Valerian
'' La vie ne tient qu'à un fil ''
Les routes depuis des jours, s'éloigner et préserver la rousse, protéger la vie qui grandit en elle.
Les rumeurs, les insultes, leur Suzeraine a laissé faire sans jamais prendre leur défense.
Celle pour qui ils ont donné leur vie, a retourné sa veste, prétextant ne pas vouloir prendre parti alors qu'elle était l'instigatrice de la révélation.
Medea cherchait à épargner sa vie, son bonheur, se refusant à avouer la vérité, niant jusqu'au bout.
Il avait pris de plein fouet la nouvelle ainsi que l'amour de la rousse, la blonde avait tout exprimé à voix haute. Pour elle, il était évident que si Uran l'aimait, il comprendrait ensuite, elle avait pris le parti de défendre le brun, comme si eux étaient coupables.
La déception trop grande, fief et titre rendu, il avait emmené la rousse loin de tout cela.
Les coups durs et bas s'étaient enchaînés par courriers, les amis restés fidèles, leur faisaient parvenir toutes les rumeurs et autres distiller par la blonde.
Il s'était aveuglé quand d'autres l'avaient mis en garde, non, il lui vouait une confiance sans bornes, elle avait été là, à un moment de sa vie pour ensuite le trahir.
Cela les menait ici, a voyager de jour comme de nuit, s'accordant quelques haltes, se restaurer, distraire et jouer avec Ombeline, faire courir Guimauve.
Ils étaient tous confortablement installés dans l'arrière de la charrette, voyagé de nuit sur les cahoteuse, cela berçait tout le monde, le gros molosse, servait aussi de couverture et de protection sur ses deux adorables demoiselles.
Perdre Uran, il n'arrivait pas à en parler, Medea était là, un soutien, une amie, une complice, elle savait sa douleur sans qu'il n'ait à parler.
Ce tout nouveau bonheur, celui qui l'aidait à se reconstruire, à oublier son premier amour, à accepter et vivre à nouveau sans craintes.
Jamais, il ne l'oublierait, il l'emportait avec lui, son regard serait toujours une obsession, le pourquoi, il dormait peu, et poursuivait le voyage, ne pas être hanté, la douleur trop vive, trop insupportable.
À peine fermait il les yeux, la silhouette apparaissait, les azurs expressives paraissaient, et cela, était au-dessus de ses forces, ses pensées ne quittaient pas le brun.
Il l'aimait et savait qu'il garderait une cicatrice profonde et indélébile.
Ils traversaient une forêt, la lune peine à éclairer le passage étroit, la visibilité est plus que réduite, il longe une falaise, il redouble d'attention, les chevaux sont nerveux, il ralentit l'allure, les guides au travers l'opacité, il ne peut faire halte ici, au milieu de nul part, au bord d'une falaise, une fois cette bordure d'arbres traversés, il sera plus à l'aise pour poursuivre la route.
Il passe une ornière difficile, serre les aides pour guider plus fermement les montures, celles-ci se cabrent, les sabots arrières glissent sur la pente, la charrette bascule inexorablement, l'attelage se brise, il dévale la falaise, un seul réflexe, se jeter sur Ombeline et Medea, les protéger de son corps.
La branche des arbres se fracassent les unes après les autres, il les tient fermement sous lui, leur hurle de se cramponner, les rassure .. '' je suis là, je vous protège, je vous aime ! Tenez bon ! ''
Le vacarme couvre sa voix, la charrette se retourne et l'éjecte avec Ombeline dans les bras, leurs corps percutent un arbre, l'échine se brise, ils retombent lourdement au sol, la tête de Pouic cogne sur une pierre, inerte, ensanglantée, ils sont tués sur le coup, sa fille dans ses bras, ils ne sont plus que dépouilles sans vie.
Guimauve, le molosse, chien de Max est écrasé par le poids de la charrette.
Est-ce un symbole ? Lui, sa fille et ce chien meilleur ami de Pouic, le chien de celui qui fut son plus grand amour, mort ensembles.
Sur une route perdue, non loin d'un village, gît leurs corps, un accident stupide, certainement le destin.
_________________