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[Eglise de Montauban] Baptême d'Etienne de Ligny

Xalta
28 décembre 1462

Un petit tour dans le duché pour la bonne cause, elle se rendait en l'église de Montauban pour y célébrer un baptême. Il y avait eu un échange épistolaire entre le futur fidèle et elle-même. Elle quittait donc l'habit de Maréchale pour celui de diaconesse. La route fut calme et un brin monotone. Elle ne voyageait pas seule mais la conversation fut des plus limitée entre son garde et elle. Elle se dirigea rapidement vers l'église de la Cité des Saules. Monture confiée au garde et congé donné à celui-ci, elle entra dans l'église glaciale, une volute de buée filtrant entre ses lèvres s'éleva dans la nef. Il fallait rapidement réchauffer l'ambiance sinon ils allaient finir par attraper un mal de poitrine.

Elle sortit donc de l'édifice, héla des passants pour qu'ils l'aident à trouver des brasero et à les mettre en place, puis elle fit chercher pain et vin. Elle fouilla dans la sacristie à la recherche de linge propre, son Livre des Vertus qu'elle avait emmené fut posé sur le pupitre. L'eau fut bénite, les cierges allumés sauf un. Une petite boite fut posée sur l'autel. Tout cela prit bien une petite heure. Tout était fin prêt ... elle se frappe le front, elle a oublié sa soutane pour officier. Tant pis elle le fera dans sa tenue actuelle: tenue masculine plus pratique pour chevaucher par contre elle se défit de son épée qu'elle posa derrière l'autel.

Puis elle fit sonner les cloches et finit par glisser des écus à tous ceux qui l'avaient aidée.
Une dernière course pour l'un des gamins: trouver le fameux Etienne et le prévenir que c'est pour lui que les cloches sonnaient.

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Etienne_de_ligny
Les cloches sonnent et pour une fois, c'est l'heure du glas qui s'annonce. Son fardeau. Depuis combien de temps, d'années, Etienne n'avait pas mis un pied dans une Église sinon pour relever les jupons d'une rousse à l'esprit farouche ? Se remémorer cette date, serait lui rappeler celle où, le fils tant attendu, naquis et mourra au même instant. Pourtant, aujourd'hui, il faut faire ce premier pas pour à nouveau s'aventurer dans les méandres bénies de ce lieu qui lui semble austère. Etienne, ancien soldat qui avant chaque combat priait, n'est plus que l'ombre d'une âme damnée. De toute les femme de Foy, il avait choisit celle qui lui sembla la plus apte à comprendre ce changement, celle qui seule, pouvait racourcir ce moment de calvaire pour le guider vers l'essentiel. Pourtant, malgré sa confiance, elle ne pouvait rien savoir de ses réelles motivations. Comment pouvait-elle comprendre, elle si pieuse qu'il faisait tout cela pour assister au mariage de son propre amant. Qu'à cette cérémonie, Etienne ne sera pourtant qu'un témoin et que l'épouse quant à elle, n'est qu'une Anomalie, qu'une couverture ?

- Etienne, messire Etienne !
- Quoi ?
- C'est l'heure, elle est prête ! Elle vous attend !
- J'arrive.

Pressé par la demie portion, il enfile son mantel, ferme la demeure à clef et regagne les pavés pourris de la ville. Quelques visages croisés en taverne le saluent et concentré, il les afflige par une ignorance involontaire. Les pas s’enchaînent, rapides et déterminés et alors que l'Eglise le couvre de son ombre, il peste une dernière fois. Pourtant le juron n'est pas passé inaperçu. Elle est là.

Pardonnez ce qui semble être devenu une mauvaise habitude. Les iris vairons l'observent et un sourire moqueur se dessine aussitôt sur les lippes nobiliaires. Heureusement, Xalta, vous m'avez épargné la soutane. Cette tenue, quoique masculine, vous sied d'avantage. Je suis navré mais venu les mains vides. Et vu votre vertu, il va de soit que mes remerciements ne seront pas à votre goût...ou à ceux du Très Haut.

