---fromFRMartel.et.Krager
[Lyon Dans une auberge fréquentée - Au printemps dernier]
Lavance que leur avait versé celle qui les avait engagés leur avait permis de se loger dans une auberge tout à fait respectable de la capitale, qui saccordait bien mieux avec leur couverture de marchands poitevins que les cambuses quils fréquentaient dordinaire.
Les deux hommes discutaient avec un négociant lyonnais qui se plaignait de l'effondrement du prix du grain. Le plus grand des deux était un homme entre deux âges qui se faisait appeler Martel. Ses longs cheveux gris presque blancs soigneusement peignés tombaient sur de larges épaules qui trahissaient une constitution athlétique. Son partenaire, qui répondait au nom de Krager, était plus petit et un peu rondouillard mais pas moins robuste ; ses cheveux bruns et courts étaient en bataille ce qui avait lavantage de cacher leur raréfaction à larrière de son crâne. Sa proéminence nasale conférait à son visage une bonhomie et une jovialité qui contrastaient avec la sévérité et lexpression pince-sans-rire de celui de son partenaire.
Martel scrutait discrètement la salle, laissant ses yeux et ses oreilles à laffût de la moindre information, de la moindre opportunité du moindre danger aussi. Contrairement à son acolyte qui nécoutait le marchand lyonnais que dune oreille très distraite, Krager, les bras fermement croisés sur la poitrine, acquiesçait à chaque diatribe de lautochtone à lencontre du pouvoir en place.
Zavez bien raison, lami. Sont tous pareils ces soi-disant grands hommes Y disent agir pour not bien, mais on voit le résultat ! Y sont beaux à festoyer dans leur palais Allez, je toffre une dernière chopine : cest toujours ça quils auront pas !
Après que le bruit sec des chopes vides eut retenti sur la table, le lyonnais se leva et remercia chaleureusement Krager et son oreille compatissante avant de sen retourner doù il venait, laissant les deux comparses seuls.
Drôle de pays, hein murmura Martel dun ton dédaigneux et moqueur.
Comme tu dis leur logique me dépasse Menfin, on va pas splaindre, notre séjour ici nous coûte moins cher que prévu. Cest pas quon avait pas les moyens, tu me diras, la rouquine a été généreuse mais si on peut en dépenser moins maintenant, cest mieux, il nous en restera plus pour nos vieux jours.
Les deux hommes partirent dans un grand éclat de rire. Martel sortit une petite dague ainsi quun morceau de bois quil reprit à sculpter tandis que Krager soccupait de commander à la tenancière charcuterie, fromage et pichet de vin, non sans gratifier la croupe de la donzelle dune lourde tape amicale.
Krager avait un peu trop bu, comme à laccoutumée et racontait des histoires que son partenaire avait déjà entendu cent fois mais lhomme aux cheveux dargent souriait en coin en écoutant les divagations avinées de Krager. Ce dernier fronça soudain les sourcils, son visage laissant croire quil réfléchissait à une question de la plus haute importance, question qui ne se fit point attendre.
Il était bizarre son accent, non ? lança-t-il dun air songeur.
Plait-il ? demanda son interlocuteur incrédule.
Bah, la rousse. Laristo qui nous a engagé, quoi Ah ses belles boucles rousses qui dépassait de son capuchon. Je suis sûre quelle était belle, la bougresse. Dommage quon ait pas vu son visage. En tout cas, une chose est sûre, létait pas vraiment dici et sûrement pas de notre belle Bretagne répondit Krager en haussant les épaules.
Veux-tu bien fermer la caverne puante qui te sert de bouche avant que je ne ten arrache la langue ? souffla Martel dans un murmure courroucé, son poing resserré sur son couteau bien en évidence. As-tu oublié comment sont traités nos compatriotes ici ?
Les deux hommes séchangèrent un regard noir. Puis celui aux cheveux gris brisa le silence pesant avant que celui-ci nattire lattention sur leur conversation.
