement installée sur une jument fort docile, gentiment prêtée par sa filleule ; elle gagna le petit cimetière se trouvant derrière la majestueuse Nostre-Dame, se promettant d'aller prier un moment dans l'édifice après les funérailles. Confiant sa monture à Charles et luy laissant le soin de la rejoindre ensuite, elle alla à la rencontre de la veuve, qu'elle salua d'un hochement de teste respectueux, comme les quelques personnes déjà présentes.


Lo bonjorn, ma soeur. Pardonnez mon retard, mon attelage a perdu une roue en cours de route, il nous a donc fallu la remonter avant de gagner Paris. Expliqua-t-elle à Ellya, avant de reprendre un peu plus bas. Dictes-moy lorsque vous serez prête à commencer...
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Héraldique
Sashah
    « La veuve est l'avenir de l'homme. »*


Bon sang, la ville de Paris allait pouvoir l'employer comme balayeuse. Elle avait beau remonter sa robe, celle-ci trainait parterre, nettoyant surement la ruelle sur son passage. Si elle arrivait à moitié déguenillée que penserait-on d'elle ? Notre Dame finit par se profiler à l'horizon. Bien évidemment il y avait foule, bigotes attendant la messe, lépreux, badauds, mendiants. Elle soupira, elle n'arriverait jamais à temps. Une inspection détaillée de sa robe lui indiqua qu'il n'y avait pas de dégât. A tournicoter sur elle-même, elle devait avoir l'air fine tiens !

- Bon réfléchissons Watelse ne faisait rien comme les autres, donc..

Donc il n'était pas baptisé ! Oui surement, alors inutile d'entrée dans la cathédrale. Soeur Ellya aurait pu prévenir que cet enterrement serait un jeu de piste ! Elle contourna l'édifice par chance par le bon côté et découvrit un cimetière attenant. Un petit attroupement se dessinait sur fond de tombes. Elle avait une chance sur deux que ce soit le bon endroit. Manquerait plus qu'elle assiste à l'enterrement d'un autre.

- Pff les hommes !

Oui fallait bien que ce soit un homme pour la faire cavaler de Gascogne à Paris, d'une auberge bondée à un cimetière ! Chance celui-ci était mort ! Elle inspira, replaça une mèche folle derrière son oreille et enfin vit Soeur Ellya dans le petit groupe. Ouf !

Elle salua l'assemblée, juste après un homme, le seul d'ailleurs, par chance il semblait propre sur lui et bien éduqué.


- Mes Dames, Mon Seigneur, Ma Mère, Soeur Ellya, toutes mes condoléances ma chère amie, nous voici réunies en de bien tristes circonstances !

Fallait se mettre à pleurer là ? Non ! Parce que le Georges devait pas être un marrant tous les jours, celui-ci non plus.. Elle eut un petit sourire triste et inclina la tête doucement, entre veuves elles se comprenaient.

*Alain Schiffres

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♦ l'Ile aux Vaches ♦
Ellya
Si Sibylle lui répondit, Ellya ne prêta aucune attention à ses propos, surprise par ce contact, sur son épaule.
Tout ceux qui la connaissaient un tant soit peu n'étaient pas sans ignorer qu'elle détestait qu'on la touche. Jeune, c'était à cause de la gêne. Maintenant, il s'agissait plus de dégoût. Un sourire se dessina malgré tout sur ses lèvres en entendant les mots murmurés, faisant taire la réprimande qui avait voulu jaillir.
Elle se retourna. Combien d'années sans le voir? Elle n'aurait pas cru, jusqu'à cet instant, qu'il eut pu tant lui manquer.


Nous n'avons qu'une vie. Elle n'est plus à refaire.

Certes, elle jouait sur les mots. Elle comprenait bien ce qu'il voulait dire. Elle aurait pu ajouter un "Entendez, cher Erasme, que certaines blessures sont inguérissables." mais c'eut été inutile. Il avait vécu à Marmande suffisamment pour entendre les rumeurs.
Si elle pouvait partager ses pensées, elle aurait approuvé la neutralité qu'il avait vis-à-vis des funérailles. Elle-même adorait ces événements qu'elle trouvait particulièrement joyeux. Si son coeur était lourd aujourd'hui, ce n'était pas parce qu'elle connaissait personnellement le défunt.
Non. Ce n'était pas cela.

Sa migraine la lança et elle laissa échapper une grimace. Elle se pinça l'arête du nez entre deux doigts avant d'esquisser un sourire maladroit.