Depuis combien de temps n'avait-il pas vu cette rousse ? Cela date de ces rixes, de ces combats où encore valide, il pouvait servir la Royauté et ses valeurs. Il se souvient de chacune de ses prières qui devaient les encourager et les protéger avant le combat, de cet assurance, qui étrange émanait pourtant de cette carcasse si frêle et féminine. Quelques ridules se distinguent sur ce visage si agréable, mais les années, semblent néanmoins l'avoir épargnée.

Votre Foy semble préserver votre jeunesse on dirait...

Ne me demande pas ce qu'il sait passé, quand de mon passé et de mon dessein il ne reste que de viles griffures indélébiles. La Mort qui autrefois m'indifférait, m'a touchée...Ce n'était pas le visage d'un camarade, non, ce fut celui d'un enfant...Pas n'importe lequel..Non..Ce fut, le mien.

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L'Aphrodite, une invitation indécente.
Xalta
Aurait-elle officié ce baptême si elle avait su ce que cela cachait ? On ne le saura jamais. Tout ce qu'elle savait c'est qu'il voulait être baptisé pour pouvoir être le témoin d'un ami. Elle avait été surprise par ce courrier provenant d'un passé assez lointain malgré tout. Des champs de bataille, elle en avait assez fréquentés, des longues campagnes elle en avait menées. Les souvenirs liés à cet homme étaient tous mêlés à une guerre. De sa vie actuelle, elle ignorait quasi tout et plus particulièrement la liaison qu'il entretenait avec un homme même qu'il était le gérant de l'Aphrodite.

Il arriva guidé par le gamin qui eu sa récompense d'une belle pièce de monnaie. Elle en connait qui lèverait les yeux au ciel de la voir si prodigue avec ses deniers. Elle l'accueillit d'un sourire: il n'avait pas tant changé, un peu vieilli forcément mais elle ne put que faire le constat que les ans étaient toujours plus clément avec les hommes. Non elle ne relèvera pas le juron, elle en a entendu d'autres. Son sourire se fait plus amusé seulement.

Bonjour, Etienne, vous maniez toujours aussi bien l'art du compliment.

Un petit rire lui échappe à l'évocation de sa vertu. Sa vertu .. nom de nom, vrai qu'il ignore aussi tout ce qui la concerne. Elle tente de reprendre son sérieux avec quelques petites inspirations profondes.

Ma foi oui .. surement et l'exercice physique.

Non, elle ne repartira pas à rire. Elle se mord violemment la lèvre inférieure. Et avec un effort important , elle finit par afficher le visage qui sied à toute officiante ecclésiastique surtout qu'une ombre passe sur le visage de ce dernier. Et s'il y a une chose qu'elle a appris à décrypter ce sont les signes imperceptibles qu'un visage ou un corps communique involontairement.

Nous serons donc tous les deux. Vous n'attendez personne ?

Juste pour confirmation. A moins que des personnes alertées par les cloches décident de venir assister à l'office.

On débute donc

L'Amitié Aristotélicienne est une communauté de vie: Par le Baptême chaque baptisé serait introduit dans une union spirituelle en puissance qui serait donc un contact spirituel avec tous les autres baptisés.
Le baptême introduit le fidèle dans une union avec les autres baptisé et une communion avec les Saints.


Aujourd’hui Vous allez franchir une étape essentielle dans votre vie.
Avez vous bien compris le sens de l'engagement que vous allez prendre devant nous ?
Vous engagez vous volontairement et consciemment sur le chemin de La Vertu ?