De toutes façons, à quoi cela nous avancerait-il de savoir d'où elle vient Bon et ce vin et cette nourriture, ça vient oui ?
La jeune tavernière apparut quelques instants plus tard, les bras chargés de victuailles typiquement dauphinoises. Elle bredouilla quelques mots dexcuses en déposant plats et pichets sur la table et sen fut sans demander son reste, la tête basse.
Les deux hommes mangèrent, lun lentement et en silence, lautre se goinfrant bruyamment. Quand il eut fini dengloutir sa part, Krager se leva en oscillant sous leffet de lalcool et détacha sa bourse de cuir de sa ceinture afin daller régler la note à laubergiste.
Cest moi qui régale !... annonça-t-il joyeusement tandis que Martel en terminait avec une épaisse tranche de pain couverte de Saint-Marcelin. Quand je pense à tout cet argent quelle nous a proposé la rouquine. Elle doit être sacrément noble pour être aussi riche. Et tout ça pour lenlever la vicomtesse là, même pas pour la tuer ! Mfont marrer ces nobles à
BLANG !
Les poings de Martel frappèrent si violemment la table lorsquil se leva à son tour que les deux choppes qui y étaient posées vacillèrent un peu.
Je crois que tu as assez bu pour ce soir, lami, dit-il à Krager dune voix glaciale. Il est temps daller prendre du repos, ne crois-tu pas ? demanda-t-il en écartant légèrement sa veste afin de découvrir à la vue de son partenaire ivre la poignée de sa dague. Je règle la note, veux-tu ? Attends-moi là Et tandis quil passait à côté de Krager, il lui souffla à loreille : encore un mot et je te tue de mes propres mains, sac à vin.
Lhomme aux cheveux dargent fut prompt à donner au tavernier ce quils lui devaient et tout aussi prompt à emmener livrogne bavard qui lui servait de partenaire.
Le lendemain, ils quittèrent lauberge un peu avant laube, tandis que la capitale était encore endormie dans ce qui restait de la salvatrice fraîcheur de la nuit. Ils se séparèrent, partant chacun de leur côté, sassurant discrètement que personne ne les suivait et se retrouvèrent aux écuries.
Jai de bonnes nouvelles, annonça Krager lorsquil retrouva son acolyte. Il baissa alors la voix de manière à ce que seul Martel puisse lentendre. Je me suis immiscé dans une conversation. Son cocher dit quils ne feront quune petite halte à Maubec, le temps de saluer sa progéniture jimagine. Ils repartent dès le lendemain pour Saint-Firmin, sans autre escale que celles qui seront nécessaires au voyage Ils mettront des jours à comprendre
Le visage de Martel séclaira dun petit rictus légèrement sadique.
Parfait, parfait ! Tu es de bien meilleur augure une fois que tu as cuvé, tu sais ? sexclama-t-il en donnant une grande tape amicale dans le dos de Krager. En route lami, nous avons encore du pain sur la planche pour effectuer notre « livraison ».
Les deux hommes éclatèrent de rire. Ils grimpèrent sur leurs puissantes montures en sifflant joyeusement puis, sans perdre un instant et sans être suivi par quiconque, ils quittèrent la cité lyonnaise. Lon ne les y revit plus jamais.
NB : ce RP est bien entendu, ouvert à toutes celles et tous ceux qui voudraient y participer. Toute participation est plus que bienvenue, évidemment. Cependant, les organisateurs du RP (dont je fais partie) vous seraient reconnaissant de faire extrêmement attention au contexte, notamment le fait qu'il se passe au printemps passé. Quand on dit que seul Martel entend ce que dit Krager par exemple, on évite les "Machin, qui était déguisé en liliputien à pois et caché sous la selle du cheval unijambiste d'à côté entendit tout et alla faire son rapport" Nos boîtes à MP à tous les 3 (les autres devraient pas tarder à enchaîner) restent ouvertes. Les pnj ont laissé (volontairement) des infos, n'hésitez surtout pas à vous en servir !!!
