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[RP] Hôtel de La Force

Servante_parisienne
Des mois étaient passés et l'Hôtel de La Force se préparait pour l'hiver. Personne n'était jamais à l'abri de voir débarquer l'un ou l'autre des membres de cette famille de courant d'air. L'ancienne ribaude avait donc mis le talent de chacun à profit pour que les réserves de bois soient faites, les étagères de terrines et conserves en tout genre soient pleines, le couvercle du puits avait été rabattu et protégé un peu plus en vue des grandes gelées.

La maisonnées s'était vue affublée de maintes corvées comme le nettoyage de toutes les tentures, tapisseries et tapis de l'habitation. Chaque interstice dans le mur avait été rebouché, le moindre pavé de la cour un peu de travers avait été calé, les cheminées ramonée par de jeunes savoyards, les jambons et poissons fumés suspendus dans le grenier, tout était prêt pour les grands froids.

Malgré tout la brune s'ennuyait ferme, ses maitres n'étaient pas assez importants pour être invités au Louvre ou encore à Vincennes, alors depuis qu'ils s'étaient installés dans le Languedoc, elle ne voyait plus personne.


Par le Très Haut que ça bouge !!!
Ce calme va me rendre folle !

_________________
Euridyce
    [Pendant ce temps, en Touraine]


    L'hiver avançait, apportant avec lui les premiers vents froids de la saison. Bientôt, Noël arriverait et la neige, peut-être, saupoudrerait de sa couverture pure et monochrome les maisons tourangelles. Les arbres perdaient leurs feuilles, la nature se muait, comme à chaque nouveau mois. Lucie Euridyce, elle, ne changeait pas : telle la peste qu'elle a toujours été, elle se promenait dans les rues de Tours, libre et frêle, là où elle ne devrait être. Sa fugue lui avait permis quelques rencontres intéressantes, et sa ténacité ne faiblissait pas. Elle voulait voir le monde, en faire l'expérience par elle-même. Mais très vite, le froid et la précarité l'avaient affaiblie : elle était vêtue de haillons, mangeait peu et devait même se rendre à la mine ou à l'église, où elle travaillait pour se nourrir. Elle qui avait eu une enfance protégée se retrouvait face aux mêmes problèmes que n'importe quel vagabond.

    Bouge de là, sale gosse !

    Les cris de la populace ne l'intéressaient guère : les coups de coude qu'on lui donnait non plus. Le nez toujours relevé, l'air fier, elle avançait parmi les gueux. Mais bientôt, son ventre gronda. La faim la rongeait, car elle était passé d'une vie de château à celle de simple paysanne, la ration de pain n'était donc pas la même. S'arrêtant dans sa marche, elle posa sa main sur son ventre puis hésita. Devait-elle contacter ses parents ? Elle se ferait sûrement gronder, mais elle aurait au moins de quoi manger. Deux hommes, passant par là, la bousculèrent violemment, la sortant ainsi de sa réflexion.

    Vous ne pouviez pas faire attention ? hurla la peste, ramassant sa besace en regardant les hommes d'un air furieux.
    Les deux se retournèrent, puis s'agacèrent du ton de la jeune femme.


    T'cherches les problèmes toi ? Bah viens, t'vas les trouver.S'exclama le plus grand des deux, tout en lui agrippant l'épaule.

    Prise de panique, voyant qu'elle n'avait aucune chance de les battre, elle se débattit, relâchant ainsi l'emprise qu'il avait sur son bras et s'enfuit en courant. Elle se réfugia au taudis, sur sa paillasse, où elle sortit de quoi écrire. La peur avait fait trembler chaque partie de son corps encore très faible. Il lui fallait prévenir sa mère qu'elle était en vie, et lui demander de quoi manger, au moins jusqu'à ce qu'elle parte de Tours. Sa fugue tournait mal.

    Citation:
    A Pattricia La Canéda Dehuit de Malemort,
    De Lucie Euridyce La Canéda Dehuit,

    Maman,

    Je vais bien. Ne te fâche pas s'il te plaît mais...
    Pourrais-tu m'envoyer quelques miches de pain ?

    Ta fille chérie.
    Lucie.


    La lettre fût envoyée. Il fallait être douce, attendrir sa mère pour que la pilule passe.

_________________

Artiste : A6A7 et junica-hots
Citation de Carlos Ruiz Zafon.


Stradivarius.
        “Dans les artères, d'une ville, bouchées par la fange populaire.”



La Colère.
N'est-ce point là un acte répréhensible par nôtre Religion tant aimé? N'est-ce point l'un des plus puissants pêchés de nôtre ère? Serait-ce dans cela que je tombe affreusement jusqu'alors? Ce goût âpre d'une vile austérité entre mes lèvres. Ce que je déglutis fiévreusement tandis que mes pas me conduisent vers l'inconnu le plus terrifiant. J'ai tout quitté. L'espace de quelques semaines. Par cette colère qui me guide loin des miens. Moi qui ne suis pourtant pas de ce type là. Moi qui aime tant ma famille, ces êtres chers sur lesquels je veillerais jusqu'à ma mort. Me voici, rouge d'une haine qui s'empare du tréfond de mon être, de mon esprit. Loin de chez moi. Dans une quête de repos, de quelques réponses. Je dois me retrouver. Moi, mon être, mon esprit, ce que je suis vraiment. Et ce qu'il est lui, par rapport à moi. C'est à cause de lui que j'en suis là. À venir souiller la délicatesse de ma Mère. À venir perforer une famille si unie pour apporter cette fange austère à nôtre porte. La colère est ce sentiment qui conduit à l'irréparable. L'irréparable, je m'en approche. Je ne trouve même pas ce cloaque sensé me permettre d'étudier la question philosophique de mon moi profond et de mon lien avec ce Très Haut. Je ne l'ai finalement pas trouvé, mais, seulement, les pas qui s'agitent sur la route boueuse par ce temps automnal me permettent une réflexion bien plus intense que celle que j'aurai eu dans une Abbaye quelconque. Est-ce cela d'être ermite? Seul, renfrogné sur soit-même? Dans la seule optique que de se confier à soit et, par ce biais, au Très-Haut?


      -Saloperie!


