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[RP ouvert] Itinéraire d'une famille éclatée...

Irenee.
    [Marquisat des Alpes Occidentales - Brignoles]


Qu'est ce qu'elle foutait là déjà ? Pour qui ? Pour quoi ?
Pour personne et sans raison aucune, elle erre, instable. Brignoles n'est et ne sera rien de plus qu'une étape de quelques jours au cours de son interminable périple en plein coeur de la garrigue provençale.

Onyx rivés vers le ciel, elle évalue le temps qu'il lui reste avant que la fin du jour ne s'annonce. Celui-ci est encore bleu, mais bientôt se teintera de ses couleurs d'aquarelles. A peine quelques heures, voilà ce qu'il lui reste pour vaquer à l'occupation de l'instant. Un temps alloué à la reconnaissance du territoire pour une future partie de chasse dans laquelle elle ne manquera pas de se lancer. De vivres elle ne disposera bientôt plus et il lui faudra du bétail qu'elle pourra manger ou encore revendre à l'aubergiste du coin pour quelques indispensables écus.

Abandonnant ce refuge de berger en pierres sèches qui aura servi d'abri à l'Esseulée le temps d'une nuit, elle s'engouffre un peu plus dans les terres, battant de ses pas champs de lavandes et landes de genévriers.
Bientôt à ses pieds, s'étend une forêt dense et inquiétante d'où s'exhale une âpre odeur de sauvagerie. Elle la connaît bien pour y venir souvent chercher ses proies. Terrain de chasse favori. Elle entre et s'enfonce dans la pénombre naturelle qu'offre un large voile de feuillage au dessus de sa tête.
Le travail de reconnaissance peut commencer.

Discrète, elle avance et observe, partant à la recherche de traces fraîches, repérant passages, chemins et ruisseaux. Le regard est aux aguets autant que l'ouïe sait se faire fine. Guidée par les sons et odeurs qui se dégagent des lieux, c'est soudain le bruit de l'eau qui appelle à ses sens. Non loin doit être une rivière qui traverse les terres. Qui sait si le gibier ayant besoin de s'abreuver ne viendrait pas s'y montrer ?
Agathe..
    [Brignoles et alentours]


Et oui, dans le mile, c’était bien une rivière qui s’offrit à elle lorsqu’elle s’en approcha de plus près. Lucie fixa son regard sur le cours d’eau avant de soupirer, c’est qu’elle s’y serait baigné… Mais même si la météo était douce, la vraie chaleur n’était pas encore au rendez-vous. Et puis comme le dit si bien le dicton : « En avril, ne te découvre pas d’un fil ».

Soit, elle ne pourrait pas plonger, mais personne ne pourrait l’empêcher d’y tremper ses pieds. Alors oui, si Melie avait été là, il en serait hors de question, mais justement, Melie n’était pas là ! Quittant ses chausses en les faisant virevolter dans les airs elle s’empressa de se débarrasser de ses bas pour venir s’assoir au bord de l’eau. Un orteil, puis deux, puis un pied, l’autre et un sourire vint replacer la grimace qu’avait procuré la fraicheur de l’eau. Quel bonheur ! Une pensée à sa mère qui lui avait transmis cet amour pour la nature. Allongée en arrière prenant appui sur ses coudes, la blondinette s’amusait à faire barboter ses jambes d’avant en arrière, de droite à gauche, en cercles… C’est qu’elle aurait pu passer des heures ainsi.

Perdue dans ses pensées et ses rêveries d’enfant, elle était à mille lieux de s’imaginer qu’elle pouvait courir un danger. Car si elle connaissait bien la forêt chez elle à Sarlat, celle-ci lui était totalement inconnue et sa faune également. C’est quand elle commença à entendre des bruits étranges et des grognements que la gamine commença à s’alarmer. Se redressant d’un bond en retirant ses jambes de l’eau, c’est en voulant se relever que le malheur arriva… La terre meuble de la berge se déroba sous ses pieds, entraînant sa chute dans le cours d’eau.


- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Un cri se surprise, un cri de peur, un cri dû à la fraîcheur de l’eau… Mais que venait-il donc de se passer ? Pas le temps de réfléchir et encore moins d’agir que déjà le courant l’emportait plus loin, l’empêchant de rejoindre la rive. Bonne nageuse, Lucie tentait de rester à la surface se laissant porter par l’eau sans chercher à nager contre pour éviter l’épuisement. Parcourant mètre par mètre elle commençait à s’éloigner dangereusement du point de départ. Mais le pire restait malheureusement à venir… Le « long fleuve tranquille » allait vite se transformer en cauchemar : des tourbillons faisaient leur apparition. La mini-chieuse qui avait réussi à garder son calme jusque-là cédait peu à peu à la panique, se demandant qui allait bien pouvoir l’entendre en plein milieu de la forêt.

- AU SECOURS !... AU SECOURS !

