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[RP] Hôtel de La Force

Alicina
    « – Vous prendrez bien un peu plus de thé ?
    – Je n'en ai pas encore pris, je ne peux donc en prendre plus.
    – Vous voulez dire que vous ne pouvez en prendre moins, c'est très facile de prendre plus que rien. »

    Alice au Pays des Merveilles (Le Chapelier Fou et Alice) - Lewis Carroll


      - Un peu plus de trois semaines après le bal masqué -


    Où était-ce ? Raah, pourquoi les plans étaient-ils tous si compliqués à lire ? Impossible de comprendre quoi que ce soit là-dessus. Peut-être que si j'avais été un peu plus attentive, j'aurais remarqué que je tenais la carte à l'envers, mais d'une manière générale, je ne faisais pas souvent très attention à ce genre de détail.
    Cela faisait presque trois semaines que j'avais revu Patt' et l'envie de la retrouver m'avait soudainement pris au saut du lit, une tartine en main. La faute à la confiture sans doute. Absolument délicieuse, cette touche de miel dans les prunes était irrésistible, et j'aurais voulu pouvoir en distribuer un pot à chaque être humain sur cette Terre. Mais en attendant de trouver quelqu'un capable de me fabriquer de la confiture pour suffisamment de monde, j'allais me contenter d'en offrir un à ma sœur aînée. Ce serait charmant. Je la savais à Paris pour ses emplettes, et j'étais absolument convaincue qu'une visite surprise de l'une de ses petites sœurs lui ferait infiniment plaisir.

    Pour évoluer dans ce monde dangereux et étrange qu'était la capitale française, j'avais fait appel à quelqu'un. Quelqu'un qui me terrifiait autant qu'elle me fascinait. J'avais demandé son aide à Sélène, la capitaine des Unicornis. Avec elle, je savais que je serai tranquille. Aucune personne douée d'un minimum de raison et d'instinct de survie n'irait chercher des noises à Sélène. J'aurais fort bien pu demander à Niallan, si nous n'étions pas sur le fil dangereux de la dispute puissance mille. Il était certain qu'au bout du compte, nous tomberions d'un côté ou de l'autre de ce fil. A savoir si ce serait le pardon ou la séparation !
    Mais qu'importait. Pour l'heure, je voulais chasser de ma tête tout ce qui avait trait au blond, et Paris était l'endroit idéal. Fort heureusement pour moi, Sélène avait accepté ma proposition. Ce fut donc armée de ma capitaine - oui, une femme dangereuse est une arme comme une autre - mon matou dans la sacoche, et un panier plein de victuailles que nous nous présentâmes devant la porte de l'hôtel de la Force. J'avais pris un pot de cette fameuse confiture, un sachet de plantes pour les tisanes - que j'avais trouvé dans les affaires éparses de Niallan - une succulente brioche tressée, et un bouquet de pâquerettes. Avec ma robe jaune à larges bretelles, et les manches blanches de ma chemise qui me serraient les coudes, j'étais fort joliment vêtue. J'avais oublié de me peigner les cheveux, mais j'avais tout de même réussi à les coiffer en un genre de demi-chignon, dans l'épaisseur, que j'avais agrémenté d'un ruban couleur paille, comme le tissu de ma robe. Enfin, j'avais troqué mes solides bottines contre des souliers légers.

    Où était donc cet hôtel ? Quelle idée absurde aussi, qu'il y en ait autant. Un seul aurait suffit. Disons que cela m'aurait nettement simplifié la vie. Je ressortis mon plan, le tournai en tous sens pour finalement me rendre compte que nous n'étions qu'à quelques mètres de là. C'était déjà ça. Marcher sans cesse depuis une demi-heure m'avait épuisé. Pourtant, j'étais excellente marcheuse. Mais pas avec ces souliers là. Très joli pour le salon, plutôt pénible quand il s'agissait d'arpenter les pavés.
    Mais Paris était pardonnée. Paris était grandiose. Paris faisait rêver. Avec les deux hautes tours de la cathédrale de Notre-Dame, le fleuve qui s'écoulait paresseusement, tout étincelant de soleil, comme s'il était couvert de diamants... Et puis les rues larges, les venelles étroites, les ponts, les murailles, les édifices en tous genres, le Louvres, les Dames en toilettes splendides et tous les preux chevaliers juchés sur leur fidèle destrier... Tous ces recoins où j'aurais pu me perdre mille fois... Ces pauvres à qui je donnais des pièces jusqu'à n'en avoir plus moi-même... Ces boutiques qui proposaient tant d'articles...
    Mais nous n'avions plus le temps de flâner. Ce serait bientôt l'heure de siroter une petite infusion en mangeant de la brioche à la confiture de prune. Je me plantai devant la porte de l'hôtel particulier de mon aînée.

