--Charlotte.1ere
La reine de Jérusalem et de Chypre suivit de son Chambellan discouraient de tout et de rien en allant vers la salle à manger. Il fallait se détendre un peu, le ton des discussions était emprunt de légèreté, et Dieu sait que la reine en avait besoin. Famille déchirée, éparpillée, seule contre tous, elle vouait une haine sans nom à son bâtard de frère, leur mère aurait du le tuer tant qu'elle le pouvait, pensait-elle de temps en temps, non en faite tout le temps.
On annonça la reine, qui prit place au centre de la table en U et convia quelques intimes à prendre place avec elle. Le début du repas se passait bien et quelques jongleurs avaient été embauché pour égayer un peu l'assistance.
Puis vint le moment de la première viande. Un valet de bouche aboya.
- LA VIANDE DE LA REINE !
On proposa alors le plat à la souveraine qui acquiesça, puis on la servit, elle quémanda du vin, qui arriva fort vite. De sa main gracile elle puisa un morceau de viande du plat devant elle et mangea tranquillement, quand soudain... Charlotte se leva se tenant le ventre, et devenant rouge, les yeux roulants et implorants de l'aide.
- A MOI, JE ME MEURS ! LE TRAÎTRE !
Eut-elle le temps d'affirmer avant de perdre pied sur son Chambellan et de sabîmer dans ses bras.
- Vengez-moi...
Expira-t-elle dans des spasmes et la bouche recrachant de la bave sous forme de mousse. Ainsi la reine Charlotte succomba-t-elle d'un empoisonnement de bouche... L'assistance était médusée aussitôt les gens d'armes arrêtèrent les gens de maison concernés par le vin et la viande, une enquête serait diligentée, mais pour l'heure, il fallait que la reine soit menée en sa chambre pour les besoins médicaux et l'office religieux qui en découlera.
Le Chambellan désemparé se retira dans son bureau, prit plume, vélin et encre pour coucher sur papier la terrible nouvelle, et informer la princesse Eleonor de son nouveau statut de deuil mais aussi de nouvelle Souveraine.
Citation:
Constantinople, le 10ème jour daoust 1460,
Madame,
C'est abîmé dans une peine incommensurable que je me dois de prendre plume et vous mander ce jour, car en effet un grand malheur vient de frapper le royaume de Jérusalem, et vous prie de bien vouloir excuser le pauvre que je suis de vous infliger pareil douleur.
Sa Majesté, votre soeur, n'est plus elle a rejoins le Très Haut de façon prématurée, je présente à Votre Majesté mes condoléances. Puisse Dieu vous guider sur le chemin de la sagesse et du pardon.
Pardon, car feue la reine est passée de vie à trépas par voie de poison, il n'en fait aucun doute, mes hommes ont arrêté quelques servants et ils seront soumis à la question, je nourris l'espoir d'avoir des aveux. La piste de Jacques votre demi-frère bâtard n'est pas écartée bien au contraire. Nous ferons ici tout ce qui est en notre pouvoir pour châtier les assassins.
Puissiez-vous nous pardonner de n'avoir pas su protéger notre Reine.
De par cette grande honte, je démissionne, il vous appartiendra de nommer un nouveau Haut Conseil et je me remet en vos mains pour que votre Justice soit appliquée.
Je demeure, votre humble, dévoué et fort contrit sujet.
Pierre d'Arçon
-scel rouge-
Le pli fut expédié à Rennes où demeurait la princesse, désormais reine Eleonor Ière.