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[RP] Jusqu'à ce que la mort nous sépare...

Roselise
Seuls les pleurs de la blonde troublent le silence qui s'est à nouveau installé dans cette forêt. "Qui?" demande Patt d'une voix à peine audible mais qui n'échappe pas à l'oreille de Rose, dont le corps se remet à trembler comme une feuille à ce simple mot. A la différence que cette fois, ce n'est pas le froid qui la met dans cet état mais la bouffée de haine féroce qui l'envahit, qui distille pernicieusement son poison dans ses veines, lui donnant une soif de vengeance inextinguible. Qui... Elle ne le sait pas. Pas encore...

"Où... est-il?" demande t-elle encore. Prenant une profonde inspiration, la jeune veuve redresse lentement ses épaules qu'elle tenait voûtées jusqu'à présent. Sa main glisse à l'intérieur de sa besace pour y laisser tomber l'alliance et le lien de cuir qu'elle serrait jusque là, pendant que l'autre presse toujours celle de sa belle-sœur. Un sanglot étreint douloureusement sa gorge...

- Le maréchal a dit que... Qu'il serait transporté à Montpellier... Le convoi doit être en route à l'heure qu'il est.

D'un revers de main, elle essuie ses yeux pour sécher ses larmes, réalisant enfin que la rousse doit autant souffrir qu'elle, même si elle fait tout pour ne rien laisser paraître. Alors Rose met sa douleur en sourdine un instant, lâche doucement la main de Patt pour passer son bras autour de ses épaules et l'attirer contre elle. Une façon aussi de la remercier d'être là. Son regard se tourne vers son beau-frère qui est resté discret, elle esquisse un sourire tout en tendant sa main libre vers lui, pour qu'il y pose la sienne.

- Je voudrais rentrer à la maison maintenant...

La perte de son époux, la peine immense que cela engendre, la chevauchée nocturne, le manque de sommeil... C'est une fatigue intense qui s'abat sur elle. Son ventre se tord de n'avoir rien reçu de solide depuis la veille, comme si le petit être qui y pousse voulait lui rappeler qu'il existe. Et pourtant, elle se sait bien incapable d'avaler la moindre nourriture. Tout ce qu'elle veut, c'est rentrer. Ne plus penser à rien.

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Pattricia
Elle se doute bien que les assassins n'ont pas laissé leur nom après leur forfait, comme elle se doute bien que l'enquête ne donnera rien. Assumer les conséquences de leurs actes est rarement l'apanage des assassins et des brigands, lâcheté oblige... Contrairement au traître qui s'était fait passer pour Mycha au printemps, cette fois elle ne pourrait condamner et exécuter les coupables, faire son deuil serait difficile pour la vindicative, "mon credo t'es pas près de l'entendre Ari !!!"

Toujours tiraillée par l'envie de partir loin de cette clairière maudite, elle entend la dernière phrase, elle y répond d'un hochement de tête, soulagée que son frère ne soit pas tombé dans un ravin ou une rivière, rendant son transport plus difficile.


- J'espère qu'il le mèneront directement chez l'embaumeur. Il faut lui choisir des habits seyants, il doit être très beau.

L'esprit pratique de la femme d'action se met en branle, même si intérieurement elle ne croira pas au décès de son frère tant qu'elle ne l'aura pas constaté par elle-même. Quand Rose lui entoure les épaules pour l'attirer à elle, son instinct veut lui faire repousser ce geste d'affection, mais elle se crispe imperceptiblement et pose doucement sa tête sur l'épaule de la blonde. Elle espère que ce recule inconscient stoppé à temps n'a pas été remarqué. Si il y a bien une chose qu'elle ne souhaite pas c'est que sa belle sœur déjà tant éprouvée se croit rejetée. C'est juste que la rousse et recevoir des câlins de consolation... 'fin... Ça fait deux quoi.

Rose demande de rentrer, quoi faire d'autre de toute manière ? Continuer de massacrer du bois ? Rester planter là à refuser de faire face ? Labourer encore la terre de ses ongles ? Ils devaient effectivement rentrer, contacter un religieux, organiser les obsèques, adresser les avis de décès à la famille et aux quelques amis que le couple a, préparer le gîte et le couvert pour les membres de la tribu qui arriveraient d'un peu partout, etc...
Elle se secoue, redresse la tête et sourit doucement à l'ours et sa belle sœur.


- Il y a une chose que nous devons faire toutes deux, avaler quelque chose. Non seulement tu manges pour deux, mais même si le jeun est sans doute bénéfique aux ermites il l'est rarement pour des femmes qui ont des choses à mener à bien dans les jours qui viennent...