Ça, c'est une autre colère qui explose.
C'est aussi le mot que l'on peut lancer, parmi tant d'autres, lorsque l'on marche dans une bouse de vache ou d'une quelconque autre animal pénible qui vit dans ces contrées qui puent la merde et l'urine. C'est alors que, levant la botte pour percevoir la trace causée par les fondements d'un être vivant, je me penche plus amplement pour nettoyer cela. En faisant ainsi, pestant continuellement contre la condition qui m'est faite par la faute d'un Homme qui ne devrait sans doute pas exister, je me vois alors à m'imaginer comme un pauvre ère en rase campagne sans aucun sou, sans aucune chose à se mettre sous la dent. J'imagine que les frêles réserve dont je me suis emparé avant de faire ce voyage ne dureront qu'un temps. Ainsi que les petites économies entassées dans une bourse qui commence à se faire bien légère. Ce n'est pas pour me mettre de bonne humeur, ni même pour me mettre en confiance dans mon épopée digne d'un Conte d'Ovide. Beaucoup d'images se passent alors mon esprit tandis que je nettoie, en vain, ma botte encrassée. Peut-être est-ce là un signe du Très Haut qu'il me faudrait faire demi tour et accorder un pardon. Des pardons. Serait-ce raisonnable, finalement, d'écouter ce message alors qu'il n'a causé que bon nombre de pertes récemment? J'accumule les deuils et les visions désastreuses ces derniers temps. Cette bouse en fait partie. Je dois faire parti de ces malsainités insatiables que Dieu envoie sur ma route. Il se gausse de moi, de là-haut. Je l'entend alors que la pluie commence à tomber en trombe.

Je cours, je m'agite, je fonce, je m'abrite.
Mes vêtements sont souillés. Trempés. Réduits en charpie par quelques ronces et branches mal placées. La colère se veut grandissante. M'aveuglant par moment, lorsque ce n'est point l'eau qui entre en contact avec mes pupilles renfrognées. Je fulmine. Et, finalement, le mal n'en vaudra pas la chandelle. Je me vois déjà revenir chez moi, comme si de rien était. Serrer les membres de ma famille entre mes bras fatigués, épuisés. Croiser le regard réprobateur de ma Mère et de son “ami” quelconque. Je me ferais certainement châtier. Ou bien, il suffira seulement d'un cour moralisateur alors qu'ils songeront sans doute que je me suis allègrement punis par cette escapade terrible. J'ai même croisé des gens puants et des choses malsaines qui me hanteront quelques temps dans mes cauchemars. Les nocturnes risquent d'être mouvementées. Surtout lorsque l'on a en vision une sorte de lépreux répugnant qui nous tend un poisson visqueux en pleine face. J'en grimace encore d'aisance avant de, finalement, me surprendre à en rire. Tout le poids d'une jeunesse vile retombe sur mes épaules. Sans doute devrais-je me comporter en homme et accepter les vicissitudes de la vie. Peut-être même devrais-je prouver que je suis alors plus intelligent et fort que ce que l'on souhaite m'imposer par la force. Ne suis-je point, en même temps, l'engeance de la Dame de la Force? Nom prédestiné et bien évocateur de ce que je devrais être. Idioties juvéniles.

Lorsque le temps vint à l'accalmie, ma route fut reprise.
Un taudis fut trouvé. Une lettre fut écrite puis envoyée au plus vite.


    Citation:
    Mère,

    Je vous présente mes plus plates excuses pour mon absence imprévue et, jusqu'alors, inavouée. Sachez simplement que je reprend route au demi-tour afin de rentrer au plus vite vous retrouver.
    Avec hâte.

    Vôtre fils,
    Floris.


      -De l'eau, je vous prie.


La lettre fut écrite de façon froide et distante.
Autant mettre les formes les plus infimes afin de ne pas reconnaître l'entièreté de mon erreur et de mon égarement. Elle saura sans doute me pardonner. Point comme ce tavernier qui me regarde de son oeil fou et éberlué lorsque je lui quémande un peu d'eau. C'est là tout un programme que de mander telle chose. On fait plus affaires avec de la vinasse et de l'alcool frelaté dans le coin. L'eau bouillie n'attire personne à l'accoutumée. Mais soit, quelques piécettes triées de ma bourse ont raison de sa volonté et il m'octroie ce que je lui demande. Le doux liquide se veut précieux dans ma gorge asséchée malgré le temps humide qui me refroidit encore jusqu'aux os. Un rhume s'envisage donc forcément avant de revenir même dans la chaleur d'un foyer qui ne saurait pas me manquer plus qu'à présent. Quelques jours, je pense, suffiront à me réchauffer et enfiler des vêtements décents et chauds. Le retour du fils prodigue, comme on dit souvent dans les sphères religieuses. Espérons que les moutons seront abattus et que le banquet soit dressé fièrement pour ma fougue et mes erreurs commises. Douces récompenses pour une escapade improvisée, non? On peut toujours rêver.

La route fut reprise.
La colère et la haine placée de côté.
La fierté retrouvée.
La tête haute.
Allons-y.
Pattricia
[Commettre un infanticide ou deux c'est vraiment grave dites ?]



Quand Miquette l'avait faite prévenir que "Mini Chieuse" était remontée en douce sur le bateau alors que la tribu débarquait à Cosne, Patt était passée par deux étapes, le soulagement de savoir sa fille entre de bonnes mains, et une colère sourde qui promettait rien de bon pour l'exemplaire féminin de sa progéniture. Déjà qu'ils avaient dû aller en Bourgogne pour récupérer Cantor qui n'avait rien trouvé de mieux que de se fournir en bois à l'autre bout du Royaume et qui ne "pouvait pas rentrer par ses propres moyens de peur de perdre sa cargaison" mais en plus, Floris boudait au monastère "à croire que c'est les hommes qui ont leurs règles dans cette famille !!!", la rousse commençait à en avoir ras le béguin.

Heureusement, Plume s'était calmée... L'ainée de la fratrie, après un moment très difficile cet été, avait opté pour un rapprochement familial et surtout était devenu un soutien pour sa mère qui avait plongé dans les limbes de la folie pendant quelques jours. Elle avait pris sous son aile la petite Jade un peu perdue au milieu de cette famille marchant soudain sur la pointe des pieds et parlant en chuchotant. La tribu s'était tout sauf ça d'ordinaire, elle était faite, non pas de bruits et de fureur, mais de contestation et de provocation. Les bras de son papa la serraient toujours autant mais le regard était absent, douloureux, inquiet...