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Etienne_de_ligny
Les retrouvaille sont faites et alors qu'il ne se gêne nullement pour observer les courbes de Xalta, il s'avance et écoute distraitement les mots saints. Chemin de La Vertu ? Engagement ? Les lippes nobiliaires s'étirent, malgré elles, nerveuses devant le dialogue de Xalta. Elle en a de bonnes la vertueuse. Pourrait-il abandonner sa rage, ses combats, ses courtisanes, son Autre ? Non. Si autrefois ses actions étaient pieuses et guidées par la voix du Très Haut, c'est en homme serein et ravagé qu'il s'en était éloigné. Comment pouvait-il continuer à le servir après ce qu'Il avait fait ? Existe moment plus tragique que celui d'un père, fier et envieux, privé de son fils le jour de sa naissance ? Qu'il aille donc dans les limbes. Ce Baptême n'est pas une rédemption, ni même l'esquisse d'un Pardon. Il n'est que la réponse indifférente d'un homme voué à cause moins lisse.

Xalta, ma belle Xalta. J'ai compris et je suis prêt.

Lentement sa main se pose contre la taille féminine, à la naissance de cette chute de reins puis, à travers une légère pression, il l'invite à pénétrer dans la demeure. S'ils doivent discuter autant que cela se fasse au chaud.

Séduire une femme aussi pieuse et vertueuse que vous risque de me conduire à l'enfer lunaire je suppose ?

Taquin il l'est assurément quand de cette femme, il ne conserve qu'un image droite et chaste.

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L'Aphrodite, une invitation indécente.
Xalta
Si elle avait pu lire dans ses pensées, elle aurait pu lui parler, partager aussi son passé: elle-même avait perdu une fille et de nombreux êtres qui lui manquaient encore au quotidien, malgré les morts injustes, elle n'en tenait pas rigueur à Dieu, elle le savait innocent. Mais elle ne sait pas ce qu'il pense, alors elle ne pourra pas lui parler, lui dire combien Dieu aime ses créatures même si on a souvent l'impression qu'il les a abandonné.

Oui, entrons.

Un léger frisson la parcourt en sentant sa main sur sa taille. Puis ses yeux brillent d'un certain éclat et un sourire amusé étire ses lèvres. pieuse et vertueuse. Pieuse oui sans nul doute sinon elle ne serait pas diaconesse, vertueuse... ça même si elle tentait de l'être , il faut bien avouer qu'elle commettait comme tout à chacun ce qu'on appelle des pêchés. Et des images loin d'être chastes lui viennent en tête surtout qu'il est séduisant. Mais fi de tout ceci, elle ne peut se permettre de batifoler avec un futur baptisé. A une époque cela ne l'aurait pas dérangé ... époque pas si lointaine d'ailleurs, un regard qui glisse vers la sacristie. Mais, là, il y a un homme dans sa vie et donc elle se consacre à lui.

Non, cela ne peut vous mener à l'enfer lunaire.
Et puis il faudrait déjà que vous réussissiez à me séduire .


Son regard se fait taquin.

Bon passons aux choses sérieuses. Nous penserons à la bagatelle ensuite.

...

Je plaisante.


Pour commencer tu vas devoir réciter après moi le serment des fidèles.

"Je reconnais en Dieu le moteur du monde,
La pensée suprême et la cause efficiente et finale du monde.
Je reconnais l’Église Aristotélicienne comme mon guide dans la connaissance de dieu, et je jure de lui rester fidèle ainsi qu'à son autorité, seule représentante sur terre de l’Être Divin.
J'accepte tout cela de ma propre volonté pour le salut de mon âme en vue de ma résurrection près de Dieu dans la contemplation éternelle de Sa Beauté.
Je désire que mon nom apparaisse comme baptisée et servante de Dieu tout puissant. "

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Etienne_de_ligny
Petite coquine...Sous la réplique, taquine et mesquine, Xalta aiguise l'intérêt du Griffé. Ainsi donc, l'on pouvait être dévouée au Très Haut et se jouer des hommes ? Étonnant. Mais l'heure n'est effectivement pas à la séduction, Etienne n'en a d'ailleurs ni l'envie ni l'esprit. Pénétrer dans ce lieu saint, suffit à lui serrer les tripes. Pourquoi diable s'infligeait-il pareil supplice ? La Bâptème était-il à ce point obligatoire pour assister à un mariage ? Nul doute, il va devoir être patient durant la durée de l'entrevue et de la bénédiction.