Le ton est doux mais sans appel, Patt prend du pain et du fromage de chèvre, en fait une tartine qu'elle tend à la blonde et renouvelle l'opération pour elle-même. Tomber dans les pommes dans les jours éprouvants qui allaient suivre était hors de question, il allait falloir tenir, être digne et faire forcément face à des contretemps pénibles ou paroles malheureuses. Une fois un peu rassasiés, ils pourraient tous partir pour l'auberge où ils dormaient depuis plusieurs jours et ensuite le convoi se mettrait en route pour Montpellier.
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Roselise
Durant le trajet du retour, Rose ne décrocha pas un mot, absorbée par toutes sortes de pensées qui la plongèrent dans un profond mutisme. Un peu comme si son esprit l'avait quitté, qu'elle faisait abstraction de tout ce qui l'entourait. Si bien qu'elle ne vit pas le temps passer ni les lieues défiler et s'aperçut avec stupeur qu'ils s'apprêtaient à franchir les portes de Montpellier. Après avoir embrassé Patt et Arga, qui vivaient à quelques mètres de chez elle, la Blonde regagna sa demeure avec une certaine appréhension. Elle s'immobilisa devant la porte, la main posée sur la poignée qu'elle n'osait pas tourner. L'idée de se retrouver seule dans leur maison qu'elle savait désormais vide de la présence de son époux lui donnait des bouffées d'angoisse. Et ce n'est qu'après de longues minutes d'hésitation qu'elle se résolut à franchir le seuil, la gorge et l'estomac noués.

Elle alluma un feu dans l'âtre et mit de l'eau à chauffer dans un chaudron, son envie immédiate étant de prendre un bain. Elle enfila ensuite une chemise propre appartenant à Mychael et s’installa sur la banquette avec une boite qui contenait les lettres qu'il lui avait écrite. Rose passa le reste de la journée à les lire, les relire inlassablement. Et ce n'est que quand la nuit recouvra l'horizon qu'elle du se contraindre à les ranger. Elle fut presque heureuse de l'obscurité qui enveloppa la maison. Elle n'alluma ni les torches, ni les chandeliers. La lumière de la Lune projetait sur le mur des ombres froides et la jeune veuve se rendit dans sa chambre, se glissa sous le drap, enfouissant son visage dans l'oreiller. Elle voulait dormir. Mais le sommeil la fuirait. Encore.

Dans sa tête des souvenirs... Des choses infimes, des suspensions de phrases. Des images qu'elle déroule, comme si elle pouvait encore vivre chacune d'elles. Et les heures défilent, jusqu'à ce que la lumière de l'aube lui rappelle qu'il fait jour. Encore une nuit sans sommeil. Encore une nuit à pleurer les heures blanches, le goût acide du deuil, l'amour qu'elle a perdu dans la mort. Et sur sa chair vibre encore l'écho de leurs étreintes.

Rose chercha le courage de se lever. Elle avait tant de choses à faire, à régler. Mais il lui faisait cruellement défaut. Elle n'avait envie de rien. Ses paupières étaient lourdes. Et lentement, elle finit par sombrer dans un sommeil sans rêves alors que dans les rues commençait le brouhaha de la matinée.

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Pattricia
Pendant là première journée Patt fut active, harcèlement des ouvriers qui avaient pris du retard, point sur les vendanges à venir dans le Bergeracois, passage aux étuves impromptues qu'elle avait découvertes dans le Sud de la ville et enfin les missives à écrire. Rose ayant la charge de trouver un curé, ou autre, pour les obsèques de Mycha, la rousse prit sur elle de faire les missives à la tribu.

Citation:

Roselise La Canéda, ainsi que Pattricia La Canéda Dehuit de Malemort,

Ont la douleur de vous apprendre le décès de leur époux, et frère,

Mychael Aymeric La Canéda.

Ayant quitté subitement le monde temporel pour rejoindre l'intemporel auprès du Très Haut, une cérémonie religieuse aura lieu d'ici peu.

La date de elle-ci ne pouvant être précisée, nous vous conseillons de rejoindre Montpellier dès que cela vous sera possible.
Le gîte et le couvert vous seront assurés.

Que le Très Haut vous protège...

Famille La Canéda.


Les missives furent adressées à Helena et Alicina, Cassandrenne et les enfants dispersés un peu partout.
Ensuite elle alla jouer un peu avec la petite Jade mais le cœur n'y était pas vraiment. Une fois seule sur la couche conjugale, morte de fatigue, elle s'endormit d'un sommeil sans rêve.

Le lendemain, l'esprit encore embrumé, Patt réalise que le cauchemar est bien réel et qu'il va falloir qu'elle récupère Rose pour aller reconnaître le corps du blond chez l'embaumeur. Après une toilette succincte, elle descend dans la grande cuisine familiale, une des rares pièces avec les chambres de la tribu, qui soit terminée.
Une fois servie, c'est avec un meilleur appétit que la veille que la vindicative commence sa journée. Soulagée que les ado de la tribu soit quasiment tous encore dans des couvents ou des monastères, elle peut déjeuner tranquille le temps de lister dans sa tête ses différentes obligations de la journée.

Une fois rassasiée, la rousse sort, traverse ce qui sera plus tard la grand cour, enjambe une vague barrière qui les sépare de la maison de Rose et vient frapper à la porte d'entrée. Au bout de quelques minutes de silence, elle s'écarte pour regarder à l'étage et note que les volets sont clos. Embêtée de réveiller la blonde d'un sommeil réparateur et mérité, elle se met néanmoins à tambouriner à la porte.


- Roooose !!!!
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Roselise
Les tambourinements donnés contre la porte finissent par la tirer du sommeil. Il lui semble même entendre crier son prénom. Rose ouvre lentement les paupières. Combien de temps a t-elle dormi? Pas assez en tous les cas. Un peu déboussolée, la première chose qui sort de sa bouche alors qu'elle se redresse sur le lit est:

- Mychael..?