Vous devriez le remercier. Sans lui, peut-être ne nous serions-jamais revus.


Ce qui n'était pas faux! L'arrivée de mère Eloin vint toutefois à point nommé. Pour les retrouvailles, on pouvait bien attendre la picole. D'ailleurs, quelqu'un avait-il pensé à apporter à boire?

Mère Eloin!

Une bouffée d'enfance, une vague de souvenirs, un raz-de-marée de quiétude s'abattirent sur la Duranxie quand elle vit la Cistercienne. Que cette époque à Noirlac lui manquait...

Vous êtes toute pardonnée. Vous avez de la chance qu'elle ne se soit pas cassée. Vous auriez pu rester bloquée plus longtemps encore et... Sashah! Lo bonjorn. Mercé. Oui, Mère Eloin, oui... Mon époux a commencé sans nous, nous n'avons plus qu'à suivre. Les derniers arriveront ... quand ils arriveront. Les retardataires font le charme de toutes les cérémonies, n'est-ce pas?

D'un geste, elle fit signe aux deux valets qui partirent chercher le cercueil. Fermé. Elle ne voulait pas revoir son visage. Si le malhonnête médecin avait dit que l'orfèvre était mort, c'est qu'il était mort.
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Riwenn


Il y a des jours où l'on a l'impression que la mort nous suit. Et il y a des jours tous les jours.

Ç’eût pu estre la pensée en cet instant qui virevoltait dans l'esprit d'un Riwenn qui avait faict chemin d'Armanhac e Comenge jusqu'à la capitale du Royaume, Paris, ce après avoir reçu une lettre qui lui annonçait un morbide événement. Mais il n'en estait rien. Le vieil homme avait ses pensées focalisées sur le faict que des retrouvailles allaient se faire. En effet, il y avait plusieurs mois, sinon années, qui le séparaient de sa dernière rencontre avec sa neboda*.

Ellya venait de perdre son époux. Et il savait l'homme sévère qu'il estait. Sans vraiment jamais avoir su pourquoi d'ailleurs. Mais il avait faict partie de la vie de la jeune femme - en bien ou en mal peu importait au final - et demeurait un membre de la famille, par alliance. Le patriarche La Duranxie se devait donc d'estre présent à ses funérailles.

Il aurait pu faire la route avec ses triplés, mais bien que plus asgés, ils pouvaient se révéler de grands perturbateurs et les cérémonies religieuses n'avaient aucun besoin de telles perturbations. Aussi avait-il décidé de les laisser en compagnie de leurs nourrices qui s'arracheraient sans doute les cheveux en son absence. Et de se faire accompagner par la dernière de ses sòrs découvertes, Alvira.

Nostre-Dame fut rapidement en vue et Riwenn eut un pincement au cœur à l'idée de revoir Ellya, une pensée nostalgique pour sa sòr Myrtillia lui traversant alors brièvement l'esprit. Il descendit du coche aux couleurs de Pardiac, y laissant sa sòr qui le rejoindrait tost ou tard, lui adressant un signe de teste pour lui faire comprendre qu'il estait important qu'il entre avant elle, et se dirigea vers l'immense saincte bastisse.

En passant les portes, il put sentir la tension qui régnait iceluec. Estait-ce réellement de la tristesse ? Il l'ignorait totalement, et n'estait là qu'en soutien à la veuve du jorn, comme il l'avait toujours faict, peu importe les circonstances. Il serait, sans le savoir, son verre de vin pour cet événement.

Il la reconnut rapidement près de la tombe du défunt. Il s'avança, entrevoyant son amie Chipolata qu'il n'avait pas vue également depuis des lustres, sinon davantage. Il continua sa marche jusqu'à elle et put voir à ses costés son vassal ami, qui avait aussi esté invité - s'il avait su, il aurait faict le voyage avec lui, la route aurait semblé moins longue. Il mit dans un coin de sa teste la pensée d'aller les saluer plus tard, s'approcha d'Ellya, d'un pas lent, et lui adressa un léger sourire qui, il l'espérait, lui donnerait tout le réconfort dont elle avait besoin, ou tout du moins le signe de sa présence paternelle.


Adishatz ma neboda* un bonjorn aurait peut-estre esté mal placé au vu des circonstances.


*nièce

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Héraldique européenne
Ellya
Mon oncle.

Un sourire se fraya un passage sur ses lèvres, pincées de nouveau.

Vous êtes venu, heureusement.