Criant de toutes ses forces, se débattant tant qu’elle pouvait, les remous et la force de l’aspiration eurent raison d’elle, l’entraînant sous l’eau à plusieurs reprises avant de le ramener à la surface pour recommencer encore et encore. Suffoquant, de l’eau plein la bouche, elle tentait en vain…

-AID….EZ…. MO…I ... Aidez moi...
_________________
Irenee.
    [ Brignoles ]

A chaque pas qu'elle effectue sur ce terrain irrégulier, ses pieds s'enfoncent un peu plus dans l'humus et le tapis de feuilles mortes détrempées qui recouvrent le sol, soulevant avec eux l'odeur si particulière des sous-bois qui vient se lier aux parfums des sèves.
Elle progresse ainsi jusqu'à la voir enfin cette rivière venue prendre sa source en pleine forêt. Mais avant même d'avoir pu en rejoindre le bord, la voilà qui s'arrête et qui lève le menton, brusquement attirée par une envolée d'oiseaux.
Eux aussi ont du les entendre, ces bruits qu'elle a perçu : bruit de pas accompagnés par ce qu'elle a cru être des reniflements, des grognements.
Retenant son souffle, son regard parcourt les lieux tandis qu'elle tourne rapidement sur elle-même. L'animal est là, un bien beau sanglier qui vient de passer tout près et qui continue sa course sans même se préoccuper de sa présence.
Belle aubaine lorsque le gibier s'en vient à elle. Comment passer à côté d'une telle chance ?
Elle devait chasser le lendemain. Elle chasserait dès maintenant.

Carquois sur le dos dans lequel reposent arc et flèches, elle s'allège du balluchon qu'elle trimbale à son aise partout où elle va, maigre bagage comprenant le tout de ses affaires. C'est dire qu'elle en a peu, mais d'essentielles. Planqué à la hâte, elle se lance ensuite dans une traque qu'elle compte bien mener sans merci. Du moins c'est ce qu'elle croit, bien loin de se douter de ce qui l'attend.

Elle presse le pas parmi les ronces et les fougères, avec la peur au corps de perdre de vue sa proie, et avec toute l'exaltation que peut procurer la situation.
Quatre pas, elle s'arrête, écoute.
Elle inspire.
Il est là.
Elle expire, soulagée.
L'imposante bête s'est mise à l'arrêt, fouillant le sol aux abords de l'eau. Instant propice à l'armement. Fondue dans le décor, debout devant un fourré qui par sa masse estompe sa silhouette, Irénée apprécie la distance à laquelle elle se tient. D'où elle est, elle devrait toucher. Il le faut à tout prix. La prise sera belle et elle pourra en tirer bon profit.


Elle extirpe son arme de son carquois et d'un mouvement lent le monte. Elle a de ça l'avantage en prime que le cours de l'eau bouillonnant dissimule les bruits qu'elle pourrait faire. Mais elle se joue de la plus grande discrétion. Flèche au bout des doigts, elle relève les yeux sur l'animal en même temps qu'elle bande l'arc.

    -" Une bonne visée... Une bonne décoche et le tour sera joué. "


Tirer vite fait bien fait ! C'est ce qu'on lui a appris. L'animal n'offrira pas le privilège de se montrer sous son meilleur profil une seconde fois.
La flèche est prête à fuser pour venir se loger dans les chairs de l'animal. Dernière inspiration, elle décoche, et voilà qu'au même moment se fait entendre un cri venu de nul part.


- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Un cri venu compromettre sa partie de chasse. Échappée la proie avant même que la flèche n'ait pu l'atteindre.

    -"Arrggghh ! Bordel ! Il a fallu qu' ça arrive à ce moment là ! Je n'sais pas qui a voulu jouer de sa voix de crécelle, mais j'espère qu'il ou elle... avait eu une bonne raison de l'faire ! "


Colère ? C'est le sentiment qui a envahi la Brune et qui continue de se disperser en son sein en même temps qu'elle court en bordure de rivière.
Nouveaux sons de voix qui s'élèvent, plus alarmants cette fois. Ce sont des appels au secours qu'elle entends et qui la font se précipiter un peu plus. Ses foulées se font plus longues et plus rapides. Les yeux rivés droit devant, elle aperçoit du mouvement au loin, des remous au beau milieu des eaux. Peu profondes, le danger se trouve souvent dans leurs tumultes cachés. Toujours se méfier de l'eau qui dort.
Et elle devine ce corps qui se bat contre les courants qui l'emporte. Elle arrive à sa hauteur. Il lui faut réfléchir. La rivière n'est pas large et sur les bords baignent d'épaisses racines. Si seulement "il" ou "elle" pouvait s'y accrocher. Si seulement le courant pouvait l' y aider.


Irénée hurle à son tour :

    -" Tenez bon ! J' vais vous aider ! Essayer de garder la tête hors de l'eau ! "


Plus facile à dire qu'à faire, elle le sait en voyant disparaître sous l'eau ce qu'elle devine alors n'être qu'une enfant. La Brune court en sens inverse cette fois avec l'espoir de la voir réapparaître à nouveau après une énième coulée.
La revoilà qui fait surface. Elle essai autant qu'elle peut de la rassurer par ce regard qu'elle tente alors d'accrocher priant intérieurement pour qu'il ne lui échappe pas.


    -" Écoutes-moi bien ! Essais de t'accrocher... à la roche, à un morceau de bois, à tout ce que tu peux ! Tu dois à tout prix tenir ta tête hors de l'eau. J'vais t'sortir d' là tu entends... ! J'te laisserai pas ! "

Elle poursuivait sa course sur la berge avec l'espoir que le Très-Haut les aide dans cette épreuve. Puisse la gamine se retenir à quelque chose en plus de l'espoir.
Pattricia
[La rousse à La Force se réveillant... Périgord noir]



Il y avait eu le début de la guérison, l'ours était passé en coup de vent, bravant les interdits d'une mission pour venir au chevet de la vindicative. Celle-ci n'en n'avait que de vagues souvenirs, les fièvres ne l'avaient pas complètement quittée à l'époque.