Puis elle soupire, secoue la tête, réalise qu'il ne lui répondra pas... Il ne lui répondra plus. C'est dur de se faire à cette idée. D'accepter l'inacceptable. C'est dur mais pourtant il faudra bien qu'elle s'y fasse. Fini les longues soirées à refaire le monde, blottis l'un contre l'autre. Terminé les nuits d'ivresse, à s'aimer avec passion, jusqu'à l'épuisement. Ne reste que les souvenirs... Et une partie de lui qui pousse dans son ventre. Sans doute ce qui la retient à la vie quand on sait que les jours, les heures sont devenus un calvaire pour elle, depuis la minute où on lui annonça la mort de son cher époux...

Elle repousse brusquement le drap pour se lever et descend ouvrir la porte, se compose un sourire pour accueillir sa belle-sœur qui se tient devant elle et s'écarte de l'embrasure pour la laisser passer.

- Bonjour Patt, entre. Je suis en retard, je n'ai réussi à trouver le sommeil qu'au petit matin... Mais je me dépêche. En attendant fais comme chez toi.

Rose remonte à l'étage pour faire quelques ablutions avant de se vêtir puis rejoint la rousse qui patiente dans le salon. Un petit détour par la cuisine pour emporter une brioche : si la jeune veuve manque d'appétit, elle se doit d'avaler quelque chose, ne serait-ce que pour ne pas flancher durant cette journée qui promet d'être éprouvante.

La première chose à faire est de se rendre chez l'embaumeur. Elle avait fait livrer la veille la tenue que Mychael et elle préféraient. Elle voulait qu'il soit parfait. Même si l'idée de revoir son époux adoré, étendu, sans vie, lui donnait des sueurs froides.

- L'embaumeur doit nous attendre... Allons-y?..

Du courage. Il faut qu'elle trouve le courage d'affronter ce qu'elle considère comme un supplice.

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Pattricia
Quand la porte s'ouvre enfin, la rousse ne peut s'empêcher de jurer intérieurement en voyant la mine pitoyable de sa belle sœur. Tout ce qu'elle a envie de faire c'est de la prendre dans ses bras et de lui demander pardon pour ce qu'elle lui impose. Mais cette dernière garde ses distances et elle ne peut que reconnaître sa propre façon de se protéger de l'anéantissement. Elle lui rend donc le même sourire forcé et hoche la tête pour ensuite la voir remonter rapidement à l'étage. "Ce que je ne donnerais pas pour t'éviter tout ça..."

C'est qu'elle avait vécu un vrai dilemme la vindicative, habituée à plus ou moins décider pour tout le monde, à prendre sur elle de mettre de l'huile dans les rouages compliqués des relations "tribuesques", à jouer le mauvais rôle parce qu'elle encaissait mieux que la plupart des siens -contrairement aux idées reçues de certains- c'était un effort énorme pour elle d'intégrer Roselise au dénouement de la triste situation actuelle. Pas qu'elle ne veuille pas de Rose non, c'est juste qu'elle pense tout le temps qu'elle est la seule à devoir tout prendre de front.

Surprise, elle avait découvert ces deux derniers jours une jeune femme forte et pleine de courage, qui n'avait pas hésité à voyager enceinte et seule pour pouvoir lui annoncer de vive voix le malheur qui les frappait. Alors oui, la rousse a honte, d'abord d'avoir sous-estimé la blonde, ensuite de ne pouvoir l'empêcher de tant souffrir et enfin de ne pas lui laisser de répit salvateur. Elle marche donc de long en large en attendant que Rose redescende, cela n'est pas de l'impatience, juste la colère de tant en imposer, même si elle sait que c'est ainsi que sa belle-sœur fera son deuil, en s'impliquant.

Mais déjà elle se fait entendre, et c'est avec satisfaction que Patt note la brioche dans la main de Rose. Après un hochage de tête aux dires de cette dernière, la rousse passe devant pour sortir de cette maison bien trop imprégnée de la patte de son frère. Après une hésitation, la vindicative déglutît et tout en prenant le bras de la blonde


- J'ai plusieurs choses à te dire, cela ne demande pas de réponse immédiate.
Si c'est trop dur pour toi de vivre dans ta demeure, la nôtre est la tienne, nous sommes tous des courants d'air, nous ne troublerons pas ton besoin de solitude si c'est ce que tu souhaites. Mais si tu désires rester dans ta maison, il n'y a pas de souci. Sache juste que nous nous adapterons à tes besoins.
Je voulais aussi que tu saches que je suis soulagée de t'avoir près de moi pour ce qui nous attend. Quand nous serons là-bas, je n'aurai... plus d'espoir qu'ils se soient trompé...


Patt se trouble, serre les lèvres et s'oblige à respirer lentement. Le bâtiment de l'embaumeur est en vue, elle ralentit inconsciemment, toujours en lutte contre l'inévitable. Sa main se crispe sur l'avant-bras de Rose et elle ferme brièvement les yeux, puisant dans la colère qui ne la quitte pas pour recommencer à avancer normalement, passant la porte du lieu pour se retrouver dans une pièce plutôt sombre, creusée dans la roche pour garder un peu de fraîcheur. L'air est empli de fumeroles d'encens que des commis entretiennent, un homme s'approche d'elles, sûrement l'embaumeur, mais la rousse distingue une autre silhouette près d'une grande table recouverte d'un linge blanc masquant à peine la présence d'un corps allongé. Tout en elle hurle de sortir d'ici, mais quand elle reconnaît sur la besace de la personne près de ce qu'elle suppose être son frère la médaille d'une diaconesse, une rage sourde s'empare d'elle et les jades lancent des éclairs.