D'ailleurs, les choses sérieuses commencent. Il lui faut répéter des ignominies sans broncher. Déjà que Xalta lui éviter le pire, à lui de faire quelques concessions.

Ca va que c'est toi...

Prenant alors une grande inspiration, voilà qu'il s'exécute.

Je reconnais en Dieu le moteur du monde, Bien sûr..La pensée suprême et la cause efficiente et finale du monde. 
Pour sûr, c'est Lui seul qui a décidé du sort de Mon enfant. Lui seul, qui dans sa grande bonté, m'affubla à nouveau de la même peine en me privant d'Artur.
Je reconnais l’Église Aristotélicienne comme mon guide dans la connaissance de dieu, et je jure de lui rester fidèle ainsi qu'à son autorité, seule représentante sur terre de l’Être Divin. 
Mon seul guide est le Malin et je jure de commettre autant de péchés et de vices afin de donner la nausée, à celui qui par deux fois me priva du bonheur.
J'accepte tout cela de ma propre volonté pour le salut de mon en vue de ma résurrection près de Dieu dans la contemplation éternelle de Sa Beauté. 
Je désire que mon nom apparaisse comme baptisé et servant de Dieu tout puissant.
Je désire que tout cela finisse, pour me gorger de péché auprès de celui qui devrait être Mien.

La suite ? 

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L'Aphrodite, une invitation indécente.
Xalta
Elle l'écoute prononcer ce serment, et il semble le prononcer avec difficulté. Elle se fait la réflexion qu'il doit sacrément tenir à la personne pour agir comme il le fait: vaincre de telles réticences. Cela lui rappelle un autre baptême. Elle ne laisse pas ses pensées l'éloigner du moment, elle lui garde toute son attention. Serait-il amoureux de la femme ou de l'homme qui doivent prochainement se marier ? Elle est diaconesse certes, mais elle est aussi une femme et elle sait fort bien par ses proches mais aussi par sa propre expérience que l'on peut éprouver des sentiments amoureux pour une personne du même sexe et que l'on peut aussi concrétiser cette affection par des actes charnels. Peu savait mais elle avait eu une aventure avec une jeune femme, il y a quelques temps maintenant. Quoique le mot aventure était peut-être exagéré, elles ne se s'étaient laissées qu'à très peu de reprises. L'une et l'autre préférant malgré tout l'horizontalité avec des hommes. _ Pardon? Iil n'y a pas que la position horizontale ? Bien sur, mais je ne vais pas moi narratrice entrer dans les détails !_

Pour le moment, heureusement qu'elle ignore les pensées d'Etienne, sinon elle aurait arrêté la cérémonie pour tenter de lui expliquer certaines choses. Mais elle n'est toujours pas douée de télépathie. La suite ? Mais bien sur enchaînons.

Etienne , approche toi du baptistère, je vais te bénir et par cette eau dont ton front va être aspergé tu vas entrer dans la grande famille aristotélicienne.

Elle plonge ses mains éternellement gantées , enfin depuis 1457, depuis l'incendie, dans l'eau froide, puis elle verse l'eau qu'elle tient dans ses mains en coupe

Etienne, , je te baptise au nom de l’Eglise Aristotélicienne et au nom du Très Haut, pour l’amitié de tous les Saint et pour l’amour du Père de l’humanité

Puis elle attrape un linge pour qu'il puisse essuyer l'eau qui ruisselle un peu sur son visage. Puis elle en attrape un second pour essuyer ses gants de cuir fin. Puis elle attrape un cierge qu'elle allume à un autre et lui tend.

