14 juin. Anniversaire teigneux

Voilà ce qui est noté sur un bout de papier déchiré et qui trône dans la bourse de Eliance depuis plusieurs jours déjà. Si elle perd la date une seconde fois, elle mourra à coup sûr des mains de sa propre sœur. Faut dire que les anniversaires, la Ratiboisée connaît pas trop le principe. Chez son père, quand elle était petite, ces journées particulières n'avaient rien de douces et joyeuses. Elles étaient une descente aux enfers, littéralement, puisque la petite fille descendait de son grenier par l'échelle de meunier et devait affronter durant tout un repas le regard insistant des sœurs dans un silence de mort. On était loin des goûters bourgeois où cavalent des marmots barbouillés de miettes de gâteau. Depuis, personne ne connaît cette date et le jour se passe comme la veille et le lendemain. C'est là sa plus grande joie. La routine.

Sauf que pour la parfaitement prétentieuse Atro, un anniversaire, ça doit se faire en grande pompe. Eliance a appris ça à ses dépends et à ceux de Mike. L'un et l'autre semblent être des passoires à dates et se sont foirer sur la seule qu'ils auraient dû retenir, mettant la Teigne dans une colère enfantine non négligeable. La pardon viendra, accompagné d'une belle fête organisée par les deux fautifs. La punition est là. Ils doivent se débrouiller.

Si Eliance sait organiser des choses, elle ne sait pas en quoi consiste une fête d'anniversaire. Heureusement, la Teigneuse a donné des pistes. Boisson, danse, musique, amis. La répartition des taches s'est rapidement faite entre la roussi-blonde et le blond. Aussitôt dit, aussitôt oublié. Pour Eliance, du moins, qui a oublié de noter le tout. Alors, c'est un peu penaude qu'elle va trouver Mike, seul.

Hm... dis... t'en es où, pour la fête d'Atro ?

Eliance table sur le fait que Mike parle toujours trop. Qu'il lui rappelle tout ce qu'elle a oublié... L'espoir fait vivre, non ?
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Hein ?

Voilà, un petit mot, un tout petit mot pour dire…j’ai rien branlé ! Pourtant ce n’est pas faute d’avoir retenu la leçon de la dernière fois, son Atro a sorti les dents et à fustiger à coups de mot les deux amnésiques. Notons tout de même qu’au jeu du qui est le plus proche Mike aurait facilement remporté le jeu, mais là il fallait tomber juste et choisir entre 1 et 30…toujours prendre le 14 maintenant.

Toujours est-il qu’Eliance fait équipe avec l’un des plus mauvais organisateurs de soirée. Pour ce qui est enterrement de vie de garçon…il est expert, son pote pourra en témoigner, mais en revanche pour les anniversaires…Le dernier en date à être passé entre ses mains est celui de son ex…ou ex ex, ou ex ex ex je ne sais plus, mais Jeni avait pour habitude de partir se reposer avant sa fête. Mike avait une mission, organiser son anniversaire pour son retour. Pour résumer le tout, et pour ne pas épiloguer un échec Mikien…lorsqu’elle lui a demandé… « Alors elle commence quand ma fête ?» sa première réponse a été… « Mais de quoi tu parles ? » Je vous laisse imaginer la suite.

Donc cette fois il fallait assurer et faire mieux…ça ne sera pas difficile…mais autant faire équipe avec la presque sœur de sa femme. Donc une fois que tout lui est revenu en tête, il faut faire du mike. C’est-à-dire, faire en sorte qu’on sait exactement de quoi elle parle, qu’on est largement en avance, qu’on gère…et pour finir trouver une astuce pour refiler le tout à Eliance. Rien foutre et en récolter les louanges…voilà le programme parfait. Ah ! La fête d’AtRo ! Voilà, première phase enclenchée en insistant sur les lettres qu’on n’a pas comprises… Bah ouais j’avance… oui bon il ment…mais…c’est pour la bonne cause… Mais tiens tu tombes bien, faut que je fasse les lettres… Au passage, il avait QUE les lettres à écrire…bon laissons le continuer… t’as du vélin et une plume ? …Vas-y, prends les et je te dicte Heu…là à mon avis tu vas te la carrer ou je pense ta plume…mais ça vaut le coup d’essayer…Eliance est peut-être dans un bon jour…
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L'espoir s'envole. Pourquoi ce con de blond ne parle pas plus ! Le nez ménudiérien se fronce. La voilà pas plus avancée. La galère se confirme. D'où la levée de reproches.