Lavance que leur avait versé celle qui les avait engagés leur avait permis de se loger dans une auberge tout à fait respectable de la capitale, qui saccordait bien mieux avec leur couverture de marchands poitevins que les cambuses quils fréquentaient dordinaire.
Les deux hommes discutaient avec un négociant lyonnais qui se plaignait de l'effondrement du prix du grain. Le plus grand des deux était un homme entre deux âges qui se faisait appeler Martel. Ses longs cheveux gris presque blancs soigneusement peignés tombaient sur de larges épaules qui trahissaient une constitution athlétique. Son partenaire, qui répondait au nom de Krager, était plus petit et un peu rondouillard mais pas moins robuste ; ses cheveux bruns et courts étaient en bataille ce qui avait lavantage de cacher leur raréfaction à larrière de son crâne. Sa proéminence nasale conférait à son visage une bonhomie et une jovialité qui contrastaient avec la sévérité et lexpression pince-sans-rire de celui de son partenaire.
Martel scrutait discrètement la salle, laissant ses yeux et ses oreilles à laffût de la moindre information, de la moindre opportunité du moindre danger aussi. Contrairement à son acolyte qui nécoutait le marchand lyonnais que dune oreille très distraite, Krager, les bras fermement croisés sur la poitrine, acquiesçait à chaque diatribe de lautochtone à lencontre du pouvoir en place.
Zavez bien raison, lami. Sont tous pareils ces soi-disant grands hommes Y disent agir pour not bien, mais on voit le résultat ! Y sont beaux à festoyer dans leur palais Allez, je toffre une dernière chopine : cest toujours ça quils auront pas !
Après que le bruit sec des chopes vides eut retenti sur la table, le lyonnais se leva et remercia chaleureusement Krager et son oreille compatissante avant de sen retourner doù il venait, laissant les deux comparses seuls.
Drôle de pays, hein murmura Martel dun ton dédaigneux et moqueur.
Comme tu dis leur logique me dépasse Menfin, on va pas splaindre, notre séjour ici nous coûte moins cher que prévu. Cest pas quon avait pas les moyens, tu me diras, la rouquine a été généreuse mais si on peut en dépenser moins maintenant, cest mieux, il nous en restera plus pour nos vieux jours.
Les deux hommes partirent dans un grand éclat de rire. Martel sortit une petite dague ainsi quun morceau de bois quil reprit à sculpter tandis que Krager soccupait de commander à la tenancière charcuterie, fromage et pichet de vin, non sans gratifier la croupe de la donzelle dune lourde tape amicale.
Krager avait un peu trop bu, comme à laccoutumée et racontait des histoires que son partenaire avait déjà entendu cent fois mais lhomme aux cheveux dargent souriait en coin en écoutant les divagations avinées de Krager. Ce dernier fronça soudain les sourcils, son visage laissant croire quil réfléchissait à une question de la plus haute importance, question qui ne se fit point attendre.
Il était bizarre son accent, non ? lança-t-il dun air songeur.
Plait-il ? demanda son interlocuteur incrédule.
Bah, la rousse. Laristo qui nous a engagé, quoi Ah ses belles boucles rousses qui dépassait de son capuchon. Je suis sûre quelle était belle, la bougresse. Dommage quon ait pas vu son visage. En tout cas, une chose est sûre, létait pas vraiment dici et sûrement pas de notre belle Bretagne répondit Krager en haussant les épaules.
Veux-tu bien fermer la caverne puante qui te sert de bouche avant que je ne ten arrache la langue ? souffla Martel dans un murmure courroucé, son poing resserré sur son couteau bien en évidence. As-tu oublié comment sont traités nos compatriotes ici ?
Les deux hommes séchangèrent un regard noir. Puis celui aux cheveux gris brisa le silence pesant avant que celui-ci nattire lattention sur leur conversation.
