Pattricia
[Extérieur du Louvre... mars 1460...]
A la poterne du bâtiment abritant la Garde Royale, un garde royal justement, une jeune femme, un soldat d'un certain âge et trois mouflets sont en grande discussion. 'Fin, les mouflets s'extasient sur les allées et venues de la populace haute en couleur de la capitale, le soldat les observe, près à intervenir si l'un d'eux fait mine de s'éloigner du groupe, c'est plutôt du côté du garde et de la jeune femme que les langues s'agitent. Quand on y regarde d'un peu plus près, le garde est en fait une femme, quelques mèches rousses s'échappant d'un lourd chignon sévère couvert par une coiffe avec ventail, elle semble d'ailleurs excédée par les paroles de son interlocutrice.
- Une maison ? Mais enfin, vous êtes pas bien à l'auberge classieuse que je vous ai trouvée ?
- Patt... C'est terminé les vaches maigres, tu as de la trésorerie, des biens, un domaine, un commerce de vin, sans parler de la distillerie d'alcool de poire dont s'occupe Jehan pour toi et Lubna.
C'est franchement jeter l'argent par les fenêtres que de continuer à nous louer un étage dans une auberge, sans parler des frais d'écurie, de nourriture, le linge, et j'en passe !
- Bon... Avec toutes les festivités, la guerre qui se profile, tu crois vraiment que j'ai une minute à moi pour chercher ce genre d'endroit ? Sincèrement, de Paris je ne connais que le Louvre, et les lieux de chasse de Sa Majesté.
- C'est bon j'ai trouvé.
- Humphr !
- Fait pas cette tête ! Tu le dis toi-même, tu n'as pas le temps, et tu connais mon perfectionnisme.
- T'appelles ça comme ça toi ?
- Grrr !!! Commence pas !
Le silence s'installe, enfin tout est relatif étant donné que les rues avoisinantes bruissent de sons en tous genres. La rousse se met à sourire et finit par pouffer. C'est que ces deux là se connaissent depuis le lendemain de la naissance des trois gamins, l'une en est la mère, l'autre la nounou. Patt n'a jamais fait de distinction avec Mélie, elles sont deux amies, vivant sous le même toit, l'une embauchant l'autre, mais c'est la seule différence entre elles. L'autre engueulant l'une autant qu'elle le voulait, tout le personnel de maison de la nouvelle Dame de La Force aurait bien du mal à y retrouver ses petits, la distinction patronne employés étant des plus obscure au sein de la tribu.
La vindicative reprend son sérieux et, après un dernier grand sourire.
- On vient d'avoir notre première dispute parisienne ça se fête!
- Je peux écoper de combien si j'étrangle un garde royal ?
- Han ! Ma Mélie chérie adorée d'amour tu ferais pas ça hein ! Regarde ces trois merveilleux petits anges, tu ne voudrais pas en faire des orphelins ?
- Dame de La Force si tu n'arrêtes pas immédiatement, je te plante là et rentre à Sarlat !
- Rhooo ça va ! Je te taquinais ! C'est toi qu'on devrait appeler la vindicative, pas moi pfff !
Les yeux pervenches de la nounou brillent de malice, les prunelles vertes de Patt lancent des éclairs, les deux regards s'affrontent, et c'est Mélie qui finit par céder.
- Tu marches pas tu coures !
- Gna gna gna...
- On t'emmène ? On a un endroit à te proposer, je me suis renseignée sur les prix, et j'ai marchandé comme un vrai maquignon, sincèrement je pense que c'est une bonne affaire, le proprio semble plutôt pressé.
- Quel quartier ?
- Quartier St Jacques, du côté de la Grande Rue, l'hôtel particulier se trouve dans la rue Saint-Martin.
- Un hôtel particulier ! Mais tu es folle, c'est pour la grande noblesse ça !
- Mais non ! Le prieur qui le gère doit s'en séparer pour problème d'entretien couteux, ça n'est pas encore un quartier prisé de la noblesse, il faut en profiter, les autres prieurés ne sont pas intéressés, nous serons bien dans cet endroit tu verras.
- Mélie... Je n'ai même pas encore vu à quoi ressemblait mon domaine et mon château que tu veux déjà me faire acheter un hôtel particulier... Un appartement ça serait bien aussi non ?
- Fais-moi confiance, c'est un excellent investissement et, de plus, si tu espères donner une bonne éducation aux petits, les faire entrer dans le monde un jour, c'est ici que ça se passe.
Évidemment la môme au loup avait lutté vaillamment, mais au final, l'enthousiasme des enfants, que Mélie avait lâchement mêlés à la conversation, et l'insistance de la nounou, eurent raison des réticences de la Sarladaise.
La tribu avait donc loué un coche assez grand pour eux tous, Souffredoul c'était assis près du cocher et tout le monde pris la direction de l'hôtel particulier qui allait devenir l'Hôtel de La Force...