Quoi ?! T'as pas écrit aux autres encore ?!
Mais dépêche un peu ! Si personne vient, ce s'ra TA faute !
Si tout foire, ce s'ra TA faute !

La Ratiboisée sort mine de plomb et papier. Le blond con la connaît par cœur. Et pour ça, notamment, plus le reste, elle le déteste.

Tiens ! écris, toi !
Moi j'te dis à qui tu dois écrire. Sinon t'es foutu d'en oublier les trois quarts de la moitié de vingt-deux.

Le partage des taches et le plus facile pour Eliance. Quoi de mieux. Enfin... elle pense ne prendre que le plus facile. En réalité, si elle oublie un nom, elle est morte. Alors les doigts viennent à la rescousse et les prénoms s'y égrainent à leur fil.

Alors... Kach... euh... non... j'suis con...
Bon ! La réflexion réflexionne à fond à partir de maintenant. Écris à ton pote, qu'il ramène ses p*tes et ses fesses là où on s'ra, parce que Bordeaux, on y s'ra à la Saint-Glinglin et l'anniversaire d'Atro s'ra passé, à la Saint-Glinglin.

Ou comment confier une double tache au second en chef, l'air de rien...

Ensuite... tous les Rosenthals ! Ombe, la Reyne-mère, Edoran... les autres ont disparus, on s'en fout.
hm... sa copine franc-comtoise, là ! Comme qu'elle s'appelle ?! Tu sais ça, toi !
Et puis... Coup d’œil au blond. Non, mais elle a pas d'amis, ta femme, en fait !
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Haussement de sourcil, voilà une perche tendue que mike s’empressera de prendre. Une perche ? Oui une perche pour flatter son ego. Et ça Mike adore le faire, pour une seule raison en fait…il est le reflet parfait de la perfection. Et ça croyez-moi, il en est persuadé, donc c’est avec un léger sourire vers la roussi-blondasse qu’il répond… Elle en a pas besoin…elle m’a moi On aurait pu en rester là, mais nan il enchaine… Sauf qu’un jour elle a eu l’idée d’en prendre une…et qui par je ne sais quel miracle l’a adopté en sœur…une vrai casse-couille…crois-moi, une c’est déjà trop ! Pour ceux qui ne l’aurait pas compris c’est de la ratiboisée qu’il parle…mais si si, ils s’adorent !

La mine est prise, le vélin placé devant lui et prêt à commencer qu’il relève déjà la tête. Nan mais attends là…la famille arriviste c’était pour toi ! P’tain nan mais je rêve ou tu me refourgue tout ? Moi je prends les deux copines avec mon pote là…heureusement que son Atro n’écoute pas aux portes…parce qu’avec une phrase comme ça, on le retrouve pendu par les couilles en place publique… Le reste tu gères…Nan mais me dis pas que va rien foutre hein ?!

Alors oui je sais, les discussions entre pote peuvent être étrange parfois, mais une fois la lettre finie il relève ses yeux vers la casse couille… Eliance ? Va falloir que me trouve une charrette … Par chance, tout le monde sera à Bordeaux le 14…manquerait plus que eux non…
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Ce ne sont pas des roulements de tambour qui accueillent la prétention du blond mais bien des yeux marron dépités. Passer autant de temps avec deux vaniteux comme Mike et Atro, ça épuise à force. Et les réponses deviennent complexes à trouver. Un second levage d'oeil s'invite alors que la bouche formule un... La casse-couille t'a bien aidé quand tu flippais ta mère d'la d'mander en mariage. Une simple vérité édictée là. C'est la technique d'Eliance pour dompter le blond. Lui rappeler ses faiblesses. Et sa présence à elle. Inconditionnelle.