Puis était venue la convalescence, le rattrapage de son courrier en retard, de la gestion du domaine, des nouvelles des enfants, etc. Bref, encore en petite forme, elle avait dû remettre le pied à l'étrier et donner un bon coup de bambou.

Plusieurs missives partirent au quatre coins du royaume.


Citation:

De Pattricia La Canéda Dehuit de Malemort, Seigneur de La Force
A sa Grâce Romuald de Plantanièvre, Grand Duc de l'Anjou Libre


Mon cher père,


Je suis ravie que votre cœur batte à nouveau pour une femme. Je vous trouvais bien triste ces derniers temps et je me sens rassurée que tout ceci soit enfin derrière vous.

C'est avec grand plaisir que nous viendrons à vos épousailles et que nous y retrouverons je l'espère Mari et Zeline enfin réunies.

Mon Angevin préféré, homme libre parmi tous ces assujettis, je vous adresse tout mon amour filial et vous dis à très bientôt.

Je vous embrasse,

Pattricia La Canéda Dehuit de Malemort.

Fait au Domaine de La Force
Le 15 avril 1462
Comté de Périgord Angoumois.




Elle ne vouvoyait jamais celui qu'elle appelait "papa de Mari", mais lorsqu'elle lui écrivait, elle marquait son respect et son amour en le faisant. L'homme était haut en couleur, mais jamais, même au plus violent de leurs disputes, leurs liens n'avaient été rompus. Pour une raison qu'il était surement le seul à comprendre, Romu la considérait comme sa fille, elle, la royaliste, et parce qu'elle avait perdu le sien très jeune, elle l'aimait cet homme comme son père.

Citation:

D'une mère à sa fille si insatisfaite...


Ma petite chérie, je prends note que ce voyage, qui devait t'apporter liberté, joies et reconnaissance de ton rang, n'a pas été à la hauteur de tes espérances.

Il est normal vois-tu que ton amie et toi ayez évolué différemment, l'amitié est déjà si précieuse et si difficile à préserver au jour le jour, alors avec une telle distance...

Ton père est enfin rentré de mission, il a demandé aux Brebis Galeuses de nous prêter main forte afin d'entreprendre ce long voyage qui va nous mener vers toi. Il te faudra encore un peu de patience, nous devrions t'avoir rejointe d'ici deux belles semaines.

En parlant de voyage, nous avons pris une décision qui, je le gage, ne va pas forcément te plaire, mais si tu devais ne pas te plier à ces nouveaux impératifs, un couvent se ferait une joie de t'accueillir le temps que tu veuilles bien revenir à la raison. La tribu va quitter Sarlat, je garderai mon domaine en Périgord, du moins aussi longtemps qu'un régnant ne décidera pas de me le retirer sous quelque fallacieux prétexte. Nous allons nous installer à Montpellier.

Nous arriverons aussi vite que possible pour te tirer de ton ennui.

Je t'embrasse fort jeune fille,

Ta mère.


Fait à La Force
Le 15 avril 1462




Quand la vindicative et l'ours avaient lu la missive dans laquelle Lucie les suppliaient de venir la chercher, le couple avait sourit et s'était mis à lancer les préparatifs de départ.

Citation:

Héléna,


Ta missive laconique arrivée pendant que j'étais prises par les fièvres était plutôt alarmante. Tu ne semblais pas aller bien. Tu me vois désolée de ne pas avoir pu te répondre en temps et en heure, j'ai juste été hors du monde pendant plusieurs semaines, j'ai même failli y passer, mais heureusement le Très Haut n'a pas voulu de moi.

Nous allons quitter le Périgord et nous installer à Montpellier, j'ai envie de mer, de soleil, de sable chaud et d'air sec. L'ours n'est pas heureux dans mon Comté, autant faire ce qu'il faut pour que mon couple se renforce au même rythme que ma santé.

Alicina est recluse, les sœurs font de leur mieux pour la soigner, nous reviendrons la chercher quand elle ira mieux et sera en état de voyager.

Donne de tes nouvelles ma sauvage sœur, je te répondrai plus vite désormais, promis...

Je t'embrasse même si ça te fait grimacer,


Patt

_________________
Helena..
[ Mâcon ]

Assise sur les remparts, les pieds dans le vide, elle attendait un pigeon. Mais celui qui arriva n'était évidemment pas celui qui était attendu. Patt lui avait écrit. Ça faisait longtemps, c'était vrai. Au temps où elle lui avait écrit, elle n'allait pas vraiment bien. Son fiancé avait disparu. Il était à l'autre bout du Royaume, et elle était en route pour le rejoindre. De plus, elle n'avait pas fait de rencontres aussi palpitantes qu'elle se l'était imaginé. Et puis, les ennuis ont suivis, elle n'avait plus de nouvelles de son blond, c'était pas rien. Elle est arrivée à Genève et n'a trouvé que la fille du blond. Alors, elle est partie avec celle-ci, ainsi, lorsque le blond se réveillerait, il se rendrait compte de la disparition de la brune, et peut-être qu'il réagirait.