Édité pour coller au post de JD R ^^

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Argawaen
[Pendant ce temps, retour de chez le médicastre]

Un remède à ne prendre que le soir pour dormir, le premier sent la mélisse et un peu le houblon. Il est puissant, à prendre le soir pour l'ingurgiter. Pour la journée, la tisane qu'il avait bu la veille, elle a des vertus calmantes et l'aidera à se détendre. Elle est à base de valériane et d'aubépine.
Et pour finir un cataplasme, c'est uniquement en cas de crise le soir. A la menthe...

Le vétéran avait de quoi faire, il revenait donc chargé avec divers remèdes et commençait à chercher son épouse du regard. Essayant de beugler dans la demeure familiale il n'entendit personne. Elle devait être certainement partie voir Rose,ou s'occuper d'affaires urgentes.
Argawaen n'avait donc plus rien à penser pour le moment, et il se décidait à faire cette fameuse tisane qu'il devait prendre que le soir normalement, mais il ne tenait plus debout, il avait besoin de dormir...

Etalant les paquets sur la table il préparait donc cette fameuse tisane et prit le soin de la faire infuser comme il se devait. Se remémorant un peu comment il fallait s'y prendre.
Une fois réussit le vieil homme savoura cette dernière et se laissa aller dans le fauteuil le plus proche. Sans s'en rendre compte il sentait ses muscles se détendre, ses yeux commençaient à se fermer, voilà qu'il était en train de sombrer dans le sommeil...
L'homme cessait de résister et se laissa totalement aller. Son rythme cardiaque se réduisait, il était totalement avachi dans le fauteuil, un bras dans le vide...

Ses rêves furent bien plus calmes, l'on pouvait presque voir un sourire sur son visage, la médicastre était un vrai génie... Enfin un peu de paix dans sa vie mouvementée, et dans la noirceur du sommeil... Il espérait pouvoir profiter de ce moment le plus longtemps possible avant de retourner à la triste réalité.

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Roselise
Sans vraiment d'appétit, la jeune veuve croque dans sa brioche, sachant pertinemment que si elle ne le fait pas maintenant, ce n'est pas après la visite chez l'embaumeur qu'elle pourra l'avaler. Patt lui prend le bras et Rose lui sourit un peu plus chaleureusement qu'à son arrivée. C'est qu'elle n'est pas très expansive la blonde. Elle s'est déjà montrée faible en pleurant dans ses bras, à Lodève. L'état de choc, tout ça... Il fallait qu'elle évacue toute cette peine qui l'étouffait. D'ailleurs, elle admirait le courage dont faisait preuve sa belle-sœur, sa capacité à contrôler ses émotions. Rose ne l'avait pas encore vu pleurer, cependant, elle pouvait ressentir le mal-être qu'elle tentait de dissimuler. Elle sait combien c'est difficile de tout garder pour soi.

La vie est étrange parfois. Elle connaissait la rousse depuis quelques années déjà et pourtant, elles ne s'étaient jamais vraiment parlé. Jusqu'à ce qu'elle épouse Mychael en juin. Et si on lui avait dit qu'un jour elles partageraient la même douleur...

Oui. La vie est vraiment étrange.

Elle entend la proposition de sa belle-sœur et garde le silence durant quelques secondes. A vrai dire, elle ne s'y attendait pas du tout. Rose la regarde, visiblement touchée, cherche ses mots. Et au moment où elle ouvre la bouche pour lui répondre, elle note le changement d'expression sur le visage de la rousse. Elle tourne lentement la tête pour découvrir ce qui la met dans cet état et, aussitôt, un sentiment de panique l'envahit. La blonde prend une profonde inspiration. Elles ne peuvent plus reculer maintenant. Allez, courage... Se dit-elle.

A partir de cet instant, tout se passe comme dans un rêve. Ou plutôt un cauchemar. On lui parle mais elle n'est pas certaine de tout comprendre. Elle avance jusqu'à la table sur laquelle gît son époux mais elle ne sent pas son corps se mouvoir. Le linge glisse, découvrant le visage du mort et là... Le choc. Son coeur cesse de battre. La terre s'arrête de tourner. Le temps est comme suspendu. Sa tête tourne à une vitesse folle, ses oreilles bourdonnent. Son Amour, son Mychael, son Blond... Le voir étendu là, sans vie... C'est plus qu'elle ne peut en supporter. Rose cherche de l'air, désespérément, tourne son regard affolé vers Patt et puis... et puis plus rien. Le noir complet, le néant.

Rose tombe, inconsciente.