La levée de Ban Périgourdo-Angoumoise avait donc été le sauf conduit pour que tout le monde quitte Montpellier et sa dose de malheurs pour retourner sur ce qui était pour les triplés, leur terre natale, Sarlat. Les retrouvailles avec Mariceleste, Luae, Doc, Lubna, Belli, Djull et bien d'autres avaient été joyeuses. Tout le monde s'était installé dans l'auberge de la Rouquine, "Les Amazones", sœur de cœur de Patt, promettant une fin d'année plus légère, plus douce, laissant derrière tous les drames familiaux pour une nouvelle année avec plus de joies.
Et Cantor les avaient appelés à la rescousse...

Quand Miquette et Mug leur avait proposé d'embarquer avec eux sur leur bateau au service de leur Ordre, la rousse avait trouvé que c'était une excellente idée. Et ce fut le cas, la traversée se passa sous de bons hospices, ils se quittèrent tous à Cosne pour continuer sur Chalon à cheval, mais sans Lucie... Se doutant qu'elle était remontée sur le navire, motivée par une colère sourde, Patt avait décidé qu'ils continueraient sans leur fille et l'ours, bien que gaga devant la jeune fille, avait également trouvé que cette fois Mini-Chieuse poussait le bouchon de cire un peu trop loin.

Tout le monde, sauf Lucie, était donc rentré à Sarlat. Puis Roselise avait annoncé à sa belle sœur qu'elle se sentait prête à rentrer à Montpellier et à faire face à son deuil. La vindicative avait donc averti Plume que sa tante voulait partir sur les routes sans escorte, et évidemment la jeune femme s'était imposée avec son escorte à Rose arguant, à juste titre, qu'il n'était pas question qu'elle voyage seule enceinte. La rousse avait souri, peut-être que l'indomptable brune serait de ses enfants la plus stable en fin de compte. Mais avec son ainée rien n'était moins sûr...

Toujours est-il que c'est dans le salon privé des Amazones alors que la rousse se réchauffe devant un bon feu de cheminée qu'Anselme fait irruption, après avoir frappé à la porte, sans attendre la réponse, y'avait presque du progrès.


- M'dame M'dame !
- Non de Dieu Anselme tu peux pas attendre que je t'autorise à entrer !
- ... Vous voulez que j'recommence ?
- Humphr ! Oublie !
Qu'est-ce qui t'amènes ?
- Un pli pour vous, c'est l'écriture de la p'tite Mademoiselle
- Han ! Donnes-moi ça de suite et file chercher Monsieur
- Not' Maitre il est occupé sur un livre de guerre et veut pas être dérangé.
- Démerdes-toi !!!
- Heu... C'est qu'il est pas de bon poil depuis qu'il est à Sarlat v'savez alors j'chuis pas chaud


Anselme... La plaie de la maisonnée, il en faut toujours une et lui c'est le top du top dans le genre. Il fréquentait le pilori régulièrement, l'ancien homme de confiance de la rousse, feu Souffredoul, lui avait mis un nombre incroyables de beignes mais rien à faire, il s'améliorait quelques mois et retombait dans ses travers. Rajoutez à cela qu'il est pleutre et le portrait sera complet.
Les jades se plissent, fonçant dangereusement, et le garde recule d'un pas sentant le danger arriver.


- M'jetez pas d'sort avec vos yeux Dame Pattricia !
- Parce que maintenant vous me traitez de sorcière !
- Vous m'fichez la trouille quand vous avez ce regard là.
Pis reconnaissez que c'est pas normal un Seigneur qui se balade tout le temps avec sa hache, l'est pas commode vot' époux hein !

- Chantes si il le faut !!! Mais qu'il rapplique c'est important !!!!


Affichant l'air d'un martyr chrétien sous l'ère romaine, Anselme fait demi-tour et part chercher l'ours dans son antre. Pendant ce temps, une mère décachète fébrilement le parchemin reçu et le parcourt inquiète.

Cette fois-ci c'est le couvent, trop c'est trop !!!

En attendant qu'Argawaen rejoigne Patt un autre pigeon est en approche, mais ceci est un autre chapitre...


Édité pour fautes...

_________________
Argawaen
[Enfermé dans la bibliothèque]


Dans cette sombre pièce éclairée à la bougie à quelques endroits, une table centrale, le tout fabriqué en pierre. Le Dehuit de Malemort était adossé à l'une d'entre elles en train d'étudier l'art martiale Byzantin. Entre leurs armes de guerres disparues, le feu grégeois entre autre il était plongé dans ses livres. Cela était son échappatoire entre son épouse et les histoires de famille. Le vieil homme avait demandé à ne pas être dérangé. D'ailleurs sa hache était calée à côté de sa jambe droite afin de dissuader n'importe qui tenterait de venir le sortir de son petit coin de tranquillité.
Cependant au sein de cette famille cela était bien compliqué de passer un moment paisible. Que ce soit seul, ou avec son épouse. Il commençait à avoir les nerfs à vifs. Alors il tenait tant bien que mal.

Lorsque l'homme de main de la rousse vint le quérir le Dehuit de Malemort rangea le livre qu'il tenait avec délicatesse et attrapa sa lourde hache. Cette fameuse hache nommée " poire " offerte par sa suzeraine Erwelyn.
Ecoutant avec attention les mots d'Anselme, sentant la peur dans son regard et en entendant sa voix fébrile le Dehuit de Malemort souriait en coin et sortit de son coin sombre.


Mon épouse est bien exigeante. Dite à mon épouse que son époux aimerait bien la voir en dehors des problèmes de famille. Et dite lui également que j'arrive d'ici un bon quart d'heure. Allez magnez !

Il brandit sa hache légèrement, voyant l'homme de main de la rousse partir d'un pas plutôt pressé. Riant amusé une fois l'homme sortit le vétéran alla dans la salle d'armes afin de ranger " poire " dans un petit coffre prévu à cet effet se trouvant à côté des rangements des hallebardes.
Argawaen rejoignit l'endroit où se trouvait la rousse puis vint déposer un baiser sur ses lèvres. Il en profita pour jeter un rapide coup d'oeil au parchemin qu'elle tenait.