Mais aujourd'hui, elle attendait une toute autre lettre, une lettre qui était habituelle. Ça rythmait son quotidien, et puis, elle se demandait même si l'autre attendait sa lettre aussi. Si il s'asseyait comme elle, sur les remparts, fixant l'horizon, attendant le bruit des ailes dans le vent. Peut-être aussi qu'il attendait la nuit, quand il se trouvait seul, parce qu'elle était sûre qu'il ne trouvait pas un plummard chaque nuit où dormir avec un quelconque donzelle. Elle hésitait beaucoup. Peut-être qu'une fois qu'elle l'aurait rejoint, ils coucheraient dans la même couche, et agiraient en bons amants, seulement, elle ne supportait pas l'idée d'être une parmi tant d'autres. Elle préférait de loin être celle dont on se souvient. Celle qui devient quelques fois indispensable. Comme se besoin de se sentir unique.

Toujours est-il que le courrier de Patt, il méritait une réponse comme tout autre pigeon .Elle retourna la lettre de la vindicative, et écrit au dos.




Patt,

Si je vais bien? Je n'en sais que trop rien. Après avoir fait la route jusqu'à Genève, je me rends compte que mon cher et tendre fiancé n'est pas là, ou dans un quelconque bordel. Donc, j'ai embarqué avec moi sa fille, dont je suis la tutrice. Elle sera mieux avec moi qu'avec un père totalement absent.

Je l'aime bien cette gamine. Elle est jolie, elle est intelligente. Elle est russe.

Enfin bon, je vais à Limoges, peut-être viendras-tu m'y rejoindre, qui sait. Peut-être qu'Al se réveillera.

J'en ai marre d'attendre des gens absents.

Je refuse catégoriquement une bise, rien que la vue m'en dégoute.

Hél.


Elle regardait à présent le pigeon s'envoler au loin, ses ailes s'agitant au rythme du vent, dans la direction de sa sœur aînée.
Agathe..
    [Brignoles et alentours]


Les secondes semblaient durer une éternité et les tourbillons ne semblaient pas décidés à lui donner quelconque répit. A peine était elle à la surface tentant de reprendre un peu de souffle que déjà l’eau l’entraînait vers le fond. Et même si du haut de ses quatorze ans Lucie faisait la fière, elle n’était ni plus ni moins qu’encore une enfant. Son petit corps venait cogner contre les rochers et les branches submergés, et pourtant ce n’est pas à la douleur qu’elle pensait, mais bel et bien à sa famille qui lui manquait tellement…

Et alors qu’elle se demandait combien de temps il lui restait avant que la rivière n’ait raison d’elle…


    - " Tenez bon ! J' vais vous aider ! Essayer de garder la tête hors de l'eau ! "


Une voix ?! Soit la mini chieuse perdait la tête, soit c’est le Très-Haut qui était avec ce jour-là. Mais non, elle ne l’avait pourtant pas rêvé cette voix !

    -" Écoutes-moi bien ! Essais de t'accrocher... à la roche, à un morceau de bois, à tout ce que tu peux ! Tu dois à tout prix tenir ta tête hors de l'eau. J'vais t'sortir d' là tu entends... ! J'te laisserai pas ! "


Une deuxième fois ! Cette fois-ci la blondinette reprenait vraiment espoir. Se débattant à nouveau pour chercher d’où provenait la voix, elle agita un bras en direction de la femme.

- Je suis là… je suis là… aidez-moi….

Tout allait si vite. Où s’accrocher ? Où prendre appui ? Sans compter que le cours d’eau continuait à avancer. Et si elle voulait avoir des chances qu’on la sorte de là, c’était maintenant ou jamais. Les branches de l’arbuste sur sa droite ! Et alors que sa tête était à nouveau noyée, Lucie se fit violence pour remonter à la surface. Elle n’aurait qu’un seul essai… Bientôt…. Bientôt… Encore un peu… MAINTENANT ! On dit que la force humaine est démultipliée lorsque l’on se sent en danger et bien c’était visiblement le cas dans cette situation. Dans un élan de courage, la jeune fille nagea en direction des branches afin de les saisir le plus fort possible. Et tout en avalant la tasse à plusieurs reprises, elle cherchait d’un regard suppliant celui de la jeune femme.

- Vite… aidez-moi…
_________________
Irenee.
    [ Brignoles ]


De l'aide, elle va lui en apporter. Elle le lui a dit, telle une promesse. Elle ne partira pas sans l'avoir sortie de cet infernal bouillon qui, l'entraînant de part le fond, prend plaisir à lui infliger torture. Elle réfléchit, à toute vitesse sur la manière de faire. Le corps malmené par les eaux disparaît encore.
L'esprit implore :


    -"*Remonte ! Remonte ! Allez... Dépêche... *

Soudain, le regard accroche à nouveau la chevelure qui réapparaît à la surface de l'eau. Le soulagement est grand, le souffle intense. Onyx fixés sur la jeune fille, Irénée ne rate rien de la bataille qui se joue.
La Brune supporte en silence :


    -* Oui ! C'est ça ! Bats-toi... *

Comme si de penser aller transmettre davantage de force à cette môme en train de livrer combat et aussi incroyable que cela puisse paraître, elle perçut l'effort fourni, cette incroyable envie de vivre qui, soudain, aidait la gamine à reprendre le dessus.
Et voilà les cris de la Brune qui encouragent :


    -" Vas-y ! Tu y es presque ! Encore un petit effort ! "

Elle a repéré les branches en flottaison, celles que les mains convoitent, si désireuses de pouvoir venir s'y accrocher. L'effort paie. La gamine parvient à s'en emparer. Mais maintenant, combien de temps tiendra-t-elle ? Les eaux tumultueuses s'acharnent. Les secousses sont incessantes et il ne faudra pas longtemps pour que la force retrouvée ne s'amenuise à nouveau.

