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La halle d'Orthez : [RP/IG] Le Castel...Irréductible

Ceraphin
A écouter le garçonnet, Ceraphin comprend donc que les deux grands ne sont donc pas ses parents.
Partis eux aussi, a t'il dit, parti comme Maman?
Il ne posera pas la question, toutes ne sont pas bonnes à poser.

Gardant la pose décontractée voir désinvolte du chat maitre de son territoire, il reste allongé, le nez au plafond.


Bah, on dort surtout là ou il fait chaud, hein.
J'ai déjà vécu dans des bicoques minuscules, mais ça ne change rien, dans tous les cas, grande ou petite maison, il faut dormir près du feu pour être bien.


Il marque une pause.

En plus, j'avais pas trop envie d'aller trop loin dans le castel... on dit qu'il est hanté.
Enfin... maint'nant que je sais qu'il y le Lucius là, ça sera p't'être différent.
M'enfin je vais pas rester toute ma vie ici.
Parce que justement, quand je serais grand... je serais chevalier.
Chevalier et poète.
Ouep.


D'ailleurs... il se redresse en position assise.

D'ailleurs... à mi voix... c'est un secret mais, dans le coffre, il y a une épée et un bouclier pour moi.

Index posé sur sa bouche, intimant la discrétion sur cette révélation.
Et l'œil aux aguets, des fois que les grands surgissent dans la pièce.
Un clin d'œil pour sceller le pacte tacite.

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Cymoril
Partie à la recherche de Tybalt, la fourmi déambule d’un pas léger dans les couloirs désertés du castel. Elle lui trouve une atmosphère lugubre, un avant-goût de tombeau. Comme si la vie s’était retirée de l’endroit.

Etonnée de voir combien le côté spartiate auquel elle est habituée chez elle peut s’avérer décalé dans un endroit pareil. L’on s’attendrait à découvrir quelques tapisseries recouvrant les murs, illustrant quelque bataille, des tableaux ou autres… Mais non, nulle fioriture ne venait agrémenter les pierres grises.

Dans la grande salle en bas, les murs blanchis faisaient illusion, en dépit des tournesols fanés depuis longtemps dans la jarre de terre cuite.
Une ambiance à faire frémir les antennes…

Elle s’arrête un instant, laisse son esprit s’envoler vers les copines, avec qui elle devrait être… Les échos du lointain sont mauvais, une taupe dans les rangs… Elle peut pas les saquer ces bestioles là ; sournoises, médiocres, couardes… un long soupir… tout se paye un jour… la liste tend à s’allonger… un sourire légèrement désabusé qui se dessine sur ses lèvres pâles, elle croise les doigts malgré tout.
Et repart en direction de ce qu’elle suppose être la cuisine, et d’où lui parvient un bruit de conversation.

Elle s’arrête à l’entrée, restant dans l’encadrure de la porte, amusée de découvrir Tybalt et Céraphin en pleine activité gastronomique. Ils ont sur le visage cette candeur qui caractérise ceux qui sont encore pleins de rêves, et un petit air de comploteurs.

Alors qu’elle allait entrer, elle se demande soudain si elle doit. Toujours le même souci… Trop grande pour les uns, pas assez pour les autres… Ou l’art de ne jamais trouver sa place, de ne jamais être prise au sérieux, souvenir d’une discussion avec une Châtaigne, quand elles s’étaient rendues compte que le fait de n’être ni pétasses hargneuses ni femmes fatales collectionneuses d’hommes nuisaient à leur image, comme si cela amoindrissait leurs capacités…

Revenant à la scène sous ses yeux. Elle n’a pas entendu leur discussion, et pour signaler sa présence, elle toussote légèrement…

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Juliuz a écrit: Cymoril, toujours franche et ironique mais qui a drôlement perdu de son charme en changeant d'avatar.
--Tybalt



Tybalt boit les paroles de Céraphin, littéralement embarqué dans son imaginaire, une demeure hantée, une existence aventureuse...

Il esquisse un sourire quand il l'entend dire qu'il sera chevalier pouet. L'imaginant sur un grand destrier à robe blanche, armure étincellante sous un soleil éclatant et criant "Pouet Pouet !" à tous les méchants sur sa route.
Tellement classe en vérité, et puis plus grand que de s'imaginer en futur éleveur de cochons ou boucher...