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Rozenn.
Oui tout à fait. Allez savoir pourquoi, la grosse se baladait en Languedoc en ce moment. Vu l'état dans lequel elle se trouvait, ce n'était pas la meilleure idée qu'elle ait eu, mais elle avait besoin de se changer les idées ! Depuis quelques temps, elle avait cette sinistre impression d'abandon. Sa mère lui disait "on se sent tellement seule lorsque nos amis meurent tu sais, on a l'impression de perdre quelque chose de précieux." Ils n'étaient pas morts et pourtant elle avait cette drôle de sensation. Cette sensation de vide, d'envie de rien, à part peut être d'une pomme. Mais la Rozette a toujours envie d'une pomme. Même si lors de sa première grossesse, elle s'était soudainement mise à détester ça ! Rozenn sans pommes pendant neuf mois, je vous assure que c'est difficile à imaginer ! Même pour moi, alors que je la connais depuis sa naissance (et ça commence à dater !).

Elle ne se promenait pas bien vite avec sa paire de béquilles, c'était certain. Mais le soleil, le petit vent, tout ça lui rappelait que la vie était d'une profonde simplicité finalement. Elle se disait que plus les années passaient, plus elle comprenait de choses sur le genre humain, sur les défauts de l'Homme. Ce qui fait que l'être n'est pas Dieu. Et franchement, en y repensant, elle préférait laaaaargement toutes ces années passées à Luxeuil, son premier poste de diaconesse. Elle était tellement insouciante à cette époque ! Encore plus que maintenant oué oué. Inquiétant n'est-ce pas ?! J'vous jure que c'était super sympa !

Mais elle vieillissait, c'était un fait, et elle pouvait pas y faire grand chose. La pire chose qui l'a fait vieillir, c'est de donner naissance à sa propre fille. Ca, grand dieu ça vous fiche une raclée monstre ! On comprend soudainement tout ce que nos propres parents ont fait pour nous sans nous le dire. Et on en devient encore plus reconnaissant, alors que ça fait des années qu'ils ont rejoint les étoiles. Pis alors, être enceinte une deuxième fois, c'était un peu comme se conforter sur le fait qu'elle se faisait vieille, la p'tite brune. Mais c'est la vie hein ? Les parents trop vieux meurent, les enfants plus jeunes ont leurs propres enfants, qui un jour, quand ils seront grands (ce qui est très difficile dans la famille Vellini, certes !), auront eux aussi des enfants. P'tete même que la Boulette vivra assez vieille pour voir ses petits enfants ! Ce serait le pied, de mourir très vieille. Ca devrait toujours être comme ça d'ailleurs.

Sauf qu'aujourd'hui, ce n'est pas ce que le Très Haut semblait avoir décidé. Un homme affolé vint la trouver alors qu'elle était assise sur un Roc'h-Wenn, bien sagement, en train de contempler les nuages et leur trouver des formes farfelues. Par exemple, elle avait trouvé un lapin qui jouait de la lyre. Elle a beaucoup d'imagination, même si elle a pris un sacré coup de vieux ! Et donc, cet homme affolé lui disait de venir tout de suite pour sauver l'âme d'un homme mort tout seul dans un coin, qu'il avait réussit à faire fuir les attaquants avant qu'ils ne dépouillent complètement la pauvre victime, mais que par contre, il ne pouvait rien faire de bien spirituel !

*Comment y sait que je suis diacre celui là ?* se dit-elle en regardant l'homme qui se dressait en face d'elle. Elle suivit son regard, qui se dirigeait vers sa besace, sur laquelle elle avait eu la bonne idée d'accrocher sa médaille de diacre sacristaine. La couronne de laurier fait toujours son petit effet. Pourquoi l'avoir mis sur son sac, alors qu'initialement c'est une médaille ?! Parce qu'en collier, elle le mettrait jamais pardi ! Alors que sur sa besace, elle était sure de l'avoir à protée de main, puisqu'elle oubliait jamais de prendre ses pommes. Jamais.

Gniaaaaaaaaaaa ! Même en vacances elle a du boulot ! Mais ni une ni deux, la Boulette suivit l'homme jusqu'à l'autre homme qui, en effet, gisait lamentablement au sol. *Pourquoi moiiiii* résonnait dans sa caboche. *Ma bonté m'perdra un jour !*. Comme elle n'avait pas spécialement prévu de faire une onction aujourd'hui, elle n'avait pas d'huile dans son sac. Des pommes, des pommes et encore des pommes, mais certainement pas d'huile ! Si bien qu'elle improvisa une petite prière pour sauvegarder l'âme du défunt. Ce serait au moins ça de fait pour lui en attendant la cérémonie religieuse ! Mais pour être sur de son coup -parce qu'à vrai dire, elle onctionne pas souvent, jamais même-, elle avait suivi le cortège jusqu'à Montpellier, pour rencontrer la famille et éventuellement proposer de procéder à la cérémonie religieuse. Au moins, en faisant tout de A à Z, elle était sure d'avoir une étape de bonne !

[Petite ellipse temporelle entre Mende et Montpellier, parce qu'on s'en fout de savoir comment s'est passé le voyage avec une Rozenn handicapé et un mort sous un draps. Comme d'habitude, elle chantait et pis voilà !]

Le jour d'aller chez l'embaumeur par contre... La petite grosse déchanta un peu. Voir pleins de morts partout c'était trop pour son pauvre petit bidon. Pis ça se trouve ça allait traumatiser le bébé qu'elle avait dans le ventre aussi. Si bien qu'elle attendit dehors, dans l'herbe, encore une fois à mater les nuages. Le seul problème avec cette technique, c'est qu'elle ne savait pas si les gens qu'elle venait de voir rentrés étaient venus pour celui qu'elle suivait depuis Mende, ou pour un autre. Et ce serait un peu con de louper ceux pour qui elle était venue ! Mais ce serait aussi un peu con de rentrer maintenant en disant "Wesh ça gaze ? Vous voulez que j'vous l'envoie au Paradis l'bonhomme là ?". Ca craint. Ils devaient être en train de pleurer en plus. Nan, c'était pas le moment. Elle demanderait quand ils sortiraient !