Sur la berge, Irénée se trouve encore trop loin. Jamais elle ne parviendra à atteindre la môme sans avoir à entrer à son tour dans l'eau. A la hâte, elle se défait de sa cape. Le tissu est long, solide, voilà qui fera l'affaire. Autour d'elle, des racines enchevêtrées jaillissant de la profondeur des sous sol. Elle se baisse, s'en saisie de plusieurs, tirant dessus de toutes ses forces pour en voir la robustesse. Elles devront tenir si elle décide de s'y accrocher. Rien ne cède sous les à-coups qu'elle donne. La cape y est donc nouée solidement et c'est sans plus attendre qu'elle entre dans les eaux se tenant fermement à l'étoffe. Elle avance, loin d'être sereine tant la violence des courants se fait ressentir contre ses mollets. Si jamais elle venait à lâcher prise, c'est sans grand mal qu'elle se ferait emporter.
Bras tendu, il est à son extrémité une main qui fait appel... Pour une fois, elle le cherche ce contact si souvent évité.


A présent, elle n'est plus très loin. Reste pour la gamine de trouver un dernier élan de courage pour se détacher de la branche qui la maintient encore hors de l'eau.
Une main... Rien qu'une.


    -" Donne-là moi... Ta main..."
Agathe..
    [Brignoles et alentours]



    -" Vas-y ! Tu y es presque ! Encore un petit effort ! "


« Accroche-toi Lucie ! Accroche-toi ! » se disait-elle… Elle n’était plus seule, cette femme était là. S’accrochant de toutes ses forces aux branches, la blondinette sentait les pointes s’enfoncer dans la chair de ses petits bras, mais qu’importe… Elle ne pouvait pas mourir, elle ne devait pas mourir. Alors, avec toute la force mentale dont pouvait disposer une enfant, elle tenait bon, encore un peu, ne cessant de quitter Irénée du regard, la regardant s’approcher, la regardant se glisser jusqu’à elle avec une corde de fortune improvisée avec sa cape.

    -" Donne-là moi... Ta main..."


Voici son héroïne en face d’elle bravant l'eau froide et son courant, à la fois si proche et si éloignée… Venant puiser sa force dans les iris de la Brune, la gamine ferma ses yeux un instant avant de les rouvrir pour prendre une grande inspiration, ingurgitant au passage de nouvelles gorgées d’eau. Et dans un élan de courage, lâcha les branchages pour venir se jeter vers la main tendue...
Et comme par miracle, ses petits doigts vinrent saisir fermement ceux de la jeune femme.


- Me… lâchez pas… Par pitié… me lâchez… pas…

Et alors qu’elle sentait son corps peu à peu être hissé, toute la force, le courage et l’espoir ayant été mobilisés jusqu’alors eurent raison de la petite Lucie, qui, avec la fatigue et la quantité d’eau importante avalée, perdit connaissance dans les bras de sa sauveuse.
_________________
Irenee.
    [Brignoles]


La voila cette main. Sitôt dans la sienne, les doigts emprisonnent l'homologue. La poigne est ferme, tellement, qu'elle a cette impression qu'en serrant plus fort, les doigts de la môme pourrait bien se broyer.

-Me… lâchez pas… Par pitié… me lâchez… pas…

Irénée secoue la tête. Biensûr que non, elle ne lâchera pas. Comment le pourrait-elle alors que la force qui l'habite semble s'être décuplée face au danger encouru ?

    - " J' te tiens ! Fais-moi confiance ! "


Quelques mots lâchés pour rassurer, et elle commence à tirer, hissant à la force d'un bras le corps de la jeune fille que l'eau n'a de cesse de vouloir attirer. Les corps se rapprochent, un instant, bien trop bref, avant de s'éloigner à nouveau, secoués, violentés par le courant et les eaux qui s'abattent. Puis soudain, les regards qui jusqu'alors étaient plongés l'un dans l'autre, chacun cherchant à puiser du soutien, se perdent. Les yeux de la gamine sont clos. Elle doit faire vite ou c'est un corps sans vie qu'elle ramènera sur la rive. A moins qu'il n'y en ait deux au final que le bouillon finira par rejeter.
Le craquement qui se fait entendre attire l'attention d'Irénée et ses yeux se posent sur l'étoffe, corde de fortune, qui les retient encore. Une bonne partie du tissu à commencé à se déchirer et il ne faudra pas longtemps pour qu'elle ne s'arrache complètement.

Né d'un mélange de peur et de hargne, un cri s'élève. C'est en lui que la Brune trouve un dernier élan de force et de courage, ramenant tout contre elle le corps inerte de celle qu'elle tente par tous les moyens de sauver. Son visage, son corps tout entier se crispe au moindre effort qu'elle fourni. Muscles endoloris à force de supporter, de se hisser, d'avancer à contre courant, elle fait abstraction de la douleur rivant ses yeux sur l'endroit qui mettra fin à ce calvaire. Leur progression est difficile, mais un pas après l'autre, elles rejoignent enfin la berge.