De toutes façons, à quoi cela nous avancerait-il de savoir d'où elle vient Bon et ce vin et cette nourriture, ça vient oui ?
La jeune tavernière apparut quelques instants plus tard, les bras chargés de victuailles typiquement dauphinoises. Elle bredouilla quelques mots dexcuses en déposant plats et pichets sur la table et sen fut sans demander son reste, la tête basse.
Les deux hommes mangèrent, lun lentement et en silence, lautre se goinfrant bruyamment. Quand il eut fini dengloutir sa part, Krager se leva en oscillant sous leffet de lalcool et détacha sa bourse de cuir de sa ceinture afin daller régler la note à laubergiste.
Cest moi qui régale !... annonça-t-il joyeusement tandis que Martel en terminait avec une épaisse tranche de pain couverte de Saint-Marcelin. Quand je pense à tout cet argent quelle nous a proposé la rouquine. Elle doit être sacrément noble pour être aussi riche. Et tout ça pour lenlever la vicomtesse là, même pas pour la tuer ! Mfont marrer ces nobles à
BLANG !
Les poings de Martel frappèrent si violemment la table lorsquil se leva à son tour que les deux choppes qui y étaient posées vacillèrent un peu.
Je crois que tu as assez bu pour ce soir, lami, dit-il à Krager dune voix glaciale. Il est temps daller prendre du repos, ne crois-tu pas ? demanda-t-il en écartant légèrement sa veste afin de découvrir à la vue de son partenaire ivre la poignée de sa dague. Je règle la note, veux-tu ? Attends-moi là Et tandis quil passait à côté de Krager, il lui souffla à loreille : encore un mot et je te tue de mes propres mains, sac à vin.
Lhomme aux cheveux dargent fut prompt à donner au tavernier ce quils lui devaient et tout aussi prompt à emmener livrogne bavard qui lui servait de partenaire.
Le lendemain, ils quittèrent lauberge un peu avant laube, tandis que la capitale était encore endormie dans ce qui restait de la salvatrice fraîcheur de la nuit. Ils se séparèrent, partant chacun de leur côté, sassurant discrètement que personne ne les suivait et se retrouvèrent aux écuries.
Jai de bonnes nouvelles, annonça Krager lorsquil retrouva son acolyte. Il baissa alors la voix de manière à ce que seul Martel puisse lentendre. Je me suis immiscé dans une conversation. Son cocher dit quils ne feront quune petite halte à Maubec, le temps de saluer sa progéniture jimagine. Ils repartent dès le lendemain pour Saint-Firmin, sans autre escale que celles qui seront nécessaires au voyage Ils mettront des jours à comprendre
Le visage de Martel séclaira dun petit rictus légèrement sadique.
Parfait, parfait ! Tu es de bien meilleur augure une fois que tu as cuvé, tu sais ? sexclama-t-il en donnant une grande tape amicale dans le dos de Krager. En route lami, nous avons encore du pain sur la planche pour effectuer notre « livraison ».
Les deux hommes éclatèrent de rire. Ils grimpèrent sur leurs puissantes montures en sifflant joyeusement puis, sans perdre un instant et sans être suivi par quiconque, ils quittèrent la cité lyonnaise. Lon ne les y revit plus jamais.
NB : ce RP est bien entendu, ouvert à toutes celles et tous ceux qui voudraient y participer. Toute participation est plus que bienvenue, évidemment. Cependant, les organisateurs du RP (dont je fais partie) vous seraient reconnaissant de faire extrêmement attention au contexte, notamment le fait qu'il se passe au printemps passé. Quand on dit que seul Martel entend ce que dit Krager par exemple, on évite les "Machin, qui était déguisé en liliputien à pois et caché sous la selle du cheval unijambiste d'à côté entendit tout et alla faire son rapport" Nos boîtes à MP à tous les 3 (les autres devraient pas tarder à enchaîner) restent ouvertes. Les pnj ont laissé (volontairement) des infos, n'hésitez surtout pas à vous en servir !!!