Que se passe-t-il encore mon coeur ?

L'ours prit place à ses côtés, poussa un soupir de bien être et fit craquer son dos légèrement.
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Pattricia
"Qu'est-ce qu'il fout ? Il termine une broderie ou quoi !" les ongles tapotant sur l'accoudoir du divan, la vindicative a les jades qui lancent des éclairs. Si l'ours mettait une plombe à arriver, sûr que ça allait jongler entre le couple. Il faut dire que "Les Amazones" était une auberge des plus confortables et luxueuses, salons privés, bibliothèque, suites, tout était décoré avec goût et prévu pour le gratin comme la plèbe du moment que tout le monde se tenait bien. Le lieu était de bonne taille et passer d'une aile à une autre prenait un peu de temps, cependant allez dire ça à la peste rousse du Périgord...

Mais "Désiré" fait enfin son entrée de son pas tranquille, l'embrasse et s'installe à ses côtés. L'envie de mordre retombe illico, Patt n'arrive plus à être cette tempête permanente qui rendait leur couple "infernal" aux yeux des autres, progéniture comprise. Après un imperceptible soupire, elle se contente de murmurer


Mini Chieuse !

Et tend la missive de leur fille plus si "mini" que ça, mais chieuse sans aucun doute.

Elle a même changé son prénom tu te rends compte ! Porter le même nom que la sauveuse de Sarlat ne suffit plus à Mademoiselle.
Euridyce !!!!
Où est-elle allée me chercher un nom pareil !


En mode "furieuse on", Patt ne décolérait pas. La situation de sa fille lui était totalement incompréhensible, où donc étaient ses armes ? Pourquoi ne chassait-elle pas pour se nourrir ? Pourquoi n'allait-elle pas travailler un peu chez les uns ou les autres pour gagner les écus suffisant à son voyage ?

Comment en est-elle arrivée là ?
Je leur ai appris dès le plus jeune âge à chasser, dépecer et cuire leur nourriture. Porter des chausses et des robes lui aurait griller le cerveau ?
Et les belles armes offertes par feue ma filleule Oxyane qu'en a-t-elle fait ??? Mises en gage ? Perdues ? Volées ?


Ses ongles s'étaient plus ou moins enfoncés dans le bras de son époux auquel elle s'agrippait au fur et à mesure qu'elle parlait, mais n'y tenant plus, elle se lève d'un bond et commence à arpenter la pièce d'un bout à l'autre, crispant ses mains l'une contre l'autre.

Je ne comprends rien à cette histoire, pourquoi Mimi ne nous a-t-elle pas prévenus de la disparition de notre fille ? Peut-être sont-ils partis en mission et le personnel de leur domaine n'aura pas osé les prévenir...

Elle continue ses allers retours, cherchant de la logique à cette situation abracadabrante. Évidemment elle est furieuse que Lucie ait de nouveau fait n'importe quoi, mais elle est surtout inquiète. "Je la serre contre moi d'abord ensuite je la tue !" Aucune cohérence chez cette mère pour qui sa progéniture était sa raison de vivre. L'ours aurait sans aucun doute préféré qu'elle soit moins mère et plus épouse, mais Patt avait un lien particulier avec les triplés, un truc qu'elle ne pouvait expliquer, après tout ils s'étaient donnés la vie mutuellement, rien ne pouvait être plus fort que ça...


[Édité pour fautes.]
_________________
Argawaen
Voilà qui n'était même pas étonnant. Son épouse l'avait fait demander pour une histoire de famille pour changer. Cette fois-ci c'était Lucie qui faisait des siennes.
Le vétéran resta silencieux, parcourant la lettre de leur fille.
L'ours, au fur et à mesure que son épouse parlait, sentait les ongles qui s'enfonçaient dans sa peau. Légère grimace, un grognement discret et la tête qui se secouée légèrement en voyant la rousse faire les cent pas.
Restant silencieux un moment l'homme s'appuya sur les bras du fauteuil afin de s'aider à se lever. Il prenait le soin de choisir ses mots et commença une longue tirade.


Ma douce, et pourquoi pas ? Notre fille est grande désormais, à l'époque je me faisais bien surnommer " le fils du sans nom " ou " l'homme en noir ". Notre fille grandit, notre fille fait ses propres expériences, notre fille devient indépendante.

Marquant une légère pause il poursuivit.

Le fait est que tu commences à perdre pieds en voyant que nos enfants débutent quelque chose qui leur est propre. Tu as fait leur éducation, leur a apprit à se débrouiller. Que fait Lucie à l'heure actuelle ? Elle tente d'appliquer cet enseignement, bien qu'elle ait besoin de pain.

A cette dernière phrase le vétéran alerta un garde afin de préparer plusieurs jours de vivres et d'y apporter à Lucie.
Regardant de nouveau son épouse il poursuivit.


Concernant les armes de ta filleule, si Lucie a un minimum de jugeote je ne pense pas quelles seront vendues. Sans doute cachées. Ou alors quelque part dans une malle dans un de nos domaines. Dans tous les cas, si personne ne t'a informée c'est que les filles n'avaient sans doute pas forcément envie que tu le sache. Tu ne pourras pas toujours avoir le contrôle sur tout. Et quand il s'agit d'enfants, crois moi cela sera de plus en plus compliqué.

S'approchant derrière la rousse, ses bras venant lentement l'étreindre contre lui. Ses lèvres quant à elles vinrent se poser sur sa nuque.

Lucie est ce qu'elle est. Une petite Princesse. Peut-être rêve-t-elle d'autres choses aujourd'hui, de découvrir le monde tel qu'il est réellement. Elle ne sera pas à l'abri, en danger, mais si elle est aussi débrouillarde que toi alors je me fais plus de soucis pour ses adversaires que pour elle.

Laissant quelques secondes de silence avant de reprendre.

Veux-tu que l'on fasse comme pour Plume ? Que l'on aille la chercher avant qu'il lui arrive des ennuis ?