Ses yeux s'illuminent quand le garçon lui dévoile une partie de son fameux trésor...
Tybalt le regarde, mirettes écarquillées, un héros... voilà ce qu'il a devant lui...
Il sourit, rêveur...


Moi, quand j's'rai grand...

J'sais pas encore... mais j'élèverai pas de cochons, ça c'est sûr !
J'y ai pas encore pensé...

Mais j'veux pas finir pendu comme mon p'pa...


Il finit à voix très basse, presque pour lui. Un peu honteux de n'avoir encore aucun plan de carrière. Quand on ne sait pas de quoi demain sera fait, pas facile de faire autrement que de vivre au jour le jour. De se laisser porter au gré des vents, bons ou mauvais...

Un bruit attire son attention.
Là, dans l'encadrement de la porte, se tient la brunette, avec son petit air gêné.
Il ne dit rien, attendant de voir ce que son héros va faire...
Ceraphin
Pendu?
Etait-ce bien ce qu'il avait entendu?
D'une nature pacifique, Ceraphin sentait néanmoins la colère lui monter au nez.
Quel était ce monde ou l'on tuait systématiquement les parents d'enfants qui ne demandaient rien à personne?
Ils ne peuvent pas plutôt tuer ceux qui ne demandent que ça: les aventuriers de tous bords, les guerriers de métier et les brigands de grand chemin?


Qu'est ce que tu disais à propos de ton papa?
Il a été...


La question n'ira pas plus loin, une présence vient de se signaler et de mettre un terme à la discussion.
C'est surement pas plus mal car cela n'aurait probablement rien apporté à personne.
Observant Tybalt d'un air étrangement sérieux jusque là, Ceraphin se ravise et lui sourit.


Eh!... une autre tartine?

Puis se tournant vers celle qu'ils nomment "Fourmi"...

C'est d'la figue... il a le droit, non?
Vous pouvez en prendre aussi si vous voulez, hein.


Il repousse ce qu'il reste de la miche de pain vers le centre de la lourde table.
Et il se pousse un peu pour libérer plus de place sur le banc.

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Cymoril
Un sourire soulagé investit le minois de la brunette.

Oui parce que bon, ils auraient aussi pu lui faire sentir qu'elle était d'trop.


Bien sûr qu'il a le droit... tant qu'il se rend pas malade!

Tentation de la Fourmi...
Après tout, il commence à faire faim, alors elle va faire comme tout le monde et s'assoir tranquillement à table.


Merci !

Non, elle ne rougit pas, mais la voix est ténue.
Sa main se tend pour attraper le pain, le couteau et la confiture. Elle prépare tranquillement une tartine sous l'oeil gourmand de Tybalt. Sourire en coin...

Elle lui tend, posant un regard attendri sur lui.


Tiens, mais c'est la dernière hein...

Elle ne sait pas trop combien il en a déjà mangé, mais connaissant le petit monstre il n'avait pas du se priver. D'ailleurs il aura eu raison, l'idée serait complètement déplacée de l'empêcher de manger à sa faim.
Il est là, avec autour des lèvres des traces de confiture sans équivoque, sa chemisette parsemée de miettes...
Bon sang ce qu'il mignon ce fichu gamin!

Faut se reprendre, pas trop le gâter qu'il a dit Césaire... que sinon il allait s'attacher... marrant tiens...

Tout en se préparant sa part, elle lui dit :


Tybalt, tu sais qu'on va bientôt partir, rentrer à la maison...
P'têt qu'Ardath sera rentrée...


Sinon ça risque de devenir compliqué, et elle entend déjà Césaire râler de l'avoir dans les jambes durant leur périple à venir.

Revenant à Céraphin, à qui elle adresse un sourire.
Etrange tablée en y regardant bien.


T'es resté là tout ce temps ?

On m'avait dit que tu vivais avec M'sieur Constant... j'ai du mal comprendre...

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Juliuz a écrit: Cymoril, toujours franche et ironique mais qui a drôlement perdu de son charme en changeant d'avatar.
Ceraphin
Messire Constant?
Vivre avec messire Constant?!


Il force à peine l'étonnement.

Par Aristote, non!
Il m'empêcherait de dormir la nuit avec tous ses discours compliqués.
Ou alors... ça serait p't'être l'inverse!


Mouhaha!