    – On ne restera que pour boire et manger ceci. Et merci de m'avoir accompagné.

    Je souris à Sélène et agitait avec force la cloche devant la porte de l'hôtel. Je n'avais encore jamais gouté les plantes que contenait le petit sac. J'avais juste constaté qu'il s'agissait de feuilles odorantes, et après tout, s'il les possédait et les laisser trainer, ce ne pouvait pas être dangereux. N'est-ce pas ?
    Comme la porte ne s'ouvrait pas assez vite, je tambourinai contre le battant en appelant ma sœur haut et fort. La vue de cette brioche me donnait faim.
Pattricia
[Ce soir je serai la plus...]


"Plus quoi ?" Bonne question que s'etait posée la vindicative pelotonnée au milieu des coussins de son boudoir oriental. Estheban les avait quittés, et maintenant Mycha qui semblait au plus mal. Les yeux rougis par trop de pleures, elle avait pris sa monture, profité que l'ours était chez les moines, comme quasi tous les enfants, et avait mené un train d'enfer à son escorte pour remonter sur la Capitale, la vraie, celle du Royaume avec ses ruelles puantes, ses caniveaux centraux emplis de fange et ses hôtels particuliers qui faisaient la nique à la populace trop souvent pauvre et pouilleuse. Mais l'ancien couvent qui lui servait de pied à terre se trouvait assez à l'écart. Situé pas trop loin du quartier saint Paul et du carreau du Temple, il échappait aux boucheries, à ce qui serai plus tard les halles de Paris et à la triste silhouette du Grand Châtelet habritant les suppliciés de la justice.
Nous la retrouvons donc au milieu de sa chambre, l'air hagard devant une multitudes de tenues étalées sur le lit.


J'ai déjà mis tout ça !!! Je dois absolument renouveler ma garde robe.

Sous le choc d'une révélation qu'elle avait deux fois par an environ, elle ne fait pas trop attention à des coup donnés à la porte.

- Madame ?
- ...
- Madaaaaame ?
- Hein ? Y'spasse quoi ?
- C'est moi Madame, on vous demande au salon...
- Mais qui donc ?
- Y'en a une qui dit qu'elle est votre sœur Alicina.
- Ali ici ?
Heu... Ouais... J'arrive faites patienter merci.
'Tain ! Qu'est-ce que je vais me mettre ???


La rousse avait toujours eu des problèmes existentiels graves c'était bien connu...
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Servante_parisienne
Ancienne ribaude, la brunette qui servait de servante et camériste pour les membres de la tribu de passage à Paris appréciait de travailler dans cette maison. Déjà parce que la patronne se foutait comme de sa première pinte d'embaucher une fille au passé douteux, tout ce qu'elle demandait se résumait à fidélité et discrétion. À l'époque, c'etait m'zelle Melie qui gérait le personnel, mais l'ancienne femme de confiance était partie vivre sa vie en Savoie où elle avait gardé un mignon des précédentes expéditions patochiennes. Ensuite parce que le travail était plutôt pépère, les propriétaires vivant dans leurs différents domaines au cours de l'année, elle étain loin d'être débordée.

Il y avait le veilleur, quelques gardes, un palefrenier maréchal ferrant et une cuisinière . Ils faisaient bonne chair, étaient grassement payés pour le peu qu'il y avait à faire et avaient tous plus ou moins eu affaires à la justice dans leur passé. Alors quand Patt avait débarqué à l'aube la mine fatiguée sur sa monture frémissante, ce fut un joyeux branlebas de combat. Les gardes trouvèrent couches et pitance. Les chevaux furent prestement bouchonnés, et avoine fut servie, quant à la rousse, ignorant salon et sofa confortable, elle avait pris la direction des cuisine, salué brièvement les personnes présentes et dans un silence las ses bottes et sa cape lui furent retirées. Un godet empli d'une boisson chaude et alcoolisée arriva miraculeusement dans sa main pendant que de belles tranches de brioches couvertes de confiote était déposées devant elle.

