Oksana
Des mois. Cela faisait des mois, peut-être des années qu'elle était dans ce couvent. En fait, elle ne se souvenait plus tant le temps avait défilé sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle n'avait pas supporté la destitution du seul homme de sa vie avec qui elle était fiancée : Rackam. Cette destitution, d'une rapidité incroyable après son anoblissement, lui interdisait tout mariage avec lui qui n'était pas noble sauf si elle renonçait à ses titres elle-même. Mais renoncer à ses titres impliquait la perte de ceux de ses vassales et vassaux et elle ne pouvait leur infliger cela, à eux qui lui avaient prouvé leur fidélité sans faille depuis de très nombreuses années. A part Kelso...
Pourquoi ? Pourquoi avait-il choisi de proposer l'anoblissement de Rackam afin de leur permettre ce mariage qu'elle désirait tant avant de demander sa destitution avant que celui-ci ait pu avoir lieu ? Quelle ombre ténébreuse s'était mise sur leur chemin ?
Elle avait été désespérée par ce retournement de situation, ne sachant comment Rackam, avec son caractère de feu, pourrait un jour être anobli afin quils puissent officialiser leur amour. Il lui en avait voulu de ne pas rendre ses vicomtés, refusant de comprendre les conséquences que cela allait impliquer dans sa demeure, refusant de comprendre quà travers ses titres, cest toute sa vie dimplication pour la Champagne quelle reniait, la perte de ses terres, la perte des rentes quelle sétait engagée à donner à ses vassaux, la protection quelle avait juré de leur offrir
Anéantie, elle navait trouvé dautre solution que daller sisoler au couvent, de se retirer de cette vie qui lui refusait le bonheur de la chaleur dun foyer pour tenter de loublier.
Mais cétait le contraire qui sétait passé. Chaque jour elle priait pour avoir de ses nouvelles, pour quil ne soit pas blessé, lui qui aimait guerroyer par-dessus tout et qui ne pouvait rester tranquille dans son domaine. De rares nouvelles de lextérieur lui parvenait, lui disant quil était toujours vivant et toujours aussi bouillant et son amour pour lui ne variait pas.
Cette nuit, elle avait fait un rêve. Un faucon pèlerin tournoyait au-dessus delle, descendant, se rapprochant, remontant, ne séloignant pas, comme sil voulait quelle le suive à travers champs. Elle se vit courir après lui, alors quil semblait la guider, faisant demi-tour lorsquil avait pris trop davance, et il lavait emmené jusquaux portes du domaine de lInfestissumam.
Elle se réveilla en sursaut, tremblante démotion, des images de leur bonheur et de leur amour aussi vivantes que sil avait été là, près delle.
Quest-ce que cela signifiait ? Etait-ce un appel de son amour ?
Elle se leva, sagenouilla devant son lit et se mit à interroger Aristote qui lavait accueillie dans son désespoir. Elle espérait un signe, une approbation, une réponse à ses questions. Elle ferma les yeux et faisait le vide dans sa tête quand un cri la fit sursauter : au dehors, un faucon émettait des cris longs et traînants.
Cétait le signe ! Il fallait quelle le retrouve, quelle retourne à la vie civile, quelle lui dise quelle était toujours là et quil navait jamais quitté son cur.
Elle assista à la première prière du matin puis demanda audience à la supérieure afin de linformer de son départ. Elle retournait à Bourmont et irait le retrouver. A cette intention, elle rédigea deux lettres : une pour les membres de son domaine afin de les informer de son retour, et une pour lui, pour lui rappeler sa flamme intacte.
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Pourquoi ? Pourquoi avait-il choisi de proposer l'anoblissement de Rackam afin de leur permettre ce mariage qu'elle désirait tant avant de demander sa destitution avant que celui-ci ait pu avoir lieu ? Quelle ombre ténébreuse s'était mise sur leur chemin ?
Elle avait été désespérée par ce retournement de situation, ne sachant comment Rackam, avec son caractère de feu, pourrait un jour être anobli afin quils puissent officialiser leur amour. Il lui en avait voulu de ne pas rendre ses vicomtés, refusant de comprendre les conséquences que cela allait impliquer dans sa demeure, refusant de comprendre quà travers ses titres, cest toute sa vie dimplication pour la Champagne quelle reniait, la perte de ses terres, la perte des rentes quelle sétait engagée à donner à ses vassaux, la protection quelle avait juré de leur offrir
Anéantie, elle navait trouvé dautre solution que daller sisoler au couvent, de se retirer de cette vie qui lui refusait le bonheur de la chaleur dun foyer pour tenter de loublier.
Mais cétait le contraire qui sétait passé. Chaque jour elle priait pour avoir de ses nouvelles, pour quil ne soit pas blessé, lui qui aimait guerroyer par-dessus tout et qui ne pouvait rester tranquille dans son domaine. De rares nouvelles de lextérieur lui parvenait, lui disant quil était toujours vivant et toujours aussi bouillant et son amour pour lui ne variait pas.
Cette nuit, elle avait fait un rêve. Un faucon pèlerin tournoyait au-dessus delle, descendant, se rapprochant, remontant, ne séloignant pas, comme sil voulait quelle le suive à travers champs. Elle se vit courir après lui, alors quil semblait la guider, faisant demi-tour lorsquil avait pris trop davance, et il lavait emmené jusquaux portes du domaine de lInfestissumam.
Elle se réveilla en sursaut, tremblante démotion, des images de leur bonheur et de leur amour aussi vivantes que sil avait été là, près delle.
Quest-ce que cela signifiait ? Etait-ce un appel de son amour ?
Elle se leva, sagenouilla devant son lit et se mit à interroger Aristote qui lavait accueillie dans son désespoir. Elle espérait un signe, une approbation, une réponse à ses questions. Elle ferma les yeux et faisait le vide dans sa tête quand un cri la fit sursauter : au dehors, un faucon émettait des cris longs et traînants.
Cétait le signe ! Il fallait quelle le retrouve, quelle retourne à la vie civile, quelle lui dise quelle était toujours là et quil navait jamais quitté son cur.
Elle assista à la première prière du matin puis demanda audience à la supérieure afin de linformer de son départ. Elle retournait à Bourmont et irait le retrouver. A cette intention, elle rédigea deux lettres : une pour les membres de son domaine afin de les informer de son retour, et une pour lui, pour lui rappeler sa flamme intacte.
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