Diane_w_a
Un petit Castel sur sa butte, massif et tout droit sorti des siècles passés. Des creneaux et deux tours dont l'ombre à midi font un sextant avec le clocher. En bas, la ville et ses eaux, sur le chemin de ronde mousseux à souhait, on plonge en plein Gave de Pau et l on peut saisir la danse des affluents, petits serpents s en allant se perdre dasns la campagne.
Le Grècq, ruisseau à sa rive droite,l'Oursau encore et d autres, la terre est riche, féconde de cette profusion même en été sec...Parfois de l Ouest un vent iodé porte sa promesse d ocean Atlantique.
Et sur l immense cheminée où le feu règne et diffuse une chaleur à la marmitte qui pend en crémaillere...On peut y lire la devise de la ville, avec son blason brisé, sans doute, d illustres seigneurs qui ont deserté.
"Tòca-i si gausas !"(« Touches-y si tu l'oses »^^)
Un Castel, ses machicoulis, ses meurtrières en fentes sur la hauteur des murs. Avec les courant d air qui vont avec. Et l'aile eboulée de la partie Nord, eternel chantier, en attente de la prodigalité des mines. La pierre du pays.
Ce n est pas donc un petit chalet bucolique, perdu en prairie fleurie, plutot une batisse lugubre, imposante, forte de sa position et malgré tous les efforts d une Mamie pour egayer, il fait toujours sombre.
Surtout dans la grande salle commune.
En endroit propre, sol de tomettes ambré et paillé en hiver comme toute demeure de cette époque, un jardinet pour les simples, potager entretenu d arrache pied avec son puit. Quelques volailles dans la cour, des gens de maison, une herse, un pont levis, des douves à l'eau claire qui coule de source et envahies de Grenouilles...Sur larges feuilles d eau.
Bien sûr.
Une table enorme en bois massif, ses bancs rustiques, ses fauteuils, de rares fenêtres, un escalier en colimaçon de pierre menant aux etages supérieurs et leur plancher de bois. Ses poutres centenaires, le torchis des murs, couleurs claires à la mode du sud.
Peu d ostentatoire. Une grande jarre en terre cuite et des Tournesols pour fleurs d apparat à l entrée peut être.
Une Mamie un peu plus vieille encore qui epuche ses haricots verts devant le foyer, quelques peintures accrochées, scène de chasse, de joutes epiques. Les tapisseries sont reservées à l'etage.
Une annexe accolée, un Gite rustique pour vagabond, poête, voyageurs.
Ainsi veut la tradition que le couvert ne manque point, ni l'accueil.
Et une écurie, refaite à neuf dont les proportions informent des capacités d accueil. Une Maisnie en son entier a ses quartiers en Orthez.
Pour l heure, une porte lourde et ferronnée s'ouvre en grinçant...
La Lumière entre à flots abondants.
Sur une mere et son fils. Poussiereux du voyage.
C est grand hein ?
Tu te souviens de mamie Céraphin ?
En haussant un peu la voix pour les oreilles fatiguées de l Intendante.
Diane cherche aussi une écuyère et une aide pour la grand mère...
Dans son fauteuil, une silhouette replette frémit, un chignon de cheveux gris blanc et un profil antique, un tablier immaculé s ebroue sur un lancer de cosses vides. Crépitement des flammes avides...