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A la poterne du bâtiment abritant la Garde Royale, un garde royal justement, une jeune femme, un soldat d'un certain âge et trois mouflets sont en grande discussion. 'Fin, les mouflets s'extasient sur les allées et venues de la populace haute en couleur de la capitale, le soldat les observe, près à intervenir si l'un d'eux fait mine de s'éloigner du groupe, c'est plutôt du côté du garde et de la jeune femme que les langues s'agitent. Quand on y regarde d'un peu plus près, le garde est en fait une femme, quelques mèches rousses s'échappant d'un lourd chignon sévère couvert par une coiffe avec ventail, elle semble d'ailleurs excédée par les paroles de son interlocutrice.
- Une maison ? Mais enfin, vous êtes pas bien à l'auberge classieuse que je vous ai trouvée ?
- Patt... C'est terminé les vaches maigres, tu as de la trésorerie, des biens, un domaine, un commerce de vin, sans parler de la distillerie d'alcool de poire dont s'occupe Jehan pour toi et Lubna.
C'est franchement jeter l'argent par les fenêtres que de continuer à nous louer un étage dans une auberge, sans parler des frais d'écurie, de nourriture, le linge, et j'en passe !
- Bon... Avec toutes les festivités, la guerre qui se profile, tu crois vraiment que j'ai une minute à moi pour chercher ce genre d'endroit ? Sincèrement, de Paris je ne connais que le Louvre, et les lieux de chasse de Sa Majesté.
- C'est bon j'ai trouvé.
- Humphr !
- Fait pas cette tête ! Tu le dis toi-même, tu n'as pas le temps, et tu connais mon perfectionnisme.
- T'appelles ça comme ça toi ?
- Grrr !!! Commence pas !
Le silence s'installe, enfin tout est relatif étant donné que les rues avoisinantes bruissent de sons en tous genres. La rousse se met à sourire et finit par pouffer. C'est que ces deux là se connaissent depuis le lendemain de la naissance des trois gamins, l'une en est la mère, l'autre la nounou. Patt n'a jamais fait de distinction avec Mélie, elles sont deux amies, vivant sous le même toit, l'une embauchant l'autre, mais c'est la seule différence entre elles. L'autre engueulant l'une autant qu'elle le voulait, tout le personnel de maison de la nouvelle Dame de La Force aurait bien du mal à y retrouver ses petits, la distinction patronne employés étant des plus obscure au sein de la tribu.
La vindicative reprend son sérieux et, après un dernier grand sourire.
- On vient d'avoir notre première dispute parisienne ça se fête!
- Je peux écoper de combien si j'étrangle un garde royal ?
- Han ! Ma Mélie chérie adorée d'amour tu ferais pas ça hein ! Regarde ces trois merveilleux petits anges, tu ne voudrais pas en faire des orphelins ?
- Dame de La Force si tu n'arrêtes pas immédiatement, je te plante là et rentre à Sarlat !
- Rhooo ça va ! Je te taquinais ! C'est toi qu'on devrait appeler la vindicative, pas moi pfff !
Les yeux pervenches de la nounou brillent de malice, les prunelles vertes de Patt lancent des éclairs, les deux regards s'affrontent, et c'est Mélie qui finit par céder.
- Tu marches pas tu coures !
- Gna gna gna...
- On t'emmène ? On a un endroit à te proposer, je me suis renseignée sur les prix, et j'ai marchandé comme un vrai maquignon, sincèrement je pense que c'est une bonne affaire, le proprio semble plutôt pressé.
- Quel quartier ?
- Quartier St Jacques, du côté de la Grande Rue, l'hôtel particulier se trouve dans la rue Saint-Martin.
- Un hôtel particulier ! Mais tu es folle, c'est pour la grande noblesse ça !
- Mais non ! Le prieur qui le gère doit s'en séparer pour problème d'entretien couteux, ça n'est pas encore un quartier prisé de la noblesse, il faut en profiter, les autres prieurés ne sont pas intéressés, nous serons bien dans cet endroit tu verras.
- Mélie... Je n'ai même pas encore vu à quoi ressemblait mon domaine et mon château que tu veux déjà me faire acheter un hôtel particulier... Un appartement ça serait bien aussi non ?
- Fais-moi confiance, c'est un excellent investissement et, de plus, si tu espères donner une bonne éducation aux petits, les faire entrer dans le monde un jour, c'est ici que ça se passe.
Évidemment la môme au loup avait lutté vaillamment, mais au final, l'enthousiasme des enfants, que Mélie avait lâchement mêlés à la conversation, et l'insistance de la nounou, eurent raison des réticences de la Sarladaise.
La tribu avait donc loué un coche assez grand pour eux tous, Souffredoul c'était assis près du cocher et tout le monde pris la direction de l'hôtel particulier qui allait devenir l'Hôtel de La Force...
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