Le vétéran avait surtout envie de tirer rapidement cette affaire au clair. Et si Lucie était dans la mouise autant y aller rapidement.
Durant tout son monologue le vétéran avait été d'un calme limite époustouflant, blasé ? Probablement, dans tous les cas sa voix grave devait faire montre de réconfort, et non d'attiser la colère de la rousse.

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Pattricia
Elle avait été une bonne épouse, elle l'avait fait prévenir, lui avait demandé son avis et qu'est-ce qu'elle entendait en retours, des inepties. La première chose qu'elle fait quand il convoque le garde, c'est de sortir à sa suite et d'annuler l'ordre, puis elle revient dans la pièce en fermant précautionneusement la porte, le temps de respirer afin de répondre calmement. Quand il l'etreint par derrière, elle ne peut s'empêcher de frissonner ce qui paradoxalement ne l'aide pas du tout à calmer son courroux, mais là encore elle finit de l'écouter en silence. Quand enfin il a terminé, elle se dégage lentement et lui fait face.

En ce qui me concerne tu fais fausse route. Que mes enfants prennent leur envol et fassent leur propre expérience me va très bien, mais là il ne s'agit pas de ça. Elle fait ses coups en douce, laissant ses proches dans l'inquiétude, se fiche dans la mouise et nous appelle au secours, mais à quel titre je te le demande ! Celui d'être notre fille ? Il serait temps qu'elle se souvienne de qui elle est bordel !

Plume s'était différent, elle a suivi Helena et son fichu charisme. Elle voulait voir la capitale qu'elle ne connaissait pas et depuis elle connaît. Ça m'étonnerait qu'elle retourne de sitôt du côté de la Cour des Miracles.
Lucie a pratiqué les dangers de la capitale, des champs de bataille et d'une fugue, mais rien ne lui sert de leçon. Contrairement à sa sœur elle s'est évaporée sans même se sentir concernée par l'inquiétude qu'elle provoquerait parmi les siens, ou encore l'embarras qu'elle causerait à Mimi et Mug.

Quant aux armes parlons'en ! Si elle avait encore tout avec elle, elle n'aurait rien quémandé et aurait subvenu à ses besoins, ne serait-ce qu'en se mettant au service de quelqu'un.
Tu crois savoir ce que j'ai en tête mais pas du tout en fin de compte, je suis au-delà de la colère, elle n'oubliera pas de sitôt cette fugue.


Sa voix est restée sourde, sous contrôle, mais la rage qu'elle ressent transperce au travers de cette maîtrise et c'est la vindicative dans toute sa splendeur qui venait de prendre une décision. Elle s'approche de l'ours et lui prend les mains.

C'est Vindict que je vais lui envoyer. Ma chère buse bouffeuse de doigts. Où qu'elle se trouve à l'heure où nous parlons, elle la retrouvera et Lucie devra se débrouiller pour récupérer ma missive en gardant son nombre de phalanges intact. Elle veut être traitée en adulte ? Tu me crois transie à l'idée de ce qui pourrait lui arriver ? J'ai peur c'est vrai, mais transie sûrement pas, elle va savoir ce qui en coûte de me manquer de respect.
J'ai annulé l'expédition nourriture, d'une parce que nous ne savons pas où elle se trouve à cet instant précis et de deux parce qu'elle devra se débrouiller !


C'est d'un pas décidé que la rousse s'installe au bureau, ouvrant l'écritoire et se met à griffonner furieusement.

Citation:

De Pattricia La Canéda Dehuit de Malemort
À Lucie La Canéda Dehuit.

Ma fille,


Puisque le prénom que je t'ai choisi à ta naissance n'est plus assez bien pour toi,
Puisqu'il ne t'est même pas venu à l'idée de donner des nouvelles par toi-même depuis ta disparition,
Puisqu'à priori tu as de nouveau fugué, quittant Mimi et Mug sous la responsabilité de qui tu te trouvais,
Puisque tu te crois assez forte pour te passer des tiens et faire face aux dangers des grands chemins,

Tu n'auras qu'à mériter ta pitance et la gagner seule !!!

Désormais la seule chose qui pourrait te préserver de sanctions disciplinaires plus dures encore serait que tu nous rejoignes en Périgord au plus vite et ce, par tes propres moyens.

Furieusement...

Ta mère





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Argawaen
Sentant son épouse agacée, l'écoutant avec attention il ne put s'empêcher de soupirer.

Et que crois-tu ma douce ? Que nos enfants vont tout nous dire ? Jusqu'à leur pire connerie ? Mais enfin réfléchit deux minutes ! Ce sont des enfants, ils font tout contre la volonté de leurs parents. Ils veulent faire leurs propres expériences. C'est à croire que tu n'arrives pas à comprendre cela.

Sa voix était calme, mais froide à la fois. Il poursuivit.

Ils nous appellent au secours mais c'est comme ça, ça reste des gosses. A quoi servirions-nous sinon ? Un enfant est ingrat, il réfléchit à nos paroles seulement lorsqu'ils sont dans la mouise. Et crois mon expérience, je suis imbattable à ce sujet.

La regardant faire avec Vindict le Dehuit de Malemort alla s'asseoir dans un fauteuil.

L'engueuler comme point permis à son retour va plus la braquer qu'autre chose. Si elle a fuguée c'est qu'il doit bien y avoir une raison. Je ne suis pas pour faire du social habituellement. Mais je sais qu'être brutal, ne fera qu'éloigner encore plus les enfants de nous, et de toi. Notre rôle n'est pas d'être barbare, mais d'agir en tant que parents.

Réfléchissant un instant.

Se mettre au service de quelqu'un... Tu crois que c'est une bonne idée ? Imagine que la personne était malsaine... Je pense au contraire que c'est une bonne chose qu'elle soit restée seule.

D'un geste il fit revenir son garde...
_________________
Pattricia
Quand l'ours recommence à lui parler comme si elle n'avait pas toute sa raison et ne connaissait pas leur progéniture, ça ne la calme pas vous imaginez bien.

