Roselise
Seuls les pleurs de la blonde troublent le silence qui s'est à nouveau installé dans cette forêt. "Qui?" demande Patt d'une voix à peine audible mais qui n'échappe pas à l'oreille de Rose, dont le corps se remet à trembler comme une feuille à ce simple mot. A la différence que cette fois, ce n'est pas le froid qui la met dans cet état mais la bouffée de haine féroce qui l'envahit, qui distille pernicieusement son poison dans ses veines, lui donnant une soif de vengeance inextinguible. Qui... Elle ne le sait pas. Pas encore...
"Où... est-il?" demande t-elle encore. Prenant une profonde inspiration, la jeune veuve redresse lentement ses épaules qu'elle tenait voûtées jusqu'à présent. Sa main glisse à l'intérieur de sa besace pour y laisser tomber l'alliance et le lien de cuir qu'elle serrait jusque là, pendant que l'autre presse toujours celle de sa belle-sur. Un sanglot étreint douloureusement sa gorge...
- Le maréchal a dit que... Qu'il serait transporté à Montpellier... Le convoi doit être en route à l'heure qu'il est.
D'un revers de main, elle essuie ses yeux pour sécher ses larmes, réalisant enfin que la rousse doit autant souffrir qu'elle, même si elle fait tout pour ne rien laisser paraître. Alors Rose met sa douleur en sourdine un instant, lâche doucement la main de Patt pour passer son bras autour de ses épaules et l'attirer contre elle. Une façon aussi de la remercier d'être là. Son regard se tourne vers son beau-frère qui est resté discret, elle esquisse un sourire tout en tendant sa main libre vers lui, pour qu'il y pose la sienne.
- Je voudrais rentrer à la maison maintenant...
La perte de son époux, la peine immense que cela engendre, la chevauchée nocturne, le manque de sommeil... C'est une fatigue intense qui s'abat sur elle. Son ventre se tord de n'avoir rien reçu de solide depuis la veille, comme si le petit être qui y pousse voulait lui rappeler qu'il existe. Et pourtant, elle se sait bien incapable d'avaler la moindre nourriture. Tout ce qu'elle veut, c'est rentrer. Ne plus penser à rien.
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"Où... est-il?" demande t-elle encore. Prenant une profonde inspiration, la jeune veuve redresse lentement ses épaules qu'elle tenait voûtées jusqu'à présent. Sa main glisse à l'intérieur de sa besace pour y laisser tomber l'alliance et le lien de cuir qu'elle serrait jusque là, pendant que l'autre presse toujours celle de sa belle-sur. Un sanglot étreint douloureusement sa gorge...
- Le maréchal a dit que... Qu'il serait transporté à Montpellier... Le convoi doit être en route à l'heure qu'il est.
D'un revers de main, elle essuie ses yeux pour sécher ses larmes, réalisant enfin que la rousse doit autant souffrir qu'elle, même si elle fait tout pour ne rien laisser paraître. Alors Rose met sa douleur en sourdine un instant, lâche doucement la main de Patt pour passer son bras autour de ses épaules et l'attirer contre elle. Une façon aussi de la remercier d'être là. Son regard se tourne vers son beau-frère qui est resté discret, elle esquisse un sourire tout en tendant sa main libre vers lui, pour qu'il y pose la sienne.
- Je voudrais rentrer à la maison maintenant...
La perte de son époux, la peine immense que cela engendre, la chevauchée nocturne, le manque de sommeil... C'est une fatigue intense qui s'abat sur elle. Son ventre se tord de n'avoir rien reçu de solide depuis la veille, comme si le petit être qui y pousse voulait lui rappeler qu'il existe. Et pourtant, elle se sait bien incapable d'avaler la moindre nourriture. Tout ce qu'elle veut, c'est rentrer. Ne plus penser à rien.
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