Rire franc et insouciant.

Non mais... faut pas croire, j'l'aime bien le messire Constant.
Et puis il m'apprend un tas de choses... même si je ne comprends pas tout.
Mais... de là à vivre chez lui.
Non, pour l'instant j'ai le castel pour moi... enfin... d'ici que je me fasse virer...
grimace de circonstance.

Et je me débrouille tout seul, c'est pas nouveau.
Même si... même si c'est pas toujours marrant.


Les yeux dans le vague, un instant... et se reprend.

Mais, oui, y a Constant notamment qui me tient compagnie, certains jours.
Donc ça va.
Vous le connaissez?


Et puis, les mots d'avant lui reviennent en mémoire... le rendant un brin moins enjoué, encore.

Donc vous repartez bientôt?
Vous étiez venus spécialement pour moi... enfin pour le coffre?

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Cymoril
Elle joint son rire cristallin à celui de Céraphin…

Oui ! J’le connais… j’l’ai rencontré la dernière fois que j’suis venue… C’est le faux compagnon d’la Châtaigne…
M’sieur Constant aime bien employer des termes bien compliqués pour décrire des choses simples.
Un peu symptomatique. Il use d’une impudence verbalistique, quitte à paraître arrogant, instaurant malgré lui une distance avec le commun.
Quitte à désespérer d’en être compris…

Mais moi aussi, j’l’aime bien, il est… distrayant !


Elle évite de révéler avoir giflé l’archidiacre, pas d’son fait, elle n’était que le messager…

J’en connais qu’une qui soit assez folle pour accepter de partager son logis…

Tout comme elle ne relève pas quand il mentionne le fait de pouvoir se retrouver jeté hors du Castel… Si le Castel était la demeure de Diane, sa présence ici n’en est que plus légitime…

Et puis, t’es presqu’un homme, normal que tu saches prendre soin d’toi tout seul !
J’suis certaine que tu seras plus grand que moi dans pas longtemps… Même si c’est pas bien dur…


Elle comprend ceci dit, quand il dit que c’est pas toujours marrant d’être tout seul… La solitude c'est un état qu'elle connait bien. C’est pour ça qu’elle apprécie la présence de Tybalt.

Un sourire aussi sincère que son regard adressé à Céraphin :


Ben oui… On est venu pour toi…
J’en ai profité pour faire affaire avec Alleaume, mais c’était vite réglé…
Tout juste un saut à la mairie, un échange de denrées. Rien de bien folichon…


Elle marque un temps d’arrêt, un voile de gêne qui passe… Elle regarde les deux garçons :

Vous avez remarqué vous aussi… C’est toujours quand on commence à s’amuser qu’on nous dit que c’est l’heure de partir…
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Juliuz a écrit: Cymoril, toujours franche et ironique mais qui a drôlement perdu de son charme en changeant d'avatar.
--Tybalt


Il dévore sa seconde tartine comme s'il n'avait rien mangé avant. Insatiable...
Il suit la conversation entre les deux plus grands, dont le sujet principal semble être quelqu'un qu'il ne connait pas...
Quand il entend le surnom de "Châtaigne' il se sent presque moins perdu, c'est toujours bien d'avoir quelques repères. Pas qu'il la connaisse bien, mais il juste comme ça, c'est une amie d'Ardath et de la Fourmi...

Tybalt a bien compris qu'elle annonçait le départ, avec son petit air contrit. Il serait presque compatissant s'il pouvait voir avec des yeux autres que les siens.
Pour une fois que quelqu'un lui parlait...

Comme une envie de rechigner, de se cacher pour les obliger à rester un peu plus encore...
Suffit d'un échange de regards avec la demoiselle pour comprendre que cela n'avancerait à rien, qu'ils n'avaient rien à gagner ni l'un ni l'autre en risquant le courroux du spadassin.

Alors tandis qu'il se lève et se rapproche de la brunette, il songe à ce qu'il lui demandera plus tard, le lendemain peut-être sur la route... A savoir si lui aussi il pourrait quand il serait grand devenir un chevalier... Et où c'est qu'on apprenait à faire Pouet pour faire peur.

Glissant sa petite main dans celle de la Fourmi, un petit air triste affiché. Une moue significative indiquant qu'il fera pas d'ennuis mais que bon...

Il se tourne vers Céraphin :


J'dois y aller...