À la suite de cette arrivée impromptue, la maisonnée avait pris un nouveau rythme et un gamin des rues, petit savoyard affamé, avait été recruté. Pris comme ramoneur, page, laquais et autres petits boulots, il en était presque à connaître les quartiers préférés de sa maîtresse comme sa poche tant elle s'était lancé dans une course à la dépense qui semblait ne jamais vouloir s'arrêter. Toujours est-il que c'est lui qui entre en trombe dans les combles de l'hôtel où la brune est en pleine séance d'étendage.


- vite vite faut que tu viennes y'a une folle à la grande porte qui tambourine et crie le nom de la patronne !!!
- ben ils font quoi en bas, la sieste ?
- Ils disent qu'elle veut pas être dérangée donc ils veulent pas ouvrir...
- Bande de feignasses ! J'y vais.


La brune et le gamin redescendent donc rapidement l'escalier de service, traversent la cuisine, le grand vestibule et son escalier "Renaissance" et dévalent les marches donnant sur la cour. Après un regard assassin au garde de faction, la servante se fait ouvrir la grande porte de bois pour se retrouver face à une rousse échevelée le poig levé. Derrière se tiennent d'autres personne mais la brune à ses yeux noirs fixés sur l'échevelée au visage légèrement rougi.

- bonjour...
Que puis-je pour vous Damoiselle ?



Edité pour fautes
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Lowyn
Sélène était assise à son bureau, à réfléchir à ce que ses Unicornis pouvaient bien faire, lorsque son mâle de portier avait introduit l'une des jumelles au sein de son antre. La brune avait été tentée de l'envoyer paître, mais la jeune Alicina était venue quérir son aide, et lorsqu'une Unicornis demande son aide à son Capitaine, cette dernière ne pouvait décemment pas refuser, sans compter que la rousse était maladroite, et certainement incapable de se défendre face aux individus qu'elle pouvait rencontrer, ce qui n'était évidemment pas le cas de la brune.

C'est ainsi qu'elle se retrouva à suivre son mousse dans les rues de la capitale, ces rues qu'elle avait tant parcouru dans le passé, vêtue de son ensemble de cuir, c'est à dire un pantalon qui rendait honneur à ses jambes fuselées et musclées, à son postérieur bombé, et un simple corset mettant en valeur ses hanches fines et sa poitrine délectable. Elle ria intérieurement en voyant la rousse repérer difficilement leur chemin, mais ne l'aida pas, après tout, Alicina devait apprendre à se repérer seule, et surtout, elle n'était là que pour sévir en cas de danger. Elle jouait de son index avec une de ses boucles ébènes, observant les alentours, tout en se disant que deux femmes en même compagnie apposer un contraste saisissant, ne serait-ce que par leurs vêtements respectif, mais également parce que là où l'une était vêtue d'une robe aux couleurs vives, aux cheveux flamboyant en chignon, tandis que l'autre était vêtue toute de noir, de cuir, aux cheveux corbeaux glissant en longues boucles jusque ses hanches.

Elle hocha vaguement la tête en réponse aux mots d'Alicina, ses traits altiers impassibles, et réajusta son cache-oeil tandis que la porte était ouverte.
Alicina
      « J'apporte une galette et un petit pot de beurre...»
      Le Petit Chaperon Rouge - Charles Perrault


    La porte s'ouvrit, cédant la place à une domestique à qui j'adressai un sourire. Me retrouver là, à l'entrée d'une maison, et devoir me présenter avant d'entrer me laissait une étrange impression. J'avais l'impression d'être renvoyée des années en arrière, sauf qu'autrefois, c'était nous qui accueillions les visiteurs. Enfin, quand je dis nous... C'était surtout le valet qui ouvrait les ventaux, et certainement pas moi, ni ma sœur, ni notre père d'adoption. Cette vie-là me manquait-elle ? Parfois, je devais bien le reconnaître. J'enviais un peu Pattricia de pouvoir refuser l'accès à sa demeure sans même rencontrer ceux qui venaient la voir. Je secouai la tête légèrement, pour revenir au moment présent. Patt' n'allait pas me chasser, j'en étais certaine. Je levai bien haut mon panier débordant de victuailles, et déclinai mon identité.

    – Je suis Alicina la Canéda de Lantwyck, sœur cadette de Pattrica la Canéda, et je viens lui porter ces présents pour un goûter impromptu !

    Fouillant dans le panier, j'en sortis le sachet de feuilles et le tendis à la jeune femme. Je n'avais pas envie d'outrepasser ma condition d'invitée, mais il fallait absolument que nous goûtions à ces plantes. Je me rendis compte, tout en serrant dans ma main le petit sac en toile, que j'avais légèrement oublier de présenter mon accompagnatrice. Où avais-je la tête ? Probablement comme toujours, quelque part dans les étoiles.

