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(rp) Dans un port, les armes se confrontent

Richard_watelse
Comment une simple tournée de bière offerte avait-elle entrainé plus de sang coulé à terre que de cervoise dans les gosiers? La main du connétable Watelse s'était élevée dans les airs, et sa voix grave avait couvert le brouhaha de ses soldats, solides recrues prêts à combattre pour l'honneur de la reine Eleonore de Sulignan:

Tournée générale pour tous les braves, et gloire à notre Reine Eléonore 1ère, seule et unique reine de Chypre!


Proposition de rasades alcoolisées provoquant chez l'assemblée l'effet escomptée : un amas d'assentiments gaillards, des voix scandant la reine, les poings frappant joyeusement le bois poisseux des tables de la taverne "Le Freluquet" proche du port. Ils étaient arrivé nombreux sur de puissants navires depuis Rennes. Le recrutement s'était vu compliqué par des ennuis pécuniaires et des agitations résultant de l'absence momentanée d'une reine pour les guider, mais, l'appui de quelques puissants marchants avait permis cette équipée vengeresse contre le Roi Jacques de Sulignan, usurpateur du trône. La mer n'avait pas non plus accueilli les marins aussi chaleureusement que prévu et il semblait que Poséidon lui-même souhaitait refouler les partisans de la reine loin des rivages chypriotes, causant quelques avaries au large de la Grèce. Les embarcations avaient donc dérivé vers le premier port venu.

La ville avait tout de suite plu au Connétable, ayant le sang chaud comme ses habitants. Les soldats de Rennes avaient quant à eux déserté le pont pour aussi rapidement remplir les tavernes environnantes.
Et ainsi levait il lui aussi, le Connétable, la chope avec eux (et ce n'était pas la première) pour profiter de ce mérité quartier libre. Mais ce moment de détente ne dura pas longtemps : à ce vacarme se joint une autre montée de voix. Le tout fortement alcoolisé.

Les pro-Eléonore et les pro-Jacques (nul ne savait qu'ils étaient en cette ville ni pourquoi) se rencontraient enfin.

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Valerianne


Les bateaux.... Elle aurait du se souvenir que les bateaux n'étaient pas ses amis. Ballotée, secouée et détrempée dans une soute nauséabonde au milieu d'hommes heureusement en trop mauvais état pour avoir des idées mal placées...
L'arrivée à Marseille avait finalement été une bénédiction. Elle avait d'avantage l'air d'un rat d'égout trempé que d'une fière guerrière sur le sentier des hostilités.

L'alcool coulait heureusement à flot et son moral commençait à remonter un peu, malgré la presse et la bousculade. Elle avait réussi à trouver un coin assez éloigné du commandant en chef et ruminait en essayant de trouver des moyens d'éviter le prochain transbordement maritime.


Elle leva mollement sa chope pour saluer la nouvelle tournée générale qui s'offrait quand un malotru la bouscula, renversant du même coup le précieux liquide sur ses vêtements à peine secs.
Furieuse, elle lui balança un grand coup dans l'épaule :


- ET TOI ! Tu peux pas faire gaffe non ! R'garde moi c't ouvrage ! On a pas idée d'être aussi ballot !


Honnêtement, les quelques gouttes de mauvaise vinasse ne se distinguaient guère au milieu des autres tâches qui constellaient déjà sa tenue, mais elle trouvait là un exutoire salutaire à sa mauvaise humeur. Puis, il est bien connu que ça n'est pas à l'intérieur d'une coquille de noix ballotés par les flots qu'on a l'occasion de se défouler. Une bonne bagarre, y'avait que ça de vrai pour se remettre les tripes dans le bon sens !

[Enchaine qui veut...]
Soldat Bourru de Jacques, incarné par Richard_watelse
CHLANG ! La chope qui tinte plus fort que le clocheton de l’église.

GLOUPS ! La bière qui coule à flot et dans mon gosier.

GLING ! La pièce qui retentit dans l’écuelle du tavernier.

PANG ! Le coup dans le dos que le soldat imbibé flanque dans le dos d’une mijorée.


Une mijaurée qui miaule en plus. Non : qui meugle !

Moi un ballot ??! Je t’en balancerais des ballots que tu m’en rabattrais pas des oreilles là !