Elle tend la cou pour tenter de lire les conneries que le blond inscrit sur ses vélins. Encore heureux qu'il signe pas à sa place à elle ! Il en aurait été capable. D'ailleurs... hm... Mahi... Ben oui... Elle a osé oublié Mahiro ! Elle s'en veut tellement que l'auto-chatiment ne se fait pas attendre et les dents viennent machonner nerveusement la lèvre traitresse oublieuse. Elle ne lit par contre pas celle adressée au Jok'. Ca fait partie des choses qu'elle ne veut pas savoir. Et elle a raison. La charette de catins... Elle regarde quand même le blond trop con, intriguée.

Une charette... Atro peut plus marcher ? Tu lui as ENCORE foutu un poichinel dans l'tiroir ?!

Panique à bord. Qui dit polichinel dit Atro atroce qui finit par beugler comme une dragonne sur une table d'auberge en expulsant un mini-blond. L'enfer !

Et moi, j'trouve le ménestrel et les autres trucs !
On était d'accord pour que t'écrive à tout l'monde ! J'peux pas tout faire, hein !

Quel beau mensonge. Elle en rougit à peine. Faut dire qu'elle est à bonne école avec le Mike.
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Encore…nan mais à croire que le Mike lui en a fait quinze…bon certes ce n’est pas faute d’essayer mais les petites plantes aux senteurs diverses sont bien plus coriaces que les mini-mike. Bref, là n’est pas le sujet de la situation, mais plutôt de remettre les idées de la ratiboisée en place… Nan mais…qu’est-ce que tu vas encore chercher comme idée à la con, la charrette c’est pour le Jok… et là…trouver une excuse bidon…on parle du chef quand même… Il a commandé des putes ! ou pas…bon bref c’est le Mike…on ne peut pas lui en vouloir…

Tu peux te brosser, j’écris à personne d’autre ! Pourquoi il dit ça ? Ah ouais j’allais oublier…la Eliance est peut être douée pour refourguer des trucs, mais là elle ruse avec le maitre en la matière. Oui le maitre…je peux vous dire qu’il a des années de « je fous rien et je vous emmerde » derrière lui…là pour sur les lettres elle va se les taper la Eliance. Et d’ailleurs il compte pas se faire entourlouper d’avantage et se lève, laissant le nécessaire pour écrire sur la table… Je vais pisser…on en reparle laissant aussi toute sa délicatesse naturelle dans ses mots, il sourit et file.

[Plus tard, deux heures, ou un jour, ou deux…] (On s’en branle, faites pas chier)


Eliannnnnnnnnnnnnnnnnnnce !

Discrétion quand tu nous tiens…oui mais là quand il gueule comme ça c’est qu’il y a un souci. Donc il retrouve sa partenaire de fête dans leur lieu secret pour les préparatifs. Tellement secret que si Elias ou son Atro les surprennent il sera difficile de leur faire gober… « C’est pas ce que tu crois, on organise ta fête d’Anniversaire, oui seul, oui à l’abri des regards, oui nu… » Nan bon la fin c’est du plus…jamais, O grand jamais nous retrouverons Eliance et Mike nus dans la même pièce…mais je trouvais ça marrant…bref !