L'étreinte de ses bras maintenue ferme autour du corps inanimé se desserre. Rapidement, mais avec soin, elle dépose la jeune fille à terre. Prenant appui sur le sol, elle se penche, approchant son visage tout près de celui de la môme. Il est si blanc, ses lèvres si bleues... Détournant la tête, son oreille épouse presque ces dernières. Elle veut l'entendre respirer. Infime est le souffle qui s'échappe d'entre les lippes, mais preuve est assez grande pour montrer que la gamine est toujours en vie.

    -" Reviens ! Allez ! Réveilles-toi !"


Ayant prit place au dessus du corps, ses jambes placées de part et d'autres, les mains s'affolent, attrapant fermement les épaules de la gamine pour les soulever. Irénée secoue la jeune inconnue pour qui elle eut été prête à se sacrifier, mais rien ne se passe. L'inconscience domine. D'une main, elle vient à présent soutenir la tête qui retombe en arrière, la redresse, fixant à nouveau le visage sans vie.

    -" Bordel de m**** ! T'as intérêt d'te réveiller !..."


De son autre main, elle étreignit le visage, lui pinçant les joues, secouant encore ce dernier pour qu'elle revienne à elle.

    -"... Qu'j'ai pas risqué ma peau pour rien ! "


Sans réponse, elle prit la décision d'agir autrement. Aux grands moyens les grands remèdes. Ce fut donc sans la moindre hésitation qu'elle leva le bras avec au bout le plat d'une main et un revers qui alternaient pour venir s'abattre vigoureusement sur les joues qu'on lui tendait inconsciemment.

    - "Allez !"
Agathe..
    [Brignoles et alentours]


Secondes après secondes, minutes après minutes… Le temps qui ne cessait de s’écouler semblait si long.
Là, allongée sur le sol, les yeux clos, le corps meurtri, c’est un mince filet d’oxygène qui la maintient encore à la vie.
Inerte mais pas inconsciente, Lucie entend, elle voudrait parler, elle voudrait crier mais ne peut pas répondre.

Qui était donc cette femme qui venait se risquer sa vie pour la sauver ? Qui était donc cette femme pour se trouver ici, perdue au milieu de nulle part ? Qui était donc cette femme qui donnait maintenant toute sa force pour la ramener à la vie ?


    -" Reviens ! Allez ! Réveilles-toi !"
    -" Bordel de m**** ! T'as intérêt d'te réveiller !..."
    -"... Qu'j'ai pas risqué ma peau pour rien ! "


Les mots résonnent dans la tête de l’enfant, en échos, comme si ils venaient de loin, comme si elle était dans un mauvais rêve.
Et tandis qu’elle essaie d’ouvrir ses fichus yeux qui ne veulent rien savoir, la Brune tente un dernier geste.


    - "Allez !"


*CLAC* C’est le bruit de la main de la jeune femme qui vient s’abattre sur la joue du Lucie. L’électro-choque se produit, les paupières tant priées s’ouvrent enfin et la gamine tousse en recrachant l’eau avalée plus tôt. Et c’est un regard perdu et apeuré qu’elle pose sur Irénée dont elle vient instinctivement serrée le bras de sa main frêle.

- Maman… je veux ma maman…

Tentant en vint de se redresser, prise par la panique, la blondinette encore trop faible manque de retomber en arrière, heureusement soutenue par la main de sa sauveuse. Les iris suppliantes, elle tente alors de comprendre.

- Qui es-tu ?
_________________
Irenee.
    [Brignoles]
      - A bout de souffle -


La grand'môme au dessus de laquelle elle se tient s'éveille et le soupir qu'elle relâche en dit long sur le soulagement qu'elle éprouve, tandis que la gamine déverse sur le sol le trop plein d'eau ingurgité. Doucement la vie reprend le dessus, et après l'inertie c'est l'affolement qui se lit à présent dans les yeux de cette dernière. La réaction est normale, personne dans cette même situation n'aurait pu réagir autrement.

    -Maman… je veux ma maman…
    -Qui es-tu ?

La "Miraculée" appelle sa mère... Manque de bol, pour l'heure, elle n'aura à faire qu'à elle seule... Pour quelques instants encore. Le temps au moins de se remettre de ces vives émotions.

Face à l'agitation de la jeune fille, les mains de la Brune se font soutien. Les gestes jusqu'alors exécutés toute en vigueur se font plus doux, autant que le ton emporté de sa voix se fait désormais plus calme.
D'un appui délicat sur les épaules de la môme, elle lui impose de se recoucher avant de venir repousser en arrière quelques mèches de cheveux mouillés venus s'entremêlées devant ses yeux.


    -" Doucement. Tu vas la voir ta mère, mais pas tout de suite, hein ! Avant ça, tu dois d’abord rester tranquille et te r'mettre de ce que tu viens d’ vivre… Et moi aussi par la même occasion. T’as eu une sacrée chance que j’me sois trouvée dans les parages et d’ t’en sortir avec seulement quelques égratignures."

Basculant sur la droite de la jeune fille pour venir s'asseoir à ses côtés, elle lui adressa un discret sourire.

    -" Et puisque tu veux savoir qui je suis..."

