Pattricia
Milieu de la même nuit, la silhouette passe la discrète porte cachée par du lierre, un loup lui emboite le pas. La porte est refermée et les deux ombres traversent le jardin qui mène à l'arrière de l'hôtel particulier. Une fois dans le vestibule, Patt se débarrasse de son manteau, accroche ses armes que personne n'a le droit de toucher et rejoint l'escalier. Manon est là, enfoncée dans un fauteuil, émergeant au son de ses pas pour se redresser d'un coup.
- Pourquoi m'as-tu attendue ? Il est tard monte donc te coucher.
- Si vous croyez que je ne vais pas veiller alors que vous trainez à la recherche d'un coup fourré histoire de vous défouler vous vous mettez le doigt dans l'oeil Madame la Baronne.
- Manon...
De toute manière les malandrins doivent tous être planqués près d'un bon feu, je n'ai pas rencontré âme qui vive sur les rives de la Seine.
- Bah ils sont normaux eux, ils dorment à cette heure !
- Depuis quand te permets-tu de me surveiller et de me sermonner ?!
- Depuis que je vous prépares chaque soir une tisane qui sent bizarre et que je retiens votre tignasse pendant que vous vomissez la nuit.
- ...
Puisque tu en parles, tu peux me la préparer s'il te plait avant d'aller dormir ?
- Elle est déjà prête, j'ai juste à vous la réchauffer. Vous avez une mine à faire peur, vous devriez vous reposer.
- Plus tard... Je dois écrire.
Patt, suivie d'Evil, grimpe l'escalier à vis et rejoint son bureau/boudoir. Après s'être déshabillée, elle enfile une tenue confortable et chaude puis s'installe à son écritoire posé sur la grande table qui lui sert de bureau. La plume reste en suspend quelques instants puis petit à petit elle glisse sur le vélin. Elle répond d'abord à son époux, sans doute la missive est-elle un peu dure mais elle n'a plus le temps pour les faux-semblants.
Vient ensuite le moment de répondre à Lucie, tant de choses, si peu de temps...
Ma Lucie,
J'aimerais que tu me rejoignes à Paris où tu as toujours ta chambre, j'ai beaucoup de choses à te dire et sans doute as-tu le même besoin. N'attends pas trop longtemps pour me rejoindre, tu risquerais d'arriver trop tard. Je suis sur le déclin et nous retrouver devient impératif.
Pour le reste, disons que nous nous sommes loupées lorsque nous aurions dû nous soutenir. Personne n'est infaillible, à notre époque les voyages sont fastidieux et les responsabilités de toutes sortes nous imposent des déplacements ou des immobilités qui ne sont pas forcément opportuns, c'est ainsi..
La Saint-Noël arrive, je vais devoir me rendre brièvement en Périgord mais si tu pouvais être là courant janvier cela serait parfait.
Je t'aime ma fille rebelle mais je te fouetterais sans doute un peu verbalement quand nous serons enfin ensemble.
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- Pourquoi m'as-tu attendue ? Il est tard monte donc te coucher.
- Si vous croyez que je ne vais pas veiller alors que vous trainez à la recherche d'un coup fourré histoire de vous défouler vous vous mettez le doigt dans l'oeil Madame la Baronne.
- Manon...
De toute manière les malandrins doivent tous être planqués près d'un bon feu, je n'ai pas rencontré âme qui vive sur les rives de la Seine.
- Bah ils sont normaux eux, ils dorment à cette heure !
- Depuis quand te permets-tu de me surveiller et de me sermonner ?!
- Depuis que je vous prépares chaque soir une tisane qui sent bizarre et que je retiens votre tignasse pendant que vous vomissez la nuit.
- ...
Puisque tu en parles, tu peux me la préparer s'il te plait avant d'aller dormir ?
- Elle est déjà prête, j'ai juste à vous la réchauffer. Vous avez une mine à faire peur, vous devriez vous reposer.
- Plus tard... Je dois écrire.
Patt, suivie d'Evil, grimpe l'escalier à vis et rejoint son bureau/boudoir. Après s'être déshabillée, elle enfile une tenue confortable et chaude puis s'installe à son écritoire posé sur la grande table qui lui sert de bureau. La plume reste en suspend quelques instants puis petit à petit elle glisse sur le vélin. Elle répond d'abord à son époux, sans doute la missive est-elle un peu dure mais elle n'a plus le temps pour les faux-semblants.
Vient ensuite le moment de répondre à Lucie, tant de choses, si peu de temps...
Ma Lucie,
J'aimerais que tu me rejoignes à Paris où tu as toujours ta chambre, j'ai beaucoup de choses à te dire et sans doute as-tu le même besoin. N'attends pas trop longtemps pour me rejoindre, tu risquerais d'arriver trop tard. Je suis sur le déclin et nous retrouver devient impératif.
Pour le reste, disons que nous nous sommes loupées lorsque nous aurions dû nous soutenir. Personne n'est infaillible, à notre époque les voyages sont fastidieux et les responsabilités de toutes sortes nous imposent des déplacements ou des immobilités qui ne sont pas forcément opportuns, c'est ainsi..
La Saint-Noël arrive, je vais devoir me rendre brièvement en Périgord mais si tu pouvais être là courant janvier cela serait parfait.
Je t'aime ma fille rebelle mais je te fouetterais sans doute un peu verbalement quand nous serons enfin ensemble.
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