Mais j'espère qu'on r'viendra... comme ça tu m'diras si t'as trouvé un fantôme ici...


Un dernier sourire, un geste de la main...
Il sait le départ lancé, il doit se hâter de préparer les chevaux, son âne... et la charrette.
Ceraphin
Le silence et le vide reprennent si vite leurs places.
Ils s'en étaient allés, laissant le castel à son silence habituel.
Même le père de Lucas se faisait discret, en bon fantôme qu'il était.

Au moins Ceraphin avait investi la chambre des invités de la veille, laissant désormais la cuisine à ce qu'elle était... surtout que la belle saison était là et que le feu n'était lus indispensable à son confort nocturne.
Et puis... quitte à avoir fait le ménage (sommairement, certes), autant en profiter.
C'est dans cette fameuse chambre qu'il fit sienne, que le gamin découvrit un bouclier.
Oubli de celui qui se nommait Césaire, probablement.
Trop tard pour le rattraper ou le lui faire porter.
Un bouclier noir.
Il resta là, dans un coin de la pièce, en attendant mieux.

Le coffre fut aussi poussé jusque dans la dite chambre... Ceraphin y mit le temps qu'il fallut, raclant le dallage dans un joli grincement strident.
Il trônera près du lit, qu'il puisse le voir à son réveil et avant de s'endormir.
Dedans, l'épée et le bouclier de Maman.
Et des écus, beaucoup d'écus.
De quoi l'aider à acheter un second champ peut être.
A moins qu'une échoppe...

De quoi faire naitre des projets, de quoi le pousser à aller de l'avant, voilà tel était le but probable de cette précaution prise alors même qu'Elle était en route pour venir le chercher en Périgord.
Fort heureusement, ses craintes ne s'étaient pas révélées fondées à ce moment là, lui laissant le luxe de vivre quelques mois avec Maman, à nouveau.
Lui laissant le luxe de gagner quelques souvenirs de plus... et quelques larmes supplémentaires, ensuite.

Et pour chasser sa mélancolie, ce soir Ceraphin songera à un petit garçon qui était surement plus à plaindre que lui.
Et fort de cette pensée là, il s'endormira sur des projets d'avenir, des ambitions de chevalerie ou il lèverait haut épée et bouclier maternels pour protéger des orphelins mangeurs de confiture de figues.

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Romane.


Romane regardait cette batisse imposante et dominant la ville. Elle avait enfin passé ces portes et les remparts, ayant quitté la campagne arborée. Ses provisions manquaient encore, pas faute de fréquenter le verger pourtant ou de travailler à la mine. Mais pour là où elle avait décidé d'aller, il en fallait bien plus que ça.


La ville semblait paisible, quasi endormie on ne croisait que peu de monde et cela lui convenait bien. Les élections comme partout occupaient les esprits entre deux récoltes et rapport d'économie.
Elle vivait sa vie de fugueuse qui n'a de comptes à rendre à personne, libre d'aller où elle voulait, faire ce qu'elle voulait. Et ne rien faire du tout si cela lui chantait.


Les jours passaient et elle n'avançait pas..Elle voulait remonter vers le Nord, longer la côte, il lui fallait donc des vivres. Vite et en une fois. Un dernier petit larcin et après elle partirait ni vu ni connu.
Le castel semblait habité et en jeune gueuse, elle n'imaginait pas que ses cuisines puissent être vides.
Ici elle trouverait de quoi remplir son baluchon. Du pain à foison, peut être même de la viande, denrée rare et inaccessible pour elle sur le marché.

Débrouillarde elle l'avait toujours été, voleuse c'était nouveau mais en même temps, les gens qui vivaient ici ne s'en apercevraient même pas. Ils étaient nantis, bien nés, quelques miches disparues pour eux..
Optimiste Romane bénéfiçiant d'un couchant bien entamé, passa le pont levis, impressionnée d'entrer pour la première fois dans tel endroit. Etonnée du défaut de gardes, de veille, faisait il si bon vivre à Orthez qu'on ne se préoccupa point de laisser sa demeure ouverte ? Elle secoua les épaules songeant qu'à la ferme tout pareil, on vivait dehors et qu'il n'y avait que les courants d'airs pour s'inviter.
Encore fallait il réussir à s'introduire de même façon, sans attirer l'attention mais la saison chaude aidant, elle ne desespérait pas de trouver une fenêtre ouverte...


