--La_suzon
[Le manoir...]
Tout s'était passé bien bizarrement depuis la veille, du moins était-ce l'opinion de la Suzon, cuisinière de la tribu et Languedocienne pure souche. Elle avait servi dans bien des maisons, notamment de haute noblesse où il était de rigueur de pratiquer la langue d'oïl. C'est ainsi qu'elle avait rencontré le Jacques, un homme bien charpenté venu de la capitale du royaume dans le sillage de ces nobles du Nord. Pour plaire à cet amoureux aux manières des grands de ce monde, elle s'était donc mise à la langue d'oïl au grand désespoir de ses proches qui considéraient cela comme une sorte de trahison. Mais le beau Jacques n'était plus et leur progéniture s'était éparpillée aux 4 coins du continent pour vivre à son tour la grande aventure de la vie.
Veuve et sans enfants dans ses jupons, être aux service des autres était devenu une habitude, c'est ainsi qu'elle avait fait connaissance avec sur Sourire et le reste du couvent. Depuis le retour des maîtres et la révélation de leur deuil soudain, la quinquagénaire avait observé l'air de rien le comportement de la rousse. Son expérience de la vie lui avait mis la puce à l'oreille et sa vigilance en alerte, la Dame des lieux allait forcément avoir une crise, elle prenait trop sur elle... Déjà le retour des étuves avec cet air "ailleurs" l'avait intriguée, sans parler de l'époux qui avait avalé allez savoir quoi et s'était écroulé dans le salon, ils avaient donc dormi chacun de leur côté ce qui n'était jamais bon. Mais le matin n'avait pas été mieux, la maîtresse de maison avait enfilé un petit déjeuner substantiel pour ensuite partir sans avoir vu son époux.
La bonne Suzon avait du mal à comprendre le mode de fonctionnement de ces deux là, mais après tout des patrons bizarres elle en avait déjà eu. Mais même pas une heure plus tard, la rousse était revenue, l'air d'une folle échappée de l'asile pour finir prostrée au pied du lit conjugal. Évidemment la cuisinière ne l'avait pas constaté de visu étant en cuisine, mais l'arrivée de la bonne complètement affolée l'avait convaincue de monter à l'étage ou elle n'allait jamais d'ordinaire. Le spectacle de Patt l'avait convaincue de filer à toute vitesse au couvent pour quérir sur Sourire.
À son retour, la cuisinière apprend que le maître s'est réveillé et est monté à l'étage. Elle grimpe donc les marches aussi rapidement que lui permet son embonpoint et pénètre dans la chambre par la porte restée ouverte. La scène qu'elle a sous les yeux la fige un instant. L'homme est assis sur le sol et tient son épouse dans ses bras, lui fredonnant une chanson poignante. Jamais noble ne lui avait donné un tel spectacle et l'émotion la prend d'un coup, la rousse semblant dans une telle détresse et le brun la berçant comme pour la convaincre par la chaleur de son étreinte qu'elle ne craint rien et que tout va s'arranger. Suzon toussote pour indiquer sa présence.
Vo't Seigneurie, une sur du couvent pas loin va venir pour s'occuper de Madame. Elle est à l'habitude de traiter ce genre de mal...
Tout s'était passé bien bizarrement depuis la veille, du moins était-ce l'opinion de la Suzon, cuisinière de la tribu et Languedocienne pure souche. Elle avait servi dans bien des maisons, notamment de haute noblesse où il était de rigueur de pratiquer la langue d'oïl. C'est ainsi qu'elle avait rencontré le Jacques, un homme bien charpenté venu de la capitale du royaume dans le sillage de ces nobles du Nord. Pour plaire à cet amoureux aux manières des grands de ce monde, elle s'était donc mise à la langue d'oïl au grand désespoir de ses proches qui considéraient cela comme une sorte de trahison. Mais le beau Jacques n'était plus et leur progéniture s'était éparpillée aux 4 coins du continent pour vivre à son tour la grande aventure de la vie.
Veuve et sans enfants dans ses jupons, être aux service des autres était devenu une habitude, c'est ainsi qu'elle avait fait connaissance avec sur Sourire et le reste du couvent. Depuis le retour des maîtres et la révélation de leur deuil soudain, la quinquagénaire avait observé l'air de rien le comportement de la rousse. Son expérience de la vie lui avait mis la puce à l'oreille et sa vigilance en alerte, la Dame des lieux allait forcément avoir une crise, elle prenait trop sur elle... Déjà le retour des étuves avec cet air "ailleurs" l'avait intriguée, sans parler de l'époux qui avait avalé allez savoir quoi et s'était écroulé dans le salon, ils avaient donc dormi chacun de leur côté ce qui n'était jamais bon. Mais le matin n'avait pas été mieux, la maîtresse de maison avait enfilé un petit déjeuner substantiel pour ensuite partir sans avoir vu son époux.
La bonne Suzon avait du mal à comprendre le mode de fonctionnement de ces deux là, mais après tout des patrons bizarres elle en avait déjà eu. Mais même pas une heure plus tard, la rousse était revenue, l'air d'une folle échappée de l'asile pour finir prostrée au pied du lit conjugal. Évidemment la cuisinière ne l'avait pas constaté de visu étant en cuisine, mais l'arrivée de la bonne complètement affolée l'avait convaincue de monter à l'étage ou elle n'allait jamais d'ordinaire. Le spectacle de Patt l'avait convaincue de filer à toute vitesse au couvent pour quérir sur Sourire.
À son retour, la cuisinière apprend que le maître s'est réveillé et est monté à l'étage. Elle grimpe donc les marches aussi rapidement que lui permet son embonpoint et pénètre dans la chambre par la porte restée ouverte. La scène qu'elle a sous les yeux la fige un instant. L'homme est assis sur le sol et tient son épouse dans ses bras, lui fredonnant une chanson poignante. Jamais noble ne lui avait donné un tel spectacle et l'émotion la prend d'un coup, la rousse semblant dans une telle détresse et le brun la berçant comme pour la convaincre par la chaleur de son étreinte qu'elle ne craint rien et que tout va s'arranger. Suzon toussote pour indiquer sa présence.
Vo't Seigneurie, une sur du couvent pas loin va venir pour s'occuper de Madame. Elle est à l'habitude de traiter ce genre de mal...