Elle pourrait épiloguer longuement sur sa personne, elle, pauvre fille paumée qui s’est auto condamnée à l’errance. Elle, qui se laisse peu à peu bouffer par la solitude mais qui ne se lasse pas de dresser une épaisse barrière entre « l’être » et le « paraître » afin qu’aux yeux de tous, elle puisse faire bonne figure. Mais elle n'en fera rien, se cantonnant aux bonnes vieilles habitudes. Cette fois encore, elle fournira une réponse simple et brève :

    -" ... Pour l’coup, on dirait bien ton ange gardien. Mais si tu veux, tu peux m’appeler Irénée. Et maintenant… A toi d’me dire qui j’viens d’sauver… "
Agathe..
    [Brignoles et alentours]


A la voix rassurante de la Brune, la Blondinette se calme, doucement… Attentive, elle écoute ce que la jeune femme lui raconte et commence peu à peu à réaliser ce qu’il vient de se produire, ce qu’elle vient de vivre… mais surtout, qu’on vient tout bonnement… de lui sauver la vie !

Reprenant ses esprits, quelques minutes s’écoulent avant qu’elle ne réponde à sa Sauveuse.
La jeune fille se redresse lentement pour se mettre assise elle aussi et plonge ses iris dans celles de sa voisine.


- Irénée… c’est jolie comme prénom Irénée… Moi je suis Lucie L… Oui c’est ça, Lucie.

Et alors qu’elle s’apprêtait à déballer fièrement son nom de famille et celui de ses parents comme à son habitude, elle se retint au dernier moment… Car non, pour une fois elle n’avait pas envie d’en mettre plein les yeux, pour une fois, elle ferait preuve d’humilité face au courage qu’on avait déployé pour la sauver. Et même si elle avait le tempérament d’une mini-chieuse, même si elle adorait se mettre en avant pour se faire remarquer de tout le monde, il n’en serait rien avec Irénée. A partir de ce jour, cette femme aurait une place spéciale dans son cœur et c’est avec le plus profond des respects qu’elle la traiterait, voilà ce qu’elle venait de se jurer à cet instant même.

Le sourire naissant, elle baisse les yeux avant de les remonter vers la Brune. Et d’une voix timide peu habituelle…


- Merci Irénée… Merci de m’avoir sauvé la vie…

Et, bien qu’elle se dirige vers ses 14 ans, elle n’en reste pas moins encore qu’une enfant… Dans un élan d’insouciance et de naïveté, c’est le plus naturellement que Lucie s’approche d’un peu plus près pour doucement venir étreindre de ses bras cette inconnue désormais chère à ses yeux.
_________________
Irenee.
    [Brignoles]


" Lucie ".
Elle s'en souviendra, comme elle n'oubliera probablement jamais les circonstances qui ont fait qu'un jour leurs destins se soient croiser. Et encore moins cet immense bonheur, cette fierté qui vous submerge soudainement pour avoir su sauver une vie. La scène qui s'est jouée aujourd'hui et dont elle fut l'héroïque actrice, les sentiments éprouvés, resteront gravés aussi longtemps que sa mémoire le permettrait.

Le regard posé sur la jeune fille, elle restait à l'écoute de ce qu'elle était en train de dire, des remerciements qui lui étaient fait. La Brune afficha un sourire et accueilli alors l'étreinte inattendue, refermant à son tour ses bras autour de celle-ci.


    -"J' t'en prie. J'ai seul'ment fait c'que j'avais à faire."

De toute évidence, elle n'aurait jamais pu rester simple spectatrice. Jamais elle n'aurait pu laisser cette Môme à ce terrible sort sans au moins avoir prit la peine d'essayer de la tirer de là. Le remord aurait été trop grand.

Le vent, qui jusqu'à présent ne s'était pas encore fait sentir, s'était brusquement levé, rappelant par ses rafales l'état dans lequel elles se trouvaient : c’est dire trempées jusqu'aux os. Resserrant l’étreinte autour de Lucie, elle tenta tant bien que mal de la protéger du froid, frottant une main sur l’épaule de celle qu’elle couvrait. Il était temps de partir. Temps pour Irénée d’aller mettre Lucie à l’abri. Fébrile après avoir frôlé la mort, elle courait encore le risque de tomber malade et pour certains, il suffisait parfois de peu pour passer à trépas.


    -" Nous devrions y aller maint’nant. Il fait froid et tu trembles comme une feuille."

Tout en causant, la Brune s’était levée, finissant par tendre une main vers Lucie afin de l’aider à en faire autant.

    -" J’vais t’ram’ner au village. Y a bien quelqu'un là-bas qui doit t'attendre et à qui j'pourrai expliquer c'qui c'est passé. "

C'est du moins ce qu'elle supposait ne connaissant rien de celle qu'elle venait de sauver et se rappelant simplement que la jeune fille avait demandé sa mère au moment de reprendre connaissance. Sans plus attendre, arc et carquois récupéré, Irénée avait entraîné Lucie, son bras passé autour de ses fluettes épaules, guidant leurs pas du mieux qu'elle le pouvait parmi le lit de feuille et d'humus, évitant ronces et racines leur faisant obstacle. Mais un léger détour était nécessaire à la Brune avant qu'elles ne reprennent la direction du village. Un passage obligé à l'endroit où, quelques instants plus tôt, elle avait laissé ses affaires. Rien de plus qu'un balluchon et une vieille besace qu'elle traînait partout et qu'elle comptait bien ne pas laisser sur place. Chose étant faite, s'assurant que Lucie puisse poursuivre le chemin qui leur restait à faire, elles regagnèrent l'orée du bois, puis de façon laborieuse, les portes de Brignoles.