Etienne, reçois cette flamme. Elle représente la foi, la notre, celle que l'on doit toujours tenir allumer. Elle représente aussi l'espoir, l'espérance en le pardon et l'amour de Dieu.
Elle est aussi cette étincelle qui peut nous guider quand nous nous retrouvons dans les ténèbres, elle peut aussi nous réchauffer et nous tenir éloigner du froid de l'enfer lunaire. N'oublie pas que Dieu t'aimera toujours même si toi, tu doutes ou t'éloignes de lui.


Puis, elle se tait. Elle secoue doucement sa tête et de reprendre cette fois-ci

Etienne, nous en avons fini.
J'ai un petit présent pour toi, une médaille*, celle des baptisés,
elle te rappellera ce moment et ton appartenance.


*
Code:
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Etienne_de_ligny
Fait. Essuyant à l'aide du linge son front de ces gouttes saintes, Etienne reste pensif. Les mots délicats d'Exaltation se perde à ses tempes, sans pour autant trouver un écho favorable. Noyé dans les abysses, le Griffé ressasse les raisons qui le poussent à se présenter ici lieu. Pour lui, aucun doute, il serait témoin de ce mariage arrangé, admiratif devant cet Autre apprêté pour l'occasion, envieux de voir cette Exception happer ses lippes, bouillant d'impulsivité et de jalousie de les savoir uni. Mais qu'est-ce qu'un mariage finalement...Las, devant elle, Etienne hausse un sourcil lorsque le présent est tendu.

Merci bien...Sublime, comme si cela ne suffisait pas, en plus du baptême, j'ai droit au bijou d'occasion. Moqueur, un sourire s'étend sur ses traits jusqu'à ce qu'il glisse le pendentif dans la poche de son mantel. Le message est passé et si Exaltation avait des doutes quant à sa foy, son geste plein de mépris et légèreté pouvait à lui seul, lever le voile sur ses motivations réelles. Qu'importe le collier, qu'importe ces vœux et ses gouttes d'eau bénites, Etienne n'est pas un fervent admirateur du Très Haut.

A quel moment pouvons-nous boire le vin ?

La question est simple non ? Alors on souffle, on s'installe à une table avec un bon cru et on discute sérieusement.

Tu es mariée ?

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L'Aphrodite, une invitation indécente.
Kronembourg
Sauf qu'en l'église de Montauban, personne n'a été prévenu. Moins encore l'évêque de Cahors, représentant de l'église Aristotélicienne Universelle, de qui dépendait la cure.
Alors, il avait dû y avoir maldonne quelque part. Car il est bien certain que jamais, jamais l'évêque-duc n'aurait autorisé qu'un baptême Romain puisse se dérouler dans ses murs.
Sauf peut-être si l'officiante était Exaltation. Encore aurait-il fallu qu'il le sache. ( qu'il le suce ? )
Mais comme il n'était pas devin, ni emmerrdeur dans l'âme, Il se réjouit depuis l'autre bout du village en entendant sonner les cloches. Zorgl faisait décidément du bon boulot.
Il n'y aurait jamais trop de messes à son goût dans le Quercy.

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Xalta
Elle ne relève pas le geste . Il n'est pas le premier et surement pas le dernier. La plupart ne se baptisent que pour des raisons plus triviales: élection, anoblissement, mariage mais peu sont ceux qui le font avec la foi chevillée au cœur et à l'âme. Elle en a prit son parti. Alors non pas de gros yeux mécontents, pas de remarques persiflantes. A une époque, oui, elle l'aurait fait, quand elle était diaconesse débutante, quand elle pensait dans sa grande candeur qu'elle pouvait faire bouger les choses et les gens. Et même si elle n'avait pas perdu ses convictions, elle avait appris que cela était inutile.

Le vin ? ici on peut, j'ai amené ce qu'il fallait. Vin et coupes et même du pain ...

Elle lui adresse un sourire franc.