Tu vas arrêter de me parler comme si j'étais une idiote à peine née ! Je les ai mis au monde et je les ai élevée quasi seule pendant douze ans et tu crois que je ne les connais pas ? Il y a une chose sur laquelle je ne passerai jamais c'est qu'ils me manquent de respect.
Je leur ai appris l'honnêteté et la droiture, le sens de l'honneur dans ce qu'il a de moins galvaudé et je leur ai fait voir le monde bien plus que la plupart des jeunes gens de leur âge.

Je sais que ma fille peut se débrouiller, ce qui me fiche en rogne c'est qu'elle vient quémander croyant que cela va nous apitoyer. Ça marche avec toi certes, mais surement pas avec moi car je sais de quoi elle est capable. Elle tente de nous manipuler et ça...
Tu fais complètement fausse route, il ne s'agit pas de trembler comme une feuille à l'idée de ce qui pourrait lui arriver, même si j'ai peur pour elle comme n'importe quelle mère, je la sais largement plus préparée que la plupart des garçons du même âge à se débrouiller seule.

Ce qui est inacceptable c'est qu'elle se fasse passer pour une pauvre petite chose qui meurt de faim. Qu'elle ose penser que je suis stupide et manipulable me met hors de moi.


Là-dessus, le garde rappelé par l'ours revient avec une autre missive pour elle. Quand elle reconnait l'écriture de Floris elle décachète le pli avec fébrilité, trop heureuse qu'il sorte enfin du silence monacal.
Quand elle lit la missive, elle ne peut s'empêcher de sourire "il n'a pas perdu son sens des réalités dans sa bouderie Dieu merci !"
Elle ne savait où il s'était réfugié cette fois, mais, contrairement à Lucie, il n'avait jamais joué double jeu et s'était retiré pour mieux faire le point, c'est juste que ça faisait plusieurs mois et qu'il lui manquait affreusement.


C'est Floris, il rentre...

Elle serre le parchemin sur son cœur, rassurée.

Pourquoi ai-je donc fait des enfants qui nous ressemblent tant à leur géniteur et à moi ! Des têtes brûlées, entêtées et batailleuses.
Il a intérêt à bien se comporter avec toi, cela fait quatre ans que nous sommes ensemble, dont deux années que nous sommes mariés et tu es son père désormais, que ça lui plaise ou non.


La rousse n'est pas paradoxale, Floris est un être entier et en même temps subtil. Il ne fait pas semblant, il désapprouve, il le montre et en assume les conséquences. Il ne tente pas de manipuler sa mère ou de lui mentir. Il ne quémande rien, il fait face à ses choix. Que ce soit Vonafred ou elle, c'est le même combat, assumer. Sauf que le géniteur de ses enfants était un manipulateur né, ce qu'elle retrouvait chez Lucie bien plus maintenant. Floris avait tenté cela enfant, mais cela semblait s'être un peu estompé au fur et à mesure qu'il prenait ses propres décisions.
Elle tend la misse à son époux et sourit.


Il te faudra être à la fois patient et intraitable, tout un programme... Il peut repartir si tu vas trop loin, mais il te respectera bien plus si tu ne te montres pas trop conciliant. Il est très différent de Lucie, bien plus droit dans ses bottes et également jaloux, un mélange détonnant.

Mais déjà elle éclate de rire en tournant sur elle-même, ses pensées tendues vers ce fils qui revient auprès d'elle en faisant amende honorable.

Il sait que je vais le tancer... Il rentre quand même... Tu vois la différence entre lui et Lucie ? Est-ce que tu comprends mieux maintenant ma réaction ?
Notre fille devra se débrouiller et nous écrire, souvent. Elle est intelligente, elle saura y faire, ma lettre va lui être salutaire et batailler avec ma buse Vindict et son bec acéré va lui faire comprendre qu'elle a intérêt à donner des nouvelles.
Je sais qu'elle ne rentrera pas maintenant, mais je veux qu'elle fasse face au lieu de réclamer du pain pour nous apitoyer.

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Argawaen
Concernant le chapitre Lucie il savait d'avance qu'une femme était manipulatrice. Mais n'ayant pas laissée Plume dans la panade il souhaitait faire la même chose pour Lucie. L'ennui avec les enfants c'est qu'il faut savoir être présent pour eux afin de ne pas créer de jalousies. Son épouse ne semblait pas comprendre son point de vue.

Je sais tout cela, seulement je n'ai pas abandonné Plume, j'aurais pu la laisser se débrouiller mais je ne l'ai pas fait. J'ai été un père absent pour mes enfants précédents, je ne compte pas reproduire les mêmes erreurs. Concernant Lucie, je ne peux pas me permettre de ne rien faire non plus. C'est contre nature. Certes je suis sans doute apitoyé par ce qui est en train d'arriver à notre fille, mais si tu connaissais aussi les remords que j'ai concernant mes premiers fils tu ne réagirais pas ainsi à mes remarques...

Marquant une pause, le garde apporta un message, cette fois-ci de Floris. Son épouse semblait aux anges de le savoir revenir à la maison.
Prenant le message tendu par la rousse il le parcourut et souriait brièvement.


Je ne compte pas me battre avec Floris, à moins qu'il m'y oblige. Sa réaction est normale, c'est un autre homme que son père qui le gronde, qui le malmène, etc. Je réagirais de la même manière, si ce n'est pire. Peut-être qu'avec le temps il parviendra à m'apprécier.

Reprenant son souffle.

Dans tous les cas je serais impartial, je ne ferais pas de différences avec nos autres enfants. Et s'il est du genre comme Alistaïr, partir après un affrontement avec moi et revenir, c'est qu'au fond cela lui fait du bien. Je sais que mon aîné m'a renié, mais un jour ou l'autre il reviendra. Plus fort.
Regardant ensuite son épouse afin de terminer sa tirade.

Floris est un homme, il est protecteur, Cantor ferait de même, c'est instinctif. Un homme respectera et aimera la femme qui l'a élevé et mit au monde. Du moins dans la plupart des cas c'est ainsi. Il est normal qu'il rentre. Lucie est une femme, elle voudra toujours être en conflit avec toi, soit pour une histoire de robes, d'hommes, etc etc. Elle aimera te provoquer. Pour moi ce que tu m'expliques est simplement la suite " presque " logique des choses.

Retournant s'asseoir afin de boire un coup il concluait.