Mais avant de faire compliqué, elle décida d'opter pour la façon coutumière..En faisant jouer la poignée de la porte après avoir écouter au travers. Mais le calme semblait roi icelieu, puis la soirée était bien entamée, l'heure du coucher passée, elle savait que pour économiser de la bougie, il valait mieux suivre le rythme solaire.
La porte s'ouvrit avec une facilité déconcertante...


Pas un bruit, sombre, aucun écho de conversation venant du haut de l'escalier. La voix était libre et un petit écureuil en quête de réserves s'infiltra, suivant avec une logique imparable le chemin des cuisines. Elles étaient toujours du même côté et Romane ne fut pas déçue...Elle referma la porte, prudement derrière ses pas.Tirant une chaise devant.

Un trésor! Une orgie laissée là, de pain, de fruits, un poulet cuit! Scrutant tout de même les lieux, pour s'assurer de sa solitude, elle s'approcha.
Il y avait même un pot de confiture! De quoi manger pour au moins deux semaines pour elle! Abandonné là, attendant de sécher ou de ravir les souris!
Quelle ironie, les riches gâchaient tout. Heureusement ce n'était point perdue pour elle!


Posant son bâton, ignorant la vaisselle précieuse et autres objets rares, lentement, elle commença à débarrasser la table...Maitrisant une inquiétude bien légitime.
Un air frais venu de dehors la rassurant sur l'hypothèse d'une fenêtre ouverte. Pas un nuage en vue au ciel, le baluchon à remplir, une bouchée de pain, entre deux mouvements de magasinage. Autant diner sur place. Puis ne pas perdre de temps, plus vite rangé, plus vite carapatée.
Demain elle serait passée en Gascogne, puis après la Guyenne. Elle avait de quoi aller au moins jusqu'au Berry... Et avec cette autre miche saisie, énorme qui sentait bon la Champagne voisine. Romane voyageait en rythme et pour faire passer une trop grosse bouchée, rien de mieux qu'une bonne gorgée de ce vin...


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Ceraphin
Aujourd'hui, serait jour d'apprentissage.
Il fallait, certaines fois, faire preuve d'initiative et ne pas hésiter à prendre d'audacieuses décisions.
Donc, voilà, aujourd'hui serait jour d'apprentissage.
Une fois la journée accomplie, celle fournissant le salaire quotidien, propice au pain quotidien et un peu plus, le gamin se mit en tête d'affronter son destin en cette fin de journée là.

Son programme étant déjà tout tracé, il ne s'attarda pas sur le chemin jusqu'au castel... se hâtant jusqu'à se retrouver dans sa chambre, nouvelle la chambre, et face à son fameux coffre.

Il était temps.
Pas de doute.
Le message était clair.
En lui léguant arme et bouclier, Maman, du lointain soleil, lui déclarait à sa façon: maintenant il est temps que tu affrontes ton avenir, tu seras un homme, mon fils.

Le voici donc, quelques allées et venues plus tard, derrière le castel, face à un hêtre noueux et sous un soleil déclinant.
Au tronc, sont appuyés deux boucliers et une lame... posés à terre.
Les contemplant, Ceraphin médite.
Médite sur le passé et le futur.
Sur la signification de tel héritage et sur l'engagement tacite qu'il entraine.

Puis, vivifié par le vent d'Autan et galvanisé par l'ombre grandissante des proches Pyrénées, Ceraphin empoigne son héritage.

Déjà l'épée.
Batarde courte et trapue, à la fusée fine et la garde ouvragée, celle ci pourrait presque s'apparenter au glaive antique n'eut été la finesse de ses détails.
Le pommeau ciselé d'argent et le fil impeccable des deux tranchants en faisait une lame de belle facture, qui n'avait rien d'ordinaire.
Et de toute façon, c'était celle de Maman.

Premier contact, premières sensations.
Très rapidement, il lui apparait que deux mains ne seront pas de trop pour la manier... ce que ce type d'épée autorisait au vu de la longueur de la fusée.
Son poids non excessif lui était maniable d'une main mais sans grande précision... ce qu'il constata en tentant quelques moulinets dans le vide.
Du reste, Ceraphin n'était pas habitué à tel maniement alors deux mains valaient mieux qu'une.
Une fois l'équilibre trouvé, à force de mouvements de plus en plus amples, le gamin décida de s'attaquer à frapper de taille sur le pauvre tronc qui en ferait les frais.
M'enfin, pour cela, il fallait déjà que la vision de Ceraphin se stabilise, car à temps tournoyer sur lui même, voilà qu'il en était presque enivré.