Revenons-en au problème…c’est quoi déjà ? Clémentine m’a répondu A bah…ça n’a pas l’air d’être une mauvaise nouvelle… Enfin nan pas elle…son mec ! Ah merde…un mari jaloux… elle est entre la vie et la mort avec la guerre…elle était du côté de l’Empire Ah nan…pire…Je pense que ça va être difficile pour elle de se rendre à bordeaux… Tu penses bien Mikounet…un nom à rayer…ça commence bien. D’ailleurs…elle est où ta collaboratrice ? Tu as finit tes lettres ? Et ouais Eliance…faut pas croire, il est tenace le Mike, surtout lorsque ça concerne son Atro…
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Aaaah !

Le Jok' commandant des p*tes, y a pas à dire, ça se tient, et ça a le mérite de rassurer la Ratiboisée. Si Lou était censée remplacer la ribambelle de greluches, l'éventualité qu'il aille quand même traîner ses guêtres ailleurs n'est jamais loin. C'est le Jok', quoi. Et la rumeur du bordel arpenté en long en large et en travers par le chef est persistante. Mais moins gênante qu'une Atro en cloque, qui est le fin fond des enfers à vivre, à supporter au quotidien. Eliance est calée sur le sujet... Bonne nouvelle, donc, suivie d'une beaucoup moins bonne. Mais alors vraiment beaucoup moins bonne. Mike reprend du poil de la bête et de la fainéantise. Il était bien parti, pourtant, pour remonter en flèche dans l'estime ménudiérienne. Échec total. Le nez de la roussi-blondasse se fronce.

Mais...

Le con de blond est parti. Si, si ! Il s'est barré sans demander son reste, abandonnant Eliance à ses lettres et son organisation pourrie de fête d'anniversaire pourrie.

Oh le con !

C'est pas faute de le répéter souvent... Non, mais en vrai, elle l'adore, le Mike. Juste, ça se voit pas beaucoup au premier coup d’œil. C'est caché bien au fond de son âme. Bien, bien au fond... Derrière son amour pour les enfants et les poules.


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[Plus tard, donc]

Elle a boudé. Ouais. Mais c'est la faute de Elias. Il lui apprend à être elle-même. À se laisser aller à ses volontés. Alors Eliance s'écoute. Un peu trop, sans doute. Et quand Mike l'a largué comme un vieux bas troué avec pour mission de finir seule les lettres à la famille Rosenthal, elle a juste pensé un Va chier bien costaud qu'elle n'a tout de même pas eu l'audace de prononcer à voix haute. Pudeur, quand tu nous tiens... Et elle a tout laissé en plan pour rejoindre des occupations bien plus intéressantes.

Alors, des jours, des heures, des semaines, des années après (tant qu'on y est !), elle sursaute comme une mijaurée au doux appel jonquillet. Quand il beugle comme ça, ça pue. Pas qu'il sente particulièrement mauvais du bec, Eliance n'a jamais poussé le bouchon à amener son nez aussi près de la bête. Mais quand il crie comme ça, le blond trop con, c'est qu'il y a crabe sous galet, poussin sous nid, geai dans canapé, et j'en passe. Alors elle fronce le nez, encore, la Eliance. Et le froncement redouble, accompagné d'une grimace face aux informations pourries que Mike lui déverse comme ça sans aucune délicatesse.

Merde...

Non, Eliance ne se met pas à être vulgaire par la faute d'Elias, ça, elle l'a toujours été plus ou moins, voire plus que moins (s à prononcer impérativement pour ceux qui ont l'accent du Sud). Et là, une idée de génie point dans son esprit torturé. Comprenez une idée pourrie... Mais elle y croit, à son bobard nul. Alors elle rougit à peine. Un peu plus et ça aurait pu être vrai, ce qu'elle raconte à Mike.

Ben figure-toi que ouais. Que la Reyne-mère m'a pas répondu. Que Ombe a rejoint ses potes à Marseille avec la traîtresse et que tonton Edo, y peut pas... trop loin. Tu sais, y d'vait aller en Bretagne !

Ah, la belle mémoire qui lui sauve la peau des fesses... Autre idée fameuse qui débarque. Attention les mirettes !