    – Et voici Sélène. Elle m'accompagne. Ma sœur l'a déjà rencontré, au bal masqué. Et...

    J'hésitai encore une fraction de seconde avant de me décider à agir. Je tendis le sachet à la domestique en avançant d'un pas. J'avais très envie d'entrer, maintenant que j'étais arrivée jusqu'ici, et plus encore de voir mon aînée.

    – Serait-il possible de nous servir ceci ? Ce sont des feuilles de... De je ne sais quoi, mais je suis sûre que cela fera un excellent breuvage. Pouvons-nous entrer maintenant ? Pattricia est-elle visible ?

    Je jetai des coups d'œil curieux par-dessus l'épaule de la brune, m'attendant presque à voir ma sœur sortir de derrière une tapisserie, aussi rayonnante qu'au bal, aussi belle qu'à l'accoutumée.
Servante_parisienne
Léger haussement de sourcil de la brune à l'énoncé du nom, y'avait La Canéda dans cette présentation et il était clair que c'était sans aucun doute un sésame pour le visiteur, ou la visiteuse en l'occurrence, qui le portait. Mieux disposée qu'à l'accoutumé, elle rend donc son sourire à cette jolie rousse qui semble bien inoffensive. Par contre, le coup du gouter était une nouveauté pour l'ancienne ribaude, c'est que la vindicative n'était pas de ces femmes de la Haute qui prennent tisanes en minaudant, mais bien une bonne vivante qui avait la chance de garder un corps souple et musclé malgré la capacité qu'elle avait à faire bonne chair.

Mais le sourcil se rehausse à nouveau quand la sœurette lui tend un sachet qu'elle lui colle quasi sous le museau. Les narines frémissantes reconnaissent la feuillure et un léger rictus amusé accueille cette distraction inattendue "si ça picole ça, je sens qu'on va bien se marrer". Quand Alicina prend à nouveau la parole, le regard amusé passe de la rousse à la brune. Elle quitte les yeux étrange de la femme qui se prénomme Solène avec précipitation, comme si il était plus simple d'oublier ce visage. Mais la sœur n'en continue pas moins sur sa lancée et secoue à nouveau le sachet avec insistance, s'avançant d'un pas.
Décidant que ce n'était pas à elle d'accepter ou pas leur intrusion, elle s'écarte et incline légèrement le buste, juste pour être polie sans plus.


- Soyez les bienvenues à l'Hôtel de La Force. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous conduire dans un des salons.

Elle les précède donc, laissant soin aux gardes de refermer à défaut d'avoir été capables d'ouvrir et se penche pour murmurer au gamin rester derrière ses jupons.

- Va vite prévenir la patronne
- Elle veut pas être dérangée ça craint si j'y va
- Et bien pour un petit Savoyard qui a franchi tant de lieues avant d'échouer à la capitale, tu es bien frileux...
- Même pô vrai !
- Allons cesse de discuter ! Tu lui dis que sa soeur Alicina l'attend au salon, allez oust !!!


Le gamin grommelle bien un peu pour la forme, mais il traverse la grande cour en courant, manquant de tamponner le palefrenier qui vient à la rencontre des visiteuses, et grimpe quatre à quatre les marches menant à l'entrée principale de l'immense bâtisse. Pendant ce temps la brune prend les choses en main.

- Le palefrenier va s'occuper de vos montures Dames et je vais vous conduire où vous pourrez vous restaurer.

Prenant le panier et le sachet des mains d'Alicina, la brune s'empresse de jouer les guides.

- Cet endroit est un ancien prieuré ce qui explique les arcades autour de la cour centrale. A gauche vous avez les communs, et à droit les logis pour la maisonnée. En face, le lieu de vie de la famille avec à l'intérieur du vestibule un grand escalier à coulisse comme cela devient la mode dans les constructions actuelles.

Inconsciemment, la servante était très fière de servir dans cette famille, non pas pour le prestige, mais parce que le couple de maitres était toujours à l'affut de la moindre innovation et accueillait des visiteurs hauts en couleurs, inventeurs, parfois même impies mais qui étaient tout autant de distractions qui ravissaient la brune. Arrivée à la fin de son laïus, elle termine de grimper les marches extérieures pour entrer dans le vestibule et conduire les deux visiteuses dans le salon oriental qu'affectionnait la vindicative. Là se trouvent coussins et sofas couverts de soieries et de satins de soie. Les couleurs sont chatoyantes et font ressembler les murs et les tentures à une multitude d'arcs-en-ciel tellement cela se mélange. Mais l'ensemble n'est pas offusquant pour le regard, c'est un peu comme se retrouver dans un cocon moelleux et joyeux.
Un dernier regard les bras tendus pour prendre leurs capes et autres châles.