Tout ça pour dire que nous avons des enfants au caractère bien à eux, ils garderont des valeurs, mais je n'aimerais pas être leur ennemi... Que ce soit tes enfants, ou les miens. Je l'ai déjà été vis à vis d'Earnan, un ennemi... C'est pas joli...
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Servante_parisienne
Petit encart juste pour dire que jd Stradivarius était à l'origine jd Floris et que sans explication il a disparu.
Pas de souci pour moi, je commence à avoir l'habitude, mais pour la cohérence de ce topic l'actuel Floris devra intégrer ce qui a été écrit avant dans son BG RP.
Merci...




- Mais allez dépêchez-vous donc !!!
- C'est bon là... Arrête de toujours nous gueuler dessus.
- Cesse de chouiner et bouge ton fessier ! Ils arrivent demain et Dieu seul sait combien ils vont être alors on s'active pour que toutes les chambres soient prêtes, les celliers pleins à craquer et que la tenue de travail de chacun soit impeccable.
- Mais on a presque fini m'dame la Gouvernante, alors respire...
- Me cherche pas, je n'ai qu'un mot à dire et tu retournes dans les venelles infâmes de la Cour des Miracles !
- T'es bien oublieuse d'où tu viens d'un coup pour me menacer ainsi.
- Oh non, je n'ai rien oublié et c'est justement pour ça que je veux que tout soit parfait. Elle m'a donner à bouffer quand j'étais au bord du gouffre et m'a fourni un toit, pas envie de la décevoir maintenant que Mélie m'a passé le flambeau tu comprends.
- Ouais c'est bon, te bile pas, tout sera parfait. Si on allait grailler maintenant ?
- Oui une pause nous fera du bien...


Pendant que la grande cour ressemblait à un champ de bataille avec toutes les allées et venues de maraichers, meuniers et autres volaillers, la brune et son compère rentrent par la porte de service dans la cuisine rutilante et animée.
La gouvernante des lieux est fébrile, demain la "patronne" comme elle l'appelle débarque avec du monde, peut-être même du beau monde allez savoir. Et tout ça pour quoi ? La semaine "haute couture" de la capitale, souvent une excuse à bien des bals et repas bien arrosés. La brune avait été surprise car en général la maitresse des lieux venait seule pour ses activités frivoles, alors quand elle avait reçu le message l'informant de sa venue "avec du monde", le branlebas de combat avait été sonné. "Reste zen, ils arrivent demain et comme dh'ab elle te dira 'pas de chichi' et comme d'hab tu en feras des tonnes".

Le reste de la journée se passa donc sur le même rythme effréné, les gardes avait fait briller leurs armures, dépoussiérer et repasser leur uniforme, la grande porte entre l'extérieur et la grande cour huilée et astiquée pour briller de mille feux, le vestibule d'accueil et son escalier à coulisse était éclairé comme pour un bal. Bref ! Tout était prêt pour l'arrivée le lendemain de la rousse et de ses invités...

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Pattricia
Sauf que... c'est pas avec la tribu qu'elle arrive la vindicative... En effet c'est à cheval, suivie de sa garde qu'elle rapplique le lendemain, et pas pour la semaine haute couture mais pour celle des soldes. En femme atteinte de fringivite aiguë, elle avait fini son périple royaumesque par Paris. Toujours aussi leste, elle saute de sa monture et s'étire pour délier tous ses muscles. Apercevant la brune qui se précipite, elle sourit.

- Bonjour patrone, ravie de vous voir enfin à Paris.
- Bonjour, oui cela faisait un bail en effet.
- Le reste de la tribu n'est pas ave vous ?
- Ils arriveront plus tard et sûrement au compte goutte, pour le moment il vous faudra vous contenter de moi. C'est un souci ?
- Non du tout. Je suis toujours heureuse de vous voir, c'est juste que vous êtes bien calme et que j'esperais avoir tous les trublions de la famille à gérer.
- Ouais je vois, les petits plats dans les grands, les numéros de charme des enfants, le loup de Plume à gaver, Jade à gâter, mon époux si maltraité par sa michante épouse à chouchouter, etc...


La brune se marre et secoue la tête.

- C'est pas d'ma faute, je m'ennuie ici ; chicaner le personnel, traiter le chaland de voleur, dragouiller un peu en taverne, on a vite fait le tour hein.
- Effectivement, vu comme ça... Ben faudra faire sans, et vous contenter de me répéter tous les ragots qui traînent à la Cour, les pamphlets qui circulent sous le manteau dans les lieux bien informés de la capitale.
Tiens par exemple, vous avez entendu parler du Défunt Royal ?
- M'en parlez pas, ça fait les gorges chaudes dans tout Paris cette vanne.
- Pas que, dans tout le Royaume et sûrement en Empire !
Mais trêve de plaisanterie, j'ai une faim de loup, rentrons !


Le ton était donné, profitant de ce moment entre femmes, la direction des cuisines est prise sans façon. La nourriture serait bonne et le rire gras, ou peut-être le contraire allez savoir. La rousse est dans la place, tout est possible...
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Alicina.

Quelqu'un m'a dit que nous étions sœurs...



    « Nous sommes très proches de sa fille, Pattricia, qui est notre aînée. » C'était les mots exacts prononcés par ma sœur à peu près un mois plus tôt. Elle me parlait de notre famille, et m'expliquait un peu notre histoire compliquée. Nous n'étions pas les filles de l'homme qui nous avait élevé. C'était bizarre de se dire que ma mère avait fauté avec un autre, et que j'étais le fruit de cette relation adultérine. Peut-être que ça ne facilitait pas la vie, de savoir ça. On devait sentir qu'on n'aurait pas du voir le jour. Peut-être que c'était pour ça qu'Héléna faisait du mal aux gens. Parce qu'elle ne se sentait pas le droit d'exister ?

    Nul besoin d'être particulièrement intelligent pour retrouver une sœur aînée quand on avait absolument toutes les informations qui la concernait. Je connaissais son prénom, et son nom. Pattricia la Canéda, s'appelait-elle. Quelques questions posées de-ci de-là aux personnes les plus susceptibles de savoir quelque chose, et j'avais fini par apprendre que ma sœur aînée possédait un hôtel particulier à Paris. Ne restait plus qu'à m'y rendre moi-même. Ce qui je fis sans attendre, sans demander l'avis de personne - sauf de mon chat - et sans escorte. J'étais assez débrouillarde pour oser demander mon chemin si jamais je finissais par me perdre - ce qui avait toutes les chances d'arriver.