Avec un peu de patience, et quelques sensations nauséeuses en prime, il put entamer une nouvelle phase de son auto apprentissage.
Frappant de bon cœur le bois vert, il vit son enthousiasme baisser d'un cran.
L'onde du choc lui remontant jusqu'à l'épaule, le gamin lâcha instinctivement l'épée... qui ne chuta pas.
Car c'était là le deuxième effet pas cool, bien frappé, bien entaillé... et bien incrustée, l'épée ne délogeait plus!
Poisse!

S'en suivra une lutte acharnée de l'homme contre les éléments, tentant de démontrer la toute puissance de l'esprit sur la matière mais... dur labeur.
Lorsqu'à bout d'efforts et de nerfs, Ceraphin parviendra à récupérer enfin sa chère épée, il conviendra humblement que pour lui était venu le temps de faire une pause.
Pause gastronomique, je vous prie.
Pain et confiture de figues, une autre de la réserve découverte lors de la visite récente de pourvoyeurs d'héritage... comme quoi tout était intimement lié dans ce bas monde.

Soupir d'aise, allongé dans l'herbe... l'obscurité gagne du terrain.
Une demi-miche de pain abandonnée au gré des fourmis, il suffira de souffler fort pour les chasser et puis au pire, celles qui resteront prisonnières du labyrinthe de mie fourniront un complément protéique... gratis!
Par contre, par contre, la confiote est rebouchée parce que ça... c'est sacré!

Ainsi repu et revigoré, l'épaule à peu près remise, Ceraphin s'empare du bouclier... celui hérité, frappé de l'écu familial d'Azayes.
Passage de la main gauche et connaissance du système de brides pour s'harnacher le bras.
Et maintenant, comment tester sa robustesse...
Foncer dans l'arbre, pardi!
Et voici l'élan qui se prend, épaule gauche en avant (pas fou non plus) et bouclier en guise de... bah de bouclier.
Deux trois foulée, une accélération et puis... stop.
Nan.
C'est le bouclier d'Azayes, il faut en préserver les couleurs et les respecter.
Donc le bouclier noir, celui oublié par le Césaire fera l'affaire.

Permutation faite, ni une ni deux pas temps à perdre, Ceraphin court mâchoires serrées à l'assaut du hêtre.


A l'aaaaaaaaaaassaaaaaaauuuuuuuut!

Rude choc.
Le hêtre n'a pas bronché, le bouclier n'a pas plié mais Ceraphin... s'est étalé.
Misère... ça aussi ça fait mal...
Et bizarre il fait sombre d'un coup.
Quoique, ça c'est peut être tout simplement la nuit qui s'en vient.

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Romane.


Une nuée de moineaux surpris en plein picorage n'aurait point produit tel effet. A cela près que l'écureuil, lui en a bondit derechef, en piqué direct mais vers le bas. Le baluchon devenu obèse, chargé jusqu'à Calais si nécessaire, serré de près contre elle, planqué sous la table.

Citation:
A l'aaaaaaaaaaassaaaaaaauuuuuuuut!



N'écoutant plus que son coeur battre, Romane avait la désagréable impression d'avoir bondit hors de ses chausses. Et si elle n'avait cette bouchée de mie dans le bec, elle y serait allée de son gros commentaire. Béni soit le pain!
Motus. Et pas loin de s'etrangler, s'interrogeant sur la provenance de ce cri d'alarme...Une main remontant à tâtons chercher le pichet...Bouchée restée coincée qui lui pose soucis. Vite vite!! Il est temps de lever le camp. Persuadée d'avoir été découverte, intriguée malgré tout guettant la porte qui ne s'ouvre toujours pas. Le pichet est trouvé et passe sous la table...Soulagée de cette préoccupation immédiate, elle s'aventure à sortir de son abri, fausse alerte ? Les yeux en premier comme tout animal craintif au sortir de son terrier...

Personne. Romane regarde le pichet.