- Puis-je vous débarrasser ? Madame ne va pas tarder.
Je vais faire préparer en cuisine ce breuvage qui vous tient tant à cœur et mettre dans un plat la brioche.



Édité pour fautes
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Helena..
    Paris. Oh, j'adorais cette ville. Qu'est-ce que je fichais là? C'était simple. Je venais d'acheter un petit truc, à la Cour. Une petite habitation que j'arrangeais à mon goût. Ca n'avait rien à voir avec ce fameux hôtel, non, c'était plus petit, quand même, et moins luxueux. Heureusement, sinon la demeure serait sortie du lot, et on m'aurait agressée directement. Donc, j'étais à la Cour, et j'avais décidé de faire un tour du côté de chez Patt. Ma demie-soeur aînée.

    A la Cour, qu'est-ce que je faisais? C'était simple. Je tuais pour oublier, je torturais pour ne pas être tourmentée. J'étais tout le temps accompagnée de Nat', mon amie. Elle m'apaisait et calmait mes humeurs noires. Notre duo fonctionnait à la perfection, nous organisions la mort de quelques personnes, nous nous comprenions et tirions de ce mal une joie d'un sadisme extrême. Mais, ma soeur aînée ne devait rien savoir. Certainement pas le fait que j'habitais en ce moment dans la même ville et que je semais le mal plus rapidement que j'amassais de l'argent.

    Ce fut avec surprise que je trouvais devant la porte Ali, ma jumelle, accompagnée de Sélène, la Capitaine de notre équipage, les Unicornis. La brune me fascinait. Elle ne m'effrayait pas, non. Elle me fascinait simplement et m'inspirait le respect. Je m'approchais nonchalamment, à pieds.


    - Al'! Sélène...

    Les deux femmes rentrèrent dans la bâtisse. Je n'avais pas vu la servante brune qui les avait fait rentrées. J'étais encore un peu trop loin pour qu'elle ait pu m'apercevoir. La porte se referma aussitôt, et je me retrouvais dehors sans que personne sache que j'étais venue à leur contre. Je frappais la porte à mon tour. Zut alors, elles m'avaient oubliées. J'attendais sagement qu'on vienne m'ouvrir.
Argawaen
[Pendant ce temps au monastère, juste avant son évasion]

Haha regardez moi ce cul béni ! Mon ami, te voilà bien dans la mouise !

Le rire puissant du vieux vétéran raisonnait au sein du monastère, il venait de pendre par les pieds un moine qu'il ne pouvait supporter, enfin après tout il n'aimait pas les moines tout court...
Regardant la victime s'agiter et jurer au nom de Deos le Dehuit de Malemort riait de plus belle et sortit la fameuse recette volée au père supérieur concernant la liqueur de sapin.


Je vais me faire un malin plaisir d'améliorer cette recette, en faire quelque chose de plus sucré et bien plus somptueux pour le palais. Vous autres moines, vous n'êtes même pas dignes de boire un si bon breuvage !

- Va en enfer ! AIDEZ MOI !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Se munissant d'une pierre légère le vétéran s'approcha du moine, posa sa main sur sa joue et souriait doucement. Son visage frôlait dangereusement celui de sa victime et d'un coup sec il l'assomma derrière le crâne avec sa pierre.

La bona serada mon ami... Moi, j'en ai ma claque, je file d'ici.

Le vétéran se dirigea jusqu'aux portes du monastère, quelques gardes vinrent à lui afin de lui rappeler qu'il n'avait pas terminé son temps ici. Bien que la méditation était agréable il ne supportait plus d'entendre des prières dans tous les sens. Argawaen força le passage tant bien que mal malgré les gardes et respira une bonne bouffée d'air frais.

Je préfère être prisonnier de Bretons que d'être ici... Si Amy m'entendais je suis certain qu'elle m'aurait prit aux mots et m'aurais fait capturer grmlf !

Faisant le vide dans sa tête le vieil homme n'avait plus qu'à commencer ses recherches pour rejoindre son épouse. Mais il fit quelque chose d'intelligent. Il fit envoyer une missive...

Citation:
A notre maisonnée,

Je suis de retour de retraite, mercé de prévenir ma tendre épouse que son ours est partit la rejoindre.