Bon, du coup, on s'ra vraiment pas nombreux à sa fête. J'te laisse lui annoncer.
Tu sais bien lui rendre le sourire, toi. Faire passer les coups bas... tout ça.

Eliance brosse le blond dans le sens du poil (qu'il a peu nombreux, d'ailleurs. Encore heureux...). Elle lui sourit, même, histoire de potentiellement réussir à le convaincre et de son mensonge honteux et de sa dernière idée.

Pis tu l'as dit, elle a b'soin que d'toi...

Alors Mike ? encore debout ? encore rose et vivant ?
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Ah…

Ouais c’est con, pourtant il était sur de devoir gueuler, il était sûr qu’Eliance n’avait rien foutu. Alors avant de venir il avait préparé des réponses du genre… « Mais p’tain tu sers à rien ! » ou alors « Qui m’a foutu une empotée pareil » ou même « Mais quand est-ce que tu vas te retirer les doigts du cul bordel ? »…Mais nan, madame avait tout fait.

Vous remarquez le progrès ? Il est flagrant, autant que de voir un petit qui marche pour la première fois, cette fois c’est officiel, Eliance sait bel et bien mentir, le Mike ici présent n’a rien vu. Ou alors c’est peut être que cette situation l’arrange, ne pas supporter la présence de la reyne-mère dans un moment qui s’annonce magique. Magique oui, même après une phrase comme celle-là…

C’est pas la quantité qui compte, c’est la qualité Voilà bien répondu, rajoute autre chose… Pour une femme exceptionnelle il faut que des personnes exceptionnelles… Heu…ça ne te ressemble pas ça… Surtout comme moi… Voilà qui est mieux.. Alors des autres on s’en passera, et puis, y’en aura plus pour nous…d’ailleurs tu as prévu quoi à bouffer ? Et à boire ? Y aura de l’Armagnac hein ? N’oublie pas l’Armagnac et puis… Oui il manque un truc Mike, cherche un peu…c’est une fête pour quoi ? Qu’est-ce qu’on doit ramener pour ce moment-là ? Oui on doit…on doit…offrir… MERDE le cadeau !! T’y a pensé ? Et oui il l’a oublié le con, mais dans toute situation où on est à notre désavantage, il faut trouver la parade pour retomber sur ses pieds…vas-y mike à toi… Heureusement que je suis là !! J’ sais pas comment tu ferais sans moi. Alors voilà après l’Armagnac, rajoute "cadeau pour Atro" sur ta liste. Et oui l’art de se rendre indispensable, mais comme tout grand penseur, voir même comme tout grand géni, un repos est de mise pour sauvegarder cette richesse qu’est son cerveau… Bon je vois que tu as mal de chose à faire, je vais pas te déranger plus longtemps, si tu me cherches je vais me reposer… Petit pointage d’index vers la sortie pour montrer la direction qu’il va prendre à la ratiboisée, des fois qu’elle aurait pas compris. Connaissant Eliance, pas sûr qu’il passe le seuil de la porte indemne, quoique…on ne sait jamais…
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Déambulant dans les rues de la ville sans donner une grande satisfaction à sa balade ni donner un quelconque intérêt aux différents étalages qui se succédaient près d'elle, la brune poursuivait sa route, silencieuse. Silencieuse parce que non seulement elle n'avait personne avec qui parler mais en plus de cela, elle était d'une humeur maussade.
La vagabonde s'était perdue en cours de chemin pour s'être attachée à ses convictions. Convictions qui aujourd'hui paraissaient si désuets et chimériques. Après tout, le dicton clame qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Ceci dit, elle, elle aurait aimé rester une imbécile et fermer les yeux. Encore. Vaut mieux la cécité que de voir la réalité en face.

Retournant sur ses pas, elle tricotait une excuse, un argument ferme à donner à son fils. Qu'est ce qu'elle pourrait bien dire ? La vérité valait mieux. Oui mais non, pas de vérité blessante à sa progéniture. Il est trop tôt pour qu'il vive de cela. Il est trop tard pour qu'il l'accepte dans tout les cas.