    Le coche, plein à craquer de voyageurs, me déposa à Paris. Il faisait chaud, et les rues étaient animées. Rien à voir avec tous ces petits villages de campagne que nous avions traversés pour arriver jusque là. J'avais pour l'occasion, mis la plus neuve de mes tenues. Une jolie robe vert d'eau, une ceinture en satin blanc nouée dans le dos, et mes pantoufles fines. Pour une fois, j'avais laissé mes cheveux quasiment libre, malgré la chaleur. Une simple natte s'enroulait autour de ma tête, le reste de ma chevelure rousse cascadant jusqu'à mes reins. Dans mes bras, je tenais serré un Pantoufle inquiet par tant de monde.

    Le cocher m'ayant plutôt bien renseigné, je remontai les rues d'un pas décidé, jusqu'à la bâtisse en question. Le ventre noué d'appréhension, je ne savais pas comment m'annoncer. Quelle était la meilleure façon de procéder ? Que fallait-il dire ? Héléna l'avait-elle prévenu de mon existence ? La main tremblante, je toquai de toutes mes forces sur le panneau de bois. Je me raclai la gorge et annonçai, sans vraiment réfléchir :

    – Je désire voir la Dame Pattricia la Canéda. Je suis... Je suis sa sœur.

    Peut-être que dans un premier temps, mieux valait ne pas préciser laquelle.

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Servante_parisienne
Patt attablée mange comme une ogresse et ne fait pas attention quand la brune se lève et quitte la cuisine sourcils froncés. Un garde aux yeux exorbités lui a fait signe de le rejoindre dans le couloir de l'office à grands gestes. Intriguée et surtout inquiète de ce qui pourrait clocher elle l'entraine vers l'extérieur histoire de discuter tranquillement.

- Quoi ?
- Je crois qu'on a un problème...
- Vu ta tête j'avais compris merci, tu pourrais pas être plus précis par hasard ?
- Ouais c'est bon te renfrogne pas ça fait de vilains pli sur ton merveilleux visage.
Bon... J'texplique... A la porte, y'a un fantôme, même que j'ai baisé plusieurs fois ma médaille d'Aristote tellement j'ai cru être la proie du Sans Nom.

- T'as visité la cave de la patronne toi, je vais te faire foutre au pilori !
- Noooon ! Parole d'homme !
Dehors y'a sa sœur qu'est morte ! Tu sais, celle au chat qui porte un nom bizarre !

- Bordel ! Mademoiselle Alicina ? T'es sûr ???
- Si j'te l'dis !!! Même qu'elle s'est présentée en disant "Je désire voir la Dame Pattricia la Canéda. Je suis... Je suis sa sœur"
Elle a hésité tu vois, comme si elle était pas sûre de ce qu'elle disait.
Pour ça moi j'pense que c'est l'œuvre du Sans Nom, faut aller chercher le désenvouteur chez les moines d'à côté !

- Toi tu la boucles et tu retournes à ton poste, je vais dépatouiller cette histoire.


Plantant là le trouillard qui a recommencé à se signer, la brune rejoint la grande double-porte, ouvre le judas, regarde qui est là à attendre et se fige. "Bong sang ! C'est elle, c'est le chat !!!" Le temps de prendre quelques respirations pour se calmer, elle referme discrètement la lucarne, fait signe aux gardes d'ouvrir et se met dans l'entrebâillement de des deux battants pour faire face à la jeune femme. D'une voix quelque peu hésitante

- Mademoiselle Alicina ? C'est bien vous ?
J'veux dire... j'vois bien que c'est vous mais vous êtes vivante ? 'fin évidemment que vous êtes vivante puisque vous tenez debout, mais vot' sœur est allée à vos obsèques, elle vous a pleurée toutes les larmes de son pauvre corps, même qu'elle était devenue folle, 'fin... aheum...
Désolée, c'est un tel choc...


Elle caresse Pantoufle juste pour être sûre qu'elle n'a pas une vision, tente un sourire encore trop choquée, regarde à l'intérieur de la grande cour se demandant déjà comment elle allait préparer la patronne à ces retrouvailles, puis réalisant qu'elle manque à tous ses devoirs, elle fait signe à Ali de la suivre dans la cour.

- Faut que je prévienne Dame Pattricia vous comprenez, j'voudrais pas qu'elle se tétanise comme c'est arrivé à la mort de votre frère Mychael. On a cru qu'on allait la perdre cette fois-là, Monsieur ne la quittait pas jour et nuit, elle n'a pas repris conscience pendant plusieurs jours, prise dans de fortes fièvres qui ont failli la mener à la mort. Monsieur était fou de douleur, il la berçait, lui parlait, lui fredonnait des chansons d'amour pour qu'elle revienne vers lui. Une religieuse versée dans les simples lui a fait prendre des drogues et petit à petit elle est revenue parmi les vivants.
Quand Dame Helena lui a écrit pour lui dire que vous étiez morte, mais qu'on avait pas retrouvé votre corps, tout le monde a craint le pire, mais elle s'est gavée de drogues et a assisté à vos funérailles totalement absente, incapable de ressentir quoi que ce soit car elle n'avait plus de larmes. Les gens de la maisonnée m'ont dit qu'elle était effrayante à voir.


Au fur et à mesure qu'elles traversent la cour, la brune ralentit le pas, pas pressée de devoir affronter l'épreuve à venir.

Comment procéder... ?
Je crois qu'il faut faire simple et direct, vous entrez dans les cuisines et advienne que pourra...


Après tout c'était pas de sa faute si l'autre elle était ressuscitée, autant que ce soit elle qui se prenne le ras-de-marée. Faisant signe à Ali de la suivre, elle entre dans le bâtiment des communs, avance dans le couloir jusqu'à l'ouverture qui donne sur la cuisine où est attablée la rousse qui fait bombance. Lâchement elle pousse gentiment Ali dans la pièce et se planque en retrait en attendant les évènements.

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