Si la Brune avait guidé la jeune fille jusqu'au village, elle n'en savait pas davantage sur l'endroit précis où elle devait la conduire. Elle laissa alors à Lucie le soin de les diriger jusqu'à ce qu'elles empruntent une impasse au bout de laquelle s'élevait une dernière demeure. Là, sur le pas de la porte, une jeune fille se trouvait en pleine discussion, avec celle qui semblait être sa mère. Il ne fallut pas longtemps avant que leur attention ne soit détournée et que l'une d'entre elles, soit la plus jeune des deux, n'arrive en courant à leur hauteur saisissant les mains de Lucie, la harcelant de questions. Où donc s'était-elle rendue ? Qu'avait-il bien pu lui arriver ?
Des questions qui trouvèrent réponses dans l'échange que put avoir Irénée avec la femme qui si tôt après les avait rejoint à son tour, tandis que Lucie disparaissait, conduite à l'intérieur de la maison.


Quelques minutes plus tard, certaine que la jeune Lucie avait été recueillie entre de bonnes mains, déclinant l'hospitalité qu'on voulait lui offrir, elle tourna les talons et s'en alla rejoindre l'auberge dans laquelle elle avait loué une chambre pour la durée de son passage sur Brignoles. Lugubre pièce au coeur de laquelle elle finirait de repenser à cette folle journée : sa partie de chasse, son gibier perdu, le sauvetage et son concentré d'adrénaline... Et puis Lucie, et cette certitude qu'elle ne l'oublierai jamais.
Agathe..
    [Brignoles]


Même serrée dans les bras de sa sauveuse, il est vrai que le froid commençait à se faire ressentir, d’autant plus que le vent se levait.
C’est donc sans rechigner qu’elle se leva pour ensuite rejoindre le village avec Irénée. Le chemin paraissait presque interminable dans ces vêtements tous trempés.

A sa grande surprise, à leur arrivée, son amie se faisait du souci pour elle… s’était-elle finalement trompée à son sujet ?

Les yeux de la blondinette ne quittaient pas Irénée pendant que cette dernière expliquait la situation à la mère de famille.
Si seulement sa mère était là… si seulement elle était chez elle, elle aurait pu l’accueillir et le remercier comme il se doit.
Avant de se séparer, Lucie s’approcha d’Irénée, l’enlaçant encore une fois.


- Merci… merci Irénée. Je n’oublierai jamais.

L’étreinte se fit encore plus forte.

- Je raconterai comment tu m’as sauvé à ma maman. Nous nous reverrons.

Le temps des au revoir arrivait et voici déjà l’héroïne de notre jeune fille qui s’éloignait au loin.
Un parchemin, une plume, de l’encre : Pattricia allait être mise au courant.

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Pattricia
[- Mon amour ?
- Hum ?
- J'peux enfermer Lucie dans un cachot et jeter la clé ????
- Bah on aura plus d'enfants en liberté...
- Si si, reste encore Jade !
- Ah oui exact, ben tu peux ma douce... ]




"J'veux aller chez ma coupine d'enfance, bla bla bla, j'veux, j'veux, j'veux..." Tout avait commencé ainsi, alors la vindicative avait dit oui, assumant tout à fait le fait que ça lui ferait des vacances de ne plus avoir Mini-Chieuse, plus si "mini" que ça dans les pattes. L'adolescente de bientôt 14 ans lui rendait le quotidien pénible, d'autant plus quand elle se mettait en tête de faire comme son ainée guère plus fine quand il s'agissait de se mettre dans le pétrin. La rousse n'avait qu'une envie, le silence... Alors Lucie partit pour un long voyage en direction de Brignoles, lieu paumé c'est le moins qu'on puisse dire et désert à souhait.

C'est alors que sa cadette lui avait écrit en disant "j'veux rentrer, j'm'ennuie, ma coupine c'est plus trop ma coupine, bla bla bla..." Ils n'avaient donc plus eu qu'une chose à faire, préparer un convoi et descendre dans le Sud-Est avec les Brebis Galeuses en plus de leur garde rapprochée en guise d'escorte. Les garçons avaient râlé car ils n'étaient pas du voyage, la mère les avait donc expédiés en leur château de La Force histoire qu'ils s'initient à la viticulture dans les vignes du domaine.

Le voyage pris un peu de retard par moment, les chevaux souffraient du train d'enfer auquel Patt entrainait le convoi en alternance avec son époux, un mauvais pressentiment la taraudait et cette précipitation avait évidemment eu des conséquences, montures qui boitent, roue de charrette qui casse dans les chemins de caillasses, etc... Ils arrivèrent à Brignoles le lendemain de la noyade manquée et s'installèrent dans une auberge cossue que le garde du guet leur avait conseillée.

Laissant la tribu s'installer, après une brève toilette histoire de chasser la poussière des grands chemins, la rousse se rend sans escorte à la demeure de la dite coupine dont elle a oublié le nom et se fait annoncer afin qu'on lui amène sa fille. Elle apprend que les maîtres de la demeure sont partis en visite de voisinage avec leur fille, mais que Lucie est bien là n'ayant pas voulu les suivre. La vindicative hoche la tête et demande de quoi écrire afin de laisser un mot de remerciements aux hôtes de Lucie, en attendant de voir rappliquer sa fille.

Une chose est sûre, elle n'a pas reçu la dernière missive de Lucie...

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