Et les oreilles justement, elles trainent. Elles trainent vers un groupe de partisans qui encensent la « belle », la « glorieuse », l’ »unique » reine de Chypre. De reine, d’abord, y’en a pas. Juste un roi, qui va bientôt partager sa couche royale, mais c’est pas encore consommé donc…

Hep! la bovine galeuse, si tu ravale pas ta langue avec tes gus, les gars du port et moi, on va te couler ton raffiot et ta pseudo reine avec !

Ceci dit, ça faisait bien longtemps que j’avais pas joué de mes poings, et les écraser sur leur pif, je me suis dit que ça me ferait le plus grand bien.

Vive le Grand Jacques!
Valerianne
Y'a des mots qui blessent, ou qui offrent des ouvertures larges comme des portes de cathédrale et qu'on ne peut pas louper. Une bonne bagarre ! Ca remue les sangs et sa dissipe les nausées !
Ni une, ni deux, le poing se ferme et va s'écraser direct sur la face rugueuse du goujat !


- Espèce de bovin toi même non mais ! Qu'est ce que c'est que ce bœuf sans couilles qui couine après un usurpateur !

Pour faire bonne mesure, le contenu du gobelet rince l'ouvrage, en aspergeant allègement toutes les personnes proches. Y'en aura pour tout le monde, pas d'impatience !
Le cerveau finit quand même par se mettre en route. Ils étaient combien les hommes du Jacquot dans la taverne ? Un brusque sentiment de solitude la saisie. Sang chaud certes, suicidaire non !
Ils étaient où les renforts ? Aller, autant commencer la guerre tout de suite, après tout, ils étaient là pour ça !

- SUS AUX JACQUARTS ! TOUS POUR LA REYNE ! ...
et tous avec moi aussi, p'te un peu....
--Garde_a_vous
Mais quelle reine? La sienne ou l'autre? Gardavou, le garde toujours au garde à vous, se leva, en même temps que son épée gaillarde. A la tienne Etienne, et prend ma lame pour la peine!
Un peu de testostérone que diable. Bien que les coups à parer, pour le moment venait plutôt de la gente féminine. 'Fin, gente féminine sans dentelle et avec du poil sous le bras. Ca gueulait. Ca cognait. Ca englutissait la bière et encaissait les coups. C'est ce qu'on pouvait appeler de la franche rigolade. Ce pourquoi il avait signé. Ce pourquoi il se lavait tous les matins (ou presque) : la castagne.

Gardavou, prit son élan : botte sur le banc et saut sur une table où une cruche brisait inondait le bois. Gâchi! Fichtre, on ne respectait plus rien en ce bas monde!

Il pesta. Il rota s seule bière avalée, et cracha sur le crâne d'une donzelle un peu trop vivace.


Pour feu Jacques et pour sa royale épouse! Sus à l'effrontée grognasse qui s'trompe de trône : celui pour cagasser c'est pas celui de Chypre, qu'on se le dise!

Pas peu fier de sa disatribe, le gaillard. Mais fierté vite ravalée, car la table s'écroula sous lui, soulevée par deux ennemis que son discours venait d'agacer. Caboche la première, il percute un bougre.

L'épée s'éleve et frappe. Esquivée. La lame récidive. Et le combat s'invective de jurons bien sentis (et compréhensible dans son unique patois du fin fond de la Creuse) :


Pétrofiard! Cougurons! Valuton! ... Gargoufiel!*

Comme l'âme poétique de chacun s'illumine de la bravoure du combat!

* tous inventés
Cristofo
Dans un coin de la taverne, les trois compères sont attablés devant une bonne pinte de bière. Devisant dans leur dialecte, les trois espagnols se tenaient à l'écart des autres soudards; ils ne goûtaient que fort peu l'engouement des autres pour leur "Reine".

Eux, qui avaient mis leur vie au service de tant d'ennemis et parfois de ceux qu'ils combattaient la veille, se foutaient bien de leur employeur, et s'abstenaient de toute futile marque d'admiration ou de préoccupations politiques. Ils laissaient ça aux courtisans et autres parasites; eux se battaient, et peu importe pour qui, tant que la solde tombait.