Argawaen Dehuit de Malemort

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Alicina

    J'écoutais avec attention les paroles de la servante, observant les endroits qu'elle nous désignait. J'étais stupéfaite. Ma sœur ainée possédait-elle vraiment un tel endroit ? C'était somptueux ! J'en reste muette d'admiration. Notre famille - du moins du côté de notre père - était très riche. Et j'étais un membre à part entière des La Canéda. J'avais l'impression de pénétrer dans un véritable palais, et regrettais simplement de ne pas avoir passé ma plus belle robe. J'aurais dû mieux peigner mes cheveux, aussi. J'avais envie de passer du temps ici, de déambuler dans les couloirs et dans la cour, vêtue d'une somptueuse toilette, digne du rang qui était le mien. J'avais l'impression de faire paysanne, dans cette robe jaune. Cela n'était pas du tout pour me plaire. Je n'étais pas extrêmement coquette, j'étais la plupart du temps couverte de la poussière des chemins, mais je faisais toujours un effort pour être présentable. C'était le minimum, tout de même.

    Nous laissâmes nos chevaux au palefrenier et nous nous engageâmes à la suite de la brune dans l'hôtel. Le vestibule fut traversé, et lorsque le salon aux couleurs chatoyantes de l'Orient se livra à mon regard, je ne retins pas une exclamation. C'était magnifique ! J'avais envie de me jeter dans les coussins et de m'y perdre pour toujours. J'avais envie de disparaître dans les tentures de soie et de m'y noyer. Si ce n'était pas l'antichambre du Paradis, ça y ressemblait drôlement. Je souris largement à la servante, comme si elle était l'unique responsable d'une pièce telle que celle-ci.
    J'ôtai mon châle blanc brodé de petites fleurs jaunes, et le tendis à la domestique.

    – J'ai grande hâte de pouvoir voir Pattricia !

    Et sur ces paroles pleines de bon sens, je me laissai tomber dans les coussins, sourire aux lèvres. J'allais lui demander si je ne pourrais pas vivre ici, de temps en temps. Voilà une idée fameuse !
Servante_parisienne
Bien loin de la volonté oursonnesque de rejoindre son épouse alors qu'elle est à l'autre bout du Royaume partie pour faire des emplettes à l'écart de la tribu, pas loin mais pas au fait qu'une autre rousse tambourine à la porte de l'hôtel particulier, la brune sourit à la sœur de la patronne, elle voit bien le regard plutôt émerveillé de cette dernière. "Bizarre, elle a surement jamais visité un des châteaux du couple sinon elle serait pas avec ses billes grandes ouvertes.

- C'est la pièce préférée de Madame, un de ses frères a grandi très loin du royaume et il lui a donné le gout du confort venu d'Orient. C'est une pièce toute féminine n'est-ce pas ?

Se rendant compte de l'incongru de ce qu'elle vient de dire la servante rosit légèrement. Après tout ça devait être aussi son frère, elle savait surement tout cela, néanmoins elle prend le joli châle de la rousse et ne voyant pas l'autre femme faire un geste, elle en déduit que la distribution s'arrêtera là. C'est alors au moment qu'elle va prendre congé qu'un certain petit bonhomme fait son retour, tamponnant presque la jeune femme et restant engouffré dans ses jupons "sa mère doit drôlement lui manquer à s'petit".

- C'est fait elle arrive !
- On dit Madame arrive tss...
- Arrête de faire tout comme elle ça fait peur hein !
- Allez sortons, il est temps d'aller aux cuisines
- Impossible !
- Comment ça ?
- Y'a l'autre rousse...
- De quoi tu parles ?
- Au portail, y'a encore une rousse qui attend.


Ne cherchant pas à comprendre, la brune quitte le salon, traverse le vestibule et dévale les marches du perron pour traverser la cour à toute vitesse et faire signe d'ouvrir la porte. Devant elle se tient la rousse du salon, enfin pas tout à fait les yeux sont d'une autre couleur, mais ceux la sont durs, dans le genre sans pitié et la servante se dit qu'elle doit bien s'entendre avec l'autre femme qui cause pas et qui accompagne Alicina.

- Bonjour Dame, seriez-vous une sœur de ma patronne ?


Édité pour fautes en tout genre
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Pattricia
[Dans les appartements privés...]


Une fois enfin en tenue , elle va pour sortir de sa chambre quand on frappe à nouveau à sa porte. Après un "entrez !!!" pas aimable du tout on lui tend un vélin.