Ouais mais... Même en sortant ça craint en fait... Alors elle releva ses grosses fesses, difficilement, et entra à l'intérieur, pour voir si les personnes étaient à côté du blond qu'elle avait "récupéré" à Mende. Ah oui. Ah oui ils étaient bien là. Et apparemment c'était pas le moment pour rentrer. La rousse semblait vouloir la tuer, rien qu'avec les yeux. Si bien que la Boulette était coincée, elle ne savait pas s'il fallait parler, avancer, ressortir, s'endormir immédiatement, hum...

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Je vous ai oublié ? MP !
Pattricia
Toute à sa rage intérieure dont le feu la consume depuis deux jours, les jades toujours fixés sur la pauvre diaconesse, enceinte en plus, qui n'a rien demandé et aurait plutôt fait bien les choses, Patt ne sent pas Rose quitter son bras. Quand la blonde lui bouche la vue sur les personnes présentes, elle réalise soudain que l'embaumeur écarte le drap qui cachait pudiquement la personne allongée là et inévitablement son regard se pose sur le visage qui apparait. Le coup qu'elle se prend dans l'estomac lui coupe le souffle, les paupières s'écarquillent et les lèvres s'entrouvrent à la recherche d'un peu d'air. "Nooooon !!!!!"

Un instant c'est comme si elle ne voyait plus rien, complètement abrutie par le choc subi. Plus rien désormais ne pourrait entretenir l'espoir fou qui la faisait avancer depuis Lodève qu'il y avait erreur sur la personne. Malgré l'anneau, le bracelet, elle avait espéré que c'était un brigand dont le corps gisait là et que son jeune frère serait gentiment soigné par quelque bonne âme. A l'intérieur, elle se désagrège, incapable d'une pensée cohérente, c'est comme si la folie qui ne l'avait pas prise à dix ans risquait de s'emparer d'elle dès cet instant.

Sans voir Rose qui tourne de l'œil, sans même prononcer un seul mot, la vindicative, si forte, réputée si michante par certains geignards, fait demi tour et sort en courant de la pièce pour retrouver le soleil éclatant de ce matin estival. Rien ne l'atteint pendant qu'elle court comme une dératée dans les ruelles de la capitale languedocienne. Ni les cris effrayés quand elle bouscule une personne pendant sa course, ni les insultes de ceux qu'elle incommode, elle court c'est tout...

Elle arrive au manoir en travaux, entre en trombe dans le vestibule et grimpe quatre à quatre les marches de l'escalier en ellipse, franchit la porte de la chambre du couple et se laisse choir à genoux aux pieds du lit. Elle reste prostrée là, tremblante d'une fièvre mentale qui semble désormais être le seul maitre à bord. Aucun son ne sort de sa bouche, les yeux sont presque révulsés...


A dans 8 jours amusez-vous bien ! :wink:

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Argawaen
Profondément endormit un bruit le fit réveiller en sursaut. Par réflexe il tira sa dague du fourreau et regardait autour de lui. La vue entre troublée par le sommeil, le crâne lui faisant légèrement mal. Ce réveil brute n'allait pas l'aider dans son humeur du jour, mais si ce bordel était présent, c'est que forcément quelque chose était en train de se produire au sein du manoir. Se levant tant bien que mal, remettant sa dague au fourreau le Dehuit de Malemort commençait à trainer sa carcasse à l'intérieur du manoir.

Il y a un problème ?...

Ne voyant aucune réponse l'homme commençait son enquête et voyant un servante qui lui montrait les escaliers il décida de suivre le mouvement.
Le vétéran, une fois à l'étage ouvrit les portes une à une afin de tomber sur la chambre conjugale. Et de là il vit son épouse, agenouillée aux pieds du lit. Elle était en piteuse état, certainement la vue de la dépouille de son frère. Gardant un sang froid dont lui seul avait le secret le vétéran s'approcha de son épouse, et vint la serrer délicatement contre lui. Il se laissa tomber au sol, adossé aux pieds du lit et il essayait de bercer la rousse tant bien que mal. De la réconforter de ses bras et de lui donner une certaine force. Il y avait là un magnifique tableau, mais l'heure n'était pas aux réjouissances...


" Belle qui tient ma vie... Captif dans ses yeux.... Qui voilà me ravi... D'un sourire radieux... "

Cette chanson n'était pas la plus adaptée, mais il savait que pour lui, cela lui avait un impacte. Lorsque son père rendit l'âme, il en comprit les mots pour la première fois. " Viens dont me secourir, ou il me faudra mourir.. " prenait tout son sens. Il était là pour aider son épouse, pour lui éviter de sombrer. Il fallait qu'elle redevienne lucide, et il l'aiderait au mieux.

Je suis là mon amour...
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Rozenn.
Ah.