Mariée ? je l'ai été à deux reprises. Veuve du premier, Second mariage dissout... il y a quelques mois maintenant. J'ai même trois fils,... ma fille est morte il y a des années.
Et toi ?


Un léger voile de tristesse assombrit son regard. Elle reste debout, elle ne sait ce qu'il souhaite: qu'ils demeurent ici ou bien qu'ils se rendent dans une taverne montalbanaise. Heureusement ou hélas, elle ne sait pas ce que penserait de tout ceci Kronembourg. Elle avait accepté sans vraiment réfléchir. Il s'agissait d'un vieil ami. Un peu blonde parfois la Demi-Rousse

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Etienne_de_ligny
Ainsi donc l'on pouvait être femme de Foy, fidèle et servante du Très Haut tout en conservant, une vie de femme, d'épouse et de mère. Les préjugés s'écroulent sous les lippes féminines. Mais alors qu'elle avoue la perte de sa fille, le visage du Griffé aussitôt se referme. Renfermé, il se contente de quitter l'établissement saint en compagnie de la Rousse pour la conduire dans un lieu moins spirituel. D'un geste ferme, la porte est poussée avouant une odeur d'alcool, de sueur et de péché. Soulageant le silence endeuillé qu'il impose, c'est un brouhaha sans nom qui les enveloppe et les conduit jusqu'à leur table. Homme d'éducation et de valeurs, il prend soin de son hôte et commande un carmin fruité et âgé.

Moi. Je dirai que le Très Haut semble avoir une dent contre mon envie de paternité. La première femme que j'ai appréciée a perdu notre premier né en couche. Moi qui m'attendais à un premier cri, ce fût son silence qui m'affligea le plus. J'ai mis longtemps avant de m'en remettre, vouant aux femmes, une haine certaine. Puis j'ai failli, une fois de plus en adoptant un gamin des rues...Artur...Il n'a pas survécu longtemps à mes côtés. Ce fût, la fois de trop.

Les mots sont lâchés, avec lassitude et désintérêt. De ce passé, de cette vie, le Griffé en avait fait le deuil. Chaque coup, chaque marque, chaque verre fut absorbé avec l'intime conviction que les maux pourraient ainsi s'apaiser et s'effacer. Quant à sa foi, cette dernière fût abandonné quand ce fils, Artur, lui fut retiré. Puis finalement, le silence se rompt, importuné par la présence de ce serviteur qui, habile, les sert.

Je sais avoir péché, m'être bien des fois détournés, mais jamais je n'ai failli auprès de ceux qui comptait pour moi. Mes paroles furent toutes tenues. Ma sœur, choyée et vouée à trouver un époux correct et respectueux.

Lentement, il porte le verre à ses lippes et déguste le carmin. Cela devrait certainement la changer de cette pipette ignoble servie lors des cérémonies.

Me penses-tu damné ?

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L'Aphrodite, une invitation indécente.
Xalta
Elle le suit, il la conduit dans une auberge. Elle connaît un peu la ville pour y avoir fait de brefs séjours. Il a toute son attention, le service est fait, elle remercie d'un mouvement de tête l'homme qui les a servi. Elle n'a pas pris le temps d'observer s'il y avait des têtes connues, en cet instant, il n'y a que le récit de cet homme qui concentre toute son attention. Son attention est portée sur son visage, son regard, ses mains, son corps, tous parlent autant que sa bouche.

Elle devine mais peut-être se trompe-telle: de al résignation mais aussi de la colère. Se défaire de celle-ci mais lorsqu'on a fait le deuil des siens. Ce sentiment d'injustice qui étreint quand on voit l'un des siens disparaître brutalement. Elle l'avait ressenti bien des fois. Elle lève son verre, hume le délicat bouquet puis apprécie tous les arômes en bouche. Il pose la question, celle que beaucoup se posent et celle à laquelle il est difficile de répondre. Non pas qu'elle pense qu'il soit damné mais parce qu'il est difficile d'expliquer qu'il n'y a pas de damnation, de volonté de Dieu de nuire. Elle repose son verre qu'elle tient entre ses mains gantées de cuir puis machinalement elle retire cette paire de gants pour en dévoiler une seconde paire de tissus fins. D'une voix posée et chaleureuse, elle se contente de lui affirmer

Tu n'es pas damné.
Dieu ne t' a pas puni en te retirant tes enfants.
Des pêchés, nous en commettons tous. Moi, la première.