Outre la joie de revoir cet homme qui avait longtemps pris la place de père à ses yeux, il était essentiel qu'il soit présent ce jour. Après tout, c'est bien à lui qu'elle comptait refourguer le faux testament. Elle ne culpabilisait pas vraiment de ce geste à venir, le faisant davantage pour que l'opprobre ne tombe pas sur leur famille si on en venait à apprendre que Georges avait toujours été spinoziste que par crainte que l'Inquisition ne lui tombe dessus.

Et bien, allons nous trouver une place de choix!

Ils étaient peu nombreux. Tout le monde verrait bien.
Ellya serra davantage dans sa main l'oraison qu'elle lirait sous peu.

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Eloin
Après un bref sourire suite à la remarque d'Ellya sur les retardataires, Eloin alla se placer devant la tombe creusée pour accueillir le cercueil du défunt, cercueil qui arriva peu après, porté par deux valets. Une foys le coffre de bois posé au sol, l'abbesse entama l'office.

Nous sommes ce jour réunis pour dire un dernier adieu à mestre Georges Léonard Watelse, orfèvre de son état.

Elle se tut un instant avant de passer à la suite.

Après tous nos regards qui ont croisé le sien, qu’il puysse enfin voir le tien, Seigneur.

Seigneur, ne détourne point ton regard de nostre amy.

Après l’amitié qu’il a reçu et qui a guidé sa vie, accordes-luy l’amitié ultime qu’est la tienne, Seigneur.

Seigneur, ne détourne point ton regard de nostre amy.

Après les peines et les larmes qui ont obscurci sa vie, illumine sa route pour l’éternité.

Seigneur, ne détourne point ton regard de nostre amy.

Seigneur, nous tournons vers toy nos espoirs, à l’heure où disparaît le corps de l’amy qui nous est cher. Accorde nous l’espérance de le revoir auprès de Toy pour les siècles des siècles.

Amen !

Eloin poursuivit en accomplissant le signe de la Lumière, en allumant six cierges qu'elle posa sur le cercueil qui n'avait point été ouvert. Volonté de la veuve, certainement, elle n'irait donc point demander à voir le visage de l'orfèvre.

L’Amitié est la lumière du monde, c’est la flamme qui réchauffe nostre cœur. Georges, puysse cette lumière éclairer la route qui te conduira au royaume de Dieu.



Sortant une croix aristotélicienne de la poche de sa vesture, elle la posa sur le cercueil, entre deux bougies.

Georges, nous déposons cette croix aristotélicienne sur ton cercueil. Icelle est le signe qui relie Aristote et Christos, qu’elle soit pour toy signe de salut et de vie éternelle.

Elle prit ensuite une corbeille emplie de présents, et la déposa sur le cercueil.

Georges, nous déposons ces présents sur ton cercueil, signe de nostre amitié, signe de nostre prière, signe de nostre cœur.

L'officiante sortit alors son missel, et l'ouvrit à la page contenant le texte qui servirait pour accomplir le rite de la mémoyre.

Meshuy nous évoquons le souvenir d’un parent qui vient de nous quitter, qui fut, selon les personnes, un père, un époux, un amy, un paroissien, un fournisseur... Il avait, comme nous tous, une histoire unique avec Dieu, qui était nimbée de la tendresse divine, qu’il en ait ou non fait l’expérience.
Nous voici à présent en ce cimetière, autour de luy, pour prendre conscience de ce lien d’amour qui l’a toujours unit à Dieu, qui unit Dieu à chacun de nous, à tout instant.

Ce trépas nous rappelle, a tous, que la mort viendra pour chacun de nous, tôt pour les uns, tard pour les autres. Il ne faut nullement craindre ce jour, ni se dire qu’il ne viendra point, mais vivre en sachant que le chemin s’achèvera un jour, tout comme nous l’affirma jadis le Très-Haut :



Citation:
Soyez prêts, soyez toujours prêts, car vous ne savez ni le jour ni l’heure.



Aristote nous a guidé, et Christos nous invite à prendre exemple sur luy, à trouver nostre joie a vivre pour les autres, a aimer comme ils nous ont aimé.

Nostre présence ici est prière. Nous invoquons Aristote afin qu’il mesure les pêchés de nostre frère, et que Christos intercède auprès du Seigneur pour qu’Il le reçoive en son Paradis.


Elle reporta alors son regard sur la veuve.

Si vous avez préparé quelques mots, vous pouvez les lire, autrement je procéderais à la lecture d'un passage du Livre des Vertus...
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Héraldique
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