Citation:

Dame mes respects,

Votre époux a fait lancer des recherches afin de vous retrouver et de vous rejoindre. Sachant que vous aspirez à la solitude pour le moment, j'ai pris sur moi de vous prévenir.

Humblement,
Justin

Fait à Montpellier



Agacée au plus au point que son époux qui devait être "ailleurs" et y rester un bon bout de temps ne vienne chambouler ses projets, la rousse s'installe à son bureau, l'esprit en ébullition.

Citation:

Mon amour,


J'ai appris que tu avais lancé à ma recherche toutes tes troupes. J'en suis flattée mais je ne suis pas perdue et pas seule et abandonnée. Je suis à Paris pour faire mes emplettes d'automne ce qui implique que je ne te veux pas dans mes pattes.

Oui je sais, ça va encore te mettre en colère mais c'est ainsi. De plus une réunion de soeurs La Canéda se profile et de toute manière tu te sentirais à l'écart. Donc tu prendras bien patience quelques semaines, je te rejoindrai quand j'aurai fini.

Oui maudis-moi autant que tu veux j'ai l'habitude d'être la vilaine épouse trop indépendante.

Je t'aime.

Patt







Après avoir sablé et scellé de son sceau la missive, elle se redresse, sort de sa chambre impatiente de retrouver sa sœur et devale l'escalier à vis qui dessert tous les étages, sa dernière folie, fait sa fierté. Non pas par orgueil, mais au contraire toute surprise qu'un grand architecte ait accepté de se pencher sur sa demande et de la faire honorer. Arriver dans le vestibule, elle dépose la missive dans une coupelle réservée à cet effet, quelqu'un s'occupera d'aller à la fauconnerie ou au pigeonnier pour la faire partir et entre dans le salon oriental.

Ali ! Selene !
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Helena..
    Je trépigne d'impatience. Cette porte ne s'ouvre pas. On regarde, bien entendu. Mais personne ne vient ouvrir. C'est affreusement honteux. J'en ferais un scandale si j'en avais l'occasion. Mais c'est chez Patt', je ne vais certainement pas gâcher des retrouvailles familiales pour crier après des laquais juste idiots. J'attends encore. Je sais bien qu'il y a des gens à l'intérieur, en plus. Une brune arrive, polie. C'est agaçant de me demander si je suis la soeur de Patt'. Franchement, un peu de cervelle et la ressemblance est évidente. Surtout avec celle qui vient de me précéder. Nous sommes les mêmes. Deux gouttes d'eau. Sauf des yeux un peu différents.

    - C'est cela même. En fait, je suis la jumelle de celle qui vient d'entrer.

    J'ai envie de rentrer. Ca me donne envie de râler. Déjà qu'on m'a fermé la porte au nez, il faut qu'on me donne l'autorisation de rentrer. Au diable les formules de politesse, franchement.
Argawaen
[Montpellier]

Il était en train de faire quelques préparatifs lorsque l'un de ses hommes vint à lui porteur d'un message.
Le Dehuit de Malemort avala sa salive, cligna des yeux et n'était pas certain d'avoir bien lu. Il parcouru la moindre ligne, essaya de lire en travers mais rien y faisait. Haussant les sourcils, pour le coup il fut assez étonné. Lui qui pensait au moins avoir une belle réponse suite à son absence, voilà qu'il se faisait pratiquement envoyer bouler. Le vétéran garda son calme au mieux avant de répondre à la vindicative.


Citation:
Pattricia,

Quels doux mots à cette lecture. J'hésite entre sourire et déchirer ton message. Je fais rappeler mes troupes, et continuerait comme ci de rien était.

Il est agréable de voir à quel point je t'ai manqué, moi qui me suis échappé du monastère plus tôt, avec tel accueil j'en regretterais presque la nonchalance des moines.

Je ne souhaite même pas te maudire. Dans tous les cas je sais que cela n'y changera rien. A dans quelques semaines, ici, ou ailleurs.

Bien à toi,
Argawaen.


Le vieil homme fit envoyer la missive à son épouse et quitta ensuite son bureau afin de se rendre aux écuries.

Faite sceller ma monture et faite préparer ma garde, nous partons pour les Alpes, j'ai besoin de me ressourcer.
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Servante_parisienne
La rousse masque difficilement son agacement, la brune se mord la lèvre pour ne pas sourire de manière trop ironique ou arrogante, mais l'envie n'est pas loin d'en rabattre face à la visiteuse. Néanmoins connaissant les réactions de la maîtresse des lieux quand il s'agit des siens, elle se contente d'une petite génuflexion pendant que le garde ouvre en grand le battant pour piétons.