Bah bien ! Rappelle moi ce que t'as été faire dans cette galère Rozenn ? Nan parce que là franchement, si jusque là ça t'arrivait qu'au cou, on peut dire qu'en l'état actuel des choses, la galère vient de dépasser laaaargement le dessus de ton chapeau. Même le pompon y est passé. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Ressortir pour voir où est partie la dame rousse qui voulait ta mort me paraît trop risqué. D'une parce qu'elle avait l'air de vouloir ta mort, et c'est pas le moment de passer l'arme à gauche. De deux, vu la vitesse à laquelle elle a détalé et ta vitesse à toi, elle a le temps de rejoindre Périgueux que tu seras toujours pas sortie de Montpellier. De trois, y'a comme une dame dans les pommes juste devant ton nez, alors t'occupes pas de celle qu'avait l'air en bonne santé -si tant est qu'on puisse parler de bonne santé dans une situation pareille !-

Retroussement de nez, regard vers l'embaumeur qui lui répond lui aussi du regard. Qui lui répond un truc style "Moi j'aide que les morts ma bonne dame. Celle là est pas morte, foi d'croque mort !". Elle plissa les yeux, mais rien à faire, l'embaumeur ne viendrait pas l'aider, et pour la peine, il s'en alla même dans sa remise pour y faire on ne sait trop quoi. Y déconnait pas quand il parlait avec le regard celui là... Toujours est-il que l'handicapée allait devoir prendre son mal en patience pour s'occuper du mal des autres. Qu'est-ce qu'il faut pas faire quand on est une femme d'Eglise quand même... Faire passer ses propres souffrances après celles des autres, je peux vous assurer que c'est pas toujours facile ! Surtout quand c'est physique comme souffrance. Et encore plus quand le mal est au genou et qu'il faut se baisser pour sauver la personne qu'il y a à sauver.

Ah.

Ca fait maaaal ! Mais pense à autre chose, à Korantin, à Cuichelle, au cochon, au singe ! Eux ils t'attendent sagement à la maison et je suis sur qu'ils souffrent de ton absence. Ils souffrent aaaatrocement ! Ce que t'es en train de subir à l'heure actuelle c'est rien à côté d'eux. Et pis cette dame ! Imagine, elle vient de voir quelqu'un qu'elle connaît raide mort sur cette table. Ca se trouve c'était son mari. Ca se trouve c'était son frère ! Ca se trouuuuve, encore pire ! C'était son faux jumeau ! Mon dieu. Manquerait plus que la Boulette se retrouve un jour dans cette situation avec sa grumelle allongée et sans vie. Pour sur qu'elle tomberait aussi dans les vapes. Peut être même pire.... Nan ! Ne pas imaginer le pire, c'est moche. Sauve cette dame et ne pense pas à ton genou et à ton gros bidon, ça suffira. Ok ?

La Boulotte se trouvait enfin au niveau du sol, et au niveau de la dame. Elle aurait bien utilisé sa technique de sioux numéro 12 562 pour la réveiller, mais c'était un peu trop aléatoire comme méthode. Si bien qu'elle choisit la méthode française. Mais attention, pas la méthode de la grosse brute française nan nan ! La méthode des femmes françaises. Patience et délicatesse sont de rigueur dans ce type d'exercice. Alors elle commença par lui prendre une main avec sa main droite, et à tapoter dessus avec sa main gauche. Rien. Elle tenta alors de donner un petit coup sec en dessous du genou, là où quand on tape la jambe est sensée se lever toute seule. Rien. Bien. Ne restait plus que la méthode semi forte ! Elle tapota légèrement le visage de la blonde, tout en parlant relativement doucement.


-Donà ? Donà ? Y faut vous réveiller. C'pas un lit ici. Z'allez attraper froid s'vous restez par terre. Donà ? V'm'entendez ? S'vous répondez j'arrête d'vous tapoter les joues, promis !
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Je vous ai oublié ? MP !
Roselise
Une voix lointaine qui tente de la sortir de l'inconscience. Des doigts qui tapotent ses joues pour la faire réagir. On voit que ça s'agite sous les paupières closes de la blonde qui se croit au beau milieu d'un mauvais rêve. "Laissez-moi dormir!" a t-elle envie de hurler. Mais l'inconfort dans lequel elle se trouve et la douleur lancinante qui envahit sa tête finissent par la sortir de sa torpeur.

Rose ouvre les yeux sur un visage inconnu. D'abord surprise, elle fixe la femme penchée au-dessus d'elle avec curiosité. Il lui faut bien quelques secondes avant de réaliser qu'elle est étalée par terre, chez l'embaumeur. Elle se redresse tant bien que mal sur un coude, son autre main venant tâter la bosse naissante à l'arrière de son crâne qui a embrassé le sol. Elle grimace.

Aïe... Je crois que j'ai tourné de l’œil... Quelques secondes de silence... Je suis Rose, la femme du défunt... Et vous êtes..?

"Enceinte!" se dit-elle en remarquant enfin le ventre énorme de la femme. Instinctivement, sa main vient se poser sur le sien, pas encore aussi volumineux mais déjà bien arrondi. Elle pousse un long soupir. Pauvre enfant qui ne connaitra jamais son père... Mais c'est pour lui qu'elle devait avoir le courage de surmonter cette terrible épreuve... A cette pensée, un sourire s'ébauche sur les lèvres de la blonde. Elle trouve le courage de se relever, époussette rapidement sa robe avant de tendre ses mains vers la brune.