Une ampoule aurait bien pu apparaître au dessus de sa tête scintillant de toute sa clarté. Une idée lui venait à l'esprit. C'est rare mais quand ça arrive ça a le mérite d'être génialissime ! Ou pas...
S'empressant de retourner là d'où elle venait, elle saisit son nécessaire d'écriture et inscrivit quelques mots.




La plume est posée et la voilà qui file à la poste. Son excuse, elle la tenait entre ses mains. Aucune vérité, juste un détour le temps de trouver une solution.
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Elle roule des yeux. Pas une minute ne se passe sans que l'orgueil ne dépasse d'un seul millimètre du blond. Elle s'apprête à soupirer. Non, elle soupire, d'ailleurs.

Ben ouais, tu crois qu...

Interruption volcanique. Cadeau. Qu'est-ce qu'un cadeau vient foutre à un anniversaire ?! On a prévenu, Eliance n'a jamais fêté un anniversaire dans les règles de l'art. Alors les codes secrets, les cadeaux et compagnie, elle en sait rien. Elle a pensé à la musique, à la danse et à la picole. Et elle trouve que c'est déjà bien. Les yeux marron se clignent, voient le blond sans le voir. Eliance bugg en boucle sur le mot maudit. Cadeau. Quel est l'abruti qui a décidé qu'on devait offrir des cadeaux à une date pourrie ?! Elle aurait pu balancer ces interrogations toute naïves, mais c'était sans compter sur sa capacité lente à intégrer les informations nulles. Elle reste donc comme un rond de flan, bec entrouvert, œil bovin, face au blond qui se décharge sans aucune honte du cadeau sur ses faiblardes épaules à elle.

Elle se met à tilter quand l'information naît dans son cerveau que le blond se barre. Là, bizarrement, tout se débloque. Surtout un Miiiiiiiike ! aux sonorités aiguës et pas forcément des plus douces. Les pieds tricotent, le devancent et voilà la roussi-blonde jambes et bras écartés en mode barrage de porte, personne ne sort d'ici vivant.

Cadeau...
C'est quoi un cadeau ? On offre quoi pour un anniversaire ? C'est obligé ?
Ça suffit pas, l'Armagnac ? Plein d'Armagnac ?

Depuis quand une alcoolique a besoin d'autre chose que de liquide fort. On en apprend tous les jours !

Tu dois m'aider ! euh... hm... t'as toujours d'bonnes idées... des p'tains d'bonnes idées !
Tu peux pas m'laisser comme ça !

Quand on dit qu'elle a appris à mentir...
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Si si, je vous assure, notre Mike ici présent s’apprêtait à faire une sortie théâtrale digne des plus grands artistes. Mais ça c’était sans compter sur sa partenaire « d’organisation de fête qui va de toute évidence foirer », qui vient lui barrer la route bras et jambes écartés. Y’a pas à dire, c’est pas ici qu’il pourra exercer son talent.
Donc il l’écoute, mais avec la vive intention de lui dire très rapidement… « je m’en branle de c’que tu me racontes…c’est pas mon problème » quand Eliance sort la phrase magique…

Alors là le mike, il ne peut réprimer son sourire, petit au début, mais qui devient vite énorme à ne plus pouvoir s’en défaire. Et ouais... enfin il est reconnu à sa juste valeur. Il est tout bonnement en train de se faire avoir par sa compère…mais il le remarque pas…nan ce qu’il résonne dans sa tête sont les mots… « Toujours » … « bonne idée »… « p’tain de bonnes idées »… puis d’autre comme… « T’es le mec parfait » … « qu’est-ce qu’on pourrait faire sans toi ? » … « Tu es notre bonheur à tous »… « Sans toi on est rien » et j’en passe. C’est juste la traduction et le développement de ce que vient de dire sa comparse…qui a dit qu’on n’avait pas le droit à la masturbation mentale ?