Tu me joues des tours toi...J'y goûte plus!


Et elle le repose en silence sur la table, amorçant une prudente sortie, au ralenti comme la grosse frayeur éprouvée tend à se rassurer.
Et à filer doucement façon couleuvre vers la fenêtre, son esprit pratique lui dictant sa conduite. Si il y a une voix, il traine dans le coin la personne à laquelle elle appartient. Tout bon et fort vin qu'il soit.
Vaut mieux évacuer par là où en principe personne ne tentera d'entrer. Un bond agile, le temps de trouver un appui stable pour l'équilibre...Les pieds assez fins pour loger sur le bord en pierre.
Vue sur le potager..De beaux légumes qui n'attendent plus que d'être cueillis.
Un sourire épanoui.


Ben ça...C''est le paradis icelieu...

C'est un peu haut mais à cet âge là, on rebondit...Y a plus qu' a s'élancer...Carottes, aubergines, radis, Romane arrive !
_________________






















Ceraphin
Etrange comme le lit semble peu moelleux, ce soir.
Presque caillouteux.
Entre conscience et inconscience, Ceraphin s'agite un peu sur son oreiller herbeux.
Faut dire que ce sommeil là n'est pas naturel et le gamin reprend rapidement ses esprits.
On cligne des yeux, on se frotte la tête et on cherche à comprendre.
Les idées s'alignent approximativement: castel... épée... bouclier... arbre... assaut... choc... et puis... plus rien.


Se redressant, Ceraphin déguste pleinement toute la douleur qui irradie dans son épaule gauche... au moins ça équilibre symétriquement les douleurs.
Quoique non, celle ci est bien plus prononcée que la précédente.
Bref.

A présent sur ses pieds, le gamin vérifie tout de même l'état du bouclier noir.
Le constat n'est pas simple à la lueur d'un soleil quasi éclipsé derrière l'horizon.
Mais, le nez sur l'objet, il constatera finalement que... pas un pli, pas une égratignure, lui n'a rien senti.
Fort de ce constat, Ceraphin, un peu grogui de toutes ses émotions, se décide à retourner dans ses pénates.
Se saisissant de l'épée, le bouclier familial fera l'objet d'un second voyage, il s'en retourne vers l'entrée du castel... trainant lame et écu à bout de bras, labourant légèrement la terre au passage.

Coup d'œil protecteur en passant, sur son champ annexe... l'objet de sa fierté.
Demain il y aura une récolte de plus pour lui, le gamin qui savait faire aussi bien que les grands.
Entre chien et loup, la visibilité n'est pas propice mais pourtant... pourtant quelque chose cloche dans la vue que lui offre son cher champ.
Un intrus!
Que... que... mais... euh...


Son sang ne fait qu'un tour, fort de ses armes en main.

Eh!
Qui va là?!


Epée brandie haute, enfin... après quelques tentatives.

C'est mon chaaaaaaamp!

Gare à la fureur du maraicher en herbe, il monte à l'assaut... manquant, dans la précipitation, de s'empiéger dans son propre bouclier.

_________________
Lucius_c
Du retour au calme. conversation jusqu'à pas d'heure avec Césaire, explication à mi mots, à mi voix, graillant d'une ou deux cuisses de poulet, devant la cheminée. Laissant moutard et autre femelle s'acoquiner tranquille.

Compréhension subtile des deux hommes.

Les jours de ça de là s'égrainaient... Il avait rédigé une annonce, irait la poster plus tard, l'installer la ou la paysannerie s'en enquerrait. Perché le haut d'une tour, il observait le gamin, ses yeux, deux fentes félines l'observait tailler les hautes herbes avec son épée récemment acquise. Ses cris n'avaient de cesse que lors des heurts de son bouclier quand il se ramassait sur le sol. Lui vient à l'esprit les joutes avec la chair de sa chair, de feinte, de coup d'estoc, du sérieux aux croques en jambes perdus dans des éclats de rire. Son pouce parcourant ses lèvres, regardant les gestes maladroit du gamin... Il se dit, presque sans le penser vraiment, qu'il aura toujours plus de répondant que le grand hêtre sur lequel le gosse portait ses coups. Et qui paraissait bien immobile d'un coup, alors que le couchant étalait ses rayons mordoré.