Je vais vous aider.


Tout en disant cela, elle cherche sa belle-sœur du regard, mais elle semble s'être volatilisée durant sa perte de connaissance. Voir le corps de son frère avait du lui faire prendre conscience qu'il était bel et bien mort. Qu'il n'y avait plus d'espoir, même le plus infime. Elle devait être effondrée.

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Rozenn.
Ah ben... Roz, comme vous !

Elle aurait bien rigolé en d'autres circonstances, mais là, elle avait préféré se fendre d'un immense sourire allant d'une oreille à l'autre. Rigoler, la dame blonde l'aurait peut être mal pris, alors qu'un sourire, ça fait toujours bienveillant. Surtout ceux de la Rozette. Au même moment, elle avait vu son interlocutrice se toucher le ventre, comme une caresse que l'on fait à un ventre qui contient quelque chose de vivant. Elle lui aurait bien demandé si elle était enceinte elle aussi, mais elle a pas eu le temps ! La blonde s'était déjà redressée tout en lui proposant son aide pour l'aider, elle, à se relever. C'était pas le monde à l'envers ça quand même ?! La Basque s'était penchée pour aider la jeune femme se redresser et maintenant c'était redressée pour l'aider à ne plus être penchée. Y'a pas que des avantages à être enceinte des fois, vraiment !

Elle accepta la main tendue en souriant et se releva en essayant quand même d'y mettre le moins de poids possible. Déjà qu'une Rozenn toute seule c'est lourd, mais une Rozenn enceinte et handicapée, c'est encore plus lourd ! tant pis, elle s'était fait mal au genou, mais elle avait un peu peur que la blonde soit encore un peu dans un autre monde. Et comme elle avait aucune envie de se casser le dos en plus du genou, elle avait préféré forcer un peu ! Y'a qu'à serrer les dents de toute façon, nan ?

Maintenant qu'elle était debout et bien debout, elle regarda la jeune femme, qui semblait chercher quelqu'un. Si bien que plutôt que de parler de l'éventuel polichinelle dans le tiroir, elle bifurqua sur le sujet de la rousse qui s'était barrée en courant -et qui avait voulu la tuer par le regard !-.


-Si c'la Dame rousse qu'vous cherchez Donà, elle est partie en courant juste après qu'vous soyez tombée dans les pommes. *Crôa Crôa* oui, parler de pommes ça donnait faim... Mais là, elle allait devoir attendre un peu et prendre son mal en patience.... Oh et ! J'ai pas tout dit, j'suis Roz, la diacre qu'a fait des prières pour votre époux pendant tout l'trajet. Sourit.
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Je vous ai oublié ? MP !
--Soeur_sourire
[Dans un couvent du coin...]


Sœur Sourire est une sœur d'une trentaine d'années qui vient en aide aux âmes perdues. Pas les brigands et autres ribaudes non, aux personnes prises de folies passagères -ou pas- qui prennent par surprise leurs proches et les laissent désemparés. La religieuse s'affaire dans son herboristerie, préparant une mixture des plus complexes. C'est alors qu'une autre sœur entre dans la pièce.

- Avez-vous besoin d'aide ma sœur ?
- Non je vous remercie sœur Berthille
- Vous croyez pouvoir finir à temps pour vous rendre chez ces Seigneurs avant les heures chaudes ?
- Oui ma sœur, il est encore tôt et le manoir se trouve près des falaises.
- Je vais vous préparer un encas si vous voulez.
- Ne vous embêtez pas ma sœur, si vous tenez tant à m'aider, aller prévenir la jeune Eloïce de nous faire cet encas et de me rejoindre à 11h00 à la grande porte.
- Eloïce ? Hum...
- Oui ?
- Je me demandais juste qui va s'occuper de l'enfant en son absence ?
- Sœur Berthille, je sais bien que le petit Kilian remplie vos journées de joie, mais du haut de ses trois ans il peut très bien faire le trajet avec nous.
- Oui oui je sais sœur Sourire mais il est encore bien petit...


La guérisseuse ne peut s'empêcher de rire devant la déconvenue de son interlocutrice. Toute la communauté savait combien sœur Berthille adorait littéralement les enfants et ne pouvait s'empêcher de les couvrir de friandises quand la mère supérieure avait le dos tourné. Rouge comme une écrevisse, la dite sœur file sans demander son reste afin de partir à la recherche de l'aide et de son petit garçon.

Pendant ce temps, sœur Sourire continue de s'affairer, repensant à l'arrivée de la Suzon, juste avant none, et au regard affolé de la quinquagénaire, cuisinière de son état au nouveau manoire près de la falaise. Elle l'avait faite demander, donnant une fois de plus une raison à la mère sup de chouiner sur la prière à venir. Mais la guérisseuse avait rassurée sa chef et c'était empressée d'écouter les explications de l'employée de maison.
Une fois la cuisinière repartie et la prière avec ses consœurs faite, Sœur Sourire s'était enfermée dans son herboristerie afin de préparer une potion qui aiderait la Dame du manoir à prendre un peu de repos et surtout ses esprits "la perte d'un être cher est souvent difficile à supporter pour ceux qui restent, deux frères dans la même année... On deviendrait folle pour moins que ca !"
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