Ambroise.
- Est-ce le deuil quil portait en son cur quil avait enfermé dans un certain mutisme ? Probablement. Depuis quil avait perdu sa moitié, il était bouleversé. Il tentait de se raccrocher à la vie tant quil pouvait. Sur Abigaël le soutenait tant quelle le pouvait pour traverser les différentes étapes du deuil. A ce moment, il en était à la dépression qui affligeait son cur, loin daccepter la disparition dAngeline. Il avait fermé son cur à double tour, du moins ce quil en restait. Son prochain voyage en mer lui permettrait de méditer et de laisser le temps faire son uvre pour cicatriser les blessures de son cur. Il ne loublierait jamais, mais il devait juste trouver la force davancer. Ce qui nétait pas une mince à faire.
Revoir Tuatha avait une bouffée de bonheur et se perdait dans ses souvenirs à Avignon. Elle était une amie chère et il sen voulait de ne pas lui avoir encore écrit, mais il avait été fort occupé ces derniers temps avec les obsèques dAngeline. Il gardait sa peine pour lui, le secret de son deuil, seul ses azurs voilé de tristesse le trahissait. Ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de lâme ?
Voilà pourquoi, il avait été silencieux lorsquil avait attiré son amie rousse sous la tente. Tuatha respirait toujours cette joie de vivre qui la caractérisait, et le fait quelle soit couronnée Reyne avait été la consécration de son bonheur. Il voyait bien ses émeraudes pétillait de joie à cette victoire au combien méritée.
Certes la rouquine avait quelque peu les cheveux en bataille, ce qui fût normal avec le vent qui avait fouetté son visage durant le rodéo, et les branches qui avaient lacérés sa peau de diverses griffures navaient pas pour autant terni à sa beauté. Au contraire, cela lui donnait un petit côté sauvage, voir même champêtre avec sa couronne de marguerites qui ornait élégamment sa tête. Il avait juste envie de prendre soin delle à ce moment-là. Peu importe, son accoutrement du moment. Elle lui avait fait confiance et le jeune médecin sétait occupé avec douceur de ses diverses marques sur son visage. Bientôt, cela ne serait plus quun lointain souvenir. Le temps ferait son uvre et ces petites égratignures disparaîtraient pour retrouver le visage de la Tuatha quil avait connu jadis.
La rouquine lorgnait bien évidement la boite à biscuit quil avait laissé sur la table. Elle le remercia et répliqua sur un ton espiègle pour obtenir un biscuit, tel une enfant qui souhaite une friandise pour avoir été sage chez le médecin. Ambroise esquisse un sourire à cette vision attendrissante.
Mais cest tout naturel lui répondit-il doucement les azurs baissés pour tenter de lui cacher la vérité, celle dune profonde tristesse en son âme. Cest un sourire de façade quil lui présentait lorsquelle lui demande la dite récompense. Et tandis quil léchait innocemment ses doigts couvert de miel, elle le prend alors en flagrant délit de gourmandise. Il ne lui fallut pas longtemps pour se laisser emporter par le rire avec son amie, et de rougir de confusion à ses paroles.
Oui ! Vous mavez pris sur le fait, je lavoue Tuatha !
Cest vrai que le miel allait attirer les mouches, et peut-être même un ours sil y en avait un sur lîle. Il valait donc mieux soccuper du bandage. La rousse sapplique donc à tourner la bande de lin autour de sa main pour en couvrir la paume blessée. Elle termine par un petit nud de marin qui lattache fermement à sa main.
Oh ! Moi non plus je naime pas les mouches, ça fait plein de taches noires partout.
Il commençait doucement à souvrir à son amie, lui qui avait du mal à parler ces derniers temps. Il sétait emmuré mais Tuatha avait ce don unique de le faire sortir de sa réserve, de révéler lAmbroise quil pouvait être lorsquil était serein et heureux. A la question de son amie, il acquiesce de la tête avec un sourire plus convaincant cette fois.
Oui, vous lavez bien mérité, ils sont toujours au miel et aux amandes. Je ne peux men passer lui avoua-t-il.
Elle lui adresse un clin dil complice comme deux gourmands pouvaient le faire devant une bonne pitance. Il ouvrit la boite à trésor, où des pièces dorées et sucrées nattendaient que les bouches affamées pour être dégustées. Ambroise retrouvait un instant sa sérénité grâce à son amie et cétait comme un pansement de bonheur qui fût un baume à son cur endeuillé. Autant dire quil tenait à cette amitié naissante, il la chérissait beaucoup même.
Mais alors quil laisse la rousse piocher dans la boite à trésors, tout comme lui qui se laisser aller par une petite douceur, ils furent prit sur le fait par une jeune brune qui semblait mal en point. Ah ? Une autre patiente pensa-t-il ? Et lorsque la lumière se fit moins violente, que la jeune femme savance dans la tente et que lombre de sa silhouette dévoile ses traits, il remarque que ce nétait autre que lorganisatrice Sashah. Il avale son morceau de biscuit et reprend contenance.
Oh le bonjour à vous Sashah, je suis Frère Ambroise, le fameux mécène avec qui vous avez correspondu. Jallais venir vous voir Mais mais dites-moi ? Vous mavez lair mal en point. En quoi puis-je vous aider pour vous soulager ?
Il lui parlait dune voix douce et amicale, tout comme avec la pétillante Tuatha. Et parce quil avait appris le partage, il lui tendit la boite à biscuits et lui propose de piocher à son tour une petite gâterie parsemée damandes et fourré au miel.
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