Il se regardait dans un miroir à pied, l'oeil morne et cerné, de la pâleur d'un rayon de lune, l'ombre de lui même. Un peu d'exercice lui ferait du bien. Il agite du menton en direction de Diane.


-"Bien.

Puis ce qu'elle l'a voulut, il en fera son cadet. Il descends un foulée d'escalier, porte la main à son coeur, autrefois battement de métronome, aujourd'hui affolé d'un rien.

Le soleil termine sa course à sa sortie et entreprend, à l'oreille de retrouver Céraphin.


-"Eh ! Qui va là ?!

File le gosse voulant rendre justice seul. La démarche allongée, il suit l'écho.

-"C'est mon chaaaaaaaaaaaamp !


Lucius se dit instamment qu'il ferait bien de se presser un peu avant que le gamin ne s'empale sur son épée en voulant défendre son bien de quelques maraudeurs nocturne. Il y alla de son timbre, puisque effet de surprise il n'y a plus, autant agrémenter son cri d'une hésitation pour le voleur... ce ne serait pas un enfant seul, dépourvu d'assistance...


-"HALTE LÀ !

Allongeant le pas d'avantage.
Romane.


Romane en plein jardinage, braconne avec méticulosité et non sans savoir faire. L'art de la cueillette, déraciner, soucieuse de ne prendre que ce qui est mûr, laissant ce qui demande encore quelques jours pour atteindre une saine maturité.
Efficace donc loin d'être une empotée, elle aurait tout raflé prestement si..
Un petit d'homme n'avait décidé de venir à se méler...Romane le sursaut passé, à vue de marmot oublie l'idée de bondir dans le premier buisson à portée, se relève avec une lenteur méfiante. Un pas en arrière en remarquant les armes, elle entame une prudence retraite puis s'immobilise à la gaucherie manifeste qui arrive. En clamant son bien, comme si Romane ne savait pas que ce champs n'est point le sien!
Un peu rassurée, au pied le tas de légumes fraichement cueillis, la main retrouve son bâton fermement pour s'y appuyer nonchalement après une rude et harassante corvée.
Lutter pour survivre et manger à sa faim en attendant de pouvoir de s'emparer d'emplois ou d'atteindre les plus hautes branches du verger..

Il est plus petit qu'elle, plus maladroit aussi, avec de la chance il va s'étaler à ses pieds avant qu'elle s'en charge d'un coup de bâton. Avec quelques scrupules tout de même, ayant une pensée pour son plus jeune frère resté au pays, elle le laisse approcher...

Conciliante. Avec un sourire engageant..



Bonsoir petit! Tu vas te blesser ralentis donc!


Un sage conseil avec le ton bienveillant de rigueur histoire de désamorcer cette fureur en braies courtes. Le bâton paré à l'accueillir de bois ferme. Ne serait cette ombre au tableau.
Quand subitement elle se ravise, se baisse rapidement pour ramasser sa récolte et lui tendre. Espérant qu'il va couper l'élan...Avec un aplomb superbe sorti d'où elle ne saura jamais, l'instinct de survie sans doute..Elle a toujours été débrouillarde et futée. Honnête aussi malgré les apparences..



J'ai fini! Du bon travail hein ?
Sans rien abimer.



L'air de l'employé fière de son labeur. Avec un gros pincement au coeur et un milliard de regrets de cette providence qui lui échappe. Le baluchon à terre, derrière dissimulé de la jupe.
Un sourire hésitant, inquiet au delà du marmot qui a eu bien de la chance..
Romane soupire discrètement, sur le qui-vive. Elle glisse du bout des lèvres, sans avoir à surjouer un air fatigué.


Ben ça oui halte au travail pour ce jour...



Revenant au marmot..Chargée.



J'ai pas trouvé de brouette Messer...


Presque désolée. Pensez! Elle sera partie plus vite avec. Romane du haut de ses quatorze ans bien ennuyés, donne le change pensant à ce que dirait sa mère. Heureusement la pénombre aidant, ses joues colorées subitement seront oubliées. Sa mère aurait forcément le coeur fendu de la voir si mal à l'aise, avec son teint de ramoneuse au sortir de la mine.
Et trop maigre. Beaucoup trop.
Quelle misère. La môme se mord la lèvre, regardant avec insistance le bout de ses chausses, attendant de voir évoluer cette situation qu'elle a assuré comme se peut...

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