- J'espère que l'on ne vous a pas trop fait attendre car ces nigauds de gardes ne savent rien faire sans autorisation express de Madame...
Je suis quasi sûre que si ils savaient lire ils exigeraient un vélin signé marqué du sceau de la patronne.


Ignorant les regards meurtriers des hommes de garde, la servante fait signe à Helena de la suivre, en profitant pour jouer les guides à nouveau.

- Le palefrenier va s'occuper de votre monture Damoiselle, pendant ce temps, je vais vous conduire où votre sœur et son amie se restaurent.
Cet endroit est un ancien prieuré ce qui explique les arcades autour de la cour centrale. A gauche vous avez les communs, et à droit les logis pour la maisonnée. En face, le lieu de vie de la famille avec à l'intérieur du vestibule un grand escalier à coulisse comme cela devient la mode dans les constructions actuelles.


Une fois sa monture laissée à qui de droit, la brune fait traverser à Helena la grande cour, grimper les marches qui mènent au perron, traverser le vestibule et son escalier pour arriver enfin à l'entrée du salon oriental. Elle fait demi tour, face à la visiteuse

- Puis-je vous débarrasser d'un vêtement ?

Ceci fait, elle pousse la porte du salon où Patt se trouve déjà et fait son annonce.

- Mademoiselle votre sœur Madame...

Laissant les femmes à leur retrouvailles, la brune récupère le panier laissé sur un guéridon du vestibule et file aux cuisines pour mettre en branle le goûter impromptu.
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Alicina

    – Pattricia ! Comment vas-tu ?

    Je me levai d'un bond de mon fauteuil confortable, et vins étreindre ma grande sœur. Je détestais dire « demi-soeur ». Ce n'était pas comme si je n'avais eu que la moitié d'un corps à serrer. Patt' était là, avec deux bras, deux jambes et une tête, et à ce titre, les moitiés et autres dénominations de ce genre ne s'appliquaient à la rigueur qu'aux culs-de-jatte.
    Ravissante dans sa tenue, je l'observai, les yeux brillants. Mon ainée était belle. Elle avait un air sauvage qui aurait daigné s'abaisser à la civilisation, comme si dans sa grande mansuétude, elle aurait consentie à se plier aux ridicules exigences de l'étiquette et du savoir vivre. Elle en conservait tout de même un air félin, élégant, impressionnant même. Elle n'aurait pas pu être différente de moi, et pourtant, nous nous ressemblions un peu.

    La servante introduisit Léna. J'en fus stupéfaite. Que fabriquait-elle ici ? Nous aurait-elle suivi ? Je jetai un œil étonné aux trois femmes qui me faisaient face. Nous étions comme les saisons. Totalement différentes, opposées en bien des points, mais réunies malgré tout au cœur d'un Tout, nécessaires à la ronde du temps. Je m'amusai à nous attribuer les saisons. Sans aucun doute, Sélène avait la froideur de l'Hiver. On a craignait comme on craint les fortes gelées. Mais elle possédait la beauté d'un paysage couvert de neige. Pattricia était quant à elle l'Eté. Elle étincelait, possédait sa chaleur, et l'on pouvait redouter la brûlure de ses rayons comme on redoutait le givre de l'Hiver. Léna... Léna ne brillait pas comme Patt', et n'était pas aussi glacée que Sélène. Léna distribuait ses éclats de soleil et sa fraicheur soudaine, oscillant entre les deux. Léna devait être l'Automne. Elle en avait les traits mélancoliques. Quant à moi... J'étais ce qui restait. Le Printemps et l'espoir de vie qu'il dispensait. La fraicheur du matin, la rosée sur les pétales de rose. J'étais la fleur qui perçait la couche durcie du sol, j'étais aussi déterminée et aussi persévérante que ce minuscule brin d'herbe qui ne renonçait pas à trouver le soleil.
    Nous étions différentes, oui. Mais nous étions là, pourtant. Que ce soit le hasard, le Destin, ou notre propre volonté qui nous y avait mené, nous étions là. Ensemble.

    – C'est merveilleux de nous retrouver ici, fis-je alors en me rasseyant. Je meurs de faim ! J'espère que le thé vous plaira !

    J'avais toujours préféré lancer des remarques banales. Je ne voyais pas l'intérêt d'intimider les gens par des discours pompeux, ou les mettre mal à l'aise de quelque autre façon que ce soit.
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