Argawaen...
Son fils avait passé un bon bout de temps sous surveillance, et lors de son réveil il demanda à voir son père. Le vieil homme s'empressa de rejoindre la chambrée où se trouvait Cantor et fronçait les sourcils en voyant son épouse au chevet du roux. Il secouait la tête doucement et se disait qu'elle ne pouvait pas rester tranquille cinq minutes, le laissant gérer la situation...
Le vétéran s'approcha lentement, se glissa de l'autre côté du lit, le regard fâché en direction de la rousse qui aurait du rester au lit et regarda Cantor.
Regardant rapidement le bras du rouquin le Dehuit de Malemort découpa lentement le bandage et regardait la plaie. Il s'occupa lui même de changer le pansement puis prit la parole.
Je suis là fils, ta mère également. Que s'est-il passé ?
En voyant l'état du roux le Dehuit de Malemort eut les traits du visage qui étaient en train de s'adoucir. Après tout le moment n'était pas approprié pour faire une remontée de bretelles à son épouse. Mais il s'en occuperait plus tard. Cantor était bien entouré, il ne restait plus qu'à écouter son récit, et essayait de voir ce qu'il y avait à faire...
Plumenoire..
[Le jour obsèques...]
La Louve navait pas cherché le contact au cours de ces derniers jours. Seulement celui de ses surs, Lucie, quelle tentait temps bien que mal de consoler, et Jade, qui avait besoin dun peu de présence ... Elle adorait jouer avec Evil, et ça lui permettait de sortir un peu de sa grotte, de manger un peu, sous le regard furieux des cuisinières de la demeure languedocienne.
Des vêtements aussi noirs que de coutume pendaient sur son corps amaigris, quelle tentait à peine de cacher sous une pèlerine sombre, lorsqu'elle se rendit au rez de chaussé de la maison, rejoignant le reste de la maison. Elle prit jade sur ses genoux en s'asseyant dans le hall pour patienter
Observant cet endroit qui lui semblait étranger elle versa dans ses pensées. Son oncle lui manquait. Les souvenirs de son périple précédant à sa recherche lui revenaient en mémoire, elle ne voulait pas assister à la cérémonie, elle ne voulait pas le voir, le savoir mort. Elle serra inconsciemment la petite Jade sur son cur.
Elle ne voulait plus perdre lun des siens.
Roselise.
[Les obsèques]
Juste avant l'aube. La chambre est encore plongée dans la pénombre. Assise sur le bord du lit, fixant le mur qui lui fait face, Rose attend que le jour se lève. Pas de pleurs, elle y a déjà consacré sa nuit. Dans quelques heures auront lieu les obsèques de son époux, elle angoisse. Voir les gens, leur parler... Ca lui semble au-dessus de ses forces. Les mains posées sur son ventre dont la légère rondeur se dessine, elle se laisse tomber sur la couche, ses yeux fixant le plafond cette fois. Dans quelques heures, le dernier adieu...
Le jour se lève. La lumière encore faible traverse la fenêtre de la chambre. L'heure approche, tout comme la fin de l'été. Un été à Montpellier, c'est le temps qu'aura duré leur union. Union courte mais intense, riche en émotions. En témoigne l'enfant qui grandit en son sein... La jeune veuve se prépare, fait ses ablutions matinales comme une automate. Elle enfile sa robe de deuil, d'un blanc immaculé et légèrement évasée au niveau du ventre. Un coup de brosse dans sa longue chevelure dorée, un coup d'oeil jeté dans la grande plaque de métal poli qui sert de miroir. Le résultat est à faire peur. Elle est pâle. Trop pâle. Amaigrie, alors que de nature elle n'est déjà pas bien épaisse. Et son regard... D'habitude si pétillant de vie, renvoie un vide immense. Vide renforcé par les cernes presque noirs qui soulignent ses yeux verts.
Il est encore tôt. Rose est calme, trop calme. Elle passe par la cuisine, cherche quelque chose à se mettre sous la dent pour ne pas partir le ventre vide mais... rien ne lui fait envie. Sa gorge et son estomac sont noués, empêchant le passage de toute nourriture. L'accumulation de nuits blanches et son manque d'appétit finiront par lui faire du tort.
L'heure approche, ses nerfs lâchent. Elle fait les cent pas dans la maison, déplace des objets et les replace, pour s'occuper... va d'une pièce à l'autre, retourne dans la cuisine, retourne la cuisine dans un accès de colère... qui retombe presque aussitôt. C'est ce qu'on appelle l'humeur en dents de scie. Elle passe du calme à la fureur en un rien de temps, ç'en est presque effrayant.
Il est l'heure. La blonde quitte sa demeure pour se rendre, quelques mètres plus loin, chez sa belle-famille. Ainsi, ils pourront parcourir ensemble le chemin qui les sépare de l'église. Quelques coups frappés à la porte :
C'est moi, Rose... Vous êtes là ?
Soldat_anselme
Pour une fois il la ferme ! Il pose pas de questions, fait rien tomber, on dirait presque un garde parfait... L'Anselme sait que si il fait ou dit une seule connerie il y passe cette fois. Le maître est à bout, et la maîtresse qui n'est pas sortie de sa chambre depuis des jours ça doit pas être mieux. Le regard froid de l'aînée lui glace le dos quant à l'homme de confiance du maître et son air féroce n'en parlons pas.
Il est là, collé dans sa guérite sous le soleil déjà bien trop chaud du Sud. Quand une personne se fait entendre derrière la grande double porte de la cour, le nigaud se précipite trop heureux de bouger un peu et ouvre le battant donnant passage aux visiteurs à pied. Quand il découvre la jeune veuve, il est émue, elle est si belle dans la douleur.
C'est qu'il l'aimait bien le frangin de la vindicative, il était bon vivant le Mychael, toujours l'oeil égrillard et jovial avec ça. Il l'avait jamais enguirlandé quand il faisait une bourde, pas comme le reste de la famille...
Dame Roselise bonjour
Ils sont encore dans le vestibule de la bâtisse principale, rejoignez-les je vous en pris...
Pour une fois il n'avait pas bredouillé et ne s'était pas mélangé les pinceaux, comme quoi... La frousse parfois peut faire des miracles...