Tu as raison je ne peux pas te laisser comme ça… Voilà, un mike complimenté est un mike docile… Et puis, sans mes idées, il ne sera jamais réussi ce cadeau On en remet un couche, des fois qu’Eliance aurait oublié ce qu’elle vient de dire…aussi une manière de lui faire comprendre qu’il a pas fini de lui balancer dans les dents les jours ou elle mettra ses idées en doute…Puis retour à la case départ, laissant son séant choir sur une chaise avec comme unique séparation avec Eliance…la maigre table du début. Installe toi…Alors si tu veux un cadeau réussi, c’est très simple Il laisse son doigt dessiner sur la table, une sorte de liste imaginaire, comme pour évoquer des points à venir… Il nous faut…


*tic, tic, tic*


Rhooooo mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? qui vient me faire chier lorsque j’étale mon savoir Un piaf, un piaf qui vient pianoter la vitre avec son bec…un message pour lui ? Surement…Le pli est récupéré mais pas lu tout de suite avant de revenir vers Eliance… Donc il nous faut quelque chose d’exceptionnel, qu’elle sera sur d’aimer…genre limite la larme à l’œil en l’ouvrant tu vois… Allé Eliance…réfléchit…je suis sûr que tu sais de quoi il parle…Donc là petit sourire du mike lorsque ses deux index viennent le désigner… Moi ! heu…t’es sur là ? On m’emballe dans du tissu, et hop j’en sors à moitié nu… Heu ouais tu t’emballes là…mais ouvre la lettre pour voir et lit… Ah tiens c’est mahi…elle sera là…tu vois qu’il y aura du monde…mauvaise langue ! ouais mais après mike…elle parle de quoi ? Et elle demande ce qu’on a prévu comme cadeau là c’est le moment d’en profiter … des fois qu’elle aurait une bonne idée…parce que pas sûr que celle de Mike soit retenue…
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La Ténébreuse poursuivait une route qui lui était totalement incertaine. Elle marchait à l'aveuglette espérant croiser quelqu'un en cours de route. Une sensation d'être hors de portée, hors d'atteinte l'entourait. C'était comme si elle devenait qu'une simple particule invisible, inconnu.
La lassitude la gagnait et pourtant, ses pas s'enchaînaient les uns, les autres. Elle ne s'octroyait aucun moment de répit quand bien même, elle n'était pas pressée, quand bien même, personne ne l'attendait au bout du chemin.
Les maigres pauses étaient consacrées à l'attention qu'elle offrait à son fils.

Son attitude envers elle l'inquiétait de plus en plus. Elle avait agi sur un coup de tête ne supportant plus la situation. Elle était partie par dépit de façon purement égoïste. Elle avait mis de côté la réaction d'Esteban pensant qu'il accepterait le choix de sa mère. Que nenni, au contraire, il était toujours buté prêt à s'enfuir pour faire demi tour. Mais demi tour où ?
Persuadée qu'avec le temps, il trouverait à nouveau le sourire, elle s'était leurrée. Les larmes de sa chair étaient le pire, le plus insupportable.

Approchant, une ville dont elle ne se souvenait plus le nom, elle fut ralentie dans son élan par un messager. Très vite, elle saisit le cachet, espérant malgré elle reconnaître une certaine écriture. Et très vite, elle soupira de déception. Une sensation désagréable la fit maugréer entre ses dents. Elle eut envie de l'envoyer paître au bout du monde mais elle se ravise.
Au contraire, elle s'enquit de répondre quand bien même, elle n'avait plus la tête à cela.
Y a de la joie même là où il n'y en a pas.



Elle éluda la simple question sur son sujet. C'était le cadet de ses soucis, une simple attention pour la forme. Ceci dit, il était temps qu'elle trouve un bon forgeron avant qu'il ne soit trop tard.
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