Il n'y a pas de coupable pour la mort de ton premier né ni toi ni elle. J'imagine facilement ton chagrin mais j'imagine aussi celui de la maman... tu lui en as voulu ? Pourquoi ?


Pas de curiosité malsaine, ni l'envie de le torturer avec des souvenirs pénibles, simplement comprendre et peut-être aider.

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Etienne_de_ligny
Comment avait-elle pu deviner qu'au delà de sa peine, la haine pouvait exister et se mêler à sa déception et son incompréhension. Perpetuellement en guerre, le Griffé l'avait été contre Elle, qui trop orgeuilleuse, avait vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Fière d'être mère, imbue d'elle-même et de sa réussite, elle en avait oublié le jugement du Très Haut. Pourtant, c'est bien elle, qui l'avait étouffé en son sein, elle qui lui interdit la vie à travers ses entrailles. Alors à la question, le Griffé, désormais repenti, esquisse un sourire moqueur.

Comment aurais-je pu faire autrement ? Elle avait été trop fière, trop sûre d'elle. C'est elle qui a fauté et qui l'a tué. Si seulement elle avait manqué de soin, de tendresse. Si seulement, elle avait été violentée, là j'aurai pu pardonner, j'aurai pu comprendre. Mais là, il était en elle...

Dur, il sait que les mots qui s'échappent de ses lippes sont aussi cruelles qu'incompréhensibles. De Sa souffrance à elle, de sa peine, il en écouta aucun écho. Enragé, trahit, il l'avait accablé d'un enfanticide, qu'elle-même, ne pouvait entendre et reconnaître. Tout comme lui, elle l'avait attendu et espéré. Et pourtant, elle devait bien savoir, cette garce, que le cœur ne battait plus, que les membres ne se mouvaient plus...Sa surprise était-elle réelle ? Ou était-elle simplement plongée dans un déni aussi fourbe que morbide ?

Je me doute que mes mots doivent te toucher, Xalta. Concernant la haine que j'ai pu lui vouer, j'avoue qu'elle s'est étendue envers la gente féminine...

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L'Aphrodite, une invitation indécente.
Xalta
Qu'a-t-elle fait pour que tu considères qu'elle a fauté? A-t-elle pris des risques inconsidérés ?

Elle remue le couteau dans la plaie, elle le sait, mais il le faut. Pas seulement pour qu'elle comprenne mais aussi pour que lui revienne sur ce passé douloureux. Parce que malgré tout le deuil n'est pas totalement fait. Elle continue de faire tourner doucement le verre entre ses doigts gantés.

Oui, il me touche car je me suis reprochée longtemps la mort de ma fille. Elle avait seize ans, elle avait décidé de voyager hors d'Orléans, d'aller voir la mer. Elle est allée en Normandie, elle aurait souhaité faire un tour de barque sur l'eau, il y a eu une tempête, elle est morte. C'est son père qui l'a retrouvée sur la plage. Je ne connais rien de plus douloureux que la perte d'un enfant, même celle des autres proches est moindre si l'on devait comparer.

Elle plonge alors son regard dans le sien. Il est posé, amical.

Ainsi tu hais aujourd'hui une moitié de l'humanité. Tu ne fais pas dans la demi-mesure.


L'avantage d'être en confession c'est qu'elle n'a pas besoin de se livrer elle, elle est là pour écouter et faire parler. Et peut-être aider si elle peut, même si elle sait que la solution ne viendra pas d'elle mais de la personne elle-même. Elle ne peut que guider.

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