Aussi les trois vétérans ne pipèrent pas mot quand le connétable voulu lever sa chope en l'honneur d'une quelconque reine. Faut dire que sur les trois mercenaires, un seul était capable d'aligner plus de deux mots en français. Par contre, l'étape suivante de la discussion les intéressa bien davantage; la bagarre était un langage qu'ils comprenaient et parlaient à la perfection. Une donzelle -de leur camp, apparemment- se fit copieusement insulter et répondit par un coup bien ajusté. Les épées sortirent de toute part, tandis que les trois hispaniques se relevèrent et se dirigèrent vers le soudard de Jacques à l'origine de l'altercation. Les épées des trois soudards sortirent de leur gaine à l'unisson.

Leur attention se porta rapidement sur une grande gueule qui beuglait sur une table. Un signe de tète; les deux compères de Lucas soulevèrent brutalement la table, faisant basculer le crétin aviné, tandis que dans un bel effort la table s'écrasa en direction d'autres soldats de Jacques. L'homme tomba lourdement vers Lucas, tandis que les deux autres se jetèrent dans la bagarre, jouant brutalement de l'épée, sans pitié.

Les deux lames se croisèrent; Lucas esquiva un premier coup, bloqua le deuxième et, reculant un peu, saisit une chaise qu'il balança sur son adversaire et repartit à la charge, visant la cuisse droite d'un coup de taille.
Richard_watelse
Les muscles se contractèrent instinctivement tandis qu'il parait un coup en traitre venu de sa gauche. Colère et beuglante :

CRETINNN ! J'SUIS TON CHEF!

Il se retint d'anéantir l'un des siens afin de préserver l'équilibre des forces des deux camps. Mais quel équilibre? Qui étaient les plus nombreux? Peu importe : la passion d'une plantureuse soldate lui rappela que seuls les braves connaissaient la victoire, peu importait le nombre. Il se mit dos à dos à la guerrière, écumant quelques assauts et confrontant les lames aiguisées.

Les hispaniques y allaient bon train, entrant dans le tas et réduisant tout meuble en poussières. Un Jacquart en pris pour son grade. Ce n'était rien comparé à ce qui l'attendait lui :

Il y en avait d'abord un, costaud, mais rien de bien effrayant. A lui, se joint un brabu à l'haleine gênante et à l'épée déjà bien trempée de sang. Homme d'expérience, Richard para chacune des attaques, mais ses rispostes devinrent veine lorsque quatre autres hommes l'encerclèrent l'obligeant à quitter le dos sécurisant de la guerrière. Fait comme un rat.

Il ne baissa toutefois pas l'épée, prêt à mourir arme à la main :

Chiens, incapable de combattre d'homme à homme! Bien comme leur roi : DES COUARDS!!
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Valerianne
Fini la rigolade ! Il était temps de reprendre les choses sérieuses !
L'épée du paternelle dans la dextre, le poignard à senestre, les travaux d'aiguille peuvent commencer.
Le plus compliqué, c'est de comprendre sur qui frapper et d'éviter d'abimer les copains.

Ca se bouscule, ça crie. Les meubles se brisent et les chopes éclatent. Dans ce joyeux brouhaha, elle est au moins sûre d'une chose, ses arrières sont protégés. C'est réconfortant un dos musclé contre le sien en pleine bagarre. C'est pas qu'elle ait besoin d'être rassurée, mais au moins, on ne la piquera pas au fondement cette fois.

Petite parade à gauche pour éviter une pointe, fente à droite pour atteindre un cuissot, feinte du coutelas ! Attention, trop d'ouverture, les épées sont vicelardes et celle là n'est pas passée loin... La routine s'installe. Quinte, quarte, octave, septine... parade, feinte, retraite... Ca fait du bien de voir que les vieux réflexes sont toujours là, mais la machine s'enraille.
Un coup d'épaule la déporte et l'envoie valser sur le sol. Le poignard disparait, mais elle reste agrippée à l'épée.
Le temps de se relever, et voilà que l'affaire tournait au vinaigre. Messire Watelse dans la mouise, encadré par plusieurs gaillards en mal de sang frais.

Heureusement, ils semblaient l'avoir oubliée. Attrapant un tabouret miraculeusement intact, elle le balança de toutes ses forces sur l'homme le plus proche et chargea en hurlant. Faut profiter de l'effet de surprise !

- TOUS AVEC MOI ! A MORT !
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